Article en pdf - France Shotokan Ryu Kase-Ha

Belgique Kase Senseï confirma cette histoire,
expliquant que Nakayama avait dit
“Ne pas accepter, ne pas accepter”. Bien
sûr, déjà à ce moment-là, ces techniques
étaient en train de bien s’établir, et pas si
longtemps après, Nakayama lui-même
incluait ces techniques dans ses démonstrations.
Dans les années 1950, les différentes factions
Shotokan commencèrent à s’éloigner
les unes des autres et Taiji Kase
rejoignit la JKA comme l’un de ses membres
hauts gradés. La façon dont cela
s’est passé… Kase avait quitte l’université
et vivait dans la banlieue de Tokyo.
Hidetaka Nishiyama, qui vivait tout près,
essayait régulièrement de convaincre
Kase de rentrer dans le groupe JKA.
Kase n’était pas certain de le vouloir,
comme il avait commencé avec le groupe
de Yoshitaka Funakoshi. Et il me dit
qu’en fait, beaucoup d’étudiants
d’Hironishi essayèrent de le persuader
d’avoir un dojo permanent où ils pourraient
établir une association pour s’entraîner
et enseigner le Karate. Mais cela
n’arriva jamais, et donc Kase rejoignit la
JKA, et cela lui donna la vie en karaté
qu’il voulait.
Je fis la remarque à Senseï Kase
que la JKA de cette époque, l’organisation
du dojo Yotsuya, était dirigé majoritairement
par des hommes de Takushoku,
cela lui posa-t-il des problèmes du fait
qu’il venait de Senshu? Non, dit-il et cela
était dû en grande partie à Masatoshi
Nakayama. Nakayama avait bon cœur et
voulait que tout le monde travaille
ensemble. Il n’y avait donc pas de problèmes.
En fait, Taiji Kase était un membre
très important de la JKA. Il était l’un
de ses dirigeants. Il fut implique dans la
formation de ses premières règles de
compétition, et était un instructeur hautgradé,
ce qui signifie qu’il fut responsable
de l’enseignement de cette première
génération d’instructeurs internationaux,
avec des noms tels que Hirokazu
Kanazawa, Keinosuke Enoeda et Hiroshi
Shirai. Ces trois champions JKA effectuèrent
en fait un tour du monde avec
Kase en 1965, donnant des démonstrations
partout où ils allaient. Terry
O’Neill, ancien capitaine de l’équipe de
karaté britannique, assista à l’une de ces
premières démonstrations, et me dit que
Kase était clairement en charge, demandant
souvent à l’un d’entre eux de se
lever pour travailler avec lui, et de temps
en temps les bousculant un peu durement.
“Ils s’inclinaient donc devant Kase
comme étant le haut-gradé?” demandaije
à Terry. “Oh oui”, répondit-il, “Sans
aucun doute.”
La JKA commença à envoyer
des instructeurs à l’étranger vers 1960, et
Kase lui-même s’associa à cet exode
quelques années plus tard. Il enseigna en
Afrique du Sud pendant un temps, puis il
s’installa avec sa femme et ses filles en
France, où il vit depuis les trente dernières
années.
Ce fut Henry Plee, le fondateur
du karaté français, qui le fit venir, et il y
eut dans tout cela une part de chance.
Plee avait organisé un stage d’été à Saint
Raphaël avec comme enseignant Hiroshi
Shirai. Mais Shirai ne put pas venir et fit
en sorte que quelqu’un puisse le remplacer.
Et, quand Plee vit qu’il s’agissait de
Kase… En fait, il se sentit déçu. Plee
n’avait jamais rencontré Kase, mais avait
vu des photos de lui dans « Karate », un
livre de poche de la vieille série
Marabout Flash, et n’avait pas formé une
bonne opinion de sa technique.
Mais il se résigna au changement
d’instructeur et puis, quand le stage
commença, son opinion commença rapidement
à changer. Kase avait un bon rapport
avec les étudiants et en terme de
Karate, “une technique formidable”. A la
fin du stage, il fut décidé que Kase viendrait
enseigner au célèbre dojo d’Henry
Plee dans le 5e Arrondissement de
Paris…. Et Plee écrivit un article, pour
son Budo Magazine Europe, intitule
“Dangers sur les interprétations des photos
de Karate”.
En fait, Taiji Kase était strict
quant à l’enseignement du kihon et du
kata, mais en kumite sa technique était
beaucoup plus libre. L’important dans ce
-12- FSK-HA MAGAZINE N°2 - Mars 2006