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Les transports vecteurs indispensables de la mondialisation

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Chapitre 3 : <strong>Les</strong> <strong>transports</strong> <strong>vecteurs</strong> <strong>indispensables</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>mondialisation</strong><br />

Définir transport revenir sur le triptyque – matériel – immatériel - personnes<br />

<strong>Les</strong> infrastructures nécessaires (point à point : avion, bateaux, satellites// linéaires : camion, train, tubes,<br />

téléphone, électricité) avec parfois <strong>de</strong>s limitations (obstacles physiques,<br />

Pourquoi le transport est indissociable <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> ?<br />

L’évolution du transport a modifié :<br />

<strong>la</strong> distance temps (accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse pure ou logistique (conteneurisation / organisation <strong>de</strong>s<br />

tournées liées aux logiques d’échelles (fee<strong>de</strong>ring))<br />

<strong>la</strong> distance coût (massification permet <strong>de</strong>s économies d‘échelle et une baisse <strong>de</strong>s coûts)<br />

l’accessibilité à un territoire (téléphone portable/ communication bateaux GPS/ rayon d’action <strong>de</strong>s<br />

avions) ou effet tunnel du train ou autoroute<br />

Cette évolution a permis le développement <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> management différents<br />

(toyotisme, DIPP, DIT).<br />

Quels sont les principaux impacts géographiques liés à l’évolution <strong>de</strong>s <strong>transports</strong> ?<br />

Archipel<br />

renforcement N-S<br />

Po<strong>la</strong>risation<br />

I. La révolution <strong>de</strong>s <strong>transports</strong>, accélération, massification et accessibilité<br />

Agit sur <strong>la</strong> distance temps, <strong>la</strong> distance coût et <strong>la</strong> portée<br />

A. Des <strong>transports</strong> toujours plus rapi<strong>de</strong>s<br />

La vitesse du transport dépend vitesse et gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong> charge.<br />

1. Des vitesses moyennes toujours plus gran<strong>de</strong>s<br />

Tous les secteurs <strong>de</strong>s <strong>transports</strong> ne sont pas affectés <strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon sur les 150 <strong>de</strong>rnières années, les mo<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> transport n’étant pas apparu au même moment et n’utilisant pas du tout les mêmes supports :<br />

Le transport maritime ne connaît pas d’accélération f<strong>la</strong>grante <strong>de</strong> sa vitesse moyenne <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s<br />

années, <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong>venant même un élément <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion : lorsque le fret maritime baisse (exemple<br />

récent <strong>de</strong>s années 2008-2009 suite à <strong>la</strong> crise) les bateaux vont moins vite à <strong>la</strong> fois pour diminuer les<br />

coûts liés au carburant et pour gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s bateaux actifs.<br />

Le transport ferroviaire a fait <strong>de</strong>s progrès considérables au cours du XIXe et <strong>de</strong> <strong>la</strong> première moitié du<br />

XXe (changement <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> propulsion – vapeur, diesel, électricité). Il faut ensuite attendre les<br />

années 60-70 pour franchir un nouveau palier avec le concept <strong>de</strong>s trains à gran<strong>de</strong> vitesse (Shinkansen,<br />

TGV). Ils entrent en fonction une dizaine d’années plus tard (coût élevé <strong>de</strong>s infrastructures à créer<br />

pour supporter <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> vitesse).<br />

Le transport aérien atteint les 1000 km/h en 1969 et ne fera pas mieux <strong>de</strong>puis (sauf l’épiso<strong>de</strong> du<br />

Concor<strong>de</strong> qui sera « tué » par l’envol du coût <strong>de</strong>s carburants après le choc pétrolier).


Le traitement et le transport <strong>de</strong> l’information se fait grâce aux processeurs. L’évolution <strong>de</strong>s<br />

processeurs Intel donne une idée <strong>de</strong> <strong>la</strong> progression quasi constante <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>s processeurs.<br />

2. <strong>Les</strong> innovations logistiques sources d’accélération<br />

L’arrivée du container a révolutionné le transport <strong>de</strong> marchandises. Utilisé tout d’abord aux Etats-Unis ((1956<br />

Mac Lean USA), il commence à être utilisé dans le mon<strong>de</strong> dès 1966 et peu à peu conquiert <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète grâce à sa<br />

standardisation (EVP). A part le vrac liqui<strong>de</strong> (pétrole, Gaz liqui<strong>de</strong>, produits chimiques) ou sec (sable, charbon,<br />

minerai <strong>de</strong> fer …) ainsi que les automobiles, le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> marchandise est transporté par container. Ces boîtes<br />

se sont adaptées<br />

Cette innovation a permis le développement du transbor<strong>de</strong>ment (chargement - déchargement) dans un cadre<br />

multimodal (ou encore combiné ou intermodal qui s’applique dans <strong>la</strong> mesure où une logistique unifiée<br />

s'applique tout au long du transport, quel que soit le mo<strong>de</strong>, à <strong>la</strong> fois pour limiter les manutentions et réaliser le<br />

suivi).<br />

Le système <strong>de</strong>s cargos c<strong>la</strong>ssiques courait à sa perte dans les années 60, car ces bateaux passaient<br />

jusqu’à 60 % du temps dans les ports. Actuellement dans les ports, les opérations <strong>de</strong> manutention sont<br />

considérablement simplifiées, les temps <strong>de</strong> chargement et déchargement <strong>de</strong>s navires sont divisés par<br />

<strong>de</strong>ux ou plus (<strong>de</strong> 20 à 60 mouvements <strong>de</strong> boîtes possibles à l’heure, on peut ainsi avec <strong>de</strong>ux portiques<br />

décharger jusqu’à 600 tonnes à l’heure…). <strong>Les</strong> porte-conteneurs peuvent donc effectuer un plus grand<br />

nombre <strong>de</strong> rotations. Ils restent en moyenne une vingtaine d’heures dans un port …<br />

Ce gain <strong>de</strong> temps se retrouve lors du transfert sur un autre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport (principalement train et<br />

camion).<br />

Ainsi, par rapport au transport maritime conventionnel, tel qu’il se pratiquait dans les années 60, le<br />

container a permis <strong>de</strong> diviser par <strong>de</strong>ux les dé<strong>la</strong>is d’acheminement pour le transport maritime.<br />

La marchandise, empotée chez l’expéditeur et dépotée chez le <strong>de</strong>stinataire (porte à porte possible sans sortir le<br />

produit <strong>de</strong> son container), voyage <strong>de</strong> manière anonyme, ce qui réduit considérablement les pertes, les casses<br />

ou les vols.<br />

Enfin, ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport permet le suivi en temps réel <strong>de</strong> son container et facilite le déploiement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> management du juste à temps.<br />

Dans les aéroports, le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> tri et d’orientation <strong>de</strong>s bagages et du fret a aussi beaucoup progressé avec une<br />

automatisation et une informatisation accrue qui permet d’augmenter le nombre d’avions traité à l’heure.<br />

B. Des <strong>transports</strong> toujours moins chers<br />

L’évolution du transport c’est aussi traduite par une diminution remarquable <strong>de</strong>s prix par unité transportée.<br />

Elle est due aux économies d’échelles et à <strong>la</strong> spécialisation <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport.<br />

1. Le gigantisme, clef <strong>de</strong>s économies d’échelle ?<br />

La course à <strong>la</strong> rentabilité se traduit par l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s véhicules <strong>de</strong> transport. Celle-ci présente<br />

l’avantage :<br />

<strong>de</strong> transporter un volume plus important amenant une économie d’échelle.<br />

<strong>de</strong> limiter l’augmentation <strong>de</strong>s fréquences dans les <strong>de</strong>ssertes surtout que dans certains cas <strong>de</strong>s points<br />

dans le réseau sont menacés <strong>de</strong> saturation.<br />

On assiste à une massification du transport. Ainsi, dans le transport <strong>de</strong>s passagers par exemple, l’airbus A380 a<br />

permis <strong>de</strong> doubler le nombre <strong>de</strong> passager par vol. Le nombre <strong>de</strong> passagers dans le TGV est lui aussi doublé avec<br />

les rames duplex.<br />

2. La spécialisation, une meilleure rentabilité


Elle s’est le plus développée dans le transport maritime avec les vracs liqui<strong>de</strong>s et secs, <strong>la</strong> conteneurisation ou<br />

les navires transportant les voitures. Le cargo « généraliste » <strong>de</strong>s années 60 a disparu.<br />

Cette spécialisation est associée à <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport différents :<br />

<strong>Les</strong> vraquiers sont <strong>de</strong>s bateaux qui font du « tramping » c’est-à-dire qu’ils effectuent <strong>de</strong>s voyages à <strong>la</strong><br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> en fonction <strong>de</strong>s cargaisons à transporter. Leurs itinéraires ne sont pas réguliers et varient<br />

d’un voyage à l’autre.<br />

<strong>Les</strong> marchandises transportées par containers naviguent sur <strong>de</strong>s « lignes régulières ». <strong>Les</strong> navires<br />

suivent <strong>de</strong>s itinéraires précis et ca<strong>de</strong>ncés.<br />

La conteneurisation divise au moins par trois les coûts <strong>de</strong> transport.<br />

C. De nouveaux mo<strong>de</strong>s d’organisation spatiale dans les <strong>transports</strong>,<br />

le principe du Hub and Spokes<br />

<strong>Les</strong> évolutions technologiques, <strong>la</strong> massification <strong>de</strong>s flux, les innovations logistiques ont profondément modifié<br />

l’organisation du transport :<br />

en lui permettant <strong>de</strong> développer sa portée et en mettant <strong>de</strong> nouveaux espaces en réseau<br />

en réorganisant les logiques <strong>de</strong> réseaux vers une organisation <strong>de</strong> type hub & spokes<br />

en induisant <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation puissants induisant une nouvelle géographie<br />

1. Principes<br />

Plus les véhicules offrent <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> transport importantes, plus il faut massifier les flux. Pour parvenir à<br />

cet objectif, l’innovation majeure a résidé dans le passage d’une <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong> point à point à <strong>de</strong>s organisations<br />

<strong>de</strong> type hub (moyeu) & spokes (rayons).<br />

A une organisation qui offre toutes les liaisons possibles entre les différents points <strong>de</strong> son réseau, le<br />

réseau hub & spokes privilégie le « rabattage » du trafic vers un hub qui <strong>de</strong>vient le nœud<br />

géographique dans lequel s’opèrent les correspondances. Dans l’exemple au lieu d’assurer 10 liaisons<br />

directes point à point (dont certaines ne transportent pas grand mon<strong>de</strong>), il n’en reste que 4 sur<br />

lesquelles <strong>de</strong> grosses unités <strong>de</strong> transport sont nécessaires, ce qui permet <strong>de</strong> mettre en œuvre <strong>de</strong>s<br />

économies d’échelle.<br />

Le hub permet <strong>de</strong> <strong>de</strong>sservir <strong>de</strong>s marchés secondaires dont les flux <strong>de</strong> trafic ne justifient pas l’ouverture<br />

<strong>de</strong> liaisons directes. En plus d’être un puissant outil <strong>de</strong> massification, le hub est un véritable<br />

multiplicateur <strong>de</strong> <strong>de</strong>stinations.<br />

Le hub s’inscrit dans <strong>la</strong> logique d’une <strong>de</strong>sserte globale et non plus segmentée <strong>de</strong>s différents marchés.


II. Le transport maritime dans <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong><br />

Cet exemple peut permettre d’illustrer l’impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> dans ce secteur du transport avec ses<br />

multiples implications à différentes échelles. En effet, l’absence <strong>de</strong> réglementation et <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion<br />

internationale s’exprime dans ce domaine avec <strong>la</strong> mer qui est encore un <strong>de</strong>s terrains vierge en termes <strong>de</strong> droit.<br />

A. Le transport maritime, un secteur au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong><br />

Le transport maritime est au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> puisqu’il est un maillon essentiel du commerce<br />

international en transportant les matières premières et manufacturées. L’explosion du commerce n’a pu se<br />

faire que grâce à <strong>la</strong> baisse continue du coût <strong>de</strong> transport que nous avons observé ci-<strong>de</strong>ssus. Souple, économe<br />

en énergie, gérant les gran<strong>de</strong>s distances, le trafic maritime mondial est multiplié par 3 entre 1970 et 3005 et les<br />

capacités <strong>de</strong> <strong>la</strong> flotte sont multipliées par 25 entre 1950 et 2005. Près <strong>de</strong> 90 % du commerce mondial emprunte<br />

<strong>la</strong> mer.<br />

Toutefois nous allons montrer que <strong>la</strong> baisse n’est pas due qu’à <strong>la</strong> massification <strong>de</strong>s <strong>transports</strong> et aux progrès<br />

logistiques mais aussi au dumping social et fiscal.<br />

Puis, nous verrons les impacts spatiaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle organisation qui se met en p<strong>la</strong>ce avec <strong>la</strong> révolution<br />

logistique : une hiérarchisation toujours plus forte <strong>de</strong> l’espace et une exclusion au profit <strong>de</strong> quelques sites<br />

privilégiés.<br />

1. Un dumping social et fiscal à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>s prix du transport<br />

maritime<br />

Jusqu’en 1970, les gran<strong>de</strong>s nations maritimes traditionnelles assuraient <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s navires et leur<br />

exploitation sous leur propre pavillon garantissant une sécurité et <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires décents. Depuis, le secteur a<br />

procédé à une « externalisation massive » utilisant tous les éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong> pour répondre à<br />

<strong>de</strong>ux objectifs :<br />

baisser les coûts d’exploitation au maximum<br />

et échapper à toutes sanctions qui proviendraient <strong>de</strong> négligences graves décou<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>s<br />

coûts.<br />

Pour ce faire, les acteurs du secteur ont profité d’une absence <strong>de</strong> volonté collective pour faire respecter une<br />

réglementation internationale pourtant plus sévère (mise en p<strong>la</strong>ce par l’Organisation maritime mondiale,<br />

agence <strong>de</strong> l’ONU basée à Londres) et les Etats sont directement coupables d’avoir <strong>la</strong>issé <strong>la</strong> situation se<br />

dégra<strong>de</strong>r.<br />

En fait, tout passe, dans ce cadre, par un problème <strong>de</strong> droit. Pour simplifier, un bateau doit possé<strong>de</strong>r une<br />

nationalité (son pavillon) pour circuler sur mer. Cette nationalité détermine le droit social et fiscal qui est<br />

appliqué et donc une gran<strong>de</strong> partie du coût d’exploitation du bateau. Ce <strong>de</strong>rnier est fonction <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires payés<br />

à l’équipage et du suivi technique du bateau (réparations régulières, visites <strong>de</strong> contrôle, confort du bateau …).<br />

Plus l’Etat édicte <strong>de</strong>s règles sociales <strong>la</strong>xistes et ne se préoccupe pas <strong>de</strong> faire vérifier l’état <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>s navires<br />

et moins les coûts d’exploitation sont élevés, ce qui permet <strong>de</strong> rendre le coût du transport maritime<br />

extrêmement compétitif en plus <strong>de</strong>s progrès réalisés par les économies d’échelle vues précé<strong>de</strong>mment.<br />

De plus, <strong>la</strong> dérégu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s flux financiers a permis peu à peu aux exploitants <strong>de</strong>s bateaux <strong>de</strong> dissimuler une<br />

gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> leurs bénéfices en utilisant un système opaque <strong>de</strong> sociétés souvent localisées dans les paradis<br />

fiscaux.<br />

2. <strong>Les</strong> pavillons <strong>de</strong> comp<strong>la</strong>isance, « zones franches » du droit maritime<br />

international


Un certains nombres d’Etats ont décidé <strong>de</strong> vendre leur souveraineté en proposant <strong>de</strong>s pavillons dits <strong>de</strong><br />

comp<strong>la</strong>isance c’est-à-dire ne correspondant pas à un État avec lequel il possè<strong>de</strong> un lien effectif (open registry<br />

f<strong>la</strong>g). Ils ont pris une part considérable dans l’immatricu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s navires puisque les dix premiers pesaient 9%<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> flotte mondiale en 1955 et 65 % en 2010. Leurs tonnages augmentent <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 80% entre 1980 et 2000.<br />

Même les grands états (France, Angleterre ou l’Allemagne) ont mis en p<strong>la</strong>ce leur propre pavillon afin d’éviter<br />

une hémorragie, ce pavillon maintenant un haut niveau <strong>de</strong> sécurité mais se rapprochant au niveau social <strong>de</strong>s<br />

autres.<br />

Ces micro-Etats pour <strong>la</strong> plupart obtiennent ainsi <strong>de</strong>s ressources financières importantes mais n’assurent pas <strong>la</strong><br />

gestion réelle <strong>de</strong> leurs obligations notamment en termes <strong>de</strong> sécurité. Ces Etats nt celle-ci à <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong><br />

c<strong>la</strong>ssification ou n’assument même pas les contrôles qu’ils sont censés effectuer. Une géographie particulière<br />

apparaît avec le Panama en 1ère position, le Liberia en secon<strong>de</strong>, <strong>la</strong> Grèce en 3 ieme, Hong Ko,ng en 4 ième et<br />

les iles Marshall en 5 ieme.<br />

Par ailleurs les sociétés qui exploitent ces navires tentent <strong>de</strong> dissimuler leurs bénéfices en s’imp<strong>la</strong>ntant dans les<br />

paradis fiscaux.<br />

3. Des Etats complices, jusqu’à un certain point<br />

Cet espace <strong>de</strong> non-droit réglementaire que sont les pavillons <strong>de</strong> comp<strong>la</strong>isance ne peut se développer qu’avec <strong>la</strong><br />

complicité <strong>de</strong>s Etats et <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong>s grands pays développés : 50% <strong>de</strong>s navires et 66 % <strong>de</strong>s tonnages <strong>de</strong>s<br />

35 premiers états maritimes naviguent sous pavillon <strong>de</strong> comp<strong>la</strong>isance. La réglementation internationale est du<br />

ressort <strong>de</strong> l’OMI qui est créée en 1948 afin d’éviter les comportements protectionnistes qui entravent<br />

l’expansion <strong>de</strong> <strong>la</strong> navigation et <strong>de</strong> développer une meilleure coopération entre les États et une harmonisation<br />

vers le haut <strong>de</strong>s normes. Toutefois, dans ses statuts l’OMI n’a aucun pouvoir pour faire respecter ses décisions,<br />

seuls les Etats membres s’engagent à le faire.<br />

L’existence <strong>de</strong>s pavillons <strong>de</strong> comp<strong>la</strong>isance est donc due à l’approbation <strong>de</strong>s principaux Etats développés qui ont<br />

<strong>la</strong>issé leurs entreprises nationales d’armement affiliés leurs navires.<br />

La seule évolution récente a été <strong>de</strong> renforcer le contrôle <strong>de</strong>s navires dans les eaux territoriales : ainsi les Etats<br />

développés ont mis en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s contrôles plus fréquents dans leurs ports afin d’éliminer les navires les plus<br />

dangereux <strong>de</strong> leurs eaux suite aux naufrages ca<strong>la</strong>miteux <strong>de</strong> pétroliers notamment (Exxon Val<strong>de</strong>z – Erika –<br />

Prestige …)<br />

En revanche sur le p<strong>la</strong>n social, le moins disant concerne tous les équipages <strong>de</strong>s pavillons <strong>de</strong> comp<strong>la</strong>isance…<br />

4. <strong>Les</strong> lignes régulières : une réorganisation du trafic maritime par les<br />

armateurs « globaux »<br />

La révolution du transport maritime a donné lieu à une réorganisation logistique considérable du secteur.<br />

Impulsée par les grands armateurs, elle s’appuie sur <strong>la</strong> technique du hub bien connu et sur les lignes<br />

ca<strong>de</strong>ncées.<br />

Avec <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong>, les flux <strong>de</strong> produits manufacturés à moyenne et forte valeur ajoutée se sont intensifiés<br />

provoquant le recours <strong>de</strong> plus en plus massif aux conteneurs qui présentent une intermodalité et une sécurité.<br />

De plus, les clients sont <strong>de</strong>venus plus exigeants sur le respect <strong>de</strong> dé<strong>la</strong>is toujours plus courts notamment<br />

lorsqu’ils pratiquent <strong>la</strong> DIPP. <strong>Les</strong> armateurs ont du s’adapter et l’on a assisté à un processus <strong>de</strong> concentration<br />

afin d’acquérir une assise géographique permettant <strong>de</strong> proposer un service vraiment mondial. <strong>Les</strong> grands<br />

comptes représentés par <strong>de</strong>s FMN telles Coca Co<strong>la</strong>, Carrefour … sélectionnent les transporteurs capables <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>sservir l’ensemble <strong>de</strong> leur appareil productif <strong>de</strong>venus toujours plus éc<strong>la</strong>té et complexe.<br />

Ainsi, les 10 premiers armateurs totalisent plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s capacités mondiales. Au-<strong>de</strong>là du mouvement<br />

<strong>de</strong> concentration, ils forment <strong>de</strong>s alliances internationales comme dans le système aérien afin <strong>de</strong> mieux couvrir<br />

l’échelle mondiale puisqu’ils possè<strong>de</strong>nt toujours un cœur <strong>de</strong> réseau plutôt centré sur <strong>la</strong> zone historique d’où ils<br />

viennent (armateurs européens, américains ou asiatiques).<br />

La mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> lignes régulières ca<strong>de</strong>ncées pour répondre aux attentes <strong>de</strong>s clients s’est réalisée sur <strong>la</strong><br />

logique montrée par <strong>la</strong> figure X.


Elle montre l’évolution <strong>de</strong>s configuration <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong> villes entre <strong>de</strong>ux continents en prenant comme<br />

hypothèse que les flux <strong>de</strong> marchandises sont proportionnels aux poids <strong>de</strong>s villes d’origine (Vo) et <strong>de</strong>s villes<br />

d’arrivée (Va) via les ports (Po et Pa) qui génèrent aussi leur propre trafic en fonction <strong>de</strong> leur poids.<br />

La première figure montre <strong>la</strong> <strong>de</strong>sserte par <strong>de</strong>ux services maritimes (l’un en trait plein, l’autre en tirets).<br />

<strong>Les</strong> ports sont <strong>de</strong>s ports d’hinter<strong>la</strong>nd (<strong>de</strong>sservent dans ce premier cas une ville à l’intérieur <strong>de</strong>s terres<br />

soit par une voie fluviale soit par voie ferroviaire ou routière). L’activité du port est proportionnelle à<br />

<strong>la</strong> taille <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville qu’il <strong>de</strong>ssert.<br />

La secon<strong>de</strong> montre le passage à un seul service issu d’une rationalisation qui peut s’expliquer par<br />

l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> chargement <strong>de</strong>s porte-conteneurs et une intégration économique en<br />

cours à l’échelle du continent (libre circu<strong>la</strong>tion, …).<br />

La troisième figure montre l’évolution vers l’organisation en hub. les <strong>de</strong>ux ports les plus importants<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux faça<strong>de</strong>s maritimes <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s hubs. Ils sont intégrés dans un circuit qui dépasse <strong>la</strong> seule<br />

<strong>de</strong>sserte <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux continents (gris c<strong>la</strong>ir). Dans le continent émetteur, <strong>de</strong>s services maritimes<br />

secondaires relient les ports les moins importants et rabattent leur trafic vers le hub (technique <strong>de</strong><br />

fee<strong>de</strong>ring). Sur le continent d’arrivée, le port principal a réussi à capter un hinter<strong>la</strong>nd beaucoup plus<br />

important court-circuitant les <strong>de</strong>ux autres ports <strong>de</strong> <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> maritime.<br />

La quatrième figure repose sur un hub maritime <strong>de</strong> transbor<strong>de</strong>ment situé à proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> région<br />

d’exportation mais localisé aussi à proximité <strong>de</strong>s grands courants <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion. Ce hub maritime<br />

permet aux très grands navires transocéaniques <strong>de</strong> ne pas trop dévier <strong>de</strong> leur route circumterrestre et<br />

d’éviter un détour vers une faça<strong>de</strong> dont les volumes ne sont pas assez importants pour justifier <strong>de</strong>s<br />

touchées directes <strong>de</strong>s grands navires. Un fee<strong>de</strong>r <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> capacité relie les ports d’origine à ce hub<br />

<strong>de</strong> transbor<strong>de</strong>ment (HT) où tous les containers en provenance <strong>de</strong> <strong>la</strong> région d’origine sont déchargés<br />

pour être rechargés sur un navire mère qui escale ensuite dans le plus grand port <strong>de</strong> <strong>la</strong> faça<strong>de</strong><br />

d’importation. Dans <strong>la</strong> région d’importation <strong>la</strong> <strong>de</strong>sserte vers le port principale est encore renforcée.<br />

A l’échelle mondiale les transformations sont évi<strong>de</strong>ntes :<br />

Une route principale se dégage très nettement dans le trafic maritime. Elle rejoint les 3 pôles <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Tria<strong>de</strong> avec une ligne régulière ca<strong>de</strong>ncée <strong>de</strong> navire au long cours qui relie :<br />

o L’Asie à l’Europe par le détroit <strong>de</strong> Ma<strong>la</strong>cca – le canal <strong>de</strong> Suez – le détroit <strong>de</strong> Gibraltar – La<br />

Manche)<br />

o L’Europe à <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> Est <strong>de</strong>s Etats-Unis par le parcours transat<strong>la</strong>ntique<br />

o L’Asie à <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> Ouest <strong>de</strong>s Etats-Unis par <strong>la</strong> Pacifique.<br />

Cette route relie les 3 principaux marchés <strong>de</strong> consommation et <strong>de</strong> production.<br />

Cette organisation entraîne <strong>la</strong> sélection <strong>de</strong> quelques ports sur cette route qui <strong>de</strong>viennent les hubs<br />

concentrant le trafic. Il s’agit <strong>de</strong>s main ports (Singapour, Hong Kong, Kaoshiung, Pusan, Rotterdam,<br />

Hambourg, Long Beach…).<br />

A l’échelle continentale :<br />

<strong>Les</strong> main ports sont le point autour <strong>de</strong>squels s’organise le fee<strong>de</strong>ring. Comme pour le trafic aérien, <strong>de</strong>s<br />

bateaux <strong>de</strong> plus faible contenance « rabattent » le trafic ou le redistribuent dans <strong>de</strong>s ports. Ils<br />

fonctionnent dans une logique <strong>de</strong> cabotage. Des ports « secondaires » se dégagent grâce à leurs liens<br />

forts avec ces main ports.<br />

A l’échelle locale :<br />

<strong>Les</strong> ports sont obligés <strong>de</strong> se transformer pour intégrer ces évolutions.<br />

5. La gran<strong>de</strong> transformation <strong>de</strong>s ports sous <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>mondialisation</strong><br />

L’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature du trafic (notamment l’augmentation très forte <strong>de</strong>s porte conteneurs) et du volume<br />

(taille <strong>de</strong>s navires) ont précipité <strong>la</strong> transformation portuaire à <strong>la</strong> fois sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> l’organisation « physique »<br />

et logistique.<br />

Sur le p<strong>la</strong>n physique, <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s navires toujours plus gran<strong>de</strong> opère une sélection impitoyable : le port<br />

ne peut être que main port s’il est en eaux profon<strong>de</strong>s et admet <strong>de</strong>s tirants d’eau <strong>de</strong> 15 m. On assiste<br />

dans certain cas à une « migration » vers l’aval <strong>de</strong>s services portuaires comme par exemple à


Rotterdam où les principales extensions sont réalisées à l’embouchure : ainsi le port <strong>de</strong> conteneur<br />

initialement proche du cœur historique <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville s’est dédoublé pour accueillir <strong>de</strong>s navires beaucoup<br />

plus grands et s’est positionné juste à l’embouchure, une secon<strong>de</strong> extension prévue al<strong>la</strong>nt encore plus<br />

dans <strong>la</strong> mer. Pour certains ports <strong>de</strong>s opérations régulières <strong>de</strong> dragage doivent être réalisées afin <strong>de</strong><br />

conserver un tirant d’eau suffisant. Dans tous les cas ces opérations coûtent très cher en capital.<br />

Sur le p<strong>la</strong>n organisationnel, les ports changent peu à peu <strong>de</strong> fonction. Ils ont toujours été <strong>de</strong>s<br />

interfaces mais les années 60-80 leur avait attribué une fonction industrielle (lieu <strong>de</strong> rupture <strong>de</strong> charge<br />

où l’on positionne l’industrie pétrochimique ou liée à l’acier) plus importante. <strong>Les</strong> années 90 – 2000<br />

ont vu l’intrusion puis l’affirmation <strong>de</strong> <strong>la</strong> logistique comme fonction essentielle. <strong>Les</strong> ports sont<br />

maintenant jugés sur leur capacité à gérer les flux <strong>de</strong> marchandises et notamment <strong>de</strong> conteneurs.<br />

Cette fonction a nécessité <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> nouvelles infrastructures (grues <strong>de</strong> manutention, quai<br />

avec voies <strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer, zone d’entreposage …) qui a remo<strong>de</strong>lé le port physiquement, amenant<br />

pour certains très grands ports <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce.<br />

La présence d’un hinter<strong>la</strong>nd et d’une <strong>de</strong>sserte intérieure est <strong>de</strong>venue un élément fondamental <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

dynamique <strong>de</strong>s ports. Avec l’intermodalité, être un port accessible par <strong>la</strong> mer n’est plus suffisant : il<br />

faut que ce port puisse capter et redistribuer les marchandises vers son hinter<strong>la</strong>nd. De plus pour<br />

arriver à avoir un trafic important (générant <strong>de</strong>s économies d’échelle) il faut que l’hinter<strong>la</strong>nd produise<br />

<strong>de</strong>s biens qui soient exportables.<br />

<strong>Les</strong> transformations récentes <strong>de</strong> ces ports impliquent <strong>de</strong> très lourds investissements financiers qui ont<br />

bouleversé <strong>la</strong> gouvernance <strong>de</strong> ces ports. <strong>Les</strong> autorités portuaires n’avaient pas toutes les moyens<br />

d’investir et leurs Etats non plus. De plus le savoir-faire logistique n’était pas encore partagé par tous.<br />

Enfin, le mouvement <strong>de</strong> libéralisation a aussi touché le secteur. Toutes ces raisons ont amené à <strong>la</strong><br />

privatisation <strong>de</strong>s autorités portuaires dans un certain nombre d’Etats et à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’acteurs<br />

transnationaux qui investissent dans les ports. Des capitaux privés sont alors investis massivement<br />

contre une location à long terme <strong>de</strong> terminaux par les autorités portuaires. Ainsi le port <strong>de</strong> Singapour<br />

ou celui <strong>de</strong> Dubaï investissent dans d’autres ports resserrant <strong>de</strong>s liens logistiques. Certains grands<br />

armateurs font aussi le choix d’investir dans <strong>de</strong>s terminaux.<br />

Cette évolution provoque :<br />

<strong>la</strong> hiérarchisation du système portuaire mondial à l’instar <strong>de</strong> ce qui se passe dans le secteur aérien. La<br />

fonction logistique <strong>de</strong>vient un élément indispensable pour les ports mo<strong>de</strong>rnes <strong>la</strong>issant certains ports à<br />

l’écart par faute <strong>de</strong> moyens ou <strong>de</strong> vision politique. Rappelons que les armateurs recherchent <strong>de</strong>s ports<br />

capables d’offrir un service complet et rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> chargement déchargement afin <strong>de</strong> rentabiliser leurs<br />

investissements : une géographie du développement réapparaît ici : alors que les ports <strong>de</strong>s Nords<br />

évoluent rapi<strong>de</strong>ment et offrent <strong>de</strong>s services performants l’écart se creuse avec les ports <strong>de</strong>s PVD : Le<br />

temps d’attente au mouil<strong>la</strong>ge pour un porte-conteneurs est <strong>de</strong> 4h à Singapour contre 27h au<br />

minimum en In<strong>de</strong> et 60h à Mombasa. Rappelons aussi que le port <strong>de</strong> Singapour traite 249 Mt <strong>de</strong> trafic<br />

annuel avec 6700 sa<strong>la</strong>riés et que les Major Ports indiens réalisent 251,5 MT avec 106 000 sa<strong>la</strong>riés<br />

…Enfin, le coût d’escale est 8 fois plus cher en République du Congo que dans un port européen …<br />

une mise en concurrence <strong>de</strong>s ports par les armateurs et une lutte pour rester dans le « circuit ». <strong>Les</strong><br />

ports français malgré <strong>de</strong>s atouts éprouvent <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s difficultés du fait du retard d’investissement,<br />

<strong>de</strong>s conflits liés aux dockers (perturbent le trafic et <strong>la</strong> fiabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaine logistique quand ils font<br />

grève), d’hinter<strong>la</strong>nd faibles et avec une <strong>de</strong>sserte pas optimale, et d’une gouvernance peu visionnaire<br />

jusqu’à présent. Ainsi le port <strong>de</strong> Marseille n’a-t-il pas réussi à s’imposer comme un port <strong>de</strong> porte<br />

conteneurs performants face à Barcelone ou Gêne.

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