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Etude ACTED Situation économique et endettement des ménages ...

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1<br />

<strong>Etude</strong> <strong>ACTED</strong><br />

<strong>Situation</strong> <strong>économique</strong> <strong>et</strong><br />

end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong><br />

haïtiens<br />

Port-au-Prince & Léogane<br />

Headquarters<br />

33, rue Godot de Mauroy<br />

75009 Paris – France<br />

Tel: +33 142 65 33 33<br />

Fax: +33 1 42 65 33 46<br />

e-mail: paris@acted.org<br />

<strong>ACTED</strong> Haïti<br />

9, impasse Montjoli, Turgeau<br />

Port-au-Prince – Haïti<br />

Tel: +509 25 11 10 42<br />

e-mail : haiti@acted.org<br />

www.acted.org


2<br />

C<strong>et</strong>te publication a été préparée par Damien JUSSELME, Appraisal,<br />

Monitoring & Evaluation Officer <strong>et</strong> Denise BRENNAN Monitoring &<br />

Evaluation Manager pour l’Agence d’aide à la Coopération Technique <strong>et</strong> au<br />

Développement.<br />

<strong>Etude</strong> <strong>ACTED</strong><br />

<strong>Situation</strong> <strong>économique</strong> <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong> haïtiens<br />

Port-au-Prince & Léogane<br />

Headquarters<br />

33, rue Godot de Mauroy<br />

75009 Paris – France<br />

Tel: +33 1<br />

42 65 33 33<br />

Fax: +33 1 42 65 33 46<br />

e-mail: paris@acted.org<br />

<strong>ACTED</strong> Haïti<br />

6, impasse Musseau<br />

Port-au-Prince – Haïti<br />

Tel: +509 25 11 10 42<br />

www.acted.org


3<br />

REMERCIEMENTS<br />

La préparation de ce document a été rendu possible par le travail <strong>des</strong> équipes AME <strong>et</strong> Base de Données<br />

d’<strong>ACTED</strong> Haïti <strong>et</strong> les révisions de Fanny Devoucoux (<strong>ACTED</strong>), Adèle Bourdy (<strong>ACTED</strong>) <strong>et</strong> Michaël Knaute<br />

(Oxus).<br />

Le <strong>des</strong>ign <strong>et</strong> la présentation du document ont été réalisés par Damien Jusselme <strong>et</strong> Denise Brennan.<br />

Crédits photos: couverture, Bruno Fert (p<strong>et</strong>it commerçant de Léogane) ; page 24, Denise Brennan<br />

(marchande ambulante à Port-au-Prince) ; page 47, Denise Brennan (p<strong>et</strong>its marchands de Léogane) ; page<br />

75, Denise Brennan (p<strong>et</strong>ite marchande de Port-au-Prince).


4<br />

Résultats pour Port-au-Prince<br />

Les femmes sont largement majoritaires dans la catégorie <strong>des</strong><br />

p<strong>et</strong>its commerces (85% contre 15% d’hommes) <strong>et</strong> les hommes<br />

dans les catégories p<strong>et</strong>its métiers (96%) <strong>et</strong> les fournisseurs de<br />

services (76%) ;<br />

Les fournisseurs de services sont généralement moins âgés (41%<br />

d’entre eux ont entre 26 <strong>et</strong> 33 ans) que les p<strong>et</strong>its marchands (19%)<br />

<strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its métiers (16%) ce qui s’explique notamment par le fait<br />

qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un capital financier <strong>et</strong> matériel<br />

important pour débuter (ex : vendeur de cartes téléphoniques) ;<br />

57% de l’ensemble du panel gagnent moins que 15 000 HTG par<br />

mois ;<br />

Les contraintes financières les plus fréquemment citées par<br />

l’ensemble <strong>des</strong> professions sont les frais d’école (frais mensuels<br />

38% <strong>et</strong> de rentrée 32%), les frais de nourritures (23%), le loyer de la<br />

maison (20%) <strong>et</strong> les frais de réparation/reconstruction de maison<br />

(15%) ;<br />

Les contraintes les plus importantes au sein <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> sont les<br />

suivantes : école frais mensuel (1 272 HTG/enfant/mensuelle) ;<br />

école frais rentre (7 224 HTG/180USD) ; nourriture mensuel (6 745<br />

HTG/168 USD) <strong>et</strong> loyer annuelle (17 456 HTG/436USD) ;<br />

La réparation ou la reconstruction <strong>des</strong> maisons détruites ou<br />

endommagées par le séisme se présente comme un nouveau poids<br />

financier important pour 15% <strong>ménages</strong> interrogés.<br />

70% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands vendent sur un endroit fixe <strong>et</strong> 30% sont<br />

<strong>des</strong> marchands ambulants (stre<strong>et</strong> hawkers) ;<br />

PRINCIPAUX RESULTATS<br />

Résultats pour Léogane<br />

Les hommes sont majoritaires chez les agriculteurs (96%) <strong>et</strong> les<br />

p<strong>et</strong>its métiers (93%) tandis que les femmes sont les plus<br />

nombreuses dans les p<strong>et</strong>its commerces (72%) ;<br />

Les agriculteurs sont majoritairement <strong>des</strong> personnes âgées de 50<br />

ans ou plus (49%) tandis la tranche d’âge la plus importante <strong>des</strong><br />

personnes exerçant un p<strong>et</strong>it métier (27%) ou tenant d’un p<strong>et</strong>it<br />

commence (28%) est celle <strong>des</strong> 26-33 ans ;<br />

Au regard <strong>des</strong> revenus mensuel, 80% de l’ensemble du panel<br />

gagnent moins que 15 000 HTG par mois ;<br />

Les contraintes financières les plus fréquemment citées par<br />

l’ensemble <strong>des</strong> professions sont les paiements de d<strong>et</strong>tes (94%), les<br />

frais de scolarités (57% <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> pour les frais mensuels <strong>et</strong> 49%<br />

pour les frais de rentrée) <strong>et</strong> la nourriture (39%) ;<br />

Les contraintes les plus importantes au sein <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> sont les<br />

suivantes : paiements de d<strong>et</strong>tes (14 550 HTG/364 USD/par an) ;<br />

école frais rentre (3 115HTG /78 USD) ; école frais mensuel (826<br />

HTG /21 USD) <strong>et</strong> la nourriture mensuelle (6 067 HTG /185 USD) ;<br />

L’achat de semences représente la deuxième (83%) plus grande<br />

contrainte <strong>des</strong> agriculteurs (après les d<strong>et</strong>tes) ;<br />

94 % <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> interrogés ont cité le remboursement de<br />

l’emprunt comme étant une contrainte financière forte ;<br />

88% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands vendent sur un endroit fixe <strong>et</strong> 12% sont<br />

<strong>des</strong> marchands ambulants (stre<strong>et</strong> hawkers) ;


5<br />

Résultats pour Port-au-Prince<br />

Malgré un taux de perte important <strong>des</strong> marchandises durant le<br />

séisme, les différentes catégories professionnelles ont<br />

partiellement reconstitué leur stock <strong>et</strong> relancer les activités<br />

<strong>économique</strong>s par (1) le biais d’emprunts (24%), par (2) la vente <strong>des</strong><br />

produits (25%) <strong>et</strong> par (3) les revenus d’un second emploi (28%);<br />

Pour l’ensemble <strong>des</strong> catégories enquêtées, le recours aux<br />

différentes formes de prêts pour financer l’entreprise a augmenté<br />

passant de 36% avant le séisme à 45% après le séisme auquel il<br />

convient de rajouter le recours aux techniques de sols <strong>et</strong> sabotage<br />

qui demeurent stable avant <strong>et</strong> après le tremblement de terre (12%)<br />

<strong>et</strong> l’achat à crédit (7%) ;<br />

81% <strong>des</strong> personnes interrogées sur Port-au-Prince indiquent que<br />

leur ménage est actuellement end<strong>et</strong>té ;<br />

68% <strong>des</strong> 225 Port-au-Princiens interrogés ont contracté entre 1 <strong>et</strong> 2<br />

d<strong>et</strong>tes en 2010 contre 53% en 2009. (augmentation de 13 points de<br />

pourcentage).<br />

Le bénéfice <strong>des</strong> ventes n’est pas suffisant pour maintenir<br />

financièrement le business tandis que le recours à l’emprunt est de<br />

plus en plus fréquent pour maintenir financièrement les activités<br />

professionnelles (de 17% à 28%), le recours au sol <strong>et</strong> l’achat à<br />

crédit représentent 12% <strong>des</strong> moyens utilisés.<br />

Les frais de scolarité représentent, avec le maintien financier du<br />

commerce, les principales raisons de l’end<strong>et</strong>tement ;<br />

Résultats pour Léogane<br />

L’emprunt a été la principale source d’argent les p<strong>et</strong>its marchands<br />

(82%), les p<strong>et</strong>its métiers (70%) <strong>et</strong> les agricoles (60%) pour<br />

reconstituer les stocks perdu durant le séisme <strong>et</strong> relancer les<br />

activités <strong>économique</strong>s ;<br />

Sur l’ensemble du panel, la manne financière libérée par l’emprunt<br />

est avant tout utilisée pour lancer un commerce (55%) ou son<br />

maintien (27%). L’achat de nourriture (26%) <strong>et</strong> les frais de scolarité<br />

sont également <strong>des</strong> postes importants (23%) ;<br />

Les p<strong>et</strong>its marchands utilisent davantage leur prêt pour lancer<br />

(53%) <strong>et</strong> maintenir (61%) leur commerce <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its métiers pour<br />

satisfaire <strong>des</strong> besoins de base (ex : éducation (31%), l’achat de la<br />

nourriture (39%) <strong>et</strong>c.) ;<br />

94% <strong>des</strong> personnes interrogées sur Léogane indiquent que leur<br />

ménage est actuellement end<strong>et</strong>té ;<br />

82% <strong>des</strong> 225 Léoganais interrogés ont contracté entre 1 <strong>et</strong> 2 d<strong>et</strong>tes<br />

en 2010 ;<br />

Pour l’ensemble <strong>des</strong> catégories enquêtées, le recours aux<br />

différentes formes de prêts pour financer l’entreprise a augmenté<br />

passant de 71% avant le séisme à 64% après le séisme ;<br />

Les p<strong>et</strong>its marchands ont principalement recours aux prêts de<br />

particulier à particulier (55%) <strong>et</strong> aux microcrédits (31%) <strong>et</strong> les<br />

agriculteurs contractent essentiellement <strong>des</strong> prêts de particulier à<br />

particulier (100% <strong>des</strong> agriculteurs interrogés indiquent avoir un<br />

prêt en cours auprès d’un particulier) ;


6<br />

Résultats pour Port-au-Prince<br />

Pour l’ensemble <strong>des</strong> catégories enquêtées, la forme la plus<br />

commune d’emprunt <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> est le crédit de particulier à<br />

particulier (77% <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> ont contracté ce type de d<strong>et</strong>te en<br />

2010) ;<br />

La d<strong>et</strong>te usuraire (forme de d<strong>et</strong>te à taux usurier) 1 est la seconde<br />

forme de d<strong>et</strong>te la plus communément utilisée (26%) suivi par le<br />

Sol 2 (24% <strong>des</strong> <strong>ménages</strong>) ;<br />

Le taux d’intérêt mensuel moyen pour les prêt auprès d’usuriers<br />

est de 13.6%, cependant 46% <strong>des</strong> prêts chez les usuriers excèdent<br />

un taux d’intérêt mensuel de 15%. Le taux d’intérêt mensuel<br />

moyen pour les prés au sein <strong>des</strong> IMFs est 3.9%<br />

Les p<strong>et</strong>its marchands semblent davantage bénéficier <strong>des</strong><br />

microcrédits auprès <strong>des</strong> IMF (15%) <strong>et</strong> <strong>des</strong> Sols (25%): cela peut<br />

notamment s’expliquer par une meilleure stabilité <strong>des</strong> revenus<br />

(seulement 16% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands déclarant percevoir <strong>des</strong><br />

revenus irréguliers contre 26% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers) ;<br />

Les microcrédits sont passé de 26% pré-séisme à 9% postséisme<br />

<strong>des</strong> prêts contractés ;<br />

Les 225 personnes interrogées ont recensé 505 d<strong>et</strong>tes (297 en<br />

cours <strong>et</strong> 208 durant l’année 2009) d’un montant moyen de 10 204<br />

HTG ;<br />

1 Taux usurier : Intérêt supérieur au taux légal que demande un prêteur.<br />

http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/usure/<br />

2 C<strong>et</strong>te pratique est organisée entre marchands d’un même marché <strong>et</strong> se présente sous forme de d<strong>et</strong>tes<br />

contractées auprès de la communauté marchande à tour de rôle. C<strong>et</strong>te technique s’apparente à la<br />

Tontine Africaine.<br />

Résultats pour Léogane<br />

Pour l’ensemble <strong>des</strong> catégories enquêtées, la forme la plus<br />

commune d’emprunt <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> est le crédit de particulier à<br />

particulier (69% <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> ont contracté ce type de d<strong>et</strong>te en<br />

2010) ;<br />

Le prêt <strong>des</strong> microcrédits auprès <strong>des</strong> IMF est la seconde forme de<br />

d<strong>et</strong>te la plus communément utilisée (23%) suivi par la d<strong>et</strong>te<br />

usuraire 3 (13%) ;<br />

Le taux d’intérêt mensuel moyen pour les prés au sein <strong>des</strong> usuriers<br />

est 19.7%. Le taux d’intérêt mensuel moyen pour les prés au sein<br />

<strong>des</strong> IMFs est 4.1%<br />

C’est d’abord par habitude que les personnes interrogées<br />

empruntent chez un type de créancier en particulier (44% <strong>des</strong><br />

répondants). Les emprunts auprès <strong>des</strong> particuliers sont expliqués<br />

par les habitu<strong>des</strong> prises entre les deux contractants mais<br />

également parce que l’emprunteur n’a pas d’autres options ;<br />

Au total, sur les 225 personnes interrogées à Léogane, 497 d<strong>et</strong>tes<br />

(257 en cours <strong>et</strong> 240 durant l’année 2009) d’un montant moyen de<br />

15 770 HTG.<br />

3 Taux usurier : Intérêt supérieur au taux légal que demande un prêteur.<br />

http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/usure/


7<br />

ACRONYMES<br />

<strong>ACTED</strong> Agence d’aide à la Coopération Technique <strong>et</strong> au Développement<br />

AME Apparaisal, Monitoring & Evaluation<br />

CFW Cash-for-Work<br />

GoH Gouvernement d’Haïti<br />

IMF Institution Financière de Microcrédit<br />

MTPTC Ministère <strong>des</strong> Travaux Publics, <strong>des</strong> Transports <strong>et</strong> de la Communication<br />

OMS Organisation mondiale de la Santé<br />

ONG Organisation Non-Gouvernementale<br />

ONU Organisation <strong>des</strong> Nations-Unies<br />

PNUD Programme <strong>des</strong> Nations-Unies pour le Développement<br />

QCM Question à Choix Multiples<br />

USAID United States Agency for International Development<br />

ANNEXES<br />

ANNEXE 1 – Tabulations croisées <strong>des</strong> structures <strong>des</strong> maisons <strong>et</strong> <strong>des</strong> quartiers, Port-au-Prince<br />

ANNEXE 2 – Calculs <strong>des</strong> salaires journaliers<br />

ANNEXE 3 – Comparaisons par catégorie professionnelle <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes contractées en 2009 <strong>et</strong> 2010<br />

ANNEXE 4 – Tabulations croisées<br />

ANNEXE 5 – Répartition salariale par genre<br />

ANNEXE 6 – Taux d’end<strong>et</strong>tement selon la situation familiale<br />

ANNEXE 7 – End<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong>/nombre d’enfants scolarisés entre <strong>et</strong> 4 <strong>et</strong> 12 ans<br />

ANNEXE 8 – <strong>Etude</strong>s de cas, Port-au-Prince<br />

ANNEXE 9 – <strong>Etude</strong> de cas, Léogane


8<br />

Contents<br />

REMERCIEMENTS ................................................................................................................................... 3<br />

CONTEXTE ............................................................................................................................................. 9<br />

Contexte haïtien ............................................................................................................................................ 9<br />

Contexte Port-au-Prince .............................................................................................................................. 10<br />

Contexte Léogane ....................................................................................................................................... 12<br />

OBJECTIFS DE L’ENQUÊTE ..................................................................................................................... 14<br />

LIMITE DE L’ENQUÊTE .......................................................................................................................... 15<br />

METHODOLOGIE .................................................................................................................................. 16<br />

Outil quantitatif: Questionnaire .................................................................................................................. 16<br />

Outil qualitatif : Focus Groups .................................................................................................................... 19<br />

DEFINITIONS DES TYPES DE DETTES ...................................................................................................... 21<br />

PARTIE 1 – ENQUÊTE PORT-AU-PRINCE ................................................................................................. 23<br />

RESULTATS .................................................................................................................................................. 23<br />

PARTIE 2 – ENQUÊTE LEOGANE ............................................................................................................ 45<br />

RESULTATS .................................................................................................................................................. 45<br />

PARTIE 3 : COMPARAISON PORT-AU-PRINCE/LEOGANE ........................................................................ 66<br />

CONCLUSION ....................................................................................................................................... 74<br />

RECOMMANDATIONS .......................................................................................................................... 76<br />

BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................... 77<br />

Annexes .............................................................................................................................................. 79<br />

Annexe 1 – Tableaux croisés structures <strong>des</strong> habitats <strong>et</strong> quartiers ............................................................. 79<br />

Annexe 2 – Graphique <strong>des</strong> structures <strong>des</strong> maisons pré <strong>et</strong> post séisme ..................................................... 81<br />

Annexe 3 – Calculs salaire journaliers ......................................................................................................... 90<br />

Annexe 4 – Comparaisons par catégorie professionnelle <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes contractées en 2009 <strong>et</strong> 2010 .......... 93<br />

Annexe 5 – Répartition salariale par genre ................................................................................................. 95<br />

Annexe 6 – Taux d’end<strong>et</strong>tement selon la situation familiale :.................................................................... 96<br />

Annexe 7 – End<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong>/nombre d’enfants scolarisés entre <strong>et</strong> 4 <strong>et</strong> 12 ans. ...................... 97<br />

Annexe 8 – <strong>Etude</strong> de cas, Port-au-Prince .................................................................................................... 98<br />

Annexe 9 – <strong>Etude</strong> de cas, Leogane ............................................................................................................ 102


9<br />

Contexte haïtien<br />

Le mardi 12 janvier 2010, un séisme de<br />

magnitude 7.0 sur l’échelle de Richter a ravagé<br />

Haïti dans sa zone la plus peuplée <strong>et</strong> son cœur<br />

administratif <strong>et</strong> <strong>économique</strong>. L'épicentre, étant<br />

localisé à 15 km à l’ouest de Port-au-Prince <strong>et</strong> à<br />

10 km de profondeur, l’ensemble de la zone<br />

métropolitaine de Port-au-Prince, ainsi que les<br />

communes de Gressier, Léogâne, Grand Goave,<br />

P<strong>et</strong>it Goave <strong>et</strong> Jacmel ont été sévèrement<br />

touchées. Ce sont ainsi plus de 2 millions de<br />

personnes qui ont été directement affectées<br />

par le séisme.<br />

Le séisme du 12 janvier a frappé un pays déjà<br />

identifié comme l’un <strong>des</strong> plus pauvres au<br />

monde : avec un indice de développement<br />

humain de 0.404, Haïti est classé 145 sur 182<br />

pays 4 , au même niveau que le Soudan <strong>et</strong> fait<br />

parti <strong>des</strong> 49 Pays les Moins Avancés.<br />

L’ampleur <strong>des</strong> pertes humaines (environ 230<br />

000 morts <strong>et</strong> plus de 300 000 blessés) 5 <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

<strong>des</strong>tructions (le coût de la reconstruction est<br />

estimé entre 6 <strong>et</strong> 9 milliards d’euros) fait du<br />

tremblement de terre du 12 janvier la pire<br />

catastrophe naturelle de l’histoire du pays.<br />

Suite à ce désastre d’une ampleur sans<br />

précédent, la communauté humanitaire a<br />

rapidement réagi <strong>et</strong> supporté les plus de 2<br />

millions de personnes directement affectées<br />

par la catastrophe. 6<br />

4 PNUD, Indicateur Internationaux de développement humain,<br />

« Haïti », http://hdrstats.undp.org/fr/pays/profils/HTI.html<br />

5 USAID, Fact She<strong>et</strong> #2, October 2010.<br />

http://www.usaid.gov/our_work/humanitarian_assistance/disast<br />

er_assistance/countries/haiti/template/fs_sr/fy2011/haiti_eq_fs<br />

02_10-08-2010.pdf<br />

6 OCHA Haïti, Humanitarian Bull<strong>et</strong>in Issue #11, 1er Octobre 2010.<br />

http://www.reliefweb.int/rw/RWFiles2010.nsf/FilesByRWDocUni<br />

CONTEXTE<br />

Les initiatives de relèvement durable <strong>et</strong> de<br />

réhabilitation <strong>des</strong> zones affectées par le séisme<br />

ont été lancées par la communauté<br />

humanitaire à partir du mois de mars 2010.<br />

Cependant, d’autres évènements graves<br />

touchèrent Haïti au cours <strong>des</strong> derniers mois de<br />

l’année 2010. L’ouragan Tomas, s’il est passé<br />

aux larges <strong>des</strong> côtes haïtiennes, a causé<br />

d’importants dégâts sur les cultures<br />

notamment dans les départements de l’Ouest<br />

<strong>et</strong> de l’Artibonite. 7<br />

L’épidémie de Choléra qui s’est déclenchée<br />

dans le département de l’Artibonite en octobre<br />

de c<strong>et</strong>te année <strong>et</strong> s’est ensuite étendue à<br />

l’ensemble du pays n’aurait pas encore atteint<br />

son pic épidémique, selon l’Organisation<br />

Mondiale de la Santé (OMS). 8 Les derniers<br />

chiffres indiquent 4 672 morts <strong>et</strong> 252 640<br />

hospitalisations depuis le début de l’épidémie. 9<br />

Afin d’adapter au mieux les multiples<br />

programmes lancés au cours de l’année 2010,<br />

les Organisations non-gouvernementales<br />

(ONG) ainsi que le Gouvernement d’Haïti –<br />

GoH) <strong>et</strong> les bailleurs de fonds ont lancé de<br />

nombreuses enquêtes d’évaluation <strong>des</strong> besoins<br />

<strong>des</strong> populations. En 2010, l’Agence d’aide à la<br />

Coopération Technique <strong>et</strong> au Développement<br />

(<strong>ACTED</strong>) a publié plusieurs rapports<br />

d’évaluation <strong>des</strong> besoins dans les camps, <strong>des</strong><br />

dFilename/VVOS-8ACS7Lrapport_compl<strong>et</strong>.pdf/$File/rapport_compl<strong>et</strong>.pdf<br />

7 CNSA/MARDNR, Rapport d’Évaluation <strong>des</strong> Dégâts de l’Ouragan<br />

Tomas dans le Secteur Agricole <strong>et</strong> de Pêche, Novembre 2010.<br />

<strong>ACTED</strong>, Rapport <strong>des</strong> Evaluations Rapi<strong>des</strong> – Evaluation rapide<br />

post-ouragan sur la commune de Léogane, Novembre 2010.<br />

8 <strong>ACTED</strong>, Rapport Santé/WASH relatif aux évaluations rapi<strong>des</strong><br />

menées dans le Bas Artibonite suite aux multiples inondations <strong>et</strong><br />

cas de choléra, Octobre 2010.<br />

9 OCHA, Haiti : Bull<strong>et</strong>in humanitaire (18 févirer-9 mars 2011) ;<br />

http://www.reliefweb.int/rw/rwb.nsf/db900sid/MUMA-<br />

8EX22K/$File/rapport_compl<strong>et</strong>.pdf


10<br />

impacts <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>s de Cash-for-Work (CFW),<br />

<strong>des</strong> moyens de subsistances <strong>des</strong> populations<br />

affectées ou encore <strong>des</strong> contraintes financières<br />

auxquelles font face les <strong>ménages</strong> haïtiens.<br />

Ces enquêtes ont révélé certaines constantes.<br />

Outre l’achat de nourriture <strong>et</strong> les frais<br />

scolaires, la contrainte financière la plus<br />

fréquemment citée par les <strong>ménages</strong> est le<br />

remboursement <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes contractées.<br />

Les populations de Léogane, de Port-au-Prince<br />

Figure 1 Zone d'économie alimentaire<br />

ou encore du Bas Artibonite font état <strong>des</strong><br />

mêmes difficultés face à leur end<strong>et</strong>tement.<br />

La présente enquête a donc visé à analyser le<br />

cycle d’end<strong>et</strong>tement, de la contraction de la<br />

d<strong>et</strong>te par les <strong>ménages</strong>/professionnels à son<br />

utilisation <strong>et</strong> son remboursement.<br />

Ce rapport se veut un outil d’appui à<br />

l’orientation <strong>des</strong> futurs proj<strong>et</strong>s pour<br />

l’amélioration ou la création de moyens de<br />

subsistances durables pour les populations<br />

dans le besoin. Il doit fournir une meilleure<br />

compréhension de la charge <strong>économique</strong> <strong>et</strong><br />

sociale que l’end<strong>et</strong>tement représente au sein<br />

<strong>des</strong> <strong>ménages</strong>.<br />

L’enquête se divise en trois parties principales.<br />

La première se concentre sur une évaluation<br />

lancée à Port-au-Prince dans trois quartiers<br />

distincts (Fort National, Canapé Vert <strong>et</strong><br />

Carrefour Feuilles). La seconde a été menée sur<br />

la commune de Léogane dans plusieurs<br />

sections communales (Trouin, Darbonne <strong>et</strong><br />

Chatuley). La dernière est une comparaison <strong>des</strong><br />

deux analyses. Deux mo<strong>des</strong> de vie<br />

seront donc analysés tout au long de ce<br />

document : celui de la métropole<br />

haïtienne (mode de vie urbain) <strong>et</strong> celui<br />

de Léogane (mode de vie rural).<br />

C<strong>et</strong>te analyse croisée de l’end<strong>et</strong>tement<br />

selon le mode de vie est appuyée par<br />

le document USAID/FEWSNET sur les<br />

profils de vie en Haïti publié en 2005. 10<br />

Ce document identifie huit zones<br />

d’économie alimentaire. 11 La « zone<br />

urbaine » se limite à Port-au-Prince. La<br />

commune de Léogane est scindée en<br />

deux zones : la « zone de plaine en<br />

monoculture » <strong>et</strong> la « zone<br />

d’agriculture de montagne humide ».<br />

Contexte Port-au-Prince<br />

Après le séisme du 12 janvier 2010, les besoins<br />

<strong>des</strong> populations se sont intensifiés.<br />

D’importantes contraintes financière pour les<br />

<strong>ménages</strong> ont été pointées au cours de<br />

plusieurs enquêtes réalisées par l’équipe<br />

10 FEWSNET/USAID, Profils <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de vie en Haïti, Septembre<br />

2005. http://www.fews.n<strong>et</strong>/livelihood/ht/Profiling.pdf<br />

11 Carte issue du document cité ci-<strong>des</strong>sus, ibid.


11<br />

Appraisal, monitoring and Evaluation (AME)<br />

d’<strong>ACTED</strong>. 12<br />

Plusieurs données ont attiré l’attention au<br />

cours du rapport d’évaluation multisectorielle<br />

(MSA) de mai 2010 réalisés dans plus de 70<br />

camps de la zone métropolitaine de Port-au-<br />

Prince. Ces données ont ensuite été confirmées<br />

lors d’une évaluation approfondie menée dans<br />

deux camps diriges par <strong>ACTED</strong> : Camp Tapis<br />

Rouge <strong>et</strong> Camp Ti Savanne.<br />

Dans ces deux camps spontanés, la part de la<br />

population qui ne perçoit aucun revenu est<br />

comprise entre 40 <strong>et</strong> 59% tandis que la part de<br />

la population percevant <strong>des</strong> revenus irréguliers<br />

est comprise entre 30 <strong>et</strong> 36%. 13<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Fréquence <strong>des</strong> revenus sur deux<br />

camps de Port-au-Prince<br />

59%<br />

Aucun revenu<br />

40% 36%<br />

Revenu irrégulier<br />

Revenu régulier<br />

24%<br />

Ti Savanne Tapis Rouge<br />

C<strong>et</strong>te instabilité <strong>économique</strong> au sein <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong> haïtiens se matérialise dans la<br />

12<br />

Impacts du CFW, monitoring <strong>des</strong> distributions, Profil <strong>des</strong><br />

camps, multisectorial assessments<br />

13<br />

<strong>ACTED</strong>, Camp Profile - Tapis Rouge, May 2010.<br />

<strong>ACTED</strong>, Camp Profile – Ti Savanne, May 2010.<br />

Aucun revenu<br />

30%<br />

Revenu irrégulier<br />

11%<br />

Revenu régulier<br />

contraction fréquente de crédits <strong>et</strong> donc dans<br />

l’end<strong>et</strong>tement massif <strong>des</strong> <strong>ménages</strong>.<br />

Les pertes importantes <strong>des</strong> stocks de<br />

marchandises, <strong>des</strong> moyens de subsistance <strong>et</strong><br />

<strong>des</strong> moyens de production après le séisme<br />

s’ajoutent à c<strong>et</strong>te instabilité.<br />

Au cours d’une enquête réalisée en juill<strong>et</strong> 2010<br />

sur l’impact <strong>des</strong> activités de CFW d’<strong>ACTED</strong> à<br />

Port-au-Prince, Carrefour Feuilles <strong>et</strong> Portail<br />

Léogane, 39% <strong>des</strong> bénéficiaires interrogés ont<br />

indiqué que le remboursement de la d<strong>et</strong>te était<br />

une contrainte financière pour leur ménage. Il<br />

s’agit de la contrainte la plus importante après<br />

les frais de scolarité <strong>des</strong> écoliers (79% <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong> enquêtés déclarent qu’il s’agit d’une<br />

contrainte financière lourde) <strong>et</strong> l’achat de<br />

nourriture (69%). 14<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Contraintes financières, Port-au-<br />

Prince<br />

79%<br />

69%<br />

Au cours de c<strong>et</strong>te même enquête, la d<strong>et</strong>te<br />

moyenne <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> a été estimée à 15 103<br />

HTG (377 USD).<br />

14 <strong>ACTED</strong>, Evaluation Activité Cash For Work à Port-au-<br />

Prince, Juill<strong>et</strong> 2010.<br />

39%


12<br />

Un autre signe révélateur de l’ampleur du<br />

phénomène de l’end<strong>et</strong>tement chez les<br />

<strong>ménages</strong> haïtiens tient dans l’utilisation de<br />

l’indemnité reçue du CFW. Le remboursement<br />

de la d<strong>et</strong>te est le deuxième poste de dépenses<br />

(cité par 37,5% <strong>des</strong> personnes interrogées 15 )<br />

après l’achat de nourriture.<br />

Devant ce phénomène <strong>et</strong> afin d’améliorer les<br />

connaissances de la communauté humanitaire<br />

sur les questions d’end<strong>et</strong>tement au niveau <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong> <strong>et</strong> sur le secteur informel de<br />

l’économie de la capitale en Haïti, <strong>ACTED</strong> a<br />

procédé à un diagnostic de la d<strong>et</strong>te <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong> à Port-au-Prince dans les trois<br />

sections communales suivantes : Canapé-Vert<br />

<strong>et</strong> ses environs, Fort-National <strong>et</strong> Carrefour<br />

Feuilles.<br />

Sur Port-au-Prince, où les personnes déplacées<br />

vivant dans les camps représentent toujours<br />

une part importante de la population 16 <strong>et</strong> où,<br />

en conséquence, une part non négligeable de<br />

la population vit dans <strong>des</strong> conditions<br />

<strong>économique</strong>s <strong>et</strong> financières instables, la<br />

pratique de la d<strong>et</strong>te est très courante.<br />

L’évaluation dans la capitale s’est penchée sur<br />

plusieurs acteurs <strong>économique</strong>s essentiels : les<br />

p<strong>et</strong>its marchands, les fournisseurs de services<br />

<strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its métiers.<br />

15 Ibid.<br />

16 278 049 personnes vivent encore dans les camps de Port-au-<br />

Prince <strong>et</strong> 54 908 dans ceux de Croix <strong>des</strong> Bouqu<strong>et</strong>s selon la<br />

Displacement Tracking Matrix d’IOM. IOM, Displacement<br />

Tracking MAtrix, Décembre 2010,<br />

http://cccmhaiti.googlegroups.com/web/DTM+V2_report_09+D<br />

ec+10.pdf?gda=_4JtJE4AAACk-Tc7XQZwImTUbkanfGdf50oqNDncwgWMNlDLuJJ92iQhq1lNCgG0OOL-<br />

UbYUrFrV7eQ8xQGWXM1c6Blt32J47Cl1bPl-<br />

23V2XOW7kn5sQ&gsc=OnbNXwsAAAAyCj6GcUhZMTBceym3Y2R<br />

G<br />

Contexte Léogane<br />

Beaucoup de communautés rurales haïtiennes<br />

vivent dans <strong>des</strong> conditions de pauvr<strong>et</strong>é aigüe.<br />

Les économies rurales sont généralement<br />

basées sur l’exploitation agricole, l’artisanat, la<br />

pêche, le p<strong>et</strong>it commerce <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its métiers.<br />

Ces communautés sont caractérisées par un<br />

revenu réel très faible, un manque de capital<br />

financier, une faible productivité, une faible<br />

capacité d’épargne <strong>et</strong> l’absence d’institution<br />

d’épargne <strong>et</strong> de crédit formels.<br />

Au cours <strong>des</strong> évaluations menées par <strong>ACTED</strong><br />

sur la zone de Léogane, la même irrégularité<br />

dans les revenus dont il est question dans la<br />

section précédente a été notée. 92% de<br />

l’ensemble du camp de Marché Chatuley ont<br />

indiqué percevoir <strong>des</strong> revenus de manière<br />

irrégulière. 17<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

Fréquence <strong>des</strong> revenus sur le camp<br />

Chatuley, Léogane<br />

0%<br />

Pareillement, l’enquête d’impact du<br />

programme de CFW à Léogane indique que les<br />

deux principaux postes de dépenses <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong> sont l’achat de nourriture <strong>et</strong> le<br />

remboursement <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes. 18<br />

17 <strong>ACTED</strong>, Rapport d’Evaluation Profil de camp – Marché<br />

Chatuley, Janvier 2011.<br />

18 Ibid.<br />

92%<br />

8%<br />

Revenu régulier Revenu irrégulier


13<br />

Cependant, comme l’indique l’enquête<br />

USAID/FEWSNET de septembre 2005, les<br />

mo<strong>des</strong> de vie sont différents de celui, urbain,<br />

de Port-au-Prince. Deux profils différents sont<br />

identifiés à Léogane. Le premier concerne la<br />

zone de plaine <strong>et</strong> est appelé « Zone de plaine<br />

en monoculture » <strong>et</strong> le second est situé dans<br />

les mornes de Léogane soit « Zone<br />

d’agriculture de montagne humide ».<br />

La « zone de plaine en monoculture » est<br />

définie par le rapport comme ayant une<br />

<strong>économique</strong> basée sur les rec<strong>et</strong>tes <strong>des</strong><br />

produits agricoles. L’environnement <strong>et</strong> le<br />

climat aidant à atteindre <strong>des</strong> rendements<br />

agricoles relativement bons. De fait, « La<br />

pauvr<strong>et</strong>é dans c<strong>et</strong>te zone est principalement<br />

liée à un accès réduit à la terre associé à une<br />

capacité d’investissement limitée ». 19 Les plus<br />

pauvres sont ainsi ceux qui ne possèdent pas<br />

de terres <strong>et</strong> sont contraintes de vendre leur<br />

force de travail aux agriculteurs plus fortunés<br />

lors <strong>des</strong> récoltes ou <strong>des</strong> plantations. La<br />

situation socio-<strong>économique</strong> de c<strong>et</strong>te catégorie<br />

la plus pauvre ne laisse entrevoir que « peu<br />

d’espoir d’amélioration significative du<br />

statut ». 20<br />

La seconde zone de Léogane, celle <strong>des</strong> mornes,<br />

est caractérisée par un relief accidenté, un<br />

enclavement souvent fort <strong>et</strong> l’impossibilité<br />

d’irriguer les terres cultivables.<br />

C<strong>et</strong>te « Zone d’agriculture de montagne<br />

humide » est basée selon le rapport de<br />

FEWSNET <strong>et</strong> USAID de septembre 2005 comme<br />

sur l’agriculture <strong>et</strong> l’élevage. Les produits les<br />

plus cultivés sont les racines <strong>et</strong> tubercules ainsi<br />

que le café (quoi qu’en recul), le maïs <strong>et</strong> les<br />

19 FEWSNET/USAID, Profils <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de vie en Haïti, Septembre<br />

2005.<br />

20 Ibid.<br />

produits maraichers. Malgré une économie<br />

tournée sur l’agriculture, la production ne<br />

représente pas la principale source<br />

d’alimentation. A l’instar de la première zone<br />

étudiée, la pauvr<strong>et</strong>é est liée à « l’accès réduit à<br />

la terre, insuffisant pour développer l’élevage,<br />

<strong>et</strong> une faible capacité d’investissement ». 21 Les<br />

<strong>ménages</strong> les plus pauvres sont donc contraints<br />

de vendre leur force de travail. Certains<br />

<strong>ménages</strong>, les plus pauvres, exploitent les terres<br />

en métayage (dons d’une partie de la<br />

production au propriétaire de la terre). 22<br />

Afin de diagnostiquer la pratique de la d<strong>et</strong>te<br />

sur la commune, au sein <strong>des</strong> deux zones<br />

différentes, <strong>ACTED</strong> a mené son étude dans la<br />

2 ème section P<strong>et</strong>ite Rivière, 3 ème section Grande<br />

Rivière <strong>et</strong> la 4 ème section Fonds <strong>des</strong> Boudins<br />

(soit sur trois localités principalement :<br />

Chatuley, Darbonne <strong>et</strong> Trouin).<br />

21 Ibid.<br />

22 Ibid.


14<br />

L’objectif principal de c<strong>et</strong>te enquête est<br />

d’améliorer la compréhension du niveau <strong>et</strong> de<br />

la structure de l’end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong><br />

haïtiens en zone urbaine <strong>et</strong> rurale sur le plan<br />

domestique comme professionnel.<br />

Ce but large comprend les objectifs spécifiques<br />

suivants :<br />

Identifier les principaux acteurs<br />

intervenant dans le cycle de la d<strong>et</strong>te ;<br />

Déterminer les principales difficultés<br />

auxquelles sont confrontées les<br />

personnes end<strong>et</strong>tées ;<br />

Déterminer les principales causes<br />

d’end<strong>et</strong>tement ;<br />

Evaluer l’impact <strong>économique</strong> de la<br />

d<strong>et</strong>te sur les conditions de vie <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong> ;<br />

Comprendre les différents profils<br />

d’end<strong>et</strong>tement en fonction <strong>des</strong> zones<br />

(notamment milieu rural/urbain) ;<br />

Evaluer les pistes de programmation<br />

dans les différentes zones enquêtées<br />

en matière de « livelihood » (moyens<br />

de subsistance).<br />

OBJECTIFS DE L’ENQUÊTE<br />

Ce document est un outil de support pour<br />

l’élaboration de nouvelles stratégies <strong>et</strong><br />

approches de programmation « livelihoods »<br />

(moyens de subsistance).<br />

De manière plus concrète, une année après le<br />

tremblement de terre, le passage <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>s<br />

d’urgence <strong>et</strong> réhabilitation vers <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>s de<br />

reconstruction <strong>et</strong> de développement plus<br />

durables est une nécessité.<br />

L’analyse de la d<strong>et</strong>te revête donc <strong>des</strong> enjeux<br />

particuliers. L’assistance aux moyens de<br />

subsistance ne doit plus se borner uniquement<br />

aux programmes larges de Cash & Food for<br />

Work. De véritables activités génératrices de<br />

revenus durables doivent voir le jour mais le<br />

poids de la d<strong>et</strong>te peut en être un obstacle<br />

majeur.<br />

Ce changement, de l’urgence vers la<br />

reconstruction <strong>et</strong> le développement ne peut se<br />

faire que lorsque la communauté humanitaire<br />

aura acquis une connaissance étendue <strong>des</strong><br />

systèmes sous-jacents à l’économie haïtienne<br />

dont la pratique de l’end<strong>et</strong>tement en est partie<br />

intégrante.


15<br />

Malgré toutes les précautions prises au cours<br />

de l’enquête afin d’assurer la précision <strong>et</strong> la<br />

véracité <strong>des</strong> propos <strong>et</strong> <strong>des</strong> données chiffrées<br />

r<strong>et</strong>enues dans ce rapport, certaines limites<br />

doivent être notées.<br />

Échantillon :<br />

Les précautions prises vis-à-vis de<br />

l’échantillonnage <strong>des</strong> populations ciblées<br />

doivent suffire à assurer la représentativité de<br />

l’ensemble <strong>des</strong> catégories professionnelles<br />

enquêtées.<br />

Le but de l’enquête était de traiter <strong>des</strong><br />

questions relatives à la d<strong>et</strong>te avec <strong>des</strong><br />

personnes vivant au quotidien avec ce poids<br />

financier. Dans c<strong>et</strong>te optique, les personnes<br />

enquêtées ont été ciblées par rapport à deux<br />

critères : la catégorie professionnelle <strong>et</strong><br />

l’importance de la d<strong>et</strong>te au sein <strong>des</strong> <strong>ménages</strong>.<br />

Le type d’échantillon utilisé est donc nonprobabiliste<br />

(à l’inverse <strong>des</strong> échantillons<br />

probabilistes qui perm<strong>et</strong>tent la généralisation<br />

de la partie vers le tout).<br />

Suj<strong>et</strong> sensible :<br />

Aborder la question de l’end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong> auprès <strong>des</strong> familles haïtiennes s’est<br />

révélé être une difficulté en soi. Le suj<strong>et</strong> est<br />

sensible pour certain.<br />

De fait, l’enquête a été plus longue que prévue.<br />

Cinq semaines au lieu <strong>des</strong> trois prévues ont été<br />

nécessaires pour atteindre un échantillon de<br />

225 personnes sur Port-au-Prince. Il en a été de<br />

même sur Léogane.<br />

Calcul <strong>des</strong> salaires :<br />

Une donnée est particulièrement peu aisée à<br />

chiffrer <strong>et</strong> les tentatives opérées au sein de ce<br />

LIMITE DE L’ENQUÊTE<br />

document peuvent s’en ressentir; il s’agit du<br />

calcul <strong>des</strong> revenus d’activité.<br />

Calculer le revenu d’une activité<br />

professionnelle est un exercice généralement<br />

difficile. Plusieurs facteurs peuvent expliquer<br />

<strong>des</strong> chiffres parfois peu réalistes : 1. la<br />

méconnaissance <strong>des</strong> personnes interrogées sur<br />

leur salaire <strong>et</strong> leur bénéfice réel, 2. Le besoin<br />

<strong>des</strong> personnes interrogées de maintenir un<br />

statut social vis-à-vis de l’enquêteur qui<br />

conduit certaines personnes à mentir<br />

délibérément sur leur revenu en le rabaissant<br />

ou l’exagérant. 3. L’incapacité de calculer ses<br />

revenus, 4. L’incommodité <strong>des</strong> enquêtés à<br />

parler d’un suj<strong>et</strong> personnel au ménage.<br />

Conduite <strong>des</strong> focus groups sur Port-au-Prince :<br />

Les focus groups sur Port-au-Prince n’ont été<br />

conduits qu’avec les p<strong>et</strong>its marchands. Les<br />

autres catégories professionnelles concernées<br />

par l’enquête quantitative refusaient<br />

généralement de quitter leur activité<br />

<strong>économique</strong> en pleine journée ou<br />

demandaient une compensation financière en<br />

échange de leur participation aux focus groups.<br />

Les focus groups avec les marchands ont été<br />

conduits sur les marchés, près <strong>des</strong> étales <strong>des</strong><br />

marchan<strong>des</strong>.<br />

Aléas conjoncturels :<br />

Plusieurs évènements d’ordre climatique,<br />

matériels ou humain ont ralenti l’analyse <strong>et</strong> la<br />

publication <strong>des</strong> données. Les moyens déployés<br />

par <strong>ACTED</strong> suite à l’ouragan Tomas <strong>et</strong> au<br />

déclenchement de l’épidémie de choléra a<br />

prioriser les enquêtes d’urgence.


16<br />

L’outil quantitatif utilisé pour recueillir les<br />

données auprès de l’échantillon cible est le<br />

questionnaire individuel.<br />

Ce dernier a été élaboré par l’équipe AME<br />

d’<strong>ACTED</strong> avec le soutien <strong>des</strong> équipes<br />

programme travaillant sur le terrain. Des<br />

consultations préalables par le biais de focus<br />

groups auprès de population tests <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

questionnaires d’essai auprès de 27 personnes<br />

ont permis de cibler plus précisément les<br />

domaines essentiels à aborder.<br />

Le questionnaire abordait les thèmes suivants :<br />

1. Informations socio-<strong>économique</strong>s sur<br />

l’enquêté ;<br />

2. Impact du tremblement de terre sur les<br />

conditions de vie <strong>et</strong> de travail de<br />

l’enquêté ;<br />

3. Informations sur les activités<br />

<strong>économique</strong>s de la personne ;<br />

METHODOLOGIE<br />

Outil quantitatif: Questionnaire<br />

Figure 2 Carte de Port-au-Prince<br />

4. Contraintes financières <strong>et</strong><br />

<strong>économique</strong>s pesant actuellement sur<br />

la personne ;<br />

5. Gestion de l’activité <strong>économique</strong> <strong>et</strong><br />

<strong>des</strong> stocks ;<br />

6. Informations relatives à l’end<strong>et</strong>tement<br />

<strong>des</strong> <strong>ménages</strong>, aux raisons de c<strong>et</strong><br />

end<strong>et</strong>tement <strong>et</strong> aux capacités de<br />

remboursement ;<br />

7. Utilisation <strong>des</strong> emprunts par le<br />

ménage.<br />

Echantillon Port-au-Prince<br />

Trois quartiers ont été sélectionnés pour<br />

réaliser les enquêtes individuelles : Canapé<br />

Vert, Fort National <strong>et</strong> Carrefour Feuilles.<br />

Ces zones ont été sélectionnées à partir <strong>des</strong><br />

rapports <strong>ACTED</strong> précédemment cités. Dans ces<br />

différents rapports, ces lieux s’illustraient tous<br />

par une vulnérabilité accrue suite au


17<br />

tremblement de terre. Par ailleurs, ces trois<br />

quartiers réunissent les trois types de métiers à<br />

enquêter.<br />

La taille de l’échantillon sur l’ensemble de Portau-Prince<br />

est indiquée dans le tableau ci<strong>des</strong>sous<br />

:<br />

Table 1. Taille échantillon par<br />

catégorie professionnelle/zone<br />

géographique<br />

P<strong>et</strong>it<br />

commerce<br />

P<strong>et</strong>it<br />

métier<br />

Canapé<br />

Vert <strong>et</strong><br />

environs<br />

Fort<br />

National<br />

<strong>et</strong><br />

environs<br />

Carrefour<br />

Feuilles <strong>et</strong><br />

environs<br />

25 25 25<br />

25 25 25<br />

Services 25 25 25<br />

TOTAL 75 75 75 225<br />

Division professionnelle<br />

Durant l’enquête, une division professionnelle<br />

a été réalisée afin de mieux saisir les<br />

spécificités par catégorie.<br />

Les trois catégories professionnelles évaluées<br />

sur Port-au-Prince sont (1) les p<strong>et</strong>its<br />

marchands, (2) les p<strong>et</strong>its métiers <strong>et</strong> (3) les<br />

fournisseurs de services.<br />

P<strong>et</strong>its marchands : les p<strong>et</strong>its marchands<br />

vendent <strong>des</strong> produits manufacturés sur les<br />

marchés ou dans les rues de la capitale. 23<br />

23 P<strong>et</strong>its marchands : sont les personnes qui vendent <strong>des</strong> produits<br />

manufacturés sur les marchés ou aux bords <strong>des</strong> routes de la ville.<br />

Ces p<strong>et</strong>it(e)s marchand(e)s sont généralement considéré(e)s<br />

comme faisant partie <strong>des</strong> catégories professionnelles les plus<br />

pauvres de Port-au-Prince.<br />

Il y a deux types de p<strong>et</strong>it marchands : les<br />

premiers (stre<strong>et</strong> hawker) sont les vendeurs<br />

ambulants (ou vendeurs à la sauv<strong>et</strong>te) qui<br />

disposent de peu de marchandises (ex : sodas,<br />

équipements cuisine, arachi<strong>des</strong>, bonbons,<br />

savons, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> les seconds (p<strong>et</strong>ty traders) sont<br />

<strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands qui se fixent sur un<br />

marché ou au bord <strong>des</strong> routes pour vendre<br />

leurs produits.<br />

De fait, au cours de l’enquête réalisée par<br />

<strong>ACTED</strong>, les deux types de p<strong>et</strong>its marchands<br />

(fixes <strong>et</strong> ambulants) ont été interrogés.<br />

Davantage de précisions sur ces p<strong>et</strong>its<br />

marchands seront données au cours de<br />

l’analyse.<br />

P<strong>et</strong>it métiers : les p<strong>et</strong>its métiers regroupent<br />

une multitude d’activités liées au bâtiment<br />

(ex : maçon, plomberie, électricien), à la<br />

construction, à la réparation technique (ex :<br />

véhicules) <strong>et</strong> au travail du bois (ex : menuisier,<br />

charpentier). 24<br />

P<strong>et</strong>its services : les personnes qui travaillent<br />

dans les p<strong>et</strong>its services sont les vendeurs de<br />

cartes téléphoniques, les barbiers <strong>et</strong> coiffeurs,<br />

les p<strong>et</strong>its restaurateurs, les cireurs de<br />

chaussures, <strong>et</strong>c. 25<br />

Ces fournisseurs de services sont soit fixes <strong>et</strong><br />

donc basés dans <strong>des</strong> locaux (ex : coiffeurs,<br />

restaurateurs) soit ambulants (ex : vente de<br />

cartes téléphoniques).<br />

24 P<strong>et</strong>it métiers : les P<strong>et</strong>its métiers regroupent une multitude<br />

d’activités techniques liées au bâtiment, à la construction,<br />

réparation technique, travail du bois.<br />

25 P<strong>et</strong>its services : les personnes qui travaillent dans les p<strong>et</strong>its<br />

services sont les vendeurs de cartes téléphoniques, les barbiers<br />

<strong>et</strong> coiffeurs, les p<strong>et</strong>its restaurateurs, les cireurs de chaussures,<br />

<strong>et</strong>c.


18<br />

Echantillon Léogane<br />

Trois localités ont été enquêtées au cours de<br />

l’évaluation sur Léogane. Ces localités ont <strong>des</strong><br />

particularités différentes. Chatuley est<br />

davantage une zone urbaine de province (qui<br />

se situe au sein de la ville de Léogane). Trouin<br />

est situé dans les mornes de Léogane, il s’agit<br />

d’une zone rurale. Darbonne est davantage<br />

considérée comme une zone péri-urbaine.<br />

Sur ces trois localités, les moniteurs AME<br />

d’<strong>ACTED</strong> ont enquêtés au total 225 personnes.<br />

Dues à certaines difficultés rencontrées sur le<br />

terrain <strong>et</strong> à <strong>des</strong> contraintes temporelles, les<br />

échantillons sur Chatuley <strong>et</strong> Trouin ont été<br />

réduit <strong>et</strong> l’échantillon de Darbonne a été<br />

agrandi en conséquence. La répartition est la<br />

suivante :<br />

Table 2. Taille échantillon Léogane par<br />

sites<br />

Sites Taille de l’échantillon<br />

Chatuley 70<br />

Figure 3 Carte de Léogane<br />

Trouin 74<br />

Darbonne 81<br />

Division professionnelle<br />

225<br />

En lieu <strong>et</strong> place <strong>des</strong> fournisseurs de p<strong>et</strong>its<br />

services interrogés à Port-au-Prince, les<br />

agriculteurs ont été enquêtés.<br />

Le tableau suivant indique la répartition <strong>des</strong><br />

enquêtés au sein <strong>des</strong> trois catégories<br />

professionnelles citées :<br />

Table 3. Taille échantillon Léogane par<br />

catégorie professionnelles<br />

Catégories Taille de<br />

l’échantillon<br />

Agriculteurs 75<br />

Commerçants 75<br />

P<strong>et</strong>its métiers 75<br />

225


19<br />

Les outils méthodologiques pour récolter les<br />

données qualitatives auprès <strong>des</strong> publics visés<br />

sont le focus groups (ou groupe de discussion)<br />

<strong>et</strong> les étu<strong>des</strong> de cas.<br />

Focus groups<br />

Le focus group outil vise à rassembler un<br />

groupe de personnes afin de discuter de leurs<br />

perceptions, opinions, croyances sur un suj<strong>et</strong><br />

prédéfini par <strong>des</strong> meneurs. Ces meneurs<br />

mènent le débat <strong>et</strong> pose les questions, il s’agit<br />

de deux moniteurs <strong>ACTED</strong>.<br />

C<strong>et</strong>te forme interactive de collecte <strong>des</strong><br />

données perm<strong>et</strong> à tous les participants de<br />

prendre librement la parole <strong>et</strong> d’échanger <strong>des</strong><br />

idées.<br />

Les focus groups ont abordé les questions<br />

suivantes :<br />

- La pratique de la d<strong>et</strong>te en Haïti ;<br />

- L’usage de la d<strong>et</strong>te ;<br />

- Les différents types de d<strong>et</strong>tes ;<br />

- Les raisons qui poussent les <strong>ménages</strong> à<br />

s’end<strong>et</strong>ter ;<br />

- Les conséquences de la d<strong>et</strong>te ;<br />

- La différence avant/après le 12 janvier<br />

2010 ;<br />

- Les taux d’intérêts.<br />

Echantillon : Port-au-Prince<br />

Trois sites en particulier ont été sélectionnés<br />

pour réaliser les focus groups : Marché de<br />

Canapé Vert, Marché Poste Marchand <strong>et</strong><br />

Marché Tunelle.<br />

Outil qualitatif : Focus Groups<br />

Au total, 30 marchands ont été rassemblés<br />

dans trois marchés différents pour mener les<br />

focus groups.<br />

Table 4. Répartition <strong>des</strong> focus groups<br />

p<strong>et</strong>it marchands<br />

Commune Marché Participants<br />

Canapé Vert<br />

Fort National<br />

Carrefour<br />

Feuilles<br />

Marché de<br />

Canapé Vert<br />

Marché Poste<br />

Marchand<br />

Marché<br />

Tunelle<br />

10<br />

10<br />

10<br />

30<br />

Les focus groups sur Port-au-Prince n’ont été<br />

conduits qu’avec les p<strong>et</strong>its marchands. Les<br />

autres catégories professionnelles concernées<br />

par l’enquête quantitative refusant de quitter<br />

leur activité <strong>économique</strong> ou demandant une<br />

compensation financière en échange de leur<br />

participation aux focus groups.<br />

Echantillon : Léogane<br />

Les focus groups sur Léogane ont abordé<br />

davantage de suj<strong>et</strong> que ceux de Port-au-Prince<br />

afin d’adapter les questions au milieu rural.<br />

Des questions sur les pério<strong>des</strong> d’end<strong>et</strong>tement<br />

(particulièrement importante pour la catégorie<br />

<strong>des</strong> agriculteurs) <strong>et</strong> les obstacles au<br />

remboursement de la d<strong>et</strong>te ont été posées aux<br />

participants à Léogane.<br />

Trois sites en particulier ont été sélectionnés<br />

pour réaliser les focus groups : Trouin,<br />

Darbonne <strong>et</strong> Chatuley. Au total, neuf focus


20<br />

groups ont été menés, soit trois par<br />

communes.<br />

Au sein de chaque commune, 10 p<strong>et</strong>its<br />

marchands, 10 p<strong>et</strong>its métiers <strong>et</strong> 10 agriculteurs<br />

ont été rassemblés pour participer aux focus<br />

groups. L’ensemble <strong>des</strong> focus groups a été<br />

mené avec succès. Il a été plus aisé de conduire<br />

ces réunions avec l’ensemble <strong>des</strong> catégories<br />

professionnelles dans la mesure où chacune<br />

<strong>des</strong> catégories était plus aisément identifiable<br />

par les moniteurs AME d’<strong>ACTED</strong> qu’à Port-au-<br />

Prince<br />

Table 5. Répartition <strong>des</strong> focus groups<br />

p<strong>et</strong>it marchands<br />

Commune Participants<br />

Trouin<br />

Chatuley<br />

Darbonne<br />

10 P<strong>et</strong>its Marchands<br />

10 Agriculteurs<br />

10 P<strong>et</strong>its métiers<br />

10 P<strong>et</strong>its Marchands<br />

10 Agriculteurs<br />

10 P<strong>et</strong>its métiers<br />

10 P<strong>et</strong>its Marchands<br />

10 Agriculteurs<br />

10 P<strong>et</strong>its métiers<br />

90<br />

<strong>Etude</strong>s de cas :<br />

Afin de proposer une vision claire <strong>et</strong> vivante<br />

<strong>des</strong> données de ce rapport, six entr<strong>et</strong>iens<br />

poussés ont été conduit par les moniteurs AME<br />

d’<strong>ACTED</strong> auprès de représentants de chaque<br />

catégorie socioprofessionnelle étudiée. Ainsi,<br />

ces entr<strong>et</strong>iens prolongés ont donné lieu à <strong>des</strong><br />

étu<strong>des</strong> de cas qui perm<strong>et</strong>tent de saisir<br />

rapidement la situation <strong>des</strong> personnes<br />

interrogées vis-à-vis de la d<strong>et</strong>te mais<br />

également de leur activité professionnelle en<br />

générale.<br />

Ainsi, début janvier 2011, trois entr<strong>et</strong>iens sur<br />

Port-au-Prince ont été conduits avec une p<strong>et</strong>ite<br />

marchande, le propriétaire d’un salon de<br />

coiffeur (p<strong>et</strong>it service) <strong>et</strong> un couturier (p<strong>et</strong>it<br />

métier). Dans la même optique, trois autres<br />

entr<strong>et</strong>iens ont été mené auprès d’un<br />

agriculteur, d’une p<strong>et</strong>ite marchande <strong>et</strong> d’un<br />

maçon (p<strong>et</strong>it métier) à Léogane à la même<br />

époque.<br />

Les articles compl<strong>et</strong>s sont disponibles en<br />

annexe de ce rapport.<br />

Echantillon total :<br />

Au total, les panels quantitatifs <strong>et</strong> qualitatifs<br />

représentent un échantillon global de 576<br />

personnes.


21<br />

Ce rapport se concentre principalement sur un<br />

acteur du cycle de la d<strong>et</strong>te : celui qui<br />

emprunte.<br />

Cependant, afin de mieux saisir les différents<br />

types de d<strong>et</strong>te <strong>et</strong> d’obtenir une vision claire de<br />

l’ensemble <strong>des</strong> acteurs du cycle de la d<strong>et</strong>te, il<br />

est nécessaire de s’intéresser également à ceux<br />

qui prêtent (les créanciers) <strong>et</strong> aux différentes<br />

techniques proposées.<br />

En préalable de l’enquête, avec l’aide de<br />

discussion initiale en focus group, quatre types<br />

de d<strong>et</strong>tes ont été r<strong>et</strong>enus :<br />

1. Les d<strong>et</strong>tes contractées auprès<br />

d’usuriers ;<br />

2. Les d<strong>et</strong>tes sans paiement d’intérêt ;<br />

3. Les d<strong>et</strong>tes formelles ;<br />

4. Les d<strong>et</strong>tes auprès <strong>des</strong> maisons<br />

d’affaires.<br />

Les d<strong>et</strong>tes contractées auprès d’usuriers : un<br />

usurier est un particulier qui, grâce à un capital<br />

financier important, décide de faire <strong>des</strong> prêts à<br />

<strong>des</strong> taux relativement élevés à <strong>des</strong> personnes<br />

dans le besoin. L’usurier peut, s’il est reconnu,<br />

vivre de son activité de rente.<br />

Ce type de d<strong>et</strong>te est appelé en Haïti<br />

« ponya 26 » <strong>et</strong> se réfère aux taux d’intérêt<br />

élevés qui accompagnent ces prêts.<br />

Les d<strong>et</strong>tes sans paiement d’intérêt : il existe<br />

plusieurs types de prêt sans taux d’intérêt. Le<br />

premier est le prêt de particulier à particulier.<br />

Il est généralement réalisé entre deux<br />

personnes qui se connaissent, vivent dans la<br />

26 Equivalent créole du mot poignard, « ponya » est utilisé en<br />

Haïti pour exprimer les prêts informels ayant un taux d’intérêt<br />

très élevé.<br />

DEFINITIONS DES TYPES DE DETTES<br />

même zone ou sont de la même famille. Aucun<br />

taux d’intérêt n’est appliqué au prêt, c’est un<br />

prêt d’argent basé sur la confiance, l’amitié ou<br />

les liens familiaux.<br />

Le second type de prêt est le Sol. Il se réalise<br />

en groupe. Chaque personne est appelée à<br />

m<strong>et</strong>tre une somme égale dans un fond<br />

commun. Une fois que l’ensemble <strong>des</strong><br />

participants a donné c<strong>et</strong>te première somme, le<br />

fond est prêté à l’un <strong>des</strong> participants (en<br />

haïtien, on lui donne une « main sol »). Selon<br />

une durée déterminée par le groupe lui-même<br />

<strong>et</strong> selon le même procédé, chaque membre du<br />

groupe recevra le même financement tour<br />

après tour. Il s’agit d’un système similaire à<br />

celui de la tontine africaine. 27<br />

A noter que si la durée de chaque tour est<br />

d’une journée, on parle de « sabotay » ; si elle<br />

va au delà d’une journée, on parle de « sol ».<br />

Les d<strong>et</strong>tes formelles : il s’agit <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes<br />

contractées auprès <strong>des</strong> Institutions de Micro-<br />

Finance (IMF) <strong>et</strong> <strong>des</strong> banques haïtiennes. Les<br />

taux d’intérêt sont généralement moins élevés<br />

que chez les usuriers. Mais les pré-requis sont<br />

importants (ex : carte d’identité, <strong>et</strong>c.)<br />

Les maisons d’affaires : lieux où une personne<br />

peut emprunter une somme d’argent en<br />

échange d’un obj<strong>et</strong> personnel. C<strong>et</strong>te personne<br />

est ensuite amenée à reverser régulièrement<br />

27 La tontine africaine fonctionne de la manière suivante : La<br />

forme la plus élémentaire de la tontine consiste en une formule<br />

mixte d'épargne <strong>et</strong> de crédit qui fonctionne comme suit. Les<br />

participants versent régulièrement <strong>des</strong> cotisations de montant<br />

fixe a un fonds commun qui est distribué tour à tour à chacun<br />

<strong>des</strong> membres, désigné en général par tirage au sort. Quand<br />

chaque membre a recul le fonds une fois, le cycle doit<br />

normalement recommencer.<br />

http://www.gdrc.org/icm/french/matthieu/section-2.html


22<br />

une certaine somme, plus le paiement d’un<br />

intérêt calculé sur le montant du capital<br />

emprunté, jusqu’au paiement total de l’obj<strong>et</strong>.<br />

Une fois le capital remboursé <strong>et</strong> les intérêts<br />

payés, la personne peut récupérer son obj<strong>et</strong>. Si<br />

l’emprunteur ne peut rembourser le capital <strong>et</strong><br />

les intérêts dus avant l’échéance du prêt, il<br />

perdra l’obj<strong>et</strong> déposé. En Haïti, ce type de<br />

d<strong>et</strong>te est connu sous le nom de « bric à brac »<br />

ou « plan ».


23<br />

La section suivante traite <strong>des</strong> résultats obtenus<br />

au cours <strong>des</strong> entr<strong>et</strong>iens individuels avec les<br />

différentes catégories professionnelles sur<br />

Port-au-Prince.<br />

Profil démographique<br />

Au total, 225 personnes ont été enquêtées sur<br />

Port-au-Prince afin de réaliser c<strong>et</strong>te étude.<br />

Dans c<strong>et</strong>te sous-section sont présentées les<br />

caractéristiques démographiques de c<strong>et</strong>te<br />

population selon les catégories<br />

professionnelles définies plus haut.<br />

→ Genre :<br />

Les tableaux suivants indiquent la répartition<br />

hommes/femmes :<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Répartition homme/femme<br />

63%<br />

Si les femmes sont largement majoritaires dans<br />

la catégorie p<strong>et</strong>it commerce (85% contre 15%<br />

PARTIE 1 – ENQUÊTE PORT-AU-PRINCE<br />

37%<br />

Hommes Femmes<br />

RESULTATS<br />

d’hommes), les hommes sont fortement<br />

majoritaires dans les catégories p<strong>et</strong>its métiers<br />

(96%) <strong>et</strong> les services (76%).<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

Répartition par genre <strong>et</strong> catégorie<br />

professionnelle, Port-au-Prince<br />

0%<br />

85%<br />

15%<br />

→ Âge :<br />

4%<br />

96%<br />

24%<br />

76%<br />

Les tranches d’âge majoritaires varient selon<br />

les catégories professionnelles. Tandis qu’une<br />

large part <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands (36%) ou <strong>des</strong><br />

p<strong>et</strong>its métiers (29%) ont entre 42 <strong>et</strong> 49 ans, les<br />

F<br />

H


24<br />

fournisseurs de services sont généralement<br />

moins âgés (41% d’entre eux ont entre 26 <strong>et</strong> 33<br />

ans).<br />

La différence d’âge entre fournisseurs de<br />

services <strong>et</strong> le reste s’explique notamment par<br />

le fait qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un<br />

capital financier <strong>et</strong> matériel important pour<br />

débuter (ex : vendeur de cartes<br />

téléphoniques). Il n’est donc pas nécessaire<br />

d’accumuler un capital financier sur plusieurs<br />

années.<br />

Inf 17<br />

18-25<br />

26-33<br />

34-41<br />

42-49<br />

50 +<br />

Tranches d'âge, Port-au-Prince<br />

P<strong>et</strong>it commerce P<strong>et</strong>it métier Services<br />

0%<br />

0%<br />

1%<br />

11%<br />

12%<br />

16%<br />

16%<br />

19%<br />

20%<br />

18%<br />

17%<br />

19%<br />

17%<br />

22%<br />

11%<br />

→ Typologie familiale :<br />

29%<br />

36%<br />

36%<br />

En moyenne, les personnes interrogées ont<br />

indiqué être dans un ménage composé de 5<br />

membres (5.33).<br />

Toutes catégories professionnelles confondues,<br />

les typologies familiales les plus fréquemment<br />

rencontrées (voir graphique suivant) sont les<br />

familles élargies (38%), les familles nucléaires<br />

(30%) <strong>et</strong> les familles complexes (22%). 28<br />

Typologie <strong>des</strong> familles, Port-au-<br />

Prince<br />

38%<br />

40%<br />

35%<br />

30%<br />

30%<br />

22%<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

8%<br />

10% 1%<br />

5%<br />

0%<br />

L’importance <strong>des</strong> familles élargies peut<br />

s’expliquer par le manque de moyen <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong>. Ces familles sont fréquentes dans la<br />

mesure où certaines personnes vivant en<br />

dehors de Port-au-Prince viennent y travailler<br />

<strong>et</strong>, par manque de moyen, habitent avec la<br />

famille proche (créant une famille élargie).<br />

82% <strong>des</strong> personnes interrogées ont au moins<br />

un enfant. En moyenne, chaque ménage a<br />

près de 2 enfants (1.8 par ménage).<br />

Le graphique suivant s’intéresse à l’accès à<br />

l’éducation <strong>des</strong> enfants <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> enquêtés.<br />

Sont donc représentés les <strong>ménages</strong> ayant <strong>des</strong><br />

enfants scolarisés ou non scolarisés. 23% <strong>des</strong><br />

28<br />

Famille nucléaire : composée d’un couple (chef de ménage <strong>et</strong><br />

conjoint (e)) <strong>et</strong> de ses enfants.<br />

Couple sans enfants : composée d’un couple seul (chef de<br />

ménage <strong>et</strong> conjoint(e)).<br />

Famille monoparentale : composée d’un parent (chef de<br />

ménage) <strong>et</strong> de ses enfants<br />

Famille élargie : composée du noyau (couple <strong>et</strong> enfants) <strong>et</strong> de<br />

personnes apparentées de près ou de loin au chef de ménage.<br />

Famille complexe : composée du chef de ménage,<br />

éventuellement de personnes apparentées à celui-ci, <strong>et</strong> de<br />

personnes non-apparentées au chef de ménage.


25<br />

<strong>ménages</strong> avec enfant(s) ne scolarisent pas au<br />

moins un <strong>des</strong> enfants.<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Ménages avec enfants non scolarisés,<br />

Port-au-Prince<br />

77%<br />

23%<br />

Au moins un enfant<br />

entre 4 <strong>et</strong> 18 ans non<br />

scolarisé dans le<br />

ménage<br />

→ Habitat :<br />

Tous les enfants entre<br />

4 <strong>et</strong> 18 ans du ménage<br />

sont scolarisés<br />

Le graphique suivant indique les structures <strong>des</strong><br />

maisons en bétons par quartier suite au<br />

tremblement de terre <strong>et</strong> après l’expertise du<br />

Ministère <strong>des</strong> Travaux Publics, <strong>des</strong> Transports<br />

<strong>et</strong> de la Communication (MTPTC). 31% <strong>des</strong><br />

maisons <strong>des</strong> enquêtés ont été complètement<br />

détruites.<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Structures <strong>des</strong> maisons/lieux<br />

d'enquête<br />

25% 15% 17%<br />

44% 54% 51%<br />

31% 31% 32%<br />

Intacte<br />

Fissurée<br />

Détruite<br />

Sur Port-au-Prince, 33% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands<br />

indiquent que leur maison pré-séisme a été<br />

complètement détruite durant le séisme contre<br />

39% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers <strong>et</strong> moins de 22% chez<br />

les fournisseurs de services.<br />

Tandis que respectivement 51% <strong>et</strong> 46% <strong>des</strong><br />

personnes travaillant dans les p<strong>et</strong>its<br />

commerces <strong>et</strong> p<strong>et</strong>it métier sont propriétaires<br />

de leur maison, seulement 36% <strong>des</strong> personnes<br />

travaillant dans les services le sont (ceci peut<br />

s’expliquer par la jeunesse de c<strong>et</strong>te catégorie).<br />

La situation post-séisme a légèrement<br />

évoluée ; les enquêtés travaillant dans les<br />

p<strong>et</strong>its commerces <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its métiers sont<br />

moins nombreux à être propriétaire :<br />

respectivement 45% <strong>et</strong> 43%. C<strong>et</strong>te baisse <strong>des</strong><br />

propriétaires <strong>et</strong> hausse <strong>des</strong> locataires<br />

s’explique par la <strong>des</strong>truction <strong>des</strong> maisons qui a<br />

poussé certaines personnes à chercher <strong>des</strong><br />

alternatives par la location.<br />

Le graphique suivant indique les types<br />

d’occupation <strong>des</strong> maisons par catégorie<br />

professionnelle :<br />

P<strong>et</strong>it<br />

commerce<br />

P<strong>et</strong>it<br />

métier<br />

Service<br />

Répartition propriétaire/locataire<br />

par catégorie professionnelle<br />

Pré séisme Post-séisme<br />

Propriétaire<br />

Locataire<br />

Propriétaire<br />

Locataire<br />

Propriétaire<br />

Locataire<br />

51%<br />

45%<br />

49%<br />

55%<br />

46%<br />

43%<br />

36%<br />

37%<br />

54%<br />

57%<br />

64%<br />

63%


26<br />

Travail<br />

→ P<strong>et</strong>it commerce :<br />

75 p<strong>et</strong>its marchands ont été interrogés au<br />

cours de l’enquête. Sur ce panel, 70% vendent<br />

sur un endroit fixe <strong>et</strong> 30% sont <strong>des</strong> marchands<br />

ambulants (stre<strong>et</strong> hawkers).<br />

Par ailleurs, 42% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands<br />

interrogés sont spécialisés dans la vente d’un<br />

produit unique (58% vendent plusieurs<br />

produits). Ce manque de diversité est<br />

généralement préjudiciable pour les revenus<br />

d’un p<strong>et</strong>it commerce ne perm<strong>et</strong>tant pas de<br />

répartir les risques de perte suivant les prix du<br />

marché.<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Type de vendeur/type de vente<br />

56%<br />

44%<br />

62%<br />

Ambulant Fixe<br />

38%<br />

Vente mixte<br />

Vente<br />

spécialisée<br />

Comme l’indique le graphique ci-<strong>des</strong>sus, les<br />

vendeurs ambulants tendent davantage à ne<br />

vendre qu’un seul type de produit, c’est le cas<br />

de 44% <strong>des</strong> vendeurs ambulants contre 38%<br />

<strong>des</strong> vendeurs fixe.<br />

Le tableau suivant présente les produits les<br />

plus fréquemment vendus par les p<strong>et</strong>its<br />

marchands interrogés.<br />

28% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands vendent<br />

principalement <strong>des</strong> produits alimentaires<br />

manufacturés (ex : produits alimentaires<br />

transformés : pâtes, boites de conserves, <strong>et</strong>c.)<br />

26% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands vendent<br />

principalement <strong>des</strong> fruits <strong>et</strong> légumes enfin 17%<br />

vendent <strong>des</strong> produits non alimentaires<br />

manufacturés.<br />

Table 6. Types de produits vendus<br />

P<strong>et</strong>it Commerce: %<br />

Alimentaires manufacturés 28%<br />

Fruits <strong>et</strong> légumes 26%<br />

Non alimentaires manufacturés 17%<br />

Viande 7%<br />

Boissons non alcoolisées 7%<br />

Bouquiniste 4%<br />

Vêtement 4%<br />

Autre 7%<br />

Les marchands expliquent, à une large majorité<br />

qu’ils vendent ces produits car ils ne peuvent<br />

ach<strong>et</strong>er <strong>des</strong> marchandises plus chères à l’unité<br />

pour le moment (52%).<br />

Aime ces<br />

produits<br />

13%<br />

Pourquoi vendre ces produits? P<strong>et</strong>it<br />

commerce, Port-au-Prince<br />

Pas<br />

d'argent<br />

pour<br />

ach<strong>et</strong>er<br />

d'autres<br />

marchan<br />

dises<br />

52%<br />

Facile à<br />

trouver<br />

11%<br />

Les plus<br />

ach<strong>et</strong>és<br />

24%


27<br />

→ P<strong>et</strong>it métier :<br />

Les 75 enquêtés qui appartiennent à la<br />

catégorie « p<strong>et</strong>its métiers » sont pour la<br />

majeure partie <strong>des</strong> travailleurs spécialisés dans<br />

un domaine spécifique (82% <strong>des</strong> personnes<br />

interrogées sont spécialisées dans un domaine<br />

unique tandis que 18% ont plusieurs<br />

spécialités).<br />

Les activités exercées par c<strong>et</strong>te catégorie sont<br />

diverses. Trois gran<strong>des</strong> activités apparaissent<br />

clairement : chauffeur de transport public (ex :<br />

tap tap, moto, bus), ébénistes <strong>et</strong> maçons.<br />

Table 7. Types d’activités exercées au sein<br />

de la catégorie “P<strong>et</strong>its métiers”<br />

Chauffeur de transport public 21%<br />

Ebénistes 21%<br />

Maçon 16%<br />

Couturier 9%<br />

Ferronier 7%<br />

Mécanicien 5%<br />

Cordonnier 5%<br />

Autres (électricien, forgeron,<br />

jardinier, plombier, dépanneur) 16%<br />

→ Services :<br />

Au cours de c<strong>et</strong>te étude, 75 personnes<br />

travaillant dans la fourniture de services ont<br />

été interrogées sur Port-au-Prince.<br />

Les activités de ces fournisseurs de services<br />

sont consignées dans le tableau suivant. Une<br />

majeure partie d’entre eux vend <strong>des</strong> minutes<br />

(Pap Padap) <strong>et</strong>/ou <strong>des</strong> cartes téléphoniques<br />

(48% <strong>des</strong> réponses). 20% <strong>des</strong> personnes<br />

interrogées travaillent comme coiffeurs dans<br />

les salons de coiffure (ou barber shop).<br />

Table 8. Types d’activités <strong>des</strong><br />

fournisseurs de services<br />

Vendeur de minutes <strong>et</strong> cartes<br />

téléphoniques 48%<br />

Coiffeurs 20%<br />

Cireur de chaussures 11%<br />

P<strong>et</strong>its restaurateur <strong>des</strong> rues 10%<br />

Salon de beauté 8%<br />

Autres 3%


28<br />

Montants, sources <strong>et</strong> utilisations <strong>des</strong><br />

revenus<br />

Les revenus sont particulièrement peu aisés à<br />

chiffrer. Comme expliqué précédemment dans<br />

ce rapport, plusieurs facteurs peuvent<br />

expliquer <strong>des</strong> chiffres parfois peu réalistes : la<br />

méconnaissance <strong>des</strong> personnes interrogées sur<br />

leur salaire <strong>et</strong> leur bénéfice réel, le besoin <strong>des</strong><br />

personnes interrogées de maintenir un statut<br />

social vis-à-vis de l’enquêteur, l’incapacité de<br />

calculer ses revenus ou encore l’incommodité<br />

<strong>des</strong> enquêtés à parler d’un suj<strong>et</strong> personnel au<br />

ménage.<br />

→ Revenus d’activité :<br />

Le graphique suivant présente les revenus<br />

mensuels pour les trois catégories<br />

professionnelles enquêtées.<br />

26% de l’ensemble du panel interrogé déclare<br />

un salaire mensuel 29 entre 5 000 <strong>et</strong> 10 000 HTG<br />

(125 USD <strong>et</strong> 250 USD) 30 , soit un revenu<br />

journalier situé entre 4 USD <strong>et</strong> 8 USD. La<br />

seconde tranche salariale la plus fréquente est<br />

celle entre 10 000 <strong>et</strong> 15 000 HTG (16%). 21%<br />

<strong>des</strong> personnes interrogées déclarent ne pas<br />

percevoir un revenu de manière régulière.<br />

Les revenus irréguliers indiquent <strong>des</strong> revenus<br />

dont les sources principales sont discontinues<br />

(remittance, aide de proche local). Cela indique<br />

notamment que le revenu de l’activité<br />

professionnelle n’est pas le revenu principal.<br />

29 En Annexe 2, les calculs pour les salaires journaliers.<br />

30 Le taux de change de la Gourde (HTG) haïtienne est fixe, il est<br />

de 1 HTG pour 0.025 USD ou 1USD=40HTG.<br />

Revenu mensuel HTG, Global, Portau-Prince<br />

Moins de 1400<br />

[1400 - 5000]<br />

[5000 - 10000]<br />

[10000 - 15000]<br />

[15000 - 20000]<br />

[20000 - 30000]<br />

[30000 - 40000]<br />

[40000 - 50000]<br />

Non déclaré<br />

Non régulier<br />

1%<br />

1%<br />

2%<br />

5%<br />

6%<br />

8%<br />

14%<br />

16%<br />

21%<br />

26%<br />

Plusieurs observations peuvent être faites à<br />

partir du graphique suivant sur les revenus<br />

mensuels déclarés par catégories<br />

professionnelles interrogées.<br />

1. La répartition <strong>des</strong> revenus mensuels<br />

<strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands témoigne d’une<br />

hétérogénéité de c<strong>et</strong>te catégorie. Les<br />

revenus se répartissent sur l’ensemble<br />

<strong>des</strong> tranches de salaire, de la plus<br />

basse à la plus haute.<br />

2. Une importante part <strong>des</strong> revenus (41%)<br />

mensuels <strong>des</strong> fournisseurs de services<br />

se situent entre 1 400 <strong>et</strong> 10 000 HGT.<br />

Les revenus moyens <strong>des</strong> personnes<br />

interrogées sont inférieurs à ceux<br />

annoncés par les p<strong>et</strong>its marchands <strong>et</strong><br />

p<strong>et</strong>its métiers.<br />

3. Comme l’indiquaient déjà plusieurs<br />

facteurs (ex : habitat, location), la<br />

catégorie professionnelle <strong>des</strong> services<br />

apparaît comme l’une <strong>des</strong> plus<br />

vulnérables.


29<br />

Revenu mensuel HTG, Port-au-Prince<br />

P<strong>et</strong>it commerce P<strong>et</strong>it métier Service<br />

-1400<br />

1400/5000<br />

5000/10 000<br />

10 000/15 000<br />

15 000/20 000<br />

20 000/30 000<br />

30 000/40 000<br />

40 000/50 000<br />

Non régulier<br />

2%<br />

0%<br />

3%<br />

16%<br />

11%<br />

18%<br />

8%<br />

6%<br />

10%<br />

6%<br />

3%<br />

10%<br />

5%<br />

3%<br />

0%<br />

2%<br />

0%<br />

0%<br />

19%<br />

20%<br />

14%<br />

16%<br />

28%<br />

32%<br />

23%<br />

26%<br />

23%<br />

Pour l’ensemble <strong>des</strong> catégories enquêtées, le<br />

revenu est trop faible pour subvenir à<br />

l’ensemble <strong>des</strong> besoins <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> (seuls<br />

10% <strong>des</strong> enquêtés estiment que leur revenu<br />

est suffisant pour subvenir aux besoins de la<br />

famille).<br />

Le graphique suivant m<strong>et</strong> en parallèle le<br />

nombre de personne travaillant au sein <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong> interrogés <strong>et</strong> le revenu mensuel.<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

Témoignage d’une p<strong>et</strong>ite marchande de Port-au-Prince (Annexe 8) :<br />

% <strong>des</strong> réponses<br />

0%<br />

Nb de personnes travaillant dans la<br />

famille par rapport au revenu<br />

mensuel moyen<br />

7%<br />

25%<br />

68%<br />

10%<br />

52%<br />

38%<br />

12%<br />

42%<br />

45%<br />

6%<br />

56%<br />

38%<br />

Revenus mensuel<br />

8%<br />

62%<br />

31%<br />

20%<br />

20%<br />

60%<br />

Les résultats montrent que les salaires les plus<br />

élevés sont le fruit du travail de plusieurs<br />

personnes dans la famille. Dans 68% <strong>des</strong> foyers<br />

recevant entre 1 400 <strong>et</strong> 5 000 HTG/mois, une<br />

seule personne travaille.<br />

Les contraintes financières les plus<br />

« Ce p<strong>et</strong>it commerce que tu vois là, je l’ai commencé avec 1 000 HTG <strong>et</strong> c’est un ami qui m’a prêté<br />

c<strong>et</strong>te somme. J’avais choisi de m’adresser à un ami parce qu’on n’a pas de taux d’intérêt à rembourser<br />

lors d’un prêt auprès d’un proche. Mon commerce est rentable, il suffit de trouver un bon endroit <strong>et</strong><br />

faire bonne gestion <strong>des</strong> revenus. Par exemple, je peux faire un bénéficies de près de 6 000 HTG durant<br />

les bonnes semaines. Mais parfois mon revenu ne me perm<strong>et</strong> pas de répondre aux besoins de ma<br />

famille (frais scolaire, nourriture, vêtements, transport). Du coup, je participe à un sol à raison de<br />

1,000 HTG par mois. »<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1


30<br />

fréquemment citées par l’ensemble <strong>des</strong><br />

professions sont les frais d’école (frais<br />

mensuels 37% <strong>et</strong> de rentrée 31% 31 ) les frais de<br />

nourritures (23%), le loyer de la maison (20%)<br />

<strong>et</strong> les frais de réparation/reconstruction de<br />

maison (15%).<br />

Le tableau suivant indique la moyenne <strong>et</strong> le<br />

mode 32 <strong>des</strong> dépenses effectuées pour<br />

l’ensemble <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> par contraintes.<br />

Table 9. Postes de dépenses <strong>des</strong> <strong>ménages</strong><br />

<strong>et</strong> coûts<br />

Contraintes<br />

% du<br />

panel<br />

Ecole<br />

(enfant/mensuel) 38%<br />

Ecole<br />

(enfant/rentrée)<br />

Nourriture<br />

(mensuel)<br />

32%<br />

23%<br />

Moyenne Mode<br />

1272 HTG 500<br />

HTG<br />

31 USD<br />

7224 HTG 2500<br />

HTG 33<br />

180 USD<br />

6745 HTG 34 6000<br />

HTG<br />

168 USD<br />

31 Il est important de noter que les frais scolaire de rentrée <strong>et</strong><br />

mensuels ont attrait à deux frais différents auxquels ont à se<br />

soum<strong>et</strong>tre l’ensemble <strong>des</strong> parents d’élèves scolarisés dans <strong>des</strong><br />

institutions privés. Les frais scolaires de rentrée sont demandés<br />

par l’ensemble <strong>des</strong> établissements (privé <strong>et</strong> public) <strong>et</strong><br />

représentent un montant obligatoire pour s’inscrire. Les frais<br />

scolaires mensuels représentent une particularité <strong>des</strong> écoles<br />

privés, il s’agit pour les parent d’élèves de payer pour le<br />

fonctionnement mensuels de l’école. Or, plus de 80% <strong>des</strong> écoles<br />

sont privés en Haïti (sources : « Le Droit à l’éducation pour<br />

tous ». UNICEF, 2011.<br />

http://www.unicef.org/haiti/french/education_8926.htm ).<br />

32 Montant qui se r<strong>et</strong>rouve le plus fréquemment dans une série.<br />

33 Dans un document rédigé par la Banque Mondiale, les frais de<br />

scolarité moyen pour la rentrée sont estimés entre 70 <strong>et</strong> 80<br />

dollars, soit entre 2 800 <strong>et</strong> 3 200 HTG. World Bank, Our Goal :<br />

Education for all in Haiti, 2007<br />

http://go.worldbank.org/UTZK783TN0<br />

34 Dans le document “Poor household economy recovery<br />

thresholds” d’Oxfam GB (mars 2011), les dépenses mensuelles<br />

en nourriture sont estimées à 7 500 HTG. Ce document est<br />

disponible auprès du cluster livelihood Haïti.<br />

Loyer/année 35 20%<br />

17456 HTG 9000<br />

HTG<br />

436 USD<br />

Au cours d’un focus group, un participant<br />

explique : « Le pire c’est que nous n’arrivons<br />

même pas à faire <strong>des</strong> économies <strong>et</strong> à satisfaire<br />

nos propres besoins, la d<strong>et</strong>te consomme tous<br />

les bénéfices du business ». La d<strong>et</strong>te, même si<br />

peu citée dans les enquêtes représente une<br />

contrainte financière importante qui nuit au<br />

bien-être <strong>économique</strong> <strong>des</strong> <strong>ménages</strong><br />

Les graphiques suivants présentent les<br />

contraintes financières pour l’ensemble <strong>des</strong><br />

personnes interrogées sur Port-au-Prince <strong>et</strong><br />

par catégories professionnelles.<br />

Principales contraintes financières,<br />

global, Port-au-Prince (QCM)<br />

Aucune contrainte<br />

D<strong>et</strong>te<br />

Construction/Réparati…<br />

Achat de stocks<br />

Soins santé<br />

Nourriture<br />

Ecole (frais mensuels)<br />

Ecolage (frais à la …<br />

Achat équipement …<br />

Vêtements<br />

Achat items personnels<br />

Loyer maison<br />

35 En Haïti, les loyers sont généralement payés au semestre ou à<br />

l’année (soit tous les 6 ou 12 mois).<br />

2%<br />

1%<br />

3%<br />

1%<br />

4%<br />

1%<br />

7%<br />

15%<br />

23%<br />

20%<br />

31%<br />

37%<br />

0% 10% 20% 30% 40%


31<br />

Contraintes financières, Port-au-<br />

Prince (QCM)<br />

P<strong>et</strong>it commerce P<strong>et</strong>it métier Service<br />

D<strong>et</strong>te<br />

Loyer maison<br />

Loyer marché<br />

Achat vêtement<br />

Achat items<br />

personnels<br />

Achat équipement<br />

ménager<br />

Ecole (frais rentrée)<br />

Ecole (frais mensuels)<br />

Nourriture<br />

Soins santé<br />

Achat de<br />

stocks/matériel<br />

Achat de semence<br />

Construction/Réparati<br />

on maison<br />

Aucune contrainte<br />

1%<br />

1%<br />

1%<br />

7%<br />

4%<br />

3%<br />

1%<br />

3%<br />

5%<br />

3%<br />

3%<br />

3%<br />

3%<br />

12%<br />

28%<br />

20%<br />

12%<br />

17%<br />

19%<br />

14%<br />

12%<br />

24%<br />

29%<br />

40%<br />

39%<br />

34%<br />

37%<br />

32%<br />

24%<br />

Plusieurs observations peuvent être faites :<br />

1. La première contrainte financière pour<br />

l’ensemble <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> est le<br />

paiement <strong>des</strong> frais de scolarité <strong>des</strong><br />

écoliers (cité dans 68% <strong>des</strong> cas) : frais<br />

mensuels (37%) ou frais à la rentée<br />

(31%). L’école représente le poste de<br />

dépense le plus important pour les<br />

<strong>ménages</strong> ;<br />

2. Le paiement du loyer de la maison<br />

revient avec insistance parmi les<br />

contraintes financières de premier<br />

ordre. 20% <strong>des</strong> fournisseurs de services<br />

l’ont indiqué comme une pression<br />

financière lourde pour le ménage <strong>et</strong><br />

28% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers ;<br />

3. La réparation ou la reconstruction <strong>des</strong><br />

maisons détruites ou endommagées<br />

par le séisme se présente comme un<br />

nouveau poids financier important<br />

pour les <strong>ménages</strong> interrogés. Ainsi,<br />

15% <strong>des</strong> enquêtés ont indiqué qu’il<br />

s’agit d’une contrainte financière de<br />

premier ordre ;<br />

4. Une donnée importante à r<strong>et</strong>enir est<br />

celle de l’achat de nourriture. Pour<br />

23% <strong>des</strong> <strong>ménages</strong>, soit près d’un<br />

ménage sur quatre, ach<strong>et</strong>er <strong>des</strong><br />

denrées alimentaires représente un<br />

véritable challenge. La nourriture est<br />

moins ressentie comme une contrainte<br />

financière par les p<strong>et</strong>its marchands.<br />

Cela s’explique par deux points : d’une<br />

part ces derniers réalisent <strong>des</strong> ventes<br />

quotidiennement ce qui perm<strong>et</strong> une<br />

rentrée d’argent journalière. D’autre<br />

part, un certain nombre de ces<br />

marchands vendent <strong>des</strong> produits<br />

alimentaires qu’ils peuvent consommer<br />

en cas de besoin.


32<br />

Gestion d’entreprise<br />

C<strong>et</strong>te section se concentre sur les spécificités<br />

<strong>des</strong> micro-entreprises ou p<strong>et</strong>its commerces<br />

gérés par les personnes enquêtées.<br />

Les questions de stockage <strong>des</strong> marchandises <strong>et</strong><br />

du loyer à payer pour les étales ou les<br />

entrepôts ont été posées afin de saisir<br />

l’importance de ces dépenses dans le budg<strong>et</strong><br />

total <strong>des</strong> <strong>ménages</strong>.<br />

Par ailleurs, dans une optique de relèvement<br />

post-catastrophe de l’activité <strong>économique</strong>,<br />

qu’il s’agisse <strong>des</strong> marchan<strong>des</strong>, <strong>des</strong> artisans ou<br />

<strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers, il faut connaître les taux de<br />

<strong>des</strong>truction <strong>des</strong> stocks <strong>et</strong> les capacités de<br />

recouvrement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong>.<br />

→ P<strong>et</strong>its marchands<br />

55% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands fixes, paient pour le<br />

lieu où ils exercent leur activité. 36 Il est utile de<br />

noter que les personnes ayant répondu à c<strong>et</strong>te<br />

question exposent leurs marchandises sur les<br />

étales au marché. Aucun vendeur de rue<br />

interrogé ne paie de loyer.<br />

86% <strong>des</strong> marchands interrogés exerçaient déjà<br />

c<strong>et</strong>te activité avant le tremblement de terre <strong>et</strong><br />

81% de ces marchands ont indiqué qu’ils ont<br />

perdu leur stock de marchandises durant le<br />

tremblement de terre. Cependant, sur les 55<br />

personnes ayant perdu leur stock de<br />

marchandises, 91% ont reconstitué une partie<br />

de leur stock depuis la catastrophe. Ceci<br />

indique une capacité de recouvrement<br />

36 Les loyers ont tendance à varier fortement d’un<br />

marchand à l’autre. Toutefois, la taille de ces lieux<br />

de vente est variable <strong>et</strong> le prix du loyer vari en<br />

fonction de c<strong>et</strong>te surface, ceci peut donc expliquer<br />

l’écart type élevé.<br />

relativement bonne <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands.<br />

Cependant en moyenne, le stock n’a été<br />

renouvelé qu’à 42% par rapport à son niveau<br />

pré-séisme. Ainsi, une seule personne a<br />

renouvelé entièrement son stock, ce qui rend<br />

compte <strong>des</strong> difficultés <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands à<br />

r<strong>et</strong>rouver une activité d’un niveau égal à celui<br />

d’avant séisme.<br />

% du stock initial<br />

Quel % de votre stock pré-séisme<br />

avez-vous pu reconstituer?<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

→ P<strong>et</strong>it métier<br />

42% 38% 42%<br />

P<strong>et</strong>it<br />

commerce<br />

P<strong>et</strong>it<br />

métier<br />

Service<br />

Au sein de la catégorie <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers, 20%<br />

<strong>des</strong> personnes interrogées, indiquent payer<br />

un loyer pour le lieu où ils exercent leur<br />

activité.<br />

Ce chiffre, plus faible que pour les p<strong>et</strong>its<br />

commerces (55% chez les commerçants payent<br />

un loyer) s’explique notamment par le fait que<br />

certaines de ces activités se déroulent sur la<br />

route (ex : chauffeur) ou chez <strong>des</strong> particuliers<br />

(ex : maçons, électriciens).<br />

86% <strong>des</strong> représentants <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers<br />

interrogés exerçaient déjà leur activité avant le<br />

tremblement de terre. Par ailleurs, 60% ont<br />

perdu leur stock <strong>et</strong>/ou outils durant ce<br />

séisme.<br />

Si 92% <strong>des</strong> personnes qui ont perdu leur stock<br />

<strong>et</strong> outils ont été capables de les renouveler


33<br />

partiellement le renouvèlement n’a été réalisé<br />

qu’à hauteur de 38% du stock initial préséisme.<br />

Seules deux personnes ont r<strong>et</strong>rouvé un<br />

niveau de stock <strong>et</strong> matériel comparable à celui<br />

qu’ils avaient avant le séisme.<br />

→ Services<br />

Chez les fournisseurs de services, 17%<br />

indiquent payer un loyer pour le lieu où ils<br />

exercent leur profession. Ceci concerne<br />

principalement les personnes qui tiennent <strong>des</strong><br />

salons de beauté <strong>et</strong> <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its restaurants.<br />

78% <strong>des</strong> fournisseurs de services interrogés<br />

exerçaient déjà leur profession avant le séisme.<br />

Ce taux est légèrement plus bas que chez les<br />

p<strong>et</strong>its marchands <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its métiers. Ceci<br />

peut notamment s’expliquer par le fait qu’il est<br />

plus aisé <strong>et</strong> moins couteux de devenir<br />

fournisseurs de services (notamment<br />

revendeur de cartes téléphonique) que p<strong>et</strong>its<br />

marchands ou ouvrier spécialisé.<br />

41% <strong>des</strong> personnes qui exerçaient une activité<br />

dans les services ont perdu leurs outils <strong>et</strong>/ou<br />

stocks. Ce taux est n<strong>et</strong>tement inférieur à ceux<br />

indiqués chez les p<strong>et</strong>its marchands (81%) <strong>et</strong><br />

dans les p<strong>et</strong>its métiers (61%).<br />

Sur ces 41% ayant perdu leur stock ; 92%<br />

indiquent l’avoir déjà renouvelé. Cependant,<br />

comme pour les deux autres catégories<br />

professionnelles, le stock n’a été renouvelé que<br />

partiellement (à hauteur de 42% du stock/outil<br />

initial). Par ailleurs, aucune personne n’a<br />

r<strong>et</strong>rouvé le niveau de stock <strong>et</strong> matériel de<br />

l’avant séisme.<br />

Le graphique suivant indique les<br />

recouvrements de stock <strong>des</strong> personnes<br />

possédant déjà un stock avant le séisme.<br />

% <strong>des</strong> personnes interrogées en fonction du taux de<br />

recouvrement du stock<br />

Renouvellement du stock <strong>des</strong><br />

professionnels possédant un stock<br />

avant le séisme<br />

100%<br />

90%<br />

80%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Compl<strong>et</strong> Partiel Nul<br />

9% 8% 8%<br />

89% 87% 92%<br />

2%<br />

P<strong>et</strong>it<br />

marchand<br />

5%<br />

P<strong>et</strong>it<br />

métier<br />

→ Renouvellement du stock<br />

0%<br />

Service<br />

Malgré un taux de perte important <strong>des</strong><br />

marchandises durant le séisme, les différentes<br />

catégories professionnelles ont réussi à<br />

partiellement reconstituer un stock.<br />

C<strong>et</strong>te reconstitution s’est effectuée<br />

principalement par le (1) biais d’emprunts, (2)<br />

la vente <strong>des</strong> produits ou (3) les revenus d’un<br />

second emploi comme l’indiquent les<br />

graphiques suivants.


34<br />

30%<br />

30%<br />

23%<br />

25%<br />

20%<br />

15% 10%<br />

10% 3% 4%<br />

5%<br />

0%<br />

24%<br />

3% 4%<br />

Source d'argent pour (re)lancer le<br />

commerce, p<strong>et</strong>it commerce, Portau-Prince<br />

35%<br />

30%<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

10%<br />

5%<br />

0%<br />

Sources d'argent pour (re)lancer<br />

l'activité, p<strong>et</strong>its métiers, Port-au-<br />

Prince<br />

12%<br />

1%<br />

13%<br />

1%<br />

23%<br />

34%<br />

3%<br />

Sources d'argent pour (re)lancer<br />

l'activité, service, Port-au-Prince<br />

40%<br />

35%<br />

30%<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

10%<br />

5%<br />

0%<br />

11%<br />

3%<br />

29%<br />

1%<br />

37%<br />

16%<br />

3%<br />

13%<br />

Chez les p<strong>et</strong>its marchands, l’emprunt est le<br />

premier moyen de reconstituer un stock (cité<br />

par 30% <strong>des</strong> enquêtés). L’emprunt est<br />

également largement cité chez les services<br />

(29%) mais moins auprès <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers<br />

(13%).<br />

L’autofinancement par la vente <strong>des</strong> produits de<br />

l’activité professionnelle est la seconde<br />

réponse la plus fréquente (24%) chez les p<strong>et</strong>its<br />

marchands mais la première source de relance<br />

de l’activité chez les p<strong>et</strong>its métiers (34%).<br />

23% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands indiquent que c’est<br />

par le biais d’un autre emploi rémunéré qu’ils<br />

sont parvenus à renouveler leur stock de<br />

marchandises. Ce pourcentage est identique<br />

chez les p<strong>et</strong>its métiers mais n<strong>et</strong>tement<br />

supérieur chez les p<strong>et</strong>its services (37%). Ceci<br />

indique que plus d’un tiers <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its services<br />

cumulent plusieurs emplois.<br />

→ Moyens de financement de l’activité<br />

Outre la question du renouvèlement <strong>des</strong><br />

stocks, se pose également la question de la<br />

rentabilité financière de l’entreprise <strong>et</strong> de ses<br />

débouchés.<br />

De nombreux p<strong>et</strong>its commerces ont <strong>des</strong><br />

pratiques peu viables <strong>et</strong> financièrement non<br />

bénéfiques à moyen-terme. C’est ce<br />

qu’indiquent les graphiques suivants en<br />

comparant la situation avant <strong>et</strong> après le<br />

séisme.<br />

Les bénéfices générés par le business sont de<br />

moins en moins suffisants pour financer<br />

l’activité (notamment pour l’achat de stock).<br />

Dès lors, le recours aux différentes formes de<br />

prêts pour financer l’entreprise a augmenté<br />

passant de 36% avant le séisme à 45% après le<br />

séisme auquel il convient de rajouter le recours<br />

aux techniques de sols <strong>et</strong> sabotage qui<br />

demeurent stable avant <strong>et</strong> après le<br />

tremblement de terre (12%) <strong>et</strong> l’achat à crédit


35<br />

(7%). Le Sol <strong>et</strong> Sabotage sont <strong>des</strong> techniques<br />

essentiellement utilisées par les p<strong>et</strong>its<br />

marchands.<br />

Moyens de financement du<br />

commerce, p<strong>et</strong>it commerce, Portau-Prince<br />

50%<br />

45% Pré Séisme<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

36%<br />

30%<br />

4%<br />

1%<br />

36%<br />

Post Séisme<br />

14% 12%<br />

8% 7%<br />

5%<br />

2%<br />

50%<br />

40%<br />

47%<br />

Moyens de financement de<br />

l'entreprise, p<strong>et</strong>its métiers, Portau-Prince<br />

Pré séisme<br />

38%<br />

38%<br />

Post séisme 34%<br />

9%<br />

19%<br />

7%<br />

1%<br />

1% 1% 3%<br />

80% 78%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Moyens de financement du<br />

business, service, Port-au-Prince<br />

59%<br />

Pré Séisme<br />

Post Séisme<br />

5%<br />

3%<br />

5%<br />

2% 7%<br />

18%<br />

1% 8% 5% 7% 1%<br />

Pour les p<strong>et</strong>its métiers, les bénéfices <strong>des</strong><br />

ventes diminuent également en 2010 (38%) par<br />

rapport à 2009 (47%) <strong>et</strong> l’autofinancement 37<br />

augmente (de 34% à 38%, il s’agit de la<br />

catégorie professionnelle qui a le plus recours à<br />

ce moyen). Il faut noter l’importante hausse<br />

du recours à l’emprunt pour maintenir<br />

l’entreprise; 19% <strong>des</strong> personnes interrogées y<br />

ont désormais recours contre 9% auparavant.<br />

C<strong>et</strong>te hausse est remarquable pour l’ensemble<br />

<strong>des</strong> catégories.<br />

A l’image <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands, les deux<br />

principaux moyens du financement de l’activité<br />

de service sont les bénéficies <strong>des</strong> vente <strong>des</strong><br />

produits (59%) <strong>et</strong> l’emprunt (18%).<br />

Dans l’ensemble, le bénéfice <strong>des</strong> ventes n’est<br />

plus suffisant pour maintenir financièrement le<br />

business (baisse globale de 52% à 43%) tandis<br />

37 La notion d’autofinancement se réfère aux avances financières<br />

effectuées par les clients pour la confection d’un produit/service.<br />

De fait, l’autofinancement se réfère davantage aux p<strong>et</strong>its métiers<br />

(ébéniste recevant une avance pour faire un meuble, électricien<br />

recevant un premier acompte pour débuter un travail, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong><br />

aux fournisseurs de services.


36<br />

que le recours à l’emprunt est de plus en plus<br />

fréquent pour maintenir financièrement son<br />

activité professionnelle (de 17% à 28%). Le<br />

recours au sol <strong>et</strong> l’achat à crédit représentent<br />

12% <strong>des</strong> moyens utilisés.<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Moyens de financement de<br />

l'activité <strong>économique</strong>, Port-au-<br />

Prince<br />

52%<br />

Pré séisme Post séisme<br />

43%<br />

17%<br />

1%<br />

27%<br />

4% 6% 6% 6% 6%<br />

1%<br />

14% 15%<br />

Témoignage d’un fournisseur de service<br />

(barbier) de Port-au-Prince (Annexe 8)<br />

Au début de l’année 2010, ce jeune homme de 29<br />

ans a décidé de monter sa p<strong>et</strong>ite entreprise en<br />

créant un p<strong>et</strong>it salon de coiffure/barbier. Pour se<br />

lancer il a été confronté à de nombreuses<br />

difficultés financières. Au total, il a investi un<br />

budg<strong>et</strong> de 10 000 HTG dont un fonds propre de 5<br />

000 HTG <strong>et</strong> un emprunt de 5 000 HTG. C<strong>et</strong>te<br />

somme lui a permis de payer les coûts de<br />

construction de l’abri dans lequel il loge son salon<br />

de coiffure, <strong>et</strong> d’ach<strong>et</strong>er les matériels <strong>et</strong> outils<br />

nécessaires. Ce père de famille a déclaré que son<br />

activité ne lui perm<strong>et</strong>tait pas toujours de<br />

répondre aux besoins de sa famille car dit-il « ce<br />

n’est pas rentable ». Malgré une durée<br />

journalière de travail de douze heures, il peut<br />

parfois passer de longs jours sans recevoir de<br />

clients.


37<br />

End<strong>et</strong>tement<br />

La situation <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> décrite ci-<strong>des</strong>sus<br />

dans ce rapport présente <strong>des</strong> points<br />

marquants :<br />

- Les frais d’écoles (mensuels 37% <strong>et</strong> par<br />

rentrée 31%), le loyer annuel de la<br />

maison (20%) <strong>et</strong> l’achat mensuel de<br />

nourriture pour le ménage (23%)<br />

représentent <strong>des</strong> contraintes<br />

financières fortes.<br />

- Les stocks <strong>et</strong> outils <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers<br />

ont été touchés par le séisme (à<br />

hauteur de 61% sur l’ensemble <strong>des</strong><br />

trois catégories professionnelles),<br />

réduisant les moyens de production <strong>et</strong><br />

de vente.<br />

- Pour reconstituer ces stocks <strong>et</strong><br />

acquérir de nouveaux outils <strong>et</strong> moyens<br />

de production, <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes (27%), ont<br />

été fréquemment contractées.<br />

→ Niveau d’end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> :<br />

81% <strong>des</strong> personnes interrogées sur Port-au-<br />

Prince indiquent que leur ménage est<br />

actuellement end<strong>et</strong>té. Cependant, comme<br />

expliqué dans la méthodologie de l’enquête, ce<br />

fort taux s’explique par l’échantillonnage<br />

spécifique de l’enquête qui s’est concentré<br />

uniquement sur les <strong>ménages</strong> actuellement<br />

end<strong>et</strong>té ou ayant déjà contracté <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes au<br />

cours de l’année.<br />

Le graphique suivant présente les taux<br />

d’end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> selon les<br />

catégories professionnelles :<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Êtes-vous actuellement end<strong>et</strong>tés?<br />

Port-au-Prince<br />

26%<br />

74%<br />

P<strong>et</strong>it<br />

commerce<br />

Non Oui<br />

82%<br />

18% 13%<br />

P<strong>et</strong>its<br />

métiers<br />

87%<br />

Services<br />

La catégorie la plus end<strong>et</strong>tée est celle <strong>des</strong><br />

fournisseurs de services.<br />

La comparaison <strong>des</strong> fréquences de contraction<br />

<strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes au cours de l’année 2009 <strong>et</strong> 2010<br />

est significative :<br />

Nb de d<strong>et</strong>tes contractées, Global,<br />

Port-au-Prince<br />

0<br />

1-2<br />

3-4<br />

5-6<br />

Ne sais pas<br />

16%<br />

10%<br />

6%<br />

12%<br />

1%<br />

4%<br />

7%<br />

24%<br />

53%<br />

68%<br />

Toutes catégories confondues, les personnes<br />

interrogées ont contracté davantage de d<strong>et</strong>te<br />

en 2010 qu’en 2009. Ces chiffres perm<strong>et</strong>tent<br />

de réaliser l’importance de l’end<strong>et</strong>tement<br />

après le séisme pour refinancer ses activités,<br />

pour envoyer ses enfants à l’école ou tout<br />

simplement continuer à consommer.


38<br />

Au total, sur l’ensemble <strong>des</strong> <strong>ménages</strong><br />

interrogés 53% avaient contracté entre 1 <strong>et</strong> 2<br />

d<strong>et</strong>tes en 2009. Pour 2010 (Janvier à Octobre),<br />

ce chiffre est de 68%. 6% avaient contracté 3 à<br />

4 d<strong>et</strong>tes en 2009, ils sont 12% en 2010.<br />

En Annexe 3, est présentée la fragmentation<br />

du nombre de d<strong>et</strong>tes contractées par catégorie<br />

professionnelles.<br />

→ Période d’end<strong>et</strong>tement :<br />

Au cours de l’année, les besoins de<br />

financement varient. Certaines pério<strong>des</strong> sont<br />

plus propices à l’end<strong>et</strong>tement que d’autres. Les<br />

<strong>ménages</strong> m<strong>et</strong>tent en avant <strong>des</strong> évènements<br />

importants qui demandent un afflux important<br />

de liquidités. C’est notamment le cas de la<br />

rentrée scolaire. Cependant, 51% <strong>des</strong> <strong>ménages</strong><br />

indiquent ne pas emprunter à date fixe. Cela<br />

signifie que la raison de l’end<strong>et</strong>tement révèle<br />

une instabilité <strong>économique</strong> forte <strong>des</strong> <strong>ménages</strong><br />

enquêtés. L’emprunt joue ici un rôle de fil<strong>et</strong> de<br />

sécurité.<br />

.<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Pério<strong>des</strong> de l'année propices à<br />

l'end<strong>et</strong>tement, Port-au-Prince<br />

4% 1%<br />

8%<br />

24%<br />

11%<br />

51%<br />

2%<br />

→ Utilisation du crédit :<br />

La d<strong>et</strong>te contractée est utilisée de diverses<br />

manières par les <strong>ménages</strong>. Au cours <strong>des</strong> focus<br />

groups, les raisons données par les participants<br />

sont nombreuses, mais tous expliquent que<br />

malgré les problèmes créés par la contraction<br />

d’une d<strong>et</strong>te, les besoins de la famille sont<br />

prioritaires. Ainsi, les frais d’école<br />

représentent, avec le maintien du commerce,<br />

les principales raisons de l’end<strong>et</strong>tement.<br />

Le graphique suivant confirme ces propos.<br />

Utilisation du crédit, Port-au-Prince<br />

P<strong>et</strong>it commerce P<strong>et</strong>it métier Service<br />

Frais écoles (rentrée)<br />

Frais écoles (mensuels)<br />

Achat nourriture<br />

Frais de santé<br />

Monter un business<br />

Loyer de la maison<br />

Maintien du commerce<br />

Réparation de la maison<br />

Funérailles<br />

Rembourser d'autres d<strong>et</strong>tes<br />

Paiement <strong>et</strong> réparation<br />

véhicules<br />

Autre<br />

5%<br />

8%<br />

5%<br />

1%<br />

9%<br />

5%<br />

4%<br />

9%<br />

5%<br />

11%<br />

3%<br />

7%<br />

1%<br />

11%<br />

5%<br />

1%<br />

5%<br />

5%<br />

3%<br />

4%<br />

1%<br />

7%<br />

8%<br />

7%<br />

7%<br />

16%<br />

29%<br />

16%<br />

25%<br />

56%<br />

43%


39<br />

Chez les p<strong>et</strong>its marchands, le soutien au<br />

financement du commerce représente la raison<br />

principale de contraction <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes (56%).<br />

16% indiquent que les frais de scolarité à la<br />

rentrée sont une autre source d’end<strong>et</strong>tement.<br />

Chez les p<strong>et</strong>its métiers, les frais de rentrée<br />

scolaire <strong>des</strong> enfants représentent la principale<br />

raison utilisation du prêt (29%). A l’image du<br />

p<strong>et</strong>it commerce, le soutien au financement de<br />

l’entreprise représente également un poste<br />

important de dépense qui doit fréquemment<br />

être comblé par l’end<strong>et</strong>tement (25%).<br />

Chez les fournisseurs de services, le soutien au<br />

financement de l’activité de l’entreprise<br />

représente la raison principale de contraction<br />

de d<strong>et</strong>tes (43%) suivi <strong>des</strong> frais d’écoles à la<br />

rentrée (16%).<br />

Beaucoup <strong>des</strong> activités qui nécessitent un<br />

emprunt sont <strong>des</strong> besoins quotidiens <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong> (santé, nourriture, maintien de<br />

l’entreprise). Cela marque l’importance de<br />

l’utilisation du crédit pour maintenir un<br />

standard de vie propre au ménage. Dans<br />

certain cas, l’end<strong>et</strong>tement devient alors une<br />

stratégie face au risque, se présentant comme<br />

un comme un fil<strong>et</strong> de sécurité (saf<strong>et</strong>y n<strong>et</strong> 38 ) <strong>et</strong><br />

non plus comme le résultat d’un<br />

investissement.<br />

38 Une définition plus complète est donnée par un rapport<br />

UNICEF : In its broa<strong>des</strong>t use, the term refers to all institutions<br />

and regularized practices which serve to protect individuals from<br />

remaining or falling below a defined minimum standard of living.<br />

S. Reddy, “Social Funds In Developing Countries: Recent<br />

Experiences and lessons “, Juin 1998, UNICEF,<br />

http://www.columbia.edu/~sr793/37SocialFundsUnicef.pdf<br />

Témoignage d’un couturier (p<strong>et</strong>it métier) de<br />

Port-au-Prince (Annexe 8 )<br />

« Au début de ma carrière de tailleur, j’étais<br />

salarié dans un magasin <strong>et</strong> avait pour tâche de<br />

confectionner <strong>des</strong> vêtements. Après y avoir passé<br />

2 ans, j’ai démissionné pour venir monter son<br />

propre atelier de couture. Depuis lors, je suis<br />

l’investisseur de mon propre atelier que je gère<br />

maintenant depuis 20 ans. Il m’a fallu la<br />

générosité d’un de mes amis pour monter mon<br />

p<strong>et</strong>it atelier. L’argent de mon ami se trouvait<br />

entre ses mains. Vu ma bonne gestion faite de<br />

l’argent <strong>et</strong> aussi pour ma bonne réputation, mon<br />

ami m’a autorisé à emprunter une partie de c<strong>et</strong><br />

argent ».<br />

→ Type de d<strong>et</strong>te :<br />

L’end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> prend plusieurs<br />

formes comme l’indique le graphique suivant :<br />

80%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Type de d<strong>et</strong>tes/<strong>ménages</strong>, Port-au-<br />

Prince (QCM)<br />

3%<br />

1%<br />

76%<br />

34%<br />

26% 26%<br />

9%<br />

77%<br />

15%<br />

24%<br />

2009<br />

2010<br />

5%<br />

2% 2% 2%<br />

La forme la plus commune d’emprunt <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong> est le crédit de particulier à<br />

particulier (77% <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> ont contracté ce<br />

type de d<strong>et</strong>te en 2010). La d<strong>et</strong>te usuraire


40<br />

(forme de d<strong>et</strong>te à taux usurier) 39 est la seconde<br />

forme de d<strong>et</strong>te la plus communément utilisée<br />

(26%).<br />

Il faut également noter l’importance <strong>des</strong><br />

techniques de Sol (24% <strong>des</strong> <strong>ménages</strong>). C<strong>et</strong>te<br />

pratique est organisée entre marchands d’un<br />

même marché <strong>et</strong> se présente sous forme de<br />

d<strong>et</strong>tes contractées auprès de la communauté<br />

marchande à tour de rôle. C<strong>et</strong>te technique<br />

s’apparente à la Tontine Africaine. Au cours<br />

<strong>des</strong> focus groups les Sols <strong>et</strong> Sabotages ont été<br />

présentés comme <strong>des</strong> moyens de rembourser<br />

ses propres d<strong>et</strong>tes sans pour autant subir la<br />

pression d’un véritable emprunt.<br />

Le graphique précédent note l’importance <strong>des</strong><br />

d<strong>et</strong>tes informelles auprès <strong>des</strong> enquêtés. Ces<br />

d<strong>et</strong>tes formelles sont à la fois plus accessibles<br />

aux couches populaires mais comportent<br />

certains risques pour créancier (pas de sécurité<br />

de remboursement, pas de garanties, contrats<br />

informels) <strong>et</strong> pour l’emprunteur (manque<br />

d’information, taux d’intérêt plus élevés,<br />

conditionnalité forte).<br />

Il y a une évolution entre le type d’emprunt<br />

effectué en 2009 <strong>et</strong> 2010. L’une <strong>des</strong> baisses les<br />

plus marquantes est celle <strong>des</strong> microcrédits <strong>des</strong><br />

qui passent de 26% à 9%. Ces derniers, très<br />

fortement touchées par le séisme (problème<br />

de refinancement, sièges sociaux détruits,<br />

<strong>et</strong>c.) 40 ont éprouvé <strong>des</strong> difficultés à se relever<br />

du tremblement de terre.<br />

De même, les prêts effectués auprès d’usuriers<br />

étaient plus fréquent en 2009 (34% <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong> contre 26% en 2010). Les difficultés<br />

39<br />

Taux usurier : Intérêt supérieur au taux légal que demande un<br />

prêteur.<br />

http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/usure/<br />

40<br />

A. Poissonnier, « La Microfinance haïtienne au bord du<br />

gouffre ? », Mai 2010. Babyloan.org<br />

de ces derniers à se relever du séisme <strong>et</strong> à se<br />

refinancer peuvent expliquer c<strong>et</strong>te baisse.<br />

D’après certains participants <strong>des</strong> focus groups,<br />

les emprunts auprès <strong>des</strong> IMF ont diminué<br />

parce qu’il y a eu <strong>des</strong>tructions de certaines<br />

institutions de microcrédit <strong>et</strong> pertes <strong>des</strong> cartes<br />

d’identité obligatoires pour contracter un<br />

emprunt auprès de ces institutions.<br />

Inversement, les prêts auprès <strong>des</strong> Sols ont<br />

augmenté car aucun document officiel n’est<br />

demandé.<br />

Les trois graphiques suivants présentent les<br />

types de d<strong>et</strong>tes les plus fréquentes par<br />

catégorie professionnelle :<br />

Type de d<strong>et</strong>tes/<strong>ménages</strong>, p<strong>et</strong>it<br />

commerce, Port-au-Prince (QCM)<br />

50%<br />

48%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

8%<br />

29%<br />

15%<br />

25%<br />

3% 0%<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Type de d<strong>et</strong>tes/<strong>ménages</strong>, service,<br />

Port-au-Prince (QCM)<br />

0%<br />

23%<br />

5%<br />

92%<br />

28%<br />

5% 0%


41<br />

Type de d<strong>et</strong>tes/<strong>ménages</strong>, p<strong>et</strong>it<br />

métier, Port-au-Prince (QCM)<br />

100%<br />

80%<br />

92%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

2%<br />

25%<br />

6%<br />

19%<br />

8% 6%<br />

Dans l’ensemble, la d<strong>et</strong>te contractée auprès de<br />

particuliers (amis ou famille) est la plus<br />

commune chez les trois catégories<br />

professionnelles.<br />

Il est à noter que les p<strong>et</strong>its marchands<br />

semblent davantage bénéficier <strong>des</strong><br />

microcrédits auprès <strong>des</strong> IMF <strong>et</strong> <strong>des</strong> Sols. Cela<br />

peut notamment s’expliquer par une meilleure<br />

stabilité <strong>des</strong> revenus (seulement 16% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its<br />

marchands déclarant percevoir <strong>des</strong> revenus<br />

irréguliers contre 26% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers).<br />

→ Revenu <strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement:<br />

Le graphique suivant m<strong>et</strong> en parallèle le revenu<br />

annoncé par les personnes enquêtées <strong>et</strong> le<br />

niveau d’end<strong>et</strong>tement total du ménage sur<br />

2009 <strong>et</strong> 2010. Le graphique considère<br />

seulement les individus ayant rapporté un<br />

revenu mensuel estimé entre 1 400 HTG <strong>et</strong> 20<br />

000HTG (représentant la majorité de<br />

l’échantillon enquêté à Port-au-Prince: 65%). A<br />

mesure que les revenus augmentent, le niveau<br />

d’end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> augmente. Cela<br />

peut être attribué au fait que les l’accès au<br />

crédit s’améliore à mesure que les salaires<br />

augmentent.<br />

50000<br />

40000<br />

30000<br />

20000<br />

10000<br />

Revenu mensuel/montant total <strong>des</strong><br />

d<strong>et</strong>tes du ménage, port-au prince<br />

0<br />

16960<br />

16099<br />

→ Taux d’intérêt mensuel:<br />

Les 225 personnes interrogées ont recensé<br />

505 d<strong>et</strong>tes (297 en cours <strong>et</strong> 208 durant l’année<br />

2009) d’un montant moyen de 10 204 HTG.<br />

Aucun <strong>des</strong> 131 prêts en cours contractés<br />

auprès d’un particulier n’était octroyé avec un<br />

taux d’intérêt. Il en est de même pour les Sol.<br />

En ne prenant en considération que les prêts<br />

auxquels sont appliqués <strong>des</strong> taux d’intérêt<br />

(c'est-à-dire en écartant les prêts de particulier<br />

à particuliers, les sols <strong>et</strong> les sabotages), le taux<br />

d’intérêt mensuel moyen <strong>des</strong> prêts en cours<br />

est de 12.1%.<br />

Table 10. Spécification taux d’intérêt <strong>et</strong><br />

montant <strong>des</strong> prêts<br />

Montant moyen <strong>des</strong> prêts<br />

10.204 HTG<br />

Mode prêts<br />

5.000 HTG<br />

23180<br />

Taux d’intérêt mensuel moyen Usurier<br />

13.6%<br />

Taux d’intérêt mensuel moyen IMF<br />

3.9%<br />

42773


42<br />

Le capital emprunté auprès <strong>des</strong> usuriers est<br />

généralement accompagné du paiement d’un<br />

taux d’intérêt élevé :<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

10%<br />

5%<br />

0%<br />

Taux d'intérêt mensuel pratiqués<br />

par les usuriers<br />

4%<br />

22%<br />

2%<br />

22%<br />

2%<br />

10%<br />

18% 16%<br />

1% 5% 6% 10% 14% 15% 20% 25% 26%<br />

Sur l’ensemble <strong>des</strong> prêts contractés auprès <strong>des</strong><br />

usuriers, les taux d’intérêts mensuels les plus<br />

fréquemment pratiqués sont de 5 <strong>et</strong> 10% (qui<br />

représentent chacun 22% <strong>des</strong> prêts contractés<br />

envers les usuriers). 46% <strong>des</strong> prêts chez les<br />

usuriers excédaient <strong>des</strong> intérêts mensuels de<br />

15%.<br />

38% <strong>des</strong> prêts contractés par les IMF ont un<br />

taux mensuel à 3%.<br />

Taux d'intérêt mensuel pratiqués<br />

par les IMF<br />

38%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

6%<br />

13%<br />

13%<br />

19%<br />

2%<br />

6% 6%<br />

1% 2% 3% 4% 5% 7% 10%<br />

La durée <strong>des</strong> prêts varie selon le type de<br />

créancier. Ainsi, les IMF sont les créanciers qui<br />

accordent les crédits les plus longs (en<br />

moyenne plus de 5 mois) tandis que les<br />

emprunts auprès <strong>des</strong> institutions de<br />

« Sabotage » <strong>et</strong> <strong>des</strong> particuliers sont les plus<br />

courts (respectivement 1.8 <strong>et</strong> 2.4 mois). Le<br />

graphique suivant indique les durées <strong>des</strong><br />

prêts :<br />

Mois<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

Durée moyenne <strong>des</strong> prêts selon<br />

créanciers, Port-au-Prince<br />

3.0<br />

→ Garantie<br />

5.3<br />

2.4<br />

1.8<br />

4.4<br />

Sur l’ensemble du panel interrogé, les garanties<br />

les plus fréquemment déposées sont la<br />

signature d’un garant <strong>et</strong> la prise d’information<br />

par le créancier sur la personne demandant<br />

l’emprunt.<br />

Cependant, les garanties changent selon les<br />

types d’institutions de crédit. Pour les IMF, la<br />

signature de l’avaliseur (demandée dans 51%<br />

<strong>des</strong> cas) <strong>et</strong> l’épargne obligatoire (17%)<br />

représentent les deux principales garanties.<br />

Chez un usurier, les garanties varient. Deux<br />

prérequis sont souvent demandé : la carte<br />

d’identité <strong>et</strong> la possession d’une microentreprise.<br />

Cependant 60% <strong>des</strong> personnes<br />

ayant contracté une d<strong>et</strong>te de ce type n’ont pas<br />

eu de garantie à déposer. Dans les maisons<br />

d’affaires, la garantie unique est le dépôt<br />

d’obj<strong>et</strong>s personnels (100% <strong>des</strong> cas).<br />

Pour les Sol, aucune garantie n’est demandée,<br />

il en est de même pour les « sabotages » <strong>et</strong><br />

chez les particuliers.


43<br />

→ Choix du créancier<br />

50% du panel de personnes interrogées<br />

explique que la principale raison les ayant<br />

poussées à contracter une d<strong>et</strong>te auprès d’un<br />

créancier est l’absence de taux d’intérêt. C<strong>et</strong>te<br />

réponse est particulièrement forte chez les<br />

personnes ayant contracté une d<strong>et</strong>te auprès de<br />

particulier ou un Sol.<br />

Le graphique suivant indique les créanciers<br />

préférés <strong>des</strong> hommes <strong>et</strong> femmes interrogés 41 .<br />

Le Sol est une technique plus utilisée chez les<br />

femmes que chez les hommes. Inversement, le<br />

prêt de particulier à particulier est davantage<br />

utilisé par les hommes.<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Type de créancier/genre, Port-au-<br />

Prince<br />

19%<br />

16%<br />

Hommes Femmes<br />

12%<br />

5%<br />

3%<br />

0%<br />

59%<br />

48%<br />

3% 19%<br />

12%<br />

2%<br />

Scindé par type de créanciers, les raisons<br />

divergent. Le tableau suivant indique les<br />

raisons poussant les emprunteurs à choisir tel<br />

ou tel type de créancier.<br />

41 Etant donné que l’échantillon de Port-au-Prince était au 2/3<br />

masculin, la méthodologie pour l’analyse de c<strong>et</strong>te donnée a été<br />

de réduire de manière aléatoire l’échantillon <strong>des</strong> hommes afin<br />

que la taille de ce dernier corresponde au nombre de d<strong>et</strong>tes<br />

contractée par les femmes.<br />

Banque<br />

IMF<br />

Usurier<br />

Maison<br />

d'affaire<br />

Sol <strong>et</strong><br />

Sabotage<br />

Particulier<br />

Remboursement :<br />

•Moins risqué,<br />

•Plus facile<br />

•Taux d’intérêt<br />

préférentiel,<br />

•Pas d’autres options<br />

•Plus facile à obtenir<br />

•Pas d’autres options<br />

•Plus proche<br />

géographiquement<br />

•Pas d’autres options<br />

•Pas de taux d’intérêt<br />

•Pas de taux d’intérêt<br />

•Par habitude<br />

•Pas de taux d’intérêt<br />

•Pas d’autres options<br />

Sur les 192 personnes ayant contracté un prêt,<br />

51% n’ont pas encore remboursé <strong>et</strong> 7% sont en<br />

r<strong>et</strong>ard pour leur dernière échéance. 68 d<strong>et</strong>tes<br />

d’une durée supérieure à un mois ont été<br />

recensées chez les personnes interrogées à<br />

Port-au-Prince.


44<br />

Deux causes principales ont été identifiées<br />

pour expliquer un r<strong>et</strong>ard de paiement <strong>des</strong><br />

échéances : la <strong>des</strong>truction de marchandises au<br />

cours du séisme <strong>et</strong> le manque de débouchés<br />

pour les marchandises vendues. Au cours de la<br />

discussion au sein <strong>des</strong> focus groups, les<br />

commerçants se sont intéressés au<br />

microcrédit. Ces derniers sont considérés<br />

comme avantageux car perm<strong>et</strong>tant un<br />

remboursement mensuel (tandis que les<br />

usuriers demandent le remboursement d’une<br />

somme journalière).<br />

Par ailleurs, les commerçants expliquent que<br />

les exigences imposées par les IMF en termes<br />

d’identification <strong>et</strong> de garantie sont lour<strong>des</strong>. Les<br />

sanctions peuvent également être graves<br />

Table 11. Types de prêt <strong>et</strong> opinions exprimées par les focus groups<br />

-Taux d’intérêt mensuel bas<br />

-Remboursement mensuel<br />

-Sommes importantes<br />

-P<strong>et</strong>ites sommes disponibles<br />

-Remboursement journalier<br />

-Pas de taux d’intérêt,<br />

Microcrédit<br />

tandis que chez l’usurier, le paiement peut être<br />

plus facilement différé au lendemain.<br />

Toujours selon les participants aux focus<br />

groups, le non-remboursement de la totalité<br />

d’un prêt émis par un usurier est fréquent <strong>et</strong><br />

mène de manière régulière à <strong>des</strong> menaces<br />

verbales de la part de ce dernier. De fait,<br />

beaucoup se prive pour rembourser ces d<strong>et</strong>tes.<br />

Du côté <strong>des</strong> organismes de microcrédit (IMF),<br />

les marchands interrogés au cours <strong>des</strong> focus<br />

groups font état de pénalités financières<br />

lorsque les emprunteurs sont en r<strong>et</strong>ard sur le<br />

remboursement.<br />

Avantages Inconvénients<br />

Prêt usurier<br />

-Exigences administratives<br />

-Demande un commerce important<br />

-Encours <strong>des</strong> sanctions sérieuses en cas de<br />

non-remboursement<br />

Avantages Inconvénients<br />

Sols <strong>et</strong> Sabotage<br />

-Taux d’intérêt mensuel élevé<br />

-Flexibilité de remboursement<br />

Avantages Inconvénients<br />

-Remboursements journaliers, hebdomadaires ou mensuels<br />

-Prêt effectués au sein d’un groupe restreint de connaissance<br />

-Sommes peu importantes.<br />

- Nécessité d’avoir confiance dans les<br />

membres du groupe.


45<br />

Résultats<br />

La section suivante traite <strong>des</strong> résultats obtenus<br />

au cours <strong>des</strong> entr<strong>et</strong>iens individuels avec les<br />

différentes catégories professionnelles sur<br />

Léogane : les p<strong>et</strong>its marchands, les p<strong>et</strong>its<br />

métiers <strong>et</strong> les agriculteurs.<br />

Profil démographique<br />

Au total, 225 personnes ont été enquêtées sur<br />

Léogane afin de réaliser c<strong>et</strong>te étude. Dans<br />

c<strong>et</strong>te sous-section sont présentées les<br />

caractéristiques démographiques de c<strong>et</strong>te<br />

population.<br />

100%<br />

50%<br />

0%<br />

→ Genre :<br />

Répartition par genre, global,<br />

Léogane<br />

73%<br />

Hommes Femmes<br />

PARTIE 2 – ENQUÊTE LEOGANE<br />

27%<br />

RESULTATS<br />

Le graphique suivant présente la répartition<br />

par genre <strong>et</strong> par catégorie professionnelle <strong>des</strong><br />

enquêtés. Les hommes sont majoritaires chez<br />

les agriculteurs <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its métiers tandis que<br />

les femmes sont les plus nombreuses dans les<br />

p<strong>et</strong>its commerces (72%).<br />

100%<br />

Répartition par genre <strong>et</strong> catégorie<br />

professionnelle, Léogane<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

72%<br />

28%<br />

7% 4%<br />

93%<br />

96%<br />

F<br />

H


46<br />

→ Âge :<br />

La répartition par âge révèle une différence<br />

importante d’âge entre les professions<br />

observées. Les agriculteurs sont<br />

majoritairement <strong>des</strong> personnes âgées de 50<br />

ans ou plus tandis la tranche d’âge la plus<br />

importante <strong>des</strong> personnes exerçant un p<strong>et</strong>it<br />

métier ou tenant d’un p<strong>et</strong>it commence est<br />

celle <strong>des</strong> 26-33 ans.<br />

Inf 17<br />

18-25<br />

26-33<br />

34-41<br />

42-49<br />

50+<br />

0%<br />

0%<br />

0%<br />

Tranche d'âge, Léogane<br />

P<strong>et</strong>it commerce P<strong>et</strong>it métier Agriculture<br />

5%<br />

10%<br />

14%<br />

15%<br />

16%<br />

19%<br />

18%<br />

28%<br />

27%<br />

20%<br />

24%<br />

17%<br />

22%<br />

15%<br />

→ Typologie familiale :<br />

49%<br />

Le nombre de membres qui compose le<br />

ménage varie selon les catégories<br />

professionnelles. Ainsi, chez les personnes<br />

exerçant un p<strong>et</strong>it métier ou les p<strong>et</strong>its<br />

marchands, les <strong>ménages</strong> sont composés de 5<br />

membres (5.5) tandis que chez les agriculteurs<br />

les <strong>ménages</strong> sont composés de plus de 6<br />

membres (6.1).<br />

En moyenne chaque ménage est composé de<br />

plus de 2 enfants (2.5 enfants/<strong>ménages</strong>).<br />

Les familles nucléaires 42 représentent le type<br />

de famille le plus fréquemment rencontré (63%<br />

au cours <strong>des</strong> enquêtes à Léogane), arrivent<br />

ensuite les familles élargies (24%).<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Typologie <strong>des</strong> familles, Léogane<br />

1%<br />

10%<br />

24%<br />

2%<br />

63%<br />

42<br />

Famille nucléaire : composée d’un couple (chef de ménage <strong>et</strong><br />

conjoint (e)) <strong>et</strong> de ses enfants.<br />

Couple sans enfants : composée d’un couple seul (chef de<br />

ménage <strong>et</strong> conjoint(e)).<br />

Famille monoparentale : composée d’un parent (chef de<br />

ménage) <strong>et</strong> de ses enfants<br />

Famille élargie : composée du noyau (couple <strong>et</strong> enfants) <strong>et</strong> de<br />

personnes apparentées de près ou de loin au chef de ménage.<br />

Famille complexe : composée du chef de ménage,<br />

éventuellement de personnes apparentées à celui-ci, <strong>et</strong> de<br />

personnes non-apparentées au chef de ménage.


47<br />

100%<br />

50%<br />

0%<br />

Ménages avec enfants non<br />

scolarisés, Léogane<br />

95%<br />

5%<br />

Au moins un enfant<br />

entre 4 <strong>et</strong> 18 ans<br />

non scolarisé dans<br />

le ménage<br />

Le graphique suivant indique l’accès à<br />

l’éducation <strong>des</strong> enfants <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> enquêtés.<br />

5% <strong>des</strong> familles ne scolarisent pas au moins un<br />

de leurs enfants entre 4 <strong>et</strong> 18 ans.<br />

→ Habitat :<br />

Tous les enfants<br />

entre 4 <strong>et</strong> 18 ans du<br />

ménage sont<br />

scolarisés<br />

L’impact du séisme semble avoir été différent<br />

d’une zone à l’autre. En tenant compte <strong>des</strong><br />

trois zones enquêtées : Chatuley (au centre de<br />

Léogane), Darbonne <strong>et</strong> Trouin (plus éloigné du<br />

centre-ville <strong>et</strong> dans les mornes), les taux de<br />

<strong>des</strong>tructions diffèrent comme l’indique le<br />

graphique suivant. Le taux de <strong>des</strong>truction le<br />

plus élevé se trouve à Darbonne. En Annexe 4<br />

de ce document se trouve un graphique avec le<br />

taux de <strong>des</strong>truction <strong>des</strong> maisons en béton ainsi<br />

que les structures <strong>des</strong> maisons par zones<br />

enquêtées.<br />

100%<br />

90%<br />

80%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Structure <strong>des</strong> maisons par section<br />

communale, Léogane<br />

6%<br />

29%<br />

66%<br />

25%<br />

75%<br />

20%<br />

23%<br />

→ Titre de propriété :<br />

57%<br />

Intacte<br />

Fissurée<br />

Détruite<br />

Le graphique suivant indique les types<br />

d’occupation <strong>des</strong> maisons par catégories<br />

professionnelles sur Léogane :<br />

P<strong>et</strong>it<br />

commerce<br />

P<strong>et</strong>it métier<br />

Agriculture<br />

Propriétaires/Locataires par<br />

catégorie professionnelle, Léogane<br />

Pré-séisme Post-séisme<br />

Propriétaire<br />

Locataire<br />

Propriétaire<br />

Locataire<br />

Propriétaire<br />

Locataire<br />

9%<br />

27%<br />

19%<br />

16%<br />

3%<br />

37%<br />

73%<br />

81%<br />

63%<br />

91%<br />

84%<br />

97%<br />

Un grand nombre d’enquêtés étaient<br />

propriétaires de leur maison avant le séisme.<br />

Les chiffres indiqués en <strong>des</strong>sous pour la


48<br />

situation post-séisme interpellent dans la<br />

mesure où le nombre de propriétaires a<br />

augmenté depuis le séisme. C<strong>et</strong>te donnée<br />

surprend mais peut cependant être expliquée<br />

par le fait que beaucoup de locataires ont<br />

perdu leur habitat au cours du séisme, les<br />

obligeant à reconstruire d’eux-mêmes <strong>des</strong> abris<br />

dont ils sont de facto propriétaires. Par ailleurs,<br />

les proj<strong>et</strong>s de construction d’abris transitoires<br />

ont certainement joué un rôle dans l’évolution<br />

de la situation.


49<br />

Travail<br />

→ P<strong>et</strong>it Commerce<br />

75 p<strong>et</strong>its marchands ont été interrogés. Sur ce<br />

panel, 88% sont <strong>des</strong> vendeurs fixes qui<br />

vendent sur un marché ou à partir de leur<br />

propre domicile. Les autres (12%) sont <strong>des</strong><br />

marchands ambulants.<br />

Par ailleurs, 32% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands<br />

interrogés sont spécialisés dans un produit<br />

unique. Ce qui signifie notamment qu’une<br />

grande partie <strong>des</strong> marchands de Léogane<br />

possède une gamme variée de produits à<br />

vendre.<br />

Tableau croisé type de vendeur <strong>et</strong><br />

type de vente, Léogane<br />

80%<br />

73%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

38%<br />

63%<br />

Ambulant Fixe<br />

27%<br />

Vente<br />

mixte<br />

Comme l’indique le graphique précédent, un<br />

p<strong>et</strong>it marchand tend, logiquement à vendre<br />

plusieurs types de produit s’il demeure sur un<br />

lieu fixe de vente.<br />

Le tableau suivant présente les produits les<br />

plus fréquemment vendus par les p<strong>et</strong>its<br />

marchands de Léogane.<br />

Table 12. Types de produits vendus,<br />

Léogane<br />

Vente<br />

spécialisée<br />

P<strong>et</strong>it Commerce: %<br />

Produits alimentaires manufacturés 35%<br />

Fruits <strong>et</strong> légumes 25%<br />

Produits manufacturés 12%<br />

Autres (boissons, vêtements, vian<strong>des</strong>,<br />

livres) 11%<br />

Bétail 8%<br />

Céréales 5%<br />

Produits électriques/électronique 4%<br />

35% <strong>des</strong> produits vendus par les p<strong>et</strong>its<br />

marchands interrogés à Léogane sont <strong>des</strong><br />

produits alimentaires manufacturés <strong>et</strong> 25% <strong>des</strong><br />

fruits <strong>et</strong> légumes.<br />

Une majorité de p<strong>et</strong>its marchands expliquent<br />

qu’ils vendent ces produits car se sont les plus<br />

ach<strong>et</strong>és par les consommateurs. 33%<br />

expliquent qu’ils manquent d’argent pour<br />

ach<strong>et</strong>er <strong>des</strong> produits plus chers <strong>et</strong> plus<br />

recherchés.<br />

Pourquoi vendre ce type de<br />

produit? P<strong>et</strong>it commerce, Léogane<br />

Pas<br />

d'argent<br />

pour<br />

ach<strong>et</strong>er<br />

d'autre<br />

produit<br />

33%<br />

Plus facile<br />

à trouver<br />

14%<br />

Ce sont<br />

les<br />

produits<br />

les plus<br />

ach<strong>et</strong>és<br />

53%


50<br />

→ P<strong>et</strong>it métier :<br />

Trois gran<strong>des</strong> activités apparaissent clairement<br />

dans la catégorie <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers : maçons,<br />

Tailleurs/coutrières <strong>et</strong> charpentier/menuisier.<br />

Table 13. Types d’activités exercées,<br />

Léogane<br />

P<strong>et</strong>it métier %<br />

Maçon 41%<br />

Tailleur/Couturière 17%<br />

Charpentier, Menuisier 17%<br />

Ebéniste 14%<br />

Forgeron 8%<br />

Autres (cordonnier, chauffeur) 5%<br />

→ Agriculture<br />

Au cours de c<strong>et</strong>te enquête, 75 agriculteurs ont<br />

été interrogés sur la commune de Léogane. Les<br />

cultures de ces derniers sont présentées dans<br />

le tableau suivant.<br />

Table 14. Types de culture, Léogane<br />

Agriculture %<br />

Banane figue 47%<br />

Maïs 30%<br />

Canne à sucre 11%<br />

Haricot 8%<br />

Patate 3%<br />

Cacahuètes 1%<br />

Les agriculteurs rencontrés à Léogane cultivent<br />

essentiellement <strong>des</strong> bananes <strong>et</strong> du maïs.<br />

Entr<strong>et</strong>ien avec Joseph Pierre, maçon (p<strong>et</strong>it<br />

métier), Léogane (voir Annexe 9)<br />

« J’ai commencé avec la maçonnerie <strong>et</strong> la<br />

construction <strong>des</strong> bâtiments. Afin de débuter<br />

dans mon activité tous les apports financiers <strong>et</strong><br />

l’équipement m’ont été apportés par <strong>des</strong><br />

proches <strong>et</strong> <strong>des</strong> amis. Mes parents m’ont aidé à<br />

me procurer les outils nécessaires pour<br />

démarrer mon entreprise. »<br />

« Au fil du temps pour avoir plus d’outils de<br />

travail <strong>et</strong> pour effectuer d’autres travaux plus<br />

rentables j’ai contracté <strong>des</strong> microcrédits <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

prêts auprès de particuliers ainsi qu’un sol. »


51<br />

Montants, sources <strong>et</strong> utilisations <strong>des</strong><br />

revenus<br />

Comme expliqué précédemment, selon<br />

l’enquête, déjà citée, <strong>des</strong> profils <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de<br />

vie en Haïti, effectuée par FEWSNET <strong>et</strong> USAID<br />

en septembre 2005, la zone de Léogane est<br />

divisée en plusieurs zones d’économie<br />

alimentaire. 43<br />

Chatuley <strong>et</strong> Darbonne se trouvent dans la zone<br />

de « plaine en monoculture » tandis que Trouin<br />

se trouve dans la zone « d’agriculture de<br />

montagne humide ». C<strong>et</strong>te différence implique<br />

plusieurs divergences qui n’ont pas<br />

uniquement attrait aux spécificités<br />

alimentaires mais également agricoles <strong>et</strong> socio<strong>économique</strong>s.<br />

La zone de plaine en monoculture base son<br />

<strong>économique</strong> sur la production agricole. Trois<br />

catégories de populations s’y côtoient : les<br />

« pauvres » (revenus tirés de la vente de la<br />

production agricole <strong>et</strong> de la vente de la main<br />

d’œuvre ou travail journalier), la catégorie<br />

« moyenne » (revenus tirés de la vente de la<br />

production agricole <strong>et</strong> de bétail) <strong>et</strong> la catégorie<br />

« supérieure » (revenus tirés de la vente de<br />

production agricole, du bétail <strong>et</strong> du<br />

commerce/transport). 44<br />

Trouin se situe dans une zone de morne (Zone<br />

d’agriculture de montagne humide). C<strong>et</strong>te<br />

zone se caractérise par un relief accidenté (les<br />

mornes) <strong>et</strong> <strong>des</strong> infrastructures routières en<br />

mauvais état rendant l’accès par la route<br />

souvent difficile. Agriculture <strong>et</strong> élevage sont la<br />

base de c<strong>et</strong>te économie. Outre les trois<br />

43 FEWSNET/USAID, Profils <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de vie en Haïti, Septembre<br />

2005. http://www.fews.n<strong>et</strong>/livelihood/ht/Profiling.pdf<br />

44 Ibid.<br />

catégories de population citées ci-<strong>des</strong>sus,<br />

s’ajoute la catégorie <strong>des</strong> « très pauvres » (qui<br />

tire la plus grande partie de son revenu de la<br />

vente de sa force de travail dans les champs<br />

lors <strong>des</strong> récoltes).<br />

Les graphiques suivants présentent les salaires<br />

mensuels par tranche salariale :<br />

35%<br />

30%<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

10%<br />

5%<br />

0%<br />

Revenu mensuel HTG, global,<br />

Léogane<br />

34%<br />

25%<br />

21%<br />

9% 6% 4% 0%<br />

Plusieurs remarques peuvent être faites à<br />

partir <strong>des</strong> graphiques présentant les revenus<br />

mensuels globaux <strong>et</strong> par catégorie<br />

professionnelle :<br />

1. A Léogane, 80% de l’échantillon<br />

enquêté gagne moins de 15 000 HTG<br />

par mois ;<br />

2. Chez les p<strong>et</strong>its métiers, les tranches de<br />

salaires les plus fréquentes sont situées<br />

entre 5 000 <strong>et</strong> 10 000 HTG (31%) <strong>et</strong><br />

1 400 <strong>et</strong> 5 000 HTG (27%).<br />

3. 67% <strong>des</strong> agriculteurs interrogés ont un<br />

revenu mensuel entre 1 400 <strong>et</strong> 10 000<br />

HTG (les salaires se répartissent<br />

essentiellement sur deux tranches<br />

salariales entre 1 400 <strong>et</strong> 5000 HTG<br />

(25%) <strong>et</strong> 5000 <strong>et</strong> 10 000 HTG (42%).<br />

Cela signifie que c<strong>et</strong>te catégorie


52<br />

professionnelle est plus homogène que<br />

les autres. Mais également que peu<br />

d’agriculteurs arrivent à sécuriser <strong>des</strong><br />

revenus relativement importants.<br />

4. La catégorie professionnelle <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its<br />

marchands est plus éparse <strong>et</strong> se<br />

caractérise par une certaine<br />

hétérogénéité. 31% <strong>des</strong> marchands<br />

interrogés vivent avec plus de 15 000<br />

HTG par mois.<br />

Revenu mensuel HTG/catégorie<br />

professionnelle, Léogane<br />

Agriculture P<strong>et</strong>it commerce P<strong>et</strong>it métier<br />

Moins de 1400<br />

[1400 - 5000]<br />

[5000 - 10000]<br />

[10000 - 15000]<br />

[15000 - 20000]<br />

[20000 - 30000]<br />

[30000 - 40000]<br />

[40000 - 50000]<br />

Plus de 50000<br />

0%<br />

1%<br />

0%<br />

3%<br />

5%<br />

7%<br />

4%<br />

5%<br />

5%<br />

1%<br />

0%<br />

0%<br />

0%<br />

1%<br />

0%<br />

7%<br />

11%<br />

13%<br />

25%<br />

19%<br />

27%<br />

20%<br />

16%<br />

24%<br />

32%<br />

31%<br />

42%<br />

Au cours de l’enquête, d’importantes<br />

contraintes financières ont été identifiés ; le<br />

paiement <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes (95% <strong>des</strong> personnes<br />

interrogées l’indiquent comme contrainte<br />

financière), suivi du paiement <strong>des</strong> frais<br />

scolaires à la rentrée (57%) <strong>et</strong> mensuels (49%)<br />

<strong>et</strong> l’achat de denrées alimentaires (40%). Par<br />

ailleurs, 83% <strong>des</strong> agriculteurs indiquent que les<br />

achats d’outils <strong>et</strong> semences représentent une<br />

contrainte lourde. Les graphiques suivants<br />

présentent les contraintes financières globales<br />

<strong>et</strong> par profession.<br />

Contraintes financière, globale,<br />

Léogane (QCM)<br />

D<strong>et</strong>tes<br />

Loyer maison<br />

Loyer marché<br />

Achat vêtements<br />

Achat items perso<br />

Achat équipt ménage<br />

Ecole (frais rentrée)<br />

Ecole (frais mensuel)<br />

Nourriture<br />

Achat matériels/stocks<br />

Achat semences<br />

Réparation maison<br />

1%<br />

7%<br />

4%<br />

4%<br />

2%<br />

0%<br />

13%<br />

29%<br />

49%<br />

40%<br />

57%<br />

95%


53<br />

D<strong>et</strong>tes<br />

Loyer maison<br />

Loyer marché<br />

Achat<br />

vêtements<br />

Achat items<br />

perso<br />

Achat équipt<br />

ménage<br />

Ecole (frais<br />

rentrée)<br />

Ecole (frais<br />

mensuel)<br />

Nourriture<br />

Soins de santé<br />

Achat<br />

matériels/stocks<br />

Achat semences<br />

Construction/Ré<br />

paration<br />

Contraintes financières, par<br />

catégorie, Léogane (QCM)<br />

P<strong>et</strong>it commerce P<strong>et</strong>it métier Agriculture<br />

Aucune<br />

contrainte<br />

3%<br />

3%<br />

16%<br />

4%<br />

3%<br />

11%<br />

9%<br />

1%<br />

5%<br />

1%<br />

1%<br />

4%<br />

1%<br />

32%<br />

45%<br />

59%<br />

57%<br />

56%<br />

39%<br />

51%<br />

27%<br />

35%<br />

68%<br />

95%<br />

89%<br />

97%<br />

83%<br />

L’analyse de ce graphique m<strong>et</strong> en évidence les<br />

importantes contraintes financières auxquelles<br />

font face les <strong>ménages</strong>. Plusieurs observations<br />

peuvent être faites :<br />

1. Le remboursement <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes<br />

représentent une contrainte financière<br />

majeure. Il s’agit même de la première<br />

contrainte financière citée par<br />

l’ensemble du panel<br />

2. Les frais de scolarité représentent la<br />

seconde contrainte la plus<br />

fréquemment citée (57% <strong>des</strong> <strong>ménages</strong><br />

pour les frais mensuels <strong>et</strong> 49% pour les<br />

frais de rentrée). Elle est cependant<br />

moins fréquemment citée chez les<br />

agriculteurs. 45<br />

3. La nourriture se présente comme une<br />

contrainte financière pour 40% <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong> soit pour quatre personnes<br />

sur dix interrogées à Léogane.<br />

Cependant, c<strong>et</strong>te contrainte est moins<br />

fréquente chez les agriculteurs qui<br />

peuvent se nourrir de leurs propres<br />

produits (27% cependant).<br />

4. Certaines contraintes financières sont<br />

propres à une catégorie<br />

professionnelle. Par exemple, le loyer à<br />

payer sur certains marchés de même<br />

que les stocks à renouveler<br />

représentent deux contraintes<br />

financières importantes chez les p<strong>et</strong>its<br />

marchands. Dans la même logique,<br />

l’achat de semences représentent la<br />

2 ème plus grande contrainte <strong>des</strong><br />

agriculteurs (après les d<strong>et</strong>tes).<br />

45 En annexe 10 de ce document un graphique proposé par<br />

Oxfam dans « Poor household poverty Thresholds » indiquant les<br />

dépenses majeures <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> sur une année.


54<br />

Le tableau suivant indique la moyenne <strong>et</strong> le<br />

mode <strong>des</strong> dépenses pour l’ensemble <strong>des</strong><br />

<strong>ménages</strong> par contraintes majeures.<br />

Table 15. Postes de dépenses <strong>des</strong> <strong>ménages</strong><br />

<strong>et</strong> coûts<br />

Contraintes<br />

% du<br />

panel<br />

D<strong>et</strong>te/an 46 94%<br />

Ecole<br />

(enfant/mensuel) 57%<br />

Ecole 47<br />

(enfant/rentrée)<br />

Nourriture<br />

(mensuel)<br />

Achat<br />

semences/saison<br />

48%<br />

39%<br />

29%<br />

Moyenne Mode<br />

14 550 HTG 5 000<br />

HTG<br />

364 USD<br />

826 HTG 500<br />

HTG<br />

21 USD<br />

3 115HTG 2 000<br />

HTG<br />

78 USD<br />

6 067 HTG 5 000<br />

HTG<br />

152 USD<br />

7 414 HTG 3 000<br />

HTG<br />

185 USD<br />

46 46 Dans le document “Poor household economy recovery<br />

thresholds” d’Oxfam GB (mars 2011), les dépenses mensuelles<br />

en termes de d<strong>et</strong>te sont estimées à 1 250 HTG. Ce document est<br />

disponible auprès du cluster livelihood Haïti.<br />

47 Pour rappel, les frais moyens de rentrée dans une école<br />

haïtienne sont estimés entre 70 <strong>et</strong> 80 USD (soit entre 2 800 <strong>et</strong> 3<br />

200 HTG). World Bank, Our Goal : Education for all in Haiti, op cit.<br />

Entr<strong>et</strong>ien avec Jean Brice, agriculteur, Léogane<br />

(voir Annexe 9)<br />

« Il est très difficile pour moi de calculer mes<br />

revenus mensuels. La précarité de l’activité agricole<br />

due aux mauvaises pratiques <strong>et</strong> à la qualité <strong>des</strong> sols<br />

renforce c<strong>et</strong>te difficulté. Je pense que mon revenu<br />

mensuel s’estime à environ 20.000 HTG <strong>et</strong> mes<br />

dépenses vont jusqu'à 15.000 HTG. Nos conditions<br />

de vie se détériorent au fur <strong>et</strong> à mesure. Nous<br />

mangeons très mal, nous ne pouvons pas envoyer<br />

nos enfants dans <strong>des</strong> écoles de qualité, moi <strong>et</strong> ma<br />

famille nous n’avons pas accès aux soins de sante,<br />

nous vivons dans la pauvr<strong>et</strong>é… »


55<br />

Gestion d’entreprise ou exploitation<br />

C<strong>et</strong>te section s’intéresse aux spécificités <strong>des</strong><br />

micro-entreprises ou p<strong>et</strong>its commerces gérés<br />

par les personnes enquêtées.<br />

Les questions de stockage <strong>des</strong> marchandises <strong>et</strong><br />

du loyer à payer pour les étales ou les<br />

entrepôts ont été posées afin de saisir<br />

l’importance de ces dépenses dans le budg<strong>et</strong><br />

total <strong>des</strong> <strong>ménages</strong>.<br />

→ P<strong>et</strong>its marchands<br />

Sur l’ensemble <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands, 27%<br />

indiquent devoir payer un loyer afin d’étaler<br />

leurs marchandises sur les marchés. Le coût<br />

mensuel de ce loyer s’élève à 1 020 HGT. 48<br />

83% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands interrogés<br />

exerçaient déjà c<strong>et</strong>te activité avant le<br />

tremblement de terre. La catastrophe a, par<br />

ailleurs, eu un impact fort sur l’ensemble <strong>des</strong><br />

p<strong>et</strong>its marchands. Tous indiquent qu’ils ont<br />

perdu au moins une partie de leur stock durant<br />

le séisme.<br />

Cependant, une large majorité de ces p<strong>et</strong>its<br />

marchands (94%) indiquent qu’ils sont<br />

parvenus à reconstituer en partie leur stock de<br />

marchandises depuis le 12 janvier 2010.<br />

Néanmoins, le stock n’a été renouvelé qu’en<br />

partie (66% du stock pré-séisme) comme<br />

l’indiquent les deux graphiques suivants.<br />

48 Cependant, l’écart type est de 1 183 HTG, ceci indique donc<br />

une large dispersion <strong>des</strong> valeurs indiquées à la moyenne. Les prix<br />

<strong>des</strong> loyers varient donc fortement.<br />

Quel % de votre stock pré-séisme<br />

avez-vous pu reconstituer?<br />

70% 66%<br />

68%<br />

65%<br />

60%<br />

55%<br />

60%<br />

P<strong>et</strong>it<br />

commerce<br />

→ P<strong>et</strong>its métiers<br />

Au sein de la catégorie <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers, 4%<br />

<strong>des</strong> personnes interrogées, indiquent payer un<br />

loyer pour le lieu où ils exercent leur activité.<br />

Ce loyer s’élève en moyenne à 2 250 HTG.<br />

L’activité <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers a été en partie<br />

interrompue avec le séisme. Les stocks <strong>et</strong> outils<br />

ont été perdus ou détruits chez 95% <strong>des</strong><br />

personnes interrogées. Cependant, 97% sont<br />

parvenus à reconstituer le stock (à hauteur de<br />

60% du stock initial en moyenne).<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

→ Agriculture<br />

P<strong>et</strong>it métier Agriculture<br />

Renouvellement du stock <strong>des</strong><br />

professionnels possédant un stock<br />

avant le séisme<br />

4% 5% 8%<br />

96% 92% 82%<br />

P<strong>et</strong>it<br />

commerce<br />

3%<br />

P<strong>et</strong>it métier Agriculture<br />

Nul<br />

Partiel<br />

Total<br />

Les agriculteurs de Léogane ont également<br />

subit <strong>des</strong> pertes suite au tremblement de terre.<br />

Stocks, semences <strong>et</strong> infrastructures agricoles


56<br />

ont été touchés. Sur les 75 agriculteurs<br />

interrogés au cours de l’enquête, 39 (52%)<br />

indiquent avoir perdu une partie de leur stock,<br />

semences ou outils. Ce taux est n<strong>et</strong>tement<br />

inférieur à celui indiqué par les p<strong>et</strong>its<br />

marchands (100%) <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its métiers (95%).<br />

L’ensemble <strong>des</strong> agriculteurs ayant perdu leur<br />

stock ont réussi à le reconstitué en partie (à<br />

hauteur de 68% du stock initial). D’une<br />

manière générale, les individus interrogés à<br />

Léogane sont parvenus à recouvrir une partie<br />

du stock perdu durant le séisme. Cependant,<br />

très peu reviennent au niveau de stock <strong>et</strong><br />

matériel pré-séisme.<br />

Malgré <strong>des</strong> résultats encourageants, la<br />

situation demeure précaire. Aucune personne<br />

sur l’ensemble du panel n’est parvenue à<br />

reconstituer entièrement son stock.<br />

→ Renouvellement du stock<br />

Malgré d’importantes pertes les p<strong>et</strong>its<br />

marchands sont parvenus à reconstituer en<br />

partie leur stock. L’emprunt a été la principale<br />

source d’argent (82% <strong>des</strong> marchands) pour<br />

reconstituer ce stock perdu <strong>et</strong> relancer<br />

l’activité. L’aide <strong>des</strong> proches représente la<br />

seconde source d’argent (15%).<br />

Les mêmes mécanismes ont été utilisés par les<br />

p<strong>et</strong>its métiers : l’emprunt a été utilisé par 70%<br />

<strong>des</strong> enquêtés pour relancer l’activité <strong>et</strong> l’aide<br />

de proches locaux par 13%<br />

Afin de reconstituer ses stocks <strong>et</strong> relancer son<br />

activité, l’agriculteur de Léogane s’est<br />

également end<strong>et</strong>té. 60% d’entre eux indiquent<br />

avoir eu recours à l’emprunt pour ach<strong>et</strong>er<br />

semences <strong>et</strong> outils. La vente <strong>des</strong> produits<br />

agricoles représente la seconde source<br />

d’argent pour relancer l’activité (25%).<br />

L’emprunt a massivement été utilisé par<br />

l’ensemble <strong>des</strong> catégories professionnelles.<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

Sources d'argent pour (re)lancer<br />

l'activité, p<strong>et</strong>it commerce, Léogane<br />

(QCM)<br />

82%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

15%<br />

7% 14%<br />

1%<br />

14%<br />

80%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

50%<br />

0%<br />

Sources d'argent pour (re)lancer<br />

l'activité, p<strong>et</strong>it métier, Léogane<br />

70%<br />

13% 2%<br />

3% 1%<br />

5%<br />

9% 0% 2%<br />

0% 10%<br />

Sources d'argent pour (re)lancer<br />

l'activité <strong>et</strong> reconstituer les stocks,<br />

agriculture, Léogane<br />

100%<br />

60%<br />

25%


57<br />

Entr<strong>et</strong>ien avec Viergema Brioche, p<strong>et</strong>ite<br />

marchande, Léogane (voir Annexe 9)<br />

« Suite au séisme, j’ai perdu mes marchandises <strong>et</strong> les<br />

dépenses familiales ont augmenté pour subvenir aux<br />

besoins de base. Afin de maintenir mon commerce<br />

j’ai été contrainte de limiter les ventes à crédit dont<br />

je suis pourtant coutumière. J’ai également ach<strong>et</strong>é<br />

de nombreux produits en plusieurs fois <strong>et</strong> effectué<br />

plusieurs Sol <strong>et</strong> prêts auprès de particulier. »<br />

→ Moyens de financement de l’entreprise<br />

Outre la question du renouvèlement <strong>des</strong><br />

stocks, se pose également celle du<br />

financement de l’activité commerciale <strong>et</strong> de<br />

ses débouchés.<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

61%<br />

Moyens de financement de<br />

l'activité, p<strong>et</strong>its commerce,<br />

Léogane (QCM)<br />

76%<br />

3% 5%<br />

1%<br />

89%<br />

72%<br />

7%<br />

Pre séisme<br />

Post séisme<br />

5% 3% 4%<br />

4% 3%<br />

1%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Moyens de financement de<br />

l'activité, p<strong>et</strong>its métiers, Léogane<br />

(QCM)<br />

27% 24%<br />

4%<br />

1% 1%<br />

12%<br />

11%<br />

59% 60%<br />

Pre séisme<br />

Post séisme<br />

4% 7%<br />

1% 4%<br />

1%<br />

4% 1% 5%<br />

1%<br />

Moyens de financement de<br />

l'activité, agriculture, Léogane<br />

(QCM)<br />

65%<br />

60%<br />

9% 8% 8%<br />

Pre séisme<br />

Post séisme<br />

43%<br />

32%<br />

1% 1%<br />

Avant comme après le séisme, le financement<br />

de l’activité du p<strong>et</strong>it commerce passe par<br />

l’emprunt. Cela indique que certains<br />

commerces ne sont pas rentables. Le bénéfice<br />

<strong>des</strong> ventes de produit est cité par 76% <strong>des</strong><br />

marchands comme l’un <strong>des</strong> moyens de<br />

maintenir le p<strong>et</strong>it commerce mais 72% <strong>des</strong>


58<br />

marchands citent l’emprunt comme outil de<br />

financement de l’activité. Il faut également<br />

noter l’apparition <strong>des</strong> revenus CFW après le<br />

séisme (7%).<br />

L’emprunt est massivement utilisé chez les<br />

p<strong>et</strong>its métiers pour maintenir les finances de<br />

l’entreprise (60%). Le bénéfice <strong>des</strong> ventes<br />

n’arrive qu’en seconde position <strong>et</strong> tend à<br />

diminuer après le tremblement de terre (27% à<br />

24%).<br />

Enfin, le recours à l’emprunt, avant comme<br />

après le séisme demeure le premier moyen<br />

utilisé par les agriculteurs pour maintenir<br />

financièrement leur exploitation (60%). Les<br />

ventes <strong>des</strong> produits de l’agriculture :<br />

regroupant bénéfice <strong>des</strong> ventes, ventes de<br />

produits agricoles représentent cependant 43%<br />

<strong>des</strong> moyens utilisés.<br />

Allant de paire avec la question de rentabilité<br />

financière de l’exploitation agricole, les<br />

principales sources d’argent pour ach<strong>et</strong>er <strong>des</strong><br />

semences sont l’emprunt <strong>et</strong> les ventes de<br />

produits agricoles. Cependant, il faut noter que<br />

les ressources personnelles représentent près<br />

de 60% <strong>des</strong> sources financières (ex : épargne,<br />

ventes du bétail, ventes <strong>des</strong> produits agricoles).<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Principale source financière pour<br />

l'achat de semence, agriculture,<br />

38% Léogane<br />

36%<br />

6%<br />

3%<br />

18%<br />

Dans l’ensemble, il est intéressant de noter que<br />

le recours à l’emprunt diminue mais demeure à<br />

un niveau très élevé. Plus de 64% du panel<br />

interrogé à Léogane indique que l’emprunt est<br />

utilisé pour maintenir l’entreprise. L’utilisation<br />

de l’indemnité CFW pour maintenir son<br />

entreprise augmente (de 0% à 7%). Le bénéfice<br />

<strong>des</strong> ventes demeure le second moyen le plus<br />

fréquent de maintien de l’entreprise (33%<br />

avant <strong>et</strong> après le séisme).<br />

80%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

Moyens de maintien de<br />

l'entreprise, global, Léogane (QCM)<br />

0%<br />

33% 33%<br />

1%<br />

3%<br />

71%<br />

64%<br />

7% 7%<br />

5%<br />

16%<br />

12%<br />

5%<br />

3%<br />

1%


59<br />

End<strong>et</strong>tement<br />

Plus encore que sur Port-au-Prince, l’utilisation<br />

de l’emprunt est un recours très fréquent pour<br />

l’ensemble <strong>des</strong> catégories professionnelles sur<br />

Léogane.<br />

La reconstitution <strong>des</strong> stocks après le séisme, la<br />

relance <strong>des</strong> activités commerciales ou agricoles<br />

passent principalement chez les p<strong>et</strong>its<br />

marchands comme chez les agriculteurs, par la<br />

contraction d’emprunt.<br />

Le remboursement de la d<strong>et</strong>te représente une<br />

contrainte financière extrêmement forte au<br />

sein <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> les moins favorisés. Toutes<br />

catégories professionnelles confondues, 94%<br />

<strong>des</strong> <strong>ménages</strong> interrogés ont cité le<br />

remboursement de l’emprunt comme étant<br />

une contrainte financière forte.<br />

→ Niveau d’end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> :<br />

Sur l’ensemble <strong>des</strong> personnes interrogées à<br />

Léogane (225 personnes), 94% indiquent avoir<br />

<strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes à rembourser.<br />

Par catégorie professionnelles, les taux sont<br />

proches :<br />

100%<br />

50%<br />

0%<br />

Êtes-vous end<strong>et</strong>tés? Léogane<br />

1%<br />

Oui Non<br />

99% 96%<br />

4%<br />

Agriculture P<strong>et</strong>it<br />

commerce<br />

12%<br />

88%<br />

P<strong>et</strong>it<br />

métier<br />

La catégorie professionnelle la plus end<strong>et</strong>tée<br />

est celle <strong>des</strong> agriculteurs (99% de réponses<br />

positives) suivie par les p<strong>et</strong>its marchands.<br />

Le graphique plus bas révèle le nombre de<br />

d<strong>et</strong>tes contractées en 2009 <strong>et</strong> 2010. Les<br />

différences sont minimes.<br />

0<br />

1-2<br />

3-4<br />

5-6<br />

Nb de d<strong>et</strong>tes contractées, Léogane<br />

2%<br />

5%<br />

1%<br />

11%<br />

13%<br />

86%<br />

82%<br />

2009<br />

2010<br />

→ Niveau d’end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> :<br />

Au cours de l’année, les besoins financiers sont<br />

plus ou moins importants, certaines pério<strong>des</strong><br />

sont plus propices à l’end<strong>et</strong>tement que<br />

d’autres. Le graphique suivant indique les<br />

pério<strong>des</strong> propices à l’end<strong>et</strong>tement sur<br />

Léogane.


60<br />

Pério<strong>des</strong>/évènements propices à<br />

l'end<strong>et</strong>tement, Léogane<br />

35% 28%<br />

30%<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

10%<br />

5%<br />

0%<br />

32% 35%<br />

Les <strong>ménages</strong> d’agriculteurs contractent<br />

principalement leur d<strong>et</strong>te au moment <strong>des</strong><br />

récoltes (ex : emploi de travailleurs journaliers<br />

<strong>et</strong> location de matériels) ou <strong>des</strong> plantations<br />

(ex : achat de semence).<br />

Au cours <strong>des</strong> focus groups, plusieurs<br />

agriculteurs ont cependant fait état <strong>des</strong><br />

difficultés accrues du secteur agricole dues à<br />

l’apparition du CFW dans leur localité. « Ce<br />

type d’activité [CFW] vient augmenter le prix<br />

<strong>des</strong> journées de travail par tête tandis que celui<br />

<strong>des</strong> denrées restent inchangé voire diminue ».<br />

Le CFW a donc augmenté le salaire journalier.<br />

→ Utilisation du crédit :<br />

1%<br />

3%<br />

La somme d’argent obtenue par l’emprunt est<br />

utilisée de diverses manières par les <strong>ménages</strong>.<br />

C<strong>et</strong>te utilisation peut être mise en parallèle<br />

avec les contraintes financières <strong>des</strong> <strong>ménages</strong><br />

identifiés plus haut.<br />

Sur l’ensemble du panel, la manne financière<br />

libérée par l’emprunt est avant tout utilisée<br />

pour lancer un commerce (55%) ou son<br />

maintien (27%). L’achat de nourriture (26%) <strong>et</strong><br />

les frais de scolarité sont également deux<br />

postes importants 24 <strong>et</strong> 21%).<br />

Plus encore qu’à Port-au-Prince, l’utilisation du<br />

crédit pour ach<strong>et</strong>er <strong>des</strong> denrées alimentaires <strong>et</strong><br />

subvenir aux besoins de santé est une<br />

constante. Cela indique l’importance <strong>des</strong> prêts<br />

à la consommation. L’end<strong>et</strong>tement devient un<br />

fil<strong>et</strong> de sécurité.<br />

L’importance du crédit dans le lancement <strong>et</strong> le<br />

maintien du commerce marquent les difficultés<br />

de maintien de l’entreprise. Ceci peut<br />

témoigner d’une mauvaise gestion ou d’un<br />

manque de débouchés pour les produits<br />

vendus.<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Frais école rentrée<br />

Utilisation du crédit, global,<br />

Léogane (QCM)<br />

55%<br />

24% 21% 26%<br />

Frais école mensuels<br />

Achat nourriture<br />

Frais santé<br />

3%<br />

Monter un commerce<br />

27%<br />

Par catégorie professionnelle, l’utilisation du<br />

crédit se répartie comme indiqué dans le<br />

graphique suivant:<br />

Maintenir commerce<br />

Loyer maison<br />

2% 7%<br />

Remb autre d<strong>et</strong>te<br />

35%<br />

Travail agricole<br />

Décès<br />

2% 2%<br />

Achat bétail


61<br />

Utilisation du crédit, Léogane<br />

(QCM)<br />

P<strong>et</strong>it commerce P<strong>et</strong>it métier Agriculture<br />

Frais école rentrée<br />

Frais école mensuels<br />

Achat nourriture<br />

Frais santé<br />

Lancer entreprise<br />

Maintenir entreprise<br />

Loyer maison<br />

Remb autre d<strong>et</strong>te<br />

Travail agricole<br />

Décès<br />

Achat bétail<br />

18%<br />

17%<br />

11%<br />

25%<br />

26%<br />

3%<br />

3%<br />

4%<br />

3%<br />

1%<br />

28%<br />

39%<br />

12%<br />

11%<br />

3%<br />

19%<br />

3%<br />

4%<br />

16%<br />

1%<br />

3%<br />

12%<br />

3%<br />

3%<br />

3%<br />

3%<br />

37%<br />

53%<br />

61%<br />

88%<br />

Chez les p<strong>et</strong>its métiers, les frais scolaires de<br />

rentrée (37%) <strong>et</strong> l’achat de nourriture (39%)<br />

représentent les deux principales utilisations<br />

<strong>des</strong> prêts contractés.<br />

L’utilisation du prêt chez les agriculteurs de<br />

Léogane se concentre sur les frais engagés lors<br />

<strong>des</strong> travaux agricoles (ex : plantation, achat<br />

d’outils <strong>et</strong> semences, récoltes) <strong>et</strong> les frais de<br />

scolarité mensuels <strong>des</strong> enfants (26%).<br />

Les p<strong>et</strong>its marchands utilisent davantage leur<br />

prêt pour lancer (53%) <strong>et</strong> maintenir leur<br />

commerce (61%).<br />

Il faut noter que les p<strong>et</strong>its métiers utilisent<br />

davantage leur crédit pour satisfaire <strong>des</strong><br />

besoins de base (ex : éducation, nourriture)<br />

tandis que les p<strong>et</strong>its marchands utilisent c<strong>et</strong>te<br />

manne financière pour investir dans une<br />

activité <strong>économique</strong>. C’est une donnée<br />

importante en termes de développement <strong>des</strong><br />

programmes.<br />

Entr<strong>et</strong>ien avec Viergema Brioche, p<strong>et</strong>ite<br />

marchande, Léogane (Annexe 9)<br />

« Je suis Viergema BRIOCHE, je suis né à Fonds <strong>des</strong><br />

Boudins. J’ai 52 ans. Je pratique le commerce depuis<br />

1982. Je n’ai pas une formation professionnelle<br />

particulière. J’ai monté ce p<strong>et</strong>it commerce en vue de<br />

satisfaire mes besoins <strong>et</strong> ceux de ma famille<br />

cependant il est difficile de maintenir ce commerce<br />

qu’avec les revenus qu’il engendre. »<br />

« Je vends mes produits alimentaires à domicile ou<br />

au marché. Les produits alimentaires sont les plus<br />

vendus mais les gens achètent de moins en moins car<br />

ils ont moins d’argent. J’ai commencé mon<br />

commerce en vendant de l’huile, du riz, du sucre <strong>et</strong><br />

de la farine. J’ai lancé mon business avec un montant<br />

de 2 500 HTG. Pour commencer j’ai utilisé mes fonds<br />

propres, mon mari m’a soutenu financièrement<br />

(vente de bétail) <strong>et</strong> j’ai effectué plusieurs prêts<br />

auprès d’ami <strong>et</strong> proches. »<br />

→ Type de d<strong>et</strong>te :<br />

Comme l’indique le graphique suivant, les<br />

d<strong>et</strong>tes sont le plus fréquemment contractées<br />

auprès <strong>des</strong> particuliers (<strong>et</strong> de proches<br />

notamment). 82% <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes recensées auprès<br />

<strong>des</strong> 225 personnes interrogées sur Léogane<br />

sont <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes de particulier à particulier. Les


62<br />

d<strong>et</strong>tes auprès <strong>des</strong> IMF (de type microcrédit)<br />

bien que diminuant sont les secon<strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes<br />

les plus fréquentes (23%).<br />

90%<br />

80%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

2009<br />

2010<br />

Type de d<strong>et</strong>tes contractées entre<br />

2009 <strong>et</strong> 2010, Léogane (QCM)<br />

11% 13%<br />

1% 0%<br />

25% 23%<br />

82%<br />

73%<br />

4% 1%<br />

Les p<strong>et</strong>its marchands ont principalement<br />

recours aux prêts de particulier à particulier<br />

(55%) <strong>et</strong> aux microcrédits (31%).<br />

La répartition <strong>des</strong> types de d<strong>et</strong>tes contractées<br />

par la catégorie <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers est presque<br />

similaire. Cependant l’emprunt auprès <strong>des</strong><br />

usuriers est plus fréquent (16%) que dans<br />

n’importe quelle autre catégorie<br />

professionnelle.<br />

Les agriculteurs contractent essentiellement<br />

<strong>des</strong> prêts de particulier à particulier (100% <strong>des</strong><br />

agriculteurs interrogés indiquent avoir un prêt<br />

en cours auprès d’un particulier). Cela marque<br />

probablement un manque d’outils financiers à<br />

disposition dans les zones rurales. Selon un<br />

agriculteur participant aux focus groups :<br />

« d’une manière générale, nous, les<br />

agriculteurs, n’avons pas accès au crédit qu’ils<br />

[les IMF] octroient à la population. Ils nous<br />

considèrent comme <strong>des</strong> gens qui travaillent la<br />

terre sans aucune garantie ». De fait : les prêts<br />

de particulier à particulier sont les plus aisés à<br />

obtenir. De plus, ils sont sans taux d’intérêt <strong>et</strong><br />

d’une durée flexible.<br />

Les trois graphiques suivants présentent en<br />

détail les types de d<strong>et</strong>tes les plus fréquentes<br />

par catégorie professionnelle.<br />

Type de d<strong>et</strong>tes/<strong>ménages</strong>,<br />

agriculture, Léogane (QCM)<br />

100%<br />

100%<br />

50%<br />

0%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

1% 4% 5%<br />

Type de d<strong>et</strong>tes/<strong>ménages</strong>, p<strong>et</strong>it<br />

commerce, Léogane (QCM)<br />

80%<br />

73%<br />

0%<br />

16%<br />

41%<br />

0%<br />

3%


63<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Type de d<strong>et</strong>tes/<strong>ménages</strong>, p<strong>et</strong>it<br />

métier, Léogane<br />

0%<br />

18% 24%<br />

→ Taux d’intérêt mensuel :<br />

Les 225 personnes interrogées ont recensé<br />

497 d<strong>et</strong>tes (257 en cours <strong>et</strong> 240 durant l’année<br />

2009) d’un montant moyen de 15 770 HTG.<br />

En ne prenant en considération que les prêts à<br />

taux d’intérêt (c'est-à-dire en écartant les prêts<br />

à 0% : les prêts de particulier à particuliers, les<br />

sols <strong>et</strong> les sabotages), le taux d’intérêt mensuel<br />

moyen <strong>des</strong> prêts en cours est de 10.3%.<br />

Table 16. Spécification taux d’intérêt<br />

<strong>et</strong> montant <strong>des</strong> prêts, Léogane<br />

Montant moyen <strong>des</strong> prêts<br />

15 770 HTG<br />

Mode prêts<br />

5.000 HTG<br />

Taux d’intérêt mensuel moyen Usurier<br />

19.7%<br />

Taux d’intérêt mensuel moyen IMF<br />

4.1%<br />

74%<br />

0%<br />

Les taux d’intérêt pratiqués par les usuriers<br />

sont généralement élevés comme l’indique le<br />

graphique ci-<strong>des</strong>sous :<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Sur l’ensemble <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes usuraires<br />

contractées par les personnes interrogées à<br />

Léogane, 44% doivent payer un taux d’intérêt<br />

mensuel de 20% <strong>et</strong> 41% un taux d’intérêt<br />

mensuel de 25%.<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Taux d'intérêt mensuel pratiqués<br />

par les usuriers, Léogane<br />

7%<br />

4%<br />

44%<br />

41%<br />

4%<br />

10.0 15 20.0 25.0 30.0<br />

Taux d'intérêt mensuel pratiqués<br />

par les IMF, Léogane<br />

20%<br />

52%<br />

4%<br />

22%<br />

2%<br />

3.0 4.0 4.5 5.0 10.0<br />

Les IMF octroient <strong>des</strong> prêts à <strong>des</strong> taux d’intérêt<br />

plus faibles : 51 % <strong>des</strong> microcrédits ont été<br />

contractés à un taux (mensuel) de 4%.<br />

La durée <strong>des</strong> prêts varie selon le type de<br />

créancier. Banques mises à part, les IMF sont<br />

les créanciers qui accordent les crédits les plus<br />

longs (en moyenne plus de 8 mois) tandis que<br />

les emprunts auprès <strong>des</strong> particuliers sont les<br />

plus courts (3.3 mois).


64<br />

Mois<br />

Durée moyenne <strong>des</strong> prêts par<br />

créanciers (mois), Léogane<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

18<br />

a. Garantie<br />

8.3<br />

Très peu de garantie sont demandées aux<br />

emprunteurs. La relation de confiance ou<br />

d’amitié entre l’emprunteur <strong>et</strong> le créancier est<br />

la garantie la plus souvent citée (42%). C<strong>et</strong>te<br />

forme de garantie concerne essentiellement<br />

les prêts de particulier à particulier. La<br />

demande d’une carte d’identité <strong>et</strong> le dépôt<br />

d’une épargne obligatoire sont également <strong>des</strong><br />

garanties fréquemment demandées (par les<br />

IMF notamment). Les garanties demandées par<br />

les usuriers sont mixtes : relation de confiance<br />

entre les deux acteurs (25%), carte d’identité<br />

nationale (20%), ou évaluation <strong>des</strong> biens<br />

possédés (10%) par l’emprunteur.<br />

b. Choix du créancier<br />

3.3 4.0 5.0<br />

C’est d’abord par habitude que les personnes<br />

interrogées empruntent chez un type de<br />

créancier en particulier (44% <strong>des</strong> répondants).<br />

Les emprunts auprès <strong>des</strong> particuliers sont<br />

expliqués par les habitu<strong>des</strong> prises entre les<br />

deux contractants mais également parce que<br />

l’emprunteur n’a pas d’autres options. La<br />

raison qui pousse les emprunteurs vers les<br />

institutions de microcrédit tient dans leur taux<br />

d’intérêts bas.<br />

Scindé par genre (homme/femme), les<br />

préférences <strong>des</strong> personnes interrogées sont<br />

indiquées dans le graphique suivant.<br />

Contrairement à Port-au-Prince, les hommes<br />

ont davantage accès aux microcrédits <strong>des</strong> IMF.<br />

Les tendances sont assez similaires pour les<br />

prêts de particuliers <strong>et</strong> les usuriers.<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Type de créancier/Genre, Léogane<br />

Le tableau suivant indique les raisons qui<br />

poussent les emprunteurs vers un type de<br />

créancier en particulier.<br />

Table 17. Raisons poussant les<br />

emprunteurs vers certains créanciers<br />

Banque<br />

IMF<br />

Usurier<br />

Femmes Hommes<br />

11%<br />

10%<br />

29%<br />

22%<br />

Plus formel<br />

Pas d’autres options<br />

Taux d’intérêt<br />

préférentiel,<br />

Moins risqué<br />

Plus formel<br />

Par habitude<br />

Pas d’autres options<br />

Proximité<br />

65%<br />

61%<br />

3%<br />

0%


65<br />

Particuliers<br />

c. Remboursement :<br />

géographique<br />

Par habitude<br />

Pas de taux d’intérêt<br />

Pas d’autres options.<br />

Le tableau suivant indique les montants<br />

mensuels restant à rembourser pour<br />

l’ensemble <strong>des</strong> prêts recensés à Léogane.<br />

Plusieurs personnes au sein <strong>des</strong> focus groups<br />

ont fait état <strong>des</strong> craintes de déclassement<br />

social en cas de non-remboursement de la<br />

d<strong>et</strong>te. Ainsi : « Nous avons peur <strong>des</strong> menaces<br />

parce qu’elles peuvent ternir l’image de nos<br />

familles, affaiblir notre respect dans la<br />

communauté, détruire notre réputation. Nous<br />

sommes <strong>des</strong> gens très respectueux, c’est<br />

pourquoi nous n’empruntons pas sans avoir un<br />

proj<strong>et</strong> ».<br />

Selon un agriculteur interrogé dans un focus<br />

groups : « nous continuons à contracter <strong>des</strong><br />

d<strong>et</strong>tes en vue de maintenir l’activité que nous<br />

pratiquons. Nous ne considérons pas la<br />

pratique de la d<strong>et</strong>te comme un problème, ce<br />

sont davantage les conditions de la d<strong>et</strong>te qui<br />

nous dérangent ».<br />

Cela indique notamment qu’avant même le<br />

séisme, la d<strong>et</strong>te est utilisée comme un outil de<br />

financement « normal » pour <strong>ménages</strong><br />

agricoles de Léogane.<br />

Du côté <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers, un participant à un<br />

focus group indique : « Il nous est difficile de<br />

nous défaire de la pratique de la d<strong>et</strong>te en dépit<br />

de ses conséquences négatives sur le<br />

fonctionnement de nos activités. Nous<br />

contractons <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes pour la production <strong>des</strong><br />

travaux dans nos ateliers <strong>et</strong> pour répondre aux<br />

besoins de nos familles. Sans les prêts <strong>et</strong> les<br />

achats à crédits nos ateliers <strong>et</strong> nos travaux de<br />

construction ne peuvent continuer à<br />

fonctionner ».<br />

Enfin, les commerçants interrogés au cours <strong>des</strong><br />

focus groups expliquent : « Nous ne sommes<br />

pas près à divorcer avec la pratique de la d<strong>et</strong>te<br />

parce que c’est grâce à c<strong>et</strong>te d<strong>et</strong>te que nos<br />

commerces continuent d’exister ».<br />

Entr<strong>et</strong>ien avec Joseph Pierre, maçon, Léogane<br />

Quand j’ai une d<strong>et</strong>te à rembourser je me sens<br />

sous pression surtout s’il s’agit d’une d<strong>et</strong>te<br />

envers un microcrédit <strong>et</strong> je fais tout pour la<br />

rembourser afin de ne pas payer <strong>des</strong> pénalités<br />

<strong>et</strong> perdre ma renommée. Rembourser une d<strong>et</strong>te<br />

est pour moi une priorité par rapport à d’autres<br />

dépenses de ma famille. Je suis toujours motivé<br />

à rembourser mes d<strong>et</strong>tes car cela me perm<strong>et</strong><br />

d’obtenir de nouveaux prêts. J’ai deux comptes<br />

en banque. Ce choix m‘aide à contrôler mes<br />

dépenses. La meilleure façon d’économiser de<br />

l’argent c’est d’ouvrir un compte en banque.


66<br />

PARTIE 3 : COMPARAISON PORT-AU-PRINCE/LEOGANE<br />

C<strong>et</strong>te dernière partie vise à m<strong>et</strong>tre en parallèle<br />

les données analysées pour Port-au-Prince <strong>et</strong><br />

Léogane.<br />

Tranche d’âge :<br />

Port-au-Prince <strong>et</strong> Léogane marquent deux<br />

tendance relativement différentes en terme de<br />

tranche d’âge.<br />

Les représentants <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

p<strong>et</strong>its métiers de Port-au-Prince sont plus<br />

âgés qu’à Léogane.<br />

Les p<strong>et</strong>its marchands au <strong>des</strong>sus de 42 ans<br />

représentent 53% du panel à Port-au-Prince<br />

contre 22% à Léogane. Inversement, les<br />

personnes entre 18 <strong>et</strong> 33 ans représentent 27%<br />

du panel à Port-au-Prince contre 42% à<br />

Léogane.<br />

Les deux mêmes tendances se confirment<br />

auprès <strong>des</strong> représentants <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers.<br />

Les 18-33 ans représentent 31% du panel à<br />

Port-au-Prince contre 42% à Léogane.<br />

Inversement, les 42 ans <strong>et</strong> plus représentent<br />

51% à Port-au-Prince contre 39% à Léogane.<br />

Cependant, la relative jeunesse du panel<br />

léoganais est contrebalancée par l’importance<br />

<strong>des</strong> personnes âgées de 50 ans <strong>et</strong> plus chez les<br />

agriculteurs (49% <strong>des</strong> agriculteurs).<br />

Inf 17<br />

18-25<br />

26-33<br />

34-41<br />

42-49<br />

50 +<br />

Inf 17<br />

18-25<br />

26-33<br />

34-41<br />

42-49<br />

Tranches d'âge, Port-au-Prince<br />

P<strong>et</strong>it commerce P<strong>et</strong>it métier Services<br />

50+<br />

0%<br />

0%<br />

1%<br />

0%<br />

0%<br />

0%<br />

11%<br />

12%<br />

16%<br />

16%<br />

19%<br />

20%<br />

18%<br />

17%<br />

19%<br />

17%<br />

22%<br />

11%<br />

Tranches d'âge, Léogane<br />

5%<br />

10%<br />

14%<br />

15%<br />

16%<br />

19%<br />

18%<br />

28%<br />

27%<br />

20%<br />

24%<br />

17%<br />

22%<br />

15%<br />

29%<br />

49%<br />

36%<br />

36%<br />

P<strong>et</strong>it commerce P<strong>et</strong>it métier Agriculture


67<br />

Typologie <strong>des</strong> familles :<br />

La typologie <strong>des</strong> familles présente une<br />

différence importante entre Léogane <strong>et</strong> Portau-Prince.<br />

Le nombre de famille nucléaire 49 est<br />

n<strong>et</strong>tement supérieur à Léogane qu’à Port-au-<br />

Prince. Le chiffre double entre la province<br />

(63%) <strong>et</strong> la capitale (30%).<br />

Les familles élargies sont plus nombreuses à<br />

Port-au-Prince qu’à Léogane. Ceci s’explique<br />

notamment par le fait que Port-au-Prince est le<br />

lieu privilégié de la migration à but<br />

professionnelle ou éducative. De nombreuses<br />

personnes laissent leur famille en province <strong>et</strong><br />

se rendent à Port-au-Prince pour y trouver un<br />

emploi ou une école. Durant c<strong>et</strong>te période, ces<br />

personnes habitent avec <strong>des</strong> membres de leur<br />

famille éloignée (ex : oncle, tante, cousins, <strong>et</strong>c.)<br />

En moyenne, les personnes interrogées sur<br />

Port-au-Prince ont indiqué être dans un<br />

ménage composé de cinq membres (5.33).<br />

Dont moins de deux enfants entre 0 <strong>et</strong> 18 ans.<br />

Les personnes interrogées sur Léogane ont<br />

indiqué vivre au sein d’un ménage composé de<br />

six membres. Chaque ménage est composé de<br />

plus de deux enfants (2.5 enfants/<strong>ménages</strong>).<br />

49 Famille nucléaire : composée d’un couple (chef de ménage <strong>et</strong><br />

conjoint (e)) <strong>et</strong> de ses enfants.<br />

Typologie <strong>des</strong> familles, Port-au-<br />

Prince<br />

38%<br />

40%<br />

35%<br />

30%<br />

30%<br />

22%<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

8%<br />

10%<br />

5%<br />

1%<br />

0%<br />

Typologie <strong>des</strong> familles, Léogane<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

1%<br />

10%<br />

24%<br />

2%<br />

63%


68<br />

Propriétaire/Locataire :<br />

Les deux graphiques suivants m<strong>et</strong>tent en<br />

parallèle les répartitions entre locataires <strong>et</strong><br />

propriétaires sur Port-au-Prince <strong>et</strong> Léogane.<br />

Il faut noter en premier lieu l’importance <strong>des</strong><br />

propriétaires sur Léogane. Cela peut<br />

s’expliquer d’une part par l’impossibilité de<br />

créer un cadastre du Port-au-Prince <strong>et</strong> d’autre<br />

l’autre par une bonne disponibilité en terrain<br />

sur Léogane <strong>et</strong> ses environs.<br />

La seconde donnée marquante est le fort<br />

pourcentage d’agriculteurs propriétaires (97%)<br />

sur Léogane.<br />

P<strong>et</strong>it<br />

commerce<br />

P<strong>et</strong>it<br />

métier<br />

P<strong>et</strong>it<br />

commerce<br />

P<strong>et</strong>it métier<br />

Agriculture<br />

Service<br />

Répartition propriétaire/locataire<br />

par catégorie professionnelle<br />

Pré séisme Post-séisme<br />

Propriétaire<br />

Locataire<br />

Propriétaire<br />

Locataire<br />

Propriétaire<br />

Locataire<br />

Propriétaire<br />

Locataire<br />

Propriétaire<br />

Locataire<br />

Propriétaire<br />

Locataire<br />

27%<br />

19%<br />

16%<br />

3%<br />

51%<br />

45%<br />

49%<br />

55%<br />

46%<br />

43%<br />

36%<br />

37%<br />

37%<br />

54%<br />

57%<br />

64%<br />

63%<br />

Propriétaires/Locataires par<br />

catégorie professionnelle, Léogane<br />

Pré-séisme Post-séisme<br />

9%<br />

73%<br />

81%<br />

63%<br />

91%<br />

84%<br />

97%


69<br />

End<strong>et</strong>tement :<br />

Tandis que 94% du panel enquêté à Léogane<br />

est actuellement end<strong>et</strong>té, ce chiffre est de 81%<br />

pour le panel à Port-au-Prince.<br />

Le montant moyen d’une d<strong>et</strong>te sur Port-au-<br />

Prince est de 10 204 HTG contre 16 077 HTG à<br />

Léogane.<br />

Le taux d’intérêt mensuel moyen <strong>des</strong><br />

microcrédits sur Port-au-Prince <strong>et</strong> Léogane est<br />

proche, respectivement 3.94 <strong>et</strong> 4.10%<br />

mensuel. Pour les prêts usuriers, les taux<br />

d’intérêts mensuel demandés à Léogane sont<br />

plus élevés que sur Port-au-Prince (19.10<br />

contre 13.63% mensuel).<br />

Les deux graphiques suivants indiquent le<br />

nombre de d<strong>et</strong>tes contractées par les <strong>ménages</strong><br />

entre 2009 <strong>et</strong> 2010. L’évolution est significative<br />

sur Port-au-Prince. Tandis que 53% <strong>des</strong><br />

personnes interrogées indiquaient avoir<br />

contracté entre 1 <strong>et</strong> 2 d<strong>et</strong>tes en 2009, ils sont<br />

désormais 68%. Suivant c<strong>et</strong>te même logique,<br />

davantage de personne ont contracté 3 à 4<br />

d<strong>et</strong>tes en 2010 qu’en 2009 (de 6 à 12%). Sur<br />

Léogane, l’évolution est peu significative.<br />

Comme indiqué au cours de l’enquête. Ces<br />

évolutions ont été favorables aux prêts de<br />

particulier à particulier (hausse sur Léogane <strong>et</strong><br />

Port-au-Prince entre 2009 <strong>et</strong> 2010) <strong>et</strong> aux<br />

techniques de Sols (hausse de 15 à 24% sur<br />

Port-au-Prince). En revanche, les microcrédits<br />

<strong>et</strong> les prêts usuraires ont diminué entre 2009<br />

<strong>et</strong> 2010.<br />

0<br />

1-2<br />

3-4<br />

5-6<br />

Non<br />

répondu<br />

Nb de d<strong>et</strong>tes contractées, Port-au-<br />

Prince<br />

1%<br />

6%<br />

4%<br />

7%<br />

10%<br />

12%<br />

16%<br />

24%<br />

53%<br />

2009<br />

2010<br />

Nb de d<strong>et</strong>tes contractées, Léogane<br />

0<br />

1-2<br />

3-4<br />

5-6<br />

2%<br />

1%<br />

5%<br />

11%<br />

13%<br />

2009<br />

2010<br />

68%<br />

86%<br />

82%


70<br />

Type de d<strong>et</strong>te :<br />

Sur Port-au-Prince, les p<strong>et</strong>its marchands ont<br />

davantage recours aux crédits auprès <strong>des</strong><br />

banques (8% <strong>des</strong> réponses en 2010 par les<br />

p<strong>et</strong>its marchands de Port-au-Prince, contre 0%<br />

chez les p<strong>et</strong>its marchands de Léogane) <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

usuriers (29% <strong>des</strong> réponses sur Port-au-Prince,<br />

contre 16% pour les personnes interrogées à<br />

Léogane.)<br />

Inversement, les microcrédits accordés par les<br />

IMF aux p<strong>et</strong>its commerces sont plus nombreux<br />

à Léogane que sur Port-au-Prince. 41% <strong>des</strong><br />

personnes interrogées ont indiqué avoir<br />

contracté un microcrédit au cours de l’année<br />

contre 15% <strong>des</strong> Port-au-Princiens. Même<br />

remarque pour les prêts de particulier à<br />

particulier, n<strong>et</strong>tement plus fréquent à Léogane.<br />

Chez les p<strong>et</strong>its métiers les tendances sont<br />

similaires pour les prêts usuriers. La hausse <strong>des</strong><br />

microcrédits contractés auprès <strong>des</strong> IMF est<br />

significative (plus 17 points de pourcentage). Il<br />

faut noter une forte propension <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its<br />

métiers à contracter <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes auprès de<br />

particulier. 92% <strong>des</strong> personnes interrogées<br />

dans la catégorie <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers dans la<br />

capitale indiquent avoir contracté un prêt<br />

auprès d’un particulier (contre 74% de<br />

Léoganais).<br />

Enfin, il faut noter l’importance <strong>des</strong> « Sols » sur<br />

Port-au-Prince. Ces techniques ne sont pas<br />

uniquement utilisées par les p<strong>et</strong>its marchands<br />

puisque 28% <strong>des</strong> individus travaillant au sein<br />

de p<strong>et</strong>its métiers indiquent avoir déjà opté<br />

pour un Sol. Inversement c<strong>et</strong>te pratique est<br />

méconnue sur Léogane.<br />

Type de d<strong>et</strong>te, p<strong>et</strong>it commerce<br />

(QCM)<br />

Port-au-Prince Léogane<br />

Banque<br />

Usurier<br />

IMF<br />

Particulier<br />

Sol<br />

Sabotage<br />

Maison d'affaire<br />

Banque<br />

Usurier<br />

IMF<br />

Particulier<br />

Sol<br />

Sabotage<br />

Maison d'affaire<br />

8%<br />

0%<br />

29%<br />

16%<br />

15%<br />

41%<br />

48%<br />

3%<br />

3%<br />

0%<br />

0%<br />

0%<br />

0%<br />

0%<br />

0%<br />

5%<br />

5%<br />

0%<br />

0%<br />

0%<br />

25%<br />

23%<br />

18%<br />

24%<br />

28%<br />

73%<br />

Type de d<strong>et</strong>te, p<strong>et</strong>it métier (QCM)<br />

Port-au-Prince Léogane<br />

Banque<br />

Usurier<br />

IMF<br />

Particulier<br />

Sol<br />

Sabotage<br />

Maison d'affaire<br />

3%<br />

0%<br />

26%<br />

13%<br />

9%<br />

23%<br />

1%<br />

5%<br />

0%<br />

2%<br />

0%<br />

24%<br />

92%<br />

74%<br />

Type de d<strong>et</strong>te, global (QCM)<br />

Port-au-Prince Léogane<br />

77%<br />

83%


71<br />

Utilisation du prêt :<br />

Le prêt a différentes utilisations chez le p<strong>et</strong>it<br />

marchand de Port-au-Prince <strong>et</strong> de Léogane.<br />

28% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its marchands enquêtées à<br />

Léogane indiquent que le prêt sert à l’achat de<br />

nourriture (contre 1% à Port-au-Prince).<br />

Lancer un commerce semble davantage<br />

problématique à Léogane (52% ont eu recours<br />

au prêt contre 11% en capitale). En revanche,<br />

le maintien du commerce semble autant<br />

problématique à Léogane (60%) qu’à Port-au-<br />

Prince (56%).<br />

Utilisation du prêt, p<strong>et</strong>it commerce<br />

(QCM)<br />

Frais écoles (rentrée)<br />

Frais écoles (mensuels)<br />

Achat nourriture<br />

Frais de santé<br />

Monter un business<br />

Maintien du commerce<br />

Loyer maison<br />

Rembourser d'autres …<br />

Funérailles<br />

Réparation de la maison<br />

Port-au-Prince Léogane<br />

Paiement <strong>et</strong> réparation …<br />

Travail agricole<br />

Achat bétail<br />

Autre<br />

16%<br />

17%<br />

5%<br />

11%<br />

1%<br />

28%<br />

4%<br />

3%<br />

11%<br />

1%<br />

3%<br />

0%<br />

4%<br />

0%<br />

0%<br />

1%<br />

0%<br />

0%<br />

0%<br />

0%<br />

3%<br />

0%<br />

3%<br />

8%<br />

0%<br />

52%<br />

56%<br />

60%<br />

Chez les p<strong>et</strong>its métiers de Léogane, 39% ont<br />

recours au prêt pour l’achat de nourriture (9%<br />

à Port-au-Prince). 16% <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers<br />

interrogés sur Léogane indiquent utiliser le<br />

prêt pour rembourser <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes (4% à Portau-Prince).<br />

Les frais scolaires mensuels<br />

représentent un poste important pour les<br />

<strong>ménages</strong> de Léogane. 25% <strong>des</strong> individus de la<br />

catégorie <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its métiers utilisent le prêt<br />

pour payer ces frais. Enfin, les p<strong>et</strong>its métiers<br />

semblent impliqués dans l’agriculture (12%<br />

utilisent le prêt pour <strong>des</strong> travaux agricoles)<br />

Utilisation du prêt, p<strong>et</strong>it métier<br />

(QCM)<br />

Port-au-Prince Léogane<br />

Frais écoles (rentrée)<br />

Frais écoles (mensuels)<br />

Achat nourriture<br />

Frais de santé<br />

Monter un business<br />

Maintien du commerce<br />

Loyer maison<br />

Rembourser d'autres d<strong>et</strong>tes<br />

Funérailles<br />

Réparation de la maison<br />

Paiement <strong>et</strong> réparation …<br />

Travail agricole<br />

Achat bétail<br />

Autre<br />

8%<br />

29%<br />

37%<br />

25%<br />

9%<br />

39%<br />

3%<br />

9%<br />

3%<br />

11%<br />

25%<br />

19%<br />

1%<br />

11%<br />

4%<br />

5%<br />

3%<br />

5%<br />

0%<br />

16%<br />

0%<br />

7%<br />

0%<br />

0%<br />

0%<br />

12%<br />

0%<br />

7%


72<br />

Le graphique suivant marque l’utilisation <strong>des</strong><br />

prêts pour l’ensemble <strong>des</strong> catégories <strong>et</strong> par<br />

zone géographique. Plusieurs faits peuvent<br />

être notés. D’une part, le lancement d’un<br />

commerce représente une difficulté majeure<br />

sur Léogane (55% <strong>des</strong> interrogés indiquent<br />

avoir emprunté pour monter un<br />

commerce/atelier). D’autre part, le maintien<br />

du commerce semble en revanche plus<br />

problématique à Port-au-Prince (41%) qu’à<br />

Léogane (27%).<br />

Sur Léogane, les prêts contractés sont<br />

également utilisés pour les frais scolaires<br />

(21%), le travail agricole (35%) <strong>et</strong> l’achat de<br />

nourriture (26%). D’une manière générale, le<br />

prêt vient subvenir à <strong>des</strong> besoins de bases <strong>des</strong><br />

familles (éducation, nourriture), il se pose en<br />

véritable fil<strong>et</strong> de sécurité.<br />

Sur Léogane, les prêts sont davantage utilisés<br />

pour <strong>des</strong> biens consommables (achat de<br />

nourriture 26%). La population de la zone est<br />

donc dépendante <strong>des</strong> prêts pour subvenir à<br />

une partie de ses besoins primaires (nourriture,<br />

santé).<br />

Utilisation du prêt, global (QCM)<br />

Frais école rentrée<br />

Frais école<br />

mensuels<br />

Achat nourriture<br />

Frais santé<br />

Monter un<br />

commerce<br />

Maintenir<br />

commerce<br />

Loyer maison<br />

Remb autre d<strong>et</strong>te<br />

Travail agricole<br />

Décès<br />

Achat bétail<br />

Paiement <strong>et</strong><br />

réparation …<br />

Réparation de la<br />

maison<br />

Port-au-Prince Léogane<br />

Autre<br />

6%<br />

5%<br />

6%<br />

3%<br />

7%<br />

6%<br />

2%<br />

2%<br />

7%<br />

0%<br />

3%<br />

2%<br />

0%<br />

2%<br />

2%<br />

0%<br />

2%<br />

0%<br />

7%<br />

0%<br />

20%<br />

24%<br />

21%<br />

26%<br />

27%<br />

35%<br />

41%<br />

55%


73<br />

Contraintes financière : Loyer <strong>et</strong><br />

Réparation de maisons :<br />

Le paiement <strong>des</strong> loyers <strong>des</strong> maisons <strong>et</strong> de la<br />

réparation de maison représentent <strong>des</strong><br />

contraintes financières fréquemment citées<br />

par le panel interrogé à Port-au-Prince<br />

(respectivement par 20 <strong>et</strong> 15% contre<br />

seulement 1 <strong>et</strong> 0% à Léogane).<br />

Ces deux contraintes financières sont par<br />

ailleurs <strong>des</strong> pistes de réflexion actuellement<br />

approfondies par la communauté<br />

humanitaire. 50<br />

Le croisement <strong>des</strong> données<br />

« Locataires/Propriétaires » avec les deux<br />

contraintes financières citées plus haut indique<br />

que 87% <strong>des</strong> personnes enquêtées ayant cité le<br />

paiement du loyer comme une contrainte sont<br />

<strong>des</strong> locataires.<br />

La construction ou réparation de maison<br />

apparaît comme une contrainte pour beaucoup<br />

de locataires (45% <strong>des</strong> individus l’ayant<br />

reconnu comme une contrainte pour leur<br />

ménage sont <strong>des</strong> locataires).<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Locataires <strong>et</strong><br />

Propriétaires/Contraintes<br />

financière, Port-au-Prince<br />

Propriétaire Locataire<br />

13%<br />

87%<br />

55%<br />

45%<br />

Loyer maison Const/Réparation<br />

maison<br />

50 Comme l’indique « la stratégie de r<strong>et</strong>our <strong>et</strong> de relocalisation »<br />

agréé par la coordination inter-cluster. 18 janvier 2011.


74<br />

La place de l’emprunt au sein <strong>des</strong> <strong>ménages</strong><br />

haïtiens est significative <strong>des</strong> difficultés<br />

<strong>économique</strong>s auxquelles le pays fait face<br />

depuis le séisme du 12 janvier 2010 mais<br />

également de la nécessité d’une relance<br />

<strong>économique</strong>. Pour autant, le recours aux<br />

emprunts pour (re)lancer ses activités<br />

<strong>économique</strong>s, financer la scolarité <strong>des</strong> enfants<br />

ou ach<strong>et</strong>er <strong>des</strong> denrées alimentaires au<br />

quotidien est loin d’être un phénomène<br />

passager, conjoncturel, mais semble être une<br />

caractéristique propre à l’économie informelle<br />

haïtienne.<br />

Quelque soit les catégories professionnelles <strong>et</strong><br />

les zones géographiques évaluées, les <strong>ménages</strong><br />

ont majoritairement recours à l’emprunt. La<br />

fréquence de ce recours s’est intensifiée après<br />

le tremblement de terre sur Port-au-Prince<br />

tandis qu’elle a légèrement diminuée sur<br />

Léogane par manque de possibilités de<br />

refinancement <strong>des</strong> créanciers habituels (ex :<br />

usuriers, IMF, particulier).<br />

Les types de prêts les plus fréquemment<br />

contractés sont typiques <strong>des</strong> économies<br />

informelles. Ils sont principalement contractés<br />

parce qu’ils représentent une solution de<br />

facilité, <strong>des</strong> taux d’intérêt relativement bas<br />

CONCLUSION<br />

voire inexistants <strong>et</strong> ne demandent pas de<br />

garanties contraignantes.<br />

Le prêt de particulier à particulier, premier <strong>des</strong><br />

prêts (il représente 52% <strong>des</strong> prêts contractés à<br />

Port-au-Prince <strong>et</strong> 69% à Léogane) s’effectuent<br />

principalement entre proches de la même<br />

famille, zone géographique ou secteur<br />

professionnelle. Le prêt par <strong>des</strong> usuriers (à<br />

taux d’intérêt très élevé) se positionne au sein<br />

de l’économie informelle haïtienne comme une<br />

constante, 11% <strong>des</strong> prêts contractés à Léogane<br />

<strong>et</strong> 18% de ceux de Port-au-Prince.<br />

La micro finance est un secteur fortement<br />

développé en Haïti (17% <strong>des</strong> prêts pré-séisme).<br />

Cependant, les difficultés rencontrées par les<br />

IMF après le séisme ont résulté en une chute<br />

du volume <strong>des</strong> microcrédits disponibles.<br />

L’un <strong>des</strong> points positifs qui ressort sur Port-au-<br />

Prince est l’organisation <strong>des</strong> techniques de Sols<br />

<strong>et</strong> Sabotages. Ces techniques représentent<br />

désormais 24% <strong>des</strong> emprunts effectués par les<br />

p<strong>et</strong>its marchands de Port-au-Prince très en<br />

pointe dans ce domaine.<br />

L’utilisation <strong>des</strong> sommes dégagées par les<br />

emprunts est dépendante <strong>des</strong> activités<br />

professionnelles exercées. Les agriculteurs


75<br />

s’end<strong>et</strong>tent davantage en période de<br />

plantation <strong>et</strong> récoltes <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>its marchands<br />

au moment de renouveler leur stock de<br />

marchandises. Cependant, les emprunts<br />

servent également à subvenir aux besoins<br />

quotidiens <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> (nourriture, santé,<br />

éducation), c’est particulièrement le cas à<br />

Léogane.<br />

Il existe <strong>des</strong> contraintes financières auxquelles<br />

peu de <strong>ménages</strong> haïtiens échappent :<br />

1. La première de ces contraintes est la<br />

scolarisation <strong>des</strong> enfants. Avec plus de<br />

2 enfants entre 4 <strong>et</strong> 12 ans scolarisés (à<br />

Port-au-Prince comme à Léogane), le<br />

poids financier qui pèse sur la famille à<br />

chaque rentrée scolaire <strong>et</strong> au début de<br />

chaque mois est énorme.<br />

2. La deuxième contrainte est le<br />

financement <strong>des</strong> activités<br />

<strong>économique</strong>s. Les p<strong>et</strong>its commerces<br />

ou fournisseurs de service ont <strong>des</strong><br />

activités <strong>économique</strong>ment peu viables<br />

<strong>et</strong> qui impliquent un emprunt<br />

<strong>économique</strong> à chaque fin de cycle<br />

(renouvèlement de stock).<br />

3. Enfin, la troisième contrainte est<br />

l’achat de denrées alimentaires,<br />

notamment sur Léogane, qui constitue<br />

un poste de dépense majeur<br />

demandant fréquemment la<br />

contraction d’emprunt. Ce phénomène<br />

caractérise une zone qui éprouve<br />

d’importantes difficultés à se redresser<br />

du tremblement de terre.<br />

Le développement de ce facteur <strong>économique</strong><br />

structurant qu’est la d<strong>et</strong>te sur l’économie<br />

haïtienne doit <strong>et</strong> peut être mieux<br />

accompagnée. Ces évolutions n’impliquent pas<br />

uniquement d’entreprendre <strong>des</strong> actions sur la<br />

d<strong>et</strong>te ou ces créanciers mais également <strong>et</strong><br />

peut-être même avant tout sur ceux qui<br />

contractent la d<strong>et</strong>te.<br />

Les catégories professionnelles enquêtées<br />

utilisent l’end<strong>et</strong>tement comme une forme de<br />

« fil<strong>et</strong> de sécurité » (Saf<strong>et</strong>y N<strong>et</strong>). C<strong>et</strong><br />

end<strong>et</strong>tement dépasse alors son objectif<br />

productif pour ne devenir qu’un outil de<br />

survie ou du moins un outil de maintien du<br />

statut <strong>économique</strong> <strong>et</strong> social du ménage. Cela<br />

marque l’extrême vulnérabilité <strong>des</strong> <strong>ménages</strong><br />

enquêtés <strong>et</strong> le manque d’opportunités<br />

professionnelles <strong>et</strong> entrepreneuriales.<br />

C<strong>et</strong> end<strong>et</strong>tement résulte en un cercle vicieux<br />

qui piège un grand nombre de p<strong>et</strong>its<br />

marchands <strong>et</strong> autres professionnels : achat de<br />

stock à crédit, dépense <strong>des</strong> bénéfices de ces<br />

produits pour les frais de vie courante<br />

(nourriture, écolage, habitat, remboursement<br />

du crédit), contraction d’un nouveau crédit<br />

pour renouveler le stock ou les matières<br />

premières, <strong>et</strong>c. C’est ce cercle vicieux qu’il faut<br />

désormais s’atteler à rompre en agissant à la<br />

fois sur l’offre (production) <strong>et</strong> la demande<br />

(revenu).<br />

Il faut, par ailleurs, s’efforcer de formaliser<br />

davantage le prêt tout en le popularisant<br />

auprès <strong>des</strong> couches sociales les moins aisées.<br />

L’économie haïtienne base son système de prêt<br />

principalement sur l’emprunt de particulier à<br />

particulier. Afin de populariser davantage le<br />

prêt <strong>et</strong> d’en offrir l’accès à une plus large<br />

population, le poids de l’emprunt informel doit<br />

être réduit <strong>et</strong> une alternative formelle doit être<br />

encouragée (Sol, microcrédit, Sabotage, <strong>et</strong>c.)


76<br />

RECOMMANDATIONS<br />

Domaine Recommandation<br />

Microcrédit & IMF<br />

Moyen de subsistance<br />

Renouvèlement <strong>des</strong><br />

stocks suite au séisme<br />

Formations<br />

Réparation <strong>des</strong> habitats<br />

endommagés par le<br />

séisme<br />

1. Appui technique, aide au relèvement <strong>et</strong> refinancement <strong>des</strong> IMF ;<br />

2. Amélioration de l’accès aux systèmes de financement par les populations<br />

les plus vulnérables par le développement d’outils adaptés à la situation<br />

post-séisme (favorisant notamment la location de maisons)<br />

3. Favoriser la création d’organismes communautaires professionnels<br />

susceptibles d’assister financièrement ou matériellement les travailleurs<br />

(ex : coopératives agricoles, associations de marchan<strong>des</strong>) ;<br />

4. Favoriser le recouvrement <strong>des</strong> outils <strong>et</strong> matériaux perdus durant le séisme,<br />

source d’end<strong>et</strong>tement importante pour les <strong>ménages</strong><br />

5. Offrir <strong>des</strong> formations sur les mécanismes de base de l’économie, la gestion<br />

d’entreprise, le lancement de micro entreprise, les techniques de ventes,<br />

<strong>et</strong>c.<br />

6. Assistance dans la réparation <strong>et</strong> reconstruction de maisons ;<br />

7. Développement d’outils de financement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> adaptés à la<br />

situation post-séisme (appui à la location)<br />

Education 8. Ai<strong>des</strong> au paiement <strong>des</strong> frais scolaires de rentrées <strong>et</strong> mensuels.


77<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

1. Brennan, Denise and Damien Jusselme. Rapport Santé/WASH relatif aux évaluations<br />

rapi<strong>des</strong> menées dans le Bas Artibonite suite aux multiples inondations <strong>et</strong> cas de choléra.<br />

<strong>ACTED</strong>, 2010.<br />

2. Brennan, Denise and Damien Jusselme. Rapport <strong>des</strong> Evaluations Rapi<strong>des</strong> – Evaluation<br />

rapide post-ouragan sur la commune de Léogane. <strong>ACTED</strong>, 2010.<br />

3. Brennan, Denise and Damien Jusselme. Profil de camp – Marché Chatuley. <strong>ACTED</strong>, 2011.<br />

4. Brennan, Denise and Ricardi Dorval. Evaluation <strong>des</strong> activités CFW à Léogane. <strong>ACTED</strong>, 2010<br />

5. Brennan, Denise and Ricardi Dorval. Evaluation <strong>des</strong> activités CFW à Port-au-Prince. <strong>ACTED</strong>,<br />

2010<br />

6. Brennan, Denise. Camp profile Ti Savanne. <strong>ACTED</strong>, 2010.<br />

7. Brennan, Denise. Camp profile Tapis Rouge. <strong>ACTED</strong>, 2010.<br />

8. Brennan, Denise. Multisectoral assessments. <strong>ACTED</strong>, 2010.<br />

9. “Cholera <strong>Situation</strong> Report 33”. OCHA Haiti, 2011.<br />

http://www.reliefweb.int/rw/rwb.nsf/db900sid/MUMA-8EX22K/$File/rapport_compl<strong>et</strong>.pdf<br />

10. « Displacement tracking matrix ». IOM, 2010.<br />

http://cccmhaiti.googlegroups.com/web/DTM+V2_report_09+Dec+10.pdf?gda=_4JtJE4AAACk-Tc7XQZwImTUbkanfGdf50o-<br />

qNDncwgWMNlDLuJJ92iQhq1lNCgG0OOL-UbYUrFrV7eQ8xQGWXM1c6Blt32J47Cl1bPl-<br />

23V2XOW7kn5sQ&gsc=OnbNXwsAAAAyCj6GcUhZMTBceym3Y2RG<br />

http://www.fews.n<strong>et</strong>/livelihood/ht/Profiling.pdf<br />

11. Dixon, Sam and Julius Holt. Port-au-Prince, Urban Baseline. USAID, 2009.<br />

12. “Fact She<strong>et</strong> 2”. USAID: 2010.<br />

http://www.usaid.gov/our_work/humanitarian_assistance/disaster_assistance/countries/haiti/template/fs_sr/fy2011/haiti<br />

_eq_fs02_10-08-2010.pdf<br />

13. “Humanitarian Bull<strong>et</strong>in Issue 11”. OCHA Haiti, 2010.<br />

http://www.reliefweb.int/rw/RWFiles2010.nsf/FilesByRWDocUnidFilename/VVOS-8ACS7L-<br />

rapport_compl<strong>et</strong>.pdf/$File/rapport_compl<strong>et</strong>.pdf<br />

14. « Indicateurs internationaux de développement humain ». PNUD, 2011.<br />

http://hdrstats.undp.org/fr/pays/profils/HTI.html<br />

15. « Les tontines », GDRC. http://www.gdrc.org/icm/french/matthieu/section-2.html<br />

16. “Our Goal: Education for all in Haiti”. World Bank, 2007. http://go.worldbank.org/UTZK783TN0<br />

17. POISSONNIER, Arnaud. La Microfinance haïtienne au bord du gouffre ? Babyloan, 2010.<br />

18. “Poor household economy recovery thresholds”. OXFAM GB, 2011.<br />

19. « Profils <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de vie en Haïti ». FEWSNET/USAID, Septembre 2005.<br />

http://www.fews.n<strong>et</strong>/livelihood/ht/Profiling.pdf<br />

20. Qui sont les clients <strong>des</strong> IMF ? Portail Microfinance,<br />

http://www.lamicrofinance.org/files/16708_file_Partie_6_Clients_PAT.pdf


78<br />

21. Rapport d’Évaluation <strong>des</strong> Dégâts de l’Ouragan Tomas dans le Secteur Agricole <strong>et</strong> de Pêche.<br />

CNSA <strong>et</strong> MARDNR, 2010.<br />

22. Reddy, Sanjay. Social funds in developing countries: recent experiences and lessons.<br />

UNICEF, 1998. http://www.columbia.edu/~sr793/37SocialFundsUnicef.pdf<br />

23. « Stratégie de r<strong>et</strong>our <strong>et</strong> de relocalisation ». Agréé par la Coordination inter-cluster, 2011.


79<br />

ANNEXES<br />

Annexe 1 – Tableaux croisés structures <strong>des</strong> habitats <strong>et</strong> quartiers<br />

100%<br />

90%<br />

80%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

100%<br />

90%<br />

80%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Comparaison <strong>des</strong> maisons avant <strong>et</strong> après séisme sur Canapé Vert<br />

35%<br />

9%<br />

1% 0%<br />

99%<br />

27%<br />

Bois, tôles, bâches Tente Maison en béton<br />

non endommagée<br />

4%<br />

5%<br />

0%<br />

96%<br />

29%<br />

0%<br />

Maison en béton<br />

endommagée<br />

Comparaison <strong>des</strong> maisons avant <strong>et</strong> après séisme sur Carrefour Feuille<br />

27%<br />

36%<br />

Bois, tôles, bâches Tente Maison en béton<br />

non endommagée<br />

32%<br />

0%<br />

Maison en béton<br />

endommagée<br />

Pré-séisme<br />

Post-séisme<br />

Pré séisme<br />

Post Séisme


80<br />

120%<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

31%<br />

5%<br />

3%<br />

0%<br />

95%<br />

28%<br />

Bois, tôles, bâches Tente Maison en béton<br />

non endommagée<br />

50%<br />

45%<br />

40%<br />

35%<br />

30%<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

10%<br />

5%<br />

0%<br />

Comparaison <strong>des</strong> maisons avant <strong>et</strong> après séisme sur Fort National<br />

47%<br />

38%<br />

19%<br />

38%<br />

0%<br />

Maison en béton<br />

endommagée<br />

Maisons en béton, avant <strong>et</strong> après séisme, Léogane<br />

17%<br />

7%<br />

4%<br />

Pré séisme Post Séisme<br />

Pré séisme<br />

Post séisme<br />

Chatuley<br />

Trouin<br />

Darbonne


81<br />

Annexe 2 – Graphique <strong>des</strong> structures <strong>des</strong> maisons pré <strong>et</strong> post séisme<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Maison pré-séisme, p<strong>et</strong>it commerce, Port-au-Prince<br />

4%<br />

57%<br />

Bois <strong>et</strong> tôles Béton 0/2<br />

chambres<br />

34%<br />

Béton 3/5<br />

chambres<br />

5%<br />

Béton 6+<br />

chambres<br />

<strong>Situation</strong> post-séisme, p<strong>et</strong>it commerce, Port-au-Prince<br />

11%<br />

18%<br />

31%<br />

27%<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles Béton, fissurée Béton, intacte Tente<br />

8%


82<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Maison pré-séisme, p<strong>et</strong>it métier, Port-au-Prince<br />

3%<br />

61%<br />

36%<br />

Bois <strong>et</strong> tôles Béton 0/2 chambres Béton 3/5 chambres Béton 6+ chambres<br />

<strong>Situation</strong> post-séisme, p<strong>et</strong>it métier, Port-au-Prince<br />

19%<br />

13%<br />

25%<br />

40%<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles Béton, fissurée Béton, intacte Tente<br />

1%<br />

3%


83<br />

45%<br />

35%<br />

25%<br />

15%<br />

5%<br />

-5%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Maison pré-séisme, service, Port-au-Prince<br />

3%<br />

69%<br />

Bois <strong>et</strong> tôles Béton 0/2<br />

chambres<br />

27%<br />

Béton 3/5<br />

chambres<br />

<strong>Situation</strong> post-séisme, service, Port-au-Prince<br />

20%<br />

11%<br />

39%<br />

24%<br />

1%<br />

Béton 6+<br />

chambres<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles Béton, fissurée Béton, intacte Tente<br />

7%


84<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

Maison pré-séisme, p<strong>et</strong>it commerce, Léogane<br />

3%<br />

55%<br />

15%<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles Béton, 0-2<br />

chbres<br />

16%<br />

Béton, 3-5<br />

chbres<br />

Maison post-séisme, p<strong>et</strong>it commerce, Léogane<br />

41% 41%<br />

11%<br />

Béton, 6-9<br />

chbres<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles Béton, fissurée Béton, intacte Tente<br />

4%<br />

14%<br />

1%


85<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

1%<br />

Maison pré-séisme, p<strong>et</strong>it métier, Léogane<br />

64%<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles Béton, 0-2<br />

chbres<br />

15% 13%<br />

Béton, 3-5<br />

chbres<br />

Maison post-séisme, p<strong>et</strong>it métier, Léogane<br />

61%<br />

31%<br />

7%<br />

Béton, 6-9<br />

chbres<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles Béton, fissurée Béton, intacte Tente<br />

7%<br />

1% 0%


86<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

0%<br />

Maison pré-séisme, agriculture, Léogane<br />

80%<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles Béton, 0-2<br />

chbres<br />

63%<br />

5% 7% 8%<br />

Béton, 3-5<br />

chbres<br />

Maison post-séisme, agriculture, Léogane<br />

33%<br />

Béton, 6-9<br />

chbres<br />

1% 0% 3%<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles Béton, fissurée Béton, intacte Tente


87<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Maison pré-séisme, Chatuley, Léogane<br />

1%<br />

51%<br />

20%<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles En dure, 0-2<br />

chambre<br />

54%<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles En dure,<br />

fissurée<br />

14% 13%<br />

En dure, 3-5<br />

chambres<br />

Maisons post-séisme, Chatuley, Léogane<br />

29%<br />

6%<br />

11%<br />

En dure,<br />

intacte<br />

En dure, 6-9<br />

chambres<br />

0%<br />

Tente


88<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

90%<br />

80%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

0%<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles En dure, 0-2<br />

chambre<br />

83%<br />

Maison pré-séisme, Darbonne, Léogane<br />

68%<br />

6%<br />

14%<br />

En dure, 3-5<br />

chambres<br />

Maisons post-séisme, Darbonne, Léogane<br />

12%<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles En dure, fissurée En dure, intacte Tente<br />

4%<br />

0%<br />

11%<br />

En dure, 6-9<br />

chambres<br />

1%


89<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

70%<br />

60%<br />

50%<br />

40%<br />

30%<br />

20%<br />

10%<br />

0%<br />

1%<br />

Maison pré-séisme, Trouin, Léogane<br />

80%<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles En dure, 0-2<br />

chambre<br />

26%<br />

9% 8%<br />

En dure, 3-5<br />

chambres<br />

Maisons post-séisme, Trouin, Léogane<br />

65%<br />

Bois <strong>et</strong> bâches Bois <strong>et</strong> tôles En dure,<br />

fissurée<br />

3% 4% 3%<br />

En dure,<br />

intacte<br />

1%<br />

En dure, 6-9<br />

chambres<br />

Tente


90<br />

Annexe 3 – Calculs salaire journaliers<br />

Table 18. Données revenu journalier, P<strong>et</strong>it commerce, Port-au-Prince<br />

Revenu par jour (HTG) p<strong>et</strong>it commerce<br />

Moyenne 903<br />

Médiane 500<br />

Mode 500<br />

Minimum 100<br />

Maximum 7500<br />

Ecart Type 1180<br />

Jours de travail hebdomadaire moyen 6.5<br />

Maximum 4<br />

Minimum 7<br />

Table 19. Données revenu journalier, P<strong>et</strong>it métier, Port-au-Prince<br />

Revenu par jour (HTG) p<strong>et</strong>it commerce<br />

Moyenne 523<br />

Médiane 500<br />

Mode 500<br />

Minimum 100<br />

Maximum 1500<br />

Ecart Type 361<br />

Jours de travail hebdomadaire moyen 6.5<br />

Maximum 3<br />

Minimum 7<br />

Table 20. Données revenu journalier, services, Port-au-Prince<br />

Revenu par jour (HTG) p<strong>et</strong>it commerce<br />

Moyenne 552<br />

Médiane 500<br />

Mode 500<br />

Minimum 50


91<br />

Maximum 2000<br />

Ecart Type 479<br />

Jours de travail hebdomadaire moyen 6.4<br />

Maximum 1<br />

Minimum 7<br />

Table 21. Données revenu journalier, P<strong>et</strong>it commerce, Léogane<br />

Revenu par jour (HTG) p<strong>et</strong>it commerce<br />

Moyenne 3715<br />

Médiane 2000<br />

Mode 1000<br />

Minimum 200<br />

Maximum 25000<br />

Ecart-type 4924<br />

Jours de travail hebdomadaire moyen 4.9<br />

Maximum 2<br />

Minimum 7<br />

Table 22. Données revenu journalier, P<strong>et</strong>it métier, Léogane<br />

Revenu par jour (HTG) P<strong>et</strong>it métier<br />

Moyenne 484<br />

Médiane 500<br />

Mode 500<br />

Minimum 100<br />

Maximum 2000<br />

Ecart Type 311<br />

Jours de travail hebdomadaire moyen 5.6<br />

Maximum 2<br />

Minimum 7


92<br />

Table 23. Données revenu journalier, agriculture, Léogane<br />

Revenu par jour (HTG) p<strong>et</strong>it commerce<br />

Moyenne 510<br />

Médiane 400<br />

Mode 250<br />

Minimum 200<br />

Maximum 1600<br />

Ecart Type 324<br />

Jours de travail hebdomadaire moyen 6.0<br />

Maximum 5<br />

Minimum 6


93<br />

Annexe 4 – Comparaisons par catégorie professionnelle <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes contractées en 2009 <strong>et</strong> 2010<br />

20%<br />

16%<br />

12%<br />

Nb de d<strong>et</strong>tes contractées, global, Port-au-Prince, 2009<br />

P<strong>et</strong>its marchands P<strong>et</strong>its métiers P<strong>et</strong>its services<br />

62%<br />

53%<br />

44%<br />

12%<br />

5%<br />

1% 1% 0% 1% 1% 0% 0%<br />

20%<br />

17%<br />

33%<br />

0 1-2 3-4 5-6 6+ Non<br />

répondu<br />

15% 12%<br />

4%<br />

Nb de d<strong>et</strong>tes contractées, global, Port-au-Prince, 2010<br />

P<strong>et</strong>its marchands P<strong>et</strong>its métiers P<strong>et</strong>its services<br />

57%<br />

77%<br />

70%<br />

9%<br />

13% 12%<br />

7%<br />

1% 3% 0% 0% 0%<br />

14%<br />

4% 4%<br />

0 1-2 3-4 5-6 6+ Non<br />

répondu<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Comparaison du Nb de d<strong>et</strong>tes<br />

contractées, agriculture, Léogane<br />

83% 83%<br />

17% 16%<br />

0 1-2 3-4 5-6<br />

1%<br />

2009<br />

2010


94<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Comparaison du Nb de d<strong>et</strong>tes<br />

contractées, p<strong>et</strong>it commerce,<br />

Léogane<br />

4%<br />

7%<br />

84% 81%<br />

12%<br />

9%<br />

3%<br />

0 1-2 3-4 5-6<br />

2009<br />

2010<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

Comparaison du Nb de d<strong>et</strong>tes<br />

contractées, p<strong>et</strong>it métier, Léogane<br />

0%<br />

9%<br />

3%<br />

91%<br />

80%<br />

11%<br />

6%<br />

0 1-2 3-4 5-6<br />

2009<br />

2010


95<br />

Annexe 5 – Répartition salariale par genre<br />

% <strong>des</strong> enquêtés<br />

% <strong>des</strong> enquêtés<br />

40%<br />

35%<br />

30%<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

10%<br />

5%<br />

0%<br />

40%<br />

35%<br />

30%<br />

25%<br />

20%<br />

15%<br />

10%<br />

5%<br />

0%<br />

Répartition salariale par genre, Port-au-Prince<br />

Tranches salariales<br />

Répartition salariale par genre, Léogane<br />

Tranches salariales<br />

Femmes<br />

Hommes<br />

Femmes<br />

Hommes


96<br />

Annexe 6 – Taux d’end<strong>et</strong>tement selon la situation familiale :<br />

120%<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

120%<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

Taux d'end<strong>et</strong>tement selon situation familiale, Port-au-Prince<br />

84% 81% 84%<br />

16% 19% 16%<br />

70%<br />

30%<br />

Célibataire Marié (e) Union libre Veuf (ve)<br />

Taux d'end<strong>et</strong>tement selon situation familiale, Léogane<br />

96% 95% 93%<br />

4% 5% 7%<br />

100%<br />

Célibataire Marié (e) Union libre Veuf (ve)<br />

Oui<br />

Non<br />

Oui<br />

Non


97<br />

Annexe 7 – End<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong>/nombre d’enfants scolarisés entre <strong>et</strong> 4 <strong>et</strong> 12 ans.<br />

% de familles end<strong>et</strong>tées<br />

% de familles end<strong>et</strong>tées<br />

End<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> par rapport au nombre d'enfants de 4 à<br />

12 scolarisés par foyer, Port-au-Prince<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

82%<br />

18%<br />

77%<br />

23%<br />

88%<br />

12%<br />

100% 100%<br />

0 1 2 3 4<br />

Enfants de 4 à 12 ans scolarisés par ménage<br />

End<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong> par rapport au nombre d'enfants de 4 à<br />

12 scolarisés par foyer, Léogane<br />

100%<br />

80%<br />

60%<br />

40%<br />

20%<br />

0%<br />

93%<br />

7%<br />

89%<br />

11%<br />

99% 100% 100%<br />

1%<br />

0 1 2 3 4<br />

Enfants de 4 à 12 ans scolarisés par ménage<br />

Oui<br />

Non<br />

Oui<br />

Non


98<br />

Annexe 8 – <strong>Etude</strong> de cas, Port-au-Prince<br />

Dans la plupart <strong>des</strong> enquêtes réalisées par<br />

l’équipe AME d’<strong>ACTED</strong>, l’end<strong>et</strong>tement figure<br />

parmi les principales contraintes financières<br />

<strong>des</strong> <strong>ménages</strong> en Haïti. Suite à ce constat,<br />

l’équipe AME d’<strong>ACTED</strong> dont la principale<br />

tâche consiste à mener <strong>des</strong> enquêtes de<br />

diagnostic, de suivi <strong>et</strong> d’évaluation se<br />

propose depuis le mois de novembre 2010 de<br />

réaliser un diagnostic de la situation de la<br />

d<strong>et</strong>te en Haïti.<br />

Afin de conclure c<strong>et</strong>te série d’enquête, trois<br />

entr<strong>et</strong>iens individuels auprès d’un p<strong>et</strong>it<br />

marchand, d’un p<strong>et</strong>it métier <strong>et</strong> d’un<br />

fournisseur de service ont été réalisés.<br />

Entr<strong>et</strong>ien avec un couturier (p<strong>et</strong>it métier) de<br />

Thomassin<br />

L’interviewé répond au nom de Gesner<br />

Monjoie. Agé de 52 ans, il est né dans la<br />

commune de Pilate dans le département du<br />

Nord. Aujourd’hui, il vit à Thomassin 29 avec<br />

sa famille. C<strong>et</strong>te dernière est constituée de<br />

trois enfants <strong>et</strong> de sa femme avec laquelle il<br />

est marié depuis « bien longtemps » dit-il.<br />

Il s’adonne corps <strong>et</strong> âme à son activité<br />

professionnelle, la couture, afin d’offrir une<br />

éducation à ses fils qui sont déjà tous à<br />

l’université. C<strong>et</strong> homme n’a pourtant pas un<br />

niveau scolaire élevé. « Je suis tout<br />

simplement tailleur <strong>et</strong> autodidacte », affirm<strong>et</strong>-il.<br />

Au début de sa carrière de tailleur, il était<br />

salarié dans un magasin <strong>et</strong> avait pour tâche de<br />

confectionner <strong>des</strong> vêtements. Après y avoir<br />

passé 2 ans, il a démissionné pour venir<br />

monter son propre atelier de couture. Depuis<br />

lors, il est le gérant de son propre atelier qu’il<br />

dirige aujourd’hui depuis 20 ans.<br />

1) Lancement de l’activité<br />

Pour démarrer sa propre affaire, M. Monjoie a<br />

économisé grâce à son activité<br />

professionnelle. Mais c’était loin d’être<br />

suffisant pour pouvoir concrétiser son rêve. Il<br />

lui a fallu la générosité d’un de ses amis qui lui<br />

a prêté une somme d’argent pour compléter<br />

ce qu’il avait déjà économisé pour lancer son<br />

business. M. Monjoie évalue alors être 40 000<br />

<strong>et</strong> 45 000 HTG son budg<strong>et</strong> de départ.<br />

2) Description de l’activité<br />

M. Monjoie ne travaille pas tout seul dans son<br />

atelier, il embauche un autre tailleur. D’autres<br />

jeunes tailleurs qui lui sont proches viennent<br />

se perfectionner aussi dans son atelier. M.<br />

Monjoie <strong>et</strong> ses employés reçoivent <strong>des</strong> clients<br />

qui font la commande de vêtements de tout<br />

type : costumes, chemises, pantalons, corsage,<br />

robe <strong>et</strong>c.<br />

Pour réaliser son travail, M. Monjoie utilise<br />

<strong>des</strong> machines à coudre électriques, <strong>des</strong><br />

ciseaux <strong>et</strong> d’autres fournitures tels ruban<br />

métrique, fil, tissu <strong>et</strong>c. L’achat de ces<br />

matériels, aux dires de M. Monjoie, sont très<br />

couteux. De façon détaillée, il lui a fallu 60<br />

000 HTG pour se procurer une machine à<br />

coudre industrielle, 2 500 à 3 000 HTG pour<br />

les ciseaux <strong>et</strong> 2 500 HTG pour les fournitures.<br />

3) Difficultés rencontrées<br />

M. Monjoie a fait ressortir le poids du<br />

phénomène « pèpè » en Haiti comme l’une


99<br />

<strong>des</strong> plus importantes difficultés auxquelles les<br />

tailleurs font désormais face. Il soutient que,<br />

depuis un certain temps, la couture haïtienne<br />

perd de son importance en raison de la<br />

prolifération <strong>des</strong> « vêtements pèpè »<br />

(vêtement d’occasion) sur le marché local. En<br />

conséquence, la clientèle <strong>des</strong> tailleurs diminue<br />

<strong>et</strong> leurs revenus baissent. De nos jours, il est<br />

très rare fois d’avoir <strong>des</strong> deman<strong>des</strong><br />

financièrement intéressantes, conclue-t-il<br />

désespérément.<br />

Conscient <strong>des</strong> risques, M. Monjoie dit passer<br />

tous les jours, à l’exception de dimanche, à<br />

travailler dans son atelier pendant 12 h de<br />

temps pour livrer le service à ses clients. Il<br />

s’efforce toujours de bien gérer l’argent reçu<br />

<strong>des</strong> clients pour qu’il puisse les garder sans<br />

entrer en conflit avec eux.<br />

4) Revenus<br />

M. Monjoie insiste beaucoup sur l’écart<br />

existant entre son revenu <strong>et</strong> ses charges. M.<br />

Monjoie explique que son travail lui perm<strong>et</strong> de<br />

gagner sa vie <strong>et</strong> de pouvoir répondre aux<br />

besoins de sa famille. Le tailleur estime à 1<br />

000 HTG le revenu journalier de sa famille,<br />

toutefois, il soutient que vu le prix de la vie <strong>et</strong><br />

ses nombreuses charges familiales, il lui arrive<br />

très rarement de pouvoir faire <strong>des</strong> économies<br />

<strong>et</strong> faire <strong>des</strong> investissements qui élargiraient<br />

son business. « Des fois, je suis même obligé<br />

de faire <strong>des</strong> prêts à un particulier pour combler<br />

certains besoins pressants, affirme-t-il ».<br />

5) D<strong>et</strong>te<br />

« Je vis très mal mes temps d’end<strong>et</strong>tement,<br />

s’il m’arrive de faire un emprunt, je le fais<br />

généralement chez un ami ». M. Monjoie<br />

explique que la d<strong>et</strong>te n’est pas pour lui une<br />

pratique régulière. Il n’apprécie pas c<strong>et</strong>te<br />

pratique pourtant il en reconnait son<br />

caractère indispensable dans certaines<br />

pério<strong>des</strong>. L’end<strong>et</strong>tement pour lancer son<br />

atelier a été nécessaire, de même que M.<br />

Monjois doit parfois contracter quelques prêts<br />

auprès de ses amis pour maintenir<br />

financièrement son p<strong>et</strong>it atelier.<br />

Cependant, il s’efforce de limiter ses d<strong>et</strong>tes en<br />

faisant une gestion rigoureuse de ses revenus.<br />

Entr<strong>et</strong>ien avec une p<strong>et</strong>ite marchande de<br />

Carrefour-Feuilles<br />

Marie Lucy Pierre est originaire de Jacmel, elle<br />

est âgée de 41 ans <strong>et</strong> habite aujourd’hui à<br />

Carrefour-Feuilles. Mère de trois enfants dont<br />

l’ainé <strong>et</strong> le cad<strong>et</strong> sont en 8 ème année<br />

fondamentale <strong>et</strong> le benjamin en 1 ère année,<br />

elle vit en famille avec ses enfants <strong>et</strong> son mari.<br />

Ne pouvant pas trouver du travail dans son<br />

domaine de formation (couture, cuisine), elle<br />

a décidé de monter son propre commerce.<br />

Elle possède son stand de friture (« fritay » en<br />

Créole) installé depuis 1994 sur la rue Capois à<br />

côté de la faculté <strong>des</strong> Sciences appliquées.<br />

Marie Lucy a répondu à quelques questions<br />

posées par les moniteurs <strong>ACTED</strong> dans le cadre<br />

de l’enquête sur l’end<strong>et</strong>tement <strong>des</strong> <strong>ménages</strong>.<br />

Par quoi avez-vous commencé ?<br />

« Ce p<strong>et</strong>it commerce que tu vois là, je l’ai<br />

commencé avec 1 000 HTG <strong>et</strong> c’est un ami qui<br />

m’a prêté c<strong>et</strong>te somme. J’avais choisi de<br />

m’adresser à un ami parce qu’on n’a pas de<br />

taux d’intérêt à rembourser lors d’un prêt<br />

auprès d’un proche. Il faut préciser, dit-elle,<br />

que les microcrédits n’étaient pas aussi<br />

courants qu’aujourd’hui <strong>et</strong> une personne qui<br />

n’a aucune activité ne peut pas s’engager dans<br />

un Sol ou un sabotage.


100<br />

Mes plus gran<strong>des</strong> difficultés étaient donc de<br />

trouver un endroit pour démarrer. Avoir de<br />

l’argent ne suffit <strong>et</strong> l’espace doit être<br />

approprié. Grâce à une amie j’ai pu trouver<br />

c<strong>et</strong>te place <strong>et</strong> depuis lors je me suis installée<br />

ici, cela fait déjà 18 ans ».<br />

Quels matériels <strong>et</strong> outils utilisez-vous ?<br />

Pour mener une activité comme la mienne, il<br />

faut une chaudière, un plateau, un équinoire<br />

(une sorte de grande cuillère trouée utilisée<br />

pour prendre les produits dans la chaudière)<br />

Ces matériels coutent au total environ 2 000<br />

HTG.<br />

Je travaille durant six jours chaque semaine du<br />

lundi au samedi parce que je n’ai pas d’autre<br />

activité parallèle.<br />

Quelles sont les conséquences du séisme du<br />

12 janvier 2010 sur c<strong>et</strong>te activité ?<br />

Le séisme du 12 janvier a de gran<strong>des</strong><br />

conséquences sur mon activité, non<br />

seulement j’ai perdu mon matériel parce que<br />

<strong>des</strong> pillards m’ont tout volé mais j’ai<br />

également été obligée de regagner la province<br />

avec mes enfants. J’ai passé plus de trois mois<br />

là-bas <strong>et</strong> j’ai dépensé de fortes sommes<br />

d’argent pour subvenir aux besoins de ma<br />

famille.<br />

Revenu <strong>et</strong> Dépense ?<br />

Mon commerce est rentable, il suffit de<br />

trouver un bon endroit <strong>et</strong> faire bonne gestion<br />

<strong>des</strong> revenus. Par exemple, je peux faire un<br />

bénéficies de près de 6 000 HTG durant les<br />

bonnes semaines.<br />

Mon revenu ne me perm<strong>et</strong> pas toujours de<br />

répondre aux besoins de ma famille (frais<br />

d’écolages, manuels scolaires, nourriture,<br />

vêtements, transport). Je participe donc de<br />

temps en temps à <strong>des</strong> Sols avec <strong>des</strong> amis.<br />

J’ai choisi d’avoir un compte d’épargne, parce<br />

que selon moi, c’est la meilleure façon de faire<br />

<strong>des</strong> économies. Je dépense 4,000 HTG par<br />

semaine pour ach<strong>et</strong>er mes produits, je<br />

participe à un sol à raison de 1,000 HTG par<br />

mois.<br />

Pourquoi vous avez choisi le Sol ?<br />

Pour moi c’est le plus avantageux de tout.<br />

Cependant même le sol ou le sabotage a ses<br />

désavantages, parfois les participants ne<br />

respectent pas les échéances. Il faut avoir une<br />

certaine information sur les gens avec qui<br />

monter un sol ou un sabotage. S’il s’agit d’un<br />

prêt à la banque il y a beaucoup de démarches<br />

à entreprendre, il vous faut <strong>des</strong> garanties au<br />

cas où tu es dans l’impossibilité de<br />

rembourser.<br />

Entr<strong>et</strong>ien avec le propriétaire d’un salon de<br />

coiffure (service) de Carrefour Feuille<br />

Un entr<strong>et</strong>ien a été réalisé avec le propriétaire<br />

d’un « Barber Shop » à Carrefour-Feuilles, un<br />

<strong>des</strong> quartiers de la commune de Port-au-<br />

Prince. Classé dans la catégorie <strong>des</strong> vendeurs<br />

de service, c<strong>et</strong> homme, âgé de 29 ans, vit en<br />

concubinage <strong>et</strong> a un enfant. Comme c’est<br />

souvent le cas en Haïti, il vit dans une famille<br />

élargie composée de six personnes.<br />

N’ayant pas terminé ses étu<strong>des</strong> classiques, il a<br />

longtemps été animateurs de soirée (Disc<br />

Jockey). C’est en accompagnant d’autres<br />

professionnels œuvrant dans ces secteurs qu’il<br />

a appris la profession de coiffeur/barbier. En<br />

2009, il a travaillé durant quelques mois à la


101<br />

fois dans une entreprise de service sanitaire <strong>et</strong><br />

dans un «Barber Shop». Au début de l’année<br />

2010, il a décidé de monter sa p<strong>et</strong>ite<br />

entreprise en créant un p<strong>et</strong>it salon de<br />

coiffure/barbier.<br />

Pour lancer sa p<strong>et</strong>ite entreprise, il a été<br />

confronté à de sérieuses difficultés<br />

financières. Au total, il a investi un budg<strong>et</strong> de<br />

10 000 HTG dont un fonds propre de 5 000<br />

HTG <strong>et</strong> un emprunt de 5 000 HTG auprès d’un<br />

ami.<br />

C<strong>et</strong>te somme lui a permis de payer les coûts<br />

de construction de l’abri dans lequel il loge<br />

son salon de coiffure, <strong>et</strong> d’ach<strong>et</strong>er les<br />

matériels <strong>et</strong> outils nécessaires. Ce père de<br />

famille a déclaré que son activité ne lui<br />

perm<strong>et</strong> pas toujours de répondre aux besoins<br />

de sa famille car dit-il « ce n’est pas<br />

rentable ». Malgré <strong>des</strong> journées de travail de<br />

douze heures, il peut parfois passer un jour<br />

sans recevoir de clients.<br />

Grand amateur <strong>des</strong> combats de coq (Gaguère)<br />

les paris d’argent lui perm<strong>et</strong>tent parfois,<br />

« lorsqu’il est chanceux » de gagner un peu<br />

d’argent.<br />

Selon son expérience, les clients sont<br />

beaucoup plus nombreux dans les pério<strong>des</strong> de<br />

fêtes. Son chiffre d’affaires est alors plus<br />

élevé, il peut atteindre 1,500 HTG par<br />

semaine.<br />

L’homme déclare qu’il lui arrive d’emprunter<br />

comme ce fut le cas lors du lancement de sa<br />

p<strong>et</strong>ite entreprise. Mais, dit-il, il n’aime pas le<br />

faire car il n’arrive pas à dormir quand il a <strong>des</strong><br />

d<strong>et</strong>tes, de surcroit, les taux d’intérêts sont<br />

parfois trop élevés.<br />

Son plus grand rêve est de pouvoir agrandir<br />

son entreprise afin d’augmenter son revenu <strong>et</strong><br />

par conséquent de pouvoir mieux répondre<br />

aux responsabilités de sa famille. En attendant<br />

ce moment, il est prêt à continuer c<strong>et</strong>te<br />

activité en dépit <strong>des</strong> difficultés rencontrées.


102<br />

Annexe 9 – <strong>Etude</strong> de cas, Leogane<br />

Entr<strong>et</strong>ien avec un ouvrier du bâtiment<br />

M. Joseph Pierre évolue dans le secteur <strong>des</strong><br />

p<strong>et</strong>its métiers. C<strong>et</strong> homme âgé de 46 ans est<br />

né à Jacmel, est marié <strong>et</strong> père de cinq enfants.<br />

Sa famille compte six personnes dont trois<br />

enfants. Depuis 2001 il habite à Fonds <strong>des</strong><br />

Boudins où il exerce sa profession d’ouvrier du<br />

bâtiment (maçonnerie, électricité, plomberie).<br />

Il a une formation en maçonnerie, plomberie,<br />

céramique, électricité <strong>et</strong> est diplômé du<br />

Centre Polyvalent de Carrefour. Il a débuté<br />

son parcours professionnel dans le secteur<br />

privé plus particulièrement auprès de<br />

particuliers.<br />

a. Lancement de l’activité<br />

Il a commencé dans la maçonnerie grâce à<br />

l’apport financier <strong>et</strong> matériel de proches <strong>et</strong><br />

amis. Ses parents l’ont également aidé à se<br />

procurer les outils nécessaires pour démarrer<br />

son entreprise.<br />

Au fil du temps, pour avoir plus d’outils de<br />

travail <strong>et</strong> pour effectuer d’autres travaux plus<br />

rentables il a contracté <strong>des</strong> microcrédits <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

d<strong>et</strong>tes auprès de particulier. Il pratique<br />

également <strong>des</strong> sols.<br />

b. Activité <strong>économique</strong><br />

Monsieur Joseph Pierre travaille 6 jours par<br />

semaine <strong>et</strong> parfois 7 en fonction <strong>des</strong><br />

deman<strong>des</strong> <strong>des</strong> clients.<br />

Il a déclaré avoir connu plusieurs difficultés<br />

dans l’exercice de son métier. D’après les<br />

déclarations de M. Pierre il y a deux gran<strong>des</strong><br />

difficultés pour démarrer une activité<br />

génératrice de revenu à Leogane. Il s’agit<br />

d’une part de trouver <strong>des</strong> ressources<br />

financières <strong>et</strong> d’autre part de se construire<br />

une clientèle<br />

Désormais M. Pierre éprouve <strong>des</strong> difficultés à<br />

acquérir de nouveaux outils <strong>et</strong> matériels plus<br />

performants pour exercer sa profession en<br />

vue de satisfaire ses besoins <strong>et</strong> de répondre à<br />

ceux de sa famille.<br />

c. Revenu /mois<br />

M. Pierre estime que le revenu mensuel de sa<br />

famille se situe entre 15 000 <strong>et</strong> 17 000 HTG. Il<br />

est la seule personne qui travaille dans la<br />

famille. Il a donc à sa charge son épouse <strong>et</strong> ses<br />

5 enfants. « Mes dépenses sont assez élevées<br />

par rapport à mon revenu mensuel » déclar<strong>et</strong>-il<br />

avec inquiétude.<br />

Le séisme du 12 janvier 2010 a eu un impact<br />

négatif sur ses activités. Il a perdu beaucoup<br />

de clients qui avaient pourtant <strong>des</strong> d<strong>et</strong>tes<br />

envers lui. Certains propriétaires de maisons<br />

détruites attendent que les ONG viennent<br />

réparer ou reconstruire leurs maisons, ce qui<br />

crée un manque à gagner dans ce secteur.<br />

C<strong>et</strong>te situation pourrait aggraver les<br />

conditions de vie <strong>des</strong> familles du secteur.<br />

d. Pratique de la d<strong>et</strong>te<br />

La d<strong>et</strong>te occupe une place importante dans le<br />

développement <strong>et</strong> la progression d’une<br />

activité. « J’ai une longue expérience dans la<br />

pratique de la d<strong>et</strong>te ». Quand M. Pierre a une<br />

d<strong>et</strong>te à rembourser envers son créancier il se<br />

sent sous pression surtout s’il s’agit d’une<br />

d<strong>et</strong>te envers un IMF <strong>et</strong> il explique qu’il fait<br />

tout ce qui est possible pour la rembourser<br />

afin de ne pas payer <strong>des</strong> pénalités <strong>et</strong> de<br />

perdre ma sa renommée. « Rembourser une<br />

d<strong>et</strong>te est pour moi une priorité par rapport à<br />

d’autres dépenses de ma famille ».<br />

e. Banque<br />

Pour économiser son argent il a ouvert deux<br />

comptes en banque qui sont BNC <strong>et</strong><br />

SOGEBANK. Ce choix l’aide à mieux contrôler<br />

ses dépenses.


103<br />

Entr<strong>et</strong>ien avec un agriculteur (agriculture) de<br />

Léogane<br />

BRICE jean Renault est né à Fonds <strong>des</strong> Boudins<br />

<strong>et</strong> il est âgé de 33ans. Sa famille est composée<br />

de cinq personnes dont trois enfants. Il est<br />

agriculteurs <strong>et</strong> enseignant. Né en milieu rural,<br />

monsieur Brice déclare qu’il n’a pas d’autre<br />

choix que de pratiquer l’agriculture qui est la<br />

principale activité <strong>économique</strong> <strong>des</strong> paysans<br />

<strong>des</strong> Fonds <strong>des</strong> Boudins.<br />

a. Activité professionnelle<br />

Le travail agricole est très difficile <strong>et</strong><br />

compliqué pour les paysans. Il affirme être<br />

très attaché à l’agriculture parce que c’est<br />

avec la vente <strong>des</strong> denrées agricoles que ses<br />

parents ont pu lui payer son éducation. Pour<br />

lui l’agriculture est un héritage de ses parents.<br />

« J’ai débuté le travail agricole avec de<br />

maigres moyens financiers <strong>et</strong> j’ai vendu mon<br />

bétail pour payer la main d’œuvre nécessaire<br />

au travail du sol <strong>et</strong> pour me procurer <strong>des</strong><br />

outils ».<br />

b. Difficultés rencontrées dans la<br />

pratique de l’activité agricole<br />

« L’activité agricole n’est pas rentable en<br />

termes de bénéfices sur les récoltes. Le<br />

système agricole repose sur l’expression<br />

« Bondye Bon » c’est à dire sur la variation <strong>des</strong><br />

conditions climatiques. Parfois on perd la<br />

récolte soit par l’abondance <strong>des</strong> pluies soit par<br />

la sécheresse. L’agriculture pratiquée dans<br />

c<strong>et</strong>te localité ne peut jamais contribuer à<br />

l’amélioration <strong>des</strong> conditions de vie de<br />

familles c’est pourquoi elles sont obligés de<br />

pratiquer d’autres activités parallèles ».<br />

c. Revenu<br />

La précarité de l’activité agricole due aux<br />

mauvaises pratiques <strong>et</strong> à la faible qualité <strong>des</strong><br />

sols renforce notre vulnérabilité <strong>et</strong> notre<br />

dépendance <strong>économique</strong>. Les agriculteurs ont<br />

dépensé d’énormes ressources matérielles,<br />

humaines, financières pour réaliser leur<br />

culture mais les r<strong>et</strong>ours sont faibles. « Mon<br />

revenu mensuel est environ de 20 000HTG <strong>et</strong><br />

mes dépenses sont de 15 000HTG » estime<br />

monsieur Brice.<br />

d. D<strong>et</strong>te<br />

« La d<strong>et</strong>te constitue un fardeau pour les<br />

agriculteurs de Fonds <strong>des</strong> Boudins » explique<br />

monsieur Brice. Les types de prêt dont nous<br />

bénéficions pour effectuer le travail agricole<br />

nous maintienne dans le cycle de<br />

l’end<strong>et</strong>tement. Que les récoltes soient bonnes<br />

ou mauvaises les agriculteurs ont l’obligation<br />

de payer les d<strong>et</strong>tes avec les mêmes taux<br />

d’intérêts très élevés. C’est un cercle<br />

vicieux ! Ce n’est pas la d<strong>et</strong>te en elle-même<br />

qui pose le problème, mais ce sont les<br />

conditions du prêt qui ne sont pas<br />

appropriées.

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