Vol.4(1958) n°3 (PDF format) - Royal Academy for Overseas Sciences
Vol.4(1958) n°3 (PDF format) - Royal Academy for Overseas Sciences
Vol.4(1958) n°3 (PDF format) - Royal Academy for Overseas Sciences
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
— 581 —<br />
Les archives dépouillées par l’auteur mettent bien en<br />
relief les difficultés extrêmes de cette rencontre entre<br />
les intérêts concurrents des Arabes et de l’État. Le<br />
R. P. P. Ce u l e m a n s dépouille patiemment une masse<br />
considérable de manuscrits, d’où l’on peut évoquer,<br />
chapitre par chapitre, le rôle du Roi, obligé de fixer les<br />
frontières du nouvel État et de lui assurer les ressources<br />
nécessaires à son occupation effective. Ce n’est pas au<br />
cours d’une lutte quotidienne de cette nature qu’on<br />
trouvera beaucoup de déclarations humanitaires sur la<br />
traite des esclaves. Le Roi n’a jamais perdu de vue la<br />
grandeur de son rôle, dans la lutte pour la suppression<br />
du fléau, mais il avait vraiment tant d’autres questions<br />
pressantes à résoudre que, des archives, il apparaît<br />
surtout comme un administrateur avisé aux prises avec<br />
ces angoissantes questions d’administration politique<br />
et financière.<br />
Les grandes puissances européennes ne commencèrent<br />
à s’intéresser à l’acquisition de territoires en Afrique<br />
centrale que vers 1885 et <strong>for</strong>cément l’attitude qu’elles<br />
adoptèrent vis-à-vis de la traite des esclaves était subordonnée<br />
à la question politique. Défiantes jusque là à<br />
l’égard de l’expansion coloniale qu’on estimait généralement<br />
plus coûteuse que profitable, elles ne s’émurent<br />
que lorsque leur prestige fut mis en question ou lorsque<br />
les convoitises impérialistes furent éveillées par des<br />
puissances rivales engagées dans la même course.<br />
Le courant humanitaire anti-esclavagiste se trouva à<br />
point pour favoriser la politique.<br />
Aussi bien faut-il placer la politique adoptée par<br />
L e o p o l d II dans le cadre de l’histoire de la colonisation<br />
africaine pour l’apprécier équitablement. L a question<br />
arabe déborde largement le cadre géographique du Congo<br />
et constitue un aspect de la politique générale des grandes<br />
puissances, vers 1885, au temps même où elle se posa au<br />
Roi-Souverain.