LES DOULEURS BUCCO-DENTAIRES AIGUËS ... - CHU de Rouen

LES DOULEURS
BUCCO-DENTAIRES
AIGUËS
Les Médicales de St Julien – 26 janvier 2012 Dr Jocelyn CROZE

Quelques définitions…
SOMMAIRE
Les douleurs d’origine dentino-pulpaire
Les douleurs d’origine parodontale
Les douleurs d’origine traumatique
Les douleurs iatrogènes

Quelques définitions
La définition de la douleur par l’OMS :
« sensation et émotion désagréables associées à des lésions tissulaires réelles ou potentielles ou présentées en des
termes décrivant de telles lésions. »
La douleur aiguë:
Signal d’alarme
Apparition brutale
Origine lésionnelle
Cède au traitement de l’étiologie
La douleur chronique:
Présente depuis plus de 6 mois
Persiste après la disparition de la lésion initiale
Peut accompagner une maladie chronique évolutive ou un lésion définitive
Terrain psychologique souvent affecté

Rappel

Le processus carieux

Les douleurs d’origine
L’hypersensibilité
dentinaire
dentino-pulpaire
• sensibilité au froid, jet d’air
• sensibilité aux solutions hypertoniques
(sucre)
• pulpe saine
• la sensibilité tend à diminuer avec le temps

Prise en charge
Hypersensibilité dentinaire
Utilisation d’une brosse à
dents souple ou très souple
(15/100e)
Utilisation d’un dentifrice
désensibilisant (nitrate de
potassium) pendant 2 à 6
semaines
Application d’oxalate de
calcium ou de gels fluorés
Mise en place d’un ciment
verre ionomère ou d’une
résine

Les douleurs d’origine
La dentinite
dentino-pulpaire
• Sensibilité au froid, jet d’air
• Sensibilité au sucre
• Sensibilité à la pression cavitaire
• Douleur provoquée JAMAIS
spontanée
• La douleur cesse en supprimant
l’irritation

Ouverture et curetage de la
lésion carieuse
Mise en place d’une
Mise en place d’une
obturation :
Temporaire : oxyde de
Zinc - eugénol
Définitive : amalgame,
résine composite, …
Prise en charge
Dentinite

Les douleurs d’origine
La pulpite irréversible
Douleur +++
Intense
Spontanée et provoquée
Exacerbée au froid
Persistante après l’arrêt du
stimulus
Durable
Pulsatile
Augmentée en décubitus
Parfois difficile à localiser
Épisodes douloureux antérieurs
(le plus souvent)
dentino-pulpaire

Prise en charge
Pulpite irréversible
Anesthésie locale ou locorégionale
Nettoyage de la lésion
carieuse
Ouverture de la chambre
pulpaire (diminution de la
pression intra-pulpaire)
Pulpectomie
Obturation temporaire
étanche
Le traitement canalaire
définitif sera réalisé le plus
rapidement possible

Les douleurs d’origine
Parodontite apicale aiguë
Hypersensibilité à la pression
Douleur bien localisée, sourde et
pénible
Parfois existence d’un espace
ligamentaire élargi
Tests thermiques et électriques
négatifs
parodontale

Prise en charge
Parodontite apicale aiguë
Nettoyage et mise en forme de l’endodonte (élimination des
irritants bactériens)
Mise en place d’un pansement à base d’hydroxyde de
calcium et d’une obturation coronaire étanche
Prescription d’un antalgique de niveau II
Mise en sous-occlusion
Anti-inflammatoires contre indiqués

Les douleurs d’origine
Abcès apical aigu
Accumulation de pus dans le
péri-apex
Douleur intense qui augmente
dès l’atteinte du périoste
Tuméfaction plus ou moins
importante
Palpation apicale douloureuse
Image radiographique
Extension possible aux tissus
mous avoisinants : cellulite
parodontale

Prise en charge
Abcès apical aigu
Objectif : obtenir un drainage
Voie coronaire
Incision gingivale si l’infection a
gagné le périoste
Trépanation de la dent
Irrigation à l’hypochlorite de sodium
5%
Si le drainage n’est pas réalisé dans la
séance : la dent est laissée ouverte
24h
Antibiothérapie
Mise en sous-occlusion
Prescription d’antalgique de niveau I
ou II et de bain de bouche
(chlorexidine)

Les douleurs d’origine
Le syndrome du septum
Etiologie :
Défaut de point de contact
Tartre
Restauration débordante
Douleur pulsatile, provoquée
(chaud, froid, compression
alimentaire) ou spontanée
Douleur de faible à intense
Douleur à la palpation de la
papille
parodontale

Traitement étiologique :
Restauration d’un point de
contact
Détartrage
Rectification de l’obturation
débordante
Prise en charge
Syndrome du septum
Application topique
d’antiseptique et /ou bain de
bouche (chlorexidine)
Les antalgiques sont
facultatifs

La péricoronarite
Inflammation du sac
péricoronaire
Les douleurs d’origine
Muqueuse rouge, oedèmatiée,
recouvrant incomplètement la
couronne
Peut être sous forme congestive ou
suppurée
Douleur continue, spontanée,
irradiée vers l’oreille
Gène à la mastication, trismus
parodontale

Prise en charge
Péricoronarite
Forme congestive: prescription d’antalgique de niveau I ou II et d’un
bain de bouche (chlorexidine)
Forme suppurée : on ajoute aux antalgiques et au bain de bouche une
antibiothérapie large spectre
Dans les deux cas on procède à froid à l’avulsion de la dent de
sagesse

Les douleurs d’origine
L’abcès parodontal aigu
Évolution d’une poche
parodontale ou complication
d’une fracture
Alvéolyse importante
Douleur à la percussion
Parfois mobilité de la dent
Peut être confondu avec
l’abcès d’origine endodontique
parodontale

Élimination du tartre et de la
plaque
Incision ou ouverture du sillon
gingivo-dentaire
Irrigation avec de la chlorexidine
ou de l’eau oxygénée (10
volumes)
Prise en charge
Abcès parodontal aigu
Prescription d’un antibiotique,
d’un antalgique et d’un bain de
bouche (chlorexidine)
Dans un 2 ème temps, traitement
chirurgical des lésions résiduelles
(cas sévères)

Les douleurs d’origine
Gingivite ulcéro-nécrotique
Le plus souvent adulte jeune
Infection aiguë (bacilles fusiformes
& spirchètes) avec infection virale
préalable (CMV)
Douleur intense et constante
Nécrose des papilles inter-dentaires,
ulcération de la gencive marginale,
pseudomembrane nécrotique grise
Fréquemment : Signes
locorégionaux (adénopathies) et
généraux (fièvre, céphalées,
malaises, asthénie,…)
Signes associés : absence
d’hygiène bucco-dentaire, tabac,
stress, immunodépression…
parodontale

Détersion des lésions avec :
Eau oxygénée 10 volumes
Chlorexidine
Prescription
Antalgique niveau I ou II
Antibiotique large spectre
Prise en charge
Gingivite ulcéro-nécrotique
Bain de bouche (chlorexidine)
Assainissement parodontal mécanique
(détartrage, surfaçage),
Recommandation d’hygiène bucco-dentaire

Les douleurs iatrogènes
Définition :
Se dit de douleurs provoquées par un traitement médical
ou un médicament.
Desmodontite traumatique
Alvéolite sèche
Alvéolite suppurée

Les douleurs iatrogènes
La desmodontite
traumatique
Dépassement du produit
d’obturation
Instrumentation au-delà de
l’apex
Reconstitution coronaire en
sur-occlusion

Prise en charge
Desmodontite traumatique
Dent mise en sous-occlusion
Prescription AINS et
antalgique de niveau I
Veiller à exclure toute
cause infectieuse

Les douleurs iatrogènes
L’alvéolite sèche
Douleur +++
Violente
Persistante
Lancinante
Irradiante
Exacerbée par décubitus
Peu sensible aux antalgiques
Insomnie
• Alvéole vide de tout caillot
• Os blanchâtre
• Survenue favorisée par le
tabac+++, les bains de bouches
trop précoces, les tics de
succions
• Disparition progressive en 15
jours

Prise en charge
Alvéolite sèche
Soit irriguer l’alvéole avec une solution saline
isotonique ou mettre en place une mèche
iodoformée imbibée d’eugénol
Soit nettoyer l’alvéole et raviver l’os atone (faire
saigner) => obtention d’un caillot efficace
Antibiotiques inutiles.
Prescription d’antalgiques de niveau II ou III

Les douleurs iatrogènes
L’alvéolite suppurée
Douleur modérée
Caillot noirâtre avec parfois un
écoulement purulent
Muqueuse alentour tuméfiée,
bourgeonnante, inflammatoire
Signes infectieux parfois
présents (fièvre, adénopathie)

Prise en charge
Alvéolite suppurée
Curetage de l’alvéole sous anesthésie locale
Rinçage de l’alvéole avec une solution saline ou un antiseptique
local (hypochlorite de sodium à 5%, polyvidone iodée -bétadine
orale- ou chlorexidine à 0,12%)
Antibiothérapie de 1 ère intention
Antalgique de niveau I ou II
Éviter les AINS et l’aspirine

Sources
Douleur orofaciales – Y. Boucher P. Pionchon
Le dictionnaire de la douleur – A. Langlade A. Serrie C. Thurel
L’urgence en odontologie – D. Perrin V. Ahossi P. Larras M. Paris
Concept clinique en odontologie conservatrice Editions SNPMD Paris
Endodontie Volume1: traitement S. Simon

Merci de votre attention