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Voici comment ces derniers se déroulaient : dans une salle de
conférence, les résidents de nuit font le transfert à tous les résidents
et patrons de jour, les scans cérébraux sont projetés sur
un écran géant, le Professor David Menon commente chaque cas
et dicte la conduite à tenir pour chaque patient. Afin de m’impliquer
davantage dans la prise en charge des patients, j’ai fait
trois nuits avec un Clinical Fellow, qui m’a laissé rédiger plusieurs
notes d’admission et qui m’a enseigné les différents modes des
machines de ventilation-assistée.
Weeks # 4 and 5 : John Farman ICU (Intensive Care Unit)
L’ICU fut définitivement mon unité « coup de cœur »! Le patron
Dr. Vilas Navapurkar - anesthésiste-intensiviste - était un leader
rassembleur très charismatique. Il enseignait beaucoup et valorisait
la rétroaction positive. Il y avait également deux résidents
(en cheminement « Acute Care Medicine ») qui m’ont inspiré à
plusieurs niveaux : connaissances, démarche et pensée cliniques,
éthique de travail, interactions et communication, attitude, intérêt,
etc.
Durant la tournée, au chevet de chacun des patients, je me faisais
« challenger » : « Could you please tell me the P/F ratio? »,
« What do you think of this chest x-ray? », « What is the patient-
’s base excess? Can you give me the true definition of “base excess”?
». Cet exercice était à la fois stimulant et déstabilisant.
Le large éventail de diagnostics des patients pouvait rassasier les
esprits les plus curieux : détresse respiratoire de type 2 secondaire
à Lambert-Eaton/myasthénie grave, syndrome Boerhaave,
insuffisance hépatique aiguë, etc.
Par ailleurs, Dr. Navapurkar m’a fait participer aux discussions
délicates avec les proches des patients les plus malades. La déci-
sion de cesser les soins se basait, entre autres, sur les concepts
d’irréversibilité de la détérioration des organes majeurs et de la
non-amélioration de l’état clinique des patients. La fragilité de la
nature humaine était mise à l’avant-plan dans ces situations.
Week #6 : Back in Operating Theatres
Lors de cette dernière semaine du stage, j’ai pu pratiquer
une dernière fois les gestes cliniques liés à l’anesthésie.
En conclusion, il fut marquant de travailler avec anesthésistes,
anesthésistes-intensivistes, résidents et fellows à Addenbrooke’s
Hospital. Cela m’a permis de développer mes aptitudes
d’adaptation et de communication. Aux soins intensifs,
notamment, j’ai dû apprendre en observant les faits et gestes
des patrons, en sachant imposer ma présence en tant que
l’« Elective Medical Student from Canada » et en gagnant la
confiance des différentes équipes médicales auxquelles j’ai été
jumelé. J’ai croisé des gens influents, au parcours inspirant et qui
m’ont encouragé à poursuivre mes ambitions. La cohabitation
avec des externes en médecine provenant d’universités étrangè-
res a permis un intéressant échange de culture et a créé de nouvelles
amitiés. Je mentirais en niant qu’au cours de ces six semaines,
j’ai souvent ressenti la froide réalité de se trouver au
pied de la hiérarchie des médecins. Cependant, en bout de ligne,
je suis reparti de Cambridge avec l’impression d’avoir non seulement
acquis de nouvelles compétences personnelles et médicales,
mais également d’avoir « emprunté » l’expérience de tous
ces résidents et patrons que j’ai vus et côtoyés. J’estime que ce
stage a été, jusqu’à ce jour, une pierre-angulaire dans mon cheminement
à l’externat. Je vous souhaite de vivre un périple du
genre, car c’est en repoussant ses limites personnelles que l’on
découvre l’étendue des possibilités qui s’offrent à nous !
JEMM | Vol. 4 No. 1 | 10 octobre 2012
Charles Nadeau-Routhier
Externe 2
PROJETS ÉTUDIANTS
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