Ainsi-squattent-ils---memoire-2010 - Habiter-Autrement

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Illustration 3: Jardin. Bal des "pas perdus". Par Christopher ROUSSEAU. Lors du Festival Intersquat Européen qui s'est déroulé à Rome en octobre 2009, l'organisation mise en place par les squatteurs souligne ces aspects. Des repas végétariens étaient proposés, des poubelles permettant de réaliser un tri sélectif des déchets ont été mises en place... Enfin, des débats ont été organisés chaque jour permettant aux différents squats européens de mutualiser leurs expériences, leur vécu, leurs projets. Yann, squatteur, évoque la « relative liberté créatrice et la possibilité de voir et d'entendre des formes et des expérimentations artistiques singulières » au sein des squats. Illustration 4: Collages. Festival Intersquat Européen. Octobre 2009. Par Thomas AUBIN Selon Marie-Hélène POGGI et Marie VANHAMME : « Partager un même lieu, c'est aussi partager les mêmes connivences esthétiques et culturelles et participer d'un espace qui serait finalement plus communautaire que public. [...] Retrouvant une place dans le cours de la vie sociale et urbaine, s'inscrivant dans l'histoire de la ville en train de se Ainsi squattent-ils – Mémoire de Cécile Louey – juin 2010 20
faire, ils interviennent comme des opérateurs d'ouverture de la culture sur la ville. [...] L'occupation relève d'une volonté d'ouverture de lieux qui seraient plus accessibles, non seulement pour les « créateurs » en quête d'espace pour « travailler », mais aussi pour ce qu'on a l'habitude d'appeler le public » 45 . Illustration 5: Performance artistique. Festival Intersquat Européen. Octobre 2009. Par Christopher ROUSSEAU. Comme nous venons de le voir, dans certains squats, une volonté de « vivre autrement » est évoquée. Malgré tout, on a pu constater que les occupations avaient des normes, une certaine forme d'organisation... On peut s'interroger quant au phénomène d'institutionnalisation des squats. • Squat et institutionnalisation Selon Emilie, « Il y a plusieurs fins possibles pour les squats. Il y a l’expulsion, la signature d’une convention ou l'éclatement du collectif ». Comme le rappelle James, « chaque lieu a son projet ». Certains squats sont envisagés comme des « outils politiques ». Les squats mis en place par le Collectif Jeudi Noir en sont une illustration. A ce sujet, Birdy explique que « Jeudi Noir n'est pas un bailleur social, il n'ouvre pas de bâtiments pour loger les gens. Le squat est un outil pour défendre une idée politique, pas une fin en soi ». D'autres lieux quant à eux, espèrent pérenniser leur logement, leur espace, notamment en essayant d'obtenir une « convention d'occupation ». Certains squats s'organisent en association. La plupart des occupations qui souhaitent pérenniser et « légaliser » leur lieu, ont un projet associatif particulier : volonté de créer du lien social dans le quartier, de démocratiser la culture, de constituer un « laboratoire social » où différents profils se côtoient. Au sein d'une occupation qui bénéficie d'une « convention d'occupation » depuis deux ans, les habitants ont mis en place des critères « d'admission ». Actuellement, ce sont les « femmes » qui sont privilégiées et les « chiens » sont refusés, car les habitants estiment que ces conditions sont nécessaires pour qu'un certain équilibre perdure au sein du bâtiment. 45 POGGI, Marie-Hélène, VANHAMME, Marie. Friches squats et autres lieux, Les friches culturelles, genèse d'un espace public de la culture : Actes Sud, 2005, p.43 Ainsi squattent-ils – Mémoire de Cécile Louey – juin 2010 21
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