SEINE-SAINT-DENIS.FR - N°10 - Accueil

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••• 9 h30. Je prends le bus et je file chez une dame
âgée de 91 ans. Elle vit seule, au deuxième étage sans
ascenseur. Elle ne peut plus tout faire elle-même et son
moral s’en ressent. Je fais sa vaisselle, son ménage,
je mets la machine à laver en route. Elle a besoin de
discuter, je suis souvent la seule personne qu’elle
rencontre dans la journée. Je n’ai pas vraiment le temps
de m’attarder mais je sais que ces moments
de communication sont essentiels pour elle.
Je me rends parfois à La Do Mi Fa, l’association d’aide à
domicile basée à Montreuil* qui m’emploie depuis plus
de 3 ans. Avant, je faisais le même métier, mais j’étais
« chèque emploi service », payée directement par les
particuliers, ce qui rendait ma situation très précaire. J’ai
suivi une formation à l’Afpa de Stains pour obtenir mon
diplôme d’auxiliaire de vie. J’ai également eu celui de
secouriste. Aujourd’hui, j’ai un contrat de travail, je suis
embauchée en CDI.
12 heures. Je rentre à la maison. Je récupère le plus jeune
à l’école et nous mangeons ensemble.
*Association La Do Mi Fa - 42 rue Alexis Lepère // Montreuil.
01 48 58 60 60 // ladomifa@gmail.com
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Grand format
14 heures. Je file au groupe de parole des aidants professionnels à Bobigny. Là,
avec d’autres assistantes de vie, nous évoquons les problèmes que nous pouvons
rencontrer. Une psychologue du Conseil général anime le groupe. Ça fait du bien
de parler. Récemment, un vieil homme chez qui je travaillais depuis trois ans est
décédé, seul sur son lit d’hôpital. Cela m’a bouleversée. Le fait d’avoir abordé cette
situation dans le groupe de parole m’a beaucoup aidé pour affronter cette épreuve.
On a beau nous dire qu’il ne faut pas s’attacher aux gens, nous ne pouvons rester
de marbre, c’est humain. J’aime travailler seule. Malgré tout, on peut parfois se
sentir isolée. C’est pourquoi ces groupes de parole sont importants. Là, nous nous
apercevons que nous avons bien souvent les mêmes soucis. Et puis, le fait que
l’on tienne compte de nos problèmes, c’est une forme de reconnaissance de notre
profession.
Les mardi et jeudi. Je travaille chez un couple, tous deux handicapés pour faire
le ménage. Depuis peu, j’ai commencé une nouvelle mission. C’est un homme en
insuffisance respiratoire. Je lui lave sa vaisselle, lui prépare à manger et lui fais sa
toilette.
19 h30. Je rentre. Je
prépare vite le repas. Mes
enfants ont déjà mis la table.
Lorsque je ne suis pas
en réunion de formation,
je rentre à 16 h 30 et je
regarde les devoirs. Sinon,
c’est beaucoup trop tard.
Enfin voilà, je cours toute
la journée ! Mais j’aime
mon métier. Il est difficile,
physique, il faut être bien
dans sa tête pour le faire.
Mais je suis autonome.
J’aime le contact avec
les gens. Et ça, c’est une
condition indispensable.