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Reynouard – Lettre à Jean-Marie Le Pen

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Une chance de rattraper les erreurs passées<br />

Retour sur l’affaire du « détail »<br />

- Un courage indéniable, mais un manque de lucidité doctrinale<br />

Naturellement, je ne me permettrai pas de remettre en cause l’authenticité de votre<br />

courage. Vos velléités de rétablissement de la vérité historique en sont la preuve. Mais,<br />

comme nous l’avons vu, il ne s’agit que de velléités. Parmi tous les prétendants <strong>à</strong> votre<br />

position actuelle de chef de la droite nationale française, vous étiez, il y a bientôt quarante<br />

ans, le plus dynamique, le plus doué, celui qui était providentiellement le mieux placé pour<br />

opérer le redressement encore possible. Mais vous avez gâché vos chances. Vous les avez<br />

gâchées non par ambition, non <strong>à</strong> cause de mœurs personnelles dont je moque complètement,<br />

mais parce que vous avez manqué de lucidité doctrinale.<br />

- Vous avez finalement servi le Système<br />

Alors que vous aviez l’étoffe d’un<br />

grand homme, vous risquez de laisser le<br />

souvenir d’un Général Boulanger qui<br />

serait mort dans son lit, avec ses couettes,<br />

ses billets de banque et sa télévision si<br />

elle avait existé… Pour avoir toujours<br />

voulu vous dispenser, par pusillanimité,<br />

d’assumer la responsabilité des idées<br />

vraies qui sauvent, vous n’avez<br />

paradoxalement réussi, sans fidéliser<br />

votre clientèle, qu’<strong>à</strong> servir de repoussoir<br />

au Système démocratique. Finalement,<br />

vous avez passé quarante ans <strong>à</strong> le servir<br />

malgré vous. Quelle misère !<br />

- Il est imprudent d’être trop<br />

prudent<br />

<strong>Le</strong>s Français que vous n’avez pas su<br />

former en ont assez de dépenser du<br />

temps et de l’argent, de nourrir votre<br />

organisme politique, pour ne rien<br />

obtenir. Ils se lassent et, parce que sans<br />

doctrine solide, ils vont se tourner vers<br />

un de Villiers quelconque.<br />

Votre défaut, je le répète, est d’être <strong>à</strong> mi-chemin entre les modérés et les vrais radicaux, en<br />

tentant de concilier les deux, <strong>à</strong> tout le moins de tenir des deux. Par l<strong>à</strong>, vous ratez votre vraie<br />

vocation. Il faut comprendre qu’<strong>à</strong> terme, le machiavélisme est non seulement immoral, mais<br />

encore irréaliste. Autrement dit : il est imprudent d’être trop prudent. Car alors, on court<br />

certainement bien moins de risques, mais également bien moins de chances.<br />

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