histoires pathetiques - lat livres a telecharger

- Bon, d’accord, l’a coupé Courtecuisse, on est mort de rire, mais laisse nous suivre le match
!
Jusque là tout allait bien, mais, sans savoir pourquoi, le taureau a refusé de foncer dans la
muleta… Alors le torero a commencé à le provoquer :
- Ahhhhh, Ahhhhh, Toro, ben… Allez, toro ! ben acqui ben !
Et comme il ne venait toujours pas, le langage a commencé à se corser :
- Alors maricon (PD) tu viens ou je vais te chercher ? Eh, fils de pute, t’as vu ta
tronche ? Allez, connard, fais voir si tu as des cojones… Ah ? t’en as pas ?
Et notre brave matador s’est mis à chanter à tue tête : Il a pas de couilles ! il a pas de couilles
! Puis, il a fait semblant de l’ignorer et s’est tourné vers le public comme si l’autre n’était pas
là… Oh, putain, quelle erreur ! Le taureau n’attendait que ça, et il te l’a cueilli comme il faut :
une corne dans le troufignon, bien plantée jusqu’à la garde et avec l’autre il lui a gratté le
dos…
Vous auriez entendu le cri de douleur de l’homme :
- Ouuuiiiiiii, encoreuuuuuu !
Surtout que le taureau le faisait un peu tournoyer en l’air…
Les péons sont vite venus le dégager et la présidence a ordonné la mise à mort et ça a été
l’hypoténuse de la corrida : Le torero, bien droit devant la bête, avec, tout de même des
liquides qui lui sortaient de la culotte, le coude bien levé, l’estoc bien pointé, s’est élancé pour
donner la mort ; Mais à ce moment là, une spectatrice a éternué…
Et le premier coup a été raté ; Heu… pas pour le toréro : coup de corne à la cuisse.
Deuxième tentative, même début mais au moment de l’estocade, un spectateur a crié : Raté !
Coup de corne à l’épaule… Le taureau regardait son pauvre adversaire et il s’est mis à
secouer la tête de gauche à droite, et vice versa, puis il a regardé le public comme pour dire :
Ah, quel manche !
A ce moment là, Courtecuisse, qui avait été exceptionnellement sage jusque là vu qu’il cuvait
sa cuite du midi, s’est levé et à hurlé bien fort :
- Dépêche toi ! y’a la nuit qui arrive !
Sous les applaudissements des aficionados pressés d’aller boire un pastaga dans une bodega.
Alors, très vexé, le matador, les yeux au Gard, est allé chercher un révolver, il a visé le
taureau et, quand il allait tirer, un spectateur a crié : Pan ! Et le taureau a été raté pour la
troisième fois. Mais pas son adversaire : coup de corne bien placé… Entre les deux orteils…
Là, le taureau s’est mis à rigoler et le toréro à pleurer…
61