02.07.2013 Views

Musée national du château de Pau - CRDP Aquitaine

Musée national du château de Pau - CRDP Aquitaine

Musée national du château de Pau - CRDP Aquitaine

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Gaston Gaston FFébus<br />

FFébus<br />

F bus<br />

bus<br />

et et le le <strong>château</strong> <strong>château</strong> <strong>château</strong> <strong>château</strong> <strong>château</strong> <strong>château</strong> <strong>château</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>Pau</strong><br />

<strong>Pau</strong><br />

au au XIV XIV XIVe<br />

au au XIV XIV XIV si siècle si<br />

cle<br />

e si siècle si<br />

cle<br />

dossier dossier enseignants enseignants


GASTON GASTON FÉBUS FÉBUS ET ET LE LE CHÂTEAU CHÂTEAU DE DE DE PAU<br />

PAU<br />

AU AU XIV° XIV° SIÈCLE<br />

SIÈCLE<br />

Contexte Contexte historique historique et et géopolitique<br />

géopolitique<br />

Véronique Rébé<br />

Rébé<br />

Responsable <strong>du</strong> secteur Actions pédagoghique<br />

<strong>Musée</strong> <strong>national</strong> <strong>du</strong> <strong>château</strong> <strong>de</strong> <strong>Pau</strong><br />

- En France : la guerre <strong>de</strong> Cent Ans<br />

- En Béarn : l'affirmation d'un état souverain<br />

- les origines<br />

- l'action <strong>de</strong> Gaston Fébus<br />

Transformations Transformations architecturales architecturales <strong>du</strong> <strong>du</strong> <strong>château</strong><br />

<strong>château</strong><br />

Le Le livre livre <strong>de</strong> <strong>de</strong> chasse chasse<br />

chasse<br />

Fiche Fiche élève élève : : questionnaire questionnaire à à remplir remplir après après la la visite.<br />

visite.<br />

Annexes Annexes :<br />

:<br />

Tableaux généalogiques<br />

Carte <strong>de</strong>s opérations<br />

Extraits <strong>de</strong>s « Chroniques » <strong>de</strong> Froissart et glossaire<br />

Extrait <strong>de</strong> la ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée « Gaston Fébus, prince <strong>de</strong>s<br />

Pyrénées »<br />

Deux miniatures <strong>du</strong> Livre <strong>de</strong> la Chasse<br />

Armes <strong>de</strong> Gaston Fébus<br />

Sources bibliographie


Contexte Contexte historique historique et et géopolitique<br />

géopolitique<br />

En France : la guerre <strong>de</strong> Cent Ans<br />

La vie <strong>de</strong> Gaston Fébus (1331-1391) et son œuvre politique s'inscrivent tout entières dans le<br />

contexte tumultueux <strong>de</strong> la guerre <strong>de</strong> Cent Ans. La querelle dynastique entre les rois d'Angleterre et <strong>de</strong><br />

France pour la couronne <strong>de</strong> France en fut le point <strong>de</strong> départ le plus évi<strong>de</strong>nt. Lorsque Charles IV <strong>de</strong><br />

France (fils <strong>de</strong> Philippe le Bel) mourut, sa femme étant enceinte, Philippe VI <strong>de</strong> Valois, neveu <strong>de</strong><br />

Philippe le Bel et petit fils <strong>de</strong> Philippe le Hardi fut nommé régent. Puis, la princesse ayant accouché<br />

d'une fille, il fut reconnu roi (1328) par les pairs et les barons malgré les prétentions d'Edouard III, roi<br />

d'Angleterre, qui était lui-même petit-fils <strong>de</strong> Philippe IV le Bel par sa mère Isabelle <strong>de</strong> France. Les<br />

légistes français invoquèrent le principe <strong>de</strong> privilège masculin pour la succession à la couronne <strong>de</strong><br />

France, principe dont s’était prévalu pour la première fois Philippe V en 1317 pour se faire sacrer roi.<br />

Il avait réuni les Etats généraux qui déclarèrent les femmes incapables <strong>de</strong> succé<strong>de</strong>r au trône <strong>de</strong> France.<br />

(Ce n’est qu’à partir <strong>de</strong> Jean II le Bon que l’on utilise le terme <strong>de</strong> loi salique dans ce cas).<br />

Le nouveau roi <strong>de</strong> France voulut qu'Edouard III vint lui rendre l'hommage <strong>de</strong> sa vassalité pour<br />

la Guyenne et la Gascogne, conformément à la loi féodale. Ce <strong>de</strong>rnier, humilié, contesta la validité <strong>de</strong><br />

l'hommage et se mit à préparer la guerre, en nouant <strong>de</strong>s alliances avec les Flamands et l'Empereur<br />

Louis <strong>de</strong> Bavière.<br />

Dès le début <strong>de</strong>s hostilités, la flotte française fut coulée à l'Ecluse en 1340. En 1346, Edouard III<br />

envahit la France et remporta la victoire <strong>de</strong> Crécy, puis s'empara <strong>de</strong> Calais. Une trêve fut signée peu<br />

après, <strong>du</strong>rant laquelle la peste noire s'abattit sur le royaume (1348). Cette année là, Gaston III <strong>de</strong> Foix-<br />

Béarn, pas encore appelé Fébus, épousait Agnès <strong>de</strong> Navarre, sœur <strong>de</strong> Charles le Mauvais, roi <strong>de</strong><br />

Navarre. Philippe VI mourut avant la fin <strong>de</strong>s hostilités ; il avait cependant agrandi le domaine <strong>de</strong> la<br />

couronne en y ajoutant les comtés <strong>de</strong> Valois, Chartres, Anjou, Maine (<strong>de</strong> sa maison), la Champagne et<br />

la Brie (transactions avec Philippe d'Evreux, époux <strong>de</strong> Jeanne <strong>de</strong> Navarre), la seigneurie <strong>de</strong><br />

Montpellier (achat à Jacques II <strong>de</strong> Majorque), et enfin le Dauphiné, à la condition que, dans l'avenir, le<br />

fils aîné <strong>du</strong> roi porterait le titre et les armes <strong>de</strong> Dauphin (1349).<br />

Son fils aîné, Jean II le Bon lui succéda. Il fut fait prisonnier (1356) à Poitiers par le fils<br />

d'Edouard III, Edouard, Prince <strong>de</strong> Galles, le redoutable Prince Noir, appelé ainsi à cause <strong>de</strong> la couleur<br />

<strong>de</strong> son armure. La France abandonna l'<strong>Aquitaine</strong>, le Ponthieu et Calais par le traité <strong>de</strong> Brétigny (1360)<br />

qui prévoyait également le paiement d'une rançon <strong>de</strong> trois millions d'écus d'or pour la libération <strong>de</strong><br />

Jean II le Bon. Il <strong>de</strong>vait mourir en captivité, ne pouvant payer la somme <strong>de</strong>mandée. Quant au Prince<br />

Noir, il fut fait prince d'<strong>Aquitaine</strong> par son père, en 1363. Il s'installa à Bor<strong>de</strong>aux où il mena une<br />

brillante vie <strong>de</strong> cour. L'année suivante, il <strong>de</strong>mandait à Gaston Fébus son hommage pour le Béarn, le<br />

Marsan et le Gévaudan, mais ne put obtenir satisfaction en ce qui concerne le Béarn.<br />

Pendant la secon<strong>de</strong> moitié <strong>du</strong> XIV e siècle, sous Charles V, Du Guesclin reprit <strong>de</strong> nombreuses<br />

conquêtes anglaises. Charles VI succéda à son père , mais il était encore mineur et les querelles <strong>de</strong> ses<br />

oncles (<strong>du</strong>cs d'Anjou, <strong>de</strong> Berry, <strong>de</strong> Bourgogne, et <strong>du</strong> Bourbon) qui se disputaient le pouvoir<br />

fragilisaient le royaume. La France était divisée entre le clan <strong>de</strong>s Armagnac et celui <strong>de</strong>s Bourguignon.<br />

Gaston Fébus mourut en 1391, un an avant que le roi ne commence à montrer <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong><br />

démence. Henri II, roi d'Angleterre, allié aux Bourguignon après sa victoire d'Azincourt en 1415,<br />

exploita ce fait en épousant la fille <strong>de</strong> Charles VI et en se faisant reconnaître comme héritier <strong>du</strong><br />

royaume et régent jusqu'à la mort <strong>du</strong> roi, le dauphin Charles VII étant déclaré bâtard. L'intervention <strong>de</strong><br />

Jeanne d'Arc fut le moment décisif <strong>de</strong> cette guerre qui <strong>de</strong>vait se terminer en 1453 avec la chute <strong>de</strong><br />

Bor<strong>de</strong>aux (bataille <strong>de</strong> Castillon, 1453).


En En Béarn Béarn : : l’affirmation l’affirmation d’un d’un état état souverain<br />

souverain<br />

souverain<br />

Les origines<br />

Au chapitre précé<strong>de</strong>nt, nous avons vu qu’Edouard III d’Angleterre avait refusé au roi <strong>de</strong><br />

France l’hommage <strong>de</strong> vassalité qui lui était <strong>de</strong>mandé pour la Gascogne, ce qui rendait inconfortable la<br />

situation <strong>de</strong>s vicomtes <strong>de</strong> Foix-Béarn. En effet, ils se trouvaient pris dans un réseau d’engagements<br />

vassaliques contradictoires, puisqu’ils étaient vassaux <strong>de</strong> Philippe VI, roi <strong>de</strong> France pour le Foix , le<br />

Nébouzan, le Lautrec et l’Albigeois, mais vassaux d’Edouard III, roi d’Angleterre pour le Béarn, le<br />

Marsan et le Gabardan.<br />

Le père <strong>de</strong> Gaston Fébus, Gaston II le Preux, s’était rangé <strong>du</strong> coté <strong>du</strong> roi <strong>de</strong> France dès le<br />

début <strong>du</strong> conflit. Son fils, le 26 septembre 1347, proclama publiquement qu’il se considérait en Béarn<br />

comme le seul maître après Dieu, se fondant pour cela sur l’histoire <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>nts vicomtes <strong>de</strong> Béarn,<br />

affranchis <strong>de</strong> tout hommage selon lui.<br />

Au début <strong>du</strong> XI e siècle, <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> Gaston IV le Croisé, les vicomtes s’étaient émancipés <strong>de</strong><br />

la tutelle <strong>de</strong>s <strong>du</strong>cs <strong>de</strong> Gascogne, ils avaient cessé <strong>de</strong> prêter hommage dès l’époque <strong>de</strong> leur participation<br />

à la Reconquista contre les musulmans dans la vallée <strong>de</strong> l’Ebre et s’étaient même arrogé le droit <strong>de</strong><br />

battre monnaie à Morlaàs, leur capitale. Gaston IV le Croisé et ses successeurs ne prêtèrent plus<br />

hommage à quiconque pendant plus d’un siècle.<br />

Puis, les vicomtes <strong>de</strong> Béarn passèrent sous le contrôle <strong>de</strong> la monarchie aragonaise, <strong>de</strong>venue<br />

très puissante <strong>du</strong> fait <strong>de</strong> son association avec la Catalogne. Lorsque la dynastie catalane <strong>de</strong>s Monca<strong>de</strong><br />

s’installa en Béarn, ses vicomtes prêtèrent hommage à l’Aragon, mais, suite au désastre <strong>de</strong> la bataille<br />

<strong>de</strong> Muret (1213) où Pierre II d’Aragon <strong>de</strong>vait trouver la mort, les liens vassaliques s’amenuisèrent<br />

jusqu’à se rompre.<br />

Le Béarn se trouvait à nouveau dans une situation d’indépendance <strong>de</strong> fait. Sa capitale fut<br />

transférée <strong>de</strong> Morlaàs à Orthez.<br />

Dès lors, les rois d’Angleterre, <strong>du</strong>cs <strong>de</strong> Gascogne <strong>de</strong>puis 1152 (mariage d’Henri II Plantagenêt<br />

et Aliénor d’<strong>Aquitaine</strong>) jusqu’au début <strong>du</strong> XIII e siècle, qui n’avaient pas voulu auparavant s’engager<br />

dans une lutte avec l’Aragon pour reprendre le contrôle <strong>du</strong> Béarn réclamèrent à son vicomte Gaston<br />

VII (1229-1290, <strong>de</strong>rnier représentant <strong>de</strong> la dynastie <strong>de</strong>s Monca<strong>de</strong>) <strong>de</strong> leur prêter hommage. Celui-ci<br />

tergiversa longtemps, et se permit même d’insulter le roi d’Angleterre, mais il fut obligé <strong>de</strong> s’incliner,<br />

après <strong>de</strong> nombreuses années <strong>de</strong> rébellion. Sur la fin <strong>de</strong> sa vie, il se con<strong>du</strong>isit en fidèle vassal, allant<br />

même jusqu’à faire promettre à ses successeurs <strong>de</strong> prêter hommage aux rois d’Angleterre.<br />

Il scella l’alliance entre les comtés <strong>de</strong> Foix et <strong>de</strong> Béarn par le mariage d’une <strong>de</strong> ses filles,<br />

Marguerite <strong>de</strong> Monca<strong>de</strong>, vicomtesse <strong>de</strong> Béarn, avec Roger-Bernard III, comte <strong>de</strong> Foix, en proclamant<br />

indissociable l’union <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux comtés. Cette union fut à l’origine <strong>de</strong> la haine qui <strong>de</strong>vait opposer les<br />

maisons <strong>de</strong> Foix-Béarn et d’Armagnac car une autre fille <strong>de</strong> Gaston VII avait épousé le comte<br />

d’Armagnac, lequel s’estimait lésé. Cette haine <strong>de</strong>vait per<strong>du</strong>rer pendant plusieurs générations, jusqu’à<br />

Gaston Fébus qui passa sa vie à le combattre, désirant se rendre maître <strong>de</strong> la Bigorre, qui séparait les<br />

comtés <strong>de</strong> Foix et <strong>de</strong> Béarn.<br />

Roger-Bernard III se rangea aux cotés <strong>du</strong> roi <strong>de</strong> France pour certaines batailles, son fils Gaston<br />

I er <strong>de</strong> Foix-Béarn (le grand-père <strong>de</strong> Gaston Fébus) mourut au cours d’une expédition contre les<br />

Flamands en tant que vassal <strong>de</strong> Philippe IV le Bel pour le comté <strong>de</strong> Foix.<br />

Après leur mort, Marguerite gouverna pendant 17 ans le Foix-Béarn en tant que régente, elle<br />

rétablit l’équilibre en se comportant en fidèle vassale <strong>du</strong> roi d’Angleterre pour le Béarn. Les Béarnais<br />

eux-mêmes, conscients d’appartenir à la communauté gasconne, sous tutelle anglaise, considéraient le<br />

royaume <strong>de</strong> France comme une terre étrangère. S’opposer aux anglais c’était mettre en péril tous les<br />

fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> la vie économique <strong>de</strong> la vicomté.<br />

Le comté <strong>de</strong> Foix, lui, était pro-français.


La situation <strong>de</strong>venait malaisée, ainsi, le père <strong>de</strong> Gaston Fébus; Gaston II, petit-fils <strong>de</strong> la<br />

régente Marguerite, eut à combattre <strong>de</strong>s chevaliers béarnais engagés dans les troupes anglaises alors<br />

que lui-même commandait <strong>de</strong>s troupes françaises!<br />

Il fallait un homme <strong>de</strong> la stature politique <strong>de</strong> Gaston Fébus pour éviter l’éclatement entre le<br />

Foix et le Béarn. Non seulement il y réussit, mais il alla beaucoup plus loin encore.


La La La vie vie et et l'œuvre l'œuvre <strong>de</strong> <strong>de</strong> Gaston Gaston Fébus<br />

Fébus<br />

Né le 30 avril 1331, fils unique <strong>de</strong> Gaston II le Preux et d'Aliénor <strong>de</strong> Comminges, il reçut<br />

certainement une é<strong>du</strong>cation à la fois physique (chasse, maniement <strong>de</strong>s armes ...) et intellectuelle, mais<br />

l'on sait relativement peu <strong>de</strong> choses concernant son enfance.<br />

Son père, Gaston II le Preux, mourut à Séville alors qu'il était âgé <strong>de</strong> 13 ans. Avant <strong>de</strong> partir<br />

pour cette croisa<strong>de</strong> andalouse, il avait inscrit dans son testament qu'Aliénor serait régente et tutrice<br />

jusqu'à la majorité légale <strong>de</strong> son fils, c'est à dire 14 ans, et qu'elle continuerait, comme curatrice, à<br />

gérer ses biens jusqu'à l'âge <strong>de</strong> 21 ans. Tout se passa comme il l'avait voulu, sans que cela soulevât le<br />

moindre problème, ce qui prouve la bonne entente entre la mère et le fils.<br />

En hiver 1343, ils partirent tous <strong>de</strong>ux pour un périple dans toutes les régions <strong>du</strong> Béarn et <strong>de</strong><br />

Foix. Cette tournée d'hommage était <strong>de</strong>stinée à le présenter aux habitants et aux seigneurs <strong>de</strong>s<br />

différents domaines, à rassurer les populations sur leur avenir, en rappelant que le Foix et le Béarn (<strong>de</strong><br />

plus en plus divisés par leurs traditions et liens vassaliques différents) dépendaient d'un seul et même<br />

vicomte. A chaque fois, il <strong>de</strong>vait prêter serment le premier, et jurer <strong>de</strong> respecter et faire respecter la<br />

législation <strong>de</strong>s Fors <strong>de</strong> Béarn, après quoi ses sujets juraient à leur tour et lui promettaient ai<strong>de</strong> et<br />

obéissance. Ce premier périple terminé, il était <strong>de</strong>venu majeur, et recommença.<br />

Ayant rempli ses obligations envers son peuple, dont il s'assurait ainsi l'appui, il accomplit<br />

alors sa première action <strong>de</strong> politique extérieure par un véritable coup <strong>de</strong> maître, en déclarant<br />

publiquement au représentant <strong>du</strong> roi <strong>de</strong> France qu'il considérait le Béarn comme un pays souverain.<br />

Philippe VI, battu à Crécy et à Calais, tentait <strong>de</strong> resserrer ses alliances, il avait donc envoyé un<br />

message à Gaston III, que celui-ci reçut dans son <strong>château</strong> <strong>de</strong> Monca<strong>de</strong> à Orthez. Un acte notarié<br />

transmit la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et la réponse, qui était habile. En effet Gaston III, alors âgé <strong>de</strong> 16 ans à peine,<br />

approuvait les projets <strong>du</strong> roi ( alliance avec la Castille), semblait dire qu'il les appuierait, en tant que<br />

vassal pour le pays <strong>de</strong> Foix, où il se rendrait pour en discuter... Quant au Béarn, il en affirmait la<br />

souveraineté : "Terre <strong>de</strong> Béarn, terre qu'il tient <strong>de</strong> Dieu et <strong>de</strong> nul homme au mon<strong>de</strong> d'où il ne découle<br />

pour lui aucune obligation, si ce n'est <strong>de</strong> faire ce que bon lui semble". C’était une réponse stupéfiante<br />

pour l'époque ; cependant il proposait au roi son appui ultérieur éventuel. Celui-ci, en mauvaise<br />

posture, était obligé <strong>de</strong> le ménager. Par la suite, Gaston III <strong>de</strong>vait agir à peu près <strong>de</strong> la même manière<br />

avec tous ses interlocuteurs politiques.<br />

L'année suivante, en 1348, il prêta hommage à un nouvel envoyé <strong>de</strong> Philippe VI "pour toutes<br />

les terres situées dans les sénéchaussées d'Agen, <strong>de</strong> Toulouse et <strong>de</strong> Carcassonne", c'est-à-dire Foix,<br />

Lautrec, Nébouzan, Terres-basses <strong>de</strong> l'Albigeois. Il ne mentionna pas le Béarn, en faisant une affaire<br />

réglée. Pendant ce temps, les tractations engagées par sa mère pour son mariage avec Agnès <strong>de</strong><br />

Navarre avançaient.<br />

Lorsque son fils avait neuf ans, elle avait pensé pour lui à un mariage avec l'héritière <strong>du</strong> roi <strong>de</strong><br />

Majorque, mais l'effondrement <strong>du</strong> royaume, quelques années plus tard, avait ren<strong>du</strong> le projet<br />

impossible.<br />

Agnès <strong>de</strong> Navarre était un parti prestigieux : fille <strong>de</strong> la reine <strong>de</strong> Navarre, Jeanne, écartée <strong>du</strong><br />

trône <strong>de</strong> France par le principe <strong>de</strong> prévalence masculine déjà évoqué, petite-fille <strong>de</strong> Louis X <strong>de</strong> France<br />

et <strong>de</strong> Navarre, sœur ca<strong>de</strong>tte <strong>de</strong> Charles II <strong>de</strong> Navarre, que l'histoire retient sous le nom <strong>de</strong> Charles le<br />

Mauvais, (il avait été nommé lieutenant général en Languedoc, lors <strong>de</strong> la reprise <strong>de</strong>s hostilités contre<br />

les Anglais). La cérémonie eut lieu à Paris le 5 mai 1349.<br />

Quelques mois plus tard, Philippe VI mourut. Son successeur, Jean II le Bon donna la charge<br />

<strong>de</strong> lieutenant général <strong>du</strong> Languedoc à Jean 1 er d'Armagnac. Gaston III <strong>de</strong> Foix-Béarn, se lança<br />

immédiatement à l'assaut <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> son ennemi héréditaire. Celui-ci, fragilisé, obligé <strong>de</strong> dépenser<br />

ses forces, résistait moins bien à la pression anglo-saxonne. Lafrançaise menaçait <strong>de</strong> chuter, ce qui<br />

ouvrirait aux anglais la route <strong>de</strong> Toulouse. Inquiets, les Capitouls <strong>de</strong> Toulouse proposèrent un marché<br />

à Gaston III : il combattrait les anglais à Lafrançaise en échange d'une large compensation financière.


Il accepta, réussit, et en profita même pour aller ravager certaines terres <strong>de</strong> Jean 1 er d'Armagnac. Par la<br />

suite, il <strong>de</strong>vait utiliser souvent ce procédé, qui lui permit <strong>de</strong> s'enrichir considérablement.<br />

A la même époque, Jean II le Bon avait eu la mauvaise idée d'accor<strong>de</strong>r le comté d'Angoulême<br />

à un <strong>de</strong>scendant <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong> Castille, Charles d'Espagne. Or, ce comté avait été promis à la mère<br />

<strong>de</strong> Charles II le Mauvais, Jeanne, reine <strong>de</strong> Navarre, en échange <strong>de</strong> la Champagne et <strong>de</strong> la Brie. Furieux<br />

<strong>de</strong> ce qu'il estimait être une provocation, ce <strong>de</strong>rnier fit assassiner Charles d'Espagne. Jean II le Bon<br />

réagit violemment en ordonnant aux comtes <strong>de</strong> Comminges et d'Armagnac <strong>de</strong> ravager la Basse-<br />

Navarre. Ceux-ci <strong>de</strong>vaient traverser les terres <strong>de</strong> Gaston III, qui ne l'entendait pas ainsi et leur rendit la<br />

chose impossible, tandis que Charles II se rapprochait d'Edouard III d'Angleterre.<br />

Affolé, le roi <strong>de</strong> France accorda finalement le comté d'Angoulême à Charles II le Mauvais qui<br />

proposa alors à Edouard III <strong>de</strong> se partager la France. Ils ourdirent un complot auquel participa Gaston<br />

III. Jean le Bon les amnistia finalement après avoir traité la paix dite <strong>de</strong> Valogne (1355) mais Gaston<br />

III avait montré qu'il prenait ses distances avec le camp français, ce qui lui permit d'échapper aux<br />

représailles anglaises après le désastre <strong>de</strong> Poitiers (1356) au cours <strong>du</strong>quel le roi <strong>de</strong> France et <strong>de</strong><br />

nombreux chevaliers étaient <strong>de</strong>venus les prisonniers <strong>du</strong> Prince Noir.<br />

Une trêve fut signée pour un an, mais la donne politique avait entièrement changé.<br />

Après avoir également refusé son hommage pour le Béarn à Jean II le Bon, Gaston III <strong>du</strong>t faire<br />

face aux exigences <strong>de</strong> Pierre IV, roi d'Aragon. Il alla donc au palais <strong>de</strong>s rois <strong>de</strong> Majorque à Perpignan<br />

lui rendre hommage pour les terres <strong>du</strong> comté <strong>de</strong> Foix qui dépendaient <strong>de</strong> lui. Ce puissant roi réclamait,<br />

<strong>de</strong> plus, l'ai<strong>de</strong> militaire <strong>de</strong> son vassal contre la Castille.<br />

Gaston Fébus gagna <strong>du</strong> temps, à son habitu<strong>de</strong>, en négociant plusieurs fois la sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> ses<br />

hommes, assurant que la Castille avait déjà payé pour s'assurer <strong>de</strong> leur neutralité... Il n'engagea ses<br />

hommes dans cette affaire que lorsqu'il sut que <strong>de</strong>s pourparlers <strong>de</strong> paix avaient été engagés.<br />

Il choisit ce moment pour prendre <strong>du</strong> recul par rapport aux sollicitations diverses dont il était<br />

l'objet, et partit pour la Prusse participer à une croisa<strong>de</strong> contre les païens lithuaniens, pour un an. C'est<br />

<strong>du</strong>rant cette expédition qu'il décida <strong>de</strong> se faire appeler Fébus.<br />

En revenant <strong>de</strong> Prusse, il délivra la Dauphine <strong>de</strong> France ainsi que d'autres dames, à Meaux, où<br />

avait lieu une insurrection <strong>de</strong> Jacques, <strong>de</strong>s paysans révoltés. Pour le première fois, on entendit son<br />

fameux cri <strong>de</strong> guerre : "Fébus avan".<br />

Puis il reprit les hostilités contre le prince d'Armagnac, Jean 1 er . Il attaqua <strong>de</strong> tous cotés,<br />

n'hésitant pas à embaucher <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s anglo-saxonnes. Finalement, aidé par ses vassaux, il écrasa les<br />

troupes <strong>de</strong> Jean 1 er d'Armagnac, à Launac (1362) et le fit prisonnier, ainsi que ses alliés (maison<br />

d’Albret entre autres), auxquels il assigna d'importantes rançons, ce qui lui rapporta une somme<br />

considérable.<br />

A l'issue <strong>de</strong> ce triomphe, il chassa son épouse, Agnès <strong>de</strong> Navarre, qui venait <strong>de</strong> lui donner un<br />

héritier légitime, sous le prétexte que la dot n'avait jamais été payée intégralement. Il la renvoya à<br />

Pampelune chez son frère, Charles II le Mauvais, dont il se fit ainsi un ennemi implacable, après avoir<br />

été son allié pendant <strong>de</strong> nombreuses années.<br />

Entre-temps, le traité <strong>de</strong> Brétigny (1360) avait accordé l'<strong>Aquitaine</strong> en toute souveraineté au<br />

Prince Noir. Il convoqua Gaston afin d'obtenir son hommage. Celui-ci temporisa bien sûr puis, obligé<br />

d'obtempérer, dit qu'il accepterait <strong>de</strong> prêter hommage pour le Béarn lorsqu'on lui prouverait<br />

juridiquement qu'il avait à le faire. C'était une manière <strong>de</strong> gagner <strong>du</strong> temps. Par la suite, les archivistes<br />

<strong>du</strong> Prince Noir ayant constitué un dossier, il continua <strong>de</strong> manifester une résistance larvée en trouvant<br />

sans cesse <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> ne pouvoir se déplacer.<br />

Finalement le Prince d'<strong>Aquitaine</strong> le somma <strong>de</strong> prêter hommage pour le Béarn "comme l'avait<br />

fait Madame Marguerite au Sénéchal en 1290". Le Prince Noir perdait patience, il pensa faire plier le<br />

Béarn en revenant d'une expédition en Castille. Mais cette expédition tourna au désastre militaire et<br />

financier, aggravé d'une épidémie. Affaibli et mala<strong>de</strong>, le Prince Noir à son retour n'était plus en<br />

mesure d'attaquer le Béarn, qui était sur le pied <strong>de</strong> guerre. Au contraire, il <strong>de</strong>manda humblement à<br />

Gaston Fébus l'autorisation <strong>de</strong> laisser passer ses troupes sur ses terres, ce qu'il obtint contre promesse<br />

<strong>de</strong> payer intégralement son ravitaillement ("jusqu’à la moindre poule").


Cependant, le pouvoir français n'avait pas dit son <strong>de</strong>rnier mot : le traité <strong>de</strong> Brétigny-Calais qui<br />

avait cédé l'<strong>Aquitaine</strong> aux Anglais en toute souveraineté fut remis en question pour vice <strong>de</strong> forme par<br />

Charles V. Puis, le Parlement <strong>de</strong> Paris assigna Edouard III à comparaître <strong>de</strong>vant sa cour. Il refusa et le<br />

Parlement prononça la confiscation <strong>de</strong> ses terres relevant <strong>du</strong> roi <strong>de</strong> France.<br />

Gaston Fébus, toujours en lutte contre le clan Armagnac pour la Bigorre et le Comminges eut<br />

alors à composer avec un pouvoir <strong>de</strong> plus en plus puissant en la personne <strong>du</strong> <strong>du</strong>c d’Anjou (second fils<br />

<strong>du</strong> roi Jean II le Bon). Celui-ci entreprit finalement <strong>de</strong> réconcilier les <strong>de</strong>ux camps par la conclusion<br />

d'un mariage entre le fils <strong>de</strong> Gaston Fébus, également prénommé Gaston comme le voulait la coutume,<br />

avec Béatrix d'Armagnac, fille <strong>de</strong> Jean II.<br />

Ce fils légitime, séparé <strong>de</strong> sa mère <strong>de</strong>puis le plus jeune âge, vivait sans doute mal la préférence<br />

affichée <strong>de</strong> son père pour ses fils bâtards, Yvain et Gratien.<br />

A l'âge <strong>de</strong> 17 ans, il fut autorisé à se rendre à Pampelune, pour voir sa mère et son oncle<br />

Charles II le Mauvais. Il semble qu'un complot, aux circonstances peu claires, se soit ourdi autour <strong>de</strong><br />

sa personne. Il était flanqué <strong>de</strong> l'évêque <strong>de</strong> Lescar qui y joua sans doute un rôle important.<br />

D'après Froissart, le roi <strong>de</strong> Navarre aurait abusé <strong>de</strong> la cré<strong>du</strong>lité <strong>de</strong> son neveu en lui remettant<br />

une poudre magique <strong>de</strong>stinée à réconcilier ses parents. Le jeune homme, qui gardait le poison dans une<br />

petite bourse autour <strong>du</strong> cou, aurait été trahi par son <strong>de</strong>mi-frère Yvain dont il partageait la chambre.<br />

Juvenal <strong>de</strong>s Ursins, pour sa part, présente un jeune prince héritier <strong>du</strong> Béarn ren<strong>du</strong> aux<br />

arguments <strong>de</strong> son oncle et déterminé à empoisonner son père. Dans cette version, on l'aurait vu faire<br />

tomber la boulette <strong>de</strong> poison, analysée ensuite par les apothicaires.<br />

Quoi qu'il en soit, l'adolescent, ayant échappé <strong>de</strong> justesse à la colère <strong>de</strong> son père qu'il fallut<br />

retenir, fut enfermé. Ensuite, les versions divergent encore. Il semble toutefois que Gaston Fébus,<br />

ayant ren<strong>du</strong> visite à son fils, l'ait tué lui-même, acci<strong>de</strong>ntellement ou dans un accès <strong>de</strong> colère que<br />

personne ne pouvait réfréner.<br />

A la suite <strong>de</strong> ce drame, il quitta Orthez et vint s'installer à <strong>Pau</strong> le 17 août 1380 où il écrivit Le<br />

livre <strong>de</strong>s oraisons afin d'obtenir le pardon <strong>de</strong> Dieu. ("Seigneur, j'ai commis l'acte par lequel tu peux me<br />

damner...") Il ne <strong>de</strong>vait retourner à Orthez que quatre ans plus tard.<br />

Pendant ces événements, le roi <strong>de</strong> France Charles V était mort, le nouveau roi Charles VI était<br />

âgé <strong>de</strong> 12 ans seulement. Ses oncles (Anjou, Bourgogne, Berry, Bourbon) prirent les rênes <strong>du</strong> pouvoir.<br />

Jean <strong>de</strong> Berry fut nommé lieutenant général <strong>de</strong> Guyenne et Languedoc. Gaston Fébus se méfiait <strong>de</strong> ce<br />

prince si puissant, qui, <strong>de</strong> plus, avait épousé une Armagnac. Lui-même, après le drame d'Orthez, avait<br />

renvoyé Béatrix dans sa belle-famille. Les intrigues reprirent <strong>de</strong> plus belle. Gaston Fébus s'installa<br />

dans son <strong>château</strong> <strong>de</strong> Mazères, en pays toulousain et se posa en défenseur auprès <strong>de</strong>s populations,<br />

qu'inquiétaient l'avidité et les dépenses somptuaires <strong>du</strong> <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Berry. Il fit courir le bruit qu'il avait été<br />

lui-même pressenti pour être lieutenant général, proposa (contre argent) sa protection aux villes contre<br />

les exactions <strong>du</strong> <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Berry, et alla jusqu'à tenir <strong>de</strong>s assemblées illégales.<br />

Grâce à toutes ces manoeuvres, il finit par obtenir <strong>du</strong> pouvoir royal une énorme somme<br />

d'argent ainsi que la promesse <strong>de</strong> ne pas avantager le clan Armagnac, qui se retrouvait isolé face à son<br />

ennemi acharné. Dès lors, il abandonna les populations languedociennes aux exactions <strong>du</strong> <strong>du</strong>c <strong>de</strong><br />

Berry pour concentrer ses attaques contre Jean II d’Armagnac, plus affaibli que jamais.<br />

Il reprit le scénario qui lui avait déjà permis la mainmise <strong>de</strong> fait sur la Bigorre, contre laquelle<br />

le pouvoir royal n’émettait aucune objection ; il fit donc à nouveau appel à une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> « routiers »,<br />

pilleurs redoutables, travaillant pour lui en sous-main. Ensuite, il se posait en protecteur auprès <strong>de</strong>s<br />

nobles <strong>de</strong> la région menacée, incitant nombreux d’entre eux à <strong>de</strong>venir ses vassaux, par le biais <strong>du</strong> fiefrente,<br />

concept qu’il avait inventé et utilisé <strong>de</strong>puis une dizaine d’années. Un seigneur pouvait s’engager<br />

à servir Fébus contre une somme d’argent sous forme <strong>de</strong> rente, au lieu d’une terre.<br />

D’octobre 1382 à mars 1383, il revient à <strong>Pau</strong>, puis retourne s’installer à Orthez jusqu’en 1389.<br />

Il utilise ce temps à administrer le Béarn, avec sa rigueur et son autoritarisme coutumiers.


Il rendait lui-même la justice, ayant limité au maximum l’activité <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong>stinées à<br />

légiférer avec lui. L’affaire <strong>du</strong> complot d’Orthez l’ayant ren<strong>du</strong> méfiant envers la Noblesse, ses plus<br />

fidèles conseillers n’en étaient plus issus.<br />

Il ne put, cependant, empêcher plusieurs centaines <strong>de</strong> chevaliers béarnais <strong>de</strong> partir apporter<br />

leur soutien à la Castille contre le Portugal. Ils n’en revinrent pas, comme il le leur avait prédit. Luimême,<br />

à cette occasion, avait opté pour la neutralité, conscient <strong>de</strong>s nombreux pièges que recelait cette<br />

affaire. Il fit cependant payer le prix fort aux troupes françaises <strong>de</strong> Charles VI, ralliées également à la<br />

cause castillane, pour traverser ses terres (Andorre et Roncevaux). Cette campagne militaire <strong>de</strong>vait<br />

<strong>du</strong>rer 3 ans, jusqu’en 1387. Durant tout ce temps, Gaston Fébus ne cessa <strong>de</strong> multiplier ses mises en<br />

gar<strong>de</strong> auprès <strong>du</strong> pouvoir royal contre les pillages alors en vigueur à l’époque et <strong>de</strong>stinés à soutenir le<br />

moral <strong>de</strong>s troupes. Mais il se fit un <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> désigner pour cet usage les troupes <strong>de</strong> ses ennemis<br />

(Armagnac notamment) à l’oncle <strong>du</strong> roi <strong>de</strong> France (Louis II <strong>de</strong> Bourbon) <strong>de</strong> retour <strong>de</strong> Castille, qu’il<br />

reçut à Orthez.<br />

Puis vint le temps où Charles VI, roi <strong>de</strong> France, décida, à 20 ans, <strong>de</strong> reprendre les rênes <strong>du</strong><br />

pouvoir en se débarrassant <strong>de</strong> la tutelle <strong>de</strong> ses oncles. Il choisit <strong>de</strong> s’entourer <strong>de</strong>s conseillers <strong>de</strong> feu son<br />

père, que leurs opposants appelaient "les Marmousets".<br />

En 1389, il fut décidé que le roi entreprendrait un grand voyage dans le sud <strong>de</strong> la France, qui<br />

avait tant souffert (à part le Foix-Béarn) <strong>de</strong>s exactions <strong>de</strong> ses oncles. Gaston Fébus était un personnage<br />

clé, incontournable, et dont il fallait s’assurer l’appui. Il avait fait élever à sa cour une petite fille,<br />

Jeanne <strong>de</strong> Boulogne, dont il était le tuteur. Un envoyé <strong>de</strong> Charles VI lui fut dépêché pour négocier le<br />

mariage <strong>de</strong> cette très jeune fille (12 ans environ) avec Jean <strong>de</strong> Berry. D’après Froissart, il aurait été<br />

question également <strong>de</strong> la légitimation <strong>de</strong> son fils bâtard préféré, Yvain.<br />

L’année suivante, en 1390, Fébus et Charles VI signaient le traité <strong>de</strong> Toulouse, par lequel le<br />

roi <strong>de</strong> France <strong>de</strong>venait l’héritier <strong>du</strong> vicomte <strong>de</strong> Foix. Celui-ci recevait une forte somme d’argent et la<br />

Bigorre à titre viager contre la promesse <strong>de</strong> ne plus attaquer les terres d’<strong>Aquitaine</strong>.<br />

On pense généralement qu’il s’agissait là encore d’une manoeuvre politique <strong>de</strong> Gaston<br />

Fébus habitué, comme on l’a vu, à signer toutes sortes <strong>de</strong> traités pour les avantages immédiats qu’il<br />

pouvait en retirer. Il ne pouvait pas imaginer qu’il mourrait brutalement, un an après, d’une attaque<br />

foudroyante d’apoplexie à un retour <strong>de</strong> chasse. Quoi qu’il en soit, l’application <strong>de</strong> ce traité remettait en<br />

cause la souveraineté <strong>du</strong> Béarn, pour laquelle il avait toujours lutté.<br />

Après sa mort, les Etats <strong>de</strong> Béarn réussirent à faire annuler ce traité et choisirent comme<br />

nouveau vicomte Mathieu <strong>de</strong> Castelbon, cousin <strong>de</strong> Gaston Fébus, qui, à son tour, jura <strong>de</strong> conserver les<br />

droits et coutumes <strong>du</strong> pays.


Gaston Fébus et le <strong>château</strong> <strong>de</strong> <strong>Pau</strong><br />

Pris dans les remous <strong>de</strong> la guerre <strong>de</strong> Cent Ans, décidé à affirmer sans relâche la souveraineté <strong>du</strong> Béarn<br />

et à étendre son pouvoir sur tout le Piémont pyrénéen, Gaston Fébus entreprit <strong>de</strong> renforcer le système<br />

défensif <strong>de</strong> tous les autres <strong>château</strong>x se trouvant sur son territoire.<br />

Un effort particulier <strong>de</strong>vait être porté sur le <strong>château</strong> <strong>de</strong> <strong>Pau</strong>. Avant les travaux entrepris à cette époque<br />

et dont on trouve les premières mentions en 1365, ainsi que le nom présumé <strong>de</strong> l'architecte Sicard <strong>de</strong><br />

Lordat, le <strong>château</strong> était constitué d'un mur d'enceinte, <strong>du</strong> donjon primitif (tour Montauser, XII° siècle)<br />

et <strong>de</strong>s tours d'enceinte (Mazères au Sud-Ouest, Billère au Nord-Ouest, peut-être d'autres...)<br />

Les aménagements apportés au XIV° siècle sont les suivants :<br />

- <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> glacis en pierre <strong>de</strong> taille recouvrant l'éperon rocheux,<br />

- sur le glacis double enceinte, en avant <strong>de</strong> celle <strong>du</strong> XII° siècle, sous forme <strong>de</strong> murs crénelés (l'enceinte<br />

médiane enveloppe étroitement le <strong>château</strong> <strong>du</strong> XI° siècle),<br />

- tour <strong>de</strong> la Monnaie au sud <strong>de</strong> l'enceinte extérieure, tournée vers le passage <strong>du</strong> Gave,<br />

- porte fortifiée au nord-est vers le Hédas et la fontaine <strong>du</strong> bourg,<br />

- nouveau donjon en brique bâti sur l'angle sud-est <strong>de</strong> l'enceinte XII° siècle, - porte avec pont-levis et<br />

corps <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> au <strong>de</strong>vant <strong>du</strong> donjon, vers la ville haute, - couloir fortifié vers la ville basse au pied <strong>de</strong><br />

la tour <strong>de</strong> la Monnaie, - corps <strong>de</strong> logis : aile <strong>du</strong> midi pour le rez <strong>de</strong> cour et le premier étage (tinel),<br />

voûtes <strong>de</strong>s tours Mazères et Billère, surélévation <strong>de</strong> la tour Montauzer.<br />

d'après Bernard Voinchet, Architecte en Chef <strong>de</strong>s Bâtiments <strong>de</strong> France


Le Le Livre Livre <strong>de</strong> <strong>de</strong> la la chasse<br />

chasse<br />

Gaston Fébus était passionné <strong>de</strong> chasse et lui consacrait tous ses moments <strong>de</strong> liberté. A cette<br />

époque, le chasse représentait bien plus qu’un simple loisir car elle mettait en jeu un ensemble <strong>de</strong><br />

valeurs morales et religieuses. Elle permettait d’éviter l’oisiveté, mère <strong>de</strong> tous les vices et servait à<br />

former l’homme <strong>de</strong> guerre (art <strong>de</strong> l’équitation et <strong>de</strong> la stratégie).<br />

« Je dis donc que, puisque le veneur n’est jamais oisif, il ne peut avoir mauvaises<br />

imaginations, et s’il n’a mauvaises imaginations, il ne peut faire mauvaises oeuvres, car l’imagination<br />

va <strong>de</strong>vant ; et s’il ne fait <strong>de</strong> mauvaises oeuvres, il faut qu’il s’en aille tout droit en paradis. Par<br />

beaucoup d’autres raisons qui seraient bien longues, j’en ferais la preuve, mais celles-là me suffisent,<br />

car tout personne raisonnable sait bien que je suis dans la vérité ».<br />

Il entreprit la rédaction <strong>de</strong> son fameux manuscrit « Le livre <strong>de</strong> la chasse », entre 1387 et 1390,<br />

en langue française selon le plan suivant : une table <strong>de</strong>s matières, un prologue, cinq parties, un<br />

épilogue.<br />

La première partie consiste en une <strong>de</strong>scription minutieuse <strong>de</strong>s animaux chassés, qu’il classe en<br />

<strong>de</strong>ux catégories : les « bêtes douces », herbivores, et les «bêtes mordantes », en commençant par les<br />

omnivores, sanglier et ours. Pour lui le sanglier est l’animal le plus dangereux à chasser. Le loup fait<br />

l’objet <strong>du</strong> plus long chapitre.<br />

La secon<strong>de</strong> partie <strong>du</strong> traité est consacrée aux chiens <strong>de</strong> chasse, pour lesquels il éprouvait une<br />

véritable tendresse.<br />

« Et je leur apprends le nom <strong>de</strong>s choses que je veux qu’ils fassent, et ils me connaissent et<br />

m’aiment tant que, si parfois je suis mala<strong>de</strong> ou vais à la guerre, ou suis pour autre besogne empêché<br />

<strong>de</strong> chasser, ils ne chasseront pas avec un autre ou, s’ils le font, ce sera mal. Et parfois j’ai vu que mes<br />

chiens avaient manqué le chevreuil et étaient restés longtemps en requête, sans vouloir aller <strong>de</strong><br />

l’avant. S’ils cessaient ainsi <strong>de</strong> chasser, c’est que je n’y étais point. »<br />

Il décrit la manière <strong>de</strong> les élever et <strong>de</strong> les soigner. Il connaît tout <strong>de</strong> leurs maladies, répertoriant<br />

ainsi sept types différents <strong>de</strong> rage.<br />

La troisième partie, intitulée « Ci <strong>de</strong>vise <strong>de</strong>s manières et conditions que doit avoir celui à qui<br />

on veut apprendre à être un bon veneur », est <strong>de</strong>stinée à montrer comment on doit é<strong>du</strong>quer un enfant<br />

pour qu’il <strong>de</strong>vienne un bon chasseur.<br />

« Que tu sois grand seigneur ou petit, si tu veux faire instruire un homme pour qu’il soit bon<br />

veneur, choisis d’abord un enfant <strong>de</strong> sept ans tout au plus [...]. Il faut, en outre, à cet enfant beaucoup<br />

<strong>de</strong> choses : et d’abord un bon maître qui ait l’amour et le goût <strong>de</strong>s chiens, qui, pour l’instruire, le<br />

batte quand il n’obéira pas, afin qu’il hésite à faillir. En premier lieu, je veux lui apprendre et donner<br />

par écrit tous les noms <strong>de</strong>s chiens et lices <strong>du</strong> chenil, jusqu’à ce que l’enfant les connaisse <strong>de</strong> poil et <strong>de</strong><br />

nom ... »<br />

Dans la quatrième partie, il présente l’art <strong>de</strong> la chasse à courre, en reprenant l’ordre utilisé<br />

pour la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s animaux.<br />

« Et si le sanglier l’attaque face à face, il doit venir à sa rencontre, non au galop, mais au<br />

trot, les rênes <strong>de</strong> sa bri<strong>de</strong> bien courtes. Et il ne doit point s’occuper <strong>du</strong> sanglier ni <strong>de</strong> ce qu’il fera,<br />

mais penser et aviser par où il pourra le mieux asséner son coup. Et s’il frappe <strong>de</strong> l’épieu, il doit<br />

frapper <strong>de</strong> haut en bas aussi fort qu’il pourra, en se levant sur ses étriers. Et tout veneur doit<br />

chevaucher court plutôt que long, car il en est plus aisé et fatigue moins son cheval... «<br />

La <strong>de</strong>rnière partie est consacrée à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pièges et concerne surtout le loup, animal<br />

nuisible par excellence qu’il convient d’exterminer par tous les moyens, même les moins nobles.


Ce livre le fit connaître comme l’un <strong>de</strong>s plus grands chasseurs <strong>de</strong> son temps. Il connut un<br />

succès immédiat et l’on en fit <strong>de</strong> nombreuses copies dont la plus luxueuse fut commandée par le fils <strong>de</strong><br />

Philippe le Hardi, Jean sans Peur, <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Bourgogne. Quarante-quatre manuscrits copiés sont encore<br />

conservés <strong>de</strong> nos jours. La majorité date <strong>du</strong> XVème siècle, les autres ont été copiés au début <strong>du</strong><br />

XVIème siècle.<br />

L’avènement <strong>de</strong> l’imprimerie assura au Livre <strong>de</strong> la chasse une diffusion encore plus large. Il<br />

fut publié en 1507, 1511, 1525, puis réédité en 1854 et 1897. Enfin, en 1897, il fut tra<strong>du</strong>it en français<br />

mo<strong>de</strong>rne.<br />

Deux <strong>de</strong>s quatre plus beaux manuscrits sont aujourd’hui conservés à Paris (Bibliothèque<br />

<strong>national</strong>e), un autre se trouve à Léningrad (<strong>Musée</strong> <strong>de</strong> l’Ermitage), et un à New-York (Collection Clara<br />

Peck). Le manuscrit conservé à Paris est illustré <strong>de</strong> 87 enluminures agrémentées <strong>de</strong> feuille d’or qui ont<br />

fait sa réputation. Seul, l’exemplaire <strong>de</strong> New-York peut rivaliser avec lui en beauté Ces magnifiques<br />

enluminures, d’une gran<strong>de</strong> qualité artistique (technique, composition, procédés picturaux) sont<br />

également <strong>de</strong>s témoignages iconographiques <strong>de</strong> première valeur .<br />

En 1987, le musée <strong>national</strong> <strong>du</strong> <strong>château</strong> <strong>de</strong> <strong>Pau</strong> a fait l’acquisition, en vente publique d’un<br />

manuscrit <strong>du</strong> Livre <strong>de</strong> la chasse datant <strong>du</strong> XV° siècle. Ce manuscrit se présente sous la forme d’un<br />

volume <strong>de</strong> cinquante-<strong>de</strong>ux folios <strong>de</strong> velin et comporte sept représentations animalières, ours, lièvre,<br />

lapin, sanglier, loup, renard et cerf. Seule cette <strong>de</strong>rnière, en grisaille à la mine d’argent, est<br />

contemporaine <strong>du</strong> volume, les six autres datant sans doute <strong>du</strong> XVII° siècle. Par ailleurs, quatre-vingtcinq<br />

gran<strong>de</strong>s initiales tracées à l’or et <strong>de</strong> très beaux encadrements à l’or et à l’encre bleue et rouge,<br />

figurant <strong>de</strong>s feuillages stylisés, ornent les pages <strong>du</strong> manuscrit.


AA AA NN NN NN NN EE EE XX XX EE EE S S S S EE EE T T T T DD DD OO OO CC CC UU UU MM MM EE EE NN NN TT TT S<br />

SS<br />

S


LA MAISON DES FOIX-BÉARN<br />

XIII°-XV° siècles<br />

Extrait <strong>de</strong> "Gaston Fébus, Prince <strong>de</strong>s Pyrénées", Pierre Tucoo-Chala


Extrait <strong>de</strong> Pierre TUCOO-CHALA, Gaston Fébus, Prince <strong>de</strong>s Pyrénées, Deucalion, J&D Editions, Biarritz, 1993.


Extrait <strong>de</strong> "Gaston Fébus, Prince <strong>de</strong>s Pyrénées", Pierre Tucoo-Chala


Extrait <strong>de</strong> "Gaston Fébus, Prince <strong>de</strong>s Pyrénées", Pierre Tucoo-Chala


Extrait <strong>de</strong> "Gaston Fébus, Prince <strong>de</strong>s Pyrénées", Pierre Tucoo-Chala


TT TT ee ee xx xx tt tt ee ee s s s s tt tt ii ii rr rr éé éé s s s s dd dd ee ee s s s s<br />

" " " " CC CC hh hh rr rr oo oo nn nn ii ii qq qq uu uu ee ee s s s s dd dd e e e e JJ JJ ee ee hh hh aa aa n n n n FFFF rr rr oo oo ii ii ss ss ss ss aa aa rr rr t t t t " " " " . . . .<br />

Portrait <strong>du</strong> Comte Gaston <strong>de</strong> Foix<br />

Le comte Gaston <strong>de</strong> Foix dont je parle pouvait avoir cinquante<br />

neuf ans d'âge, en ce temps où je fus vers lui, et je vous dis que j'ai<br />

vu en mon temps beaucoup <strong>de</strong> chevaliers, plusieurs rois, princes et<br />

autres, mais je n'en vis jamais aucun qui fût <strong>de</strong> si beaux membres,<br />

<strong>de</strong> si belle forme, <strong>de</strong> si belle taille, le visage beau, coloré et riant,<br />

les yeux verts et amoureux là où il lui plaisait <strong>de</strong> jeter ses regards.<br />

En toutes choses, il était si parfait et si bien appris, qu'on ne pouvait<br />

trop le louer. Il aimait ce qu'il <strong>de</strong>vait aimer et haïssait ce qu'il <strong>de</strong>vait<br />

haïr.<br />

Gaston <strong>de</strong> Foix aimait bien :<br />

Il aimait les chiens plus que toutes autres bêtes, et il était<br />

souvent à chasser à la campagne, en été et en hiver. Il <strong>de</strong>visait<br />

volontiers d'armes ou d'amour. Jamais il n'aima les folles entreprises,<br />

ni les folles largesses, et chaque mois il voulait savoir ce que <strong>de</strong>venait<br />

son bien. Il avait pris dans le pays, pour recevoir ses recettes ,et pour<br />

administrer ses gens, douze hommes très notables, qui changeaient <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux mois en <strong>de</strong>ux mois, et <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s autres reprenaient la charge.


Les gens au service<br />

<strong>de</strong> Gaston <strong>de</strong> Foix<br />

Il avait quatre clercs secrétaires pour écrire et rédiger <strong>de</strong>s lettres,<br />

et il fallait bien que ses clercs fussent toujours prêts quand il sortait <strong>de</strong><br />

sa chambre, et il ne les nommait ni Jean, ni Gautier, ni Guillaume ;<br />

mais quand on lui apportait <strong>de</strong>s lettres et qu'il les avait lues, il appelait<br />

chacun d'eux "Mal me sert !" pour écrire telle chose qu'il leur<br />

commandait.<br />

Le repas <strong>de</strong> Gaston <strong>de</strong> Foix<br />

Le comte <strong>de</strong> Foix vivait en cet état que vous enten<strong>de</strong>z. Et quand il<br />

venait <strong>de</strong> sa chambre à minuit pour souper dans sa salle, il y avait <strong>de</strong>vant<br />

lui douze torches allumées que douze valets portaient, et ces douze torches<br />

étaient tenues <strong>de</strong>vant sa table, qui donnaient une gran<strong>de</strong> clarté dans la salle,<br />

laquelle salle était pleine <strong>de</strong> chevaliers et d'écuyers, et il avait toujours là<br />

<strong>de</strong>s tables dressées à foison pour le souper à qui voulait souper. Nul ne lui<br />

parlait à sa table, s'il ne l'appelait. Il mangeait d'ordinaire beaucoup <strong>de</strong><br />

volailles, les ailes et les cuisses seulement ; au dîner, il buvait et mangeait<br />

peu. Il prenait souvent grands ébats à la musique, car il s'y connaissait très<br />

bien, et souvent il faisait chanter <strong>de</strong>vant lui, par ses clercs, <strong>de</strong>s chansons,<br />

<strong>de</strong>s ron<strong>de</strong>aux, et <strong>de</strong>s virelais. Il restait à table environ <strong>de</strong>ux heures, et il<br />

voyait volontiers servir <strong>de</strong>s entremets étrangers, qu'il envoyait ensuite aux<br />

tables <strong>de</strong>s chevaliers et <strong>de</strong>s écuyers.


Glossaire<br />

Glossaire Glossaire<br />

Glossaire : : : :<br />

Ciel Ciel Ciel : : ciel <strong>de</strong> lit, un dais placé au <strong>de</strong>ssus d'un lit pour y<br />

suspendre <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>aux.<br />

Dais Dais : pièce d'étoffe précieuse, ten<strong>du</strong>e sur <strong>de</strong>s montants, que<br />

l'on porte dans certaines processions religieuses ou que<br />

l'on place au-<strong>de</strong>ssus d'un trône.<br />

Ebat Ebat : plaisir.<br />

Echafaud<br />

Echafaud Echafaud : plate forme, estra<strong>de</strong> sur une charpente <strong>de</strong><br />

tréteaux.<br />

Garenne Garenne : réserve <strong>de</strong> gibier, domaine <strong>de</strong> chasse réservé.<br />

Hanap Hanap : grand vase à boire en métal, monté sur un pied et<br />

muni d'un couvercle.<br />

Litière Litière Litière : lit couvert porté par <strong>de</strong>s hommes ou <strong>de</strong>s bêtes <strong>de</strong> somme<br />

à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux brancards.<br />

Moulinet Moulinet : jeu pour enfant.<br />

Moustier Moustier : monastère.<br />

Palefroi Palefroi : cheval <strong>de</strong> para<strong>de</strong> <strong>de</strong>s souverains, <strong>de</strong>s princes, au Moyen-<br />

Age.<br />

Ramée Ramée Ramée : ensemble <strong>de</strong>s branches d'un arbre, une forêt.<br />

Ron<strong>de</strong>au Ron<strong>de</strong>au : poème à forme fixe, sur <strong>de</strong>ux rimes et à refrain.<br />

Virelai Virelai : poème médiéval sur <strong>de</strong>ux rimes, et comptant<br />

quatre strophes.


La La La La mise mise mise mise à à à à mort mort mort mort <strong>du</strong> <strong>du</strong> <strong>du</strong> <strong>du</strong> sanglier sanglier sanglier sanglier<br />

Planche extraite <strong>du</strong> Livre <strong>de</strong> la Chasse, <strong>de</strong> Gaston Fébus, manuscrit français 616 <strong>de</strong> la<br />

Bibliothèque Nationale <strong>de</strong> France


De l'Ours,<br />

Planche extraite <strong>du</strong> Livre <strong>de</strong> la Chasse, manuscrit français 616, Bibliothèque Nationale<br />

<strong>de</strong> France


LES ARMOIRIES DE GASTON FEBUS<br />

Gaston Fébus était l’arrière petit-fils <strong>de</strong> Roger Bernard III, comte <strong>de</strong> Foix (1290-1302)<br />

et <strong>de</strong> Marguerite <strong>de</strong> Monca<strong>de</strong>, vicomtesse <strong>de</strong> Béarn (1290-1319). Gaston VII <strong>de</strong> Béarn, père<br />

<strong>de</strong> Marguerite, avait déclaré que ce mariage rendait indissociable l’union <strong>du</strong> comté <strong>de</strong> Foix et<br />

<strong>de</strong> la vicomté <strong>de</strong> Béarn.<br />

Le blason <strong>de</strong> Gaston Fébus réunit donc les armes <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux territoires.<br />

Armes <strong>de</strong> Béarn : D’or, aux <strong>de</strong>ux vaches <strong>de</strong> gueule, colletées et clarinées d’azur.<br />

Armes <strong>de</strong> Foix : D’or aux trois pals <strong>de</strong> gueule.<br />

Ce qui donne : Ecartelé au 1 et 4 d’or aux trois pals <strong>de</strong> gueule et au 1 et 3 d’or aux<br />

<strong>de</strong>ux vaches <strong>de</strong> gueule colletées et clarinées d’azur.


SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

Pierre TUCOO-CHALA, Gaston Fébus, prince <strong>de</strong>s Pyrénées, Editions Deucalion, <strong>Pau</strong>, 1991.<br />

Pierre TUCOO-CHALA, Histoire <strong>du</strong> Béarn, Presses Universitaires <strong>de</strong> France, 1962,<br />

collection que sais-je, n° 992.<br />

Raymond RITTER, Le <strong>château</strong> <strong>de</strong> <strong>Pau</strong>, étu<strong>de</strong> architecturale et historique, rééd., Librairie <strong>de</strong><br />

Pyrénées et <strong>de</strong> Gascogne et Princi Neguer Soed, <strong>Pau</strong>, 2001.<br />

Pierre TUCOO-CHALA, Christian DESPLAT, La Principauté <strong>de</strong> Béarn, Société nouvelle<br />

d'éditions régionales et <strong>de</strong> diffusion, <strong>Pau</strong>, 1980.<br />

Philippe LEBAUD, Le Livre <strong>de</strong> la chasse, Pro<strong>du</strong>ction Liber S.A., Genève, 1986.<br />

Gabriel BISE, Le Livre <strong>de</strong> la chasse, Pro<strong>du</strong>ction Liber S.A., Genève, 1987.<br />

Pierre TUCOO-CHALA, José <strong>de</strong> HUESCAR, Gaston Fébus et le Prince Noir, Editions<br />

Loubatières, Portet sur Garonne, 1985, (Ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinnée).<br />

A consulter :<br />

www.expositions.bnf.fr/phebus<br />

Cédérom Le livre <strong>de</strong> chasse <strong>de</strong> Gaston Fébus, collection Bibliothèque Nationale <strong>de</strong> Francen<br />

Sources, Coéditions : Bibliothèque Nationale <strong>de</strong> France et Montparnasse Multimédia<br />

(compatible pc et Macintosh)


GASTON FÉBUS ET LE CHÂTEAU<br />

DE PAU AU XIV ème SIÈCLE<br />

PUBLIC<br />

DURÉE<br />

CE1 à CM2<br />

OBJECTIFS DE LA VISITE - Connaître Gaston Fébus,<br />

sa vie, son action politique,<br />

ses écrits.<br />

- Comprendre les<br />

modifications qu’il a<br />

apportées au <strong>château</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Pau</strong>.<br />

- Connaître les gran<strong>de</strong>s<br />

étapes <strong>de</strong> l’histoire <strong>du</strong><br />

Béarn, <strong>de</strong> Gaston Fébus à<br />

Henri IV.<br />

- Retrouver les éléments<br />

architecturaux ou<br />

décoratifs permettant<br />

d’évoquer cette époque.<br />

DÉROULEMENT<br />

1h<br />

La visite <strong>du</strong> <strong>château</strong>,<br />

extérieure dans un premier<br />

temps, puis intérieure,<br />

permettra <strong>de</strong> faire<br />

comprendre le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie<br />

et le décor d’un <strong>château</strong> à<br />

l’époque <strong>de</strong> Gaston Fébus<br />

(1343-1391)

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!