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Paris dans le roman au XIXe siècle

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Sommaire<br />

30<br />

— © Cned, Français 4e<br />

Séquence 8<br />

<strong>Paris</strong>, scène <strong>roman</strong>esque du XIX e sièc<strong>le</strong> :<br />

la fabrique du héros<br />

Durée approximative de la séquence : 8 h 30<br />

Séance 1 Étudier l’arrivée du héros à <strong>Paris</strong><br />

Séance 2 Analyser <strong>le</strong>s premières désillusions du héros<br />

Séance 3 Étudier <strong>le</strong>s débuts diffici<strong>le</strong>s du héros <strong>dans</strong> <strong>le</strong> journalisme<br />

Séance 4 Analyser la métamorphose du héros<br />

Séance 5 Étudier <strong>le</strong>s conditions de la réussite à <strong>Paris</strong> : la protectrice et l’argent<br />

Séance 6 Comparer deux héros <strong>au</strong>x destins croisés<br />

Séance 7 Je m’évalue


Soc<strong>le</strong> commun<br />

Séquence 8<br />

Durant cette séquence, tu <strong>au</strong>ras l’occasion de développer tes connaissances et de travail<strong>le</strong>r des items<br />

de la compétence ci-dessous.<br />

COMPÉTENCE 1. La maîtrise de la langue française<br />

Repérer des informations <strong>dans</strong> un texte à partir des éléments explicites et des éléments<br />

implicites nécessaires.<br />

Dégager, par écrit ou ora<strong>le</strong>ment, l’essentiel d’un texte lu.<br />

Écrire lisib<strong>le</strong>ment un texte en respectant l’orthographe et la grammaire.<br />

Rédiger un texte bref, cohérent et ponctué, en réponse à une question ou à partir d’une<br />

consigne donnée.<br />

© Cned, Français 4e — 31


Séquence 8 — séance 1<br />

32<br />

© Cned / N. Julo<br />

Durée de la séance : 1 h 30.<br />

— © Cned, Français 4e<br />

Séance 1<br />

Étudier l’arrivée du héros à <strong>Paris</strong><br />

Je peux lire <strong>au</strong>ssi …<br />

- Le Père Goriot, Honoré de Balzac.<br />

- Illusions perdues, Honoré de Balzac.<br />

- Bel-Ami, Guy de M<strong>au</strong>passant.<br />

Dans cette séquence, tu vas découvrir comment <strong>Paris</strong> devient, <strong>au</strong> XIX e sièc<strong>le</strong>, la scène <strong>roman</strong>esque<br />

privilégiée, <strong>le</strong> lieu où <strong>le</strong> héros se constitue par adaptations successives. La montée du provincial<br />

à <strong>Paris</strong>, « la vil<strong>le</strong> <strong>au</strong>x cent <strong>roman</strong>s » selon Balzac, devient un thème majeur <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s <strong>roman</strong>s<br />

du XIX e sièc<strong>le</strong>. Tu vas donc suivre <strong>le</strong>s pas de quelques-uns de ces héros, depuis <strong>le</strong>ur arrivée <strong>dans</strong><br />

la capita<strong>le</strong>, jusqu’à <strong>le</strong>ur succès, ou <strong>le</strong>ur échec. Tu analyseras <strong>le</strong>s désillusions de <strong>le</strong>urs débuts,<br />

<strong>le</strong>ur métamorphose <strong>au</strong> contact de la société parisienne, mais <strong>au</strong>ssi la façon dont ils tentent de<br />

s’approprier <strong>le</strong>s moyens de <strong>le</strong>ur réussite.<br />

Dans la première séance, tu vas découvrir l’arrivée à <strong>Paris</strong> de Dominique, jeune provincial venu<br />

<strong>dans</strong> la capita<strong>le</strong> pour y réussir par l’étude et la littérature. Le jeune homme, qui nous raconte son<br />

histoire, est accompagné de son ami Olivier.<br />

À présent, lis deux fois <strong>le</strong> texte qui suit et écoute <strong>le</strong> début à la piste 6 de ton CD.<br />

5<br />

10<br />

15<br />

Nous arrivâmes à <strong>Paris</strong>, <strong>le</strong> soir. Partout ail<strong>le</strong>urs il eût été tard. Il p<strong>le</strong>uvait ; il faisait froid.<br />

Je n’aperçus d’abord que des rues boueuses, des pavés mouillés, luisants sous <strong>le</strong> feu des<br />

boutiques, <strong>le</strong> rapide et continuel éclair de voitures qui se croisaient en s’éclaboussant,<br />

une multitude de lumières étincelant comme des illuminations sans symétrie <strong>dans</strong> de<br />

longues avenues de maisons noires dont la h<strong>au</strong>teur me parut prodigieuse. Je fus frappé,<br />

je m’en souviens, des odeurs de gaz qui annonçaient une vil<strong>le</strong> où l’on vivait la nuit<br />

<strong>au</strong>tant que <strong>le</strong> jour, et de la pâ<strong>le</strong>ur des visages qui m’<strong>au</strong>rait fait croire qu’on s’y portait<br />

mal. J’y reconnus <strong>le</strong> teint d’Olivier, et je compris mieux qu’il avait une <strong>au</strong>tre origine<br />

que moi.<br />

Au moment où j’ouvrais ma fenêtre pour entendre plus distinctement la rumeur<br />

inconnue qui grondait <strong>au</strong>-dessus de cette vil<strong>le</strong> si vivante en bas, et déjà par ses sommets<br />

tout entière plongée <strong>dans</strong> la nuit, je vis passer <strong>au</strong>-dessous de moi, <strong>dans</strong> la rue étroite,<br />

une doub<strong>le</strong> fi<strong>le</strong> de cavaliers portant des torches, et escortant une suite de voitures <strong>au</strong>x<br />

lanternes flamboyantes attelées chacune de quatre chev<strong>au</strong>x et menées presque <strong>au</strong> galop.<br />

« Regarde vite, me dit Olivier, c’est <strong>le</strong> roi. »<br />

Confusément je vis miroiter des casques et des lames de sabre. Ce défilé retentissant<br />

d’hommes armés et de grands chev<strong>au</strong>x ch<strong>au</strong>ssés de fer fit rendre <strong>au</strong> pavé sonore un bruit<br />

de métal, et tout se confondit <strong>au</strong> loin <strong>dans</strong> <strong>le</strong> brouillard lumineux des torches.


20<br />

25<br />

séance 1 —<br />

Séquence 8<br />

Olivier s’assura de la direction que prenaient <strong>le</strong>s attelages ; puis, quand la dernière<br />

voiture eut disparu :<br />

« C’est bien cela, dit-il avec la satisfaction d’un homme qui connaît bien son <strong>Paris</strong> et<br />

qui <strong>le</strong> retrouve : <strong>le</strong> roi va ce soir <strong>au</strong>x Italiens 1 . »<br />

Et malgré la pluie qui tombait, malgré <strong>le</strong> froid b<strong>le</strong>ssant de la nuit, quelque temps<br />

encore il resta penché sur cette fourmilière de gens inconnus qui passaient vite, se<br />

renouvelaient sans cesse, et que mil<strong>le</strong> intérêts pressants semblaient tous diriger vers des<br />

buts contraires.<br />

« Es-tu content ? » lui-dis-je.<br />

Il poussa une sorte de soupir de plénitude, comme si <strong>le</strong> contact de cette vie extraordinaire<br />

l’eût tout à coup rempli d’aspirations 2 démesurées.<br />

Notes :<br />

1. « Italiens » : Nom d’un théâtre célèbre, <strong>le</strong> théâtre des Italiens.<br />

2. « aspirations » : désirs, souhaits.<br />

Pour vérifier ta <strong>le</strong>cture, réponds maintenant <strong>au</strong>x questions qui suivent.<br />

A Les premières impressions de <strong>Paris</strong><br />

1- a) À quel<strong>le</strong> personne l’histoire est-el<strong>le</strong> racontée ?<br />

Dominique, Eugène Fromentin (1863).<br />

b) Quel<strong>le</strong> impression généra<strong>le</strong> <strong>le</strong> narrateur a-t-il de <strong>Paris</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong> premier paragraphe ?<br />

c) Identifie et recopie <strong>le</strong>s termes ou expressions qui sont à l’origine de cette impression.<br />

d) Par quel<strong>le</strong>s odeurs <strong>le</strong> narrateur est-il frappé ?<br />

e) Quel aspect de l’architecture impressionne <strong>le</strong> narrateur ?<br />

f) Pourquoi <strong>au</strong>rait-il pu croire que <strong>le</strong>s gens se portaient mal à <strong>Paris</strong> ?<br />

Tu peux comparer tes réponses avec cel<strong>le</strong>s contenues <strong>dans</strong> <strong>le</strong> corrigé.<br />

2- a) Quel personnage <strong>le</strong> narrateur voit-il passer de sa fenêtre ?<br />

b) Où se rend ce personnage ?<br />

c) Par qui <strong>le</strong> narrateur apprend-il ces informations ?<br />

d) En observant <strong>le</strong>s perceptions visuel<strong>le</strong>s et <strong>au</strong>ditives, explique pourquoi cette apparition<br />

est impressionnante.<br />

3- a) Dans quel état d’esprit se trouve Olivier, l’ami du narrateur ? Justifie ta réponse en<br />

citant <strong>le</strong> texte.<br />

b) Donne deux exemp<strong>le</strong>s qui prouvent qu’Olivier connaît déjà bien <strong>Paris</strong>.<br />

c) Relève une expression qui montre que, pour Olivier, <strong>Paris</strong> est <strong>le</strong> lieu où tous <strong>le</strong>s rêves<br />

peuvent se réaliser.<br />

Vérifie maintenant tes réponses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> livret de corrigé, puis poursuis ton travail.<br />

© Cned, Français 4e — 33


Séquence 8 — séance 1<br />

B <strong>Paris</strong>, une vil<strong>le</strong> qui vit<br />

1- a) Quel indice montre que l’on vit <strong>au</strong>tant la nuit que <strong>le</strong> jour à <strong>Paris</strong> ?<br />

34<br />

b) Souligne <strong>dans</strong> <strong>le</strong> premier paragraphe <strong>le</strong>s mots appartenant <strong>au</strong> champ <strong>le</strong>xical de la<br />

lumière.<br />

c) De sa fenêtre, quel<strong>le</strong> opposition <strong>le</strong> narrateur note-t-il entre la vil<strong>le</strong> « en bas » et ses<br />

« sommets » (l. 11) ?<br />

2- a) Quel<strong>le</strong> métaphore est employée à la fin du texte pour désigner la grande vil<strong>le</strong> ?<br />

b) Quels sont <strong>le</strong>s points communs entre l’image choisie et la capita<strong>le</strong> ?<br />

c) L’impression ainsi donnée de <strong>Paris</strong> est-el<strong>le</strong> cel<strong>le</strong> d’une société harmonieuse ou agitée de<br />

rivalités et de conflits ? Justifie ta réponse en citant <strong>le</strong> texte.<br />

d) À travers cet extrait, <strong>Paris</strong> apparaît comme un lieu chargé de multip<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs. Illustre<br />

chacun de ces aspects par un mot ou une expression du texte :<br />

- <strong>le</strong> lieu du commerce : ................................................................<br />

- <strong>le</strong> lieu des spectac<strong>le</strong>s : ..............................................................<br />

- <strong>le</strong> lieu du pouvoir : ....................................................................<br />

- <strong>le</strong> lieu des rêves et des ambitions : .............................................<br />

Tu peux maintenant vérifier tes réponses. Lis ensuite <strong>le</strong> « Je retiens » qui suis et mémorise-<strong>le</strong>.<br />

j e retiens<br />

— © Cned, Français 4e<br />

La présentation de <strong>Paris</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s <strong>roman</strong>s du XIX e sièc<strong>le</strong><br />

Souvent, pour caractériser la capita<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s <strong>roman</strong>s du <strong>XIXe</strong> sièc<strong>le</strong>, <strong>le</strong> narrateur<br />

emploie des images comme <strong>le</strong>s métaphores. Il peut s’agir de métaphores animalières<br />

comme <strong>dans</strong> cet extrait : « il resta penché sur cette fourmilière de gens inconnus ».<br />

C Expression écrite<br />

Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.<br />

Tu as vu que <strong>le</strong>s impressions du narrateur et cel<strong>le</strong>s de son ami étaient assez différentes, lors<br />

de <strong>le</strong>ur arrivée à <strong>Paris</strong>. Tu vas te glisser <strong>dans</strong> la pe<strong>au</strong> d’Olivier et rédiger un paragraphe d’une<br />

quinzaine de lignes qui racontera cette arrivée de son point de vue. Tu garderas la structure<br />

généra<strong>le</strong> de l’extrait en <strong>le</strong> raccourcissant : une description rapide de la vil<strong>le</strong> puis la scène du<br />

passage du roi.<br />

Pour réussir cet exercice tu dois :<br />

- rédiger ton texte à la première personne du singulier<br />

- rapporter <strong>le</strong>s impressions et <strong>le</strong>s sentiments d’Olivier<br />

- conserver la structure de l’extrait (description rapide de la vil<strong>le</strong> puis scène du passage<br />

du roi)<br />

- garder <strong>le</strong>s temps du passé (imparfait / passé simp<strong>le</strong>) et vérifier l’orthographe.


séance 1 —<br />

Séquence 8<br />

Fais d’abord cet exercice sur ta feuil<strong>le</strong> de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté <strong>le</strong>s<br />

consignes en complétant <strong>le</strong> tab<strong>le</strong><strong>au</strong> ci-dessous.<br />

Je vérifie que… Fait<br />

J’ai rédigé mon texte à la première personne du singulier.<br />

J’ai rapporté <strong>le</strong>s impressions et <strong>le</strong>s sentiments d’Olivier.<br />

J’ai conservé la structure généra<strong>le</strong> de l’extrait (description rapide de la vil<strong>le</strong> puis<br />

scène du passage du roi).<br />

J’ai gardé <strong>le</strong>s temps du passé (imparfait / passé simp<strong>le</strong>) et vérifié l’orthographe.<br />

Si toutes <strong>le</strong>s consignes ont été respectées, recopie ton paragraphe sur ton cahier. Lis ensuite <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

corrigé un exemp<strong>le</strong> de ce qu’il était possib<strong>le</strong> d’écrire.<br />

© N.Julo/Cned/2012<br />

© Cned, Français 4e — 35


Séquence 8 — séance 2<br />

Durée de la séance : 1 h.<br />

36<br />

— © Cned, Français 4e<br />

Séance 2<br />

Analyser <strong>le</strong>s premières désillusions du héros<br />

Dans cette séance, tu vas suivre <strong>le</strong>s premiers pas de Lucien de Rubempré sur la scène parisienne.<br />

Ce jeune poète, figure importante <strong>dans</strong> sa vil<strong>le</strong> d’Angoulême, a suivi sa maîtresse, Mme de<br />

Bargeton, à <strong>Paris</strong>, afin d’y réussir par la littérature. Ses premiers jours <strong>dans</strong> la capita<strong>le</strong> lui<br />

v<strong>au</strong>dront de cruel<strong>le</strong>s désillusions. Le jeune homme mesure l’abîme qui sépare la vie provincia<strong>le</strong> de<br />

la vie parisienne.<br />

Lis maintenant très attentivement <strong>le</strong>s trois textes qui suivent, extraits du <strong>roman</strong> d’Honoré de<br />

Balzac, Illusions perdues.<br />

1<br />

5<br />

10<br />

1<br />

5<br />

10<br />

Extrait 1<br />

Pendant sa première promenade vagabonde à travers <strong>le</strong>s Bou<strong>le</strong>vards et la rue de la<br />

Paix, Lucien, comme tous <strong>le</strong>s nouve<strong>au</strong>x venus, s’occupa be<strong>au</strong>coup plus des choses<br />

que des personnes. À <strong>Paris</strong>, <strong>le</strong>s masses s’emparent tout d’abord de l’attention : <strong>le</strong><br />

luxe des boutiques, la h<strong>au</strong>teur des maisons, l’affluence des voitures, <strong>le</strong>s constantes<br />

oppositions que présentent un extrême luxe et une extrême misère saisissent avant tout.<br />

Surpris de cette fou<strong>le</strong> à laquel<strong>le</strong> il était étranger, cet homme d’imagination éprouva<br />

comme une immense diminution de lui-même. Les personnes qui jouissent en province<br />

d’une considération quelconque, et qui y rencontrent à chaque pas une preuve de <strong>le</strong>ur<br />

importance, ne s’accoutument point à cette perte tota<strong>le</strong> et subite de <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur. Être<br />

quelque chose <strong>dans</strong> son pays et n’être rien à <strong>Paris</strong>, sont deux états qui veu<strong>le</strong>nt des<br />

transitions ; et ceux qui passent trop brusquement de l’un à l’<strong>au</strong>tre tombent <strong>dans</strong> une<br />

espèce d’anéantissement.<br />

Extrait 2<br />

Illusions perdues, Honoré de Balzac (1843).<br />

Après avoir reconnu qu’il y avait une mise du matin et une mise 1 du soir, <strong>le</strong> poète <strong>au</strong>x<br />

émotions vives, <strong>au</strong> regard pénétrant, reconnut la laideur de sa défroque 2 , <strong>le</strong>s défectuosités<br />

qui frappaient de ridicu<strong>le</strong> son habit dont la coupe était passée de mode, dont <strong>le</strong> b<strong>le</strong>u<br />

était f<strong>au</strong>x, dont <strong>le</strong> col<strong>le</strong>t était outrageusement disgracieux, dont <strong>le</strong>s basques de devant,<br />

trop longtemps portées, penchaient l’une vers l’<strong>au</strong>tre ; <strong>le</strong>s boutons avaient rougi, <strong>le</strong>s<br />

plis dessinaient de fata<strong>le</strong>s lignes blanches. Puis son gi<strong>le</strong>t était trop court et la façon si<br />

grotesquement provincia<strong>le</strong> que, pour <strong>le</strong> cacher, il boutonna brusquement son habit. […]<br />

« J’ai l’air du fils d’un apothicaire 3 , d’un vrai court<strong>au</strong>d 4 de boutique ! » se dit-il à luimême<br />

avec rage en voyant passer <strong>le</strong>s gracieux, <strong>le</strong>s coquets, <strong>le</strong>s élégants jeunes gens des<br />

famil<strong>le</strong>s du f<strong>au</strong>bourg Saint-Germain, qui tous avaient une manière à eux qui <strong>le</strong>s rendait<br />

tous semblab<strong>le</strong>s par la finesse des contours, par la nob<strong>le</strong>sse de la tenue, par l’air du<br />

visage ; et tous différents par <strong>le</strong> cadre que chacun s’était choisi pour se faire valoir. Tous<br />

faisaient ressortir <strong>le</strong>urs avantages par une espèce de mise en scène que <strong>le</strong>s jeunes gens


15<br />

Notes :<br />

séance 2 —<br />

Séquence 8<br />

entendent à <strong>Paris</strong> <strong>au</strong>ssi bien que <strong>le</strong>s femmes. Lucien tenait de sa mère <strong>le</strong>s précieuses<br />

distinctions physiques dont <strong>le</strong>s privilèges éclataient à ses yeux ; mais cet or était <strong>dans</strong><br />

sa gangue 5 , et non mis en œuvre.<br />

1. « une mise » : une tenue.<br />

2. « défroque » : vêtement ridicu<strong>le</strong>.<br />

Illusions perdues, Honoré de Balzac (1843).<br />

3. « apothicaire » : pharmacien. Lucien est effectivement <strong>le</strong> fils d’un pharmacien d’Angoulême.<br />

4. « court<strong>au</strong>d » : commis.<br />

5. « gangue » : enveloppe.<br />

1<br />

5<br />

Notes :<br />

Extrait 3<br />

Il entra chez Véry 1 , commanda, pour s’initier <strong>au</strong>x plaisirs de <strong>Paris</strong>, un dîner qui <strong>le</strong><br />

consolât de son désespoir. Une bouteil<strong>le</strong> de vin de Borde<strong>au</strong>x, des huîtres d’Ostende,<br />

un poisson, une perdrix, un macaroni, des fruits furent <strong>le</strong> nec plus ultra 2 de ses désirs.<br />

Il savoura cette petite déb<strong>au</strong>che en pensant à faire preuve d’esprit ce soir <strong>au</strong>près de<br />

la marquise d’Espard, et à racheter la mesquinerie de son bizarre accoutrement par <strong>le</strong><br />

déploiement de ses richesses intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>s. Il fut tiré de ses rêves par <strong>le</strong> total de la carte<br />

qui lui en<strong>le</strong>va <strong>le</strong>s cinquante francs avec <strong>le</strong>squels il croyait al<strong>le</strong>r fort loin <strong>dans</strong> <strong>Paris</strong>. Ce<br />

dîner coûtait un mois de son existence d’Angoulême. Aussi ferma-t-il respectueusement<br />

la porte de ce palais, en pensant qu’il n’y remettrait plus jamais <strong>le</strong>s pieds.<br />

1. « Véry » : un grand rest<strong>au</strong>rant, situé <strong>au</strong> Palais-Royal.<br />

2. « <strong>le</strong> nec plus ultra » : quelque chose qui ne peut pas être dépassé.<br />

Pour vérifier ta compréhension des textes, réponds <strong>au</strong>x questions qui suivent.<br />

A Une diminution de soi<br />

Ces questions portent sur l’extrait 1.<br />

Illusions perdues, Honoré de Balzac (1843).<br />

1- a) Souligne <strong>dans</strong> l’extrait <strong>le</strong>s différents aspects de la capita<strong>le</strong> qui retiennent l’attention de<br />

Lucien.<br />

b) Quel sentiment provoque chez lui la vue de cette fou<strong>le</strong> ?<br />

2- a) Quels avantages de la vie de province <strong>le</strong>s hommes comme Lucien perdent-ils à <strong>Paris</strong> ?<br />

Deux éléments de réponses sont attendus.<br />

b) Encadre <strong>dans</strong> l’extrait tous <strong>le</strong>s mots ou expressions qui traduisent <strong>le</strong> sentiment<br />

d’amoindrissement éprouvé par Lucien.<br />

c) Pourquoi ce sentiment de diminution est-il <strong>au</strong>ssi vio<strong>le</strong>nt ?<br />

Compare tes réponses avec cel<strong>le</strong>s contenues <strong>dans</strong> <strong>le</strong> corrigé puis poursuis ton travail.<br />

© Cned, Français 4e — 37


Séquence 8 — séance 2<br />

B Un accoutrement provincial<br />

Les questions qui suivent portent toutes sur l’extrait 2.<br />

1- a) Souligne <strong>dans</strong> la première partie de l’extrait tous <strong>le</strong>s termes péjoratifs* se rapportant à<br />

ses vêtements.<br />

38<br />

b) Explique l’image employée à la fin de l’extrait par <strong>le</strong> narrateur : « cet or était <strong>dans</strong> sa<br />

gangue ».<br />

2- a) Souligne <strong>dans</strong> la seconde partie du texte <strong>le</strong>s termes qui caractérisent « <strong>le</strong>s jeunes gens<br />

des famil<strong>le</strong>s du f<strong>au</strong>bourg Saint Germain ».<br />

b) Quel<strong>le</strong> image ces termes donnent-ils des jeunes <strong>Paris</strong>iens ?<br />

c) Ces jeunes gens sont à la fois « tous semblab<strong>le</strong>s » et « tous différents ». Complète <strong>le</strong><br />

tab<strong>le</strong><strong>au</strong> qui suit afin de préciser ces points communs et ces différences.<br />

— © Cned, Français 4e<br />

Points communs Différences<br />

• ..........................................................<br />

• ..........................................................<br />

• ..........................................................<br />

Vérifie maintenant tes réponses avant de passer à la partie suivante.<br />

C Le coût de la vie<br />

Les questions qui suivent portent sur l’extrait 3.<br />

• ..........................................................<br />

• ..........................................................<br />

• ..........................................................<br />

1- a) Quel plaisir Lucien associe-t-il à la vie parisienne <strong>dans</strong> cet extrait ?<br />

b) Comment pourrais-tu qualifier ce dîner ?<br />

2- a) Relève l’expression qui montre l’ignorance qu’a <strong>le</strong> jeune homme des prix pratiqués à<br />

<strong>Paris</strong>.<br />

b) Quel sentiment éprouve-t-il <strong>au</strong> moment de quitter ce rest<strong>au</strong>rant ?<br />

Tu peux maintenant vérifier tes réponses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> livret du corrigé avant de passer à la dernière<br />

partie du questionnaire.


D Bilan de l’étude des trois extraits<br />

Cette activité porte sur <strong>le</strong>s trois extraits que tu as lus.<br />

séance 2 —<br />

Séquence 8<br />

Les désillusions de Lucien ne se comprennent que par rapport à la vie en province. Mais<br />

<strong>le</strong> narrateur met en évidence, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s trois extraits, <strong>le</strong>s atouts dont <strong>le</strong> héros dispose pour<br />

réussir. Complète <strong>le</strong> tab<strong>le</strong><strong>au</strong> qui suit par des éléments tirés des trois textes.<br />

Extrait 1<br />

Extrait 2<br />

Extrait 3<br />

Termes faisant référence à la province Les atouts de Lucien<br />

Vérifie maintenant tes réponses, puis lis et recopie <strong>le</strong> « Je retiens » qui suit.<br />

j e retiens<br />

Les premières désillusions du héros<br />

Habitué <strong>au</strong> succès et à la notoriété <strong>dans</strong> sa province, <strong>le</strong> jeune héros est amené à<br />

mesurer rapidement <strong>le</strong>s différences entre la vie parisienne et la vie provincia<strong>le</strong>. C’est<br />

<strong>le</strong> cas ici du jeune et naïf Lucien qui se voit contraint à réévaluer l’échel<strong>le</strong> des va<strong>le</strong>urs :<br />

la va<strong>le</strong>ur de sa personne, la va<strong>le</strong>ur de la mode, et la va<strong>le</strong>ur de l’argent. Il en éprouve<br />

une cruel<strong>le</strong> désillusion et un vio<strong>le</strong>nt sentiment de diminution de toute sa personne.<br />

E Dictée<br />

Tu vas maintenant écouter à la piste 7 de ton CD la <strong>le</strong>cture d'un passage de l’extrait 1, qui t’est<br />

proposé en dictée.<br />

© Cned / N. Julo<br />

© Cned, Français 4e — 39


Séquence 8 — séance 3<br />

40<br />

— © Cned, Français 4e<br />

Séance 3<br />

Étudier <strong>le</strong>s débuts diffici<strong>le</strong>s d’un héros <strong>dans</strong> <strong>le</strong> journalisme<br />

Durée de la séance : 1 h 30.<br />

Dans cette séance, tu vas lire un extrait d’un <strong>roman</strong> de M<strong>au</strong>passant, Bel-Ami. Tu découvriras <strong>le</strong>s<br />

débuts diffici<strong>le</strong>s du héros à <strong>Paris</strong>. Georges Duroy, modeste provincial, ancien militaire envoyé en<br />

Algérie, est venu à <strong>Paris</strong> pour y faire fortune. À son arrivée, il est employé <strong>au</strong>x bure<strong>au</strong>x du chemin<br />

de fer du Nord et vit modestement. Mais il rencontre un ancien camarade de l’armée, Forestier,<br />

devenu journaliste pour <strong>le</strong> quotidien La Vie française. Ce dernier lui propose alors de tenter sa<br />

chance <strong>dans</strong> <strong>le</strong> journalisme. On vient de commander à Duroy un premier artic<strong>le</strong> sur son expérience<br />

en Algérie.<br />

Lis maintenant deux fois l’extrait qui suit.<br />

5<br />

10<br />

15<br />

20<br />

25<br />

La chambre du jeune homme, <strong>au</strong> cinquième étage, donnait, comme sur un abîme<br />

profond, sur l’immense tranchée du chemin de fer de l’Ouest, juste <strong>au</strong>-dessus de la<br />

sortie du tunnel, près de la gare des Batignol<strong>le</strong>s. Duroy ouvrit sa fenêtre et s’accouda<br />

sur l’appui de fer rouillé.<br />

Au-dessous de lui, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> fond du trou sombre, trois sign<strong>au</strong>x rouges immobi<strong>le</strong>s avaient<br />

l’air de gros yeux de bête ; et plus loin on en voyait d’<strong>au</strong>tres, et encore d’<strong>au</strong>tres, encore<br />

plus loin. À tout instant des coups de siff<strong>le</strong>ts prolongés ou courts passaient <strong>dans</strong> la nuit,<br />

<strong>le</strong>s uns proches, <strong>le</strong>s <strong>au</strong>tres à peine perceptib<strong>le</strong>s, venus de là-bas, du côté d’Asnières. Ils<br />

avaient des modulations comme des appels de voix. Un d’eux se rapprochait, poussant<br />

toujours son cri plaintif qui grandissait de seconde en seconde, et bientôt une grosse<br />

lumière j<strong>au</strong>ne apparut, courant avec un grand bruit ; et Duroy regarda <strong>le</strong> long chape<strong>le</strong>t 1<br />

des wagons s’engouffrer sous <strong>le</strong> tunnel.<br />

Puis il se dit : « Allons, <strong>au</strong> travail ! » Il posa sa lumière sur la tab<strong>le</strong> ; mais <strong>au</strong> moment<br />

de se mettre à écrire, il s’aperçut qu’il n’avait chez lui qu’un cahier de papier à <strong>le</strong>ttres.<br />

Tant pis, il l’utiliserait en ouvrant la feuil<strong>le</strong> <strong>dans</strong> toute sa grandeur. Il trempa sa plume<br />

<strong>dans</strong> l’encre et écrivit en tête, de sa plus bel<strong>le</strong> écriture :<br />

Souvenir d’un chasseur d’Afrique<br />

Puis il chercha <strong>le</strong> commencement de la première phrase.<br />

Il restait <strong>le</strong> front <strong>dans</strong> sa main, <strong>le</strong>s yeux fixés sur <strong>le</strong> carré blanc déployé devant lui.<br />

Qu’allait-il dire ? Il ne trouvait plus rien maintenant de ce qu’il avait raconté tout à<br />

l’heure, pas une anecdote, pas un fait, rien. Tout à coup, il pensa : « Il f<strong>au</strong>t que je débute<br />

par mon départ. » Il écrivit : « C’était en 1874, <strong>au</strong>x environs du 15 mai, alors que la<br />

France épuisée se reposait après <strong>le</strong>s catastrophes de l’année terrib<strong>le</strong> 2 … »<br />

Et il s’arrêta net, ne sachant comment amener ce qui suivrait, son embarquement, son<br />

voyage, ses premières émotions.<br />

Après dix minutes de réf<strong>le</strong>xion il se décida à remettre <strong>au</strong> <strong>le</strong>ndemain la page préparatoire<br />

du début, et à faire tout de suite une description d’Alger.<br />

Et il traça sur son papier : « Alger est une vil<strong>le</strong> toute blanche… » sans parvenir à<br />

énoncer <strong>au</strong>tre chose. Il revoyait en souvenir la jolie cité claire, dégringolant, comme


30<br />

35<br />

40<br />

45<br />

50<br />

Notes :<br />

séance 3 —<br />

Séquence 8<br />

une cascade de maisons plates, du h<strong>au</strong>t de sa montagne <strong>dans</strong> la mer, mais il ne trouvait<br />

plus un mot pour exprimer ce qu’il avait vu, ce qu’il avait senti.<br />

Après un grand effort, il ajouta : « El<strong>le</strong> est habitée en partie par des Arabes… » Puis il<br />

jeta sa plume sur la tab<strong>le</strong> et se <strong>le</strong>va.<br />

Sur son petit lit de fer, où la place de son corps avait fait un creux, il aperçut ses<br />

habits de tous <strong>le</strong>s jours jetés là, vides, fatigués, flasques, vilains comme des hardes 3<br />

de la Morgue. Et, sur une chaise de pail<strong>le</strong>, son chape<strong>au</strong> de soie, son unique chape<strong>au</strong>,<br />

semblait ouvert pour recevoir l’<strong>au</strong>mône.<br />

Ses murs, tendus d’un papier gris à bouquets b<strong>le</strong>us, avaient <strong>au</strong>tant de taches que de<br />

f<strong>le</strong>urs, des taches anciennes, suspectes, dont on n’<strong>au</strong>rait pu dire la nature, bêtes écrasées<br />

ou gouttes d’hui<strong>le</strong>, bouts de doigts graissés de pommade ou écume de la cuvette projetée<br />

pendant <strong>le</strong>s lavages. Cela sentait la misère honteuse, la misère en garni de <strong>Paris</strong>. Et une<br />

exaspération <strong>le</strong> sou<strong>le</strong>va contre la p<strong>au</strong>vreté de sa vie. Il se dit qu’il fallait sortir de là, tout<br />

de suite, qu’il fallait en finir dès <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain avec cette existence besogneuse.<br />

Une ardeur de travail l’ayant soudain ressaisi, il se rassit devant sa tab<strong>le</strong>, et recommença<br />

à chercher des phrases pour bien raconter la physionomie 5 étrange et charmante d’Alger,<br />

cette antichambre de l’Afrique mystérieuse et profonde, l’Afrique des Arabes vagabonds<br />

et des nègres inconnus, l’Afrique inexplorée et tentante, dont on nous montre parfois,<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong>s jardins publics, <strong>le</strong>s bêtes invraisemblab<strong>le</strong>s qui semb<strong>le</strong>nt créées pour des contes<br />

de fées, <strong>le</strong>s <strong>au</strong>truches, ces pou<strong>le</strong>s extravagantes, <strong>le</strong>s gazel<strong>le</strong>s, ces chèvres divines, <strong>le</strong>s<br />

girafes surprenantes et grotesques, <strong>le</strong>s chame<strong>au</strong>x graves, <strong>le</strong>s hippopotames monstrueux,<br />

<strong>le</strong>s rhinocéros informes, et <strong>le</strong>s goril<strong>le</strong>s, ces frères effrayants de l’homme.<br />

Il sentit vaguement des pensées lui venir ; il <strong>le</strong>s <strong>au</strong>rait dites, peut-être, mais il ne <strong>le</strong>s<br />

pouvait point formu<strong>le</strong>r avec des mots écrits. Et son impuissance l’enfiévrant, il se <strong>le</strong>va<br />

de nouve<strong>au</strong>, <strong>le</strong>s mains humides de sueur et <strong>le</strong> sang battant <strong>au</strong>x tempes.<br />

Bel-Ami, Guy de M<strong>au</strong>passant (1885).<br />

1. « un long chape<strong>le</strong>t de wagons » : une longue suite de wagons.<br />

2. « l’année terrib<strong>le</strong> » : il s’agit de l’année 1870, <strong>au</strong> cours de laquel<strong>le</strong> la France souffrit d’une défaite face <strong>au</strong>x<br />

Prussiens et d’une guerre civi<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>Paris</strong>, la Commune.<br />

3. « hardes » : vêtements usagés, en très m<strong>au</strong>vais état.<br />

4. « existence besogneuse » : existence passée à travail<strong>le</strong>r médiocrement, <strong>dans</strong> la p<strong>au</strong>vreté.<br />

5. « physionomie » : aspect.<br />

Pour vérifier ta compréhension du texte, tu vas répondre <strong>au</strong>x questions ci-dessous.<br />

A La misère des premiers temps à <strong>Paris</strong><br />

1- a) Quel<strong>le</strong> vue <strong>le</strong> jeune homme a-t-il de sa fenêtre ?<br />

b) Près de quel bâtiment est situé l’immeub<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>quel il habite ?<br />

c) Encadre , <strong>dans</strong> <strong>le</strong> deuxième paragraphe, <strong>le</strong>s deux images employées par <strong>le</strong> narrateur<br />

pour caractériser <strong>le</strong>s siff<strong>le</strong>ts des trains qui passent sous sa fenêtre.<br />

d) À quoi sont comparés <strong>le</strong>s sign<strong>au</strong>x des voies ferrées ?<br />

e) Quel<strong>le</strong> impression se dégage ainsi du décor ?<br />

2- a) Quel élément de la chambre fait l’objet d’une longue description ?<br />

b) Souligne <strong>le</strong>s différentes origines possib<strong>le</strong>s des taches sur <strong>le</strong>s murs.<br />

c) Relève <strong>le</strong>s différents termes qui caractérisent <strong>le</strong>s habits de Duroy.<br />

© Cned, Français 4e — 41


Séquence 8 — séance 3<br />

42<br />

d) Quel aspect de la vie du personnage <strong>le</strong>s descriptions de la chambre et des vêtements<br />

mettent-el<strong>le</strong>s en va<strong>le</strong>ur ?<br />

e) Comment <strong>le</strong> jeune homme compte-t-il en finir avec « cette existence besogneuse »<br />

(l. 43) ?<br />

Tu peux maintenant comparer tes réponses avec cel<strong>le</strong>s contenues <strong>dans</strong> <strong>le</strong> corrigé, avant de<br />

poursuivre ton travail.<br />

B Des débuts diffici<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> l’écriture<br />

1- a) Quel est <strong>le</strong> thème de l’artic<strong>le</strong> que doit rédiger Duroy ?<br />

b) Qu’utilise-t-il pour écrire ? Tu donneras trois éléments de réponses.<br />

c) Souligne une expression qui montre que Duroy s’applique pour bien écrire.<br />

2- a) Le jeune homme parvient-il faci<strong>le</strong>ment à écrire son artic<strong>le</strong> ?<br />

b) « Il ne trouvait plus rien maintenant de ce qu’il avait raconté tout à l’heure, pas une<br />

anecdote, pas un fait, rien » (l. 20-21)<br />

À quel<strong>le</strong> difficulté est confronté l’apprenti journaliste ?<br />

c) Souligne <strong>dans</strong> la suite de l’extrait quatre <strong>au</strong>tres expressions qui traduisent l’incapacité<br />

de Duroy à rédiger son artic<strong>le</strong>.<br />

d) Relis la fin de l’extrait. Encadre <strong>le</strong> terme qui désigne cette impossibilité à écrire.<br />

e) Comment se manifeste physiquement ce sentiment chez <strong>le</strong> héros ?<br />

Vérifie tes réponses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> livret de corrigé puis réponds <strong>au</strong>x questions ci-dessous.<br />

3- a) Dans quel<strong>le</strong> description se lance Duroy à la ligne 28 ?<br />

b) Que parvient-il seu<strong>le</strong>ment à écrire ?<br />

c) Cette description nous est cependant donnée <strong>au</strong>x lignes 29-30. Par qui est-el<strong>le</strong> faite ?<br />

d) Repère <strong>dans</strong> la suite de l’extrait une <strong>au</strong>tre description faite par <strong>le</strong> narrateur pour<br />

compenser <strong>le</strong> manque d’inspiration de Duroy. Tu en préciseras <strong>le</strong>s limites en donnant<br />

<strong>le</strong> numéro des lignes.<br />

e) Quel est <strong>le</strong> terme de cette description ?<br />

Compare tes réponses avec cel<strong>le</strong>s du corrigé, puis lis et recopie <strong>le</strong> « Je retiens » qui suit.<br />

j e retiens<br />

— © Cned, Français 4e<br />

Les débuts diffici<strong>le</strong>s d’un héros <strong>dans</strong> <strong>le</strong> journalisme<br />

Le journalisme comme voie de réussite à <strong>Paris</strong> est un thème récurrent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s <strong>roman</strong>s<br />

du XIX e sièc<strong>le</strong>. C’est <strong>le</strong> cas ici du héros de Bel-Ami. Mais la réussite du héros est<br />

rarement immédiate : <strong>le</strong>s <strong>roman</strong>s du XIX e sièc<strong>le</strong> présentent souvent <strong>le</strong>s conditions de<br />

vie diffici<strong>le</strong>s et la misère des premiers temps. Les descriptions des lieux d’habitation<br />

mettent en évidence cette misère.


C Le discours rapporté : discours direct et indirect<br />

séance 3 —<br />

1- "Puis il se dit : « Allons, <strong>au</strong> travail ! »" (l. 13)<br />

"Tout à coup, il pensa : « Il f<strong>au</strong>t que je débute par mon départ. »" (l. 21-22)<br />

a) Souligne <strong>dans</strong> ces phrases <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s ou <strong>le</strong>s pensées du personnage.<br />

Séquence 8<br />

b) Ces paro<strong>le</strong>s et ces pensées sont rapportées <strong>au</strong> discours direct. Encadre <strong>le</strong>s signes de<br />

ponctuation qui permettent d’identifier <strong>le</strong> discours direct.<br />

Vérifie tes réponses, puis lis <strong>le</strong> Je sais déjà… qui suit.<br />

je sais déjà<br />

Tu as déjà étudié <strong>le</strong> discours direct en 5e . Voici un rappel :<br />

Les paro<strong>le</strong>s (ou <strong>le</strong>s pensées) d’un personnage peuvent être rapportées tel<strong>le</strong>s qu’el<strong>le</strong>s ont été<br />

prononcées : il s’agit du discours direct.<br />

Des guil<strong>le</strong>mets encadrent <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s (ou <strong>le</strong>s pensées) rapportées directement.<br />

Un verbe introducteur de paro<strong>le</strong> (ou de pensée) est placé devant (il est alors suivi des deux<br />

points), derrière ou à l’intérieur des paro<strong>le</strong>s :<br />

Le jeune homme déclara : « Il est temps de me mettre <strong>au</strong> travail. »<br />

À l’intérieur d’un dialogue, <strong>le</strong> changement de locuteur est indiqué par <strong>le</strong> retour à la ligne et<br />

l’emploi d’un tiret.<br />

2- « Il se dit qu’il fallait sortir de là, tout de suite, qu’il fallait en finir dès <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain<br />

avec cette existence besogneuse. » (l. 42-43)<br />

a) Encadre <strong>dans</strong> cette phrase <strong>le</strong> verbe de paro<strong>le</strong>.<br />

b) Les paro<strong>le</strong>s sont-el<strong>le</strong>s rapportées tel<strong>le</strong>s qu’el<strong>le</strong>s ont été prononcées ?<br />

c) Réécris cette phrase en rapportant <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s <strong>au</strong> discours direct.<br />

Compare tes réponses avec cel<strong>le</strong>s du corrigé, puis lis et recopie <strong>le</strong> « Je retiens » ci-dessous.<br />

j e retiens<br />

Le discours indirect<br />

Il est possib<strong>le</strong> de rapporter <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s ou <strong>le</strong>s pensées sans <strong>le</strong>s restituer précisément<br />

mais en donnant seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>ur contenu. On par<strong>le</strong> alors de discours indirect.<br />

Les guil<strong>le</strong>mets, <strong>le</strong>s tirets, et <strong>le</strong>s marques d’oralité (comme <strong>le</strong>s interjections*)<br />

disparaissent.<br />

Le verbe de paro<strong>le</strong> (ou de pensée) est complété par une proposition subordonnée :<br />

- complétive introduite par la conjonction que :<br />

Duroy se dit qu’il devait se mettre <strong>au</strong> travail.<br />

- indirecte introduite par si ou un <strong>au</strong>tre mot interrogatif :<br />

Duroy se demanda si son artic<strong>le</strong> était bon.<br />

Si la paro<strong>le</strong> prononcée est une phrase injonctive, <strong>le</strong> verbe de paro<strong>le</strong> est suivi de la<br />

préposition de et d’un verbe à l’infinitif :<br />

Son ami lui dit de se mettre <strong>au</strong> travail.<br />

© Cned, Français 4e — 43


Séquence 8 — séance 3<br />

44<br />

Les personnes (pronoms personnels), <strong>le</strong>s déterminants possessifs, <strong>le</strong>s indices de lieu et<br />

de temps des paro<strong>le</strong>s prononcées sont modifiés.<br />

Quand <strong>le</strong> verbe de paro<strong>le</strong> est à un temps du passé, on applique la concordance des<br />

temps <strong>dans</strong> la subordonnée :<br />

— © Cned, Français 4e<br />

Discours direct Discours indirect<br />

Duroy déclara : « Je ne parviens pas à écrire<br />

<strong>au</strong>jourd'hui. » (présent)<br />

Duroy déclara : « Je ne suis pas parvenu à<br />

écrire hier. » (passé composé)<br />

Duroy déclara : « Je ne parviendrai pas à<br />

écrire demain. » (futur)<br />

3- Lis attentivement l’extrait qui suit.<br />

Duroy déclara qu’il ne parvenait pas à écrire<br />

ce jour-là. (imparfait)<br />

Duroy déclara qu’il n’était pas parvenu à<br />

écrire la veil<strong>le</strong>. (plus-que-parfait)<br />

Duroy déclara qu’il ne parviendrait pas à<br />

écrire <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain. (conditionnel = futur<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> passé)<br />

"On parla d’abord d’un cancan qui courait <strong>le</strong>s rues, l’histoire d’une femme du monde<br />

surprise, par un ami de son mari, soupant avec un prince étranger en cabinet particulier.<br />

Forestier riait be<strong>au</strong>coup de l’aventure ; <strong>le</strong>s deux femmes déclaraient que <strong>le</strong> bavard<br />

indiscret n’était qu’un goujat et un lâche. Duroy fut de <strong>le</strong>ur avis et proclama bien<br />

h<strong>au</strong>t qu’un homme a <strong>le</strong> devoir d’apporter en ces sortes d’affaires […] un si<strong>le</strong>nce de<br />

tombe<strong>au</strong>."<br />

Bel-Ami, Guy de M<strong>au</strong>passant (1885)<br />

a) Dans l’extrait qui précède, souligne <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s rapportées <strong>au</strong> discours indirect et<br />

encadre <strong>le</strong>s verbes de paro<strong>le</strong> employés.<br />

b) Réécris maintenant ce texte en rapportant <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s <strong>au</strong> discours direct : tu<br />

n’oublieras pas d’employer des guil<strong>le</strong>mets.<br />

Vérifie l’exactitude de tes réponses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> livret de corrigé avant d’effectuer l’exercice suivant.<br />

4- Lis attentivement l’extrait qui suit.<br />

Duroy but un verre de bière avec ses nouve<strong>au</strong>x confrères, puis il demanda à son<br />

ami :<br />

« Que f<strong>au</strong>t-il que je fasse ? »<br />

L’<strong>au</strong>tre répondit : « Je n’ai rien pour toi <strong>au</strong>jourd’hui. Tu peux t’en al<strong>le</strong>r si tu veux. »<br />

Bel-Ami, Guy de M<strong>au</strong>passant (1885)<br />

a) Dans l’extrait qui précède, souligne <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s rapportées directement et encadre <strong>le</strong>s<br />

verbes de paro<strong>le</strong> employés.<br />

b) Réécris maintenant ce texte en rapportant <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s des personnages <strong>au</strong> discours<br />

indirect.<br />

Tu peux maintenant vérifier tes réponses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> corrigé.


Durée de la séance : 1 h.<br />

Séance 4<br />

Analyser la métamorphose du héros<br />

séance 4 —<br />

Séquence 8<br />

Dans cette séance, tu vas découvrir Eugène de Rastignac, héros d’un célèbre <strong>roman</strong> d’Honoré de<br />

Balzac, Le Père Goriot. Rastignac est un jeune provincial venu à <strong>Paris</strong> pour y faire ses études.<br />

Il loge modestement <strong>dans</strong> la pension V<strong>au</strong>quer, comme <strong>le</strong> père Goriot. Après sa première année<br />

d’études, il est retourné en province, <strong>dans</strong> sa famil<strong>le</strong>, prendre des vacances. Le voilà de retour à<br />

<strong>Paris</strong>. Ce texte te permettra de comprendre comment la vie parisienne peut modifier <strong>le</strong> caractère<br />

des personnages et faire naître bien des ambitions.<br />

Lis maintenant deux fois <strong>le</strong> texte qui suit.<br />

5<br />

10<br />

15<br />

20<br />

25<br />

30<br />

35<br />

Eugène de Rastignac était revenu <strong>dans</strong> une disposition d’esprit que doivent avoir<br />

connu <strong>le</strong>s jeunes gens supérieurs, ou ceux <strong>au</strong>xquels une position diffici<strong>le</strong> communique<br />

momentanément <strong>le</strong>s qualités des hommes d’élite. Pendant sa première année de séjour à<br />

<strong>Paris</strong>, <strong>le</strong> peu de travail que veu<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s premiers grades à prendre <strong>dans</strong> la Faculté 1 l’avait<br />

laissé libre de goûter <strong>le</strong>s délices visib<strong>le</strong>s du <strong>Paris</strong> matériel. Un étudiant n’a pas trop de<br />

temps s’il veut connaître <strong>le</strong> répertoire de chaque théâtre, étudier <strong>le</strong>s issues du labyrinthe<br />

parisien, savoir <strong>le</strong>s usages, apprendre la langue et s’habituer <strong>au</strong>x plaisirs particuliers<br />

de la capita<strong>le</strong> ; fouil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s bons et <strong>le</strong>s m<strong>au</strong>vais endroits, suivre <strong>le</strong>s cours qui amusent,<br />

inventorier <strong>le</strong>s richesses des musées. Un étudiant se passionne alors pour des niaiseries<br />

qui lui paraissent grandioses. Il a son grand homme, un professeur du Collège de France,<br />

payé pour se tenir à h<strong>au</strong>teur de son <strong>au</strong>ditoire. Il reh<strong>au</strong>sse sa cravate et se pose pour la<br />

femme des premières ga<strong>le</strong>ries de l’Opéra-Comique. Dans ces initiations successives,<br />

il se dépouil<strong>le</strong> de son <strong>au</strong>bier 2 , agrandit l’horizon de sa vie, et finit par concevoir la<br />

superposition des couches humaines qui composent la société. S’il a commencé par<br />

admirer <strong>le</strong>s voitures <strong>au</strong> défilé des Champs-Élysées par un be<strong>au</strong> so<strong>le</strong>il, il arrive bientôt à<br />

<strong>le</strong>s envier. Eugène avait subi cet apprentissage à son insu, quand il partit en vacances,<br />

après avoir été reçu bachelier ès-Lettres et bachelier en Droit. Ses illusions d’enfance,<br />

ses idées de province avaient disparu. Son intelligence modifiée, son ambition exaltée<br />

lui firent voir juste <strong>au</strong> milieu du manoir paternel, <strong>au</strong> sein de la famil<strong>le</strong>. Son père, sa<br />

mère, ses deux frères, ses deux sœurs, et une tante dont la fortune consistait en pensions,<br />

vivaient sur la petite terre des Rastignac. Ce domaine d’un revenu d’environ trois mil<strong>le</strong><br />

francs était soumis à l’incertitude qui régit <strong>le</strong> produit tout industriel de la vigne, et<br />

néanmoins il fallait en extraire chaque année douze cents francs pour lui. L’aspect de<br />

cette constante détresse qui lui était généreusement cachée, la comparaison qu’il fut<br />

forcé d’établir entre ses sœurs, qui lui semblaient si bel<strong>le</strong>s <strong>dans</strong> son enfance, et <strong>le</strong>s<br />

femmes de <strong>Paris</strong>, qui lui avaient réalisé <strong>le</strong> type d’une be<strong>au</strong>té rêvée, l’avenir incertain de<br />

cette nombreuse famil<strong>le</strong> qui reposait sur lui, la parcimonieuse attention avec laquel<strong>le</strong> il<br />

vit serrer <strong>le</strong>s plus minces productions, la boisson faite pour sa famil<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s marcs 3 du<br />

pressoir, enfin une fou<strong>le</strong> de circonstances inuti<strong>le</strong>s à consigner ici décuplèrent son désir<br />

de parvenir et lui donnèrent soif des distinctions. Comme il arrive <strong>au</strong>x âmes grandes, il<br />

voulut ne rien devoir qu’à son mérite. Mais son esprit était éminemment méridional 4 ;<br />

à l’exécution, ses déterminations devaient donc être frappées de ces hésitations qui<br />

saisissent <strong>le</strong>s jeunes gens quand ils se trouvent en p<strong>le</strong>ine mer, sans savoir ni de quel côté<br />

diriger <strong>le</strong>urs forces, ni sous quel ang<strong>le</strong> enf<strong>le</strong>r <strong>le</strong>urs voi<strong>le</strong>s. Si d’abord il voulut se jeter<br />

à corps perdu <strong>dans</strong> <strong>le</strong> travail, séduit bientôt par la nécessité de se créer des relations,<br />

© Cned, Français 4e — 45


Séquence 8 — séance 4<br />

40<br />

Notes :<br />

46<br />

il remarqua combien <strong>le</strong>s femmes ont d’influence sur la vie socia<strong>le</strong>, et avisa soudain à<br />

se lancer <strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde, afin d’y conquérir des protectrices : devaient-el<strong>le</strong>s manquer à<br />

un jeune homme ardent et spirituel dont l’esprit et l’ardeur étaient reh<strong>au</strong>ssés 5 par une<br />

tournure élégante et par une sorte de be<strong>au</strong>té nerveuse à laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s femmes se laissent<br />

prendre volontiers ?<br />

1. « <strong>le</strong>s grades à prendre <strong>dans</strong> la Faculté » : <strong>le</strong>s premiers examens des études.<br />

— © Cned, Français 4e<br />

Le Père Goriot, Honoré de Balzac (1834)<br />

2. « <strong>au</strong>bier » : partie tendre qui se forme chaque année entre <strong>le</strong> bois dur et l’écorce d’un arbre.<br />

3. « marcs » : résidus du raisin pressé.<br />

4. « méridional » : originaire du Sud.<br />

5. « reh<strong>au</strong>ssés » : mis en va<strong>le</strong>ur.<br />

Pour vérifier ta <strong>le</strong>cture, tu vas maintenant répondre <strong>au</strong>x questions ci-dessous.<br />

A Le temps des apprentissages<br />

1- a) Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s deux matières qu’Eugène de Rastignac a étudiées à la Faculté durant<br />

sa première année à <strong>Paris</strong> ?<br />

b) Pendant son temps libre, à quel<strong>le</strong> activité se livre l’étudiant ? Souligne la réponse.<br />

c) Encadre <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s dix premières lignes du texte, <strong>le</strong>s différents endroits que fréquente <strong>le</strong><br />

jeune homme.<br />

2- a) Aux connaissances intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>s acquises pendant <strong>le</strong>s cours, viennent s’ajouter des<br />

connaissances plus pratiques : quel domaine concernent-el<strong>le</strong>s ?<br />

b) Comme l’étranger qui découvre un pays nouve<strong>au</strong>, Eugène doit apprendre deux choses<br />

essentiel<strong>le</strong>s pour vivre à <strong>Paris</strong>, <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s ?<br />

c) Le terme « apprentissage » apparaît à la ligne 16. Repère, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s lignes qui précèdent,<br />

un synonyme (<strong>au</strong> pluriel) de ce mot.<br />

d) Relève <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s lignes 5 à 8 tous <strong>le</strong>s verbes qui précisent <strong>le</strong>s différents aspects de cet<br />

apprentissage du monde parisien. (exemp<strong>le</strong> : « connaître » (l. 6))<br />

e) Au terme de cet apprentissage, quel aspect de la société parisienne Eugène finit-il par<br />

concevoir ?<br />

Compare maintenant tes réponses avec cel<strong>le</strong>s contenues <strong>dans</strong> <strong>le</strong> corrigé puis lis et recopie <strong>le</strong><br />

« Je retiens » qui suit.<br />

j e retiens<br />

Les temps des apprentissages<br />

Le jeune héros lancé sur la scène parisienne <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s <strong>roman</strong>s du XIX e sièc<strong>le</strong> est souvent<br />

un étudiant venu de province. Parallè<strong>le</strong>ment à l’apprentissage intel<strong>le</strong>ctuel des études, ce<br />

héros fait souvent, sans s’en rendre compte, un <strong>au</strong>tre apprentissage, celui de l’univers<br />

parisien dont il apprend la langue et <strong>le</strong>s habitudes. Au terme de cette initiation, <strong>le</strong> héros<br />

acquiert une vision nette des rouages et des règ<strong>le</strong>s qui régissent la société parisienne.


B La naissance de l’ambitieux<br />

séance 4 —<br />

Séquence 8<br />

1- a) Eugène est désormais capab<strong>le</strong> de « concevoir », de « voir juste » : quel<strong>le</strong> faculté s’est<br />

développée chez lui ?<br />

b) Pourquoi <strong>le</strong> séjour en province <strong>dans</strong> sa famil<strong>le</strong> décup<strong>le</strong>-t-el<strong>le</strong> son envie de réussir ?<br />

2- a) Quel sentiment éprouve Eugène à force d’admirer <strong>le</strong>s bel<strong>le</strong>s voitures parisiennes ?<br />

b) Recherche <strong>dans</strong> <strong>le</strong> dictionnaire la définition du mot « ambition ». Puis retrouve <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

texte deux expressions qui définissent l’ambition d’Eugène.<br />

c) Quel est <strong>le</strong> premier moyen envisagé par <strong>le</strong> jeune homme pour réussir ?<br />

d) Pour quel<strong>le</strong> raison choisit-il fina<strong>le</strong>ment de « se lancer <strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde » (l. 37) ?<br />

Vérifie tes réponses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> livret de corrigé, puis lis et recopie <strong>le</strong> « Je retiens » ci-dessous.<br />

j e retiens<br />

La naissance d’un type <strong>roman</strong>esque : l’ambitieux<br />

L’étudiant, exposé <strong>au</strong>x multip<strong>le</strong>s sensations de cette vie parisienne, peut se transformer<br />

en ambitieux. Armé de ses connaissances et d’une intelligence qui s’est aiguisée,<br />

il se donne alors pour but de gravir l’échel<strong>le</strong> socia<strong>le</strong> et de conquérir <strong>le</strong> be<strong>au</strong> monde.<br />

Le jeune Rastignac est un de ceux-là.<br />

C La morphologie de quelques verbes irréguliers très usités : vouloir, devoir,<br />

pouvoir…<br />

1- a) Observe <strong>le</strong>s formes verba<strong>le</strong>s suivantes : « doivent » (l. 1) / « devaient » (l. 32).<br />

b) Quel est l’infinitif de ce verbe ?<br />

c) Souligne <strong>le</strong> radical de chacune de ces formes.<br />

d) Fais la même analyse avec <strong>le</strong>s formes verba<strong>le</strong>s suivantes : « veut » (l. 6) / « voulut »<br />

(l. 31).<br />

e) Que peux-tu remarquer ?<br />

Vérifie maintenant tes réponses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> livret de corrigé, puis lis et mémorise <strong>le</strong> « Je retiens » qui suit.<br />

j e retiens<br />

La morphologie de quelques verbes irréguliers très usités<br />

Les verbes irréguliers du 3e groupe se conjuguent à partir de plusieurs radic<strong>au</strong>x<br />

différents <strong>au</strong>x temps simp<strong>le</strong>s. Les plus courants de ces verbes sont : devoir, pouvoir,<br />

savoir, vouloir, paraître et valoir.<br />

Devoir (quatre radic<strong>au</strong>x) : je dois, nous devons, ils doivent, je dus.<br />

Pouvoir (six radic<strong>au</strong>x) : je peux, nous pouvons, ils peuvent, je pourrai, il put, que je puisse.<br />

Savoir (cinq radic<strong>au</strong>x) : je sais, ils savent, je s<strong>au</strong>rai, il sut, sache.<br />

© Cned, Français 4e — 47


Séquence 8 — séance 4<br />

48<br />

Vouloir (cinq radic<strong>au</strong>x) : je veux, nous voulons, ils veu<strong>le</strong>nt, je voudrai, qu’il veuil<strong>le</strong>.<br />

Valoir (quatre radic<strong>au</strong>x) : je v<strong>au</strong>x, il valut, je v<strong>au</strong>drai, que je vail<strong>le</strong>.<br />

Paraître (quatre radic<strong>au</strong>x) : il paraît, nous paraissons, je paraîtrai, je parus.<br />

Tous ces verbes forment <strong>le</strong>ur participe passé sur <strong>le</strong> même radical que celui du passé<br />

simp<strong>le</strong> : dû, pu, su, voulu, valu, paru.<br />

2- Complète <strong>le</strong> tab<strong>le</strong><strong>au</strong> suivant avec <strong>le</strong>s bonnes formes verba<strong>le</strong>s.<br />

Indicatif,<br />

présent, 2 e sg.<br />

Indicatif,<br />

présent, 2 e pl.<br />

Indicatif, futur,<br />

3 e sg.<br />

Indicatif, passé<br />

simp<strong>le</strong>, 1 re sg.<br />

— © Cned, Français 4e<br />

devoir pouvoir savoir vouloir valoir paraître<br />

Tu peux maintenant vérifier tes réponses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> corrigé.


Séance 5<br />

Étudier <strong>le</strong>s conditions de la réussite à <strong>Paris</strong> :<br />

la protectrice et l’argent<br />

Durée de la séance : 1 h 30.<br />

Dans cette séance, tu vas retrouver <strong>le</strong> jeune Eugène de Rastignac. Tu as vu <strong>dans</strong> <strong>le</strong> texte précédent<br />

qu’il avait décidé de se lancer <strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde. L’ambition seu<strong>le</strong> ne suffit pas : <strong>le</strong> jeune homme<br />

doit se doter des moyens de la réussite. Il se rend donc chez une parente éloignée, Madame de<br />

Be<strong>au</strong>séant, afin de gagner la protection de cette femme très influente. Voici <strong>le</strong>s propos qu’el<strong>le</strong> lui<br />

tient sur <strong>le</strong> monde parisien.<br />

Lis maintenant attentivement <strong>le</strong> texte ci-dessous.<br />

5<br />

10<br />

15<br />

20<br />

25<br />

30<br />

séance 5 —<br />

Séquence 8<br />

« À <strong>Paris</strong>, <strong>le</strong> succès est tout, c’est la c<strong>le</strong>f du pouvoir. Si <strong>le</strong>s femmes vous trouvent de<br />

l’esprit, du ta<strong>le</strong>nt, <strong>le</strong>s hommes <strong>le</strong> croiront, si vous ne <strong>le</strong>s détrompez pas. Vous pourrez<br />

alors tout vouloir, vous <strong>au</strong>rez <strong>le</strong> pied partout. Vous s<strong>au</strong>rez alors ce qu’est <strong>le</strong> monde,<br />

une réunion de dupes 1 et de fripons. Ne soyez ni parmi <strong>le</strong>s uns ni parmi <strong>le</strong>s <strong>au</strong>tres. Je<br />

vous donne mon nom comme un fil d’Ariane 2 pour entrer <strong>dans</strong> ce labyrinthe. Ne <strong>le</strong><br />

compromettez pas, dit-el<strong>le</strong> en recourbant son cou et jetant un regard de reine à l’étudiant,<br />

rendez-<strong>le</strong> moi blanc. Al<strong>le</strong>z, laissez-moi. Nous <strong>au</strong>tres femmes, nous avons <strong>au</strong>ssi nos<br />

batail<strong>le</strong>s à livrer. » […]<br />

Rastignac, rentré à la pension V<strong>au</strong>quer pour dîner, ne peut s’empêcher de penser <strong>au</strong>x<br />

paro<strong>le</strong>s de madame de Be<strong>au</strong>séant.<br />

Il voulait profiter des conseils de madame de Be<strong>au</strong>séant, et se demandait où et comment<br />

il se procurerait de l’argent. Il devint soucieux en voyant <strong>le</strong>s savanes du monde qui se<br />

déroulaient à ses yeux à la fois vides et p<strong>le</strong>ines ; chacun <strong>le</strong> laissa seul <strong>dans</strong> la sal<strong>le</strong> à<br />

manger quand <strong>le</strong> dîner fut fini. […] Réveillé de sa méditation par <strong>le</strong> bonhomme, Eugène<br />

lui prit la main, et <strong>le</strong> contemplant avec une sorte d’attendrissement : - Vous êtes un<br />

brave et digne homme, répondit-il. Nous c<strong>au</strong>serons de vos fil<strong>le</strong>s plus tard. Il se <strong>le</strong>va sans<br />

vouloir écouter <strong>le</strong> père Goriot, et se retira <strong>dans</strong> sa chambre, où il écrivit à sa mère la <strong>le</strong>ttre<br />

suivante :<br />

« Ma chère mère, vois si tu n’as pas une troisième mamel<strong>le</strong> à t’ouvrir pour moi. Je suis<br />

<strong>dans</strong> une situation à faire promptement fortune. J’ai besoin de douze cents francs, et il<br />

me <strong>le</strong>s f<strong>au</strong>t à tout prix. Ne dis rien de ma demande à mon père, il s’y opposerait peutêtre,<br />

et si je n’avais pas cet argent, je serais en proie à un désespoir qui me conduirait à<br />

me brû<strong>le</strong>r la cervel<strong>le</strong>. Je t’expliquerai mes motifs <strong>au</strong>ssitôt que je te verrai, car il f<strong>au</strong>drait<br />

t’écrire des volumes pour te faire comprendre la situation <strong>dans</strong> laquel<strong>le</strong> je suis. Je n’ai<br />

pas joué, ma bonne mère, je ne dois rien ; mais si tu tiens à me conserver la vie que<br />

tu m’as donnée, il f<strong>au</strong>t me trouver cette somme. Enfin, je vais chez la vicomtesse de<br />

Be<strong>au</strong>séant, qui m’a pris sous sa protection. Je dois al<strong>le</strong>r <strong>dans</strong> <strong>le</strong> monde, et n’ai pas un sou<br />

pour avoir des gants propres. Je s<strong>au</strong>rai ne manger que du pain, ne boire que de l’e<strong>au</strong>, je<br />

jeûnerai <strong>au</strong> besoin ; mais je ne puis me passer des outils avec <strong>le</strong>squels on pioche la vigne<br />

<strong>dans</strong> ce pays-ci. Il s’agit pour moi de faire mon chemin ou de rester <strong>dans</strong> la boue. Je sais<br />

toutes <strong>le</strong>s espérances que vous avez mises en moi, et veux <strong>le</strong>s réaliser promptement.<br />

Ma bonne mère, vends quelques-uns de tes anciens bijoux, je te <strong>le</strong>s remplacerai bientôt.<br />

Je connais assez la situation de notre famil<strong>le</strong> pour savoir apprécier de tels sacrifices, et<br />

tu dois croire que je ne te demande pas de <strong>le</strong>s faire en vain, sinon je serais un monstre.<br />

© Cned, Français 4e — 49


Séquence 8 — séance 5<br />

35<br />

40<br />

45<br />

Notes :<br />

50<br />

Ne vois <strong>dans</strong> ma prière que <strong>le</strong> cri d’une impérieuse nécessité 3 . Notre avenir est tout entier<br />

<strong>dans</strong> ce subside 4 , avec <strong>le</strong>quel je dois ouvrir la campagne 5 ; car cette vie de <strong>Paris</strong> est un<br />

combat perpétuel. Si, pour compléter la somme, il n’y a pas d’<strong>au</strong>tres ressources que de<br />

vendre <strong>le</strong>s dentel<strong>le</strong>s de ma tante, dis-lui que je lui en enverrai de plus bel<strong>le</strong>s. » Etc.<br />

Il écrivit à chacune de ses sœurs en <strong>le</strong>ur demandant <strong>le</strong>urs économies, et, pour <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ur<br />

arracher sans qu’el<strong>le</strong>s parlassent en famil<strong>le</strong> du sacrifice qu’el<strong>le</strong>s ne manqueraient<br />

pas de lui faire avec bonheur, il intéressa 6 <strong>le</strong>ur délicatesse en attaquant <strong>le</strong>s cordes de<br />

l’honneur qui sont si bien tendues et résonnent si fort <strong>dans</strong> de jeunes cœurs. Quand il<br />

eut écrit ces <strong>le</strong>ttres, il éprouva néanmoins une trépidation 7 involontaire : il palpitait,<br />

il tressaillait. Ce jeune ambitieux connaissait la nob<strong>le</strong>sse immaculée de ces âmes<br />

ensevelies <strong>dans</strong> la solitude, il savait quel<strong>le</strong>s peines il c<strong>au</strong>serait à ses deux sœurs, et<br />

<strong>au</strong>ssi quel<strong>le</strong>s seraient <strong>le</strong>urs joies ; avec quel plaisir el<strong>le</strong>s s’entretiendraient en secret de<br />

ce frère bien-aimé, <strong>au</strong> fond du clos.<br />

1. « dupes » : personnes que l’on trompe.<br />

— © Cned, Français 4e<br />

Le Père Goriot, Honoré de Balzac (1834)<br />

2. « fil d’Ariane » : Ariane donna à Thésée <strong>le</strong> fil qui lui permit de sortir du labyrinthe après sa victoire sur <strong>le</strong><br />

Minot<strong>au</strong>re.<br />

3. « une impérieuse nécessité » : un besoin impératif.<br />

4. « subside » : somme d’argent versée comme secours.<br />

5. « ouvrir la campagne » : engager des opérations qui mettent en œuvre d’importants moyens, comme une<br />

campagne militaire.<br />

6. « intéressa » : toucha.<br />

7. « trépidation » : tremb<strong>le</strong>ment, agitation.<br />

Pour vérifier ta compréhension du texte, réponds maintenant <strong>au</strong>x questions qui suivent.<br />

A La protectrice : un élément indispensab<strong>le</strong> à la réussite<br />

1- a) Quel<strong>le</strong> femme s’offre comme protectrice d’Eugène de Rastignac ?<br />

b) Quel<strong>le</strong> est, selon el<strong>le</strong>, la « c<strong>le</strong>f du pouvoir » à <strong>Paris</strong> ?<br />

c) Souligne, <strong>dans</strong> la première partie du texte, la comparaison qu’el<strong>le</strong> emploie pour<br />

désigner la protection qu’el<strong>le</strong> lui apporte.<br />

d) Quel aspect du monde parisien cette comparaison met-el<strong>le</strong> en va<strong>le</strong>ur ?<br />

e) À quel<strong>le</strong> condition cette femme lui apporte-t-el<strong>le</strong> sa protection ?<br />

f) La jeune femme donne éga<strong>le</strong>ment de nombreux conseils à Rastignac : relève, <strong>au</strong> début<br />

de l'extrait, un de ces conseils.<br />

2- a) Selon la vicomtesse de Be<strong>au</strong>séant, quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s deux catégories de personnes qui<br />

constituent <strong>le</strong> monde ?<br />

b) Cette vision du monde est-el<strong>le</strong> méliorative* ou péjorative* ? Justifie ta réponse.<br />

c) Le jeune ambitieux a désormais une protectrice, que lui manque-t-il pour accéder à la<br />

réussite ?<br />

Tu peux maintenant comparer tes réponses avec cel<strong>le</strong>s contenues <strong>dans</strong> <strong>le</strong> livret de corrigé.


B Étudier l’importance de la <strong>le</strong>ttre <strong>dans</strong> un récit<br />

Rappel : Tu peux te reporter à la séquence 5 pour répondre <strong>au</strong>x questions suivantes qui<br />

portent sur la <strong>le</strong>ttre (l. 19-38).<br />

1- a) Qui est <strong>le</strong> destinataire de cette <strong>le</strong>ttre ?<br />

b) Relève deux groupes nomin<strong>au</strong>x par <strong>le</strong>squels Eugène désigne ce destinataire.<br />

c) Quel est l’objet (= <strong>le</strong> but) de cette <strong>le</strong>ttre ?<br />

d) Encadre <strong>dans</strong> la <strong>le</strong>ttre <strong>le</strong>s mots ou expressions qui désignent l’objet précis de sa<br />

demande.<br />

e) Souligne maintenant <strong>le</strong>s deux solutions précises que <strong>le</strong> héros propose pour obtenir ce<br />

dont il a besoin.<br />

f) Eugène est-il certain de sa prochaine réussite ? Recopie deux expressions qui <strong>le</strong><br />

montrent.<br />

2- a) Quel projet terrib<strong>le</strong> Eugène mentionne-t-il pour persuader sa mère de lui accorder ce<br />

qu’il demande ?<br />

b) Selon toi, quels sentiments Eugène veut-il faire naître chez sa mère ?<br />

c) Recopie la métaphore* employée par <strong>le</strong> héros pour désigner <strong>le</strong>s objets dont il a<br />

absolument besoin.<br />

d) Pourquoi choisit-il cette métaphore* ?<br />

e) Quels sont, d’après toi, <strong>le</strong>s objets dont <strong>le</strong> jeune homme a tant besoin ?<br />

f) Quel<strong>le</strong> image désigne, sous la plume du héros, la « vie à <strong>Paris</strong> » ? À quel mot employé<br />

par madame de Be<strong>au</strong>séant <strong>dans</strong> la première partie du texte cette image renvoie-t-el<strong>le</strong>?<br />

Vérifie maintenant tes réponses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> corrigé avant de passer à la suite du questionnaire.<br />

3- a) En plus de la <strong>le</strong>ttre à sa mère, à qui <strong>le</strong> jeune homme écrit-il éga<strong>le</strong>ment ?<br />

b) Le contenu de ces <strong>le</strong>ttres est-il rapporté <strong>dans</strong> <strong>le</strong> récit ?<br />

c) Recopie une expression par laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur est néanmoins informé de l’objet de ces<br />

<strong>le</strong>ttres.<br />

d) Quel sentiment éprouvé par Eugène peut être à l’origine de sa « trépidation » (l. 43)<br />

4- Explique en une ou deux phrase(s) l'importance de ces <strong>le</strong>ttres pour l'évolution du héros<br />

et quel trait se son caractère el<strong>le</strong>s mettent en évidence.<br />

Vérifie tes réponses puis lis et recopie <strong>le</strong> « Je retiens » qui suit.<br />

j e retiens<br />

L’importance de la <strong>le</strong>ttre <strong>dans</strong> un récit<br />

séance 5 —<br />

Séquence 8<br />

La <strong>le</strong>ttre fictive peut être employée <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cadre du <strong>roman</strong>. C’est <strong>le</strong> cas <strong>dans</strong> cet<br />

extrait du Père Goriot. La <strong>le</strong>ttre du héros à ses parents de province pour demander de<br />

l’argent est un procédé fréquent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s <strong>roman</strong>s du XIX e sièc<strong>le</strong>. Rastignac n’hésite pas<br />

à dramatiser sa situation afin d’obtenir l’argent nécessaire à sa réussite socia<strong>le</strong>.<br />

De manière généra<strong>le</strong>, l’emploi de la <strong>le</strong>ttre <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>roman</strong> permet d’informer <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur et<br />

joue un rô<strong>le</strong> <strong>dans</strong> la progression de l’intrigue.<br />

© Cned, Français 4e — 51


Séquence 8 — séance 5<br />

C La panoplie du succès<br />

L’argent est nécessaire à Rastignac pour adopter la tenue élégante des jeunes <strong>Paris</strong>iens. Mais de<br />

quoi se compose-t-el<strong>le</strong> ? Voici un <strong>au</strong>tre extrait d’Illusions perdues qui te permettra de mieux<br />

comprendre <strong>le</strong>s subtilités de la mode vestimentaire.<br />

1<br />

5<br />

52<br />

Le <strong>le</strong>ndemain, vers midi, sa première occupation fut de se rendre chez St<strong>au</strong>b, <strong>le</strong><br />

tail<strong>le</strong>ur <strong>le</strong> plus célèbre de cette époque. Il obtint, à force de prières et par la vertu de<br />

l’argent comptant, que ses habits fussent faits pour <strong>le</strong> fameux lundi. St<strong>au</strong>b alla jusqu’à<br />

lui promettre une délicieuse redingote, un gi<strong>le</strong>t et un pantalon pour <strong>le</strong> jour décisif.<br />

Lucien se commanda des chemises, des mouchoirs, enfin tout un petit trousse<strong>au</strong>, chez<br />

une lingère, et se fit prendre mesure de souliers et de bottes par un cordonnier célèbre.<br />

Il acheta une jolie canne chez Verdier, des gants et des boutons de chemise chez Mme<br />

Irlande ; enfin il tâcha de se mettre à la h<strong>au</strong>teur des dandies.<br />

— © Cned, Français 4e<br />

Illusions perdues, Honoré de Balzac<br />

1- Souligne <strong>dans</strong> <strong>le</strong> texte tous <strong>le</strong>s accessoires nécessaires à la panoplie du héros parisien.<br />

2- Recherche <strong>dans</strong> un dictionnaire la définition du mot « dandies » (<strong>au</strong> singulier « dandy »)<br />

puis recopie-la.<br />

3- Observe maintenant l'illustration ci-dessous, tu découvriras des exemp<strong>le</strong>s de dandies,<br />

avec <strong>le</strong>ur tenue caractéristique.<br />

Tu peux maintenant vérifier tes réponses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> livret de corrigé.<br />

Auguste Ju<strong>le</strong>s Robert (1789-1850),<br />

Deux dandys en promenade © RMN-<br />

Grand Palais / Thierry Le Mage<br />

D Les propositions subordonnées circonstanciel<strong>le</strong>s de temps<br />

1- « Quand il eut écrit ces <strong>le</strong>ttres, il éprouva néanmoins une trépidation involontaire […]. »<br />

(l. 42-43)<br />

a) Encadre la conjonction (ou locution conjonctive) de subordination qui introduit la<br />

proposition subordonnée circonstanciel<strong>le</strong> de temps soulignée ci-dessus.<br />

b) Par rapport à l’action exprimée <strong>dans</strong> la proposition principa<strong>le</strong>, la proposition<br />

subordonnée exprime-t-el<strong>le</strong> une action simultanée (= qui a lieu en même temps),<br />

postérieure ou antérieure ?<br />

c) Repère maintenant <strong>dans</strong> l’ensemb<strong>le</strong> de l’extrait deux <strong>au</strong>tres propositions subordonnées<br />

circonstanciel<strong>le</strong>s de temps que tu recopieras en encadrant <strong>le</strong>s conjonctions (ou<br />

locutions conjonctives) qui <strong>le</strong>s introduisent.


Compare tes réponses avec cel<strong>le</strong>s contenues <strong>dans</strong> <strong>le</strong> livret de corrigé puis lis et recopie <strong>le</strong><br />

« Je retiens » ci-dessous.<br />

j<br />

e retiens<br />

La proposition subordonnée circonstanciel<strong>le</strong> de temps<br />

La proposition subordonnée circonstanciel<strong>le</strong> de temps permet de situer une action<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> temps. El<strong>le</strong> peut exprimer un moment précis (une action antérieure, simultanée<br />

ou postérieure à l’action exprimée <strong>dans</strong> la proposition principa<strong>le</strong>), une durée, ou une<br />

répétition.<br />

El<strong>le</strong> est introduite par une conjonction (ou locution conjonctive) de subordination :<br />

quand, lorsque, alors que, dès que, <strong>au</strong> moment où, avant que, après que, chaque fois que…<br />

Généra<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> verbe de la proposition subordonnée est conjugué <strong>au</strong> mode indicatif :<br />

Quand el<strong>le</strong> reçut la <strong>le</strong>ttre d’Eugène, sa mère fut très inquiète.<br />

O si la proposition est introduite par <strong>le</strong>s locutions conjonctives avant que, jusqu’à ce que,<br />

alors <strong>le</strong> verbe de la subordonnée est conjugué <strong>au</strong> mode subjonctif :<br />

Rastignac attendra patiemment jusqu’à ce que la réponse de sa mère lui parvienne.<br />

2- Dans <strong>le</strong>s phrases suivantes, souligne la proposition subordonnée circonstanciel<strong>le</strong> de<br />

temps et encadre la conjonction (ou locution conjonctive) de subordination.<br />

a) Dès qu’Eugène recevra l’argent de sa mère, il pourra s’acheter de nouve<strong>au</strong>x vêtements.<br />

b) Le jeune étudiant apprend be<strong>au</strong>coup lorsque Madame de Be<strong>au</strong>séant lui par<strong>le</strong> de la vie<br />

parisienne.<br />

c) Au moment où Rastignac allait sortir, on lui remit une <strong>le</strong>ttre de sa sœur.<br />

Vérifie tes réponses avant de passer à la dernière activité de la séance.<br />

séance 5 —<br />

Séquence 8<br />

E Expression écrite<br />

Pour conclure cette séance, tu vas fais un petit exercice d’écriture.<br />

Tu vas rédiger la <strong>le</strong>ttre qu’Eugène reçoit de sa mère en réponse à sa demande.<br />

Coup de pouce : revois la séquence 5 si besoin.<br />

Pour réussir cet exercice tu dois :<br />

- Employer <strong>le</strong>s pronoms personnels des 1re et 2e personnes du singulier<br />

- Exprimer <strong>le</strong>s sentiments et <strong>le</strong>s inquiétudes de sa mère<br />

- Expliquer comment el<strong>le</strong> a réussi à réunir l’argent qu’il demandait<br />

- Vérifier <strong>le</strong>s accords <strong>dans</strong> <strong>le</strong> groupe nominal et <strong>le</strong>s accords sujet / verbe.<br />

Fais d’abord cet exercice sur ta feuil<strong>le</strong> de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté <strong>le</strong>s<br />

consignes en complétant <strong>le</strong> tab<strong>le</strong><strong>au</strong> ci-dessous.<br />

Je vérifie que… Fait<br />

J’ai employé <strong>le</strong>s pronoms personnels des 1re et 2e personnes du singulier.<br />

J’ai exprimé <strong>le</strong>s sentiments et <strong>le</strong>s inquiétudes de sa mère.<br />

J’ai expliqué comment el<strong>le</strong> a réussi à réunir l’argent qu’il demandait.<br />

J’ai vérifié <strong>le</strong>s accords <strong>dans</strong> <strong>le</strong> groupe nominal et <strong>le</strong>s accords sujet / verbe.<br />

Si toutes <strong>le</strong>s consignes ont été respectées, recopie ta <strong>le</strong>ttre sur ton cahier. Lis ensuite <strong>dans</strong> <strong>le</strong><br />

corrigé un exemp<strong>le</strong> de ce qu’il était possib<strong>le</strong> d’écrire.<br />

© Cned, Français 4e — 53


Séquence 8 — séance 6<br />

Durée de la séance : 1 h.<br />

54<br />

— © Cned, Français 4e<br />

Séance 6<br />

Comparer deux héros <strong>au</strong>x destins croisés<br />

Dans cette séance, tu vas lire deux extraits <strong>dans</strong> <strong>le</strong>squels tu retrouveras Rastignac et Lucien de<br />

Rubempré, <strong>au</strong> cimetière parisien du Père Lachaise. Dans <strong>le</strong> premier extrait, Eugène de Rastignac<br />

assiste à l’enterrement du père Goriot, pour <strong>le</strong>quel il éprouvait une réel<strong>le</strong> affection. Dans <strong>le</strong> second<br />

extrait, Lucien vient enterrer Coralie, une jeune actrice dont il était fol<strong>le</strong>ment amoureux. La mort<br />

de Coralie intervient <strong>au</strong> terme d’une série d’échecs cruels : Lucien, trop naïf pour ce monde sans<br />

pitié, a échoué <strong>dans</strong> <strong>le</strong> milieu du journalisme, victime de machinations.<br />

Lis maintenant attentivement <strong>le</strong>s deux extraits qui suivent.<br />

5<br />

10<br />

15<br />

Notes :<br />

Extrait 1 :<br />

À six heures, <strong>le</strong> corps du père Goriot fut descendu <strong>dans</strong> sa fosse, <strong>au</strong>tour de laquel<strong>le</strong><br />

étaient <strong>le</strong>s gens de ses fil<strong>le</strong>s, qui disparurent avec <strong>le</strong> c<strong>le</strong>rgé <strong>au</strong>ssitôt que fut dite la courte<br />

prière due <strong>au</strong> bonhomme pour l’argent de l’étudiant. Quand <strong>le</strong>s deux fossoyeurs 1 eurent<br />

jeté quelques pel<strong>le</strong>tées de terre sur la bière 2 pour la cacher, ils se re<strong>le</strong>vèrent, et l’un d’eux,<br />

s’adressant à Rastignac, lui demanda <strong>le</strong>ur pourboire. Eugène fouilla <strong>dans</strong> sa poche et<br />

n’y trouva rien, il fut forcé d’emprunter vingt sous à Christophe 3 . Ce fait, si léger en<br />

lui-même, détermina chez Rastignac un accès d’horrib<strong>le</strong> tristesse. Le jour tombait, un<br />

humide crépuscu<strong>le</strong> agaçait <strong>le</strong>s nerfs, il regarda la tombe et y ensevelit sa dernière larme<br />

de jeune homme, cette larme arrachée par <strong>le</strong>s saintes émotions d’un cœur pur, une de<br />

ces larmes qui, de la terre où el<strong>le</strong>s tombent, rejaillissent jusque <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s cieux. Il se<br />

croisa <strong>le</strong>s bras, contempla <strong>le</strong>s nuages, et <strong>le</strong> voyant ainsi, Christophe <strong>le</strong> quitta.<br />

Rastignac, resté seul, fit quelques pas vers <strong>le</strong> h<strong>au</strong>t du cimetière et vit <strong>Paris</strong> tortueusement<br />

couché <strong>le</strong> long des deux rives de la Seine, où commençaient à bril<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s lumières. Ses<br />

yeux s’attachèrent presque avidement entre la colonne de la place Vendôme et <strong>le</strong> dôme<br />

des Invalides, là où vivait ce be<strong>au</strong> monde <strong>dans</strong> <strong>le</strong>quel il avait voulu pénétrer. Il lança sur<br />

cette ruche bourdonnant un regard qui semblait par avance en pomper <strong>le</strong> miel, et dit ces<br />

mots grandioses : - À nous deux maintenant !<br />

Et pour premier acte du défi qu’il portait à la Société, Rastignac alla dîner chez madame<br />

de Nucingen.<br />

Le Père Goriot, Honoré de Balzac (1834)<br />

1. « fossoyeurs » : employés qui font descendre <strong>le</strong> cercueil <strong>dans</strong> la fosse et <strong>le</strong> recouvrent de terre.<br />

2. « bière » : cercueil.<br />

3. « Christophe » : domestique de la pension V<strong>au</strong>quer où logeaient Rastignac et <strong>le</strong> père Goriot.


5<br />

10<br />

15<br />

Notes :<br />

Extrait 2 :<br />

Tous <strong>le</strong>s hommes accompagnèrent l’actrice 1 jusqu’<strong>au</strong> cimetière du Père-Lachaise.<br />

Camusot 2 , qui p<strong>le</strong>urait à ch<strong>au</strong>des larmes, jura so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>ment à Lucien d’acheter un<br />

terrain à perpétuité et d’y faire construire une colonnette sur laquel<strong>le</strong> on graverait :<br />

CORALIE, et dessous : Morte à dix-neuf ans (août 1822).<br />

Lucien demeura seul jusqu’<strong>au</strong> coucher du so<strong>le</strong>il, sur cette colline d’où ses yeux<br />

embrassaient <strong>Paris</strong>. « Par qui serais-je aimé ? se demanda-t-il. Mes vrais amis me<br />

méprisent. Quoi que j’eusse fait, tout de moi semblait nob<strong>le</strong> et bien à cel<strong>le</strong> qui est là ! Je<br />

n’ai plus que ma sœur, David 3 et ma mère ! Que pensent-ils de moi, là-bas ? »<br />

Le p<strong>au</strong>vre grand homme de province revint rue de la Lune, où ses impressions furent<br />

si vives en revoyant l’appartement vide, qu’il alla se loger <strong>dans</strong> un méchant hôtel de<br />

la même rue. Les deux mil<strong>le</strong> francs de Ml<strong>le</strong> des Touches 4 payèrent toutes <strong>le</strong>s dettes,<br />

mais en y ajoutant <strong>le</strong> produit du mobilier. Bérénice 5 et Lucien eurent cent francs à eux<br />

qui <strong>le</strong>s firent vivre pendant deux mois que Lucien passa <strong>dans</strong> un accab<strong>le</strong>ment maladif :<br />

il ne pouvait ni écrire, ni penser, il se laissa al<strong>le</strong>r à la dou<strong>le</strong>ur, Bérénice eut pitié de lui.<br />

« Si vous retournez <strong>dans</strong> votre pays, comment irez-vous ? répondit-el<strong>le</strong> à une exclamation<br />

de Lucien qui pensait à sa sœur, à sa mère et à David Séchard.<br />

- À pied, » dit-il.<br />

Illusions perdues, Honoré de Balzac (1843)<br />

1. « l’actrice » : il s’agit de Coralie, jeune maîtresse de Lucien.<br />

2. « Camusot » : ce vieil homme très riche est l’ancien amant de Coralie, qu’il entretenait financièrement.<br />

3. « David » : David Séchard, ami de Lucien, dont il a épousé la sœur, Ève, à Angoulême.<br />

4 « Ml<strong>le</strong> des Touches » : femme de <strong>le</strong>ttres, apparaissant <strong>dans</strong> plusieurs <strong>roman</strong>s de Balzac, riche et ta<strong>le</strong>ntueuse.<br />

5. « Bérénice » : domestique de Coralie.<br />

Réponds maintenant <strong>au</strong>x questions qui suivent afin de vérifier ta <strong>le</strong>cture.<br />

A Deux scènes en écho<br />

1- a) Où se dérou<strong>le</strong>nt ces deux scènes ?<br />

b) Pourquoi <strong>le</strong>s deux héros se trouvent-ils là ?<br />

c) À quel moment de la journée ces scènes ont-el<strong>le</strong>s lieu ? Relève <strong>dans</strong> chaque extrait une<br />

expression qui t’a permis de répondre.<br />

2- Les deux héros, restés seuls, regardent <strong>Paris</strong> du h<strong>au</strong>t de la colline où se situe <strong>le</strong> cimetière.<br />

Complète <strong>le</strong> tab<strong>le</strong><strong>au</strong> suivant avec des éléments pré<strong>le</strong>vés <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s textes, afin montrer <strong>le</strong>s<br />

ressemblances entre <strong>le</strong>s deux moments.<br />

Extrait 1<br />

Extrait 2<br />

séance 6 —<br />

Solitude Objet de <strong>le</strong>ur regard<br />

Compare maintenant tes réponses avec cel<strong>le</strong>s contenues <strong>dans</strong> <strong>le</strong> livret de corrigé.<br />

Séquence 8<br />

© Cned, Français 4e — 55


Séquence 8 — séance 6<br />

B Deux situations inversées<br />

1- Relis l’extrait 1.<br />

56<br />

a) Quel<strong>le</strong> information nous permet de comprendre l’affection que l’étudiant portait <strong>au</strong><br />

père Goriot ?<br />

b) Recherche <strong>dans</strong> un dictionnaire la définition du mot « avidement » (l. 14). Sur quel<br />

adjectif qualificatif est-il formé ?<br />

c) Que nous apprend ce terme sur l’état d’esprit du jeune homme ?<br />

d) Recopie <strong>le</strong>s mots que prononce Rastignac en observant <strong>Paris</strong>. Quel<strong>le</strong> expression <strong>le</strong><br />

narrateur emploie-t-il pour <strong>le</strong>s qualifier ?<br />

e) Quel<strong>le</strong> première décision prend-il pour se lancer à la conquête du be<strong>au</strong> monde ?<br />

2- Relis l’extrait 2.<br />

a) Observe <strong>le</strong>s pensées de Lucien rapportées entre <strong>le</strong>s lignes 6 et 8 et souligne <strong>le</strong>s deux<br />

phrases interrogatives.<br />

b) Quel besoin, essentiel <strong>au</strong> jeune homme, expriment <strong>le</strong>s questions qu’il se pose.<br />

c) Relève <strong>dans</strong> <strong>le</strong> troisième paragraphe de l’extrait <strong>le</strong>s mots ou expressions appartenant<br />

<strong>au</strong> champ <strong>le</strong>xical du désespoir.<br />

d) Pourquoi Lucien est-il désespéré ? Tu proposeras <strong>au</strong> moins deux éléments de réponse.<br />

e) Que décide-t-il de faire à la fin de l’extrait ?<br />

3- D’après tes réponses, complète maintenant <strong>le</strong> tab<strong>le</strong><strong>au</strong> ci-dessous en associant <strong>le</strong>s<br />

termes suivants à chacun des personnages : volontaire - passif - déterminé - succès -<br />

abattu - échec.<br />

-<br />

-<br />

-<br />

— © Cned, Français 4e<br />

Eugène Lucien<br />

4- Précise maintenant en une ou deux phrase(s) en quoi <strong>le</strong>s deux héros s'opposent.<br />

Tu peux maintenant vérifier tes réponses puis lis et recopie <strong>le</strong> « Je retiens » qui suit.<br />

j e retiens<br />

Le destin du héros à <strong>Paris</strong><br />

Le héros de la scène parisienne, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s <strong>roman</strong>s du XIX e sièc<strong>le</strong>, peuvent avoir des<br />

destins contraires. Les plus ambitieux et combatifs connaissent la réussite par une<br />

ascension socia<strong>le</strong>, comme Eugène de Rastignac <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s <strong>roman</strong>s de Balzac. Les plus<br />

faib<strong>le</strong>s et naïfs se retrouvent rejetés d'un monde sans pitié : Lucien de Rubempré en<br />

est ici un exemp<strong>le</strong>.<br />

-<br />

-<br />

-


C Deux scènes symboliques<br />

1- a) Dans quel extrait la cérémonie de l’enterrement est-el<strong>le</strong> précisément décrite ?<br />

b) Souligne <strong>dans</strong> cet extrait <strong>le</strong>s termes se rapportant à l’enterrement.<br />

c) Deux d’entre eux appartiennent à la même famil<strong>le</strong> de mots : encadre -<strong>le</strong>s.<br />

2- a) Relis <strong>le</strong> premier paragraphe de l’extrait 1. Quel<strong>le</strong> part de lui-même Eugène enterre-t-il<br />

en même temps que <strong>le</strong> père Goriot ? Recopie une expression qui <strong>le</strong> montre.<br />

b) Dans l’extrait 2, que peut symboliser l’enterrement de l’actrice Coralie par rapport à<br />

l’évolution de Lucien ?<br />

c) De quel<strong>le</strong> <strong>au</strong>tre scène <strong>roman</strong>esque étudiée <strong>dans</strong> une séquence précédente pourrais-tu<br />

rapprocher ces deux extraits ? Justifie ta réponse en donnant un argument.<br />

3- a) Par quel<strong>le</strong> métaphore est désignée <strong>Paris</strong> à la fin de l’extrait 1 ?<br />

b) Souligne l’expression qui développe cette métaphore <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s lignes qui suivent.<br />

c) Que semb<strong>le</strong> annoncer cette image sur l’évolution future de Rastignac ?<br />

Vérifie tes réponses avant de lire et de recopier <strong>le</strong> « J'approfondis » ci-dessous.<br />

j ’approfondis<br />

Deux scènes symboliques<br />

Pour chacun des deux héros, la scène des funérail<strong>le</strong>s symbolise un moment important de<br />

<strong>le</strong>ur évolution. Pour Rastignac, l’enterrement du père Goriot correspond à la disparition du<br />

jeune homme qu’il était. Il est désormais un homme ambitieux, <strong>au</strong>x portes de la réussite.<br />

Pour Lucien, la mort de Coralie symbolise la fin cruel<strong>le</strong> de son aventure sur la scène<br />

parisienne. Il n’a plus d’<strong>au</strong>tre choix que de retourner en province, chez <strong>le</strong>s siens.<br />

D Les métaphores du monde parisien : bilan<br />

Dans <strong>le</strong>s textes étudiés <strong>au</strong> cours de cette séquence, <strong>le</strong>s narrateurs ou <strong>le</strong>s personnages<br />

présentent souvent <strong>Paris</strong> à travers des métaphores variées.<br />

1- Complète <strong>le</strong> tab<strong>le</strong><strong>au</strong> suivant. Tu peux relire <strong>le</strong>s textes des séquences concernées.<br />

Séquence : 1 4 5 6<br />

Métaphore<br />

employée<br />

Une ................... Un .................... Un ................... Une ...................<br />

2- Rédige à ton tour une phrase <strong>dans</strong> laquel<strong>le</strong> tu emploieras une métaphore de ton choix<br />

pour désigner <strong>le</strong> monde parisien.<br />

Vérifie maintenant tes réponses <strong>dans</strong> <strong>le</strong> livret de corrigé.<br />

séance 6 —<br />

Séquence 8<br />

© Cned, Français 4e — 57


Séquence 8 — séance 7<br />

58<br />

— © Cned, Français 4e<br />

Séance 7<br />

Je m’évalue<br />

Comme à la fin de chaque séquence, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra<br />

de faire <strong>le</strong> point sur ce que tu dois savoir, et ce que tu dois être capab<strong>le</strong> de faire pour <strong>le</strong> devoir.<br />

Complète maintenant <strong>le</strong> tab<strong>le</strong><strong>au</strong> suivant. Tu peux bien sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque<br />

chose. Quand tu <strong>au</strong>ras fini, prends <strong>le</strong> corrigé afin de vérifier tes réponses. Il est très important que<br />

ce tab<strong>le</strong><strong>au</strong> de synthèse ne comporte pas d’erreur.<br />

Je connais Je suis capab<strong>le</strong> de<br />

Les différentes étapes de la constitution du<br />

héros sur la scène parisienne.<br />

Les moyens de la réussite pour un jeune héros<br />

ambitieux :<br />

k Une ..................................................<br />

k L’ .......................................................<br />

Les deux formes de discours rapporté :<br />

k Le discours .................... qui<br />

.................... fidè<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s ....................<br />

ou <strong>le</strong>s .................... d’un personnage.<br />

k Le discours .................... qui n’en propose<br />

que <strong>le</strong> .....................<br />

k La morphologie de quelques verbes<br />

irréguliers dont <strong>le</strong>s plus courants sont :<br />

..............................................................<br />

..............................................................<br />

k Citer deux noms de héros de <strong>roman</strong>s du<br />

XIX e qui tentent de réussir à <strong>Paris</strong> :<br />

k .........................................................<br />

k .........................................................<br />

k Souligner des paro<strong>le</strong>s rapportées <strong>au</strong><br />

discours indirect :<br />

Madame de Be<strong>au</strong>séant dit à Rastignac qu’el<strong>le</strong><br />

serait sa protectrice<br />

k Réécrire <strong>au</strong> discours indirect <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s<br />

rapportées <strong>au</strong> discours direct.<br />

Duroy demanda à son ami : « Peux-tu<br />

m’aider à écrire mon artic<strong>le</strong> ? »<br />

..............................................................<br />

..............................................................<br />

k Conjuguer correctement des verbes<br />

irréguliers :<br />

- Devoir (présent, 1 re pers. pl.) :<br />

............................................................<br />

- Pouvoir (passé simp<strong>le</strong>, 3 e pers. sg.) :<br />

............................................................<br />

- Savoir (futur, 2 e pers. sg.) :<br />

............................................................<br />

- Valoir (futur, 2 pers. pl.) :<br />

............................................................


Les propositions subordonnées<br />

circonstanciel<strong>le</strong>s de temps.<br />

k El<strong>le</strong>s sont introduites par <strong>le</strong>s conjonctions<br />

suivantes :<br />

..............................................................<br />

..............................................................<br />

k El<strong>le</strong>s peuvent exprimer un .......................<br />

précis, une ....................... ou une<br />

........................<br />

Les différentes métaphores employées pour<br />

désigner <strong>Paris</strong> :<br />

La ............................... (séance 1)<br />

Le ............................... (séances 4 et 5)<br />

La ............................... (séance 6)<br />

séance 7 —<br />

Séquence 8<br />

k Souligner des propositions subordonnées<br />

circonstanciel<strong>le</strong>s de temps et d’ encadrer<br />

la conjonction (ou locution conjonctive)<br />

de subordination.<br />

- Lorsque <strong>le</strong> père Goriot mourut, Rastignac<br />

fut accablé de tristesse.<br />

- Lucien prenait conscience de son<br />

accoutrement chaque fois qu’il croisait un<br />

homme élégant.<br />

- Avant que son artic<strong>le</strong> ne soit publié, Duroy<br />

était inquiet.<br />

k Souligner une métaphore utilisée pour<br />

désigner <strong>Paris</strong> :<br />

« Mais, dit Eugène avec un air de dégoût,<br />

votre <strong>Paris</strong> est donc un bourbier. » (Honoré<br />

de Balzac)<br />

© Cned, Français 4e — 59

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