Regard sur la peine de mort
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La cinquième <strong>de</strong>s Garanties pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s droits<br />
<strong>de</strong>s personnes passibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>peine</strong> <strong>de</strong> <strong>mort</strong><br />
Adoptée en 1984 par le Conseil économique et social, elle dispose :<br />
« La <strong>peine</strong> capitale ne peut être exécutée qu’en vertu d’un jugement final<br />
rendu par un tribunal compétent après une procédure juridique offrant<br />
toutes les garanties possibles pour as<strong>sur</strong>er un<br />
procès équitable, garanties égales au moins<br />
Témoignage...<br />
Il y a 25 ans, un <strong>de</strong> mes amis les plus proches a été exécuté. Il<br />
était rentré au Burundi pour œuvrer en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> démocratie.<br />
Après avoir été arrêté pour <strong>de</strong>s motifs politiques, il a fait l’objet d’une<br />
parodie <strong>de</strong> procès, puis a été exécuté. Il avait 28 ans.<br />
J’ai suivi son agonie morale au travers <strong>de</strong>s lettres qu’il a écrites alors<br />
qu’il était en prison et qu’il attendait le jour <strong>de</strong> son exécution. Sa<br />
douleur et ses souffrances dépassaient l’imagination.<br />
Je ne pourrais vous communiquer ses sentiments d’espoir et <strong>de</strong><br />
désespoir, d’espérance et <strong>de</strong> résignation, <strong>de</strong> crainte et d’attente.<br />
Mais, croyez-moi, nous avons vécu cette expérience accab<strong>la</strong>nte<br />
ensemble. La souffrance mentale <strong>de</strong>s condamnés est terrible. Elle<br />
l’est aussi pour leurs proches. Même si les normes internationales<br />
ne considèrent pas l’exécution d’un être humain comme un acte<br />
<strong>de</strong> torture, je sais, par les lettres <strong>de</strong> mon ami, que c’en est une.<br />
Qu’est-ce pour un être humain qu’attendre <strong>la</strong> condamnation à <strong>mort</strong><br />
et l’exécution, si ce n’est <strong>la</strong> pire <strong>de</strong>s tortures ?<br />
Franca Sciuto, avocate.<br />
Ex-prési<strong>de</strong>nte du Comité exécutif international d’Amnesty International<br />
« Papier libre 2003 » AIBelgique<br />
Au Japon<br />
Au Japon, les condamnés à <strong>mort</strong> ne sont pas autorisés à parler entre<br />
eux et sont, <strong>de</strong> ce fait, soumis à <strong>de</strong>s conditions strictes d’isolement.<br />
Les contacts avec les proches, les avocats et les autres personnes<br />
sont parfois limités à cinq minutes par rencontre. Mis à part pour<br />
se rendre aux toilettes, les prisonniers ne sont pas autorisés à se<br />
dép<strong>la</strong>cer dans leur cellule et doivent rester assis. Les condamnés à<br />
<strong>mort</strong> ont moins d’occasion que les autres d’avoir un peu d’air frais et<br />
<strong>de</strong> lumière du jour, et risquent plus d’être punis pour avoir enfreint<br />
les règles extrêmement strictes qui leur sont imposées.<br />
Au Japon, les condamnés ne sont avertis <strong>de</strong> leur pendaison que le<br />
matin même et leurs familles en sont informées une fois leur proche<br />
exécuté. Ceci signifie que, chaque jour, ils peuvent voir arriver un<br />
agent <strong>de</strong> <strong>la</strong> prison avec un avis d’exécution applicable dans les<br />
heures qui suivent. Certains vivent comme ce<strong>la</strong> pendant <strong>de</strong>s années<br />
et, parfois, <strong>de</strong>s décennies.<br />
D’après Amnesty International<br />
24 mars 2009<br />
à celles énoncées à l’article 14 du Pacte<br />
international re<strong>la</strong>tif aux droits civils et politiques,<br />
y compris le droit <strong>de</strong> toute personne suspectée<br />
ou accusée d’un crime passible <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>peine</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>mort</strong> <strong>de</strong> bénéficier d’une assistance judiciaire<br />
appropriée à tous les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure ».<br />
De nombreuses résolutions du Conseil<br />
économique et social<br />
Elles encouragent les États membres <strong>de</strong>s<br />
Nations unies à renforcer encore <strong>la</strong> protection<br />
<strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s personnes passibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>peine</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>mort</strong><br />
• Dans sa résolution 1989/64, adoptée le 24<br />
mai 1989 « accordant une protection spéciale<br />
aux personnes risquant d’encourir <strong>la</strong> <strong>peine</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>mort</strong>, qui leur permette d’avoir le temps et les<br />
moyens <strong>de</strong> préparer leur défense, notamment<br />
<strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong>s services d’un avocat à tous<br />
les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure, cette protection<br />
<strong>de</strong>vant aller au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> celle qui est accordée<br />
aux personnes qui ne sont pas passibles <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>peine</strong> capitale ».<br />
• Dans sa résolution 1996/15, adoptée le 23<br />
juillet 1996, encourageant les États membres<br />
<strong>de</strong>s Nations unies qui n’ont pas aboli <strong>la</strong> <strong>peine</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>mort</strong> à faire en sorte que les accusés<br />
passibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>peine</strong> <strong>de</strong> <strong>mort</strong> bénéficient <strong>de</strong><br />
toutes les garanties possibles d’un jugement<br />
équitable.<br />
• Dans sa résolution 1996/15, adoptée le 23<br />
juillet 1996, encourageant les États membres<br />
qui n’ont pas aboli <strong>la</strong> <strong>peine</strong> <strong>de</strong> <strong>mort</strong> à permettre<br />
aux détenus qui ne comprennent pas <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue<br />
utilisée par le tribunal à être informés et à<br />
disposer d’interprètes.<br />
• Dans sa résolution 2005/59, adoptée<br />
le 20 avril 2005, <strong>la</strong> Commission <strong>de</strong>s droits<br />
<strong>de</strong> l’homme <strong>de</strong>s Nations unies <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
instamment aux États qui continuent<br />
d’appliquer <strong>la</strong> <strong>peine</strong> capitale <strong>de</strong> ne l’imposer<br />
« qu’en vertu d’un jugement final rendu par un<br />
tribunal compétent, indépendant et impartial,<br />
et <strong>de</strong> garantir le droit à un procès équitable ».<br />
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