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<strong>Lettre</strong> <strong>FOURRAGES</strong><br />
GDA de Loir-et-Cher<br />
EDITO EDITO PROFESSIONNEL<br />
PROFESSIONNEL<br />
Les mélanges immatures ont<br />
leur place dans nos systèmes<br />
fourragers. Ils permettent de<br />
sécuriser nos stocks de<br />
fourrages car leur rendement<br />
est réalisé au printemps avant<br />
l’arrivée de la sécheresse, ce<br />
qui est loin d’être anodin face à<br />
un marché des matières<br />
premières et coproduits<br />
instable et difficile à<br />
appréhender tant au niveau des<br />
prix que des quantités<br />
disponibles en période de<br />
sécheresse.<br />
Ajoutés à une ration basée<br />
essentiellement sur le maïs<br />
fourrage, les mélanges de<br />
céréales protéagineux<br />
<strong>Lettre</strong> <strong>FOURRAGES</strong> n°3 - septembre 2011<br />
MCPI : Mélanges Céréales Protéagineux Immatures<br />
immatures améliorent la<br />
rumination et limite l’acidose.<br />
J’espère que cette troisième<br />
<strong>Lettre</strong> Fourrages contribuera à<br />
vous apporter une aide dans<br />
l’optimisation de votre système<br />
fourrager.<br />
A BESSE CA41 –<br />
CA41 - Commission<br />
développement en lien<br />
avec les GDA<br />
J PELLETIER -<br />
CA41 – Conseil Elevage<br />
Lait<br />
S TURBEAU<br />
CA41 – Bovin<br />
Croissance<br />
n°3<br />
septembre 2011<br />
Sommaire<br />
Edito professionnel _____ p 1<br />
Espèces et variétés ____ p 2<br />
• Le choix des espèces et des<br />
variétés : un compromis<br />
entre chaque critère<br />
Semer et récolter _____ p 5<br />
• La conduite de la culture :<br />
Semer et récolter<br />
La récolte _______________ p 6<br />
• La récolte reste le moment<br />
clé à réussir<br />
Mélanges immatures _____ p 7<br />
• La valorisation des mélanges<br />
immatures<br />
Le prochain numéro portera<br />
sur la Betterave Fourragère<br />
Chambre d’Agriculture d’Indre-et-Loire de Loir-et-Cher en collaboration avec les Chambres d’Agriculture de du l’Indre-et-Loire Loir-et-Cher et et de de l’Eure-et-Loir
Espèces Espèces et et variétés variétés<br />
variétés<br />
SÉCURISER SON SYSTÈME AVEC DES CÉRÉALES OU<br />
DES MÉLANGES IMMATURES<br />
L’implantation de mélanges céréales protéagineux dans le but d’une récolte immature en fourrage présente<br />
des avantages certains. Cette pratique :<br />
• sécurise le système fourrager en diversifiant les périodes de récolte<br />
Rendement régulier et correct avec de faibles charges d’intrants. Ce fourrage est une garantie confortable<br />
pour constituer des stocks en fin de printemps, et s’affranchir en partie du risque de sécheresse estivale et,<br />
comme le maïs, il a l’avantage d’être récolté en une seule fois.<br />
• sécurise la ration par l’apport de fibres et de cellulose dans la ration tout en diversifiant les<br />
nutriments<br />
Les céréales immatures permettent de sécuriser les rations à risques. A la fois digestible et riche en fibres,<br />
l’ensilage de céréales est une solution pour maîtriser les problèmes de manque de fibrosité.<br />
• constitue des stocks pour combler un déficit ponctuel<br />
C’est une solution en cas de manque de fourrages pour faire la jonction avec l’ensilage de maïs. Le<br />
rendement MS en ensilage correspond à 150/160 % du rendement en grains attendu. La part optimale<br />
dans la ration se situe entre 20 % et 35 % pour des vaches laitières en production.<br />
• alimente les génisses<br />
Sur les génisses laitières, l’ensilage de céréales immatures est bien ingéré ; à plus de 2 kg de MS pour<br />
100 kg de poids vif. Ce fourrage proposé à volonté et complémenté avec un correcteur azoté permet un<br />
gain moyen quotidien d’environ 750 g, sans risque d’engraissement excessif des animaux.<br />
LE CHOIX DES ESPÈCES ET DES VARIÉTÉS : UN COMPROMIS ENTRE<br />
PLUSIEURS CRITÈRES<br />
A chacun sa stratégie<br />
Décider à l’automne : Anticiper<br />
Les surfaces sont implantées en céréales pures<br />
ou plus souvent en mélange type méteil<br />
(céréales + protéagineux). Dès l’implantation de<br />
la culture, la conduite est adaptée à l’objectif de<br />
l’éleveur.<br />
Décider au printemps : Recaler<br />
Les surfaces sont implantées en céréales pures à<br />
l’automne et conduites classiquement. Les<br />
stocks fourragers ne sont pas toujours suffisants<br />
d’une année sur l’autre. La surface à ensiler en<br />
céréales est évaluée selon la pluviométrie du<br />
printemps, le rendement attendu en maïs ainsi<br />
qu’en fonction de l’avancement des stocks<br />
(sécheresse précoce…).<br />
Le choix des espèces et des variétés<br />
Chaque espèce associée contribue au rendement et à la richesse alimentaire et joue un rôle complémentaire<br />
dans le mélange (fertilisation, salissement, rôle de tuteur…). Les mélanges triples (2 céréales associées à un<br />
ou plusieurs protéagineux) :<br />
• vont produire plus et verseront moins à la récolte.<br />
• augmente la valeur alimentaire lors de la présence de protéagineux.<br />
Les associations étant complexes et multiples, aucune recette ne peut être donnée, mais simplement des<br />
conseils. C’est à chaque éleveur de trouver, au fil de son expérience, les associations les plus adaptées aux<br />
types de sol de l’exploitation.<br />
<strong>Lettre</strong> <strong>FOURRAGES</strong> n°3 - septembre 2011<br />
Stratégie d’ARVALIS<br />
Station expérimentale<br />
la Jaillière (44)<br />
Nous fixons à l’avance la part de fourrages autres<br />
que le maïs dans la ration des VL (en principe<br />
40 % modulables en fonction de la quantité de<br />
maïs restant de l’année précédente et de sa<br />
qualité).<br />
Nous faisons le point fin mai des stocks de foin et<br />
d’ensilage d’herbe, ce qui permet d’ajuster les<br />
besoins en céréales immatures pour les VL, pour<br />
atteindre les 40 %.<br />
En fonction de la qualité des ensilages d’herbe du<br />
printemps, nous prévoyons d’associer plus ou<br />
moins de céréales immatures dans la ration des<br />
génisses (0 à 50 %).<br />
La surface à ensiler est soit limitée à la surface<br />
cultivée dans ce but (mélange céréales –<br />
légumineuses), soit étendue à une surface<br />
supplémentaire (blé pur).<br />
Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher en collaboration avec les Chambres d’Agriculture de l’Indre-et-Loire et de l’Eure-et-Loir<br />
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Céréales Atouts Limites<br />
Triticale<br />
Blé<br />
Avoine<br />
Orge<br />
Vesce<br />
Pois<br />
• bonne productivité en grains et en paille<br />
• supporte les conditions de milieux<br />
difficiles (excès d’eau, froid, sols acides)<br />
• peu sensible aux maladies<br />
• bon tuteur pour les protéagineux<br />
• couverture du sol favorable à la maîtrise<br />
des adventices<br />
• bonne productivité en grains en situation<br />
favorable<br />
• absence de barbes (pour 2/3 des<br />
variétés)<br />
• pouvoir couvrant important (port étalé,<br />
allélopathie)<br />
• bon tuteur<br />
• peu sensible à l’excès d’eau<br />
• supporte terres acides et humides<br />
• bonne productivité en paille<br />
• résistance à la sécheresse (espèce des<br />
terres séchantes)<br />
• fort développement végétatif<br />
• favorable au rendement<br />
• richesse en matières azotées<br />
• richesses en matières azotées, amidon<br />
• moteur azoté du mélange<br />
Espèces Espèces et et variétés<br />
variétés<br />
• effet de la présence de barbes sur<br />
l’ingestion<br />
• Verse importante si forte densité (> 250<br />
plantes/m²)<br />
• exigeant en eau<br />
• sensible aux maladies foliaires<br />
• production de grains inférieure au triticale<br />
en conditions difficiles<br />
• rôle de tuteur limité<br />
• très sensible à la rouille<br />
• faible production<br />
• précocité de tallage ; concurrence par<br />
rapport aux autres espèces qui conduit à<br />
limiter la quantité semée dans le mélange<br />
• sensible aux maladies foliaires<br />
• sols pas trop acides et humides<br />
• sensible à la verse<br />
• maturité précoce (précocité moins adaptée<br />
au pois fourrager)<br />
• présence de barbes<br />
• récolte plus difficile<br />
• risque de verse si plus de 20 plantes/m²<br />
• craint les sols sableux et acides<br />
• espèce agressive par rapport aux autres<br />
espèces<br />
• sensible à une carence en potasse<br />
Féverole • riche en amidon et en protéines • grosse graines => plus difficle à installer<br />
Nos préconisations<br />
Mélange préconisé<br />
Céréales<br />
Type de sol<br />
Limon battant<br />
Sol à alternance<br />
hydrique<br />
Sol sableux Sol argileux<br />
Triticale (45 g) 70-80 kg 90-100 kg 100-110 kg 90-100 kg<br />
Avoine (35 g) 10-15 kg 15-20 kg 15-20 kg 10-15 kg<br />
Protéagineux<br />
Pois protéagineux (220 g) - - - 25-35 kg<br />
Pois fourrager (135 g) 25 kg 30-35 kg 20-30 kg Ou 15-20 kg<br />
Vesce commune (65 g) 5-8 kg 10 kg 10-15 kg 4-6 kg<br />
Total semence/ha 100-130 kg 135-165 kg 135-175 kg 120-160 kg<br />
Commentaires<br />
<strong>Lettre</strong> <strong>FOURRAGES</strong> n°3 - septembre 2011<br />
Limiter la<br />
proportion de<br />
protéagineux<br />
(risque de verse).<br />
Prendre en compte<br />
les pertes dues à<br />
l’hydromorphie.<br />
Préférer la vesce<br />
au pois fourrager.<br />
Attention, couvrir<br />
les besoins en<br />
potasse pour<br />
favoriser les<br />
protéagineux.<br />
Privilégier la<br />
vesce.<br />
Associer les pois<br />
protéagineux<br />
d’hiver pour<br />
optimiser la MAT.<br />
Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher en collaboration avec les Chambres d’Agriculture de l’Indre-et-Loire et de l’Eure-et-Loir<br />
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Espèces Espèces et et variétés<br />
variétés<br />
Les mélanges prêts à l’emploi<br />
sont commercialisés.<br />
En complément<br />
de céréales<br />
Mélanges prêts<br />
à l’emploi<br />
Nom<br />
commercial<br />
Mélopro<br />
(Jouffray<br />
Drillaud)<br />
Prote’mix<br />
(Caussade)<br />
Proce’mix<br />
(Caussade)<br />
Préco’mix<br />
(Caussade)<br />
Les variétés préconisées<br />
Densité<br />
de semis<br />
50 kg/ha<br />
50 kg/ha<br />
150 kg/ha<br />
150 kg/ha<br />
Suivant les espèces, voici les principales variétés<br />
conventionnelles préconisées :<br />
Triticale<br />
En semis précoce (mi octobre)<br />
RAGTAC (RAGT - 2007) : bonne tolérance à la<br />
rouille brune et à la rouille jaune mais une<br />
relative sensibilité à l’oïdium.<br />
En semis tardif (fin octobre – novembre)<br />
• TRIBECA (Florimond Desprez - 2008) : très<br />
bon potentiel, peu sensible à la verse malgré<br />
sa grande taille et tolérante aux rouilles mais<br />
montre une relative sensibilité à l’oïdium.<br />
Variété précoce à épiaison.<br />
• TRIMMER (Momont - 2008) : bon potentiel,<br />
variété précoce à épiaison. Assez forte<br />
sensibilité à l’oïdium.<br />
• BIENVENU (Lemaire Desfontaine - 2002) :<br />
précoce, résistante à la verse, bon<br />
comportement maladie, attention à l’oïdium.<br />
Très précoce à épi 1 cm et à épiaison.<br />
BIENVENU ne devra donc pas être semée trop<br />
tôt.<br />
• BELLAC (RAGT – 2001) : préfère les sols<br />
profonds. Assez bonne tolérance à l’oïdium. En<br />
revanche très sensible à la rouille brune.<br />
• ORVAL (Agri-Obtentions – 2010) : variété ½<br />
précoce à épiaison. Bon comportement à<br />
l’ensemble des maladies. Juste une sensibilité<br />
à la rhynchosporiose mais sans conséquence<br />
sur les pertes de rendement en l’absence de<br />
fongicide.<br />
Avoine<br />
2 variétés de type hiver<br />
• OURASI (Momont – 2000)<br />
• UNE DE MAI (Momont – 2006)<br />
Si le mélange contient de l’avoine, les variétés<br />
de triticale et de blé choisies doivent être<br />
précoces.<br />
<strong>Lettre</strong> <strong>FOURRAGES</strong> n°3 - septembre 2011<br />
Composition<br />
70 % de pois fourrager, 30 % de vesce<br />
conseillé également à 25 kg/ha en complément de<br />
pois protéagineux<br />
34 % de pois protéagineux, 30 % de pois fourrager<br />
et 36 % de vesce<br />
12 % de vesce commune, 28 % de pois<br />
protéagineux, 24% de blé tendre, 16% de triticale et<br />
20 % d’avoine<br />
12 % de vesce commune, 12 % de pois<br />
protéagineux, 16 % de pois fourrager, 18 % de blé<br />
tendre, 22 % de triticale et 20 % d’avoine<br />
Pois fourrager<br />
Les pois fourragers (à l’inverse des pois<br />
protéagineux) sont mono-tiges et peuvent<br />
atteindre plus de 2 m de long. Leur culture se<br />
fait donc forcément avec un tuteur, rôle assuré<br />
par la céréale.<br />
3 variétés de type hiver<br />
• ASSAS (Agri-Obtentions - 1964) : la variété la<br />
plus utilisée.<br />
• PICAR (Carneau Frères – 1991)<br />
• ARTKA (Sem-Partners – 2004)<br />
Pois protéagineux : associer de préférence une<br />
variété haute de tige et résistante à la verse ;<br />
Les variétés de type hiver<br />
ENDURO (Florimond Desprez - 2007) et JAMES<br />
(Serasem - 2009) sont les variétés les plus<br />
hautes 40 à 45 cm. ISARD (Agri-Obtentions -<br />
2005) et DOVE (Agri-Obtentions) mesurent en<br />
moyenne 30 cm. CARTOUCHE (ACT’EUR - 2004)<br />
et LUCY (Serasem - 2001) sont intermédiaires.<br />
• ENDURO : très productive, présente une bonne<br />
tenue de tige<br />
• JAMES : résistante au froid<br />
• ISARD : la variété la plus précoce à début<br />
floraison et à maturité<br />
• DOVE : très sensible à la verse<br />
• CARTOUCHE : bonne tenue de tige, résistante<br />
au froid<br />
• LUCY : sensible à la verse<br />
• CARTOUCHE (Serasem – 2004) : résistante au<br />
froid<br />
Vesce commune : préférer les variétés parmi les<br />
plus précoces à la floraison comme ANETO,<br />
TOPAZE ou PEPITE de précocité intermédiaire mais<br />
productive.<br />
Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher en collaboration avec les Chambres d’Agriculture de l’Indre-et-Loire et de l’Eure-et-Loir<br />
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LA CONDUITE DE LA CULTURE : SEMER ET RÉCOLTER<br />
Place dans la rotation<br />
Les mélanges peuvent être cultivés :<br />
• en deuxième paille après un blé,<br />
• après une plante sarclée : maïs, betterave,<br />
tournesol,<br />
• après un protéagineux,<br />
• après une prairie temporaire.<br />
Les associations constituent un bon précédent<br />
pour semer des prairies, de la luzerne, et sont<br />
propices à la mise en place de cultures fourragères<br />
dérobées après leur récolte.<br />
La fumure de fond :<br />
penser aux engrais de ferme<br />
Pour un rendement moyen de 9 TMS, les<br />
exportations sont de 45 kg de phosphore et<br />
150 kg de potasse. Un apport de 20 T/ha de<br />
fumier de bovins suffit à couvrir les besoins du<br />
mélange.<br />
Favoriser la fixation symbiotique<br />
Dans une association d’espèces, la<br />
fertilisation azotée favorise la<br />
croissance de la céréale et réduit celle de la légumineuse.<br />
Un apport d’azote est principalement prélevé par la céréale.<br />
La céréale est en effet plus compétitive pour l’azote minéral<br />
que la légumineuse en raison d’une croissance racinaire<br />
plus rapide et de besoins supérieurs en début de cycle.<br />
Cette forte compétitivité de la céréale pour l’azote minéral<br />
du sol (et de l’engrais) force la légumineuse à reposer<br />
essentiellement sur la fixation de l’azote atmosphérique<br />
pour assurer ses besoins. On trouve fréquemment des<br />
pourcentages de fixation de 80 à 90 % chez une<br />
légumineuse associée à une céréale avec ou sans<br />
fertilisation. Quand un apport d’azote est effectué, la<br />
compétitivité de la céréale pour la lumière est<br />
accrue, pénalisant la croissance de la légumineuse.<br />
La fertilisation azotée est donc un levier intéressant pour<br />
modifier les proportions de chaque espèce dans le mélange.<br />
Un apport d’azote accroît la part de céréale dans le<br />
mélange final. La date de l’apport est également<br />
importante.<br />
Un apport précoce avant le stade épi 1 cm de la<br />
céréale pénalise davantage la légumineuse qu’un<br />
apport tardif. Il est préférable de laisser la légumineuse<br />
démarrer correctement sa croissance et son activité<br />
symbiotique avant d’apporter de l’azote pour qu’elle ne soit<br />
pas trop vite concurrencée par la céréale.<br />
G. HELLOU – Ecole supérieure d’agriculture d’Angers.<br />
<strong>Lettre</strong> <strong>FOURRAGES</strong> n°3 - septembre 2011<br />
Implantation<br />
Semer Semer et et récolter récolter<br />
récolter<br />
Avant toute implantation, vérifier la fertilité<br />
chimique de votre parcelle ; les protéagineux se<br />
développent si les teneurs en potasse sont<br />
satisfaisantes et si le pH est proche de la<br />
neutralité. L’absence de désherbage nécessite<br />
d’implanter le couvert sur un sol propre (fauxsemis<br />
ou labour).<br />
Le semis<br />
Malgré la différence de PMG, le mélange pourra<br />
être semé en un seul passage à 2-3 cm de<br />
profondeur. Les semences sont à mélanger<br />
avant d’être mises dans le semoir à céréales (par<br />
exemple à l’aide d’une bétonnière). Lors du<br />
semis, il faut veiller à mélanger régulièrement les<br />
graines à l’intérieur de la trémie, pour assurer<br />
une répartition homogène des espèces ; les<br />
vibrations de la herse rotative font « couler » les<br />
protéagineux en fond de trémie.<br />
Date de semis<br />
Sol hydromorphe et alternance hydrique :<br />
privilégier les semis précoces à partir du 10<br />
octobre voire début octobre pour les sols froids.<br />
Pour les autres sols, attendre le 20 octobre.<br />
Fertilisation azotée :<br />
jamais d’apport pendant le tallage<br />
Il est inutile d’apporter de l’azote minéral sur une<br />
culture d’association céréales – protéagineux<br />
lorsqu’un apport de matière organique a été<br />
réalisé à l’implantation ou dans le cas d’un reliquat<br />
d’azote de plus de 50 unités relevé à la sortie de<br />
l’hiver. Cette recommandation est aussi valable<br />
dans le cas où la densité de protéagineux dépasse<br />
les 30 plantes par m² à la sortie de l’hiver.<br />
Dans le cas contraire, 60 unités d’azote maximum<br />
peuvent être apportés à partir du stade épi 1 cm<br />
de la céréale la plus présente dans le mélange.<br />
Herbicides, fongicides :<br />
pas d’intervention<br />
Le mélange céréales protéagineux étant composé<br />
d’espèces différentes, aucune spécialité<br />
commerciale n’est homologuée pour cette culture.<br />
Choisir des variétés résistantes aux maladies et à<br />
la verse. La forte densité couplée à la<br />
complémentarité des espèces semées suffit<br />
généralement à contrôler les adventices.<br />
Pour les céréales pures, utiliser le fongicide avec<br />
un Délai Avant Récolte (DAR) le plus faible.<br />
Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher en collaboration avec les Chambres d’Agriculture de l’Indre-et-Loire et de l’Eure-et-Loir<br />
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La La récolte<br />
récolte<br />
LA RÉCOLTE RESTE LE MOMENT CLÉ À RÉUSSIR<br />
Les proportions à la récolte ne sont jamais celles du semis, pour des raisons climatiques mais aussi car<br />
certaines espèces sont plus concurrentielles que d’autres.<br />
Surveiller la teneur en MS, une surveillance quasi journalière<br />
est indispensable<br />
La teneur en Matière Sèche du mélange immature influe directement sur la qualité de<br />
conservation au silo ; c’est donc le critère le plus important à prendre en compte. La<br />
MS dépend de la part de légumineuses dans le mélange. Plus un mélange est riche<br />
en légumineuses, plus l’évolution de sa MS est ralentie. La date de récolte est<br />
alors plus souple à négocier. Inversement, plus un mélange est riche en céréales à la<br />
récolte, plus sa matière sèche évolue vite et le stade de récolte optimal est plus difficile à respecter.<br />
Taux de<br />
MS<br />
< 30 % laiteux<br />
32 à 35 %<br />
Stade du grain Conséquences<br />
pois en gousse, orge quasi mûre,<br />
blé laiteux pâteux<br />
La dernière feuille de la céréale<br />
encore verte, l’épi commence à jaunir<br />
et le grain s’écrase facilement.<br />
35 à 40 % dur<br />
• bonne conservation<br />
• manque de cellulose<br />
• bon indice de fibrosité<br />
• tassage encore facile<br />
• difficile à tasser<br />
• risque de moisissures – butyriques<br />
• augmentation du taux d’amidon et baisse du<br />
taux de protéines<br />
Mieux vaut récolter trop tôt que trop tard afin de ne pas pénaliser la conservation, l’appétence<br />
et l’ingestion du fourrage.<br />
Préférer la coupe directe<br />
Compte tenu de l’évolution rapide de la MS, il est préférable de<br />
récolter les mélanges immatures en coupe directe, ou, à défaut, de<br />
faucher le soir et d’ensiler le lendemain matin. Il est fondamental de<br />
viser une coupe fine de type ensilage d’herbe 2 à 3 cm.<br />
Les différentes méthodes de récolte des céréales immatures :<br />
coupe Kemper (becs<br />
rotatifs utilisés pour les<br />
maïs)<br />
fauche + ramassage au<br />
pick-up<br />
coupe de moissonneuse<br />
coupe directe spécifique<br />
(à disques)<br />
<strong>Lettre</strong> <strong>FOURRAGES</strong> n°3 - septembre 2011<br />
Avantages Inconvénients<br />
• amortissement du matériel<br />
utilisé pour le maïs<br />
• hachage régulier<br />
• coupe régulière<br />
• gain de temps le jour de<br />
l’ensilage<br />
• coupe régulière<br />
• pas de perte<br />
• possibilité de releveurs d’épis<br />
en cas de verse, scie à colza<br />
• coupe régulière<br />
• pas de pertes<br />
• coupe irrégulière<br />
• inefficace sur plantes versées<br />
• bourrage lorsqu’il y a de la vesce<br />
• perte d’épis au ramassage<br />
• attention à l’évolution de la MS<br />
• 2 passages : fauche et ensilage<br />
• conditionneuse à proscrire<br />
• achat adaptateur<br />
• les céréales collent lorsqu’elles sont<br />
trop vertes<br />
• faible rentabilité d’un matériel<br />
spécifique<br />
Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher en collaboration avec les Chambres d’Agriculture de l’Indre-et-Loire et de l’Eure-et-Loir<br />
D’après une enquête auprès des CUMA et<br />
entrepreneurs de Charente Maritime – octobre 2005<br />
Page 6/8
Stockage :<br />
un tassement irréprochable<br />
L’objectif est de chasser au maximum l’air présent<br />
dans le fourrage et dans le silo. Or, les tiges des<br />
céréales sont creuses et augmentent le volume<br />
d’air emmagasiné dans le silo. Par ailleurs la<br />
richesse en minéraux et en azote freinent<br />
l’acidification. Tout doit être fait pour que les<br />
glucides solubles du mélange servent au<br />
maximum aux fermentations anaérobies. Un<br />
excellent tassement est impératif.<br />
Pour des fourrages ensilés à plus de 40 % de MS,<br />
l’ajout d’un conservateur est recommandé.<br />
La conservation :<br />
un avancement rapide<br />
Pour éviter la reprise des fermentations par entrée<br />
d’air au front d’attaque, l’avancement doit être<br />
rapide :<br />
• au moins 15 cm/jour en hiver<br />
• au moins 25 cm/jour en périodes chaudes<br />
Pour des ensilages secs (> à 40 % de MS), il faut<br />
un avancement du front d’attaque de 40 cm par<br />
jour.<br />
Les silos doivent donc être longs, étroits et<br />
de faible hauteur.<br />
LA VALORISATION DES MÉLANGES IMMATURES<br />
Les valeurs alimentaires<br />
Moyenne résultat<br />
Région Centre de<br />
2004 à 2010<br />
Ecart type des<br />
résultats<br />
Rdt MS MAT Mt<br />
cellulose<br />
La densité de l’ensilage<br />
La La récolte<br />
récolte<br />
L’objectif de densité pour obtenir une bonne<br />
conservation est de 180 à 200 kg de MS par<br />
m 3 . Le tassement est la clef de réussite d’une<br />
forte densité<br />
En pratique, une enquête des CL 49 et CL 85<br />
réalisée en 2008 a révélé que, sur 46 silos<br />
étudiés, la densité allait de 100 à 190 kg de MS<br />
par m 3 , avec une moyenne à 147 kg de MS/m3<br />
tous types de silos confondus, ce qui est bien<br />
inférieur à la densité souhaitable.<br />
On constate que dans les silos taupinières, la<br />
densité est souvent inférieure à celle<br />
observée en silo couloir (en moyenne<br />
30 kg/MS/m 3 ) en lien avec la difficulté de<br />
tassement.<br />
Calculer les dimensions du silo<br />
Consommation journalière<br />
60 vaches laitières à 3 kg de MS<br />
20 génisses à 8 kg de MS<br />
20 génisses à 3 kg de MS<br />
Total = 400 kg MS<br />
Densité estimée = 180 kg MS<br />
Objectif : avancer de 25 cm/j<br />
Avec un silo couloir (largeur= 8 m)<br />
Hauteur = 400/(180 x 0,25 x 8) = 1,10 m<br />
UFL UFV PDIA PDIN PDIE Dmo<br />
T MS/ha % g/kg sur le sec Par kg de MS g/kg sur le sec %<br />
10,4 27 112 321 0,77 0,69 30 70 76 66<br />
3,0 3 30 37 0,03 0,04 13 18 9 2<br />
Valeur maximum 15,8 34 182 409 0,85 0,78 68 110 99 71<br />
Valeur minimum 5,9 19 57 261 0,71 0,62 16 44 61 61<br />
<strong>Lettre</strong> <strong>FOURRAGES</strong> n°3 - septembre 2011<br />
Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher en collaboration avec les Chambres d’Agriculture de l’Indre-et-Loire et de l’Eure-et-Loir<br />
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Mélanges Mélanges Mélanges immatures<br />
immatures<br />
immatures<br />
Pour les animaux en croissance<br />
L’ensilage de mélanges immatures amène des performances satisfaisantes.<br />
Des bœufs à l’engrais, complémentés en concentrés, présentent des croissances comprises entre 800 g et<br />
1 000 g par jour.<br />
Sur les génisses laitières, l’ensilage est bien ingéré, à plus de 2 kg de MS pour 100 kg de poids vif. Ce<br />
fourrage proposé à volonté et complémenté avec 500 g de soya par jour, à des génisses laitières de plus<br />
d’un an, leur permet un gain moyen quotidien de 750 g par jour.<br />
Pour les vaches laitières<br />
L’ensilage de céréales immatures est complémentaire au maïs. La quantité optimale d’ensilage de<br />
céréales immatures dans une ration à base d’ensilage de maïs est de 3 kg de MS. Au-delà, on<br />
déconcentre la ration et on diminue la production laitière. L’apport de céréales immatures dans la ration<br />
permet d’augmenter le taux de cellulose et ainsi permet une meilleure valorisation des autres fourrages.<br />
La valeur nutritive des mélanges céréales protéagineux dépend beaucoup de la proportion de protéagineux<br />
dans le mélange récolté. Elle s’améliore nettement lorsque la proportion de protéagineux dans le mélange<br />
est élevée. L’ensilage de céréales protéagineux immatures peut représenter jusqu’à 50 % des<br />
fourrages de la ration à condition d’avoir un mélange avec une conservation irréprochable.<br />
L’introduction de plus de 50 % de mélange immature dans la ration conviendra à des stratégies où la<br />
performance animale n’est pas le premier objectif. Cela peut en outre être une solution pour reconstituer<br />
des stocks suite à un déficit fourrager conjoncturel.<br />
<strong>Lettre</strong> <strong>FOURRAGES</strong> n°3 - septembre 2011<br />
Chambre d’Agriculture en partenariat avec les<br />
Organismes d’Elevage de Loir-et-Cher<br />
tél. 02 54 55 20 00 fax 02 54 55 20 01<br />
en coordination avec les Chambres d’Agriculture de l’Indre-<br />
&-Loire et de l’Eure-&-Loir<br />
Directeur de la publication : Alice TISSIER<br />
Rédacteurs : 41 : Gilles DUFOIX, Marthe VIVANT<br />
28 : Philippe LOCQUET<br />
Mise en page : Liliane VENDÉ - 37 - Christine BOUSEAU - 41<br />
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