N°184 - Février-Mars 2013 A la une - Ville de Nevers
N°184 - Février-Mars 2013 A la une - Ville de Nevers
N°184 - Février-Mars 2013 A la une - Ville de Nevers
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
vie d’artiste Anne Foch<br />
Femme terre à Terre<br />
Ecologiste dans l’âme, Anne Foch a trouvé sa voie dans le travail primitif et noble <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre. Ses femmes d’argile<br />
sont le reflet d’<strong>une</strong> vie bercée entre le bleu <strong>de</strong>s côtes bretonnes puis marocaines et les ocres bourguignonnes.<br />
Dans son atelier neversois, elle fourmille d’idées, sculpte sans se <strong>la</strong>sser et transmet son savoir-faire.<br />
M<br />
Milieu <strong>de</strong>s années 1980. Quelque part<br />
sur les rives lumineuses <strong>de</strong> l’At<strong>la</strong>ntique,<br />
du côté <strong>de</strong> Témara. Anne Foch<br />
s’émerveille <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> <strong>de</strong>xtérité et l’authenticité<br />
<strong>de</strong>s potiers marocains. Une révé<strong>la</strong>tion pour <strong>la</strong><br />
je<strong>une</strong> femme qui a suivi là-bas Jérôme, son<br />
compagnon et futur époux, alors en service volontaire<br />
<strong>de</strong> coopération. Une confirmation aussi pour l’étudiante<br />
en biologie <strong>de</strong>s organismes “option écologie” dont<br />
l’attachement à <strong>la</strong> Terre prend ses racines du côté <strong>de</strong><br />
sa Bretagne natale. Quelques années après ce séjour<br />
initiatique, Anne Foch, alors dijonnaise, va définitive-<br />
ment mettre les mains<br />
à <strong>la</strong> “pâte” lors d’un<br />
stage. Elle troque son<br />
tablier d’enseignante<br />
La féminité dans<br />
tous ses états<br />
en biologie et sciencesnaturelles pour celui <strong>de</strong> potière.<br />
La voici qui encadre un atelier tout en bâtissant son<br />
propre univers créatif. Deux nouvelles rencontres vont<br />
être déterminantes. Celle <strong>de</strong> Philippe Patissou, tout<br />
d’abord, auprès duquel elle s’imprègne <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique<br />
du mo<strong>de</strong><strong>la</strong>ge. Celle <strong>de</strong> Jeanne C<strong>la</strong>rès ensuite. Précisément<br />
en 1991, à <strong>Nevers</strong>, nouveau port d’attache <strong>de</strong>s<br />
obligations professionnelles <strong>de</strong> Jérôme. Conteuse à <strong>la</strong><br />
médiathèque <strong>de</strong> <strong>Nevers</strong>, Jeanne lui ouvre les portes du<br />
Pa<strong>la</strong>is ducal pour sa première exposition. Une première<br />
et un succès ! Anne reçoit <strong>de</strong> nombreuses propositions<br />
: expos, ateliers, comman<strong>de</strong>s... Elle maîtrise désormais<br />
<strong>la</strong> technique du raku-craquelé, métho<strong>de</strong> japonaise <strong>de</strong><br />
cuisson et émail<strong>la</strong>ge. Au fil du temps, elle s’attache à<br />
<strong>Nevers</strong> comme à cette terre qu’elle façonne au gré <strong>de</strong><br />
ses émotions. Des modèles vivants puis <strong>de</strong>s silhouettes,<br />
fruits <strong>de</strong> son imaginaire... et <strong>de</strong> souvenirs. “Mes baigneuses<br />
évoquent l’enfance en Bretagne, <strong>la</strong> famille<br />
sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge, les tantes, les cousines. Mes pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
maternité ont aussi beaucoup influencé mon travail.<br />
En fait, j’essaie <strong>de</strong> montrer <strong>la</strong> femme dans tous ses<br />
états”, sourit-elle. Giron<strong>de</strong>s ou filiformes, ses “femmes”<br />
dégagent toutes <strong>une</strong> douce poésie. Danseuses, baigneuses,<br />
promeneuses... elles invitent au voyage. Aux<br />
28 <strong>Nevers</strong> ça me botte ! n° 184