« Je suis prêtre, prêtre pour l'éternité » - Notre Dame de Vie
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L e p è r e M a r i e - E u g è n e e t l e s p r ê t r e s s é c u l i e r s<br />
Le charisme du fondateur avait<br />
emporté les hésitations bien compréhensibles<br />
d’un <strong>prêtre</strong> en pleine maturité<br />
appelé à lâcher son ministère <strong>de</strong><br />
curé et… son Aveyron natal. Bien vite<br />
d’autres suivirent. Des discussions<br />
furent parfois vives à propos <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
heures d’oraison : fallait-il compter<br />
la récitation du bréviaire, alors plus<br />
longue qu’aujourd’hui, dans ce temps<br />
<strong>de</strong> prière quotidien ? Le père Marie-<br />
Eugène écouta mais tint bon, quitte à<br />
taper du poing sur la table. Il fit prier<br />
la branche féminine <strong>de</strong> <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Vie</strong>, car il sentait la tentation chez<br />
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certains <strong>prêtre</strong>s <strong>de</strong> <strong>«</strong> venir boire un petit<br />
verre <strong>de</strong> Cognac spirituel alors qu’il s’agit <strong>de</strong><br />
se jeter dans le torrent. Il faut tout prendre,<br />
y passer tout entier <strong>»</strong>. En prophète dépositaire<br />
d’un charisme qu’il était chargé<br />
<strong>de</strong> transmettre, il maintint les <strong>de</strong>ux<br />
heures d’oraison quotidiennes comme<br />
une nécessité vitale <strong>pour</strong> les <strong>prêtre</strong>s <strong>de</strong><br />
<strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong> <strong>de</strong> <strong>Vie</strong>. Il confia l’avenir<br />
du groupement naissant à l’intercession<br />
<strong>de</strong> saint <strong>Je</strong>an-Marie Vianney,<br />
ce <strong>prêtre</strong> contemplatif attiré par la<br />
Trappe et cependant complètement<br />
livré à son ministère. Le 29 décembre<br />
1964, dans le sanctuaire <strong>de</strong> <strong>Notre</strong>-<br />
<strong>Dame</strong> <strong>de</strong> <strong>Vie</strong>, en présence du père<br />
Marie-Eugène, onze <strong>prêtre</strong>s (dont<br />
cinq du diocèse <strong>de</strong> Ro<strong>de</strong>z) prononcent<br />
les vœux <strong>de</strong> pauvreté, chasteté,<br />
obéissance. <strong>«</strong> Gaudium magnum<br />
annuncio vobis ! <strong>»</strong> exulte le fondateur en<br />
commençant son homélie, reprenant,<br />
en ce temps <strong>de</strong> Noël, l’annonce <strong>de</strong><br />
l’ange aux bergers. Son cœur débor<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> joie en offrant ces prémices.<br />
Restait <strong>pour</strong> lui la question importante<br />
<strong>de</strong> la formation spirituelle <strong>de</strong>s<br />
futurs <strong>prêtre</strong>s, dont il mesurait l’enjeu.<br />
Depuis plusieurs années déjà, le père<br />
Marie-Eugène prêchait <strong>de</strong>s retraites<br />
aux séminaristes, soit à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
séminaires, soit <strong>de</strong> sa propre initiative,<br />
au Petit Castelet ou à <strong>Notre</strong>-<strong>Dame</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Vie</strong>. Le 29 décembre 1964, trois<br />
séminaristes s’engagent aux côtés <strong>de</strong>s<br />
<strong>prêtre</strong>s, non pas à <strong>de</strong>s vœux mais à