Hotspots #02 - Eurostation

hotspots
NOVEMBRE 09
#02
LEs QuARtiERs dEs gAREs, MOtEuRs du déVELOPPEMENt uRBANistiQuE MOdERNE
Quel est le rôle des quartiers des
gares dans la ville de demain ?
Le Ministre Muyters s’exprime au sujet des quartiers des gares
Projets d’avenir du quartier d’Anvers-Central

”
En utilisant de manière
intensive l’espace entourant
une gare, le quartier
devient plus vivant.
EditO
Villes d’ambition
Les villes et communes ont de l’ambition. Elles veulent attirer
plus d’habitants, plus d’emplois et plus de culture. dans le même
temps, elles veulent rester accessibles et vivables, offrant de
nombreux espaces verts et dégagés. une politique durable est,
dans ce contexte, une priorité absolue. Cela implique notamment
une réduction de la consommation de matières premières,
une consommation rationnelle de l’énergie, une poursuite de
la réduction de l’émission de gaz à effet de serre et une
augmentation de la part des énergies renouvelables.
dans le cadre de cette politique, miser sur les quartiers des gares vaut la peine. Le quartier
d’une gare permet à une mobilité durable d’atteindre le coeur d’une société et, s’agissant
d’un endroit accessible, on y relève une demande croissante d’utilisation intensive de
l’espace. un équilibre entre l’espace construit/dense et l’espace non bâti/dégagé est donc
crucial. En exploitant intensivement l’espace situé autour d’une gare, on rend le quartier
plus vivant. On y crée en effet un panaché intéressant de voyage, d’habitat et de travail.
L’offre de transports en commun peut ainsi se développer, ce qui profite à l’accessibilité.
de plus, il devient intéressant, dans un tel environnement, d’investir dans des activités
dynamiques comme le théâtre, l’organisation de congrès, etc. La densification urbaine
n’implique pas uniquement l’espace construit. des espaces publics et espaces verts de qualité
jouent également un rôle de liaison vital au niveau du tissu urbain.
dans ce numéro de Hotspots, nous analysons la ville après Kyoto. Comment habiter, travailler
et recréer en 2030 ? Quel sera le rôle des quartiers des gares dans la ville de demain ?
Et quels ingrédients pouvons-nous d’ores et déjà incorporer dans nos projets urbains ?
Bonne lecture !
Herwig Persoons
Administrateur délégué Eurostation
COLOPHON
Hotspots est une publication d’Eurostation et Euro immo star, Rue Brogniez 54, 1070 Bruxelles. Vision : une gare est bien plus qu’un lieu de transit. il s’agit d’un
élément vital de la ville, d’un lieu de rencontre dynamique où confluent de nombreuses personnes et activités. Ce mélange vivant de travail, de shopping et de détente
fait des gares de véritables ‘hotspots’. Euro immo star & Eurostation aident les administrations publiques à assurer le développement durable des quartiers des gares.
RédACtiON gwenn Nevelsteen et isabelle d’Hulst MisE EN PAgE LuON ANNéE 1 EditiON 2
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NEdERLANdsE VERsiE OP AANVRAAg
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3

OstENdE
un concept de gare reposant sur
des techniques durables
www.eurostation.be/fr/ostende
Le développement durable est devenu un véritable concept en architecture. dans les quartiers des
gares modernisés, on accorde également une grande attention à la durabilité et aux mesures
d’économie d’énergie. C’est ainsi qu’Eurostation intègre l’utilisation d’eau de mer dans son projet
de la gare d’Ostende. Le soleil et les toitures vertes sont également mis à l’honneur pour une
consommation durable de l’énergie.
Soleil, mer et toitures vertes
A l’issue de sa rénovation, le quartier de la gare
d’Ostende utilisera des pompes thermiques à
base d’eau de mer pour refroidir et chauffer les
bâtiments. La température de cette eau est en
effet moins sujette aux fluctuations et plus
modérée que les températures de l’air. Le
chauffage ou le refroidissement devient ainsi
possible moyennant des rendements très
élevés. La gare d’Ostende est entourée d’eau,
ce qui en fait l’endroit idéal pour appliquer
cette technique.
En marge de l’utilisation d’eau de mer, le
nouveau projet anticipe également sur
l’importance de la durabilité en installant
des panneaux solaires photovoltaïques. Ces
panneaux, qui transforment la lumière du soleil
en électricité, seront placés sur la structure
ouverte du toit du parking situé à côté de la
gare et généreront de l’électricité notamment
pour les nouveaux immeubles de bureaux
voisins.
La façade ouest des deux étages supérieurs de
l’immeuble abritant le parking et les bureaux
sera revêtue, à l’extérieur, d’une toile textile,
clin d’oeil aux voiles des bateaux du port.
Outre son aspect esthétique, cette toile servira
également de pare-soleil pour les bureaux
situés derrière.
Dans les nouveaux immeubles de bureaux
autour de la gare, on recourra également à la
végétation pour parvenir à une gestion durable
de l’énergie. Les nouveaux immeubles de
bureaux seront surmontés d’une toiture verte
composée de mousse et de plantes grasses qui
serviront de tampon contre les inondations, la
chaleur et le bruit. Des patios intérieurs seront
également aménagés pour faire pénétrer plus
de lumière dans les bureaux.
Pour la coupole surmontant les quais, le
nouveau projet a recherché également une
solution écologique. La toiture se composera
de panneaux de polycarbonate provenant du
recyclage de matières plastiques.
L’avenir renforce le passé
Le développement durable ne s’arrête pas à la
consommation rationnelle de l’énergie. La
nouvelle gare doit aussi s’intégrer de manière
durable au tissu urbain existant. Le nouveau
concept du quartier de la gare d’Ostende met
davantage en valeur le bâtiment principal
monumental et s’inspire des espaces ouverts
environnants comme le parc Maria Hendrika,
© concept dietmar Feichtinger Architectes
l’avenue Albert I et le port. Le dédale de petits
bâtiments disparaît, laissant la place à une plus
grande transparence et offrant de toutes parts
une vue dégagée sur le hall historique de la
gare. Les panneaux de polycarbonate diaphanes
montés sur une fine construction d’acier
surplombent les quais et créent un contraste
élégant avec les matériaux robustes du hall
monumental.
L’eau de mer régule
la température
de la gare.
Le nouveau concept
met davantage en
valeur le bâtiment
historique de la gare.
PROJEt EN POiNt dE MiRE
La coupole des
quais est faite de
plastique recyclé.
Les panneaux de
polycarbonate diaphanes
créent une sensation
d’ouverture.
5

LE gRANd PARi(s)
Composantes pour une ville visionnaire
Le président français Nicolas sarkozy a confié, à dix bureaux internationaux d’architecture et
d’urbanisme, la mission de mettre au point une vision d’avenir pour Paris en l’an 2030. L’unique
condition imposée aux bureaux était de créer une ville du 21è siècle, post-Kyoto, accordant une place
centrale à l’environnement, au développement durable et à la qualité de la vie. Pour le reste, aucun
tabou. Les réponses des bureaux à la demande de sarkozy étaient très diverses, allant de toursjardins
à une nouvelle tour Eiffel en passant par des aérotrains et la création d’un port maritime
à Paris. On relève cependant 4 ingrédients qui reviennent dans tous les projets, à savoir :
1 Les transports en commun en tant qu’agent de liaison
2 La création d’une identité régionale pour Paris et ses banlieues
3 une exploitation intensive de l’espace
4 des espaces publics de qualité
Atelier Christian de Portzamparc
Les voyageurs doivent se rendre rapidement d’un côté
à l’autre de Paris et pouvoir se déplacer sans devoir
– comme c’est le cas aujourd’hui – effectuer un long
trajet pour traverser la ville.
2 La création d’une identité régionale et de quartier
1 Les transports en commun comme agent de liaison
Aux yeux de tous les architectes, les transports en commun sont le moyen
par excellence pour réconcilier les gens et les quartiers (de banlieue) et
rendre la ville plus durable. Les créateurs tiennent compte de la poursuite du
développement du réseau à grande vitesse. En outre, ils misent tous sur des
lieux de transit multimodaux permettant un passage fluide d’un moyen de
transport à l’autre. Tous les concepts urbains accordent la priorité à l’usager
faible de la route. Dans la ville de demain, une jonction multimodale doit être
davantage qu’un lieu de transit. Ces jonctions sont en effet appelées à devenir
les principaux pôles d’attraction de la ville, offrant des activités à profusion.
Les villes, mais aussi les régions et les quartiers, doivent créer, de manière proactive, une identité urbaine.
En optant pour une position unique, une région ou un quartier se démarque de ses “concurrents”. Une
ville doit non seulement miser sur son centre, mais aussi avoir à l’esprit que ses banlieues sont des
acteurs tout aussi valables qui, eux aussi, méritent une identité (urbanistique). Une banlieue ne doit
cependant pas rivaliser avec le centre-ville historique, mais justement défendre son individualité. L’un des
grands défis de Paris consistera donc à dégager ses banlieues de la spirale négative dans laquelle elles se
débattent et de redorer l’image de ces quartiers en leur forgeant une nouvelle identité.
© Atelier Christian de Portzamparc
Equipe de MVRdV
Au lieu de laisser une ville “se diluer”, il s’agit justement
de la rendre plus compacte. Cela permet de
mettre en place une gestion beaucoup plus efficace
de l’énergie, d’aller au-devant de la croissance de la
population et de réserver de l’espace pour la nature.
Atelier Castro-denissof-Casi
En de hauts lieux, ville et nature se retrouvent.
3 Une utilisation intensive de l’espace
CONNECtEd CitiEs
Les villes doivent offrir des solutions qualitatives à la densification de la
population, de manière à préserver, pour les générations futures, les espaces
ouverts disponibles. Les zones et les quartiers accueillent un mélange vivant
d’activités. Autrement dit, la centralisation des zones industrielles ou d’habitat
est bannie de la ville de demain. L’accumulation et la combinaison d’activités
permet de gérer de manière plus astucieuse l’espace disponible.
4 Des espaces publics de qualité
La séparation entre béton et verdure disparaît. Les hauts immeubles sont
agrémentés de nombreux jardins (publics), le périphérique parisien est doté
d’une toiture verte et l’on joue pleinement la carte des esplanades boisées et
des parcs centraux. L’idée sous-jacente est que chacun, où qu’il habite, doit
pouvoir se promener dans la nature à proximité de chez lui.
© MVRdV
© Atelier Castro-denissof-Casi
7

”
Avec la gare la plus moderne
de Flandre, un vaste parking
souterrain, des garanties pour
l’usager faible de la route
et une solution réaliste aux
embouteillages sur les voies
d’accès, Malines est prête à
relever les défis de l’avenir.
Bart Somers, bourgmestre de Malines
www.euroimmostar.be/fr/malines
LE QuARtiER dE LA gARE dE MALiNEs
9

uN AutRE REgARd suR
LEs QuARtiERs dEs gAREs
Visite virtuelle d’Anvers-Central
Le lecteur qui souhaite découvrir virtuellement la gare d’Anvers-Central peut créer un
personnage fictif sur le site www.stationsroman.be et découvrir avec lui la nouvelle gare.
Les petits diamants vous offrent davantage d’explications sur le lifting subi au cours des
10 dernières années par la gare d’Anvers-Central. La création de ce site Internet cadre avec
l’inauguration festive de la gare, aujourd’hui entièrement terminée.
stop au réchauffement
de la planète
Quel est le moyen de transport le plus écologique : la voiture,
le train ou l’avion ? Le site www.ecopassenger.org vous
permet de calculer l’émission de CO 2 pour les déplacements
en Europe et ... devinez : le train est presque toujours le
choix le plus écologique. Les Indicateurs Flamands (VRIND
2009) démontrent d’ailleurs que le transport collectif en bus
et en train se développe en Flandre plus rapidement que le
transport à bord de voitures privées. Ce glissement prudent
va à l’encontre de la tendance observée au sein de l’Union
européenne, où l’usage de voitures privées continue à se
développer, notamment du fait de l’augmentation du pouvoir
d’achat dans les nouveaux Etats membres. Quoi qu’il en soit, la
voiture représente toujours 80% du transport de personnes en
terme de passagers-kilomètre. Dans le domaine du transport de
marchandises, 76,3% du total de tonnes kilométriques étaient
parcourus par la route en 2007.
sur terre, en mer
et dans le ciel
Eurostation investit à travers ses projets dans des
mesures limitant la consommation d’énergie.
>> sur terre
Le sol affiche toute l’année une température relativement
constante. De plus, cette température est plus modérée que
celle de l’air, autrement dit plus fraîche en été et plus chaude
en hiver. Des échangeurs air/sol et une pompe thermique
permettent de chauffer ou de refroidir le sol et les bâtiments
moyennant des rendements très élevés.
>> En mer
Tout comme le sol, la température des eaux libres (par
exemple les mers ou canaux) est plus modérée et moins
sujette aux fluctuations. La présence d’eaux libres permet
donc de chauffer et de refroidir moyennant des rendements
très élevés.
>> dans le ciel
L’énergie solaire est gratuite et peut être utilisée tant
pour la génération d’électricité que pour la production de
chaleur. Eurostation utilise dès lors des panneaux solaires
photovoltaïques sur les toits des bâtiments (parkings) et
des centres logistiques Infrabel.
La couverture du roman de gare,
créée par le jeune étudiant en
art Rein Vyncke.
”
Pour sa sixième saison, le célèbre programme de
transformation The Block se rend en bordure du
centre de Gand, à proximité de la gare de Dampoort.
A cet endroit, le site d’une ancienne usine textile
est actuellement transformé en un projet de logement
composé de 12 lofts, 5 appartements, des espaces
d’exposition et de bureaux, des magasins et une vaste
toiture-jardin. Le choix des réalisateurs du programme
cadre avec le projet de la ville de Gand visant à faire
des quartiers des gares des zones animées. Dans le
quartier de la gare de Gand Saint-Pierre, la ville joue
également et résolument la carte du logement et de
l’emploi (voir www.projectsofa.be).
uN AutRE REgARd suR LEs QuARtiERs dEs gAREs
Vivez un roman
dans une gare
Qui croit encore aux romans de gare ? Autant d’histoires
invraisemblables, peuplées de personnages extravagants.
Eurostation et Euro immo star croient cependant en la force
des gares et de leurs quartiers, ainsi qu’aux histoires qui s’y
trament. Les quartiers des gares sont synonymes de rencontres,
d’ambiance, de lecture et de passage d’un chapitre à un autre.
La création d’un vrai roman de gare est dès lors
un beau geste symbolique pour mettre un
point final à la rénovation de la gare d’Anvers-
Central. Certes, il a été opté pour un roman de
gare littéraire, inspiré des histoires qui germent
dans les cerveaux des navetteurs, touristes
et riverains, le tout complété du bagage de 5
auteurs de renom. Eurostation a fait appel pour
ce projet à Herman Brusselmans, Joke van
Leeuwen, Tom Naegels, Anne Provoost et
Oscar van den Boogaard, qui se sont chacun
installés pour une journée dans la salle des pas
perdus de la gare d’Anvers-Central pour écrire en
direct le roman de gare.
La gare d’Anvers-Central est véritablement
le giron de la ville d’Anvers, un bâtiment
qui, à l’instar d’une majestueuse dame,
réunit les différents quartiers de la gare.
C’est l’une des rénovations de la ville qui,
en tant qu ’Anversois, remplit mon coeur
de fierté.
Tom Naegels
the Block à la gare de
gand dampoort
La couverture du roman a été créée par un jeune
étudiant en art. Herwig Persoons, administrateur
délégué d’Eurostation : “Grâce aux travaux de
rénovation conçus et réalisés par Eurostation à
la demande du Holding SNCB, la gare est plus
que jamais le moteur d’un renouveau dans le
développement urbain. Pour donner davantage
d’ampleur à ce rajeunissement du quartier de
la gare, nous avons délibérément choisi d’offrir
aux jeunes artistes, par le biais d’un concours,
l’opportunité de créer la couverture du roman de
gare. Je suis heureux que Rein Vyncke, un jeune
étudiant en art, ait été désigné comme lauréat.”
”
Grâce à l’ouverture du
deuxième accès, j’habite
soudain à 150 mètres de la
gare, ce qui me donne le
sentiment d’avoir déménagé
d’un quartier reculé en un lieu
stratégique de la ville, sans
être vraiment dépaysée.
Anne Provoost
11

Illustration de Jean Nouvel extraite du “Grand Pari(s)”
Les quartiers de la gare de Bruxelles-Midi
Pas de “monstres
froids” mais de
l’urbanisme vertical
une gare et ses quartiers forment un tout indissociable. si l’on veut créer une gare qui
fonctionnne bien, alors les abords de la gare doivent également être des quartiers dynamiques.
Euro immo star a réalisé, en collaboration avec l’urbaniste renommé guido stegen, un plan
urbanistique. L’équipe d’Euro immo star et d’Eurostation a ensuite demandé à l’architecte
français Jean Nouvel de dessiner un concept architectural pour quelques bâtiments dans les
quartiers de la gare de Bruxelles-Midi, en tenant compte de ce plan urbanistique. dans le cadre
de cette mission, nous avons posé quelques questions à Jean Nouvel.
En parcourant votre oeuvre impressionnante,
il faut constater que, jusqu’à présent, elle
ne contient pas de projet de gare. Quels
sont vos sentiments en préparant des
propositions pour la plus grande gare de
Bruxelles, capitale de l’Europe ?
JN : Il est vrai que la plupart des architectes
expérimentés que je connais en tant que
confrères ne se sont pas aventurés dans la
construction de gares. La grande spécificité
technique requise dans de tels projets exige des
connaissances qui se retrouvent principalement
au sein des sociétés de chemins de fer mêmes
ou dans quelques autres entreprises spécialisées.
Néanmoins, la démarche devient tout à
fait différente lors d’un appel à la créativité
d’architectes ou consortia d’architectes dans
le cadre de projets de grande envergure. Quand
il s’agit de créer ou de recréer des villes ou des
quartiers de villes, comme c’est par exemple
le cas pour le concours “Le Grand Paris”, il
est possible, même inévitable de résoudre
la problématique des transports grâce à des
approches qui ne sont pas nécessairement liées
à l’infrastructure et aux bâtiments existants.
Sauriez-vous attribuer une identité
spécifique au quartier de Bruxelles-Midi
comme il se présente actuellement et
comme il devrait pouvoir évoluer ?
JN : En sortant de la gare de Bruxelles-Midi,
l’on n’a nullement l’impression de se trouver à
la porte de la capitale européenne : on ne sent
pas l’environnement “gare”, ni l’environnement
“urbain” : je ne vois pas, je ne trouve pas
d’identité, je ne vois pas de symbolique qui
pourrait faire croire qu’il s’agit de la gare la plus
importante, la plus internationale de Bruxelles.
L’on arrive dans une ville avec une histoire riche
et avec un avenir sans doute aussi riche mais les
lieux manquent de transparence, de lisibilité,…
La matière de base pour réaliser de grandes
choses: il faut concevoir un repère urbain,
un parcours urbain qui exclut les ruptures et
© 2009 - Mireille Roobaert fotografie
qui permet d’éviter la cassure avec la petite
ceinture : le lien avec le centre ville, avec le site
européen et les deux communes avoisinant la
gare mérite beaucoup de réflexion qui ne se
limite pas uniquement à la gare, afin de créer
ainsi une identité au niveau de la capitale de
l’Europe.
Quels sont les ingrédients indispensables
pour que la gare de Bruxelles-Midi et ses
abords évoluent davantage vers un quartier
avec un habitat plus dense et un lieu de
rencontre et d’animation tout en préservant
la fonction de centre d’intermodalité ?
JN : La vie, l’atmosphère qu’une gare peut
générer doit également se traduire dans
un développement naturel d’un certain
nombre d’activités. En termes écologiques,
il faut que le quartier soit plus dense et
plus mixte. Le développement de la mixité
(logement, commerces, bureaux,..) dynamisera
progressivement les lieux et la vie quotidienne
dans cette partie de Bruxelles d’une façon
différente. Il est de première importance
pour la gare de recréer les liens avec son
environnement regrettablement perdus ces
dernières décennies.
Une partie de votre œuvre est caractérisée
par la réalisation d’immeubles à multiples
étages de renommée mondiale. Comme ce
type de construction est souvent critiqué
par certains, quelles sont les conditions
nécessaires afin de garantir une qualité de
vie impeccable dans et aux abords de ces
grandes tours ?
LA PAROLE à uN sPéCiAListE
JN : Il est incontestable qu’il y a beaucoup de
tours partout dans le monde qui sont monofonctionnelles
: de l’habitat ou des bureaux
p.ex. Une tour est un moyen pour densifier
ponctuellement des quartiers bien précis.
Construire des tours sans tenir compte de leur
environnement amène inévitablement une
croissance de problèmes de transport, une
réduction de la transparence et de la sécurité :
ainsi des “monstres froids” sont érigés. Il faut
au contraire qu’une tour puisse augmenter
la densité urbaine et refléter les impulsions
positives de l’urbanisme vertical. Ainsi, une
commune, une ville et dans ce cas-ci le quartier
de Bruxelles-Midi deviennent des lieux de
rencontre où il fait bon vivre, se distraire ou
simplement passer tous les jours dans une
atmosphère agréable.
Propos recueillis le 11/9/2009
© gaston Bergeret
Qui est Jean Nouvel ?
Jean Nouvel est architecteurbaniste
et est né le 12 août
1945 à Fumel en France.
ses réalisations les plus
importantes sont :
• le musée du Quai Branly à Paris
• l’institut du Monde Arabe à Paris
• torre Agbar à Barcelone
• le gazomètre à Vienne
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© Jean Nouvel

Le Ministre Philippe Muyters
Les gares, clés du
système de mobilité
Nous avons rendu visite à Philippe Muyters, le nouveau ministre flamand des Finances, du Budget,
de l’Emploi, de l’Aménagement du territoire et du sport, afin de lui poser quelques questions sur
l’aménagement du territoire et le rôle des quartiers des gares dans cette politique.
Le nouvel accord gouvernemental flamand
2009 – 2014 consacre une grande attention
à une région urbaine verte et dynamique.
Dans le cadre de cette politique, quel sera le
rôle des quartiers des gares ?
PM : Les quartiers des gares doivent redevenir
ce qu’ils sont en réalité : un carrefour. Un carrefour
entre transports privés et transports publics.
Cette transformation doit être basée sur l’idée
que ces modes sont davantage complémentaires
que rivaux. Les gares doivent être vues
comme les clés du système de mobilité. Elles
offrent en effet des opportunités de mise en
place d’une mobilité durable et ingénieuse pour
les déplacements entre le domicile et le lieu de
travail. Le défi consiste à déceler et à exploiter
ces opportunités. Mais les quartiers des gares
sont naturellement bien plus qu’un carrefour. Ils
sont les lieux logiques où se réunissent les fonctions
logement, travail, shopping et détente.
Quelles sont à cet égard vos principales
priorités ?
PM : Il est encore un peu tôt pour vraiment
définir des priorités. La note stratégique est
en cours de préparation et sa mise en oeuvre
suivra. Dans des termes généraux, je puis déjà
affirmer que la création d’emplois durables est
une priorité absolue. Les projets d’ouverture qui,
à la fois, stimule l’économie et créent de
l’emploi durable méritent de bénéficier d’une
procédure d’autorisation rapide et fluide. Il s’agit
d’un domaine où il y a encore matière à amélioration.
J’ai d’ores et déjà demandé à un
groupe de réflexion que j’ai institué pour l’aménagement
du territoire de réfléchir activement
à des manières de faciliter cet objectif. Je me
rends compte qu’il est impossible de réaliser une
telle entreprise du jour au lendemain, mais c’est
justement pour cela que je ne veux pas attendre
plus longtemps pour m’atteler à la tâche.
Que pensez-vous des projets d’Eurostation
et d’Euro Immo Star ?
PM : Il y a un certain nombre des projets
d’Eurostation et d’Euro Immo Star que j’ai vus
et qui m’ont positivement impressionné. La
gare d’Anvers-Central en fait évidemment partie.
A la fois restaurer la magnificence d’antan,
élargir sensiblement les fonctionnalités du
bâtiment et ouvrir le bâtiment à son environnement,
l’y impliquer : le concept est tout
simplement génial. Il en va de même des plans
que j’ai vus concernant le quartier de la gare de
Gand Saint-Pierre.
L’accord gouvernemental cadre avec la vision
à long terme de la Flandre (Vlaanderen in
actie). Quelles sont, selon vous, les tendances
sociales (logement, voyages, travail, recréation)
dont nous devons dès à présent tenir
compte dans nos projets urbanistiques ?
PM : Le glissement vers une économie de
connaissance fait qu’aujourd’hui, la Flandre
doit répondre à une question spatiale tout à
fait différente de celle du passé. Ajoutez à cela
le fait que la Flandre est située au coeur de
l’Europe et est donc une région de transition,
et vous comprendrez d’emblée l’ampleur des
défis. Avec la vision à long terme propagée par
le plan Vlaanderen in Actie, la Flandre mise sur
la logistique intelligente. Les quartiers des gares
sont dans ce contexte les lieux par excellence
où le transport multimodal occupe une place
centrale. Voitures, piétons, vélos et diverses formes
de transports en commun s’y cotoyent et
se partagent l’espace. Le défi consiste à garantir
le fonctionnement sûr, fluide, rapide et pratique
de cette interaction. Mais la réussite de cet
exercice est indispensable. Du fait de la rareté
de l’espace dans les quartiers des gares, le choix
d’une gestion efficace de l’espace pour l’habitat
et l’emploi constitue un élément essentiel.
Les changements climatiques requièrent également
une réflexion adaptée sur l’urbanisme.
Le développement durable est crucial, tant
en termes de matériaux que de conception,
d’aménagement, d’utilisation et de gestion. Il en
va de même pour le changement de l’évolution
démographique : la dilution des familles et le
vieillissement de la population constituent
un défi énorme, qui nous oblige à revoir tout
le cadre du logement. Les gens restent moins
longtemps habiter au même endroit, mais
veulent par ailleurs pouvoir vivre en toute
autonomie jusqu’à un âge avancé. Ces exigences
nécessitent une présence opportune de fonctions
de soutien permettant de maintenir la
qualité de vie.
Sans oublier l’exigence omniprésente et justifiée
de la qualité de l’espace sur le terrain.
Comment Euro immo star
voit-il l’avenir
d’Anvers-Central ?
Grâce aux importants travaux d’investissement réalisés, la gare
d’Anvers-Central est fin prête pour le 21è siècle. Il est essentiel que
cet investissement crée une valeur ajoutée, tant pour le voyageur
ferroviaire que pour le quartier de la gare. Une étape suivante
cruciale sera donc le réaménagement de la Keyzerlei et l’ouverture
du quartier diamantaire sur le parc d’Anvers, grâce à l’aménagement
d’une nouvelle place et d’un impressionnant centre diamantaire. Des
plans concrets ont déjà été proposés pour ce dernier projet, qu’Euro
Immo Star souhaite réaliser en collaboration avec la ville d’Anvers.
www.euroimmostar.be/fr/anvers-central
Impression
ACtuALité
Impression
15

© Atelier Castro-denissof-Casi