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Bien trop lait - Dix de Plume - Free

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Le secret <strong>de</strong> Luiggi<br />

fameuse déchirure sans doute.<br />

— Ta mère s’appe<strong>lait</strong> Arielle… Ornella était ta<br />

grand-mère.<br />

La jeune fille sursauta. Pendant toutes ces années,<br />

c’était le prénom <strong>de</strong> sa grand-mère qu’elle avait<br />

prononcé, et non celui <strong>de</strong> sa mère !<br />

— Mais alors, Ornella était la femme <strong>de</strong> Luiggi ?<br />

Camélia inclina la tête en signe d’assentiment.<br />

— Luiggi l’adorait, elle était sa lumière, son soleil,<br />

son étoile. Ils s’étaient rencontrés un soir dans une<br />

fête foraine alors qu’ils étaient encore <strong>de</strong>s enfants.<br />

Elle l’a immédiatement subjugué, c’était une jeune<br />

femme magnifique et gracieuse. Elle était danseuse.<br />

Ils se sont mariés, et ont vécu dans cette maison<br />

quelques années. De leur amour est née Arielle, ta<br />

maman. Hélas le bonheur fut <strong>de</strong> courte durée.<br />

Ornella étouffait. Je pense qu’elle aimait follement<br />

Luiggi, seulement son amour <strong>de</strong> la danse était plus<br />

fort encore. Elle ne supportait plus cette vie, et la<br />

passion <strong>de</strong> Luiggi a<strong>trop</strong>hiait ses propres rêves. Lui ne<br />

jurait que par la chocolaterie, il était totalement,<br />

irrémédiablement, un créateur <strong>de</strong> chocolats. Les<br />

couleurs, les formes, les goûts, les arômes subtils<br />

étaient son royaume. Ornella, elle, ne songeait qu’aux<br />

Entrechats, elle avait soif <strong>de</strong> scène. Tandis que l’un<br />

créait dans la pénombre l’autre, privé <strong>de</strong> lumière,<br />

s’étio<strong>lait</strong> et se fanait. L’un assouvissait son art dans<br />

l’intimité, l’autre se mourait loin du public. Un matin,<br />

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