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Reynouard – Lettre à Jean-Marie Le Pen

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Deuxième partie<br />

Se désolidariser du fascisme : une erreur fatale<br />

Sans doute me répondrez-vous qu’il est vain de récriminer sur le passé, que ce qui est fait<br />

est fait et qu’aujourd’hui, la République a tout verrouillé avec des lois toujours plus dures,<br />

dont la loi Gayssot. Dans ce contexte, une structure politique légale ne peut plus grand-chose.<br />

Raisons pour lesquelles j’ai décider de vous interpeller<br />

- Bilan concret du FN<br />

C’est incontestablement vrai. Mais cela ne doit pas devenir une excuse pour poursuivre<br />

dans la même voie. Car si rien ne change au FN, l’histoire retiendra de vous l’image d’un<br />

velléitaire sans doctrine qui n’a réussi <strong>à</strong> rassembler la droite française — ce qui était certes<br />

une gageure — que pour en faire une pétaudière disparate et aigrie, déçue et amorphe, prête<br />

désormais <strong>à</strong> se livrer au plus offrant, au menteur le plus rassurant, au sauveur le plus<br />

opportuniste. Il m’est pénible de rappeler — mais je le fais — qu’en trente ans, vous n’avez<br />

empêché ni le vote d’une seule loi inique, ni un engagement belliqueux inopportun, que vous<br />

n’avez fait promouvoir aucune loi de salut public, que vous n’avez pas enrayé la décadence,<br />

que vous n’avez même pas empêché le mensonge. Tel est, pour le moment, votre vrai bilan.<br />

- Ce qu’il restera du FN après votre départ<br />

Que restera-t-il du Front national quand son chef se retirera ? Il n’en restera que des<br />

permanents vénaux, serviles et non recyclables, et, <strong>à</strong> part quelques rares exceptions, des<br />

faucons en état de conflit perpétuel les uns avec les autres, sans scrupules, prêts <strong>à</strong> toutes les<br />

compromissions, sans idéal et sans doctrine, qui iront l’un après l’autre, <strong>à</strong> moins d’aller se<br />

coucher, grossir les rangs de la fausse Droite. Comme l’a justement fait remarquer A. Hitler :<br />

Des mouvements qui ne doivent leur croissance qu’<strong>à</strong> […] des compromis, ressemblent <strong>à</strong><br />

des plantes de forceries. Elles prennent de la hauteur, mais il leur manque la force de braver<br />

les siècles et de résister <strong>à</strong> la violence des tempêtes.<br />

- <strong>Pen</strong>dant longtemps, j’ai voulu croire en vous<br />

J’ai longtemps hésité <strong>à</strong> vous interpeller publiquement, parce que, comme beaucoup, j’ai<br />

voulu croire <strong>à</strong> votre destin de sauveur. Oui, j’ai longtemps pensé que vos concessions aux<br />

exigences du système électoraliste étaient purement tactiques. J’ai longtemps voulu croire que<br />

vous seriez un jour capable, après vous êtes assuré une position de force, de « jeter le<br />

masque », de redresser la barre en proclamant la pénible et dangereuse vérité. Je pensais donc<br />

qu’il ne convenait pas de faire le jeu de vos ennemis de gauche en vous dénigrant sans cesse ;<br />

que malgré tout, vous aviez le mérite éminent, grâce <strong>à</strong> votre incontestable talent, de faire<br />

quelque chose de tangible, de mordre sur la réalité, d’embarrasser les faiseurs mondialistes de<br />

décadence, d’œuvrer pour le bien commun.<br />

- Des reniements qui m’obligent <strong>à</strong> vous interpeller<br />

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