Le centre-ville troyen s'offre une nouvelle jeunesse - CCI de Troyes ...
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D ossier<br />
> Commerce<br />
Dossier réalisé par Laurent Locurcio<br />
En quelques années,<br />
l’historique artère<br />
commerciale <strong>troyen</strong>ne<br />
a été sensiblement transformée.<br />
Depuis, investisseurs,<br />
enseignes nationales et<br />
consommateurs affluent<br />
rue Émile Zola.<br />
Un regain d’intérêt qui<br />
<strong>de</strong>vrait s’étendre aussi<br />
aux autres rues commerciales<br />
du <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong>.<br />
<strong>Le</strong> <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong> <strong>troyen</strong> s’offre<br />
<strong>une</strong> <strong>nouvelle</strong> je<strong>une</strong>sse<br />
La rue Émile Zola et plus généralement<br />
«le bouchon» <strong>de</strong> <strong>Troyes</strong> retrouvent<br />
<strong>une</strong> secon<strong>de</strong> je<strong>une</strong>sse. La fréquentation<br />
<strong>de</strong> la première artère commerciale<br />
<strong>troyen</strong>ne a augmenté <strong>de</strong> 60 % suite<br />
à la requalification.<br />
Une enquête <strong>de</strong> flux piétons a permis<br />
<strong>de</strong> dénombrer jusqu’à 15 600 passages<br />
quotidiens <strong>de</strong>vant les vitrines <strong>de</strong>s<br />
commerces <strong>de</strong> l’axe n°1 !<br />
Autre signe qui ne trompe pas : les<br />
commerces fermés ne le restent pas<br />
longtemps, ou alors le temps nécessaire<br />
aux travaux <strong>de</strong> rénovation entrepris un<br />
peu partout au <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong>. «Il y a<br />
quelques années, on avait pourtant recensé<br />
jusqu’à 150 magasins fermés à <strong>Troyes</strong>»<br />
rappelle Jean-Jacques Grandbarbe,<br />
responsable du service Commerce à<br />
la <strong>CCI</strong>.<br />
Depuis, le FISAC (le Fonds d’Intervention<br />
pour les Services, l’Artisanat et le<br />
Commerce), les ai<strong>de</strong>s européennes du<br />
Fe<strong>de</strong>r et les programmes <strong>de</strong> rénovation<br />
urbaine <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> <strong>Troyes</strong> ont contribué<br />
à rendre cet hyper-<strong>centre</strong> bien plus<br />
attractif. Résultat : on compte aujourd’hui<br />
près <strong>de</strong> 600 commerces et entreprises <strong>de</strong><br />
services installés dans ces rues.<br />
Autre illustration <strong>de</strong> ce regain d’intérêt :<br />
le nombre d’enseignes nationales dans<br />
le domaine <strong>de</strong> l’habillement a progressé<br />
<strong>de</strong> 40 % <strong>de</strong>puis 1998 !<br />
D’ailleurs les investisseurs, tels que<br />
Michel Serval, parient sur le développement<br />
commercial du <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong> en<br />
rénovant <strong>de</strong>s immeubles entiers pour<br />
y accueillir <strong>de</strong>s enseignes à forte notoriété.<br />
L’équipement <strong>de</strong> la personne et les<br />
services représentent 70 % <strong>de</strong> l’appareil<br />
commercial <strong>de</strong> l’hyper-<strong>centre</strong> <strong>troyen</strong>.<br />
Des commerces dont l’activité reste<br />
importante puisqu’<strong>une</strong> étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’observatoire<br />
économique <strong>de</strong> la <strong>CCI</strong> estimait<br />
le chiffre d’affaires global 2004 à 172 M€.<br />
<strong>Le</strong> retour <strong>de</strong>s habitants<br />
Autre motif <strong>de</strong> satisfaction, le retour<br />
<strong>de</strong>s habitants au <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong>. <strong>Le</strong>s travaux<br />
<strong>de</strong> rénovation <strong>de</strong>s magasins ont été bien<br />
souvent l’occasion <strong>de</strong> transformer<br />
les locaux vi<strong>de</strong>s situés aux étages en<br />
logements, par l’intermédiaire <strong>de</strong> l’OPAH<br />
(Opération Programmée pour l’Amélioration<br />
<strong>de</strong> l’Habitat).<br />
Ainsi, <strong>de</strong>puis 1994, ce sont 440 logements<br />
qui ont été réhabilités au <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong>. Et<br />
ce n’est pas fini, puisque 400 logements<br />
supplémentaires <strong>de</strong>vraient accueillir<br />
<strong>de</strong> nouveaux habitants (et donc consommateurs)<br />
d’ici 2008.<br />
Parallèlement, la vie associative <strong>de</strong>s<br />
commerçants <strong>troyen</strong>s s’est réorganisée<br />
autour <strong>de</strong> la fédération, présidée par<br />
Jean-Pierre Boissonnet.<br />
Mercure 10 - Décembre 2005 - N°157<br />
9<br />
Si la transformation du <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong><br />
est <strong>une</strong> réussite incontestable en terme<br />
d’urbanisme et <strong>de</strong> fréquentation, <strong>de</strong>s<br />
pistes d’évolution sont toujours explorées.<br />
« Il faut continuer à travailler pour étendre<br />
l’hyper-<strong>centre</strong> <strong>troyen</strong> bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la<br />
seule rue Émile Zola » poursuit Jean-<br />
Jacques Grandbarbe.<br />
Ainsi, <strong>une</strong> réflexion est en cours à la <strong>ville</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Troyes</strong> pour donner à la Bourse<br />
du Travail <strong>une</strong> vocation commerciale.<br />
« Nous réfléchissons à élargir à d’autres<br />
bâtiments proches, l’espace situé en haut <strong>de</strong><br />
la place Jean-Jaurès pour que l’attractivité<br />
commerciale soit plus importante» précise<br />
Gérard Menuel, Maire-adjoint <strong>de</strong> <strong>Troyes</strong>,<br />
chargé <strong>de</strong> l’urbanisme.<br />
Un aménagement commercial <strong>de</strong> la<br />
Bourse du travail <strong>de</strong>vrait inciter les<br />
passants à remonter plus facilement la<br />
rue Zola jusqu’à la place Jean-Jaurès, elle<br />
aussi complètement rénovée. Une place<br />
inaugurée début décembre, sa réalisation<br />
terminant cet axe majeur.<br />
Reste aussi à organiser <strong>de</strong>s services<br />
collectifs à apporter à la clientèle du<br />
<strong>centre</strong>-<strong>ville</strong>. Des services tels que le<br />
portage à domicile, <strong>de</strong>s points d’accueil<br />
et d’information par exemple.<br />
Et puis aussi à réfléchir à la manière <strong>de</strong><br />
tenir compte <strong>de</strong> la <strong>nouvelle</strong> donne en<br />
matière <strong>de</strong> stationnement payant.
D ossier<br />
> Commerce<br />
La rue Zola attire les<br />
investisseurs et enseignes<br />
La rue Émile Zola, il en connaît chaque<br />
mètre. Depuis quelques années, Michel<br />
Serval en est <strong>de</strong>venu un personnage<br />
incontournable. Cet investisseur lillois a<br />
pris fait et cause pour le <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Troyes</strong>. Au point <strong>de</strong> dépenser <strong>de</strong>s sommes<br />
considérables pour racheter <strong>de</strong>s magasins<br />
fermés, les rénover complètement et y<br />
attirer <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s enseignes.<br />
À son actif figure notamment la transformation<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux anciens cinémas <strong>de</strong> la rue<br />
Zola et d’autres magasins <strong>de</strong> la même rue.<br />
Et il a su convaincre <strong>de</strong>s succursalistes <strong>de</strong><br />
renom, tels que H&M, Sephora, Burton,<br />
Jules ou encore Parashop <strong>de</strong> venir s’installer<br />
au <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong> <strong>de</strong> <strong>Troyes</strong>. « Ce n’est pas forcément<br />
évi<strong>de</strong>nt parce qu’il y a en France <strong>une</strong><br />
centaine d’agglomérations <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 60.000<br />
habitants et que <strong>Troyes</strong> souffre d’un déficit <strong>de</strong><br />
notoriété » explique Michel Serval. Il connaît<br />
bien la question, d’autant qu’il possè<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
nombreux autres immeubles commerciaux,<br />
dans le Nord, bien sûr, mais aussi à<br />
Bor<strong>de</strong>aux, Charle<strong>ville</strong>-Mézières, Mâcon et<br />
dans d’autres <strong>ville</strong>s <strong>de</strong> l’hexagone.<br />
Résultat : le plus souvent, il doit «vendre»<br />
<strong>Troyes</strong> et son <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong> pour que ses<br />
interlocuteurs s’installent dans l’Aube.<br />
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur<br />
le <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong> ?<br />
D’un point <strong>de</strong> vue esthétique, la transformation<br />
du <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong> <strong>de</strong> <strong>Troyes</strong> est <strong>une</strong><br />
réussite incontestable. C’est très positif en<br />
terme d’image pour notre <strong>ville</strong> dont le<br />
patrimoine historique est mis en valeur.<br />
Une tâche dont il s’acquitte volontiers,<br />
d’autant qu’il reconnaît un coup <strong>de</strong> cœur<br />
pour <strong>Troyes</strong>. « Aujourd’hui, vendre la <strong>ville</strong> est<br />
<strong>de</strong>venu plus facile <strong>de</strong>puis la transformation<br />
<strong>de</strong> la rue Émile Zola et le développement <strong>de</strong><br />
l’activité touristique » concè<strong>de</strong>-t-il. Une <strong>ville</strong><br />
dont il continue d’être un acteur important.<br />
Investisseur, il loue les locaux : son intérêt,<br />
comme celui du magasin locataire, est que<br />
le commerce <strong>de</strong> <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong> se porte bien,<br />
d’autant que les loyers sont in<strong>de</strong>xés sur le<br />
chiffre d’affaires.<br />
Au passage, Michel Serval réhabilite aussi<br />
les logements au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s magasins,<br />
contribuant ainsi au retour <strong>de</strong>s habitants au<br />
<strong>centre</strong>-<strong>ville</strong>. Et <strong>Troyes</strong> l’intéresse toujours.<br />
Il vient <strong>de</strong> faire restaurer superbement,<br />
« par <strong>de</strong>s entreprises locales » précise-t-il,<br />
un immeuble commercial <strong>de</strong> la place Jean-<br />
Jaurès. Aujourd’hui, d’autres investisseurs<br />
s’intéressent aussi aux magasins à cé<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />
la rue Zola, et les rénovations <strong>de</strong> qualité se<br />
succè<strong>de</strong>nt. « J’ai contribué à lancer <strong>une</strong><br />
dynamique, même si je suis aujourd’hui<br />
concurrencé, et c’est bien pour <strong>Troyes</strong> qui a<br />
encore <strong>de</strong>s atouts à exploiter, tels que la<br />
force d’attraction <strong>de</strong>s magasins d’usine »<br />
conclut-il.<br />
Trois questions à JP. Boissonnet *<br />
L’autre satisfaction porte sur la hausse <strong>de</strong><br />
la fréquentation du <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong>. <strong>Le</strong>s rues sont<br />
plus animées, les piétons sont plus nombreux<br />
à s’approprier l’espace urbain. Il y a un réel<br />
plaisir à redécouvrir nos rues, et pas seulement<br />
la rue Émile Zola. D’autres rues changent<br />
aussi <strong>de</strong> visage grâce aux efforts <strong>de</strong> tous<br />
les acteurs concernés, dont les commerçants<br />
bien entendu.<br />
Est-ce que cette fréquentation en hausse<br />
s’avère payante ?<br />
Je crois qu’il est vraiment trop tôt pour dresser<br />
un bilan <strong>de</strong>s retombées commerciales.<br />
Des travaux sont encore en cours, notamment<br />
ceux qui concernent le stationnement.<br />
Ces travaux, certes nécessaires, entraînent<br />
aussi <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> stationnement pour<br />
nos clients. Il faudra attendre la fin <strong>de</strong>s<br />
chantiers pour un bilan. Et puis, nous<br />
sommes tributaires <strong>de</strong> la conjoncture <strong>de</strong><br />
la consommation.<br />
Mercure 10 - Décembre 2005 - N°157<br />
10<br />
Olivier Loubatier et la photo historique <strong>de</strong> la bijouterie.<br />
Michel Serval <strong>de</strong>vant H&M, un bâtiment entièrement rénové.<br />
Depuis la fin <strong>de</strong> l’été, le recul <strong>de</strong> la consommation<br />
<strong>de</strong>s ménages, l’hiver qui tar<strong>de</strong> à<br />
arriver, sont autant <strong>de</strong> facteurs négatifs pour<br />
l’activité <strong>de</strong> nos commerces.<br />
Que reste-t-il à améliorer encore à <strong>Troyes</strong> ?<br />
Il faut faire en sorte que le tissu commercial<br />
<strong>troyen</strong> s’élargisse, qu’à partir <strong>de</strong> la colonne<br />
vertébrale qu’est la rue Zola, d’autres artères<br />
<strong>troyen</strong>nes bénéficient <strong>de</strong> l’afflux <strong>de</strong> visiteurs<br />
au <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong>. Mais d’<strong>une</strong> manière générale,<br />
il faut que nous attirions au <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong> <strong>de</strong>s<br />
visiteurs supplémentaires, et il y a un potentiel<br />
important avec les clients <strong>de</strong>s magasins<br />
d’usine textiles. Avec <strong>de</strong>s animations comme<br />
les Splen<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> <strong>Troyes</strong>, nous voulons justement<br />
inciter <strong>de</strong>s visiteurs à découvrir nos<br />
rues.<br />
* Jean-Pierre Boissonnet, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />
Fédération <strong>de</strong>s commerçants <strong>troyen</strong>s,<br />
“<strong>Troyes</strong> Centre”.
On peut être libraire et manager à<br />
la fois. François Pelletier en fait la<br />
démonstration, tous les jours, à la<br />
tête <strong>de</strong> la Maison <strong>de</strong> la Presse, à <strong>Troyes</strong>.<br />
Ce Sarthois d’origine ayant fait l’essentiel<br />
<strong>de</strong> sa carrière dans la gran<strong>de</strong> distribution et<br />
l’agroalimentaire s’est, à cinquante ans,<br />
reconverti dans le livre et la presse, par<br />
passion.<br />
D’abord sur l’Ile <strong>de</strong> Ré, pour se rô<strong>de</strong>r,<br />
avant d’arriver à <strong>Troyes</strong> (« un peu par<br />
hasard ») et <strong>de</strong> s’installer rue Émile-Zola,<br />
alors même que commençaient les travaux<br />
dans le cadre <strong>de</strong> la rénovation urbaine.<br />
« Je ne suis pas du genre à me caler au fond<br />
<strong>de</strong> la tranchée en attendant la fin <strong>de</strong>s<br />
hostilités. J’ai plutôt un esprit combatif »,<br />
prévient-il.<br />
Depuis <strong>de</strong>ux ans aux comman<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la<br />
Maison <strong>de</strong> la Presse, il a traversé pas moins<br />
<strong>de</strong> seize mois <strong>de</strong> travaux. « Pendant onze<br />
mois, avec nos voisins, nous avons subi la<br />
réfection <strong>de</strong> la rue. Ensuite, pendant cinq<br />
mois, nous nous sommes à notre tour lancés<br />
dans <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong>stinés à embellir et<br />
mo<strong>de</strong>rniser cette enseigne. Il ne s’agissait pas<br />
seulement <strong>de</strong> résister, mais <strong>de</strong> se mettre en<br />
position offensive face à l’arrivée d’<strong>une</strong><br />
Un nouvel écrin pour la bijouterie<br />
Voilà tout juste un siècle que la bijouterie<br />
Masson tient boutique rue Émile Zola. Depuis<br />
1905, ses vitrines ont vu passer les voitures à<br />
chevaux, les automobiles, et, <strong>de</strong>puis quelques temps,<br />
<strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> piétons. « <strong>Le</strong> samedi, c’est impressionnant.<br />
La rue Émile Zola <strong>de</strong>vient <strong>une</strong> rue piétonne »<br />
reconnaît Olivier Loubatier, qui est aujourd’hui à la<br />
tête <strong>de</strong> la bijouterie.<br />
Comme ses autres collègues commerçants, il a fait<br />
preuve <strong>de</strong> patience pendant la durée <strong>de</strong>s travaux rue<br />
Zola. Et ce n’est pas fini, puisque le chantier <strong>de</strong> la<br />
place du Marché au Pain donne sur ses vitrines<br />
également. « Nous avons <strong>une</strong> clientèle fidèle qui a<br />
fait <strong>de</strong>s efforts pour venir, même pendant les pério<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> travaux » constate Olivier Loubatier.<br />
Il est vrai que cette bijouterie <strong>troyen</strong>ne comptant<br />
<strong>nouvelle</strong> forme <strong>de</strong> concurrence à la périphérie<br />
<strong>de</strong> la <strong>ville</strong>. » Il affirme aujourd’hui être sorti<br />
<strong>de</strong> l’épreuve, « conforté dans ses choix<br />
stratégiques ».<br />
En débarquant à <strong>Troyes</strong>, il a fait le choix<br />
du développement <strong>de</strong> son entreprise « J’ai<br />
recruté. Nous sommes neuf maintenant,<br />
dans <strong>une</strong> boutique métamorphosée ». Il<br />
continue d’investir « pour passer d’<strong>une</strong><br />
logique <strong>de</strong> l’offre à <strong>une</strong> stratégie <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>. » Il s’explique : « en repensant le<br />
magasin et en redonnant leur éclat à <strong>de</strong>ux<br />
faça<strong>de</strong>s 16 e et 19 e siècles, nous avons clarifié<br />
nos espaces. En valorisant nos atouts, en<br />
suscitant l’intérêt un peu partout, notamment<br />
au niveau du rayon régionaliste où<br />
nous nous faisons les ambassa<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> cette<br />
jolie <strong>ville</strong>, du patrimoine du département et<br />
Mercure 10 - Décembre 2005 - N°157<br />
11<br />
neuf salariés (quinze au moment <strong>de</strong>s fêtes) a doublé<br />
son CA au cours <strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières années. En tous<br />
cas, sur le plan esthétique, il apprécie pleinement le<br />
nouveau visage <strong>de</strong> la rue Émile Zola. Et il n’est pas<br />
le seul. « Nous avons régulièrement <strong>de</strong>s remarques<br />
positives <strong>de</strong> Troyens qui redécouvrent le <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong><br />
alors qu’ils n’y venaient plus régulièrement » précise<br />
encore le bijoutier.<br />
Un retour vers le <strong>centre</strong>-<strong>ville</strong>, qui s’accompagne<br />
aussi <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> nouveaux habitants autour <strong>de</strong> l’axe<br />
Zola, lui aussi jugé positif. Seule ombre au tableau,<br />
les problèmes du stationnement. « Nos clients nous<br />
confient leurs difficultés <strong>de</strong> stationnement, amplifiées<br />
par les chantiers en cours. Il faut espérer que les<br />
choses iront en s’améliorant avec la mise en service<br />
<strong>de</strong>s nouveaux parkings », confie Olivier Loubatier.<br />
La Maison <strong>de</strong> la Presse<br />
se met à la page<br />
Avec 43.000 titres en librairie et 3.200 titres <strong>de</strong> presse, François Pelletier propose un choix particulièrement large.<br />
<strong>de</strong> la Champagne, nous donnons envie<br />
d’acheter. De l’achat d’impulsion, comme<br />
dans <strong>une</strong> boulangerie bien achalandée d’où<br />
l’on repart avec ce que l’on n’est pas venu<br />
chercher… »<br />
Il a eu un coup <strong>de</strong> cœur pour <strong>Troyes</strong> et<br />
ne s’en cache pas. Son ambition est <strong>de</strong><br />
poursuivre son insertion dans la <strong>ville</strong> et <strong>de</strong><br />
contribuer, à son échelle, à son économie.<br />
« Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la bonne marche <strong>de</strong> la librairie,<br />
ce que je fais s’inscrit dans <strong>une</strong> démarche<br />
citoyenne, confie-t-il. Il faut accompagner la<br />
requalification <strong>de</strong> cette <strong>ville</strong>, <strong>une</strong> action <strong>de</strong><br />
longue haleine aux effets positifs. Quand le<br />
sens <strong>de</strong> l’action est le bon, l’intérêt particulier<br />
doit s’adosser à l’intérêt général. » François<br />
Pelletier s’y emploie.<br />
Philippe Schil<strong>de</strong>