programme en pdf - Orchestre Philharmonique Royal de Liège

ÉCouTer La muSIque tchAiKovsKi
mercredi 19 décembre 2012 – 18h30
TchAiKOVSKi, Symphonie n° 1 « rêves d’hiver »
avec Jean-marc onkelinx, Tatiana Samouil et Jean-pierre rousseau
rêves d’hiver
Jeudi 20 décembre 2012 – 20h
PrOKOFieV, Le Lieutenant Kijé,
suite de la musique de film op. 60
(1933-1934) w env. 20’
1. Naissance de Kijé
2. romance
3. Le mariage de Kijé
4. Troïka
5. L’enterrement de Kijé
SAiNT-SAeNS, romance pour
violon et orchestre op. 48 w env. 10’
Harriet Langley, violon
(Chapelle musicale reine Élisabeth)
SAiNT-SAËNS, introduction et
rondo capriccioso pour violon et
orchestre op. 28 (1863/70) w env. 10’
Liya petrova, violon
(Chapelle musicale reine Élisabeth)
Pause
TchAiKOVSKi, Symphonie n° 1
« rêves d’hiver » op. 13
(1866-1874) w env. 40’
1. rêves d’un voyage d’hiver
(allegro tranquillo)
2. pays désolé, pays brumeux
(adagio cantabile ma non tanto)
3. Scherzo (allegro scherzando)
4. Finale (andante lugubre – allegro
moderato – allegro maestoso – allegro vivo)
Tatiana Samouil, concertmeister
oprL | Christoph Campestrini, direction
au profit du Fonds Léon Fredericq,
avec le soutien de la Chapelle musicale
reine Élisabeth
concert
de noël
VeNdredi 21 décembre 2012 – 20h
PrOKOFieV, Le Lieutenant Kijé,
suite de la musique de film op. 60
(1933-1934) w env. 20’
1. Naissance de Kijé
2. romance
3. Le mariage de Kijé
4. Troïka
5. L’enterrement de Kijé
mASSeNeT, cendrillon
(1894-1895), extraits w env. 20’
1. ah ! que mes sœurs sont heureuses
(acte I)
2. enfin, je suis ici (acte III)
3. Seule, je partirai (acte III)
anne-Catherine gillet, soprano
Pause
TchAiKOVSKi, Symphonie n° 1
« rêves d’hiver » op. 13
(1866-1874) w env. 40’
1. rêves d’un voyage d’hiver
(allegro tranquillo)
2. pays désolé, pays brumeux
(adagio cantabile ma non tanto)
3. Scherzo (allegro scherzando)
4. Finale (andante lugubre – allegro
moderato – allegro maestoso – allegro vivo)
Tatiana Samouil, concertmeister
oprL | Christoph Campestrini, direction
en direct sur
1 €
mercredi 19 • jeudi 20 • vendredi 21/12/2012 rêves d’hiver [programme 09]

Voué à soutenir la recherche médicale à Liège, le Fonds
Léon Fredericq attribue depuis 1987 des bourses à de
jeunes médecins et chercheurs désireux d’entreprendre
une carrière scientifique. Pour ce concert de soutien,
l’OPRL invite deux jeunes solistes (20 et 22 ans !) se perfectionnant à
la Chapelle Reine Élisabeth aux côtés d’Augustin Dumay, dans deux
œuvres concertantes pour violon de Saint-Saëns.
Le lendemain, pour la plus longue soirée de l’hiver, Anne-Catherine
Gillet chante cendrillon de Massenet, Prokofiev conte les aventures
du Lieutenant Kijé, et Tchaikovski évoque les vastes étendues
enneigées de la plaine russe qu’il traverse entre Saint-Pétersbourg et
Moscou..
PrOKOFiev
LE LIEUTENANT KIJÉ (1933-1934)
lieutenAnt fictif. après la révolution
russe et un exil d’une quinzaine d’années
en occident (1918-1932), Serge prokofiev
(1891-1953) revient en union Soviétique. La
première commande qu’il reçoit est celle de la
musique du film Le Lieutenant Kijé d’alexander
Feinzimmer, adaptation d’une nouvelle écrite
en 1927 par l’écrivain soviétique Iouri Tynianov
(1894-1943). L’histoire se passe dans l’empire
russe, entre 1793 et 1801, sous le règne
du tsar paul I er . À la suite d’une erreur de
transcription d’un scribe de la chancellerie, il
est procédé à la nomination du « Lieutenant
Kijé », un personnage qui n’existe pas, sauf
pour l’administration impériale. L’entourage
du tsar n’ose pas révéler l’inexistence de ce
lieutenant. une fausse alerte ayant réveillé
Sa majesté, on en profite pour l’attribuer à
Kijé , qui est exilé en Sibérie. respectant
l’ordre à la lettre, l’armée russe envoie en
Sibérie une escorte sans prisonnier. par la
suite, paul I er se méfie de son entourage et
cherche à promouvoir des officiers non issus
de la noblesse. Kijé, qui ne bénéficie d’aucun
« piston » d’aristocrate, est d’abord gracié, puis
nommé capitaine, enfin colonel. Il reçoit même
une maison et des domestiques. Compte
tenu des états de service irréprochables de
ce militaire et de sa modestie, le tsar finit
par le nommer général. Lorsqu’il souhaite
finalement rencontrer cet officier modèle,
l’entourage de paul I er lui annonce que le
général vient… de tomber malade. quand Kijé
meurt trois jours plus tard, le tsar déclare :
« Ce sont les meilleurs qui s’en vont » ! Sa mort
donne lieu à des funérailles nationales, suivies
par sa veuve… Fondée sur une histoire vraie,
la nouvelle de Tynianov serait en réalité une
satire de la bureaucratie russe, et le tsar —
irascible et capricieux —, un portrait patent de
Staline.
suite symphonique. en 1934, prokofiev
reprend la musique du film, composée
l’année précédente, pour en tirer une suite
symphonique en cinq parties. Naissance de
Kijé — après une sonnerie au cornet à piston
et un roulement de tambour, une fanfare
faussement solennelle traduit le ridicule de
la situation. au milieu paraît au hautbois un
thème russe mélancolique, c’est le leitmotiv
de Kijé. Romance — Cette romance, reposant
un thème sentimental très en vogue en russie
(La Colombe grise gémit), existe en deux
versions : l’une pour baryton et orchestre,
l’autre pour orchestre seul avec saxophone
(entendue ce soir). on y entend notamment
les tintements du célesta. « Tout l’effet tient
à l’opposition entre le caractère pleurard de
la mélodie et son instrumentation grotesque
ou insolite. » (andré Lischké). Le Mariage
de Kijé — Ce mouvement fait alterner une
musique solennelle avec une mélodie allègre
au cornet à piston. Le motif de Kijé revient
au saxophone. Troïka — Comme la Romance,
cette Troïka existe en deux versions (avec
ou sans voix). Le thème principal est une
chanson de hussard (cavalier militaire) au
sujet de l’inconstance des femmes. outre
le piano, on entend également quelques
percussions légères et des grelots de traîneau.
L’enterrement de Kijé — Le finale procède
d’une récapitulation des éléments entendus,
avec un « mélange habile de tristesse officielle
et d’ironie à peine dissimulée. » (Lischké).
sAiNT-sAËNs
ROMANCE
sAint-sAëns. enfant prodige, Camille
Saint-Saëns (1835-1921) fait ses débuts
comme pianiste à la Salle pleyel à l’âge de
11 ans. après des études au Conservatoire
de paris, il est nommé organiste de Saintmerry,
puis de la madeleine, où les foules se
pressent pour écouter ses improvisations.
Défenseur d’un art musical typiquement
français, farouche adversaire de Wagner, il
fonde avec Franck, Lalo, massenet, Bizet,
Duparc et Fauré, la Société Nationale de
musique (1871). avec Jacques Ibert, il
partage le goût des voyages, seul remède
à la mort de ses deux fils en 1878 et à un
mariage malheureux. Fuyant l’hiver parisien,
Saint-Saëns parcourt l’Égypte, l’algérie, le
maroc et même les Canaries et le Japon.
D’un esprit en perpétuel éveil, il s’intéresse
à la littérature, la poésie, l’astronomie… au
fil d’une carrière de près de 70 ans, Saint-
Saëns compose toute une série de morceaux
concertants pour divers instruments solistes
et orchestre : violon et orchestre (Morceau de
concert op. 20, Romance op. 48, Morceau de
concert op. 62, Caprice andalou op. 122), harpe
et orchestre (Morceau de concert op. 154), flûte
et orchestre (Romance op. 37), mais aussi pour
cor et orchestre (Romance op. 36, Morceau de
concert op. 94). Dans la Romance op. 48, sur un
accompagnement discret des cordes, le violon
expose plusieurs fois un thème Allegretto qui
s’anime peu à peu jusqu’à un volet conclusif
noté Allegro.
2 3

sAiNT-sAËNs INTRODUCTION
ET RONDO CAPRICCIOSO (1863/1870)
sensuelle et fulgurAnte. Composé en 1863, puis révisé et publié en 1870, Introduction
et Rondo capriccioso est un morceau de jeunesse destiné au virtuose espagnol pablo de Sarasate
(1844-1908) qui le créa en 1867, sous la direction de Saint-Saëns. Dans l’Introduction notée
Andante malinconico (« mélancolique »), « tout ressemble au fauve regroupant ses forces, à
l’acrobate préludant à sa vraie démonstration dans une aisance souveraine qui souligne sa sûreté
et sa domination » (Jean gallois). Le Rondo capriccioso, avec ses déhanchements subtils et sa
mélodie sensuelle, donne libre cours à une virtuosité à la fois élégante et volubile. La coda, d’une
frénésie fulgurante, exerce depuis toujours un fort pouvoir de fascination.
MAsseNeT
CENDRILLON, EXTRAITS (1894-1895)
ÉrIC maIrLoT
cendrillon est un opéra en quatre actes
et six tableaux, de type conte de fées, composé
en 1894-1895 par Jules massenet (1842-1912),
sur un livret d’Henri Cain et de paul Collin.
L’œuvre est présentée pour la première fois
à l’opéra-Comique, à paris, le 24 mai 1899,
au zénith de la carrière de massenet. L’œuvre
connut un succès fulgurant, engendrant
pas moins de 50 représentations lors de sa
première saison. avec Manon et Werther,
Cendrillon figure parmi ceux des 25 opéras de
massenet le plus souvent mis en scène. Le
livret s’inspire du conte Cendrillon de Charles
perrault. plus de 60 représentations suivent
la première à l’opéra-Comique, dirigée par
alexandre Luigini, avant que les frères Isola
n’en donnent un grand nombre au Théâtre de
la gaîté. L’œuvre est un succès à rome (une
trentaine de représentations) et aux Étatsunis.
Les répétitions de Cendrillon ont lieu à
Bruxelles à la fin d’octobre 1899 ; puis genève
et milan voient cette œuvre en décembre.
L’opéra est monté à La Nouvelle-orléans en 1902 et à Buenos aires en 1908. Il est repris en 1909
à l’opéra-Comique avec rose Heilbrunner et geneviève Vix.
Acte i. Le personnel de la comtesse de la Haltière se plaint qu’elle est une mégère, au
contraire de son époux. Ce dernier, pandolfe, mari très marri de celle dont il n’arrive pas à
se faire obéir, regrette de s’être remarié à elle par ambition sociale et de faire vivre un sort
lamentable à sa fille, Lucette. La comtesse conseille à ses deux filles de se faire belles parce
qu’elle a bon espoir que le roi les remarquera
le soir au bal. Laissée seule, Cendrillon
se lamente d’être exclue de la soirée, finit
le ménage, puis s’endort. Sa marraine la
Fée s’adresse à des sylphes et à des lutins
pour transformer sa filleule en princesse
et lui permettre d’aller au bal. elle la dote
de pantoufles de verre qui la rendront
méconnaissables aux yeux de ses proches et
lui ordonne de revenir à minuit.
Acte ii. Le surintendant des plaisirs et
des musiciens, le doyen de la Faculté et des
docteurs, le premier ministre et des ministres
essaient à tour de rôle de sortir le prince de
sa tristesse, qui trouve les jours et les nuits
bien moroses sans amour. Le roi veut que le
prince choisisse une épouse parmi les filles
de la noblesse présentes au bal. La comtesse
espère que ses filles séduiront le prince, mais
c’est Cendrillon qui le fait en arrivant à son
tour. Il lui demande son nom, et elle lui répond
qu’elle sera pour lui l’Inconnue. elle ajoute
que leur rencontre ne sera que passagère,
qu’il est son prince charmant et qu’elle aurait
envie de lui consacrer sa vie. minuit sonne, et
Cendrillon quitte précipitamment le bal.
Ah ! que mes sœurs
sont heureuses
(Acte i)
scène v
Cendrillon parait, pensive
Ah ! que mes sœurs sont
heureuses !
Pour elles c’est chaque jour
nouveau plaisir…
Elles n’ont pas le temps de
former un désir…
Et le bonheur aussi je crois les
rend plus belles ! (alerte)
Elles vont à la cour… à la cour !
(en riant)
Ah ! ce bal ! (légèrement)
On y viendra de toutes les
provinces…
Entourant le trône royal,
Tous les Seigneurs seront au
moins marquis ou princes…
Et mes sœurs seront là…
tandis que moi ! je rêve…
Et j’ai tort, oui, j’ai tort…
ces rêves-là font mal !
Ma besogne est là qu’il faut
que j’achève… (simple - dans
caractère de chant populaire)
Reste au foyer, petit grillon,
Résigne-toi, Cendrille…
Car ce n’est pas pour toi que
brille
Le superbe et joyeux rayon…
Acte iii. Cendrillon arrive chez elle,
haletante, après avoir perdu l’une de ses
pantoufles et avoir été effrayée par les statues
du jardin du palais et l’obscurité. La bellefamille
prétend que le prince, un moment
ensorcelé, s’est bien rendu compte que
l’inconnue était une fille de rien. Lorsqu’il voit
sa fille défaillir, pandolfe réussit à s’imposer
et jette sa femme et ses belles-filles à la
porte. Il regrette d’avoir sacrifié sa fille en
venant à la cour et lui propose de retourner à
la campagne dès les matines. après qu’il est
allé tout préparer pour leur départ, Cendrillon
ne veut pas lui faire subir son chagrin et part
pour mourir sous le chêne des fées. après la
danse des gouttes de rosée, Cendrillon et le
prince Charmant arrivent chacun de son côté,
en pleurs, chez la fée, séparés par une haie
de fleurs que celle-ci vient de former. après
avoir entendu les plaintes qu’ils adressent à la
Fée sans se voir, ils se plaignent l’un l’autre et
finissent par se reconnaître. Le prince apprend
le nom de l’Inconnue. Le prince ayant promis
de suspendre son cœur au chêne enchanté
pour voir Lucette, la Fée leur permet de se
voir. Ils se jurent un amour fidèle, puis tombent
dans un sommeil magique.
(légère)
Ne vas-tu pas porter envie au
papillon (très expressif, avec un
triste sourire)
À quoi penses-tu, pauvre fille ?
résigne-toi !
Travaille, Cendrillon ! travaille,
Cendrillon !
Cendrillon !
C’est une joie aussi de faire son
devoir…
Débarrassons la table et
rangeons ce dressoir…
Je suis décidément paresseuse
ce soir…
J’ai beau vouloir j’entends
toujours des bruits de fête…
4 5

Dont les échos troublants
bourdonnent dans ma tête…
(dans le même caractère
mélancolique que
précédemment)
Reste au foyer, petit grillon,
Résigne-toi, Cendrille ! (léger)
Ne vas-tu pas porter envie au
papillon (très expressif, avec un
sourire triste)
À quoi penses-tu, pauvre fille ?
résigne-toi ! (sans retenir)
Travaille, Cendrillon ! travaille,
Cendrillon !
Cendrillon ! (résolument)
Voyons, j’ai bien fait tout ce que
j’avais à faire,
Je puis me reposer,
Comme la nuit est claire !
Les étoiles ont l’air de me
sourire… aux cieux !
(Elle revient près de la cheminée.)
C’est étrange… on dirait que le
sommeil… m’accable…
Je ne suis plus à l’âge… où le
marchand de sable
(avec lassitude)
Venait si tôt, jadis, fermer mes
yeux…
Dormons… souvent, on est
heureux
Quand on dort (en s’endormant)
et qu’on fait des songes…
merveilleux ! (en dormant)
Résigne-toi… Cendrille…
enfin, je suis ici
(Acte iii)
premier tAbleAu
(Comme au premier Acte.)
scène i
Rideau. Cendrillon paraît,
haletante et inquiète
Enfin, je suis ici…
La maison est déserte…
À revenir… j’ai réussi…
Sans être découverte ;
Mais que de peine, que de peine
et de souci ! (bien chanté)
Fuyant dans la nuit solitaire,
(avec vivacité)
Par les terrasses du palais, en
courant
J’ai perdu ma pantoufle de
verre ! (avec chaleur)
Marraine ! Marraine !
Ah ! voudrez-vous me
pardonner jamais ?
(racontant avec émotion et
animation)
À l’heure dite je fuyais…
je fuyais…
Je voyais parmi les noires
avenues…
Se dresser des statues…
Quel effroi ! quel effroi !
Si grandes… si blanches, sous
des rayons de lune !
Leur yeux sans regards se
fixaient sur moi…
(vivement, avec effroi)
Elles me montraient du doigt.
Se riant de mon infortune.
Ah ! ah ! (rire nerveux)
ah ! ah ! ah !
(son rire finit en sanglots)
Ah ! ah ! ah ! Ah ! ah ! ah !
Quel effroi ! quelle effroi !
(changeant de ton et avec ardeur
et conviction, comme en une
prière très émue)
Vous avez dû voir ma détresse,
(suppliante)
Marraine ! Marraine !
(avec sentiment et émotion)
Pour tenir ma promesse,
J’ai fait tout ce que je pouvais !
(reprenant son récit)
Je courais…
Dans les profondeurs du jardin…
Je m’égarais…
Tout était sombre…
(comme essoufflée)
Et je courais toujours… toujours,
toujours, toujours !
(presqu’avec un cri)
puis… m’arrêtais… soudain…
J’avais peur… j’avais peur…
(s’empressant de supplier sa
Marraine)
Vous avez dû voir ma
(avec ferveur) détresse !
(suppliante)
Marraine ! Marraine !
(avec sentiment et émotion)
Pour tenir ma promesse,
J’ai fait tout ce que je pouvais !
(reprenant son récit)
Ah ! j’avais peur ! peur de mon
ombre…
Et je courais toujours !
Interrogeant les horizons,
Craignant partout des trahisons,
Je glisse, je glisse le long des
maisons
N’osant pas traverser la place…
(Carillon)
Un grand bruit éclate et me
glace
De sinistres frissons…
(changeant de ton et riant de
bon cœur et aux éclats)
Ah ! ah ! ah ! ah !
(très gai, en dehors)
C’était le carillon, le Carillon du
Beffroi ! (avec gaîté et entrain)
Ah ! (bien chanté)
Réconfortant mon cœur,
Il me disait en son langage,
Ah ! (bien chanté)
Il me disait: je veille !
(tendrement)
je veille, je veille. (avec ardeur)
Reprends courage ! courage !
allons ! courage !
Va ! (découragée, subitement)
Mais c’en est fait, hélas !
(regardant tristement autour
d’elle) du bal et des splendeurs !
Et je n’entendrai plus les paroles
si tendres
Qui me berçaient d’espoirs
menteurs ! (Machinalement elle
se rapproche de la cheminée
et montrant le foyer éteint)
Mon bonheur s’est éteint… il
n’en reste… que cendres !
Résigne-toi,
Petit grillon, résigne-toi.
(comme sortant d’un rêve,
subitement, avec frayeur)
Ah ! j’entends revenir mes
parents et mes sœurs !
À tous il faut cacher mes
pleurs…
(Elle se sauve dans sa chambre.)
seule, je pArtirAi
(Acte iii)
scène iv Cendrillon, seule,
regardant encore par où son père
est parti semble oppressée,
troublée, indécise
(avec une résolution subite)
Seule je partirai, mon père ;
Le poids de mon chagrin serait
trop lourd pour toi.
Je ne veux pas te voir souffrir de
ma misère !
Mais… je ne peux plus vivre…
Il a douté de moi…
Lui ! mon doux Maître et mon
seul Roi !
Lui que j’adore ! il me renie…
et me repousse !
Pourtant sa voix était douce…
Pourtant, ses yeux étaient bien
doux ! (expressif et tendre)
Ô mes rêves d’amour, mes rêves
d’amour
Hélas ! (sans retarder)
envolez-vous !
(très attendrie et simplement)
Adieu, mes souvenirs de joie… et
de souffrance
Qui, malgré tout, me parliez
d’espérance ! (expressif)
Témoins et compagnons de
mon si court destin !
Adieu ! adieu, mes tourterelles
Pour qui chaque matin,
J’allais, par les venelles,
Cueillir le vert plantin…
(simple et triste)
je ne vous verrai plus !
(allant à la cheminée)
Ni toi, ma place familière…
(détachant la petite branche
pendue à la cheminée ;
simple et religieux)
Que je t’embrasse encore, tout
séché, tout jauni…
Relique d’un beau jour, humble
rameau béni.
(avec un sentiment très profond)
Ah ! comme on aime ce que l’on
quitte ! (simple et triste)
Et toi, le grand fauteuil
Où, quand j’étais petite,
Je courais me blottir bien vite…
Frileusement…
Sur les genoux de ma maman…
(très attendrie)
De maman… de maman… si
bonne et si jolie !
(très caressant)
Qui fredonnait en me berçant:
«C’est l’Angélus,
Dors, mon petit ange,
Dors comme Jésus
Dormait dans la grange.»
(parlé en sanglotant)
Maman ! Maman ! Maman ! !
(Le tonnerre gronde, l’éclair brille,
avec un subit désespoir ; à
volonté)
Ah ! puisque tout bonheur me
fuit,
Montant par les roches sacrées,
(hardiment)
Sans crainte j’irai dans la nuit,
Malgré les revenants et le follet
qui luit… (avec décision)
J’irai mourir, mourir sous le
chêne des fées !
(Cendrillon s’enfuit rapidement.)
CONCERT DE NOUVEL AN
VENDREDI 11 JANVIER 2013 – 20h
j. strAuss, valse Aimer, boire et chanter | guldA, concerto pour violoncelle
j. strAuss, dynamiden-Waltzer | r. strAuss, le chevalier à la rose, suite
alban gerhardt, violoncelle | oprL | Christian arming, direction
w Quoi de plus naturel pour un chef viennois que de diriger Strauss (Johann, Josef et Richard) ! La
surprise vient du Concerto pour violoncelle (avec batterie, contrebasse et guitare) de Friedrich
Gulda, pianiste hors norme disparu en 2000 : une œuvre surprenante, décoiffante, alliant énergie
rythmique et sonorités souvent bien plus « jazzy » que classiques.
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TChAiKOvsKi SYMPhONIE N° 1
« RÊVES D’hIVER » (1866/1874)
neurAsthénique. « mes nerfs sont à
nouveau complètement détraqués. Les raisons
en sont les suivantes :
1) les difficultés dans la composition de la
symphonie ; 2) rubinstein et Tarnovski qui ne
cessent de me faire peur ; 3) l’obsession que je
vais mourir prochainement sans même avoir
eu le temps d’achever ma symphonie. » C’est
en ces termes que piotr Ilitch Tchaikovski
(1840-1893) — 26 ans — rend compte à son
frère anatole, le 25 avril 1866, des difficultés
qu’il rencontre en composant sa Première
Symphonie. Tout juste sorti du Conservatoire,
Tchaikovski manque de confiance en lui et
se laisse influencer par le jugement de ses
anciens maîtres au Conservatoire de Saintpétersbourg,
anton rubinstein et Nicolaï
Zaremba. Il passe des nuits blanches à
composer et met sa santé en péril. Bien que
déjà auteur de trois ouvertures symphoniques
— dont L’Orage —, Tchaikovski se heurte au
jugement sévère de Zaremba, qui s’oppose à
toute exécution avant que la partition ne soit
totalement revue. ainsi, seul le Scherzo sera
exécuté la même année, le 10 décembre,
et il faudra attendre le 3 février 1868 pour
que l’œuvre entière soit donnée en première
audition. La composition de cette Première
Symphonie s’étend de mars à août 1866. Le
sous-titre « rêves d’hiver » n’est donc pas à
mettre en lien avec la période de composition,
mais plutôt avec les réminiscences de
paysages d’hiver observés durant les voyages
de Tchaikovski entre Saint-pétersbourg
et moscou, où il est nommé professeur
d’harmonie en 1866. malgré un accueil
chaleureux du public lors de la création,
Tchaikovski décide de revoir une nouvelle
fois sa partition en 1874, en modifiant les
mouvements 1, 2 et 4. C’est dans cette version
définitive, créée en 1883 à moscou, sous la
direction d’erdmannsdörfer, qu’est toujours
jouée aujourd’hui la Première Symphonie.
sous-titres. Seuls les deux premiers
mouvements comportent des sous-titres.
L’Allegro tranquillo (« rêves durant un voyage
d’hiver ») débute par un thème exposé aux
flûtes et bassons, que commente aussitôt
l’orchestre dans une sorte de « ballet de
flocons de neige », suivi d’une « violente
bourrasque » (andré Lischké). plus loin, un
deuxième thème, calme et languissant, énoncé
par la clarinette, introduit d’intéressantes
possibilités de contrastes. après un long
développement, le mouvement se referme
par l’énoncé des premières mesures. Soustitré
« Contrée lugubre, contrée brumeuse »,
l’Adagio cantabile ma non tanto fait appel aux
cordes avec sourdines. Il reprend des éléments
de l’ouverture L’Orage tout en confiant au
hautbois une longue mélodie à la nostalgie
typiquement russe. Dans la partie centrale, un
peu plus animée, les cordes s’épanchent en
une vibrante cantilène. Les dernières mesures
consistent à nouveau dans la reprise du début.
Le Scherzo (Allegro scherzando), en trois
parties aBa, reprend le scherzo de la Première
Sonate pour piano (1865). Légèreté aérienne,
vivacité inquiète, féerie… semblent à nouveau
simuler quelque ballet de flocons de neige. au
milieu, survient une valse lente où prédomine
la mélodie. Deux accords secs marquent la fin
de la reprise de a. enfin vient le Finale, assez
long et d’architecture un peu aventureuse. une
introduction Andante lugubre installe un climat
grave et sombre, au départ du chant populaire
« Jeune fille, je m’en vais semer ». L’Allegro
moderato qui suit s’impose par sa tonalité
majeure, ses motifs vifs et gorgés d’énergie,
servis par une riche orchestration. au terme
d’un épisode fugué, puis de chocs rythmiques
typiques de Tchaikovski (grosse caisse),
l’Andante lugubre revient pour s’achever cette
fois en une glorieuse apothéose (Andante
maestoso puis Allegro vivo).
ÉrIC maIrLoT
ChRISTOPh
CAMPESTRINI
direCTiON
né à linz (comme Bruckner), Christoph
Campestrini s’est formé à la prestigieuse
Juilliard School de New York ainsi qu’à
la Columbia university, où il a étudié la
philosophie et les langues (il parle l’allemand,
l’anglais, l’italien, le français, le russe et
l’espagnol). À l’université de Yale, il a travaillé
la direction avec Lorin maazel, Wolfgang
Sawallisch et Kurt Sanderling. après son
retour en europe, il a dirigé plus d’une
centaine d’orchestres sur les cinq continents
(Londres, moscou, Berlin, Francfort, Cologne,
Stuttgart, prague, Salzbourg, Vienne,
paris…). Ces dernières années, sa carrière
s’est considérablement développée aux
États-unis (philadelphie, Houston, Detroit,
Chicago, Indianapolis, milwaukee), ainsi qu’au
Canada, au mexique et en asie. Christoph
Campestrini a été Chef principal de l’orchestre
philharmonique d’essen, avec lequel il a
interprété 15 opéras différents (plus de 100
représentations). Christoph Campestrini a
enregistré pour les labels orFeo (munich),
SIgNum (Heidelberg), ainsi que les radios
autrichienne (orF), allemande (WDr) et
tchèque (Cr). en mars 2011, il dirigeait l’oprL
à Liège et Bruxelles dans un programme
mahler/Bruckner, et en mai 2011, au
musikverein de Vienne (Franck/ravel).
www.christophcampestrini.com
hARRIET
LANGLEY
viOLON
née en 1992 en AustrAlie, Harriet
Langley commence le violon en Corée à quatre
ans. elle poursuit ses études à l’Institut Toho
gakuen à Tokyo, puis à la manhattan School
of music de New York, avec patinka Kopec
et pinchas Zukerman. en 2002, elle joue
avec le violoncelliste Yo-Yo ma et le violoniste
gil Shaham à ground Zero, pour le premier
anniversaire des attentats du World Trade
Center de New York. elle fait l’objet d’un article
dans le New York Times, et de reportages TV et
radio en europe et aux États-unis. Lauréate/
finaliste des Concours Yehudi menuhin, andrea
postacchini et Tibor Varga, elle participe à
l’académie d’été de Seiji ozawa en 2009, et au
Windsor Festival en 2011. Depuis ses débuts
à 13 ans avec l’orchestre philharmonique de
reno (Nevada), Harriet Langley s’est produite
avec l’orchestre de Chambre de Londres,
l’orchestre philharmonique de gyeonggi
(Corée du Sud), l’orchestre royal de Chambre
de Wallonie, l’orchestre National de Belgique,
l’orchestre du Festival de Verbier… Depuis
2006, elle poursuit sa formation à la Chapelle
musicale reine Élisabeth, sous la direction
d’augustin Dumay. elle bénéficie de l’aide
conjointe du Fonds Baron Jean-Charles Velge
& d’un donateur anonyme. en décembre 2010,
elle a joué avec l’oprL et pascal rophé pour le
Concert de Noël au palais royal de Bruxelles.
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LIYA PETROVA
viOLON
née en 1990 à sofiA (Bulgarie) dans une
famille de musiciens, Liya petrova commence
le violon à quatre ans à l’École Nationale
de musique de sa ville natale, avec evelina
arabadjieva. À six ans, elle joue déjà avec
plusieurs orchestres, et à huit ans, reçoit la
médaille mozart et la nomination « la plus
jeune artiste de l’uNeSCo ». Dès 2001, elle
étudie à la Haute École de musique et de
Théâtre de rostock, dans la classe de petru
munteanu. parallèlement, elle participe à
plusieurs masterclasses sous la conduite de
renaud Capuçon, maxim Vengerov, Schlomo
mintz, Ida Haendel et d’autres. Depuis ses
débuts en 2003 à Hambourg, elle a été
invitée à jouer dans certaines des salles de
concert les plus réputée d’europe. en mars
2011, elle était à athènes pour la série de
concert « martha argerich and Friends ». La
saison dernière, elle a joué en soliste avec
l’orchestre philharmonique des Flandres et
phillipe Hereweghe (en tournée), le Brussels
philharmonic (Double Concerto de Brahms
avec Jian Wang), l’orchestre philharmonique
du Luxembourg et emmanuel Krivine… Depuis
septembre 2010, elle se perfectionne à la
Chapelle musicale reine Élisabeth, sous la
conduite d’augustin Dumay. Liya petrova joue
sur un violon de matteo goffriller de 1690,
prêté par la Chapelle musicale reine Élisabeth.
elle joue pour la première fois avec l’oprL.
ANNE-
CAThERINE
GILLET sOPrANO
Anne-cAtherine gillet est née en
Belgique. Très tôt, l’opéra royal de Wallonie
la remarque et lui offre une place en troupe
qui lui permettra d’aborder les premiers rôles
de sa carrière. À partir de 2003, le Théâtre du
Capitole (Toulouse) l’invite pour de nombreux
rôles importants. en 2009, elle débute à l’opéra
de paris (garnier et Bastille). Durant ces
premières années, elle chante des rôles de
massenet, puccini, poulenc, r. Strauss. elle
aborde ensuite Cosi fan tutte et Les Noces de
Figaro de mozart, Carmen de Bizet… elle fait
siens les grands rôles baroques de Poppée
et Aricie (sous la direction de Christophe
rousset, ottavio Dantone, emmanuelle Haïm).
Le répertoire du XX e lui offre de magnifiques
rôles de Debussy, de r. Strauss, Britten…
elle a travaillé avec antonio pappano, alberto
Zedda, patrick Davin, Jean-Claude malgoire,
Louis Langrée, Kazushi ono, georges prêtre,
michel plasson, marc minkowski, philippe
Jordan, marc Soustrot, alain altinoglu… Ces
prochaines années, elle chante à Bruxelles,
paris, New York, Berlin, Budapest, marseille,
Lausanne… parmi sa discographie, citons le
CD Barber-Berlioz-Britten, enregistré avec
l’oprL et paul Daniel, largement primé (ÆoN,
2011), et les DVD de Carmen (J. e. gardiner –
FramuSICa 2009) et Werther à Bastille
(m. plasson – DeCCa 2010).
www.annecatherinegillet.com
ORChESTRE PhILhARMONIQUE
ROYAL DE LIÈGE
soutenu pAr la Fédération Wallonie-
Bruxelles (avec le concours de la Loterie
Nationale), la Ville de Liège, la province de
Liège, l’oprL se produit à Liège, dans toute
la Belgique et à l’étranger. après des chefs
comme Fernand quinet, paul Strauss, pierre
Bartholomée ou Louis Langrée qui ont forgé
l’identité de l’orchestre, au carrefour des
influences germanique et latine, Christian
arming, directeur musical depuis septembre
2011, pousse les feux de l’excellence et élargit
les horizons de l’oprL. La saison 2012/2013
est placée sous le signe de la liberté.
Liberté du créateur face aux pouvoirs ou
aux esthétiques dominantes (Chostakovitch,
mahler, Schoenberg, Beethoven, Dvorák…),
ouverture à d’autres univers (Villa-Lobos,
gulda, rouse, Ives…), à d’autres genres
musicaux (baroque, musiques du monde,
humour). Cette saison, l’oprL propose
plusieurs temps forts (intégrale des Sonates
pour piano et violon de Beethoven, Festival
I ♥ rachmaninov, Festival Wagner 200).
www.oprl.be
« Magistrale 5 e de Chostakovitch. Mise en
place remarquable, chef aussi élégant dans le
propos que dans le geste, orchestre des grands
jours. » (La Libre Belgique, 01/10/2012)
lA vie de l’orchestre.
une petite lula est née le samedi 24 novembre
chez hervé collot, assistant de production.
discogrAphie.
barber • berlioz • britten
anne-Catherine gillet, soprano
oprL | paul Daniel, direction (aeoN)
Les musiciens, la direction et les collaborateurs
de l’OPRL vous souhaitent un Joyeux Noël
et d’heureuses fêtes de fin d’année !
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