Les spectacles <strong>2006</strong> festival <strong>Contes</strong> <strong>Givrés</strong> - VIIIème édition plus d’infos sur… Les Mains Nues Et des voix soudain résonnent, un chant monte, un groupe se forme. D’abord ils sont là. L’instant d’après ailleurs. Ils chantent pour cent. Tout d’un coup pour un seul. Mais combien sont-ils donc ? Un duo plus un solo, un quintette moins une volée de moineaux, soudain vingt voix dans mon dos, et ce trio chez mon boucher… pincez-moi je rêve ?! Intérieur ou extérieur, école ou rue, hôpital ou marché… L’orchestre vocal Les Mains Nues investit chaque lieu pour enchanter le quotidien par la création de moment musicaux, poétiques, éphémères et fragiles. Interview de Jean Tricot et Marcel Notargiacomo par Le Centre de Musiques Traditionnelles Rhône-Alpes CMTRA : Marcel Notargiacomo, Jean Tricot, vous vous retrouvez sur la Fanfare à Mains Nues, quel est ce projet vocal ? Jean Tricot : Ce projet a huit ans d'âge, il est né dans l'Hérault, à Gignac. C'était au départ une démarche pédagogique, qui s'appelait la Musique à Mains Nues, consistant à développer le sens musical à travers la voix et le corps, y compris sur des questions de solfège, de travail d'oreille musicale, de rythme. L'atelier s'est structuré en groupe, et au bout de quelques années, il s'est diffusé de manière professionnelle dans des festivals et divers lieux, et a généré un clone (rires), un petit frère, à Vénissieux au sein de la compagnie Traction Avant. Ce qui fait que maintenant il y a deux Fanfares à Mains Nues égales, qui peuvent se réunir, pour former la Fanfare à Mains Nues à 60 personnes. Quel est votre répertoire ? J.T. : J'ai composé 60 % des chants que nous interprétons a capella et, le reste, c'est du répertoire traditionnel. Je précise que la couleur dominante est le bleu méditerranée, c'est latin, pas anglo-saxon, c'est pas du gospel, pas par idéologie, mais par affinité. Je pense qu'on chanterait mal en anglais et pour l'instant, on chante en français, en occitan, en espagnol, en italien, en grec ancien, en portugais, en russe. Je crois que cette fanfare a une particularité, c'est un ensemble vocal acoustique qui se produit hors des salles de concert. Pourquoi ce choix et quels sont les lieux dans lesquels vous vous produisez ? J.T. : C'est pas interdit de chanter, dans la rue, ou n'importe où. Et dans la mesure où on chante a capella sans accessoires, sans lumière, sans costume, sans sono, l'idée, le rêve, c'est que n'importe quel passant puisse se mettre à chanter. Il y a eu plein d'expériences où on a chanté dans le métro, à MacDonald, à Monoprix, dans des endroits complètement imprévisibles, et on a toujours eu un bon accueil. Les gens, dès l'instant où l'on chante, dans un rapport de proximité, à un mètre d'eux, ont une réaction de naïveté, même avec des loubards en cuir dans le métro, il y a toujours ce rapport à l'enfance, chose qui ne se produit pas avec une fanfare ou un orchestre. Le chant a ce côté un peu primitif qui permet un rapport immédiat avec les gens, ça c'est merveilleux ! Il suffisait d'avoir le culot de le faire en fait. Ça n'a rien d'héroïque. Dans le répertoire, vous proposez des éléments issus de la tradition, et des éléments de création, quelle est votre réponse par rapport à cette éternelle question de tradition-création, passéisme-modernisme ? J.T. : Nier qu'on a des racines c'est stupide, et radoter, c'est ennuyeux. Moi, en tant qu'artiste, et en tant que personne humaine, je milite pour l'idée de création. Le monde, qu'on le veuille ou non, doit avancer, si c'était dans le bon sens, ce serait mieux. La création fait partie de l'humain, et je revendique la nécessité de créer, de sortir des sentiers battus. Je ne dis pas que ce qu'on fait est génial, mais en tout cas, on essaye, et en même temps, on se souvient qu'il y a huit siècles, on chantait « Lou Bouyé », et que c'était super. Je l'ai arrangé, je l'ai un peu bousculé, c'est un aller-retour. Si par exemple dans un concert, on chante « Lou Bouyé », et que tout de suite après on chante un texte parlant des choses qui se passent dans la France aujourd'hui, c'est un beau voyage, non ? Cet aller-retour entre le souvenir et la projection dans le futur. Par rapport aux arts de la rue, ce qui est différent, c'est que l'on chante, on dit des mots, la question du sens se pose tout de suite. Si je joue avec une trompette ou un tambour dans la rue, il peut y avoir du sens, mais pas forcément. Si on met le « bousin » dans la rue, on dit déjà aux gens que n'importe qui peut chanter. On s'est retrouvé par exemple l'été dernier au cap d'Agde, avec tous les touristes, qu'on appelle les classes moyennes, ni les très riches, ni les très pauvres, pour faire une animation qu'on aurait pu dire un peu « sordide », engagés par la mairie. Sur la place, au bord de la plage, on a chanté les Canuts. Il y avait tous les prolos qui étaient là qui chantaient avec nous, en tendant le poing, le sens, il arrive tout d'un coup. C'était très émouvant. Page 20
Les spectacles <strong>2006</strong> festival <strong>Contes</strong> <strong>Givrés</strong> - VIIIème édition Le Conservatoire des curiosités Luis Maestro et Jacques Bourdeaux, mise en scène Pascal Rome Depuis mars 2000, l’Office des Phabricants d’Univers Singuliers (O.P.U.S) inscrit l’essentiel de son parcours artistique autour d’une idée majeure : l’exploration des patrimoines imaginaires. C’est en posant le regard sur les créations artistiques hors normes, que Dubuffet définissait comme « art brut », qu’est né le projet du Conservatoire des Curiosités. Le Petit Répertoire Exposition commentée Le Petit Répertoire est une drôle de collection d'objets absurdes et astucieux issus du patrimoine inventif bourguignon. A travers un commentaire sincèrement loufoque, le Conservatoire des curiosités va leur offrir un éclairage particulier. Le public aura la chance d'y découvrir des pièces uniques comme la table à repasser les bas de pyjamas de la maison de retraite de La Guerche sur l'Aubois ou la machine à améliorer le vin bouchonné de Mr De Brouhin de Saint-Gengoux leNational. ... mais chut ! Ne révélons pas tout. DIMANCHE 15 OCTOBRE, APRÈS-MIDI APPOIGNY, CHEMILLY, MONÉTEAU (89) VOIR PAGES 5 et 6 !!! Page 21