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Ainsi-squattent-ils---memoire-2010 - Habiter-Autrement

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Introduction<br />

Le squat, forme marginale de logement, concernerait plusieurs milliers de personnes chaque année. Il<br />

n'existe pas de chiffres précis concernant le nombre de squats en France. Cependant, un rapport de 2002 dénombre<br />

près de 2000 squats collectifs en Ile-de-France dont environ 800 à Paris.<br />

Lors de mon stage de seconde année, j'ai pu m'immiscer dans ces lieux, rencontrer des habitants... Curieuse<br />

de nature, cette expérience m'a donné envie d'aller plus loin et d'en faire le sujet de ma démarche de recherche.<br />

L'origine de ce mémoire, et l'intérêt que j'ai pu porter à ce sujet, sont liés à ma surprise lorsque j'ai pu mesurer l'écart<br />

entre mes représentations et une certaine réalité. Il va de soi qu'il ne s'agit pas des squats majoritaires, ceux dont les<br />

habitants vivent dans une extrême précarité et se cachent, se font discrets.<br />

On pourrait écrire de nombreux mémoires en lien avec les squats. Cependant, pour ma part, j'ai choisi<br />

d'étudier les squats « organisés ».<br />

Les politiques publiques en faveur du logement n'ont cessé d'évoluer au cours des siècles. Cependant, nous<br />

sommes actuellement au sein d'une crise du logement avérée qui touche près de 3,5 millions de personnes selon le<br />

rapport de la Fondation Abbé Pierre. Aujourd'hui en France, des ménages sont mal-logés voire sans logement malgré<br />

2 millions de logements vacants sur le territoire.<br />

Certains professionnels s'aventurent dans ces lieux parfois tabous au sein de la société, notamment les<br />

associations et les collectifs en faveur d'une volonté politique et d'un engagement fort de l'Etat pour favoriser la<br />

construction de logements. Les travailleurs sociaux sont interpellés par ce public qui a difficilement accès à ses droits.<br />

De nouvelles pratiques seraient peut-être à imaginer pour répondre à une part croissante de la population rencontrant<br />

des difficultés d'accès au logement.<br />

Loin de l'image du « punk à chiens, drogué », le squat peut revêtir une forme totalement différente en<br />

proposant une alternative au monde social dominant. A travers cette recherche, nous entrerons à l'intérieur de ces<br />

lieux mystérieux, objets de nombreux fantasmes. Les habitants nous présenterons leur façon de concevoir la vie en<br />

collectivité, les valeurs qu'<strong>ils</strong> défendent et leurs choix de modes de vie. Ils sont parfois perçus comme<br />

« désobéissants ». <strong>Ainsi</strong>, on peut se demander :<br />

Méthodologie<br />

Le cadre de la recherche<br />

En quoi le squat peut-il constituer une démarche citoyenne?<br />

Ma démarche de recherche prend naissance sur le terrain. En effet, j'ai choisi de réaliser mon mémoire sur le<br />

thème des squats, suite à mon expérience de stage au sein d'un squat bruxellois.<br />

J'ai travaillé « en immersion » pendant plusieurs mois, j'ai également participé au Festival Intersquat<br />

Européen qui a eu lieu en octobre 2009 à Rome. Ma recherche n'est pas limitée à un territoire géographique. Elle<br />

concerne des squats parisiens, belges et bordelais. Cependant, mes observations de terrain mettent en évidence le<br />

fait que le vécu du squat, les modes d'organisation et les valeurs défendues par ce mode d'habitation seraient<br />

identiques dans tous les squats organisés en milieu urbain.<br />

J'ai choisi plusieurs champs théoriques pour illustrer ma recherche : l'anthropologie et la géographie sociale,<br />

car il me semble que ces disciplines permettent de mettre en évidence la réalité des squats et leur inscription sur le<br />

territoire, et la sociologie pour mieux percevoir les enjeux de la vie en squat, l'inscription des habitants dans le<br />

quartier, leur mode de vie et de relations aux autres.<br />

Choix des échantillons<br />

Au cours de cette recherche, j'ai interrogé :<br />

− dix-huit squatteurs 1 .<br />

− quinze personnes pour constituer un « échantillon témoin » de la population générale.<br />

− des représentants d'associations ou de collectifs : cinq personnes de l'association Droit au Logement (DAL), trois<br />

personnes de Médecins du Monde, un co-fondateur du collectif Jeudi Noir et une militante du Collectif pour<br />

1 Cf annexe n°1, tableau présentant les prof<strong>ils</strong> des personnes interrogées<br />

<strong>Ainsi</strong> <strong>squattent</strong>-<strong>ils</strong> – Mémoire de Cécile Louey – juin <strong>2010</strong><br />

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