Volume 4 - Numéro 1 Télécharger (3.9 Mo) - aeemum

Recommendations

Info

PROJETS ÉTUDIANTS La folie des montagnes Le 10 mai 1996, huit personnes décèdent en tentant l’ascension de l’Everest. Elles ont été victimes d’une violente tempête imprévisible à ces altitudes et d’une ascension qui ne finissait plus de finir. Parmi les morts, on comptait deux guides chevronnées qui n’ont pas su respecter leurs limites et qui ont pris de grands risques pour apporter leurs clients au sommet. Ce récit n’en est qu’un parmi tant d’autres histoires morbides de haute montagne. Depuis plus d’un siècle, dans l’Himalaya et le Karakoram, il règne une espèce de folie qui aura amené l’homme à perdre toute notion de jugement dans le seul espoir d’être le premier à grimper une montagne, à la grimper l’hiver, à grimper toutes les montagnes de tel ou tel secteur, de grimper la montagne plus vite que tous les autres avant lui, de grimper la montagne avec les pieds attachés tout en faisant une grimace et les mains en position de chapeau pointu… Dès le début du 20ième siècle, lors des premières tentatives d’ascension, certains hommes passaient de multiples semaines à des altitudes dépassant les 5000 mètres et ce, avec de l’équipement médiocre. Les premiers hommes à avoir grimpé l’Annapurna (l’équipe française de Herzog) étaient, par chance, tombés dans une crevasse lors de leur descente, ce qui leur avait permis de s’isoler d’une tempête et de perdre seulement quelques doigts et orteils suite à des engelures. Ces hommes étaient prêts à subir des souffrances intenses dans le seul espoir d’atteindre le sommet. Par ailleurs, ces grands conquéreurs de sommets perdaient aussi souvent le cap comme en témoignent les nombreuses histoires où des gens furent laissés-pour-compte sur les montagnes, alors qu’ils étaient complètement hors d’eux. Toute cette folie m’amène à vous parler de ma quête de montagnes au Kirghizistan en compagnie de 3 autres collègues de médecine (Charles Couturier, Matthieu Gratton et David Paré). Notre aventure a débuté il y a plus d’un an, lorsque nous avons pris la décision d’aller grimper une ou des montagnes dans un pays finissant en ‘stan ‘. Notre choix s’est arrêté sur le pic Lénin, 7134 mètres, situé au Kirghizistan. Nous avons choisi cette montagne en raison de ses faibles coûts de permis, de son accessibilité et de son niveau de difficulté technique assez bas pour un 7000 mètres d’altitude. Nous avions grandement espoir de conquérir cette montagne. De nombreux mois plus tard, après plusieurs entraînements à la côte du Saint-Maurice, nous sommes finalement partis pour notre périple au Kirg. Une période de quarante jours assez éprouvante et pleine de péripéties. Nous avons débuté notre séjour dans l’Ouest du pays avec un 4 JEMM | Vol. 4 No. 1 | 10 octobre 2012 Vincent Séguin 2e année trek de huit jours dans l’espoir de s’acclimater un peu. Par la suite, nous avons p e r f e c t i o n n é nos techniques de sortie de crevasse et de marche sur glacier dans le parc national d’Ala Archa. Et puis est arrivé le grand jour, le début de l’ascension. Notre camp de base était localisé à 3500 mètres. À cette altitude tout allait bien encore. Le plaisir ou plutôt, le désagréable, a débuté au camp 1 (4400 mètres), endroit où nous étions dans la neige perpétuelle. Cette neige est alors devenue synonyme d’inconfort. La route entre les camps 1 et 2 (5300 mètres) était parsemée de crevasses couvertes de ponts de neige. À ce temps de l’année, les ponts étaient encore très robustes. Le plus grand désarroi dans cette section provenait surtout de la chaleur accablante et du soleil éblouissant qui persistait durant le jour. Pour les surmonter, nous nous couvrions au maximum et les lunettes de soleil devenaient essentielles à la vision (nous les portions même dans la tente!). Avec l’altitude sont aussi apparus le froid de la nuit (pour faire contraste avec les 1000 degrés dans le jour), les maux de têtes, la toux, les nuits blanches, la perte d’appétit ... tout pour être bien quoi! Après avoir monté 700 fois la route entre le camp 1 et le camp 2 pour s’acclimater, avoir patienté de nombreuses heures à essayer de tuer le temps et de toujours se sentir inconfortable, nous commencions sérieusement à nous demander ‘’c’est quossé que je fais icitte’’. Cependant lorsque venait cette question, il y avait toujours ce désir, cette quête, cette folie qui nous incitait fortement à continuer. Par ailleurs, un autre défi important de l’ascension de haute montagne était la prise de décision constante. Il y avait toujours mille et un facteurs qui faisaient que nous devions continuer ou rebrousser chemin, modifier notre processus d’acclimatation, etc. À 4, il y avait souvent des décisions difficiles à prendre… Le 17 Juillet 2012 est finalement arrivé. Le jour y. On venait de passer une nuit (blanche) au camp 3 à 6200 mètres et, à 5h00 du matin, Matthieu est venu sonner l’heure du départ pour aller faire notre tentative de sommet. Il avait neigé et venté toute la nuit. On avait l’impression de manquer d’air en permanence. Dave et moi avions déblayé constamment le vestibule de la tente par peur de s’asphyxier. J’ai donc enfilé mes grosses bottes, ma doudoune, mes lunettes en ducktape et je suis parti pour ce que j’attendais depuis longtemps. Après plusieurs heures de marche, j’arrivais au ‘’knife’’ et le guide nous a alors informé que, une fois passé ce point, on ne pouvait plus rebrousser chemin seul. L’idée de repasser une nuit à 6200 mètres me désenchantait beaucoup.
Suite de la page 4... Je repensais aussi à la dernière heure : chaque pas était pénible, accompagné d'une sensation d'épuisement constant. J’ai donc pris la décision de rebrousser chemin. Mon collègue Matthieu et le guide, qui avançaient probablement 2 fois plus vite que moi, auront réussi à atteindre le sommet. Ce fut un retour crève-cœur jusqu’au camp 1, où j’ai pu retrouver Dave et Charles qui étaient quant à eux revenus plus tôt pour des raisons de santé. Après de nombreux mois d’attente, cette déception est toujours dure à gober. Dans les jours qui ont suivi, j’ai beaucoup réfléchi à cet échec à atteindre le sommet. Je mijotais sur des belle citations: "Experience is what you get when you didn't get what you wanted" ou "It is not the mountain we conquer but ourselves". Cependant, celles-ci ne viennent qu’apaiser notre déception et on comprend facilement pourquoi la folie des montagnes amène des individus, année après année, à aller se fourvoyer dans la souf- IFMSA - Rentrée 2012 C’est un plaisir pour moi de vous écrire afin de souligner cette nouvelle année. J’agis présentement à titre de présidente d’IFM- SA-Québec, la branche internationale de la FMEQ, votre fédéra- tion médicale étudiante. À ce titre, j’ai pour mandat de représenter les 3700 futurs médecins du Québec à un niveau international, tout en gardant une dimension nationale et locale des plus actives dans le but d’améliorer la santé ici et ailleurs. Avant d’aller plus loin, que signifie IFMSA ? IFMSA, c’est l’International Federation of Medical Students’ Associations. Comptant 1,3 millions d’étudiants de plus de 107 pays à travers la planète, c’est la plus grosse association étudiante au monde et certainement la plus dynamique. Au Québec, cette fédération s’est développée sous le nom d’IFMSA-Québec et s’est donnée pour mandat de conscientiser et de mobiliser les étudiants en médecine du Québec autour des enjeux culturels, sociaux et mondiaux de la santé. Active dans les six campus, IFMSA-Québec représente une incroyable ouverture sur le monde, mais donne également la chance à tous d’être des acteurs du changement à un niveau local. IFMSA-Québec vit au travers de ses sept comités permanents, que vous aurez la chance de découvrir au fil de votre parcours en médecine. Quatre de ces comités se consacrent à des projets et activités de sensibilisation sur des thèmes comme la santé publique, la santé sexuelle, les droits humains et la santé mondiale. Quant aux trois autres comités, ils vous donnent l’opportunité d’effectuer des échanges cliniques ou de recherche à france mentale et physique dans le but de cocher telle ou telle montagne. J’espère que, à travers tout ce cheminementpersonnel, cette folie de la montagne ne s’emportera pas de moi et qu’à l’avenir je ne choisirai pas d’aller à la conquête du plus haut, du plus grand, du plus n’importe quoi… dans le but de la quête d’accomplissement personnel. Cette quête, vous la connaissez tous. Elle est si omniprésente en médecine et parfois elle nous envahit et contribue à créer une ambiance malsaine. Probablement que sa survie résulte de l’évolution de la société moderne où l’individualisme à bien réussi à détrôner la place de la solidarité… Tout de même, Il faut rendre à César ce qui est à César : ‘Good job Math pi Herzog pi sir Hillary’’ ! l’étranger, ainsi que des stages d’immersion culturelle dans des milieux à ressources limitées. À cela, se greffent d’autres projets fort intéressants : Sexperts, un atelier d’éducation sexuelle au secondaire ; Osmose, une ouverture à la santé mentale pour les ados ; Fiers et en Formes, portant sur l’estime de soi et l’image corporelle dans les écoles secondaires ; Nutrition, sur les saines habitudes alimentai- res au primaire ; et les stages d’été INcommunity dans les populations négligées du Québec. L’année 2012-2013 promet d’être haute en couleurs avec l’organisation de plusieurs évènements nationaux, à com- mencer avec le Congrès National d’automne qui aura lieu à l’Université de Montréal les 13 et 14 octobre prochain, auquel vous êtes formellement invités. Puis, en février, nous organiserons la formation TNT axée sur le leadership, la communication et la planification stratégique. En avril auront lieu le Colloque de Santé Mondiale, une conférence de deux jours des plus stimulantes, et le Congrès National de printemps d’IFMSA-Québec. De plus, cette année marque le lancement de deux cours à option signés IFMSA-Québec, offerts à tous les étudiants du préclinique : Immersion à la santé mondiale et à la médecine sociale, offrant une expérience pratique variée incluant des activités et engagements locaux ainsi qu’une implication internationale ; et le Programme SCOI, permettant aux étudiants participants de faire un stage éthique de six semaines à l’étranger durant l’été. Avis aux intéressés ! JEMM | Vol. 4 No. 1 | 10 octobre 2012 Suite à la page 6... PROJETS ÉTUDIANTS 5
Page 1 and 2: Rédactrice en chef Qualilou St-Ong
Page 3: Rwand’expérience ! Après avoir
Page 7 and 8: Suite de la page 6... Voici comment
Page 9 and 10: Représentante académique Bonjour
Page 11 and 12: Représentante externes II Bonjour
Page 13 and 14: DES NOUVELLES DU MEDVERT MAURICIE B
Page 15: Bateau-dragon de Shawinigan… Une

Volume 4 - Numéro 1 Télécharger (3.9 Mo) - aeemum

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

Delete template?

Save as template?