L'Amant Eternel - J... - Index of

là, pensa Mary en regardant le plafond. Parce que tous les dix mètres, il y avait un truc
électronique. D’un genre qu’elle avait déjà vu dans les hôpitaux : Des caméras de
surveillance.
Ils arrivèrent enfin dans une petite pièce avec deux des murs en miroir. Il y avait au centre
une table métallique et cinq chaises. Et une petite caméra faisait face à la porte. Ça
ressemblait à la salle d’interrogation d’un commissariat, du moins comme on les voyait dans
les séries policières à la TV.
— Vous n’aurez pas à attendre longtemps, dit Fritz en s’inclinant. (Puis il sortit et la porte
se referma derrière lui.)
Mary avança et tourna la poignée, étonnée de la voir s’ouvrir. D’un autre côté, les
responsables de ce complexe n’avaient manifestement pas à craindre que leurs visiteurs
s’échappent.
Elle regarda Bella.
— Tu veux bien me dire où on est ?
— Dans un centre d’entraînement.
— Pardon ?
— Un centre pour s’entraîner.
Oui, mais pour s’entraîner à quoi au juste ?
— Et ces gens-là, ils ne travailleraient pour le gouvernement ou un truc du genre ?
— Oh, non.
— Ça ne ressemble pas à un centre d’arts martiaux, fit John par signes.
Non, sans blague.
— Que dit-il ? demanda Bella.
— Il est aussi curieux que moi de savoir où nous sommes.
Mary revint vers la porte, l’ouvrit et sortit la tête dans le couloir. Quand elle entendit un
bruit rythmé, elle avança un peu mais sans aller bien loin.
Des pas ? Non, c’était un bruit plus assourdi. Qu’est-ce que—
Un homme très grand apparut au bout du couloir. Il était blond et vêtu d’un débardeur noir
et d’un pantalon de cuir noir. Il était pieds nus et chancelait en avançant, se retenant de la
main sur le mur, avec les yeux rivés au sol qu’il semblait examiner avec prudence, comme
pour éviter de trébucher.
Il avait l’air ivre— ou malade peut-être ?— mais… Oh là là, qu’il était beau ! Il avait un
visage si magnifique qu’elle cligna des yeux une fois ou deux. Une mâchoire ferme. Des
lèvres ciselées. De hautes pommettes. Un grand front. Des cheveux épais et souples, coupés
courts sur la nuque, plus longs et plus clairs sur l’avant.
Et un corps parfaitement assorti à ce visage spectaculaire. Des os épais. Des muscles
souples. Sans un pet de graisse. Le tout emballé dans une peau dorée malgré la lumière
blafarde des néons.
Lorsqu’il regarda soudain dans la direction de Mary, elle vit que ses yeux étaient d’un grisbleu
électrique, si brillant qu’ils paraissaient éclairés de l’intérieur. Mais ils la traversèrent
sans même s’arrêter sur elle.
Mary le regarda, peu surprise de cette indifférence. Les hommes comme lui ne
remarquaient jamais les femmes comme elle. C’était une loi naturelle.
Elle devrait retourner dans l’autre pièce. Quel intérêt avait-elle à dévisager ainsi un homme
qui la dédaignait si manifestement ? Mais plus il approchait, plus elle restait tétanisée sur