Le Secteur informel en milieu urbain en République ... - DIAL - IRD
Le Secteur informel en milieu urbain en République ... - DIAL - IRD
Le Secteur informel en milieu urbain en République ... - DIAL - IRD
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
secteur <strong>informel</strong> ne jouisse d'aucune reconnaissance juridique de la part de l'administration, étant<br />
donnée la multiplicité des formes d'<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t existant <strong>en</strong> RDC. Ainsi, <strong>en</strong> dehors du numéro<br />
d’id<strong>en</strong>tification nationale attribué par le Ministère de l’Economie au mom<strong>en</strong>t de la création,<br />
l’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t dans quatre autres registres a été testé : le registre du commerce, la pat<strong>en</strong>te, la carte<br />
professionnelle et <strong>en</strong>fin la possession d’un numéro de sécurité sociale.<br />
Dans l'imm<strong>en</strong>se majorité des cas, les unités <strong>informel</strong>les sont inconnues de l'<strong>en</strong>semble des services de<br />
l'Etat. L'affiliation la plus fréqu<strong>en</strong>te correspond à la pat<strong>en</strong>te avec 7,5 % la possédant, les kinois sont <strong>en</strong><br />
dessous de la moy<strong>en</strong>ne avec 4,6 %. Pour ceux qui sont inscrits au registre de commerce, ils sont<br />
seulem<strong>en</strong>t moins d’un pour c<strong>en</strong>t dans ce cas. Comme pour la pat<strong>en</strong>te, la carte professionnelle est<br />
dét<strong>en</strong>ue davantage dans les autres c<strong>en</strong>tres <strong>urbain</strong>s (3,5 %) que dans la capitale où la carte est quasi<br />
inexistante. Enfin, le taux d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t sur les registres de la sécurité sociale est nul.<br />
En fait, près de 91 % des UPI sont totalem<strong>en</strong>t inconnues des services publics, c'est à dire qu'elles ne<br />
possèd<strong>en</strong>t pas de N.id, et ne sont <strong>en</strong>registrées dans aucun autre registre. Seulem<strong>en</strong>t 7,6 % des UPI sont<br />
<strong>en</strong>registrées dans un seul registre et seulem<strong>en</strong>t 1,8 % figur<strong>en</strong>t dans au moins deux registres.<br />
Tableau 17 ; Nombre de registres par secteur d’activité et type d’UPI selon le <strong>milieu</strong> de<br />
résid<strong>en</strong>ce<br />
Nombre de<br />
registres<br />
Primaire Industrie Commerce Services Total<br />
24<br />
UPI<br />
familiales<br />
UPI<br />
salariales<br />
Pas de registre 95,2 97,2<br />
Kinshasa<br />
93,1 92,7 94,0 93,9 97,6<br />
Un seul registre 4,8 2,8 5,5 5,5 4,9 5,0 2,4<br />
Plusieurs registres 0 0 1,4 1,8 1,1 1,1 0<br />
Autres c<strong>en</strong>tres <strong>urbain</strong>s<br />
Pas de registre 97,5 89,3 85,5 80,8 89,2 90,0 67,7<br />
Un seul registre 2,3 7,0 12,3 16,5 8,9 8,1 27,6<br />
Plusieurs registres 0,2 3,6 2,2 2,7 1,9 1,9 4,7<br />
Ensemble <strong>urbain</strong><br />
Pas de registre 97,3 91,6 88,4 85,0 90,6 91,1 71,2<br />
Un seul registre 2,6 5,8 9,7 12,6 7,6 7,1 24,6<br />
Plusieurs registres 0,1 2,6 1,9 2,4 1,8 1,8 4,2<br />
Source : INS, Enquête 1-2-3 nationale RDC (2004-2005), phase 2<br />
6.2 <strong>Le</strong>s raisons de non-<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t des unités de production <strong>informel</strong>les<br />
On a souv<strong>en</strong>t prét<strong>en</strong>du que l'informalité prov<strong>en</strong>ait d'un excès de régulations publiques, notamm<strong>en</strong>t de<br />
taux d'imposition excessifs dans le secteur formel, et d'une volonté délibérée des <strong>informel</strong>s de<br />
contourner la législation. Cette thèse serait partiellem<strong>en</strong>t dém<strong>en</strong>tie dans le cas de la RDC. Quel que<br />
soit le type de registres considérés, <strong>en</strong>tre 63 % dans les autres c<strong>en</strong>tres <strong>urbain</strong>s et 69 % des chefs d’UPI<br />
à Kinshasa prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t ne pas connaître la réglem<strong>en</strong>tation, soit qu'ils considèr<strong>en</strong>t que l'inscription n'est<br />
pas obligatoire, soit qu'ils déclar<strong>en</strong>t ne pas savoir auprès de quelle institution il faudrait le faire. Donc,<br />
c'est avant tout la méconnaissance des obligations juridiques qui est avancée par les chefs d'unités de<br />
production <strong>informel</strong>les pour ne pas s’être déclarés.<br />
<strong>Le</strong> refus ost<strong>en</strong>sible de toute collaboration avec les organismes publics n'est le fait que d'une infime<br />
minorité, qui compte pour à peine 5,5 % des UPI. Entre 5,3 % et 8,3 % des UPI estim<strong>en</strong>t que les<br />
démarches à <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre sont trop compliquées. Enfin, le coût monétaire associé à l’inscription aux<br />
registres administratifs est invoqué par <strong>en</strong>viron un quart des promoteurs.<br />
<strong>Le</strong>s activités <strong>informel</strong>les apparaiss<strong>en</strong>t donc plus comme un secteur de développem<strong>en</strong>t spontané des<br />
activités économiques des ménages que comme une stratégie de "contournem<strong>en</strong>t" de la législation <strong>en</strong><br />
vigueur jugée inhibante. La solution au problème du non <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t du secteur <strong>informel</strong> passe<br />
avant tout par une politique de communication active de la part de l'Etat et sans doute par une<br />
simplification administrative des démarches liées à l'<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t. Par contre, il ne serait pas