Proposition de Programme PROJET - Association la Voûte Nubienne

Proposition de Programme
PROJET : LUTTE CONTRE LA PAUVRETE RURALE PAR L’ACCES A UN HABITAT
ECOLOGIQUEMENT ET ECONOMIQUEMENT ADAPTE / Phase 2
Burkina Faso – Bénin
juillet 2012 – juin 2016

SOMMAIRE
Principales abréviations
AFD : Agence Française de Développement
AVN : Association la Voûte Nubienne
CSLP Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
DPV_Z_R_P (-F) : Déploiement du Programme de Vulgarisation de la VN à partir d’un Village, Zone ou
Région Pilote (- Franchisé) = Amorce Villageoise, Zonale, Régionale
CE = Cadre Exogène, parfois employé comme synonyme des cadres franchisés
IS : Investisseur Social
VN : Voûte nubienne
BF : Burkina Faso
VSI : Volontaire de Solidarité Internationale
GES : Gaz à Effets de Serre
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
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FICHE DE SYNTHESE
L’ASSOCIATION
Nom de l’association : Association La voûte Nubienne
Nom et coordonnées de la personne contact :
Antoine HORELLOU – Directeur du développement
Adresse : 1 rue Neptune Pays/Ville/Code Postal : 29200 Brest - FRANCE
Tel : +33 (0)6 98 21 7000 - e-mail : antoine.horellou@lavoutenubienne.org
Date de création de l’association : novembre 2000
Données sur les trois dernières années :
€ 2 009 2 010 2 011
Budget total réalisé 180 634 234 880 350 000
Montant subvention privées reçues 180 634 202 880 305 000
Montant subventions publiques reçues 0 32 000 45 000
Effectif du personnel salarié / bénévole 10/12 12/17 15/22
Nombre de projets en cours 2 3 3
LE PROJET
Intitulé (quelques mots) :
Alors que le bois utilisé dans la construction traditionnelle sahélienne disparaît, et que 70% de la
population sahélienne n’a pas accès à un habitat décent, AVN a pour mission de permettre un accès
pérenne à un habitat durable et décent pour le plus grand nombre d’individus en Afrique
sahélienne Pour réaliser cette mission, son objectif est d’amorcer à grande échelle d’ici 2020 le
marché de la VN, une technique n’utilisant que la terre crue, permettant ainsi des bâtiments bien plus
confortables, durables, économiques, solides et surtout écologiques que ceux en tôle qui viennent
aujourd’hui remplacer le bois disparu. Pour ce faire, AVN a conçu une méthodologie innovante basée
sur des réseaux de « vulgarisateurs » qui sensibilisent, dynamisent et autonomisent le marché de la
VN, constitué de maçons formés et de clients informés. Déployée à petite échelle au Burkina Faso dans
une première phase, cette méthodologie doit encore être validée, affinée et déployée à plus grande
échelle dans le pays et sur de nouveaux pays, dans un modèle économique pérenne. C’est pourquoi ce
projet propose non seulement de densifier les activités sur la région initiale du programme, autour de
Boromo (Centre-Ouest), mais également de faire émerger de nouveaux pôles de densification du
marché au Burkina Faso autour de Koubri au Centre-Sud du Burkina, de Dédougou à l’Ouest, de Yako
au Nord, et au Nord du Bénin autour de Dassari-Natitingou.
Localisation précise (pays, région, ville) :
Le projet sera réalisé au Bénin et au Burkina Faso sur plusieurs « Régions-Pilotes » » composées
chacune de « Zones-Pilotes », elles mêmes composées de « Villages-Pilotes ». Il s ‘agit au Bukrina de
la Région Centre-Ouest (Boromo – territoire initial de déploiement et siège d’AVN-BF), de la Région
Centre-Sud (Koubri, nouveau territoire, équipe en cours de formation), de la Région Ouest (Dédougou –
nouvelle équipe à former) et Nord (Yako – nouvelle équipe à former). L’équipe AVN-BF appuiera
également l’émergence de la toute première équipe au Bénin, vers la localité de Natitingou.
Domaine d’intervention (eau/assainissement, énergies renouvelables, biodiversité, etc.) :
Habitat, développement économique, préservation de l’environnement (lutte contre la déforestation,
atténuation/adaptation changement climatique), amélioration de la qualité de vie.
Bénéficiaires du projet :
- Les apprentis et maçons qui sont formés à la technique de la voûte nubienne par leurs pairs
- Les habitants des maisons en Voûtes Nubiennes, en particulier les femmes : maisons plus
confortables, plus économiques, plus saines, plus pratiques. Les femmes sont impliquées dans le projet
en tant que vulgarisatrices.
- Les autorités locales : l'activité liée à la construction de Voûtes Nubiennes génère des emplois
locaux et stimule l’économie locale (évite la fuite des devises en utilisant des matériaux locaux)
- L’environnement : évite le transport et l’utilisation de bois, de tôle et de ciment importé (1 VN = 2T
CO2 non émis)
Objectifs principaux :
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
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Depuis 3 ans, l'Association la Voûte Nubienne (AVN) a mis au point et initié une méthode innovante de
vulgarisation de la technique VN sur la logique « 1 toit, 1 métier, 1 marché ». Cette méthode
« Amorce », dont les résultats ont déjà montré leur efficacité à petite échelle (1308 VN, 36% de
croissance du marché, 200 maçons indépendants), doit encore être testée sur plusieurs territoires
pilotes puis diffusée à grande échelle dans un modèle économique pérenne.
L'objectif principal de ce projet est ainsi de valider entre 2012 et 2016 cette méthode d’amorce du
marché sur la première « Région Pilote » de Boromo au Burkina Faso, et d’initier sa diffusion sur de
nouveaux territoires burkinabés tout en appuyant l’émergence d’une nouvelle région de vulgarisation
dans le nord du Bénin. Surtout, il va s’agir de renforcer les capacités des structures locales en charge
de la vulgarisation afin de les rendre autonomes dans la production et la vente de leur savoir-faire
méthodologique.
Objectif quantitatif sur la période : 30% de croissance annuelle moyen du marché VN dont 50% du
marché composé par le marché « semi autonome », 130 maçons classe 4/5 formés, 1 800 VN bâties,
15 000 bénéficiaires, 3 600 tonnes de CO2, 1 000 000 € de retombées économiques locales directes.
Description synthétique des activités pour atteindre les objectifs :
L’Association la Voûte Nubienne (AVN) mènera ses activités sous 4 grandes composantes :
1/ Activités productives principales : appui au développement du marché en zones rurales ou
semi-rurales
1.1. Appui direct et franchisé au développement du marché à l'échelle d'un territoire rural
(amorce territoriale)
Cette activité principale s'adresse au cœur de cible du programme, à savoir les populations démunies
des zones rurales et semi-rurales. Elle est pilotée par l’AVN locale, qui forme et anime un réseau de
vulgarisateurs internes ET franchisés. Les vulgarisateurs amorcent le marché de la VN à l'échelle de
territoires déterminés, du « Village » à la « Région ». Chaque « Région » fait environ une centaine de
kilomètres de rayon, autour d’un premier ‘village-pilote". Dans chaque village-pilote, des vulgarisateurs
d’AVN mènent des sessions de sensibilisation pour faire connaître la voûte Nubienne et identifier des
personnes clefs qui, convaincues par la technique et convaincantes localement, seront formées au
discours et deviendront les interlocuteurs privilégiés d'AVN dans le Village. Ces personnes clefs se
chargeront de trouver des villageois intéressés pour construire en Voûte Nubienne et des apprentis
souhaitant apprendre le métier de maçon. AVN appuiera ces personnes-clés pour l’organisation et la
dynamisation du marché local, notamment pour mettre en relation les clients souhaitant construire en
VN et les maçons VN disponibles. Cette démarche locale induira ainsi progressivement l'émergence et
la croissance d'un maillage régional de marchés locaux, composés de maçons et de clients sensibilisés.
A terme, l’offre et la demande se rencontreront de manière autonome, permettant au programme de
vulgarisation de la VN de se retirer.
NB : appui par franchise au développement du marché à l'échelle d'un territoire rural
La méthode amorce est menée par des vulgarisateurs internes à AVN, mais également par des
« franchisés ». La franchise permet au programme de bénéficier de l'engagement, de l'expérience et
des réseaux de partenaires de terrains. La méthode d'accompagnement du marché est ainsi proposée
(vendue) sous forme de "franchise" à d'autres acteurs de développement (institutions publiques ou
citoyennes locales) ayant une forte implication locale et qui inscrivent la vulgarisation de la technique de
la voûte nubienne dans leurs propres missions.
1.2. Appui diffus à l'échelle nationale ("amorce globale")
AVN complète l'amorce territoriale décrite ci-dessus par le soutien global au marché à un niveau
national. Cette activité est un stade complémentaire d’appui au développement du marché, qui
s’adresse à des maçons et clients n'ayant plus besoin d'une sensibilisation ciblée très forte et/ou d'un
suivi rapproché. AVN joue alors un simple rôle de mise en relation, de facilitateur et de suivi. Cette
activité nécessite une intervention spécifique et touche indifféremment le secteur rural et urbain.
1.3. Organisation de congrès des maçons de la Voûte Nubienne D’ores et déjà plus de 200
maçons proposent la technique VN à leur clientèle. Pour les renforcer, leur permettre d’affiner leurs
méthodes de travail et de formation, et assurer ainsi le développement du marché, AVN organise 2 fois
par an, en début et en fin de saison, des congrès d’environ 5 jours, où ils peuvent : participer à des
ateliers techniques et entrepreneuriaux, affiner les outils de communication, échanger sur les bonnes et
mauvaises pratiques, échanger avec les acteurs de soutien au marché (les vulgarisateurs, les
personnes clés), et fournir des données fondamentales sur l’état du marché (commandes, productivité,
prix, etc).
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1.4. Edition et diffusion de supports de communication
Afin de toucher le plus grand nombre de clients, maçons, autorités locales, leaders d’opinion, etc., des
outils et campagnes de communication incluant flyers, spots radios, affiches, organisation et
participation à des évènements de communication, seront menées.
2/ Activités productives complémentaires : recherche & développement Urbain, Bâtiments
Complexes, Techniques complémentaires, Financement du logement.
Le cœur de cible d’AVN, les populations démunies, n’est pas concerné uniquement par le secteur privé
rural et semi-rural. Ainsi, la demande croissante de construction de VN en secteur Urbain et Peri-Urbain
nous pousse à tester de nouveaux modes de vulgarisation. Nous mènerons des projets-pilotes de cités
VN en péri-urbain incluant notamment des tests de produits de méso-crédit avec des institutions
financières partenaires. De tels tests seront aussi menés en zone rurale, prioritaire. Nous mènerons
également des études spécifiques sur l’accompagnement de maçons VN en milieu urbain et sur
l’accompagnement d’entreprises BTP non-exclusivement « VN » pour proposer des techniques et plans
incluant d’autres techniques complémentaire, notamment à destination de bâtiments publics. Nous
mènerons également des recherches techniques pour permettre aux entrepreneurs VN de répondre
plus largement à la demande : enduits spécifiques, fondations sans cailloux sauvages, etc.
3/ Activités de diffusion du savoir-faire, formation et renforcement de capacités
Il s’agit des activités de soutien aux acteurs du programme de vulgarisation. En particulier, AVN et des
consultants externes vont affiner les outils méthodologiques et pédagogiques permettant de former les
équipes des partenaires locaux et de les accompagner vers l’autonomie productive, administrative et
financière. AVN va aider la direction locale d’AVN-BF à organiser, en parallèle des congrès des
maçons, des congrès pour les équipes locales de vulgarisateurs, franchisés et internes, pour les
personnes-clés qui sont leurs relais dans les villages, et pour les maçons-référents qui sont le 3 e pilier
de la vulgarisation. AVN va accompagner la direction locale d’AVN-BF pour l’ouverture des nouvelles
antennes au Burkina et sur de nouveaux pays et notamment le Bénin. AVN va aider la direction locale à
l’édition de son business plan, à la recherche de clients de sa méthode, et à la gestion financière.
Budget prévu (en euro) 1 :
A = 34% ; ENCA = 42,2% ; NA = 16,2% ; ENSEMBLE = 150 000€ = 7,5%
Partenaires sur le terrain :
AVN dispose de nombreux types de partenaires locaux à gouvernance burkinabée ou béninoise : le
partenaire principal au Burkina est la structure Nubienne du Faso, qui a récemment émergée,
regroupant des représentants des bénéficiaires du programme avec pour vocation à faire la promotion
et conseiller AVN dans son travail. Le partenaire au Bénin est l’ONG Dassari Benefiz, son implication
est détaillée plus bas. AVN s’appuie également sur des partenaires franchisés, qui sont des institutions
publiques ou citoyennes avec un ancrage local et donc une expérience et un réseau forts, et sont donc
nos interlocuteurs privilégiés pour leurs zones d'action et de vulgarisation (ex : Association Via Nebba,
Direction des Eaux et Forêts de la province des Balés, Ass. Tortues voyageuses, Mairie de Houndé, de
Moussodougou). AVN dispose également du soutien de nombreuses collectivités locales burkinabées,
des mairies aux conseils régionaux des zones concernées. AVN dispose également de partenaires
techniques, comme par exemple Entrepreneurs du Monde et le Réseau des Caisses Populaires pour la
R&D sur les modes de financement de l’habitat.
Durée : 4 ans
Date de démarrage : 1 er juillet 2012 Date d’achèvement : 30 juin 2016
1 Le budget intègre les apports des populations locales par une valorisation des contributions des clients des maçons VN. Notons que ces fonds
ne transiteront pas par les comptes d’AVN, mais qu’ils représentent une contribution fondamentale au projet.
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Partie I - Informations de base sur l’organisation
1.1 Informations administratives
Nom de l’association : Association La voûte Nubienne
Statut : association loi 1901
date de création : 18/11/2000
Nom et coordonnées de la personne contact :
Antoine HORELLOU – Directeur du développement
+33 (0)6 98 21 7000
Adresse : 9 rue des Arts
Pays/Ville/Code Postal : 34190 GANGES - FRANCE
Tel : 04 67 81 21 05
e-mail : antoine.horellou@lavoutenubienne.org
site web : www.lavoutenubienne.org
1.2 Informations financières (en USD ou en EUR seulement)
1.2.1 Programmes/projets en cours
AVN ne mène qu’un seul programme au Burkina Faso et au Bénin qui est décrit ici.
AVN mène d’autres projets au Mali et au Sénégal.
1.2.2 Budgets
o lien vers notre page de rapports et bilans financiers NB : nous ne disposons
pas encore de commissaires aux comptes ni de comptes emplois-ressources
o Budget prévisionnel 11-12 =
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Notons ici que ce budget n’intègre pas la valorisation des contributions des populations locales clientes
des maçons VN. Il ne présente que les fonds transitant par les comptes d’AVN.
1.3 Principaux Partenaires financiers actuels (uniquement pour une nouvelle
organisation partenaire)
→ La fondation Ensemble était déjà partenaire pour la Phase 1 du projet
1.4 Principaux Partenaires financiers du projet soumis
Coordonnées des bailleurs, le détail des fonds et des dates sont disponibles dans le tableur
joint.
Fonds Français pour l’Environnement Mondial
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Denis Vasseur
+33 1 53 44 39 50
vasseurd@afd.fr
En cours d’acquisition pour 280 000€, étape Note d’Engagement (99% des dossiers ayant
atteint cette étape sont financés).
Division du Partenariat avec les ONGs de l’AFD
Valérie Huguenin
hugueninv@afd.fr
+33 (0)1.53.44.45.54
Non Acquis. Sollicitation en cours d’étude pour 2012-2016, dépôt début mai, a priori
sollicitation pour au moins 250 000€ pour ces 4 années, mais également pour les années
suivantes.
Banque Mondiale – Development Marketplace 2009
Ergun Eterkin
Innovation Practice
Development Marketplace
World Bank Institute
Phone: +1.202-473-3891
eertekin@worldbank.org
Acquis. Soutient le programme burkinabé jusqu’au 20 janvier 2013 dans un engagement
global de 101 000 us$.
Leur soutien sera donc imputé au projet ci décrit pour le premier semestre d’activités (second
semestre de l’année civile 2012), pour 10 000€
Région ile de France
Jérémie Josso
(+33)1 53 85 72 63
jeremie.josso@iledefrance.fr
Non acquis. Sollicitation en cours d’étude pour 2012-2016, dépôt début juin, a priori
sollicitation pour au moins 60 000€ pour ces 4 années.
Fondation d’entreprise Hermès
Clément Leduc
clement.leduc@hermes.com
01 40 17 46 60
Acquis. Engagement en cours sur 2012 pour 40 000€, dont mobilisation de 30 000€ sur la
deuxième partie de l’année (démarrage du projet). Et engagement moral sur une poursuite du
financement sur les années suivantes, non encore pris en compte dans le budget joint.
Fondation d’entreprise Artelia
Alban Domergue
04.76.33.41.87
Alban.domergue@arteliagroup.com
Acquis. Engagement de 15 000€ en attente de convention, et engagement moral sur poursuite
du financement les années suivantes.
Les autres donateurs privés sont de moins de 20k€, il s’agit d’entreprises, ONGs, et surtout de
particuliers donateurs réguliers au nombre de 300 engagés à environ 10€/mois sur l’ensemble
de notre programme.
Enfin, nous prévoyons de mobiliser des franchisés / clients légitimes du programme, dont
Dassari Benefiz, mais leur contribution prévisionnelle ne dépasse pas 20k€, voir conventions.
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Partie II - Descriptif de l’organisation
2.1 Historique
Février / Avril 1998 :
Thomas Granier, technicien du bâtiment français et Séri Youlou, cultivateur burkinabé
commencent la construction de prototypes de voûtes à la demande de l’association Sini Landa
du PIAMET - Parc International des Arts Modernes et Traditionnels (Boromo) - et de son
fondateur Konaté Bomavé, préoccupés par les problèmes de déforestation et l’absence de
ressources pour la construction de toitures durables et adaptées,
1999
Les conseils d’un architecte M. Rigassi du CRATerre de l'école d'architecture de Grenoble ont
permis de dépasser certaines incertitudes techniques.
La construction de plusieurs bâtiments, réalisés avec une main d’œuvre et des ressources
locales, permet d'affiner les choix techniques.
Janvier / Mai 1999
- construction de 6 voûtes et formation de 3 maçons
2000
La démonstration des qualités, tant économiques que de confort, de ces premières
constructions et l'intérêt évident que cette alternative architecturale représente pour les
populations sahéliennes, autorisent la mise en place d'une stratégie de vulgarisation de la
technique VN.
Le travail de diagnostic et l’analyse critique des différents programmes de construction
expérimentaux, réalisés au cours des vingt dernières années au Burkina Faso permettent, eux
aussi, de retenir la voûte nubienne comme alternative à la toiture tôle.
La constitution de l'association « La Voûte Nubienne » en France apporte au projet les
qualités d'une personne morale et fédère les investissements du bénévolat.
Janvier 2000 / Mai 2000:
- appui à la construction et à la formation dans 4 nouveaux villages
- construction de 7 voûtes et formation de 3 maçons
- demande d’appui technique de la ville de Grenoble afin de construire un prototype urbain
dans un quartier périphérique de Ouagadougou
- publication du rapport annuel
2001
La construction de nouveaux bâtiments à Boromo et dans des villages voisins ainsi que
l'implication des premiers apprentis en formation pose les bases du programme de
vulgarisation.
L'association « La Voûte Nubienne » se tourne vers Acroterre, qui prend connaissance du
projet et le soutien.
janvier 2001 / Mai 2001 :
- construction de 13 voûtes et formation de 2 maçons
- construction d’un premier prototype urbain « maison de la femme » à Tanghin
(quartier de Ouagadougou jumelé avec le quartier Villeneuve à Grenoble)
- publication du rapport annuel
2002
Acroterre appuie la démarche de la Voûte nubienne auprès du Ministère français des Affaires
Etrangères pour l’obtention d'une participation à un cofinancement.
Novembre 2001/Mai 2002
- construction de 13 voûtes et formation de 3 maçons
- mission de monitoring Olivier Scherrer - Acroterre-
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- construction d’un second prototype urbain (bibliothèque) à Gonghin
(quartier de Ouagadougou jumelé avec le quartier Berriat à Grenoble)
- inauguration des 2 réalisations de Ouagadougou en présence des maires de Grenoble, M.
Destot et de Ouagadougou, M. Compaoré
- publication du rapport annuel
2003
L'obtention par Acroterre et l’Association « la Voûte Nubienne » de l'appui du MAE dans le
plan de financement a permis d’engager une réelle phase de dissémination à valeur
expérimentale (formation de maçons, construction de voûtes et information des populations)
sur la première zone de Boromo.
Novembre 2002/Mai 2003
- construction de 15 voûtes et formation de 3 maçons
- mission de monitoring Olivier Scherrer Acroterre
- publication du rapport annuel
2004
La mise en ligne de la première version du site de l'association permet de mesurer
l'importance que prendront les outils de communications dans le programme de vulgarisation
de la technique.
Novembre 2003/Mai 2004
- construction de 32 voûtes et formation de 5 maçons.
- un maçon, formé par le projet, construit un orphelinat (13 voûtes) pour l’ONG française
ADESS à Samandéni, en tant que artisan indépendant
− publication du rapport annuel
Octobre 2004
En partenariat avec la ville de Grenoble, participation au SIAO « Salon International de
l'Artisanat de Ouagadougou » par la construction d’un prototype de 2 voûtes
2004-2005
L'année 2005, par la croissance du nombre de bâtiments construits, et celle des formations
délivrées et du fait de l'importance des contacts, et des marques d'intérêt apportés par les
populations et par les institutionnels, marque un tournant significatif pour le programme.
Celui ci prend le nom de programme « Des toits de terre au Sahel » :
- construction de 42 voûtes et formation de 10 maçons
- construction d'un premier prototype d'église (170 m2 intérieur) (souscription de
paroissiens héraultais)
- travail photographique au Burkina Faso de l’architecte indien Peeyush Sekhsaria
- évaluation du projet par Urs Wyss Ingénieur civil consultant auprès de la Coopération
suisse
- interview dans l’émission « les Cahiers Nomades » RFI et invitation au journal de
RFI, émission qui a permis de drainer quantité de contacts en provenance de l’Afrique
entière
2005-2006
La validité confirmée des outils de vulgarisation et de la pérennité de la technique, les
ressources humaines acquises, et les fortes attentes des populations permettent en
2006 d'ouvrir le programme à de nouvelles zones.
> Les premiers apprentis étrangers (Mali, Togo) rejoignent le programme au Burkina.
> AVN remporte le concours international Ashoka-changemakers for affordable
housing
saison 2006- 2007
- construction de 79 voûtes et formation de 12 maçons
- construction des premiers prototypes de bâtiments à étage
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
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- construction du premier prototype de mosquée
- construction du premier bâtiment hors du Burkina Faso (Mali)
- mise en ligne d'une nouvelle version (SPIP) du site internet permettant un meilleur
travail collaboratif
- constitution de la première équipe locale ABN BF
- premier congrès de maçons de la Voûte Nubienne, organisé à Boromo (Burkina
Faso). Il permet de recenser les maçons et leurs apprentis, de connaître leurs attentes,
de finaliser la saison 2006-2007 et de lancer les bases de la saison suivante.
saison 2007-2008
La décision d’une réflexion stratégique sur le changement d’échelle est prise. L’AVN
recrute un directeur du développement : il s’agit d’Antoine Horellou
> Première mission au Mali afin de détecter des partenaires-relais de la technique
(Intervida, AIADD, Africabougou)
> Première remise aux maçons de mallettes pédagogiques contenant notamment des
outils de sensibilisation, de gestion, de formation
> Partenariat Arquitectos Sin Fronteras
> Première intervention de groupes de femmes de maçons lors des congrès
> Premiers soutiens à des groupements coopératifs de maçons
> AVN primée aux USA au concours international Tech Museum Awards, conférences
aux universités de Santa Clara et Stanford
> AVN remporte le concours Ashoka-Impacts de business plan social
> Premiers chantiers au Sénégal via le partenariat avec l'Institut Mozdahir International
> Fondation Veolia Environnement investit 64 000 €
> Solidarcité investit une bourse de 50 000€ et le parrainage de Alain Viry, pdg de
CFAO
> Nombreux articles de presse
> Recrutement du premier salariés d'AVN, Antoine Horellou, directeur de
développement
=> Résultats cumulés : 115 maçons formés / 550 VN bâties / 5000 bénéficiaires / 150
000€ de salaires locaux générés / 70% de croissance annuelle cumulée
saison 2008-2009
> Lancement officiel de la vulgarisation au Sénégal avec le partenariat Matam-CC Val
de Drôme qui investit plus de 100 000 € sur ce projet spécifique.
> Première mission de sensibilisation à destination des communes Burkinabées
> Participation au SIAO (Salon International de Ouagadougou) : plusieurs milliers de
visiteurs et des expressions d'intérêt de nombreux pays africains
> Premier congrès des maçons maliens de la VN, et 4e-5e congrès des maçons
burkinabés
> Lancement d'une sensibilisation villageoise appuyée sur les zones à densifier
> Lancement d'un projet de Microcrédit pour l'accès au bâti VN en partenariat avec
EdM – rencontre du Pr Yunus, prix Nobel de la paix 2006
> Première organisation d'une exposition et d'un colloque sur l'architecture de terre à
Paris et Montréal
> Envoi de 2 Volontaires de Solidarité Internationale pour épauler AVN-BF et pour
lancer AVN-Mali.
> Investissement de la fondation d'entreprise Hermès à hauteur de 90 000 €
> Nouveaux partenariats de terrain sur le Mali (Arquitectos Sin Fronteras, Terre et
Humanisme) et au Burkina Faso (Entrepreneurs du Monde, CFAO, Arquitectos Sin
Fronteras)
> Fortes retombées media : TF1, FranceÔ, RFO, RFI, FranceInter, LeMonde, LaCroix,
etc.
> AVN lance en 2009 un bilan carbone pour évaluer les compensations permises par
le programme de vulgarisation de la VN. Les partenaires pressentis sont l'Ecole
Polytechnique Féminine de Paris (sous la direction du professeur Amauger), et l'ONG
Pronatura International)
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
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=> résultats globaux escomptés fin 2009 : 200 maçons formés, 900 VN bâties, 9000
bénéficiaires, 360 000 € de salaires locaux générés, 70% de croissance annuelle moyenne.
saison 2009-2010 :
Lancement du premier « DPVP » = méthodologie de Déploiement du Programme de
vulgarisation à partir d’un Village Pilote à Dendjola au Mali
Lancement d’un premier projet de vulgarisation au Sénégal
Poursuite de la vulgarisation au Burkina et préparation du test de la méthodologie
DPVP sur la zone de Boromo
Multiplication du budget annuel par 7 avec un soutien fort de fondations privées
Accueil des premiers maçons nigérien et zambiens en formation à Boromo
Lancement du bilan carbone pour évaluer les compensations permises par le
programme de vulgarisation de la VN. Le partenaire est ERM => 1VN=2 tonnes de
CO2 économisées
Les activités d’AVN sont distinguées par les World Habitat Awards, le concours
« Development Marketplace » de la Banque Mondiale et l’Aga Khan Architecture
Award
tenue des congrès annuels au Burkina Faso
Saison 2010-2011
Développement de la vulgarisation au Sénégal
forte croissance du nombre voutes et nombre de maçons formés au Mali
retours très positifs sur la methodologie DPVP sur 35 villages pilotes au Burkina, Mali
et Sénégal
ouverture de chantiers-test en Zambie, Rwanda et Madagascar pour étude en vue d’un
déploiement futur
Fort développement du marché autonome (plus de 37% des chantiers sont trouvés par
les maçons)
Le reciblage vers le cœur de cible : zone rurale et population peu aisée entamé en
2008 a porté ses fruits : 80% des clients vivent en zone rurale contre 59% il y a 2 ans.
14 cadres locaux ont été formés afin de constituer les prochaines équipes de
développement de la voûte nubienne.
Tenue des congrès annuels au Burkina Faso
Saison 2011-2012 (en cours)
Développement de la vulgarisation au Sénégal avec nouveaux partenaires financiers
(Eiffage fondation et entreprise notamment)
A mi saison, croissance moyenne du nombre voutes et nombre de maçons formés au
Mali, en cause notamment la situation géographique. Demi-teinte également au
Burkina Faso, à cause notamment d’un mix de mauvaises récoltes, de pluies fortes
inattendues, de la poussée de l’orpaillage limitant dans certaines zones les volontés de
formation.
retours très positifs sur la methodologie DPVP sur 45 villages pilotes au Burkina, Mali
et Sénégal.
pause des chantiers-test en Zambie, Rwanda et Madagascar. Formation d’un cadre
anglophone à partir de mai 2012 pour afrique anglophone.
Tenue des congrès annuels au Burkina Faso, attente du dernier congrès pour récolte
résultats et diffusion (été 2012)
AVN remporte le SEED AWARDS (prix du PNUD, PNUE et UICN), reconnu meilleur
entrepreneur social de l’année de la fondation Schwab (remise des prix en mai 2012),
finaliste du Buckminster Fuller Challenge.
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
12

2.2 Vision/mission, stratégie, principes d’actions, groupes cibles 2
La mission d'AVN est de permettre, au plus vite et pour le plus grand nombre de bénéficiaires,
l’accès à une architecture adaptée et pérenne. L’hypothèse de réussite du programme AVN
est la suivante : seule une technique constructive adaptée et validée, maitrisée par des
entrepreneurs de métier, au sein de marchés amorcés par des vulgarisateurs, donne, par
filière courte et pour le plus grand nombre de bénéficiaires, un accès rapide et durable à une
architecture localement reconnue.
À ce jour, AVN a permis l’édification de plus de 1.300 VN pour un prix moyen équivalent à 500 €/
VN, soit plus de 10 km linéaires de bâtiments réalisés par plus de 200 maçons, pour 10.000
bénéficiaires. AVN a établi une série d’indicateurs de performance environnementale, économique
et sociale, réunis dans un tableau de bord. Sur dix ans, le taux de croissance annuelle moyen du
marché de la Voûte Nubienne est supérieur à 30% ; les économies de gaz à effet de serre (GES)
sont de plus de 2 600 tonnes eq.CO23 et les économies locales sont estimées à plus de
750.000 €. AVN a réalisé diverses expériences pilotes au Burkina Faso, Mali, Sénégal, et prépare
l’ouverture du programme au Bénin et en Afrique australe (Zambie, Madagascar, Rwanda). En
comparaison des 5 à 7 ans de durée de vie des toits en tôles, les constructions en voûte
nubienne réalisées depuis 10 ans ne supposent que de légers travaux d’entretien des enduits.
Des voûtes nubiennes et des cités en terre plus que centenaires sont couramment citées dans
la littérature au chapitre des architectures traditionnelles.
AVN ambitionne désormais le déploiement de son programme à grande échelle. L’objectif à
long terme d’AVN est d’amorcer d’ici 2020 un marché pour la VN sur le sous continent africain
et l’ensemble des pays de la zone sahélienne, pour permettre aux populations qui y vivent
d’avoir une meilleure qualité de vie, d’amorcer un cercle vertueux porteur de développement
économique, tout en préservant leur environnement et leur culture. Le programme est
particulièrement destiné aux personnes vivant en zone rurale et semi-rurales, qui constituent
70% de la population du sahel.
AVN a franchi avec succès les deux premiers paliers de projet de développement au terme de
ses dix premières années d’existence en faisant largement appel à un programme
d’investisseurs sociaux. Le défi d’AVN est maintenant de passer de 1.000 à 50.000 VN à
l’horizon 2020, soit de 10.000 à 500.000 bénéficiaires, pour alléger l’empreinte carbone de la
construction et amorcer une économie vertueuse dans l’atténuation du changement du climat.
Le développement du marché qui résultera de la massification des constructions en VN
inscrira les coûts de la construction dans un modèle économique cohérent qui ouvre
largement l’accès de ces populations à un habitat sain et au micro développement
économique à l’échelle villageoise.
AVN en 2011 La vision d’AVN à l’horizon 2020
2 équipes régionales (1 au Burkina, 1 au Mali)
10.000 bénéficiaires
1.300 VN bâties
200 maçons actifs
500.000 € d’impact économique local généré
par 44 bénévoles et salariées
36% de croissance annuelle sur le nombre de
mètres linéaires bâtis
325.000 € de budget annuel
10 équipes réparties sur les 10 pays sahéliens
500.000 bénéficiaires
50.000 VN bâties
5.000 maçons actifs
25.000.000 € injectés dans l’économie locale
40% de croissance endogène du nombre de
m linéaires bâtis
Autonomie maximale de gestion du
programme par les filiales, budget annuel
d’environ 700 k€
2
IMPORTANT : un nouveau site web a été realise, il décrit de manière simple et claire l’ensemble de notre vision, mission, objectif, stratégie,
groupes cibles, etc : http://new.lavoutenubienne.org
3
Etude ERM, 2011 ; Urs Wyss Rapport d’évaluation auprès du MAE du projet de dissémination des techniques constructives sans bois,
2005
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13

Groupe-cible :
Le groupe cible d’AVN est composé des populations rurales vivant dans une situation de
pauvreté, soient 80% de la population sahélienne
Les bénéficiaires directs du projet sont les populations rurales démunies, négligées et/ou
n'ayant pas été atteintes par les programmes visant à améliorer les conditions d’habitat au
Burkina Faso. Plus de 70% d’entre elles vivent dans des conditions d’habitat indécentes
(d’après UN-Habitat – World Resources institute 2006), et plus de 75% vivent en dessous du
seuil de pauvreté (2$/jour). Le Burkina Faso est à la 173e place de l’Indice de
Développement Humain sur 177 pays référencés en 2006 (derniers relevés). Les
populations ciblées sont les plus vulnérables face à la problématique de l’habitat sahélien
précédemment décrite. Grâce à ce projet, plusieurs milliers d’entre-elles bénéficieront
directement de métiers pérennes et adaptés à leur situations, ainsi que d’un accès pérenne
à une architecture de qualité, en particulier pour leur logement.
les maçons formés à la technique de la voûte nubienne et capables désormais de
monnayer leur savoir faire. Ce sont eux les éléments clés qui conçoivent les bâtiments,
animent et gèrent leurs propres chantiers, réalisent le développement par la formation
d’autres maçons. Ils rapportent ces résultats à la structure nationale qui assure pour
l’instant le suivi et l’évaluation du projet jusqu’à ce que le nombre de maçons formés
leur permette de s’organiser éventuellement entre eux.
Les apprentis qui, tout en percevant un salaire de manœuvre, se forment à la
technique, se préparant ainsi à prendre leur place dans le marché.
Les manœuvres qui perçoivent leurs salaires et approchent le « métier »
Les acteurs / activités connexes (fabrication des briques, extraction des pierres,
transport - eau, terre, pierres, entreprises de finition).
Les familles qui ont construit leur logement privé et/ou des bâtiments servant leurs
activités (agricoles, hôtelleries) en utilisant cette technique et ce, dans une économie
de proximité dans laquelle le travail non qualifié occupe une place prépondérante et ou
la disparition du numéraire est considérablement minimisée. De plus, elles profitent de
ce nouvel outil de création de richesses car il crée des emplois (des maçons et
d’autres corps de métiers), coûte peu et permet ainsi d’assurer plus de sécurité, de
confort, de santé.
les organisations citoyennes, les milieux associatif et institutionnel. Elles trouvent
dans notre programme un appui fondamental à leurs activités (besoins en
construction). Dans une relation de partenariat, elles peuvent s’approprier notre
technique et en faire bénéficier leurs cibles. Cela nous permet de déléguer une part
substantielle des taches de l’essaimage du programme tout en le contrôlant.
2.3 Organisation interne
Ressources humaines (nombre de salariés, bénévoles, stagiaires, répartition entre le siège et
l’étranger, nombre d’expatriés). Si disponible, organigramme siège et/ou pays d’intervention
en annexe
Equipe au Burkina-Faso :
Séri Youlou, Directeur AVN-BF, salarié BF
Francis Tienné, secrétaire AVN-BF, salarié BF
Boubakar Ouilly, assistant AVN-BF, salarié BF
Mathieu Koidima, chargé Admin/fin, salarié BF
Joel Ouedraogo, directeur régional Koubri, salarié BF
Adjara Yoin, directrice Prod BF, salariée BF
Tatiana Tuina, chargée de développement, salariée BF
Léonard Durka, chargé de mission détaché à AVN-BF, Volontaire Solidarité
Internationale
Emmanuelle Schatz, appui MSA AVN-BF, VSI
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Bruno Jarno, chargé de mission études d'impact, indépendant
Equipe au Mali :
Ismaïla Diallo - Assistant de Direction, salarié Mali
Francis Tiéné - Responsable Terrain, salarié Mali
Souleymane Koné – Vulgarisateur,salarié Mali
Mathieu Hardy, Coordinateur, indépendant
Equipe en France & en missions ponctuelles sur le terrain :
Thomas Granier, Directeur Général AVN-France, CDI
Antoine Horellou, directeur du développement AVN-France, CDI
Tatiana Espana, Assistante de direction, CDI
Céline Robert, Assistante de direction, CDI
JM Crombez, Trésorier, Bénévole
Baptiste Cammareri, chargé de mission développement, Indépendant
Ludovic Donnadieu, comptable, indépendant
Uriel Longuet et David Sillou, informaticiens, indépendants
Organigramme de fonctionnement :
Conseil d'administration :
Tony Kaye (président), David Silou (Vice-Président), Jean-Marie Crombez (Trésorier), Jean-
Francois Naud (Secrétaire), Régis Poudevigne, Thomas Granier, Gérard Herrero, Gérard
Douchet, et Annelies Hollewand.
Nombre de salariés : 15
Nombre d’adhérents : 44
Nombre de bénévoles actifs : 22
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2.4 Le cas échéant, rappeler l’historique de votre collaboration avec la Fondation
Ensemble et les résultats atteints au travers des autres programmes ou microprogrammes
financés par la fondation
AVN a collaboré avec la Fondation Ensemble sur 2 saison, 09-10 et 10-11 pour la première
phase du projet ici présenté, centré alors uniquement sur la Région-Pilote de Boromo (Centre-
Ouest et Ouest Burkina Faso). L’objectif était notamment de lancer les premiers tests de la
méthode Amorce dans une perspective de constituer les éléments-pilotes favorables à une
future duplication.
→ voir rapport final Ensemble 2011 ci-joint et p 27 à 32
2.5 Indiquer synthétiquement les autres programmes qui ont été menés par votre
organisation dans le pays d’intervention et les principaux résultats atteints
Le seul programme mené par AVN est celui-ci, financé par Ensemble depuis 2009, avec les
résultats contenus en détails dans le tableau de Bord Impacts ci-joint.
→ pour plus d’information, voir également rapport final Ensemble 2011 ci-joint et p 27 à 32
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Partie III – Le projet
3.1 Titre
LUTTE CONTRE LA PAUVRETE RURALE PAR L’ACCES A UN HABITAT
ECOLOGIQUEMENT ET ECONOMIQUEMENT ADAPTE / 2012-2016
3.2 Objectif général / Objectifs spécifiques
La finalité général du projet est de contribuer à la mise en œuvre des orientations nationales des pays
sahéliens visant à garantir l’accès pérenne des populations rurales locales à un habitat durable,
adapté et écologique, à très faible empreinte carbone en agissant à la fois sur des mesures
d’adaptation et d’atténuation du changement climatique.
L’objectif spécifique du projet présenté ici est d’initier, entre 2012 et 2016, une stratégie de
changement d'échelle du programme de vulgarisation des voûtes nubiennes, technique de
construction de toitures adaptées aux contextes sahéliens, à travers notamment la
densification du marché sur la Région-Pilote de Boromo, et des premiers tests de réplication
dans au moins 3 régions burkinabées et 1 région béninoise.
Objectif quantitatif sur la période 2012-2014: 30% de croissance annuelle moyen du marché
VN dont 50% du marché composé par le marché « semi autonome », 130 maçons classe 4
formés, 1 800 VN bâties, 15 000 bénéficiaires, 3 600 tonnes de CO2, 1 000 000 € de
retombées économiques locales directes.
3.3 Date de démarrage, durée
3.3.1 Sous financement de la Fondation Ensemble (demande)
1 er juillet 2012 – 30 juin 2016
3.3.2 Global (le cas échéant)
Ce projet s’intègre dans un programme plus global initié au tout début en 1998 par les
premiers tests techniques de la Voûte Nubienne au Burkina Faso. Formellement, le
programme d’expansion tel que décrit ici remonte au premier financement de la fondation
Ensemble, correspondant à une première phase de 2 années, démarrée le 1 er septembre
2009 et achevée le 30 septembre 2011. Stratégiquement, AVN lance un nouveau projet de 4
années, qui débutera le 1 er juillet 2012 pour s’achever le 30 juin 2016, concernant l’ensemble
des pays-cibles d’AVN dont surtout le Burkina-Faso, le Mali et le Sénégal (mais avec
recherche d’ouverture de nouveaux pays dont le Bénin), avec un co-financement important du
Fonds Français pour l’Environnement Mondial.
Il est proposé à la Fondation Ensemble de s’engager comme co-financeur de ce nouveau
projet de 4 années.
3.4 Localisation/Population
3.4.1 Carte détaillée de la zone
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
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Figure 1 : Les 2 principales Régions de déploiement du programme d’AVN au Burkina Faso,
juin 2011
Commentaire : Au Burkina-Faso, sur la région de Boromo, l’Amorce Régionale de Boromo est
pilotée par une équipe AVN gérant une douzaine d’Amorces Zonales qui comptent chacune 2
à 5 Amorces Villageoises.
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Figure 2 : les Villages-pilotes principaux au Burkina Faso juin 2011.
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19

Figures 3 et 4 = Bénin : La région de l’Atakora, nord ouest Bénin.
3.4.2 Liste des villages/quartiers ciblés par l’intervention
Burkina : Principalement les Régions Centre-Ouest, Boucle Mouhoun, Hauts Bassins,
Cascades, Sud Ouest, Plateau Central, Centre Sud, Centre-Nord.
En particulier : - Province des Balés – villages exemplaires de Lasso, Bonghin et autres
villages ; Province du Houet – villages exemplaires de la zone de Karangasso-Vigue, et
autres villages ; Autres villages, aux alentours de Boromo, des provinces du Mouhoun,
Bougouriba, Boulkiembe, Sissili, Sangué, Nord Komoé, Nord Poni, Sud Kossi. Et aux
alentours de Koubri, Yako et Dédougou.
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20

Bénin : Principalement la région de l’Atakora à partir de Nagassega, arrondissement de la ville
de Dassari.
3.4.3 Description détaillée de la population bénéficiant directement et indirectement des
actions envisagées
L’ensemble de la population sahélienne, à commencer par les groupes populaires ruraux
constituant 80% de celle-ci, profitera indirectement du programme et de ses impacts macroéconomique
à l’échelle sahélienne d’ici 2020.
Cette population est évaluée entre 1 et 1,5 millions de personnes, un des indicateurs étant
que 5% d’entre elle (soient entre 50 et 75 000) soient directement bénéficiaires (utilisateurs
et/ou producteurs de VN).
Ces groupes ciblés ont été détaillés dans la partie 2.
3.5 Contextualisation et analyse des besoins
3.5.1 Contexte économique, environnemental, social, de la zone d’intervention prévue
Contexte général :
L’habitat actuel de l’Afrique sahélienne en zone rurale est largement inadapté, ainsi, plusieurs
problématiques sont identifiées comme suit :
Un besoin social prioritaire
L’habitat est précaire pour une majorité de la population des pays d’Afrique sahélienne.
D’après l’ONU et le World Resources Institute 4 plus de 50% de la population sahélienne (100
millions d’habitants) n’a pas accès à un habitat décent.
Comme l’explique Dipal Chandra Barua, ex-directeur de la Grameen Bank : « Le logement est
l’un des besoins les plus basiques de tout individu pour qu’il puisse organiser sa vie, préparer
son avenir, stabiliser ses idées. Contrairement à ce que l’on pense, le logement n’est pas,
pour les plus pauvres d’entre-nous, un article de consommation comme un autre : c’est un
investissement vital pour leur santé, permettant une augmentation de leur capacité productive
et du bien-être de leur famille ». Une enquête menée par l'African Population and Health
Research Center en 2002 montre d'ailleurs que « (...) les habitants pauvres en Afrique
expriment leurs besoins les plus importants dans l'ordre de priorité suivant : (i) absence de
travail, (ii) précarité de l'habitat, et (iii) accès à l'eau ».
Dégradation de l'habitat
Traditionnellement, l’ensemble des populations sahéliennes construisaient leurs bâtiments
entièrement à base de matériaux dits « locaux » c’est à dire produits dans le pays, disponibles
souvent dans la nature par simples prélèvements gratuits (la terre, l’eau, la paille, le bois,
adjuvants végétaux et animaux). Pour ce faire, ils recourraient à l’auto-construction, à
l’échange, le troc, l’entraide villageoise. Les murs étaient réalisés en terre, et les toitures à
base de poutres de bois rouge, recouvertes de terre.
Aujourd’hui, si les murs des bâtiments sont le plus souvent encore réalisés en banco
(terre+eau+éventuels adjuvants végétaux ou animaux), la plupart des toitures sont désormais
faites de tôles importées du fait (i) de la disparition de l’accès au bois lié à la hausse
démographique (pression forte sur les ressources), (ii) des protections formelles des
ressources ligneuses restantes par les autorités locales, et (iii) de la désertification naturelle.
Conséquences négatives sur l’environnement
Le type d’habitat actuel a ainsi une lourde empreinte écologique locale en faisant disparaître
les ressources ligneuses (bois, perche) et une lourde empreinte écologique globale en
entretenant la dépendance du marché vis-à-vis des importations de bois et de tôles. En effet, il
4 Rapport Annuel UN-Habitat 2006 ; World Resources Institute Annual Report 2007, The Housing Market
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écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
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faut 4 à 5 arbres par maison pour les charpentes 5 en bois. Mais la forte régression du couvert
forestier limite l’approvisionnement local en bois de construction et de charpente en qualité et
quantité satisfaisantes. Des bois sont ainsi importés mais sont peu durables et peu résistants
aux termites. En remplacement du bois, la population n’a d’autre choix que la tôle. Il faut 18
feuilles de tôles en moyenne par habitation pour réaliser la couverture. Elles sont toutes
importées. La production et le transport de ces tôles augmentent l’empreinte carbone et
renforcent les émissions de CO2, donc le changement climatique global.
D’après McKinsey, c’est dans le secteur constructif qu’un allègement de l’empreinte
écologique dispose du plus fort taux de retour sur investissement en Afrique où le taux de
croissance annuelle de la demande en matériaux de construction atteint 8%.
Conséquences négatives sur l’économie
Ces toitures en tôle sont de qualités médiocres et coûteuses. Les toits de tôles sont
inconfortables (absence d’isolation thermique et acoustique du bâtiment, perte des usages du
toit-terrasse), dangereux (mauvaise résistance aux vents et pluies) et non durables (taux de
remplacement des bois entre 2 et 4 ans, et des tôles entre 5 et 7 ans). Enfin, l’achat de ces
matériaux d’importation est incohérent avec des économies locales majoritairement
informelles, et se fait aux dépens des budgets d’alimentation, de santé et d’éducation. Il
dessert donc un développement local durable.
La tendance du secteur de la construction en Afrique sahélienne est à l’augmentation des
habitations de basse qualité, à base de toitures de tôle, de murs terre, et en moindre de
mesure de murs en ciment. D’après une étude de McKinsey, le taux de croissance annuelle
de la demande en matériaux de construction atteint 8% en Afrique. Ces matériaux importés
(tôle et ciment) sont de plus en plus chers (liés à l’augmentation des matières premières et
des transports), or les prix peuvent difficilement augmenter et c’est donc la qualité qui diminue.
Malgré ce contexte, aucun programme ambitieux, public ou privé, n’a été mis en œuvre pour
renverser cette problématique.
Préciser en particulier pourquoi le choix de cette zone géographique par rapport à d’autres
zones/environnements similaires dans le pays
Au Burkina, la région dite « de Boromo » couvre l’ensemble du sud-ouest du pays, elle est la
zone ancestrale du programme où les premières actions ont débutées en 1998. La densifier
est impératif pour assurer l’amorçage du marché de la VN au plus vite, en particulier car c’est
dans cette région que commencent à émerger les premiers villages « autonomes » où les
populations ont un accès pérenne à un habitat décent grâce aux actions d’AVN, et où AVN
n’intervient donc plus.
Le choix de porter nos actions prioritairement sur cette région-pilote est donc pertinent.
Les résultats détaillés de nos actions passées sur cette région sont disponibles dans le
rapport final d’évaluation du financement Ensemble précédent, ainsi que dans nos divers
rapports joints. En outre, au sein de cette région a émergé ce qu’AVN a appelé au départ un
« bureau-relais local » à Dédougou, qui avait vocation à n’être qu’un pied à terre pour les
vulgarisateurs de Boromo en mission vers l’est de la zone, et qui va finalement devenir un
véritable bureau régional couvrant la partie la plus Ouest de la région de Boromo.
Au Burkina, la région centre-sud dite « de Koubri », a été la première réplication régionale
d’équipe AVN. Lancée début 2012, Le choix du village de Koubri a été pris suite à la rencontre
et au recrutement courant 2011 de Joel Ouedraogo, nouveau vulgarisateur « hors norme »
qui, provenant de ce village éloigné de Boromo, est parvenu à mobiliser un nombre
impressionnant de clients (une vingtaine) dès 2011. Joel est une ressource importante sur qui
AVN peut et doit compter. L’ouverture de la seconde région de vulgarisation de la VN au
Burkina à partir de son village semblait donc idéale.
Voici les objectifs spécifiques de la région de Koubri pour la saison 11-12 (en cours):
5 Rapport d’évaluation auprès du MAE du projet de dissémination des techniques constructives sans bois, Urs Wyss, 2005
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écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
22

AVN envisage également l’ouverture de nouveaux bureaux pour le centre-nord, vers Yako, où
nous travaillons depuis plusieurs années avec une organisation locale partenaire, la Tortue
Voyageuse, générant de nombreuses constructions et formations. A horizon 2014-2016, il est
également possible que s’ouvre des bureaux régionaux dans le sud-ouest (vers
Moussodougou où les relations avec le Maire sont très avancées et où se trouve de plus en
plus de maçons et de bâtiments), et vers Fada N’Gourna entre Koubri et le Nord Bénin.
Concernant le Bénin, l’ouverture d’une équipe régionale AVN est envisagée depuis 2011 dans
le Nord du pays, où le climat est adapté et plusieurs missions ont été réalisées pour en valider
l’intérêt.
Notons qu’une des conditions principales pour le déploiement du programme dans un
nouveau pays, est d’assurer que les vulgarisateurs qui vont le mener seront formés. Et pour
les former, il est nécessaire de les faire travailler sur le programme le plus avancer, c’est à
dire au Burkina Faso, notamment sur la région de Boromo. C’est pourquoi l’appui de la
fondation Ensemble sur le Burkina Faso est un moyen tout à fait direct de renverser la
problématique de l’habitat au nord du Bénin.
En 11-12, AVN a conclu un partenariat avec une ONG Germano-béninoise, Dassari Benefiz,
pour débuter les premiers tests techniques et favoriser l’émergence d’un marché local. Une
convention précise à été rédigée et ce point est détaillé plus bas. D’ores et déjà, ce
programme a permis courant 2011-2012 la formation d’un cadre vulgarisateur béninois et la
réalisation de 2 VN par Dassari-Benefiz comme “témoin” à Nagassega, et d’1VN de 8 ml à
Batia, village situé à 70 km de Natitingou. (Nord du Benin).
Le cadre franchisé s’appelle François Yergo, joignable au 00229 97 00 60 39
Le responsable de l’ONG Dassari-Benefiz est M. Tagali, qui travaille notamment avec
ingenieren Ohne Grenzen. Il est joignable au 0049 (0) 170 38 83 918. Il rentre du Bénin mimai,
et les perspectives de développement seront donc affinées à son retour. Des
rapprochements avec la coopération Allemande sont également en cours, qui permettraient de
revoir nos ambitions communes à la hausse sur le nord du pays.
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
23

Des études de marché spécifiques ont-elles été effectuées (ou sont-elles prévues) dans
les nouvelles zones d'intervention prévues ?
La méthode Amorce développée entre 2009 et 2011 avec le soutien de la fondation Ensemble
intègre très clairement des études de marché en début d'intervention 6 .
En effet, c'est lors du repérage et de la sélection de la "personne-clé" que les vulgarisateurs
d'AVN récoltent les informations sur les nouvelles zones d'intervention et décident de l'intérêt,
ou non, de s'y lancer.
D’un point de vue général, après une douzaine d’années d’expérience en Afrique sahélienne,
nous savons que la demande potentielle est forte pour la solution technique VN, quelle que
soit la zone choisie, dans la limite de l’adaptabilité de la technique (zone
sahélienne/subsahélienne). Mais il s’agit véritablement de trouver les leviers pour lier cette
demande à une prise de décision effective de construction, et surtout d’avoir l’offre adaptée en
face pour répondre à la demande.
C’est pourquoi, pour de nouveaux territoires, nous nous basons toujours sur des personnesclés
(qu’on peut aussi appeler « partenaire local »), qui connaissent particulièrement bien
l’environnement social et économique. Avec cette personne-clé, nous rencontrons des clients
potentiels, mais aussi les autorités locales et les acteurs économiques qui pourraient intégrer
le programme, en particulier les maçons locaux. Nous remarquons ainsi que les territoires où
AVN est implantée sont systématiquement liés à des femmes ou des hommes
particulièrement impliqués, que ce soit sur les nouvelles régions, mais surtout à l’intérieur de
ces régions sur les zones et les villages/quartiers : un postulat d’AVN est que la vulgarisation
de la VN à grande échelle ne se fera pas de l’extérieur, mais de l’intérieur des villages, à
travers des personnes-clés qui vont ouvrir les « portes » du marché.
Pour Koubri, nous avons d’abord testé le marché par Joel Ouedraogo qui a, sur une première
année (saison 10-11), récolté des demandes d’une trentaine de clients potentiels sur cette
zone villageoise (ce premier groupe de client est appelé la « porte »). Outre cette étude de
terrain auprès des bénéficiaires finaux, clientèle dite de « type 1 = cultivateurs », les diverses
autorités locales, notamment politiques, ont été rencontrée et ont confirmé l’intérêt général du
déploiement du marché de la VN dans leur territoire, et se positionnent comme partenaires
techniques importants, proposant de mettre à notre disposition des terrains si nécessaire.
Egalement, sur le Bénin, la formation d’un premier cadre de l’ONG-partenaire Dassari Benefiz
a permis d’effectuer des premières missions courant 11-12, dont les résultats précis sont
attendus courant mai 12 et un bilan général sera effectué au congrès de fin de saison de
Boromo en juin 12. Mais notons que, d’ores et déjà, c’est une ONG locale, représentant des
habitants de Dassari, connaisseuse de son milieu, qui a fait la demande et investi
financièrement pour la formation d’un de ses cadres à la méthode de sensibilisation. De telles
ONGs se présentent de plus en plus nombreuses à AVN.
Concernant la dissémination du programme, un autre postulat d’AVN est qu’il ne faut pas
attendre d’avoir amorcé le marché de la VN sur une ou deux régions-pilotes pour initier des
premières constructions sur d’autres territoires. En effet, la décision de faire construire une
maison avec une technique inconnue nécessite du temps, et il faut, dès que possible, lancer le
« marathon des escargots » sous forme de milliers de petits points de marché, quand bien
même le suivi de ces points est très léger. Il existe des zones dans lesquelles les habitants
vont se saisir plus rapidement de la technique que dans d’autres. Permettre la construction de
quelques VN dans ces zones est indispensable pour en valider l’intérêt et faire sans doute
émerger des modes de vulgarisation que nous ne connaissons pas encore.
6 Voir à ce propos le rapport final du projet ci-joint, et le rapport général d’activités 2010-2011 d’AVN
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3.5.2 Situation spécifique des femmes
Que ce soit au Benin, au Tchad, au Mali, au Burkina Faso ou ailleurs au Sahel, la situation
des femmes est globalement la même :
> Elles représentent plus de la moitié de la population totale.
> Elles vivent en majorité en milieu rural.
> En plus des tâches domestiques qu'elles effectuent (puisage de l'eau, ramassage du bois,
préparation des repas, rôle de mère) les femmes prennent part à toutes les activités socioéconomiques
(agriculture, élevage, artisanat, petit commerce, etc.); elles y consacrent 16 à 18
heures par jour sur les 24 heures que comptent la journée.
> Il existe une sous-représentation des femmes dans les instances de décision.
> Elles font face à de nombreuses difficultés d'ordre:
- Sanitaire : peu de sage-femmes, accès difficile aux formations sanitaires, indice de fécondité
moyenne élevé (6), taux de mortalité maternelle approchant les 7 %; espérance de vie faible
- Economique : les femmes évoluent dans le secteur informel ce qui n'est pas sans contraintes
car elle éprouvent de nombreuses difficultés relatives à l'obtention du crédit.
Le taux de couverture hydrolique est estimé à 40 %. Etant le maillon principal de
l'approvisionnement en eau, la femme sahélienne ressent beaucoup cette insuffisance qui a
des conséquences sur son emploi de temps et sa santé.
- Socio-culturel : Les statuts sociaux défavorables et certaines pratiques culturelles
maintiennent la femme dans un état de soumission.
- Educationnel = un fort taux d'analphabétisme des femmes globalement en Afrique (61 % des
femmes sont analphabètes contre 45 % des hommes). Un faible taux de scolarisation avec
une disparité entre le milieu rural et le milieu urbain. Le milieu rural qui représente 85% de la
population totale ne compte que 15 % de taux de scolarisation
3.5.3 Besoins exprimés par la population ciblée
La population burkinabée et nord-béninoise exprime de nombreux besoins, nous avons choisi
de présenter ceux auxquels le programme « pour des toits de terre au Sahel » apporte ou
apportera une réponse :
Sociaux
Mauvaises conditions de santé => habitat VN salubre, dispensaires
Forts taux de dépendance sociale => habitat VN abordable adapté au plus grand
nombre
Faible scolarisation => possibilité de construction de bâtiment scolaire à faible coût
Fort coût Solutions VNBA (mix béton) adaptées pour construction de vastes bâtiments
Faible éducation de base et de formation professionnelle => Simplicité maximale du
processus de construction VN et de formation (1 paysan est formé en 3 chantiers en
moyenne)
Forte sonorité des bâtiments existants => isolation phonique VN
Difficulté d’accès à l’information => actions de sensibilisation, centres de ressources
Citoyens en demande d’implication => responsabilisation des ONGs locales
Difficulté d’accès à la propriété => solutions de micro-crédit pour accès à la propriété
Pas d’accès à l’hôtellerie ou à la location (uniquement nattes gratuites ou chambres
très chères) => solutions intermédiaires d’hôtellerie et de location/vente
Perte des usages traditionnels des crépis et toits-terrasse
Economiques
Forts taux de chômage et exode => Emploi local, formation
Prépondérance de l’économie informelle => Solution VN adaptée aux échanges nonmonétaires
Faible tissu économique de base => démultiplication de micro-entreprises locales
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Coût élevé du terrain en zone urbaine et de la dalle pour étage => possibilité de
construire en étage
Manque de devises => Substitution aux importations (tôle, ciment) + 95% du coût du
gros œuvre=main d’œuvre
Faiblesse de conservation/stockage des récoltes et de bâtiments d’élevages adaptés
=> solution VN thermique et abordable
Environnementaux
Fortes variations thermiques => isolation thermique
Importante déforestation humaine => constructions sans bois
Changement climatique => limitation des émissions de GES par rapport aux autres
modes constructifs (tôle, bois, ciment, etc)
3.6 Intervention antérieure
Comme évoqué dans le point précédent, ce projet fait suite à une première phase initiée grâce
à la fondation Ensemble entre 2009 et 2011 7 .
En synthèse, voici les éléments importants :
Tableau résultats/objectifs 2009-2011 :
Tableau de bord des résultats au Burkina saison 10-11 :
7 Voir rapport 11-11-30_ACN-Ensemble-Rapport_Final-Interne
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Cartographie du projet Burkina fin 2011 :
Synthèse sur l’objectif de modélisation des activités
Un des principaux objectifs qualitatifs du projet 2009-2011 était de débuter la modélisation des
activités productives, marketing et de gestion du programme Régional d’AVN sur Boromo : il
s’agissait de concevoir l’ensemble des outils, procédures et de définir les ressources
(humaines, technique et financières) permettant de mener ces activités sur un échelon
régional.
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27

Le but étant de tendre vers l’« autonomie tangible du staff AVN quant à ses capacités à mener
les activités sans l’intervention du VSI ».
Deux ans après son lancement, la méthode de déploiement de la Voûte Nubienne sur une
Région Pilote a été testée, affinée, et sa modélisation se poursuit.
Comme convenu dans le projet initial présenté à la Fondation Ensemble, ces deux premières
années ne constituaient qu’une première phase, qui - bien qu’insuffisante pour valider la
méthode - a tout de même permis de construire quasiment de très nombreux outils et
procédures qui la composent, de la production à la gestion des RH, en passant par
l’administratif&Financier et le Marketing.
Modélisation de la Production (vulgarisation)
Il s’agit du travail le plus important de ce projet. Au terme des deux années de ce projet, les
rôles et outils des diverses parties prenantes de la production ont été analysés : les maçons-
DPVP et des personnes clés, l’efficience de l'équipe AVN, la gestion des villages, zones et
région, le ciblage des acteurs terrain.
L’ensemble de la révision méthodique est disponible ci-joint dans le document homonyme
« Révision méthodique DPVP 8 ».
Le point principal de cette révision méthodique est en particulier celui des étapes franchies par
un DPVP pour évaluer son évolution et préparer le retrait.
Au départ, nous comptabilisions et comparions les DPVPs par le nombre d'années franchies
par eux depuis leur ouverture (4 en prévision). Or le test sur les 2 premières années nous a
montré que le rapport croissance/temps n'était pas vérifiable (en exemple : les DPVP en
année 2 pour la saison 2010-11 ont obtenus moins de constructions que les DPVP validées
au cours de la saison).
Nous avons donc remis en question cette ponctuation « par années ». Après réflexion enrichie
de tous les membres production terrain de l'association (team local BF, ML, direction générale
et cadres franchisés), la décision a été de considérer les DPVP selon des étapes et non plus
des années. Le critère de ces passages d'étapes sera validé en fonction de la croissance de
production des DPVP, dont les seuils ont été revus à la baisse : on recherche avant tout une
croissance pérenne, et pas nécessairement une croissance trop rapide.
Ceci n’est qu’un point, l’un des plus importants de la révision méthodique élaborée en fin de
projet.
Décrire ici l’ensemble des points de méthodologie serait trop long, c’est pourquoi nous
proposons plus de détails dans le rapport « Révision méthodique DPVP» ci-joint, ainsi que
dans l’ensemble des documents annexes à cette révision méthodique, comprenant les outils
et procédures composant cette « modélisation de la production d’AVN ».
Ce document de révision n’est pas, en soit, une méthodologie complète, mais elle est une
base de travail qui permet, avec les documents qui y sont annexés, de poser les bases d’un
guide méthodique complet à réaliser dans les années qui viennent.
Outre la méthode « DPVP », les rôles d'AVN-BF (équipe régionale de Boromo) ont
considérablement évolués depuis le début du projet, et leur description/modélisation s’est ainsi
également affinée.
Ainsi, comme expliqué dans le détail des activités plus avant, en plus de sa fonction de mise
en place du déploiement régional suivant la méthode « DPVP », le team AVN-BF se trouve
désormais en charge de plusieurs autres activités, qu’ AVN-Fr a pour rôle d’aider à mettre en
œuvre.
Il s’agit de :
- la Formation (de nouveaux vulgarisateurs) + appui à l’émergence d’autres antennes
- le Suivi du marché semi-autonome
Cette diversification des missions de l'équipe nous oblige à repenser encore le modèle
« équipe régionale ». Certaines de ses activités (formations cadres ou cadres CE / suivi de
DPVP ou de DPVP-F hors région ...) sont menées sur des échelles nationales et
8 Rappelons que “DPVP” signifie Déploiement du Programme de Vulgarisation de la VN à partir d’un Village Pilote. La méthode DPVP est
l’ensemble des outils et procédures permettant de mener ces déploiements, AVN a baptisé cette méthode « Amorce », et elle peut être déployée
à partir d’un Village, d’une Zone ou d’une Région Pilote. Voir détails plus bas.
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internationales. Il sera important à l’avenir de mesurer là aussi l'efficience et les possibilités de
production du team régional et en cas de surcharge de travail, d'arbitrer entre ces charges. Là
aussi, deux années sont bien trop courte pour ce faire. A ce sujet, le travail des VSI et d’AVN-
France, notamment sur les mallettes pédagogiques 9 (décrivant les tâches, les outils et les
procédures d’une équipe AVN régionale) est indispensable.
On comprend donc bien, pour conclure, que les compétences de FORMATEURS sont d’ores
et déjà activement recherchées par AVN : au fur et à mesure que nous sommes capables de
décrire et formaliser notre méthode DPVP (et les méthodes annexes), la formation prend toute
sa place afin de déployer notre programme à grande échelle.
Cela est vrai pour la modélisation de la Production, mais également pour l’ensemble des
autres divisions (Gestion, Marketing, RH) du programme.
Modélisation Gestion comptable & financière
Ce projet a permis à AVN de disposer d’un modèle de gestion comptable & financier mis au
point avec un professionnel, le cabinet Donnadieu&Associés. Ce modèle est toujours en cours
de test, et travaillé avec d’autres ONGs comme par exemple SOLTHYS.
L’ensemble des outils de gestion est maintenant à disposition des équipes. Ils sont à ce jour
suffisants pour faire face aux attentes, mais sont en perpétuelle évolution pour préparer
l’avenir.
Dans la perspective d’un changement d’échelle important avec des bailleurs publics exigeants
(AFD, Europe, Banque Mondiale), ce modèle va devoir être revu courant 2012 et affiné, mais il
a été conçu dès le départ pour faire face à ces attentes donc cette révision est bien anticipée.
Les ressources humaines locales en charge de ces outils sont d’ores et déjà formées à
Boromo et participent à l’évolution du modèle. Elles participent également à la formation de
nouveaux cadres et cadres « franchisés » qui devront l’utiliser dans leurs propres programmes
locaux. Les parties-prenantes semblent satisfaites du résultat pour le moment.
L’ensemble de ces outils et procédures est disponible sur demande.
Modélisation Marketing
Pour AVN, le marketing signifie l’ensemble des actions permettant de mobiliser des
ressources (financières mais aussi humaines) pour pouvoir mettre en œuvre son programme
de vulgarisation.
AVN a, sur l’ensemble de ce projet, fait évolué considérablement sa stratégie marketing, en
redéfinissant tout d’abord les catégories d’apporteurs de ressources :
-­‐ Les Investisseurs Sociaux = IS : ils apportent des fonds d’amorçage de l’offre. Ce
sont des particuliers, entreprises, fondations voire institutions publiques, qui confient
de l’argent à AVN sans exiger d’AVN qu’elle le leur rende. En échange, AVN va utiliser
leur argent pour leur assurer des impacts sociaux forts et croissant. Comment ? En
créant, testant et modélisant son programme de vulgarisation de la VN.
-­‐ Les Clients d’AVN = ce sont généralement des institutions publiques qui sont
intéressées par ce programme de vulgarisation modélisé. Elles achètent à AVN :
o La mise en œuvre du programme sur leur territoire.
o La recherche éventuelle de fonds
o La formation éventuelle de leurs cadres à ce programme
-­‐ Les Partenaires de terrain : ce sont surtout des ONGs qui mettent en œuvre le
programme de vulgarisation avec AVN. Ils apportent au moins leur réseau, au plus ils
se forment à la méthode de vulgarisation. Parfois, lorsque les institutions publiques ne
jouent pas leur rôle, AVN et ces ONGs se débrouillent seules pour agir.
AVN a créé un ensemble d’outils et de procédures permettant de mener sa stratégie
marketing. Elle doit maintenant affiner ces outils et commencer à former les équipes locales
pour qu’elles soient autonomes sur ce point.
L’ensemble de ces outils et procédures est disponible sur demande.
Modélisation RH
9 Voir l’arborescence de ces mallettes ci-joint
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Les ressources humaines sont le capital principal de notre programme qui est avant tout une
initiative d’ingénierie de développement. Nous « vendons de la matière grise ». Ainsi, un
travail très important a été mené, non seulement sur les outils et les procédures comme nous
l’avons vu précédemment, mais également sur les personnes sensées les mener.
Nous avons formalisé un organigramme, des fiches de postes, une grille salariale, une
mallette pédagogique reprenant l’ensemble des outils à maitriser par poste.
Comment parvenir à l’autonomisation du marché?
Qualifions le terme d’autonomisation :
par autonomisation nous entendons la capacité des clients et des maçons à être en relation
de manière autonome (sans intervention extérieure exogène d’AVN) : les clients savent que
un (ou des) maçons peuvent leur proposer une offre qui soit adaptée à leurs attentes et
moyen.
Qualifions le terme de marché :
à ce jour il n’existe pas 1 marché mais DES Marchés : - soutenus
- semi-autonomes ou
- autonomes
Ces marchés se trouvent DANS ou HORS de territoires contrôlés par la méthode DPVP :
- Dans des territoires contrôlés par la méthode DPVP il y a des marchés soutenus par AVN +
des marchés semi-autonomes où nous jouons un rôle limité + des marchés autonomes où
l’intervention d’AVN se limite à une évaluation.
- Hors territoire contrôlé par des DPVPs, il existe également des marchés semi-autonomes, et
des marchés déjà autonome (mais qu’on ne peut suivre en raison de l’absence de DPVP : ils
nous échappent totalement, et nous ne pouvons donc pas les mesurer aisément, ni savoir où
ils se trouvent car justement nous ne sommes plus forcément en lien direct avec les maçons
qui les composent).
Définissons notre stratégie d’autonomisation des marchés :
La stratégie d’autonomisation des marchés se pense à une échelle élargie (ne se limite pas à
une somme de Villages-Autonomes) et à long terme (10 ans).
Par exemple, dans l’Amorce Régionale de Boromo, notre objectif n’est pas l’autonomie
AUJOURD’HUI complète de 20 DPVP et de 80 chefs-maçons actuels, mais de permettre
DEMAIN que les 1 000 maçons suivants soient autonomes au plus vite. Ainsi AVN doit
aujourd’hui prélever dans certains villages une partie des chefs-maçons VN aux profils les
plus formateurs qui s’y trouvent, pour lancer de nouveaux marchés ailleurs et y former de
nouveaux maçons. Cette sollicitation d’AVN ne leur permet donc certes pas d’exprimer
pleinement et immédiatement l’autonomie dans leurs villages respectifs. Mais cela n’est pas
un frein, ni pour eux (au contraire ils peuvent gagner de l’expérience ailleurs, ils sont bien
entendu payés par leurs clients et acceptent la proposition d’AVN), ni pour AVN car ils sont au
contraire une force d’accélération de l’autonomisation bien plus forte sur d’autres
territoires que sur le leur : en effet ils sont plus motivés, parfois mieux payés, et n’ont surtout
pas « vocation » à développer leur marché loin de chez eux. Une fois leur travail de
vulgarisation terminé (le marché du territoire ciblé est autonome), ils peuvent être envoyés sur
de nouveaux territoires ou alors rentrer chez eux.
En synthèse, nous pouvons dire que l’autonomisation des marchés existe donc déjà en partie
dans certains territoires de la Région. Mais qu’il est important de comprendre que dans la
phase dans laquelle nous sommes sur la Région Pilote de Boromo, l’EXPRESSION rapide de
cette autonomie à des niveaux locaux n’est pas un but à court terme car AVN a besoin de
certains acteurs de ces marchés locaux (les maçons « DPVP ») pour densifier d’autres
marchés alentours le plus vite possible, et ainsi assurer à terme la PERENNITE de cette
autonomie sur l’ensemble du territoire ciblé par la présence de plusieurs acteurs en
concurrence.
La fin de la saison 2010-2011 était considérée comme un « couperet » pour notre méthode de
vulgarisation « AMORCE » testée par ce projet.
Si nous ne parvenions pas dès septembre 2011 à voir des résultats tangibles et
encourageants, une croissance forte, des équipes capables de se dupliquer, et les moyens de
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écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
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ce développement fort, c’est que les présupposés de notre méthode (cible rurale, rôle du
triptyque Clé/Maçon/Vulgarisateur) n’étaient pas les bons et donc que les bases même de
cette méthode étaient à revoir.
Ainsi, fin 2011, nous analysions que les bases de notre méthode étaient bonnes, mais que
nous devions poursuivre activement le travail méthodologique et surtout le travail sur les
ressources humaines avant de pouvoir réellement changer d’échelle. Sur 2009-2011, nous
avions commencé à faire la preuve de notre capacité à mener le programme, à former
efficacement de nouveaux acteurs capables de les mener dans leur zone, mais il nous fallait
encore du recul pour en analyser l’efficacité et affiner, le cas échéant, les méthodes. En outre,
les produits DPVP, DPZP, DPRP, semblaient de plus en plus clairs à « vendre » pour AVN,
que ce soit à des ONGs ou des Collectivités Locales. Enfin nous avions de bons espoirs de
partenariat avec des bailleurs internationaux qui nous permettraient d’avoir enfin les moyens
de nos ambitions.
AVN a donc poursuivi ses activités de vulgarisation sur ce territoire en saison 2011-2012, sans
le soutien de la fondation Ensemble certes, mais avec les nouveaux partenaires que nous
avons pu mobiliser grâce à vous (soyez en à nouveau remerciés). Il va sans dire que cela était
un véritable challenge, la fondation Ensemble ayant pesé de manière très importante dans
notre financement global entre 2009 et 2011.
Ainsi, en fin de saison 11-12, même si les tout premiers villages vulgarisés semblaient avoir
atteint une certaine autonomie de marché, la vulgarisation sur l'ensemble de la région ciblée
va encore quelques années, 5 ou plus.
Par ailleurs, comme vous l'avez vu dans nos rapports, la professionnalisation (encore à ses
débuts) de l'équipe de Boromo a permis de former des vulgarisateurs venus de futures zones
de déploiement et AVN a ainsi pu lancer de nouveaux projets de déploiement au Mali, Bénin
et Sénégal surtout mais aussi en Afrique Australe.
3.7 Autres interventions similaires
Le cas échéant, quelles sont les autres interventions en cours ou récentes d’autres
organisations dans le même contexte géographique et sur la même thématique ? Les
résultats et impacts obtenus ? A quel point votre proposition capitalise-t-elle sur les
leçons apprises de cette/ces expérience(s) ? Quels sont les partenariats réalisés ou
prévus avec l’/les organisation(s) concernée(s) ?
Il n’existe pas d’autres acteurs travaillant sur la vulgarisation à grande échelle de la technique
VN, ni au Burkina, ni ailleurs dans le monde.
Cependant, d’autres acteurs de coopération au développement ont mis en œuvre des projets
ayant vocation de vulgariser l’utilisation des matériaux en terre ou de techniques constructives
en terre en Afrique de l’Ouest.de constructions en terre, qui peuvent apporter un retour
d’expérience intéressant pour AVN. Citons :
Locomat au Burkina Faso : projet du ministère de l'habitat et de l'urbanisme pour la
vulgarisation des matériaux locaux de construction. Extrait de la politique de
l’habitat 10 : Pour appuyer la production de logement à partir de la valorisation des
ressources endogènes, l’Etat a créé en 1991 le projet LOCOMAT pour faire de la
recherche sur la production et l’utilisation de matériaux locaux de construction. A
travers les études et les expérimentations réalisées, le projet LOCOMAT a mis en
place un savoir-faire et des compétences diverses pour une bonne exploitation des
matériaux locaux de construction. (…) Le projet LOCOMAT a produit des résultats qui
mériteraient d’être capitalisés. Il s’agira de redynamiser le projet LOCOMAT en le
transformant en une agence « LOCOMAT » de promotion des matériaux locaux de
construction. Cette agence va travailler à la valorisation des savoirs faire et des
technologies d’utilisation des matériaux locaux mais aussi à l’identification et à la
promotion des matériaux locaux les plus économique.”
10 Politique Nationale de l’habitat et du développement urbain, Ministère Habitat Burkina Faso, mars 2008
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◦ Locomat n’a pas la même mission qu’AVN, puisqu’il s’agit pour ce programme
public de travaux de recherches. AVN est connue des services de Locomat. AVN
tient Locomat régulièrement informée de ses actions, mais cet acteur n’a jamais
marqué d’intérêt pour notre programme de vulgarisation, et n’a pas non plus
démontré de résultats probants en termes de vulgarisation depuis 20 ans
d’existence. AVN reste ouverte à toute proposition et continuera de tenir cet acteur
informé. Notons surtout que LOCOMAT dépend des autorités nationales, et que
nous les solliciterons dans le cadre de ce programme.
Development Workshop au Burkina Faso et Niger : programme Construction Sans
Bois (CSB) depuis 1980 au Sahel. DWF/CSB forme des maçons capables de réaliser
des constructions sans bois par diverses techniques dont celle de la voûte nubienne
originelle. Résultats : DWF/CSB dispose d’une forte expérience et reconnaissance
dans le domaine, de nombreux bâtiments construits, plusieurs centaines
d’artisans/maçons formés. Tous les maçons formés ne sont pas actifs, préférant ne
pas travailler que d’être payés au prix réel du marché / le potentiel de développement à
grande échelle est peu important et la complexité des techniques réduit le public
potentiel et la durabilité des bâtiments. Les programmes d’AVN et de DWF/CSB n’ont
pas le même positionnement. DWF a développé des procédés de formation sur un
modèle occidental (centres de formations professionnelles) qui ne satisfont qu’une part
du marché. Le cursus technique enseigné est complexe et implique de longues
formations sans pour autant amener de plus-value évidente aux besoins constructifs
de la grande majorité de la population. Cette approche ne peut ainsi permettre une
diffusion rapide à grande échelle des techniques : une part importante de la formation
des maçons est située en dehors des chantiers réels, les maçons ont des salaires plus
élevés que sur le marché moyen, la difficulté et la variété des techniques entraînent
des bâtiments plus chers que la moyenne du marché.
DWF et AVN sont à notre connaissance les seuls programmes de vulgarisation de
construction en matériaux locaux en Afrique subsaharienne. Le marché de la
construction alternative au Sahel est si important aujourd’hui que ni CSB, ni AVN
ne pourront répondre à l’ensemble des demandes de construction avant de
nombreuses années. Malgré les synergies possibles et une volonté de AVN de
créer des rapprochements avec DWF à plusieurs reprises, aucune action n’a pu
être concrétisée à ce jour. Au regard des positions, perspectives de développement
et méthodologies différentes, AVN ne souhaite pas consacrer d’énergie à chercher
à tout prix à travailler avec DWF à l’avenir.
AGRISUD : une approche analogue sur un autre secteur 11 . AGRISUD crée ou
réhabilite de très petites entreprises rurales agroalimentaires, génératrices de revenus,
orientées vers les marchés locaux, économiquement et écologiquement durables. AVN
cherche à se rapprocher de cet acteur-benchmark intéressant.
3.8 Partenariats de terrain
3.8.1 Autorités nationales
AVN dispose d’une stratégie claire et réfléchie vis à vis des autorités nationales :
Cette question sur les autorités nationales intègre la stratégie d'AVN avec les "institutionnels",
qu'ils soient nationaux, régionaux, multilatéraux, etc.
En effet, comme déjà évoqué, c'est tout le modèle économique d'AVN qui repose sur le fait
11 Actions de Agrisud : études du marché local / repérage des candidats / formation individualisée (3 mois), appuyée par un réseau de
maîtres-exploitants / accompagnement technique et conseil / information permanente sur les prix et les marchés, observatoires économiques /
organisation des filières professionnelles et des debouches Résultats : 55 000 emplois créés (directs ou induits) / 13 500 entrepreneurs / TPE
viables à 90% 4 ans après leur création (coût projet/TPE = 2000€) /Amélioration de la sécurité alimentaire des agglomérations urbaines -
Remarques : l’AVN a beaucoup à apprendre de ce programme fort efficace qui possède plus de 20 ans d’expérience sur la création de microentreprises
en Afrique.
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
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que les autorités locales, nationales ou régionales, soient à terme les clientes des entités AVN
locales proposant la méthode Amorce. Dit autrement, nous sommes d'autant plus conscients
de l'importance de nos relations avec les institutionnels qu'ils sont nos clients les plus
légitimes (car c'est de leur ressort "public" de s'assurer de l'amélioration des conditions de vie
- habitat, environnement, développement économique - de leurs administrés).
Au Burkina Faso il est bien entendu intéressant de se rapprocher du niveau national
notamment car c'est à ce niveau que les politiques de l'Habitat se décident officiellement (mais
notons bien que, dans le cadre de ces politiques nationales, chaque échelon administratif peut
décider de l'affectation de ses ressources comme bon lui semble).
La position d'AVN est donc bien entendu de tendre vers une implication forte des autorités
nationales qui ont certes tout intérêt, non seulement à "promouvoir" notre approche, mais à se
l'approprier.
La question n'est donc pas de savoir SI les autorités nationales doivent être impliquée, mais
bien COMMENT.
A ce propos, nous avons déjà de nombreux contacts aux niveaux nationaux, qui nous
permettent de savoir comment aborder ces autorités.
En l'occurrence, nous optons pour une approche mixte directe et indirecte.
Si nous allons certes tenter d’obtenir des audiences auprès des ministères concernés (habitat,
écologie, économie/emploi) pour le Burkina Faso dès 2012, nous allons surtout continuer à
mettre l’accent sur une approche « par le bas » :
-­‐ les autorités nationales attendent qu'un programme fasse ses preuves aux niveaux
locaux avant de prendre le risque politique de le soutenir au niveau national,
-­‐ il ne sert finalement pas à grand chose de créer un grand appel d'air national pour la
Voûte Nubienne s'il n'y a personne capable d'en produire.
C'est dans cette logique que nous avons déjà refusé la présentation de notre programme à
des regroupements nationaux d'acteurs locaux comme par exemple la réunion de l'Assemblée
des Maires du Burkina Faso en 2011 à Gaoua.
Pourquoi ?
Pour mobiliser les autorités nationales, nous devons clairement :
-­‐ mettre en œuvre des programmes pilotes communaux et régionaux qui soient menés
jusqu'au bout, démontrant la capacité d'amorçage et d'autonomisation du marché en x
années, pour un coût y, etc. Nous sommes d'ailleurs en train de constituer une carte des
retraits de nos équipes AVN, démontrant la réussite de notre programme sur les tout-premiers
villages-pilotes. L'idée est que ce soit non pas nous mais les députés eux-mêmes qui
sollicitent les autorités nationales, à un moment où nous aurons les équipes suffisantes pour
répondre à un grand appel d'air.
-­‐ Outre cette approche "par le bas", nous devons tisser un réseau supranational de
partenaires internationaux, souvent bailleurs des autorités nationales pour leurs politiques
publiques. L'idée est ici qu'une fois convaincus du bienfondé de notre programme, les
autorités nationales aient l'assurance d'avoir les moyens notamment financiers de pouvoir
soutenir le déploiement du programme au niveau national.
Par exemple le PNUD (dont l'ONU-Habitat) et le PNUE ont déjà été approchés et doivent être
revus plus concrètement pour le Burkina dans les mois qui viennent.
Nous menons également depuis 2010 avec la Banque Mondiale un programme "Development
Marketplace" qui devrait déboucher courant 2013 sur une publication à l'échelle nationale au
Burkina Faso. Toujours avec la Banque Mondiale, nous sommes inscrits dans les groupes de
réflexion au Mali concernant la Green Belt.
Notre stratégie est donc d'impliquer les autorités nationales non seulement sur la promotion de
la technique, mais surtout sur l'appropriation totale de notre programme. Pour ce faire, nous
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
33

devons les convaincre par la mobilisation du peuple qu'ils représentent, et par les bailleurs de
fonds qui leur donnent une bonne partie de leurs moyens d'agir.
NB : pour le Bénin, cette réflexion est encore plus vraie que le programme vient à peine de
débuter dans le pays et que - pour l’heure – la technique VN est adaptée pour les territoires
les plus au nord du pays. La stratégie auprès des autorités nationales sera la même que pour
le Burkina Faso.
3.8.2 Autorités locales / régionales
Les maires (et les mairies) sont intégrés dans le programme en tant qu’acteur des projets de
déploiements à échelle villageoise. Ils sont systématiquement consultés et intégrés dans la
vulgarisation du concept. En tant que premier citoyen de leur commune, ils sont sensés
connaître les divers groupes et personnes importantes pour faire pénétrer le concept : leaders
d’opinion, acteurs économiques, acteurs associatifs et culturels.
Fin 2011, il a été intéressant de constater le réveil de l'intérêt de certains maires et communes
du BF pour le concept VN et le programme.
> Dominique Sourabié, le maire de Moussodougou (Commune rurale de 15 000 habitants –
zone de Bobo Dioulasso), ainsi que les représentants de la mairie de Mondonville (31700-FR).
Les deux communes ont en commun un protocole de partenariat de développement. Elles
sont venues rencontrer en 2011 l'équipe AVN et visiter les bâtiments témoin à Boromo. M. Le
Maire a exprimé le souhait de présenter un projet de vulgarisation de la VN à ses conseillers
municipaux et bailleurs de coopération décentralisée. Il a aussi invité AVN à présenter son
programme à l’assemblée des maires du Burkina Faso en septembre 2012 à Gaoua. AVN a
refusé, estimant devoir auparavant prouver ses résultats sur quelques villages et petites villespilotes
avant de créer un appel d’air trop important auquel elle ne saurait répondre.
> le maire de Bobo Dioulasso (2ème ville du pays) et son frère ont fait construire en VN dans
leur village d'origine. Sa première conseillère, rencontrée par Mme Brémond (fondation
Ensemble) a marqué son intérêt pour le programme et demandé à rencontrer la direction.
> le maire de Houndé 12 (commune rurale de ~40 000 habitants situé à 80 km de Boromo )
nous a invité à présenter le programme au conseil municipal et à divers représentants des
villages environnants (15). Cette présentation, à laquelle AVN avait convié un ancien client VN
de la ville (habitant de VN depuis 8 ans!), semble avoir largement convaincu. Le maire est
revenu vers AVN en début de saison 11-12 pour lui proposer de nouvelles rencontres plus
ciblées vers des « clés » potentielles issues des villages et des secteur de la ville. On voit là
se dessiner un DPVP dans lequel un maire se positionne comme une « maxi-clé ». Nous
devrons voir comment impliquer la mairie dans un rôle plus actif encore.
> 4 maires de la région Nord, présents lors d’une présentation au Conseil Régional du Nord fin
2011, ont insisté pour que nous présentions notre programme dans leurs conseils municipaux
respectifs.
Autorités régionales
L’échelon administratif régional est particulièrement intéressant pour AVN, car il se situe
quasiment au même niveau que nos équipes « régionales », et nous permettent donc une
vision d’ensemble sur le territoire ciblé.
De plus, nous constatons que la décentralisation en cours au Burkina Faso s’exerce d’abord
auprès des présidents de Régions. Ils prennent de plus en plus de pouvoir, notamment sur le
développement économique de leurs territoires. Ainsi, AVN continue d’entretenir des liens
importants avec M. Nikiema Patrice, pdt de la région Centre et de l’association des pdts de
Région du Burkina, dans la perspective de l’organisation d’une grande sensibilisation des pdts
de Régions à la Voûte Nubienne lorsque nous y serons prêts.
Comme pour les rencontres des maires, AVN ne presse pas encore trop le rythme car elle doit
avant tout bien modéliser son activité et apporter des preuves tangibles de ses résultats sur
des premiers territoires pilotes. Le projet mené avec la fondation Ensemble, et renforcé par de
12 Voir lettre de soutien du maire de Houndé ci-jointe
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
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nouveaux partenaires, a justement pour but de prouver l’efficacité de ce pilote afin d’en
défendre toute duplication à des échelons plus étendus.
Malgré cette prudence, l’engouement de certains présidents de région a précipité les prises de
contact : ainsi le pdt de la Région Nord a insisté pour nous faire participer à une présentation
des maires de sa commune en début de saison 11-12. Il nous a fait rencontrer le pdt de la
Région Sud-Ouest qui s’est dit très intéressé. Egalement, M. Nikiema nous a convié à
présenter AVN à l’Assemblée Internationale des Régions Francophones. Nous avons ainsi pu
prendre contact avec les présidents d’autres régions dont celle de la Boucle du Mouhoun où
se trouve Boromo 13 .
3.8.3 Communautés locales
Les communautés locales sont très clairement les premières partenaires locales du
programme d’AVN. Elles se distinguent en divers groupes :
Les « Clés » : personnes ressources locales convaincues et convaincantes, disponibles et
avec une bonne capacité organisationnelle. La Clé doit être formée (formation de la clé =
justesse du discours). Elle est dédommagée pour son travail, à hauteur d’environ
300€/personne clé + éventuelles primes en fonction des résultats.
Les Maçons DPVP ou « référents » : il s’agit de maçons VN particuliers, utilisés pour contrôler
le marché d’un DPVP (Village-Pilote). Comme tous les maçons, ils sont extérieurs à AVN. Ils
sont entreprenants, ont une bonne maîtrise technique, bons formateurs, personnes de
confiance, qui s’adaptent bien et qui sont engagés >>> Le Maçon DPVP doit être formé, il est
indemnisé notamment pour frais de route et de contrôle du marché, et ne travaille pas sur un
marché local pour lui.
NB : Les clés et les maçons DPVPs sont les deux acteurs principaux de la vulgarisation,
animés par nos « vulgarisateurs » AVN qui les suivent toute l’année. Ils se retrouvent en
séminaire de travail 2 fois par an à Boromo au Burkina Faso, avec les équipes d’AVN comme
modératrices, pour partager les expériences et organiser les saisons à venir.
Le Vulgarisateur et l'apprenti Vulgarisateur : ils forment ensemble une équipe de vulgarisation,
un apprenti vulgarisateur étant attribué à chaque vulgarisateur qui a en charge sa
vulgarisation / convaincus-convaincants / bons communicants / adaptation / ambition,
engagement / confiance / « sens de l'humour » / capacité organisationnelle / sens critique et
d'analyse / maîtrise du discours et des outils / doivent acquérir la capacité de former de
nouveaux vulgarisateurs >>> Le Vulgarisateur doit être formé. Il peut être interne à AVN, ou
externe, formé au sein d’une organisation partenaire alors appelée « franchisée », comme
c’est le cas par exemple à Nebba dans l’est du Burkina Faso, ou à Dassari au Nord du Bénin.
-> Formation des vulgarisateurs : 3 mois de stage (stagiaire : 35.000Fcfa/mois), puis si
recrutement, 3 mois d’essai (apprenti vulgarisateur : 45.000Fcfa/mois). Puis vulgarisateur
(55.000Fcfa/mois) -> A VALIDER (stagiaire)
Tous les vulgarisateurs d’AVN se retrouvent également deux fois par an en session de travail
nationale à Boromo.
Les Apprentis et/ou/puis des Maçons VN locaux : motivés / convaincus / courageux /
ambitieux / mobiles / patients / bon comportement / disponibles / plutôt jeunes (pas exclusif) /
avoir une connaissance en maçonnerie peur être un atout (pas exclusif) >>> Les Apprentis
doivent être bien formés (par le Maçon DPVP) et bien suivis (par l'équipe de Vulgarisation)
>>> Lorsqu'un apprenti devient Maçon VN, il doit être accompagné/conseillé au sujet du
développement de son marché VN local. Le congrès des maçons de la VN permet 2 fois par
an à cette catégorie de discuter avec les équipes AVN
13 Voir lettre de soutien du pdt de région ci-jointe
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
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Les maçons ne sont nullement rémunérés par AVN, nous attendons d’eux qu’ils contribuent
au programme en partageant leurs informations et en formant un maximum d’apprentis.
Les Autorités Locales (institutionnelles / traditionnelles / religieuses) : leur rencontre doit
intervenir - autant que faire se peut - avant la première réunion de sensibilisation, quelles que
soient les suites qui seront données à ces contacts. Leur identification / pré-information fait
partie de la mission confiée à la Clé. Ces autorités apportent des informations sur les relais à
trouver, et sont elles-mêmes des relais de sensibilisation auprès de la population. Les
autorités publiques élues peuvent devenir des clients, dits « clients légitimes », achetant aux
équipes AVN la prestation d’Amorce du programme dans leur zone.
Les leaders locaux et des villageois lambda : ils sont des personnes pouvant aider le projet en
le soutenant. Pouvant être connues de la Clé, l'idée est de les rencontrer, comme pour les
autorités locales avant la tenue de réunions de sensibilisations collectives, puis selon les
besoins, tout au long des saisons
Les Maçons locaux non VN : ils sont de potentiels candidats privilégiés à la formation à la
technique VN. L'idée est de les rencontrer pour leur présenter le programme et de mesurer
leur intérêt et leur possible implication. Notons que ces maçons ne sont pas « forcément »
intéressés par la technique VN, car l’économie de ce concept est souvent moins rentable pour
certains d’entre-eux qui achètent et revendent des matériaux de construction.
Les Clients : convaincus / courageux / voient loin / construisent leurs maisons >>> Les Clients
doivent être bien conseillés et bien accompagnés (prioritairement par le Maçon DPVP avec le
soutien de l'équipe de vulgarisation). Ils peuvent être « Clients Possibles » (souhaitent
construire) ou « Anciens Clients » (ont déjà construit). Les seconds peuvent être de bons
témoins en vue de convaincre de nouveaux Clients. Il existe divers types de clients, AVN
ciblant « le plus grand nombre », donc les paysans. Les clients en dehors de cette cible sont
appelés à participer financièrement au programme sous forme de donation.
Les Associations et ONG : certaines peuvent travailler sur le territoire ciblé. L'idée est d'ouvrir
les yeux et de prendre des contacts. AVN cherche à mettre en place des partenariats avec
elles (principal objectif dit de « franchise » - voir 3.8.5), mais elles peuvent aussi devenir des
clients dans le cadre de leurs propres besoins constructifs.
>>> Les Autorités Locales, leaders locaux, villageois lambda, Maçons locaux non VN,
Clients, Apprentis et Maçons VN locaux constituent la « Porte » d'un DPVP, permettant
donc, avec une bonne clé, d’ouvrir le marché de la VN.
3.8.4 Intégration des femmes à tous les niveaux du programme
Notre programme, visant à créer un marché de la voûte nubienne, se concentre sur les
entrepreneurs, maçons, donc masculins. En revanche, ce sont les femmes qui bénéficient en
premier lieu des résultats du programme : en Afrique, la maison est le domaine de la femme et
des enfants. Améliorer l’habitat, c’est améliorer en premier lieu les conditions de vie des
femmes et des enfants.
L'implication des femmes se fait à différents niveaux :
> Responsables de l’économie familiale pour l’accès à la VN : ce sont elles qui tiennent les
budgets de la famille et cette nouvelle responsabilité favorisera leur statut et leurs conditions
de vie.
> Sensibilisatrices : bénéficiaires principales du programme de la Voûte Nubienne, les femmes
sont déjà, au sein des communautés ciblées, un fort vecteur de sensibilisation de leurs
entourage. Au regard du développement du programme, AVN pourrait s’appuyer de façon
importante sur elles.
> Droit de parole : nous avons constitué le premier groupement de femmes de maçons afin de
donner une voix à celles qui sont au cœur des économies familiales au Sahel.
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
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Programmes spécifiques pour optimiser nos impacts sociaux : nous avons observé que le
programme permettait, entre autres impacts, l’amélioration des économies familiales. Dans la
plupart des cas, les maçons investissent pour leur famille (achat de cheptels, de matériaux de
récolte, éducation, santé, transport, etc.). Toutefois, certains maçons, surtout les plus jeunes,
profitent de la hausse de leurs revenus pour acheter des objets qui ne satisfont pas les
besoins de première nécessité de leur famille (portable, moto).
Pour connaître exactement les effets de la vulgarisation de la VN sur l’économie familiale et
sur le public féminin, une étude doit être menée. En fonction de ces résultats, nous définirons
la marche à suivre et les actions concrètes à mener en faveur du public féminin. Il ne serait
absolument pas pertinent de tenter de définir la marche à suivre à ce sujet avant les résultats
de cette étude.
3.8.5 Dassari-Benefiz (Bénin) et les partenaires franchisés
Cette question se rapporte à l’ouverture d’un nouveau territoire de vulgarisation à partir d’un
partenaire franchisé.
Dassari Benefiz est une ONG partenaire « franchisée » d’AVN au Nord du Bénin.
Le rôle Dassari-Benefiz se rapproche par exemple de celui de PSLR au nord du Sénégal, et il
provient d’un même constat :
- la VN est potentiellement adaptée dans une multitude de territoires à l’échelon sahélien
- or AVN ne dispose pas d’équipes et surtout d’expérience dans l’ensemble de ces pays
- afin de répondre à la demande
- Pour préparer l’ouverture de nouvelles équipes AVN dans de nouveau territoires, il faut donc
nous appuyer au départ sur des partenaires locaux connaissant bien mieux qu’AVN leur
environnement socio-culturo-économico-géographique local.
Pour ce faire, AVN a donc conçu des conventions de partenariats « franchisées » par
lesquelles un partenaire (qui peuvent être des ONGs mais pourquoi pas des institutions
publiques locales).
Voici ce qui leur est proposé à un partenaire-franchisé potentiel :
“Sur le territoire villageois que vous ciblez, VOUS mettez en œuvre la méthode Amorce pour
amorcer le marché de la VN. Pour ce faire, un(e) de vos collaborateurs locaux est formé à la
méthode Amorce :
Cette formation débute par un stage de 3 semaines avec les équipes de vulgarisateurs d’AVN,
au sein d’une Région-Pilote de vulgarisation : soit Boromo (Burkina), soit Ségou (Mali). Il
apprendra ainsi les rudiments de la vulgarisation, la maitrise des outils et du discours “VN”.
Il repartira ensuite dans le Village-Pilote choisi, avec sa mallette de vulgarisation, pour mettre
en pratique ce qu’il aura appris. Un maçon VN l’accompagnera et sera en charge de la
formation des maçons de la zone et du contrôle technique des chantiers.
Tout au long de l’année, le vulgarisateur sera suivi et conseillé par ses formateurs VN à
distance et il bénéficiera de visites de contrôle.
En fin de saison (juin), il participera (à Boromo ou Ségou) au congrès des vulgarisateurs et
des maçons de la VN, lui permettant de partager les informations sur son Village-Pilote, son
expérience, de lever ses doutes, de découvrir de nouveaux outils de vulgarisation. Un bilan
annuel entre vous et AVN est alors fait, décidant de l’arrêt ou de la poursuite du projet.
En début de saison suivante (octobre), un nouveau congrès lui permet un complément de
formation puis il repart sur son Village-Pilote pour une nouvelle saison.
Au fur et à mesure des années, 4-5 ans, il devient autonome, permet le déploiement de
nouveaux Villages-Pilotes et la formation de nouveaux vulgarisateurs
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
37

Les chiffres de l’Amorce Villageoise Franchisée VN
L’Amorce concerne 1 Village-Pilote, c’est à dire 1 village épicentre et une 10aine de villages
satellites soient environ 5 000 personnes.
Il prendra au minimum 4 années
Il coûtera environ 3 000€/ an
Il génèrera sur cette période environ 20 VN, 4 maçons, 1 marché local semi-autonome, une
croissance moyenne de 35%
Soit l’équivalent de 10 000€ d’économies locales, 200 bénéficiaires, 40 tonnes de CO2
économisées.
A terme, il permettra surtout au marché de s’autonomiser, donc à ces impacts de progresser
de manière pérenne, sans intervention extérieure aux villages concernés
L’Amorce Villageoise Franchisée VN c’est un investissement pour assurer :
- Une meilleure qualité de vie
- Une économie locale autonome
- Un environnement préservé”
Concernant spécifiquement Dassari, une convention ci-jointe décrit nos relations plus
précisément.
Outre la franchise, des ONGs locales peuvent choisir de ne pas former un de leurs
collaborateurs mais de rémunérer AVN pour faire le travail en direct. Il s’agit alors de simples
partenaires-réseaux.
3.8.6 Diagramme relationnel
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
38

3.9 Résultats, activités
3.9.1 Résultats chiffrés prévisionnels
D'ici à 2016, les résultats attendus dans le cadre de ce programme sont les suivants :
− 1 800 VN bâties dont 95% sur le Burkina et 5% au Bénin.
− 15 000 bénéficiaires directs
− 3 600 tonnes de CO2 non émise
− 30% de croissance moyenne du marché VN
− 50% du marché composé par le marché semi-autonome
− 130 nouveaux maçons qualifiés "classe 4 et 5" formés
− 1 000 000 € d'impacts locaux directs générés. (environ 600€ d'impacts économique
par VN construite)
− Formation d'une trentaine de nouveaux vulgarisateurs burkinabés AVN + formation de
5 nouveaux vulgarisateurs béninois, constituant : 1 équipe nationale Burkina + au
moins 2 équipes régionales burkinabées (à Koubri et Dédougou +1 autre possible
suivant besoins en cours de projet, à Yako) + 1 équipe régionale VN émergente au
Nord du Bénin, lieu restant à définir (a priori vers Natitingou.)
+ au moins cinq nouveaux partenaires villageois franchisés sur le Burkina Faso.
3.9.2 Création d’emplois
Perspectives de création d’emploi, outre la soixantaine de personnel direct (vulgarisateurs +
cadres).
- temporaires (liées à la mise en oeuvre du projet, hors personnel de l’organisation)
Les 30-50 personnes-clés, indemnisées par AVN pour leur travail. Celles-ci, du fait du
caractère « pilote » du projet, vont cependant, une fois le marché amorcé sur leur village, être
assurément sollicitées, pour la plupart, sur la formation de nouvelles clés et sur le déploiement
du programme. Il est important que ce rôle reste bénévole et qu’il soit bien compris que l’appui
financier d’AVN se situe sur un défraiement.
- durables (par rapport aux objectifs attendus du projet)
> environ 130 nouveaux chefs-maçons burkinabés et béninois vont être formés, s’ajoutant
ainsi à la centaine actuels qui vont, grâce à AVN, développer leur activité et donc recruter de
nouveaux apprentis. Chacun permettant le recrutement et la formation en moyenne d’une
dizaine d’apprentis sur la durée du projet. Etant donné que la plupart de ces apprentis étaient
sans emploi, on peut considérer au final que c’est donc au total environ 1000 personnes qui
vont trouver un emploi durable directement sur les chantiers VN, uniquement sur les 4 ans 14
> En outre, liés à ces chantiers, des centaines de tâcherons villageois, briquetiers, artisans
des finitions (menuisiers, plombiers, peintres) vont profiter de la relocalisation de l’activité
constructive, et donc avoir un travail plus durable qu’auparavant où ils étaient soumis au
rythme aléatoire de construction en tôle, et surtout à la faiblesse de nécessité de main
d’œuvre pour ce mode constructif. Des études plus poussées sur ces « effets » induits seront
à mener, mais il peut être avancé, au regard des données actuelles sur les chantiers VN, qu’1
chantier génère quasiment le même nombre d’emploi en amont et aval du gros œuvre, et
donc là aussi que plus d’un millier d’emploi NOUVEAUX vont pouvoir être créés.
Perspectives de création/renforcement d’entreprises/micro-entreprises induites par le
projet
14 Voir également l’enquête quali sur un panel de maçons VN : 09-09-25_Rapport-enquête-maçon-BF_PN
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
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AVN anime un réseau d’une centaine d’entreprises rurales artisanales VN au Burkina Faso.
L’activités locale générée par AVN permet elle-même indirectement de faire vivre plusieurs
milliers d’artisans locaux, notamment du fait de la relocalisation des économies, en
comparaison avec l’économie de la tôle qui exportait les devises pour faire fonctionner des
industries étrangères elles-mêmes peu créatrices d’emploi.
3.9.3 Détail des activités à mettre en œuvre
Le programme se décompose ainsi en 4 composantes principales :
1. Composante 1 = le marché de la technique VN en zones rurales et semi-rurales
est amorcé.
Composante d‘appui au développement du marché en secteurs ruraux ou semi-ruraux.
Il s’agit des activités principales dites « productives » du programme de vulgarisation,
qu’il s’agisse d’appui direct ou indirect (franchisé), aux acteurs de marché.
2. Composante 2 = des innovations techniques et méthodiques sont testées, en
particulier sur le secteur urbain/péri-urbain
Composante de Recherche & développement. Il s’agit d’activités productives annexes
du programme de vulgarisation (urbain, bâtiments complexes, etc).
3. Composante 3 = les capacités des parties-prenantes du projet sont renforcées.
Composante de Diffusion du savoir-faire, formation et renforcement de capacités. Il
s’agit des activités méthodologiques et de leur capitalisation entre acteurs du
programme, de préparation de l’après-projet et les formations des acteurs du
programme.
4. Composante 4 = le projet est piloté, suivi et évalué.
Composante de Suivi/Evaluation/Pilotage, regroupant les activités qui permettent aux
parties prenantes de suivre l’évolution du projet et de le piloter.
Composante 1 – Appui au développement du marché en zones rurales ou semi-rurales 15
Cette composante regroupe les principales activités dites « productives » du programme de
vulgarisation de AVN. Elles sont menées par les équipes d’AVN.
Les populations des zones rurales et semi-rurales sont le cœur de cible du programme. Du fait
de la désertification et du manque de ressources, elles sont les plus directement touchées par
les problématiques de l’habitat. De plus, l'offre Voûte Nubienne est en adéquation avec leurs
réalités socio-économiques. Ce secteur est prioritaire et permettra de générer le maximum
d’impacts. Plus de 80% des ressources du programme seront dévolues à ce secteur.
Sur le plan méthodologique, le postulat d'AVN est que la technique de construction des voûtes
nubiennes doit être transmise par des maçons, qualifiés et indépendants, à leurs apprentis
dans une forme de compagnonnage. Ainsi la formation technique s'inscrit dans une réalité
d'apprentissage sur de véritables chantiers (formation "sur le tas"). Les apprentis sont
confrontés immédiatement à la technique, mais aussi aux difficultés d'organisation et de
gestion qu'ils rencontreront plus tard en tant que chef de chantier.
AVN propose des modules de formations spécifiques (entreprenariat, particularités
techniques, rappel des règles essentielles, etc.) lors de congrès annuels.
La qualification des maçons comprend cinq niveaux : apprenti débutant (C1), apprenti
confirmé (C2), maçon capable de construire une VN (C3), artisan capable de gérer un chantier
(C4), entrepreneur capable de gérer plusieurs chantiers simultanément (C5). Ces niveaux sont
proposés aux différents apprentis et maçons par leurs pairs plus expérimentés dans un
processus de cooptation, AVN les validant et les enregistrant.
15 Sont nommées "semi-ruraux" les territoires urbains qui s'inscrivent dans des réalités socio-économiques largement rurales
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
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Les maçons sont sahéliens (burkinabé, maliens, sénégalais), en grande majorité issus de
familles de cultivateurs aux revenus modestes, formés sur le terrain et dans la réalité du
marché local de la construction, responsables de leur autopromotion pour vendre localement
leur savoir faire. Dès qu’ils atteignent un niveau de compétence suffisant (C4), ils sont
responsables de la supervision de leurs chantiers, et de la transmission du savoir-faire à leurs
apprentis.
La quasi-totalité des artisans VN collabore au programme d'AVN en lui transmettant des
informations sur les potentialités de marché, sur les clients et sur les disponibilités des
apprentis et des maçons. Certains entrepreneurs particuliers dits « maçons référents »
participent également à des actions de vulgarisation/contrôle sur des amorces villageoises, et
reçoivent ponctuellement des indemnités pour ce faire.
1/ Appui direct au développement du marché à l'échelle d'un territoire rural (amorce
territoriale)
Le programme appuiera le développement du marché à l'échelle de territoires déterminés, du
« Village » à la « Région ». Une « Région-Pilote » fait environ une centaine de kilomètres de
rayon, qui se développe généralement autour d’un premier « village-pilote-épicentre". Les
activités sont développées par une équipe de vulgarisateurs selon la démarche suivante :
- dans un "village-pilote" (schéma ci-contre), le vulgarisateur repère une personne-clé
(1), convaincue par la technique VN et convaincante/influente localement. Cette
personne-clé jouera le rôle d'ambassadeur local de la technique ;
- le vulgarisateur accompagne cette personne-clé pour sensibiliser et valider un premier
groupe de clients et d’apprentis intéressés (2). Elle ouvre ainsi la « porte » du marché
de la voûte nubienne ;
- le vulgarisateur envoie un artisan
allochtone (3) « maçon référent », pour
lancer le marché local. Payé par les
clients locaux, l’artisan va construire
leurs maisons tout en formant les
premiers maçons locaux "sur le tas"
(4). Le vulgarisateur AVN assure un
accompagnement ponctuel de l’artisan
et de la personne-clé, pour que le
marché se développe au mieux ;
- l'expérience d’AVN montre qu’après au
moins 4-5 ans, les sensibilisations, les
constructions et les formations sont
suffisantes pour permettre l’autonomie
du marché local et donc le retrait du
vulgarisateur et du premier maçon
allochtone.
- dans un rayon d’une quarantaine de
kilomètres autour de ce village pilote,
d’autres villages connaîtront le même
processus à leur tour. De même,
d’autres vulgarisateurs permettront de
proche en proche l’émergence du
marché dans d'autres zones touchant
ainsi l'ensemble de la région dans un
rayon d’une centaine de kilomètres.
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
41

Cette démarche locale induit progressivement l'émergence et la croissance d'un maillage
régional de marchés locaux, composés de maçons et de clients sensibilisés, dans une logique
de massification et de densification du marché. A terme, un effet de seuil est atteint, à partir
duquel l’offre et la demande sont à un niveau suffisant pour permettre le retrait des supports
exogènes du marché, dont AVN.
Cette démarche a été primée en 2009 par le concours international "Development
Marketplace" de la Banque Mondiale.
Pour piloter cette démarche, AVN forme des « animateurs de vulgarisation » (souvent appelés
simplement vulgarisateurs), gérés par « région ». La croissance de l’activité engendre
naturellement l’ouverture de nouvelles antennes régionales sur l’ensemble du territoire
burkinabé et pays limitrophes, avec une augmentation du nombre de collaborateurs locaux
surtout.
Notons que dans un souci d’efficience, AVN a pour objectif de limiter au strict nécessaire
l’augmentation du nombre de collaborateurs internes au programme. A ce titre, l’activité 1.2
aura justement pour but de franchiser une partie de cette activité 1.1 afin de faire prendre les
responsabilités de vulgarisation par des acteurs locaux géographiquement ancrés dans leurs
territoires, sous la direction régionale d’une équipe AVN.
Résultats attendus: 30% de taux de croissance annuel moyen du nombre de mètres-linéaires
de voûtes nubiennes bâtis ; 20 nouvelles personnes clés validées (équivalent au nombre de
nouveaux villages pilotes lancées) ; 30% de croissance du nombre de maçons formés ; 500
VN bâties
2/ Appui par franchise au développement du marché à l'échelle d'un territoire rural
(amorce rurale franchisée)
L'objectif est de tester le développement local du marché avec des partenaires locaux
franchisés. AVN a pour objectif de construire un partenariat avec, au minimum 5 institutions,
publiques et/ou privées. Le personnel d'AVN formera un collaborateur de chaque partenaire et
assurera l'accompagnement méthodologique nécessaire. AVN prévoit ainsi 5 développements
locaux franchisés.
La franchise permet au programme de bénéficier de l'engagement, de l'expérience et des
réseaux de partenaires de terrains. La méthode d'accompagnement du marché est ainsi
proposée sous forme de "franchise" à d'autres acteurs de développement ayant une forte
implication locale et qui inscrivent la vulgarisation de la technique de la voûte nubienne dans
leurs propres missions.
Résultats attendus : Des conventions de partenariat de franchise seront signées avec chacun
de ces partenaires qui s’engagera à rémunérer AVN pour leur transmettre la méthode. Ces
rémunérations sont sans but lucratif dans le cadre du projet. Elles permettront de renforcer
l’autonomie financière des entités locales AVN en charge du projet.
3/ Appui diffus à l'échelle nationale ("amorce globale")
AVN complète cette Amorce territoriale par le soutien global au marché à un niveau national.
Cette activité est un stade complémentaire d’appui au développement du marché, qui
s’adresse à des maçons et leurs clients n'ayant plus besoin d'une sensibilisation ciblée très
forte et/ou d'un suivi rapproché. AVN joue alors un simple rôle de mise en relation, de
facilitateur et de suivi. Cette activité touche indifféremment le secteur rural et urbain.
4/ Organisation de congrès des maçons de la voûte nubienne
AVN organisera au moins 2 congrès de l'habitat "voûte nubienne" par an en début et en fin de
saison. Ils rassembleront les maçons de chacun des 2 pays, pour diffuser entre eux les
meilleures pratiques, échanger les informations sur le marché, mener des ateliers spécifiques
de formation technique des maçons.
Ces évènements nécessiteront la mobilisation d’une partie de l’équipe locale sur deux grandes
périodes d’implication (septembre et juin). Il faudra également louer du matériel d’accueil et
Fondation Ensemble – AVN - Lutte contre la pauvreté rurale par l'accès à un habitat
écologiquement et économiquement adapté (2012-2016)
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payer les frais de transport et d’accueil des participants. Il est envisageable qu’en cours de
projet soient décidés des congrès zonaux complémentaires permettant la participation d’un
nombre plus important de participants.
Résultats attendus : atteindre au moins 60 participants par congrès ; Source de vérification :
feuilles d’émargement.
5/ Edition et diffusion de supports de communication grand public
Afin de soutenir la diffusion du marché, qu’il soit « soutenu (amorce territoriale) » ou
« diffus (amorce globale)», AVN prévoit des activités spécifiques d’édition et de diffusion de
supports de communication (flyers, bâches, sports radio, adaptés à chaque cible) à
destination des clients VN.
Résultats attendus : toucher directement et indirectement plus de 500 000 personnes d’ici
2016, par l’édition et impression d’1 document de communication couleur par collaborateur et
acteur de marché proche comme éloignés, soient au moins 400 classeurs contenant des
plans-type et des photographies couleur. Il est également prévu la diffusion de messages de
promotion radio (éventuellement TV), l’impression/distribution de plus de 10 000 flyers,
l’impression de T-shirts et de pagnes locaux pour assurer la promotion de la technique VN. La
mise à jour du site web et l’envoi de newsletters aux plus de 15 000 abonnés, l’organisation
d’évènements ponctuels de communication.
Sources de vérification des résultats de l’ensemble de cette composante III.1: tableaux de
bord de mesure des impacts, feuilles d’émargement des visites de vulgarisateurs, rapports
des partenaires franchisés, rapports intermédiaires, carnets des vulgarisateurs, PV de
réunions de conseils municipaux des Villages-Pilotes,
Composante 2 – Activités de recherche & développement
En 2011, environ 20% des activités productives d’AVN sont réparties entre les divers secteurs
de R&D, considérés comme secondaires par rapport au secteur rural/semi-rural. Ces secteurs
peuvent toutefois largement participer au changement d’échelle du déploiement du marché
VN, notamment sur les zones rurales. AVN reçoit de plus en plus de demandes sur ces
secteurs qui constituent un marché potentiel important pour les maçons formés, d’où la
nécessité de cette composante.
1/ Recherche & développement sur la vulgarisation VN en secteur “Urbain et Péri-
Urbain”
La technique de la voûte nubienne s'inscrit aussi dans les réalités économiques et
architecturales des périmètres de forte urbanisation (coûts, confort, usage des toits-terrasses,
construction en étage, ...). Pourtant les spécificités techniques et administratives inhérentes
aux zones de grande urbanité et aux typologies de leurs clientèles (urbains plutôt aisés)
impliquerait le développement d'une approche particulière. Au regard des moyens, tant
humains que financiers, disponibles à ce jour, AVN n’a pas pu avoir d'ambition directe sur ce
secteur
La croissance de ce secteur est pour l'instant liée à l'implication de partenaires soutenus par
AVN dans l'accompagnement d’artisans et d'entreprises. A ce jour, sur les villes de
Ouagadougou et Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), de Ségou (Mali) et de Thiès (Sénégal), AVN
permet des relations directes entre des clients et des acteurs de la technique de voûte
nubienne, qui, ayant fait leurs preuves, proposent en toute indépendance, leur savoir-faire.
Dans le but de dynamiser ce secteur d'activité, des réflexions avec des acteurs institutionnels
et privées (mairies, investisseurs sociaux, banques, entreprises, etc) sont en cours. Cette
activité de recherche et développement nécessite des investissements sur des projets pilotes
péri-urbains dont les premiers seront réalisés au Burkina courant 2012.
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2/ R&D sur l’accompagnement des entreprises BTP du secteur “formel”
La technique de la voûte nubienne peut être utilisée, parmi d'autres techniques, dans la
réalisation de bâtiments complexes et/ou de taille importante pour des usages tant publics que
privés. Les artisans VN actuellement formés n’ont pas les capacités de répondre à ces
demandes. Seules des entreprises formelles, déjà existante, mais formées à la technique, et
capables par ailleurs de suivre et de garantir ce type de chantiers, pourraient proposer leurs
compétences sur ce segment du marché. Là aussi, par manque de moyens, AVN n'a pas eu
d'ambition particulière jusqu’à présent, mais également car il ne s’agissait pas du cœur de
cible, « le plus grand nombre » des burkinabés ou béninois étant surtout des cultivateurs
ruraux. En revanche, par cette activité, AVN va pouvoir accompagner des entreprises locales
dans cette démarche entrepreneuriale de formation et de mise en œuvre. AVN assurera là un
rôle de mise en réseau, de conseil et de dynamisation de ce marché émergent qui bénéficiera
aussi aux citoyens les plus nécessiteux quand on pense aux grands bâtiments éducatifs,
sanitaires, agricoles notamment.
3/ R&D technique
La technique de la voûte nubienne a été volontairement normalisée et standardisée sous une
forme simple et répétitive, ceci dans une logique d’appropriation maximum (transfert de
compétences) et de diminution maximum des risques de malfaçons.
AVN et certains de ses partenaires mènent des recherches sur des techniques
complémentaires pour renforcer ses qualités de résistance aux intempéries, pour permettre un
choix plus large de matériaux au regard des disponibilités locales, ou pour optimiser ses
qualités et ses usages architecturaux.
Pour exemple, des recherches sont actuellement menées sur des enduits de goudron, sur des
acrotères et des fondations en pisé, sur des briques de terre capables d'accrocher des enduits
de ciment et sur des plans adaptés à certaines clientèles spécifiques (urbains, éducatifs,
agricoles – notamment des bâtiments de stockage isolés/refroidis.
4/ R&D outils de financement pour l’accès au bâti VN
Divers outils de financements du logement (crédit, épargne) seront testés et étudiés. Des
partenariats sont en cours avec Entrepreneurs du Monde pour le micro-crédit destiné à une
cible très particulière, les femmes des MUSO (Mutuelles de Solidarité) du pays Dagara dans
le sud ouest du Burkina Faso. D’ici 2013, un premier bilan de ce partenariat sera tiré, et nous
lancerons d’autres tests sur des produits plus « grand-public » variant notamment sur la durée
du crédit et les montants d’emprunt possibles (méso-crédit). Des partenariats sont en cours de
montage à cette fin, avec notamment les caisses populaires du Burkina Faso.
Résultats attendus pour l’ensemble de la composante 2 :
- accompagnement d’au moins 4 entreprises BTP pilotes
- réalisation d’au moins 1 cités-pilotes en périphérie urbaine
- rapport stratégique sur les outils de financement pour l’accès au bâti VN
- participation à des projets des secteurs agricoles et d’éducation nationale
- rapports sur les évolutions techniques
Composante 3 - Diffusion du savoir-faire, formation et renforcement de capacités
Il s’agit d’activités de soutien/formation aux acteurs du programme de vulgarisation (AVN
locales, partenaires locaux, clés, maçons-référents, etc).
Ces activités sont menées d’abord par des collaborateurs d’AVN et des consultants externes.
1/ Echanges avec les parties prenantes du programme
Un plan de communication précisera les messages spécifiques à envoyer aux divers groupes
de parties prenantes (Etats, collectivités locales, ONGs, entreprises, maçons VN, clients VN)
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et préparer ainsi leur implication à grande échelle (en tant que clients du programme, acteur
du programme, ou bénéficiaires).
AVN organisera 2 séminaires par an et par pays pour réunir les principales parties prenantes
du programme. Il s’agira de faire le point sur la production et la méthodologie en particulier
avec les représentants des personnes-clés, des maçons référents, mais également des
partenaires techniques. Ces séminaires annuels, d’une durée d’environ 1 semaine, se
tiendront en général aux mêmes périodes que les congrès de l'habitat "voûte nubienne".
Résultats attendus : une trentaine de participants personnes-clés et maçons référents, un CR
de séminaire inclus au rapport intermédiaire.
2/ Affinage continu d’une mallette formalisant l’ensemble des méthodes de la
vulgarisation de la VN.
Il s’agit d’une activité d’analyse, rédaction, diffusion d’une mallette regroupant les divers
processus, outils, documents, méthodes de mise en œuvre de la vulgarisation VN.
Cette mallette 16 permettra à des entités locales de disposer de l’ensemble des processus
décrits et expliqué.
Un document stratégique sera intégré, il fixera notamment les interventions à prévoir par les
diverses parties-prenantes (dont surtout AVN) pour former un maximum de personnes à la
méthode d’Amorce. Il inclura un rapport d’avancement de l’expansion du programme en
dehors des zones de densification initiale (Boromo surtout), un plan de dissémination et un
modèle économique assurant aux parties-prenantes d’avoir les ressources nécessaires pour
le mettre en œuvre. Il détaillera également le plan d’actions à 2020 pour assurer la diffusion
de la méthodologie à grande échelle suite au projet.
3/ Appui à la structuration d’équipes locales d’AVN
AVN s'applique à former les cadres tant issus de ses rangs qu’appartenant aux équipes de
ses partenaires. Ceux-ci permettront à terme l'ouverture d'équipes régionales et nationales.
Ainsi, dans chaque pays, AVN appuiera ses équipes locales dans leurs capacités à prendre
en main le programme, dans ses principales fonctions et activités ;
- définition des profils de direction et de vulgarisation ;
- recrutement et constitution des équipes ;
- formation des équipes à la méthodologie d'appui au marché ;
- rédaction d'un document stratégique de développement (Business Plan) ;
- gestion de projets : ressources humaines, levée de fonds, marketing, comptabilité,
communication.
Résultats attendus :
- au moins 1 directeur formé et recruté par entité AVN locale
- au moins 3 vulgarisateurs-logisticiens recrutés et formés par AVN locale
- 1 business plan « type » d’1 AVN-locale sera rédigé et les dirigeants locaux formés
(cet élément sera inclus au guide méthodologique global décrit en III.3.2);
- Les modules de formation des cadres et des vulgarisateurs seront rédigés.
3.9.4. Cadre logique
Ci-joint, en onglet du tableur « budget »
3.10. Impacts
3.10.1. Impacts environnementaux
Le type d’habitat actuel a une lourde empreinte écologique locale en faisant disparaître les
ressources ligneuses (bois, perche) et une lourde empreinte écologique globale en
16 Voir ci-joint 11-11-30_ Arborescence-Malettes-AVN-Regionales_GLOB
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entretenant la dépendance du marché vis-à-vis des importations de bois et de tôles. En effet, il
faut 4 à 5 arbres par maison pour les charpentes 17 en bois. Mais la forte régression du couvert
forestier limite l’approvisionnement local en bois de construction et de charpente en qualité et
quantité satisfaisantes. Des bois sont ainsi importés mais sont peu durables et peu résistants
aux termites. En remplacement du bois, la population n’a d’autre choix que la tôle. Il faut 18
feuilles de tôles en moyenne par habitation pour réaliser la couverture. Elles sont toutes
importées. La production et le transport de ces tôles augmentent l’empreinte carbone et
renforcent les émissions de CO2, donc le changement climatique global.
D’après McKinsey 18 , c’est dans le secteur constructif qu’un allègement de l’empreinte
écologique dispose du plus fort taux de retour sur investissement en Afrique où le taux de
croissance annuelle de la demande en matériaux de construction atteint 8%.
Le projet contribue de manière globale à la préservation de l’environnement mondial par la
réduction directe des émissions de GES et la substitution à l’abattage de bois. La construction
en voûte nubienne ne nécessite pas de bois de charpente et de coffrage.
Chaque voûte nubienne économise 2 tonnes équivalent CO2.
A ce jour, le programme déployé au Burkina a permis d’économiser près de 2000 tonnes de
CO2 et environ 1000 arbres de type rônier. ERM estime le poids total en arbre à 100kg (ce qui
semble bien léger). Cela donnerait donc à ce jour une économie nette de 100 tonnes suivant
leurs bases de calcul. Au terme du projet en 2014, AVN aura épargné environ 700 arbres et
réduit l’importation de près de 7 000 m 2 de tôles 19 . La durabilité des résultats au delà de la
période de financement devrait assurer une économie de 100 000 teqCO2 à l’horizon 2020.
Par rapport à l'objectif d'adaptation au changement climatique, les amplitudes thermiques sont
diminuées et déphasées dans un bâtiment en voûte nubienne, comparé aux bâtiments en
tôles. Outre cette "adaptation de confort", la restauration des toits terrasses (pour le séchage)
et des greniers (stockage des récoltes) sont d’autres adaptations bien significatives au
changement climatique.
Enfin, le programme participe à la protection des paysages et restaure un usage traditionnel :
la technique de voûte nubienne réduit l’occurrence de toits de tôles et permet de restaurer les
usages traditionnels et les crépis de terre.
Les Tonnes de CO2 sont calculées précisément sur la base d'une étude de ERM 20 .
Cet indicateur a justement pour but de représenter en 1 seul chiffre les impacts de non
production/transport de tôle, fer, ciment, bois.
L’étude réalisée par ERM est assez détaillée, aussi nous recommandons sa consultation dans
les documents annexés « ERM - AVN_NVCarbon Footprint ».
Cohérence de AVN avec les politiques environnementales : conventions climat et lutte
contre la désertification
L'ordre du jour d'Action d'Accra souligne l'importance de la réalisation des Objectifs du
Millénaire pour le développement (OMD) - avec la démocratie, la croissance économique,
réduction de la pauvreté et la durabilité environnementale en tant que moteurs du
développement dans tous les pays. Le septième OMD (OMD 7) est particulièrement axée sur
la durabilité environnementale à travers des objectifs spécifiques. L'OMD 7 (première cible)
vise en particulier l'intégration des principes du développement durable dans les politiques et
programmes nationaux.
Reconnaissant que l'environnement touche à des principes généraux applicables à toutes les
initiatives et exige donc une réponse multi-sectorielle, le Consensus européen sur le
développement de 2005 prévoyait un plus large recours aux évaluations environnementales
stratégiques (paragraphe 102).
17 Rapport d’évaluation auprès du MAE du projet de dissémination des techniques constructives sans bois, Urs Wyss, 2005
18 Africa 2050 – Growth, Resource Productivity and Decoupling. Mark Swilling
19 Voir « La voûte nubienne : suivi, évaluation et mesures d’impact du programme. Tableau de bord », Bruno Jarno, 2010-2011. 1 VN
équivaut à 4,5 arbres OU 18 tôles. Or AVN estime que, s’ils n’avaient pas eu la solution VN, 33% des clients VN auraient construit en
bois, 65% en tôle. Ainsi, dans le cadre du projet on peut estimer que 1 VN = 1,4 arbres + 11,5 tôles. 1 tôle = 1,2 m2
20 Voir ERM - AVN Nubian Vault Carbon Footprint
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L'économie verte et les changements climatiques ont une grande visibilité dans l’Agenda de
l'UE pour le changement" (Octobre 2011) 21 . Deux points sur des douze sont directement liés à
l’Environnement et au Changement du Climat : i) n ° 6 – « davantage de soutien sur
l'investissement dans les leviers d’actions pour la croissance économique durable, fournit l’axe
d’actions pour réduire la pauvreté» et ii) n ° 8 – « focus sur l'aide à réduire l'exposition des
pays en développement aux chocs mondiaux comme le changement climatique, les
écosystèmes et la dégradation des ressources, et la volatilité et l'augmentation des prix de
l’énergie et des productions agricoles ».
Néanmoins, l'intégration de l'environnement et le changement climatique dans les CE de
coopération au développement est encore limité dans la pratique. [Documentée dans un
exercice 2011 Évaluation de la CE sur le niveau d'intégration ENV & CC décrits dans les
documents avant la mise en œuvre]. En outre, la Cour des comptes européenne a mis en
évidence les faiblesses restantes dans la mise en œuvre de certaines des nouvelles
procédures d'intégration, de l'environnement (en 2009).
3.10.2. Autres impacts
L’appel à projets s’inscrivant dans un esprit de « Projet à bénéfices multiples », lister et
justifier par type d’impacts (sociaux, économiques, réduction des risques de catastrophe) les
autres bénéfices du projet
Le développement socio-économique des régions ciblées est un enjeu majeur pour les
habitants et les politiques locales. Le taux d’emploi/d’activité est actuellement faible. Ce type
de programme permet de lancer une dynamique économique basée sur la construction et
fournissant de l’ouvrage à plusieurs milliers de maçons à terme. La construction d’environ 500
voûtes nubiennes par an pendant les 5 prochaines années est envisagée sur le territoire, pour
atteindre plus de 4 000 réalisations réalisées par plus de 350 maçons et tendant vers les
40 000 réalisations à l’horizon 2020.
Le projet aura un impact économique important estimé en générant une production estimée à
600 € par voûte nubienne, soit 24 millions d'euros pour 40 000 voûtes nubiennes. La
démarche du projet permettra une réappropriation des économies de coûts de construction
par les économies locales et est adapté à un secteur largement informel : 95% du coût du
gros œuvre est constituée de main d’œuvre dont 70% non spécialisée. La construction de
voûte nubienne est évolutive dans le temps, sans obligation de capital de départ élevé.
Le programme permettra le renforcement du tissu économique de base par la création ou le
renforcement de micro-entreprises locales dont la formalisation progressive permettra un
développement économique local.
Les impacts sociaux attendus sont nombreux :
- Sur la santé et l'alimentation : les constructions en voûte nubienne sont plus salubres
et les bâtiments agricoles plus adaptés, par écrêtage des amplitudes thermiques et
confort acoustique amélioré ;
- Sur la solidarité : réappropriation des solidarités locales par la relocalisation des
économies ;
- Sur l'éducation et l'insertion : les constructions scolaires envisagées seront plus
confortables et durables. En se formant aux métiers de la construction, les paysans
auront un métier complémentaire.
- Accès à la propriété : les constructions en voûte nubienne sont abordables
financièrement.
3.11. Analyse des risques
Le secteur de l’habitat, en particulier l’habitat rural tel que ciblé prioritairement par le projet
décrit ici, est soumis aux risques suivants pouvant en affecter les acteurs dont AVN et ses
parties-prenantes :
21 Agenda for change 2011 : COM(2011) 637 final
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- risque de stabilité politique : conflits possibles en particulier dans les zones Nord du
Mali pouvant gêner le secteur constructif, et le déplacement des maçons et
vulgarisateurs. Position AVN : recrutement de personnels locaux, recours
systématiques à des relais dans les territoires de vulgarisation.
- risque économique : abaissement d’un pouvoir d’achat déjà très faible pouvant
affecter les commandes de bâtiments. Le paiement des récoltes de coton peuvent
arriver plus tard dans la saison et retarder les démarrages de chantiers ;
- risques électoraux : les décisions politiques peuvent affecter le secteur constructif, en
cas par exemple d’interdiction de l’utilisation de matériaux locaux, ce qui semble
cependant fort peu probable au regard des tendances actuelles plutôt orientées vers la
substitution aux importations ;
- risques climatiques récurrents : les changements climatiques affectent les durées et
intensités des saisons pluvieuses et sèches pouvant ainsi affecter le secteur constructif
recourant aux matériaux locaux. En effet, le manque d’eau peut manquer dans
certaines zones, ralentissant les cadences de construction, et inversement de trop
fortes précipitations peuvent retarder certains chantiers. En aucun cas ces aléas ne
sont des risques quant à la solidité des bâtiments.
- Risques environnementaux et sociaux liés aux activités d’AVN : un Environmental
Management Plan détaillé a été réalisé en collaboration avec la Banque Mondiale.
Disponible ci-joint, il détaille les recommandations prises en compte par les équipes
d’AVN sur le terrain pour assurer que le programme ait le minimum d’impacts négatifs
sur l’environnement 22 .
NB : dans le cadre du financement du Fonds Français pour l’Environnement Mondial, la Note
d’Engagement remise le 9 mai 2012 contiendra les résultats d’une étude plus poussée des
risques/faiblesses - opportunités/menaces pesant sur le projet. Menée par un cabinet de
consultants indépendants, elle sera bien entendu communiquée dans les plus brefs délais à la
fondation ensemble
3.12. Cadre de suivi
Indicateurs cumulés BF+ Bénin
juin
2012*
juin
2016
Nbre de VN bâties 1 000 2 800
Nbre de maçons C4-C5 formés 90 220
Croissance moyenne annuelle Mlin 35% 30%
Nbre de tonnes eq.CO2 économisées 2 000 5 656
Nbre d'équipes régionales+nationales
AVN 1 5
Nbre de vulgarisateurs AVN+franchisés 10 50
part du marché "semi+autonome" 45% 50%
€ générés 600 000 1 680 000
* estimation
Rappel : outre ce cadre synthétique, AVN mène une évaluation régulière (au moins
bisannuelle) de ses résultats à travers son tableau de bord (voir Tableau de Bord ci-joint).
22 Voir 11-07-04_Burkina-Faso-EMP-checklist_DM09_BJ.doc
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3.13. Techniques
3.13.1. Explications et schémas sur la technique même de la VN
L’architecture de terre
L’habitat est un enjeu écologique, géostratégique et politique de premier plan, dont l’impact
environnemental est proche de zéro. Les bâtiments dépensent de l’énergie et émettent du
CO2 à toutes les étapes de leur édification, de leur utilisation, et enfin de leur destruction.
Cela commence par la production des matériaux de construction : la fabrication du ciment, à
elle seule, est à l’origine de 5 % des émissions de CO2 mondiales. Viennent ensuite le
transport des matériaux et la construction proprement dite. Les besoins en chauffage et en
climatisation représentent l’essentiel de la facture énergétique. Enfin, la phase de destruction,
de stockage et de recyclage des matériaux achève le cycle d’une filière de production qui
pose problème par son fort impact sur l’environnement.
La terre est une ressource naturelle souvent largement disponible. Quasiment toutes les terres
minérales qui contiennent de l’argile peuvent servir à la construction (Guillaud et Houben,
2006). À toutes les étapes de son utilisation, elle ne nécessite que très peu d’énergie grise 23 .
Accessible localement, la terre ne nécessite aucun transport, aucune transformation ou
cuisson coûteuses en énergie. Son entretien et les réparations sont aisés. En fin de vie, le
bâtiment est détruit et la terre peut être réutilisée ou bien retourner au sol dont elle provient.
Elle est donc recyclable et ne génère pas de déchets.
Son empreinte écologique proche de zéro représente un énorme avantage face au
réchauffement climatique et à la nécessaire réduction de la consommation énergétique. La
terre peut donc avantageusement remplacer les constructions en bétons de ciment dans de
nombreux cas, tout particulièrement pour les habitations individuelles et de faible hauteur.
Lors de son utilisation, et grâce à ses propriétés de régulation thermique, la terre permet des
économies substantielles de chauffage en hiver et de climatisation en été. Les murs en terre
régulent les écarts de température entre la nuit et le jour, ce qui permet de conserver une
température agréable et constante. Cela est dû à l’inertie thermique, favorisée par la densité
importante du matériau terre.
En climat chaud, la terre confère naturellement fraîcheur et climatisation à l’habitat. Lorsque la
température augmente, de l’eau liquide, condensée à la surface des argiles, s’évapore. Ainsi,
le mur “transpire” pour rester frais, de la même manière que la sueur s’évapore pour aider le
corps humain à conserver sa température constante.
Filière de développement local
Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), “le secteur
du bâtiment a des incidences importantes sur la vie économique et sociale, mais aussi sur
l'environnement naturel et le cadre bâti” (OCDE, 2003). Une approche locale permet de
privilégier les filières courtes, peu énergivores, tout en valorisant les savoir-faire et la capacité
de la main-d'œuvre locale à s’approprier les techniques.
Il s'agit donc de mettre à profit les “cultures constructives” (savoirs et savoir-faire) pour
prendre en compte l'environnement local, la culture des habitants et leur histoire. En
s’appuyant sur les potentiels et savoir-faire locaux, on peut valoriser une expérience, parfois
millénaire, et lui garder toute sa place aux côtés des productions industrielles.
L'ambition est de produire une “architecture située”, basée sur le développement économique
et culturel local, par opposition à une conception, soit disant moderne, d'une “architecture
internationale” (Fathy, 1999). Il est essentiel de privilégier la diversité locale à des solutions
imposées de plus en plus globales.
Le besoin de développement et le souci d’efficacité peuvent pousser les pouvoirs publics des
pays émergents à faire appel à des solutions importées. Si, cela peut s’avérer nécessaire pour
les grandes infrastructures, c’est oublier que le bâtiment est une industrie qui peut aussi se
structurer à l’échelle artisanale, générant des filières locales de production.
23 L’énergie grise correspond à la somme de toutes les énergies nécessaires à la production (extraction, transport et transformation des matières
premières), à la fabrication, à la mise en œuvre, à l'utilisation (y compris l’entretien et les réparations) et enfin au recyclage des matériaux ou
des produits.
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Disponible et souvent prête à l’emploi, la terre peut être utilisée sans recours à des procédés
industriels complexes et coûteux. Pas besoin de fours énergivores, ni de carrières d’extraction
nécessitant des engins d’une valeur totalement hors d’échelle au regard du revenu des
habitants. Ce matériau repose aussi souvent sur des savoir-faire partagés par tous. Ses
nombreuses et diverses possibilités techniques (murs massifs, briques, remplissage…)
correspondent à des savoirs et des modes d’organisation conformes à ce que toute politique
de développement recherche : le ferment sur lequel faire fructifier une économie valorisant au
mieux les ressources matérielles et humaines locales.
Certains systèmes d’organisation sociale permettent de produire des constructions durables et
confortables à des coûts extrêmement bas, pouvant aller jusqu’à moins de 25 % du coût des
constructions conventionnelles. D’utilisations rustiques à des solutions techniques plus
élaborées, il y a là matière pour qu’un tissu entrepreneurial, en premier lieu artisanal, puisse
se développer.
L’artisanat permet une grande flexibilité dans le choix des solutions techniques et la répartition
des investissements. De plus, il place l’individu au centre du dispositif économique. Il est
opportun de valoriser la capacité des entrepreneurs à s’engager dans un processus de
développement dont la durabilité est d’autant plus assurée qu’elle repose sur son ancrage
local et donc sur l’économie locale.
Le choix des matériaux locaux, notamment de la terre, et de modes de production reposant
sur un réseau entrepreneurial local, n’est pas antinomique avec des objectifs quantitatifs
ambitieux. Dès lors que l’ensemble de la filière bâtiment est pris en compte, son efficacité est
redoutable.
La technique VN, réponse globale aux enjeux de l'habitat rural
La voûte nubienne est un procédé architectural antique, venu du haut Nil, et historiquement
inconnu dans les autres régions africaines. Les plus anciennes voûtes nubiennes connues
sont encore visibles à Louxor plus de 3300 ans après leur construction.
Cette technique permet de bâtir, avec un outillage de base, des matériaux locaux et des
compétences simples, des habitations aux toitures voûtées. Ses spécificités consistent en
l’utilisation de terre crue, matière première abondante, malaxée sous forme de mortier et de
briques séchées au soleil et l'absence de coffrage pour le bâti de la partie voûtée 24 . Ces
voûtes mises en charge permettent l'usage de toits-terrasses.
24 Des explications bien plus détaillées sont naturellement disponibles ci-joint, notamment dans le rapport d’évaluation réalisé par Urs Wyss en
2005.
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Coupe d’une Voûte Nubienne et photo d’une réalisation en cours
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Tableau comparatif des diverses techniques constructives disponibles au Sahel
Socialement responsable, la technique constructive de la VN est solide, les murs sont épais,
la toiture résistante aux pluies, la VN restaure le toit terrasse traditionnel, procure une
meilleure isolation thermique et acoustique que l’habitat actuel, elle est basée sur et renforce
les solidarités locales et familiales et enfin elle préserve le patrimoine architectural sahélien de
la dégradation suite à la prolifération des tôles ondulées utilisées en toiture.
La voûte nubienne est ainsi mieux adaptée au changement climatique : les amplitudes
thermiques sont diminuées et déphasées dans un bâtiment en voûte nubienne, comparé aux
bâtiments en tôles. Outre cette "adaptation de confort", la restauration des toits terrasses
(séchage et couchage) et des greniers (stockage des récoltes) sont d’autres adaptations bien
significatives au changement climatique.
Écologiquement durable, la technique constructive est sans tôle, sans ciment et sans bois de
charpente et de coffrage ce qui épargne 2 tonnes équivalent CO2 par réalisation.
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Économiquement viable, la construction est moins chère que les constructions standards qui
mettent en œuvre des tôles, du ciment et du bois de charpente et de coffrage (un prix moyen
équivalent à 600 €/ VN 25 , soient 60% de moins en gros-œuvre numéraire). Le concept de la VN
assure le développement d’un marché côté offre et demande : le concept repose sur de la
main d’œuvre et des matériaux locaux largement disponible ; la formation des maçons locaux
est rapide 26 .
La voûte nubienne participe à la protection des paysages en réduisant l’occurrence de toits de
tôles et permet de restaurer les usages traditionnels et les crépis de terre.
Détails sur la méthode d'"Amorce", ainsi que le système de "franchisés".
Quelle est la différence entre ces deux systèmes d'un point de vue coût ?
Il ne s’agit pas de « deux systèmes ». La méthode Amorce est une méthode (ensemble de
processus et d’outils) déployée à la fois :
- par des équipes de vulgarisateurs AVN en propre « par duplication »,
- et par des vulgarisateurs franchisés (voir détails en 3.9 et en 3.8.3).
Voir surtout le site http://new.lavoutenubienne.org ).
Sur une Région-Pilote donnée, l’amorce par « duplication » des équipes AVN régionale est
payée par AVN, alors que les Franchises concernent plus généralement des parts de
territoires de ces régions et sont en quelques sortes "vendues" et génèrent donc des fonds.
Notons que l’intervention d’AVN sur certains villages-pilotes non franchisés peuvent être
payés par une organisation partenaire-réseau
AVN propose à de simples « partenaire-réseau » de financer un DPVP par 4 tranches de
2500€, correspondant aux 4 étapes successives à atteindre (voir ci-joint les détails sur la
révision méthodologique DPVP – passage de 4 années à 4 étapes).
Pour un partenaire franchisés, AVN propose un supplément de 500€ la première année.
Suivant le cas, il est possible qu’AVN dusse supporter des frais logistiques complémentaires si
le partenaire souhaite aussi être lui-même client et donc faire construire des bâtiments : AVN
peut assurer ainsi des avances aux maçons pour aider le client.
Ce qui est intéressant, c’est qu’AVN fait comprendre à ces « clients légitimes » qu’ils ne
financent pas directement l’intervention dans leur territoire, mais qu’une partie des fonds qui
leur est demandé participe, de facto, au financement d’un programme plus global initié depuis
plusieurs années grâce à des investisseurs sociaux, et dont ils bénéficient maintenant.
Il va de soit que l’intervention par franchise est très avantageuse, étant donné que c’est le
partenaire franchisé qui paie son employé et qui paie en plus AVN pour son travail de suivi et
de formation à la méthode AMORCE.
Cependant, il va de soit qu’AVN ne peut manager de multiples franchisés avec une seule
dizaine de collaborateurs.
Ainsi, il faut à la fois, sur une région donnée (100km de rayon) :
- 1 tissu de franchisés plutôt à vocation « zone villageoise », animant des clés dans les
villages
- 1 équipe régionale, couvrant une centaine de km de rayon, pour animer à la fois des
collaborateurs franchisés et des « super-clés » dont les rôles se recoupent bien
souvent.
Combien de nouveaux "franchisés" sont-ils prévus pour chaque nouvelle zone d'intervention ?
AVN cherche à maximiser le nombre de franchisés. L’objectif est d’avoir d’ici 2015 au moins 5
nouveaux franchisés sur les 3 principales régions d’intervention principales (Boromo, Koubri,
et Dassari). Notons que Yako et Dassari sont d’ores et déjà des territoires pilotés par des
25 Il s’agit d’un « équivalent monétaire », sachant que 75% du coût du gros œuvre VN est constitué de main d’œuvre non-qualifiée,
généralement non rémunérée monétairement au village (entraide, troc, échange). Ainsi le coût monétaire en zone rurale peut descendre à
15 €/mètre linéaire, soit environ 100 € pour une VN « standard » de 7 m, voire moins pour les VN réalisées par les maçons pour leurs
propres besoins constructifs.
26 Voir plus de détails dans les documentations ci-jointes, études comparatives notamment, et sur « l’economie de la VN »
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partenaires franchisés, ayant par contre vocation à contribuer à l’émergence d’une équipe
locale régionale d’AVN.
Notre objectif est de combiner à la fois des franchises, mais également des déploiements « en
propre »
Les différentes approches/options envisagées autour du financement du logement ?
Le financement du logement est abordé dans une composante 2 de Recherche et
Développement. En effet, il s’agit pour nous d’une amélioration possible de la méthode
d’Amorce, non intégrée encore aux activités de vulgarisation (composante 1).
Cette composante de Recherche et Développement ne se limite pas à l’urbain et péri-urbain.
Au contraire, les premiers tests de micro-crédit pour l’accès au bâti VN ont été menés en zone
rurale, où, nous le rappelons, nous fixons notre plus grande priorité. Ces tests sont encore en
cours, mais les premiers résultats intéressants : malgré un démarrage difficile, ce sont plus
d’une dizaine de crédit qui ont été demandés à Entrepreneurs du Monde par les membres des
Mutuelles de solidarités concernées par le test. 4 bâtiments ont été construits début 2012, le
reste est en cours de réalisation. Il faudra quelques années pour avoir un recul suffisant sur
les remboursements.
Il est important de noter que ce test ne se veut pas exemplaire, touchant notamment des
femmes en très grande difficulté sociale, notamment veuves.
AVN tâchera avec les caisses populaires du Burkina Faso, de tenter des propositions moins
« humanitaires » plus adaptées au « plus grand nombre » qui reste notre priorité. Rappelons
tout de même que lorsque nous parlons du « plus grand nombre » au Burkina Faso, il s’agit de
familles de cultivateurs parmi les plus pauvres du monde, en difficulté permanente sur les
besoins vitaux les plus cruciaux. A ce propos, des offres de Méso-crédit, avec des durées de
remboursement plus longues et des montants de prêts plus élevés seront sans doute testés
d’ici 2014.
Entretien Réparation des infrastructures :
Comme défini dans nos principes d'actions en tout début de document « AVN ne construit pas
et ne vend pas directement de VN ». Elle ne réalise donc aucune infrastructure physique
directement, et naturellement, n'est nullement responsable de la maintenance des
infrastructures qu'elle permet. Cela dit, pour que la vulgarisation connaisse une croissance
rapide, AVN a tout intérêt à ce que les infrastructures réalisées au moyen de son concept
aient une excellente maintenance.
AVN peut ainsi être comparée à un programme citoyen de lutte contre le paludisme qui
vulgarise la moustiquaire : ce programme a tout intérêt à ce que les moustiquaires utilisées se
gâtent le moins vite possible, mais ne peut être tenu responsable de la dégradation de cellesci.
Dans le cas d'espèce, la différence entre la VN et les moustiquaires, c'est que les voûtes
nubiennes ancestrales de Louxor sont encore en place, 3500 ans après leur construction...
Il est vrai que pour la zone sahélienne, en proie à de fortes pluies ponctuelles, l’entretien est
absolument nécessaire contrairement à des zones totalement désertiques. Ainsi, pour les
bâtiments communautaires que personne n’entretient AVN a développé des solutions
permettant aux bâtiments de durer sans entretiens complexes. Il s’agit des extérieurs en
latérite / jointoyage ciment, ou des enduits de finition spécifiques (très fine chape ciment ou
goudron) permettant d’éviter l’érosion et la dégradation des bâtiments. Mais il est fondamental
de noter que cette problématique n'est pas non plus la priorité et la responsabilité d'AVN : ce
type de bâtiments, communautaire, est marginal dans le programme d’AVN car celui-ci vise en
priorité les logements privés des familles les plus modestes qui, bien entendu, n’ont pas les
moyens de réaliser de telles finitions, et entretiennent parfaitement leurs bâtiments (en terre)
de façon traditionnelle depuis des millénaires (crépissage à base de terre/eau/adjuvants
naturels, tous les 2-3 ans). Cependant, alors que le marché se développe et que nous
commençons petit à petit à travailler sur des produits complémentaires favorisant le marché
comme l’accès au financement, il sera étudié des questions d’assurance décennale, en
particulier dans le cadre de l’activité d’accompagnement des entreprises de BTP.
Finalement, la seule véritable infrastructure pour laquelle AVN a développé une
« méthodologie de maintenance » est totalement immatérielle : il s'agit de son processus de
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vulgarisation de la technique VN, sa méthode AMORCE expliquée précédemment, et dont elle
assure la « maintenance » directement, via des AVN locales.
A terme, une fois le marché généré et autonome, les acteurs du-dit marché seront si
nombreux que personne ne pourra s'accaparer entièrement les principes technique pour
bloquer l'auto-maintenance de la vulgarisation. Pour s'en assurer, AVN a d'ailleurs déposé une
enveloppe SOLO des principes techniques afin de pouvoir la vulgariser sous forme de
« logiciel libre ».
3.14. Chronogramme prévisionnel
Inclure ici, ou bien joindre en annexe
> Exemple du processus de mise en place de l’outil “lutte contre la pauvreté rurale par l’accès
à l’habitat VN” sur 1 village pilote (composante 1) :
1 – Phase amont de l’intersaison de construction (juil N-octobre N) :
- AVN (par des missions de son staff et des maçons formés ou par l’exemplarité des bâtiments
VN construits) sensibilise les villageois et les collectivités locales, et récolte ainsi des
demandes de construction et de formation
- AVN prépare la saison de construction (mission d’organisation)
2 – Pendant la saison (octobre N - juin N+1) :
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- accompagnement du lancement des premiers chantiers avec 1 équipe exogène de maçons
VN (1 chef chantier, 1 maçon, 1 apprenti) + des ressources humaines locales
- missions ponctuelles de contrôle technique et pédagogique / disponibilité permanente des
équipes AVN
3 – Phase aval de l’intersaison (juil N+1 – octobre N+1):
- missions d’évaluation finale (mesures d’impacts, relevé des formations, reporting)
- organisation des congrès d’échanges et de perfectionnement des maçons VN
Ce processus est répété année par année, et dupliqué sur les différents villages ciblés.
NB : l’ensemble des actions est coordonné par AVN International dont un des objectifs
principaux est de former, au fur et à mesure de ses missions, de nouveaux staffs
locaux. La création de modules de formation d’équipes locales permettra au programme de
changer radicalement d’échelle, d’être au plus proche des populations ciblées, et surtout
moins coûteux.
Outils complémentaires proposés aux bénéficiaires permettant d’accélérer la
vulgarisation :
- Soutien à la construction de bâtiments communautaires (greniers, salle d'alphabétisation,
dispensaires)
- Offres de micro-crédit (par des partenaires expérimentés – Entrepreneurs du Monde)
- Soutien particulier à des groupements de maçons
3.15. Ressources humaines
Description de l’équipe envisagée nécessaire à la mise en œuvre du projet (personnel
expatrié, personnel local, consultants, ONG locales,…) avec répartition par poste, et lieu de
déploiement
Par personnel local nous entendrons donc ici le personnel salarié d’AVN, de « nationalité »
des pays concernés par les actions, et par personnel expatrié nous considérerons les salariés
de nationalité autre des pays concernés, et c’est ainsi qu’ils sont chiffrés dans le budget.
Personnel local :
Boromo/Dédougou
◦ Séri Youlou, Directeur AVN-BF, salarié BF à plein temps sur le projet, Boromo +
missions
◦ Boubakar Ouilly, assistant AVN-BF, salarié BF, plein temps, Boromo + missions
◦ Mathieu Koidima, chargé Admin/fin, salarié BF, plein temps, Boromo/Koubri +
missions
◦ Adjara Yoin, directrice Prod BF, salariée BF, Boromo + missions
◦ Tatiana Tuina, chargée de développement, salariée BF, Boromo+mission
◦ Korotimi Bari, vulgarisatrice, salariée BF, plein temps, Boromo+missions
+ nouveaux apprentis AVN et franchisés restant à recruter
Les vulgarisateurs de l’équipe de Boromo soutiendront naturellement les nouvelles régions
sans fragiliser leur zone initiale notamment car la formation se fait sur le tas, au sein de la
région de Boromo, et qu’ainsi les nouveaux apprentis destinés aux futures zones sont formées
au sein de la zone de Boromo qu’ils contribuent donc à renforcer.
Koubri
◦ Joel Ouedraogo, directeur régional Koubri, salarié BF, plein temps, Koubri+missions
◦ Maimouna Ouedraogo, vulgarisatrice, salariée BF, plein temps, Koubri+missions
+ nouveaux apprentis AVN et franchisés restant à recruter
Bénin
◦ François Yergo = vulgarisateur Dassari Benefiz au Nord du Bénin
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+ nouveaux apprentis AVN et franchisés restant à recruter
Notons que la stratégie RH d’AVN est une priorité. Il s’agit notamment d’assurer que le
programme ouest-africain soit mené par un maximum de personnes de nationalité d’un pays
ouest-africain, pour des questions de cohérence et d’efficience.
L’affectation des vulgarisateurs à des zones précises est faite en fin de saison pour la saison
suivante.
Le tableur excel détaille dans l’onglet budget les émoluments des personnes décrites cidessus,
et l’évolution programmée.
Voir également le dossier RH ci-joint dans les documents méthodologiques, résultant d’un
atelier spécifique mené en avril 2012 au Burkina Faso.
Personnel expatrié
Léonard Durka, chargé de mission détaché à AVN-BF, Volontaire Solidarité
Internationale, plein temps, Boromo+missions
Emmanuelle Schatz, appui MSA AVN-BF, VSI, plein temps, Boromo+missions
Niek Kramer, VSI en formation au Burkina Faso, vocation à être muté en Afrique
Australe début 2013, plein temps Boromo + missions
Thomas Granier, Directeur Général AVN-France, CDI, plein temps, ¾ sur projet
Burkina
Antoine Horellou, directeur du développement AVN-France, CDI, plein temps, ¾ sur
projet Burkina/Bénin
Tatiana Espana, Assistante de direction, CDI, plein temps dont 3/4 temps sur projet
Burkina dont environ 1 mois mission terrain.
Céline Robert, Assistante de direction, CDI, ¾ temps, dont 1 part sur projet
JM Crombez, Trésorier, Bénévole
Consultants :
Bruno Jarno , chargé de mission études d'impact, indépendant, basé au bureau de
Dédougou + missions, environ 60 jours/an (voir tableurs excel budget joint),
Mathieu Hardy, Coordinateur, indépendant, basé à Ségou au Mali + environ 60
jours/an sur le projet, dont missions au Burkina et éventuellement au Bénin (voir
tableur budget joint),
Baptiste Cammareri, chargé de mission développement, Indépendant, temps de
mission à définir, pris sur honoraire France + mission terrain éventuelles sur appui
Business Model,
Ludovic Donnadieu, comptable, indépendant, missions ponctuelles terrain + honoraires
France, voir tableur budget ci-joint
Uriel Longuet et David Sillou, informaticiens, indépendants, missions ponctuelles
terrain + honoraires en France (voir tableur joint)
3.16. Evaluations
Etudes d’impacts pour élaborer le tableau de bord
AVN dispose d’un tableau de bord des résultats 27 , qui est actualisé chaque année par un
expert externe, Les données sont collectées de manière continuelle par nos équipes de
vulgarisateurs, puis sont traités de manière semi-automatique. S’en suit une analyse des
résultats par l’expert externe, qui est un processus participatif par lequel des enseignements
stratégiques sont tirés. En début de saison, de nouveaux objectifs sont fixés pour l'année en
cours. L’expert externe assurera le suivi de ces études tout au long du projet.
En fin de période, une étude d’évaluation externe complémentaire est prévue.
27 11-09-28_IMPACT_Tableau-de-bord-2011_V3_BJ, Burno Jarno, 2011
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Rapports d’avancement techniques et financiers
AVN fera un Rapport d’avancement technique et financier tous les 6 mois comparant les
résultats atteints avec ceux espérés.
Les dates principales actuelles pour les rapports sont : mars = rapport de mi saison (à fin
février), août = rapport de fin de saison (à fin juin)
Communication et rapports
Dans le cadre de la gestion administrative et financière du projet, AVN sera responsable du
rapportage pour la Fondation ENSEMBLE et de la bonne communication entre les partenaires
du projet et de celle entre ces derniers et la Fondation ENSEMBLE. Le responsable du projet
se chargera de valider d’envoyer les livrables et rapports décrits dans cette proposition a la
Fondation ENSEMBLE.
Organisation de réunions de suivi
La gestion administrative et financière comprend également la préparation, l’organisation et le
rapport des 9 réunions de suivi du projet qui seront organisées tous les 6 mois à M0, M6, M12,
M18, M24, M30, M36, M42 et M48. Ainsi le suivi du financement de la fondation Ensemble
sera assuré après la fin du projet, car le programme continuera pour plusieurs années.
Audit
AVN commandera un audit financier de l'ensemble des coûts déclarés dans le cadre du projet
par un commissaire aux comptes indépendants. Cette intervention est estimée à 3.000€.
3.17. Budget détaillé et plan de financement
Ci-joint.
Notons en particulier l’inclusion dans le budget prévisionnel de la valorisation financière de
l’apport des clients locaux VN quand bien même les flux financiers ne transitent pas par AVN.
Cette valorisation a été incluse sur les conseils du bailleur principal, le FFEM, et limitée à 20%
du budget global en accord avec les directives de la DPO de l’AFD.
3.18. Quelles sont les perspectives après la fin du programme?
Ce projet est intégré à un programme plus global à vision 2020.
D’ici 2016, la massification du marché de la VN élaborée dans le cadre de ce programme sera
déployée à plus grande échelle en priorité au Burkina Faso, Sénégal, Mali et au Bénin.
Elle sera ensuite dupliquée dans de nouveaux pays sahéliens.
L’objectif de l’AVN à l’horizon 2020 est de tisser un réseau d’équipes régionales (cadres ou
franchisés) pour mailler progressivement le Sahel tout en se retirant au fur et à mesure des
premiers territoires amorcés sur base de l’implication des parties prenantes. Une carte des
premiers retraits est en cours d’édition au Burkina Faso.
Au delà de la Voûte Nubienne
Le projet définit et initie une stratégie de déploiement de la méthode d’amorce par réplication
interne (duplication des équipes locales AVN) et externe (franchise et délégation). Cette
stratégie et cette méthode sont transférables et transposables à d’autres secteurs que la
construction. Le projet apporte ainsi potentiellement une réponse à une large problématique
de développement et de l’entrepreneuriat social : « Comment permettre au plus grand nombre
de bénéficiaires possible d’accéder de manière rapide et pérenne à des solutions répondant à
leurs besoins de base dont le logement, la santé, l’assainissement, la nourriture, l’éducation et
la sécurité ? ». Les activités d'animation de réseau sont ainsi orientées vers la reproductibilité
en dehors du secteur constructif sahélien.
Pour démontrer l’efficacité des modèles de développement proposés, une mesure des
impacts environnementaux et socio-économiques sera établie afin de déterminer l’optimum,
qui garantira la pérennité des résultats, au delà de la durée de financement du projet par la
Fondation ENSEMBLE.
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3.19. Quel est le potentiel de réplicabilité pour les actions engagées pendant le
programme?
Considérez-vous l'approche "franchisés" comme la réponse au problème de
réplicabilité ? Cela est-il suffisant ? Quelles sont les autres approches/options
envisagées ?
La question de la réplicabilité peut se décomposer en 2 :
Il y a d’un côté la pérennité du marché de la VN, et c’est là tout le but de notre méthode que
d’AMORCER ce marché jusqu’à un seuil à partir duquel il est, tel un corps de pompe,
suffisamment amorcé pour qu’il se développe de manière endogène.
Et d’un autre côté la pérennité du déploiement de cette méthode en nous assurant notamment
que les acteurs de cette méthode ne soient pas uniquement liés à AVN, et sur ce point, il y a
un mix de franchise et de bureaux locaux d’AVN.
Pour le premier point, notons que l'ensemble de la méthodologie du programme a été
développé pour permettre une pérennité économique et financière des bénéficiaires. Ainsi,
tout au long du projet, les bâtiments sont payés à 100% par les clients, en toute autonomie. Le
rôle d’AVN consiste « uniquement » à faire connaître la technique, et à s’assurer que les
clients trouvent des maçons, et que ces maçons forment un maximum d’apprentis : à aucun
moment AVN n’intervient financièrement sur le marché qu’elle cherche à amorcer. Cela est
une garantie de pérennité financière donc de « réplicabilité » des constructions.
Mais la question évoque surtout la réplicabilité des actions de vulgarisation. La stratégie de
déploiement du programme de vulgarisation à grande échelle consiste en un tissage
d’équipes régionales d’AVN sur des territoires d’une centaine de km de rayon, pilotant des
actions de vulgarisation menées en propre, et via des vulgarisateurs franchisés. Ainsi la
franchise seule n’est pas envisagée, mais elle constitue un relai indispensable dans de
nombreux cas, notamment pour débuter une action dans une nouvelle zone.
C’est cette stratégie qui sera testée sur les prochaines années, et d’autres approches
pourraient apparaître. On voit par exemple sur le Nord du Sénégal l’émergence d’une entité
franchisée qui commence à intégrer un pourcentage de plus en plus important d’activités
« VN » dans ses activités totales.
Notons également, nous l’avons dit en début de document, que notre stratégie de déploiement
consiste non pas en la recherche de validation d’1 seul pilote pour le répliquer ensuite, mais
en un lancement de multiples petits pôles de vulgarisation pour progressivement s’implanter
sur l’ensemble des territoires ciblés. On sait qu’il faut de nombreuses années à un individu
pour décider de construire ou de s’acheter une maison. Nous parlons d’habitat, et l’habitat
n’est pas un besoin vital comme un autre : il s’agit d’un fort investissement à un moment
donné, et aucune famille au monde ne fait ce choix à la légère. Ainsi, la révolution
architecturale proposée par AVN doit s’adapter à la spécificité de la proposition, et prendre
racine dès que possible sur l’ensemble des territoires, quitte à mettre, pour chacun d’eux, très
peu de moyens au départ.
Concernant la pérennité du déploiement de la méthode : sur les territoires non-encore
amorcés, il faut étudier la pérennité financière des structures AVN-locales pour qu’elles
puissent assurer la continuité du programme. Toute une partie de ce projet a pour but
justement d’accompagner ces structures-filiales nationales et régionales pour leur permettre
de « vendre » leur savoir-faire à d’autres organisations locales. Par exemple des missions
spéciales de Business Plan, ainsi que des projets-pilotes concrets avec des mairies ou ONGs
partenaires-clientes permettront aux dirigeants des AVN locales de roder leur business model
et de passer d’un modèle économique 100% dépendant d’AVN-Fr à une autonomie partielle
en fin de projet. NB : nous ne voyons pas, à ce jour, de possibilité de déléguer totalement la
maitrise d’œuvre du programme à des structures indépendantes d’AVN.
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L'approche « Franchisés » est totalement intégrée dans cette perspective de pérennisation et
réplicabilité de l'activité, à des niveaux plus locaux, sous la direction des AVN nationales et
régionales.
Ainsi, nous avons 3 approches combinées concernant la « réplicabilité » au sens large :
1/ le marché assure sa propre réplicabilité une fois amorcé
2/ pour l’amorcer, nous disposons d’équipes AVN d’amorce
3/ ces équipes sont relayées par des structures franchisées aux niveaux locaux, et par des
personnes-clés
3.20. Photos
Voûtes nubienne à Louxor (1250 av. JC) Maçons AVN au Burkina Faso
Sensibilisation dans une Voûte Nubienne
Les documents joints contiennent de très nombreuses photographies, et surtout notre site web
contient des diaporama et vidéo.
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