L'Avesnois - Cercle Historique et Généalogique de Berlaimont - Free

...Le 9 juin à 2h, les bataillons reçoivent l' ordre d'occuper les ouvrages de Bois-Fleury et contre attaquer
sur la Ferme de Thiaumont. On a fait savoir aux commandants l'extrême difficulté de faire cette opération en
plein sur un terrain bouleversé par l'artillerie ennemie, très surveillé, où tout mouvement repéré déclenche aussi-
tôt un bombardement.
A 15h, les Compagnies 1 à 4, couvertes par la 5 et la 6, sont au contact de l'ennemi à Thiaumont et sur
les pentes du Ravin de la Dame. Les pertes sont « légères ».
Le 10 juin, le Colonel rend compte que la situation de ses hommes lui semble des plus critiques, domi-
nés de tous les côtés et le flanc dégarni sur 700m. Les liaisons sont défectueuses. Les lignes téléphoniques mal
installées. Très peu de soutien d'artillerie. La relève ne peut pas être assurée. Les hommes doivent se dissimuler
dans les trous d'obus.
Le 11 juin, Dans la nuit, les compagnies réussissent à bouger, installer des mitrailleuses et font des pri-
sonniers. Ces derniers font savoir qu'une attaque va être déclenchée la nuit suivante ou au petit jour.
des effectifs.
Commencé à 10h, le bombardement va durer 9 heures, sans interruption. Les pertes sont de 20 à 50%
Le 12 juin, le bombardement reprend à 2h20 – Attaque ennemie repoussée – Nouveau bombardement
extrêmement violent sur tout le secteur.
A 7h , l'ennemi attaque par la ferme de Thiaumont, des forces importantes dévalent les pentes du Ravin
de la Dame. En ce lieu, les hommes de la 3ème et 4ème compagnie du 137ème sont ensevelis.. La première
ligne française est encerclée.
A 8h, la situation est calme sur toute la ligne - bombardement très violent sur l'arrière, puis sur les 1ère
et 2ème ligne entre 10h30et 11h30 – combats toute la journée, puis jusqu'à minuit.
Le régiment, avec environ 50% de pertes, est hors d' état de combattre. Il est relevé le 15 juin.
Trois témoignages :
Lieutenant POLIMANN – 3ème compagnie : ...Les Allemands, à la suite de la prise de la tranchée, ont
enterré les morts français dans le boyau et ont laissé dépasser les fusils en guise de croix...
Lieutenant FOUCHER – rescapé - 4ème compagnie : ...Les fusils étaient posés contre le parapet de la
tranchée. Les soldats tenaient des grenades dans les mains. Au bombardement, la terre a recouvert les soldats.
Les fusils sont restés prisonniers, la pointe dépassant de la surface... (rapport contresigné par le colonel com-
mandant le régiment)
terre...
Lieutenant COMTE – rescapé : ...Enseveli après une explosion, c'est une seconde qui l'a dégagé de la
(Journal « l' Echo de Paris » - 6 déc 1920)
Le cas de Léon ADAM :
Il était dans cet enfer de Thiaumont , du « Ravin de la Dame » et s'en est sorti de justesse. Considéré
Page 28