histoires pathetiques - lat livres a telecharger

: c’est souvent le petit Louis qui la raccompagne : petit, le Louis, mais... bref, c’est pas nos
oignons comme prétend madame Poissard, ma femme.
Avec Courtecuisses, on s’entend bien parce que nos commerces sont juste à poser… côte à
côte et, comme il dit quand il arrive encore a parler,
- Une main lave l’autre et les deux lavent la figure…
Je ne sais pas ce que ça signifie, mais je trouve que c’est beau venant de lui parce qu’il a
toujours les mains sales.
Courtecuisse, il manie la philosophie de l’observation.
Par exemple, l’autre jour, y avait un chauve qui prenait un demi et Courtecuisse qui me dit :
- Dis donc Poissard, çui là, le chauve, quand il se lave la figure, où s’arrête le gant ?
Balèze, non ? Et, un dimanche où on va au ski… il s’arrête devant le tire fesse, regarde un bon
moment la neige, malgré que tout le monde gueule derrière, puis il se tourne vers les
braillards et dit :
- Y a-t-il quelqu’un qui peut me dire, quand la neige fond, ce que devient le blanc ?
Et là, ils l’ont tous fermée, leur gueule !
Des histoires sur Courtecuisse, je pourrai vous en raconter jusqu’à demain mais si vous voulez
du bon pain frais dans une heure, faut que j’aille sortir les pâtons du congélateur, moi... Si
vous voyez ce que je veux dire…
La visite au maire
Alors, ce matin, avec Courtecuisse, on va voir le maire pour renouveler notre droit à la
terrasse : c’est une taxe de 100 euros par an qu’on paye à la ville pour pouvoir s’approprier
légalement le trottoir.
Le maire râlait parce qu’une femme était venue se plaindre officiellement qu’à cause de la
terrasse du café du commerce, elle ne pouvait plus passer sur le trottoir avec sa poussette et
qu’elle était obligée d’aller sur la chaussée et que les voitures klaxonnaient etc etc... Une
emmerdeuse quoi !
Alors, Courtecuisse commence à s’énerver :
- Mais dis, nous on paye, nous, alors les poussettes n’ont qu’a passer ailleurs…
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