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SAVIGNY LE SEC - Le Journal de Saône et Loire

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La taille royale au XVIIIe siècle<br />

Au XVIIIe siècle, les habitants <strong>de</strong> Savigny le Sec, comme tous ceux du royaume, sont assuj<strong>et</strong>tis<br />

à <strong>de</strong> multiples impôts, dont le principal est la taille royale. Il s’agit d’un impôt direct, perçu<br />

chaque année, dont l’obj<strong>et</strong> était à l’origine <strong>de</strong> contribuer aux dépenses militaires <strong>de</strong> l’Etat, levé<br />

sur ceux qui ne sont pas astreints à un service militaire, c’est à dire les roturiers. <strong>Le</strong> Clergé <strong>et</strong> la<br />

Noblesse en sont exemptés, le premier parce que la chose militaire est incompatible avec son<br />

état, la secon<strong>de</strong> parce que ses membres exercent ou sont sensés exercer <strong>de</strong>s emplois militaires.<br />

Mais sont aussi parvenus à être dispensés <strong>de</strong> taille certains roturiers « privilégiés », bien plus<br />

nombreux que les clercs <strong>et</strong> les nobles, au motif qu’ils assurent un service public, judiciaire ou<br />

administratif.<br />

A Savigny, communauté rurale, il n’y a aucun officier privilégié, aucun noble, <strong>et</strong> un seul<br />

ecclésiastique, le vicaire du curé <strong>de</strong> Norges, résidant le plus souvent dans ce village. Tous les<br />

habitants sont donc contribuables.<br />

Village <strong>de</strong> Bourgogne, Savigny le Sec relève du régime fiscal <strong>de</strong>s Pays d’Etat : le montant <strong>de</strong><br />

l’impôt est déterminé chaque année par les Elus <strong>de</strong>s Etats <strong>de</strong> Bourgogne, institution héritée <strong>de</strong> la<br />

pério<strong>de</strong> ducale, vestige d’une certaine liberté à l’égard du pouvoir royal.<br />

Ces Elus ne sont pas désignés par le suffrage ; ils émanent <strong>de</strong>s Etats, assemblée réunie tous les<br />

trois ans, composée <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong>s trois Ordres, Clergé, Noblesse <strong>et</strong> Tiers Etat. Ce<br />

<strong>de</strong>rnier est représenté par les maires <strong>de</strong>s principales villes <strong>de</strong> la province, d’ailleurs nommés par<br />

les Etats eux- mêmes. On voit donc que les populations rurales n’ont aucune prise sur le montant<br />

<strong>de</strong> leur contribution.<br />

Partant du principe qu’il faut <strong>de</strong>s rentrées financières certaines <strong>et</strong> une perception peu coûteuse,<br />

le roi a mis en place un système <strong>de</strong>s plus simples. <strong>Le</strong> calcul <strong>de</strong> l’impôt n’est pas fait comme<br />

aujourd’hui en pourcentage <strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong>s contribuables. Il s’agit d’un système par répartition :<br />

on détermine dans un premier temps les besoins totaux du Trésor royal, puis on en répartit la<br />

charge entre les Provinces, la Bourgogne conservant une certaine faculté <strong>de</strong> négocier sa quotepart<br />

en raison <strong>de</strong> son rattachement tardif à la Couronne.<br />

Une fois que les Etats ont déterminé la somme totale à rem<strong>et</strong>tre dans les caisses royales, les<br />

Elus en répartissent la charge entre les différentes « collectes » qui composent la Province, en<br />

fonction <strong>de</strong> la richesse qu’ils supposent à chacune. Savigny le Sec, village groupé, constitue une<br />

collecte unique.<br />

Au début <strong>de</strong> chaque année, le syndic <strong>de</strong> la communauté, élu par les habitants du village regroupés<br />

en « communauté » pour les représenter <strong>et</strong> servir d’interlocuteur aux autorités, reçoit <strong>de</strong>s Elus<br />

un « brev<strong>et</strong> <strong>de</strong> taille » qui contient la somme à lever dans la collecte.<br />

<strong>Le</strong> syndic convoque alors les habitants au son <strong>de</strong> cloche : l’assemblée se réunit à la porte <strong>de</strong><br />

l’église, sous le porche s’il y en a, ou sous un vieil arbre qui est l’ornement du cim<strong>et</strong>ière. Chaque<br />

chef <strong>de</strong> famille, homme ou femme, dispose d’une voix. En réalité, ce sont les principaux habitants<br />

qui prennent part à c<strong>et</strong>te assemblée : ils font, selon l’expression du temps, la plus gran<strong>de</strong> <strong>et</strong><br />

saine partie <strong>de</strong>s habitans dudit lieu. Connaissance prise <strong>de</strong> la somme à se répartir, ils procè<strong>de</strong>nt<br />

à l’élection <strong>de</strong>s « asséeurs » <strong>et</strong> du « collecteur ». Il n’y a pas véritablement <strong>de</strong> candidat pour<br />

remplir ces fonctions. C’est une corvée à laquelle chacun se soum<strong>et</strong> à son tour, ne pouvant s’y<br />

soustraire en cas d’élection. <strong>Le</strong> rôle <strong>de</strong>s asséeurs, au nombre habituel <strong>de</strong> trois, est <strong>de</strong> fixer le

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