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LES OUVRAGES DE RETENUE<br />
<strong>SE</strong> DRES<strong>SE</strong>NT<br />
6 e année N 0 6 Octobre 2008<br />
LE BÉTON<br />
UNE INVENTION DE GÉNIE<br />
SUR LA PISTE DU NOUVEL AÉRODROME<br />
Des gens de vision et d’énergie
MOT DU DIRECTEUR<br />
L’année 2008 est déjà très avancée. Lors<br />
de mes déplacements aux chantiers, je<br />
sens l’effervescence des travaux et je<br />
constate toute la collaboration et les<br />
efforts déployés pour faire de ce grand<br />
projet un franc succès.<br />
D’ailleurs, le degré d’avancement des<br />
travaux démontre la qualité du travail de<br />
cette grande équipe.<br />
L’automne qui s’annonce et les<br />
conditions dangereuses qu’il apporte<br />
nous rappellent qu’il faut redoubler de<br />
prudence. Chacun doit s’en préoccuper.<br />
Responsable - Relations publiques Yves Barrette / Directrice artistique Bionda Miotto / Rédacteur en chef Jimmy Lavoie 819 672-2200, poste 3853, lavoie.jimmy@hydro.qc.ca<br />
Rédacteurs Brian Brousseau, Véronique Gagnon-Piquès, Nathalie Girard, Karine Lemay, Liza Perron<br />
Collaborateur Daniel Lacoursière, santé et sécurité<br />
Réviseurs Richard Roch et Christine Gervais / Graphiste Paul Salois Design / Photographe Paul Brindamour / Impression Imprimerie Lebonfon<br />
Le Journal Eastmain est publié par les Relations publiques de la <strong>SE</strong>BJ pour les travailleuses et les travailleurs du projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–Rupert.<br />
(© <strong>SE</strong>BJ. Tous droits réservés. )<br />
Site Internet : www.hydroquebec.com/rupert Site extranet : www.extranetsebj.ca<br />
Le Journal Eastmain est imprimé sur du papier du <strong>Québec</strong> certifié Éco-Logo, blanchi sans chlore, contenant 100 % de fibres post-consommation, sans acide et fabriqué à partir de biogaz récupérés.<br />
Dans un tout autre ordre d’idées,<br />
j’attire votre attention sur la campagne<br />
Centraide qui s’anime encore une fois<br />
cette année. Voici une belle occasion de<br />
faire preuve de générosité et de partager<br />
avec les moins nantis. Un tout petit geste<br />
peut faire une grande différence.<br />
Encore une fois, MERCI de votre<br />
précieuse contribution.<br />
Normand Béchard, ing.<br />
Directeur – Projets de l’Eastmain<br />
On souligne la fin d’une étape importante<br />
KL - À l’occasion de la fin des travaux<br />
d’excavation du roc de la centrale<br />
et de construction de la digue<br />
provisoire, la direction du chantier<br />
de l’Eastmain-1-A a voulu souligner<br />
l’effort de tous ceux et celles qui,<br />
depuis le début, ont participé à la<br />
réalisation de ce grand projet.<br />
Le 13 août dernier, des travailleurs<br />
et des travailleuses de toutes les<br />
spécialités ont convergé vers la<br />
cafétéria pour célébrer l’événement.<br />
Un cocktail et un immense gâteau à<br />
l’effigie de la centrale et de la digue<br />
provisoire ont été servis. Chaque<br />
travailleur a eu droit à une affiche qui<br />
rend hommage aux sculpteurs de roc<br />
et à un exemplaire du numéro spécial<br />
du mensuel Info-Eastmain.<br />
2 Journal Eastmain, octobre 2008 Des gens de vision et d’énergie
Centrale de l’Eastmain-1-A<br />
Excavation de la centrale de l’Eastmain-1-A<br />
KL - Les travaux d’excavation à la centrale de l’Eastmain-1-A<br />
ont pris fin en septembre. Plus de 1 650 000 mètres cubes de<br />
roc auront été excavés. Puis, les équipes ont amorcé la mise<br />
en place de béton projeté à plusieurs endroits et l’injection de<br />
boulons de consolidation dans les murs de la future centrale.<br />
Réservoir Opinaca<br />
Poste Muskeg<br />
Bétonnage de la centrale - phase 1<br />
Les travaux de bétonnage de la centrale ont débuté en<br />
septembre. Quelques semaines plus tard, en octobre, nous<br />
avons assisté à la première coulée structurale de chacun des<br />
groupes turbines-alternateurs de la centrale.<br />
Campement de<br />
l’Eastmain<br />
Centrale de<br />
l’Eastmain-1<br />
Centrale de<br />
l’Eastmain-1-A<br />
Réservoir de l’Eastmain 1<br />
Journal Eastmain, octobre 2008 3<br />
AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de l’Eastmain-1-A<br />
Réservoir Opinaca<br />
Poste Muskeg<br />
Campement de<br />
l’Eastmain<br />
Centrale de<br />
l’Eastmain-1<br />
Centrale de<br />
l’Eastmain-1-A<br />
Réservoir de l’Eastmain 1<br />
Prise d’eau et digue provisoire<br />
KL - L’excavation de la prise d’eau tire à<br />
sa fin. En tout, près de 260 000 mètres<br />
cubes de roc auront été excavés. Le 13<br />
septembre, 35 % du volume total avaient<br />
été extraits.<br />
Conduites forcées<br />
L’excavation des conduites forcées se<br />
poursuit. Le 13 septembre, 25 100 mètres<br />
cubes de roc avaient été extraits, soit<br />
68 % du volume total à excaver. Les<br />
conduites forcées s’étendront sur une<br />
distance de 127 mètres.<br />
4 Journal Eastmain, octobre 2008 Des gens de vision et d’énergie<br />
AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de la dérivation Rupert<br />
Digues<br />
Digues<br />
VGP - Avec les gelées qui arrivent, les<br />
activités sur les digues tirent à leur fin.<br />
D’ailleurs, plusieurs de ces ouvrages<br />
sont maintenant terminés. Ainsi, EBC-<br />
Neilson a complété la digue LR-57, la<br />
seule de son contrat.<br />
De son côté,<br />
l’entreprise Fernand<br />
Gilbert Limitée a<br />
achevé les travaux<br />
sur la majorité des<br />
digues entreprises cet<br />
été. Ne reste que les<br />
digues LR-55 et LR-56<br />
à finaliser. Un peu plus<br />
au nord, l’entreprise<br />
SBC-EMF a terminé les<br />
travaux sur la dizaine<br />
de digues amorcées en<br />
début de saison.<br />
Au bief aval, l’entreprise CCDC a<br />
terminé quatre digues. Pour ce qui<br />
est de CRT-Hamel, trois digues sont<br />
terminées. La majorité des autres<br />
ouvrages sont avancés à 80 % ou plus,<br />
sauf les digues LR-09A, LR-09C et LR-<br />
12B, dont l’avancement varie entre<br />
40 et 70 %.<br />
Digue LR-28<br />
Digue LR-39<br />
Réservoir de<br />
l’Eastmain 1<br />
Barrage de la<br />
Nemiscau-1<br />
Digue du<br />
Ruisseau-Arques<br />
Digue<br />
LR-28<br />
Canal C-1A<br />
Barrage de la<br />
Nemiscau-2<br />
Campement<br />
de la Rupert<br />
Barrage<br />
Lemare<br />
Canal C-1<br />
Canal C-2<br />
Canal C-3<br />
Barrage<br />
de la Rupert<br />
Canal C-4<br />
Tunnel<br />
de transfert<br />
Digue<br />
LR-39<br />
Digue<br />
LR-12A<br />
Canal C-5A<br />
Canal C-5<br />
Canal C-6<br />
Canal C-7<br />
Digue<br />
LR-57<br />
Bief Rupert aval<br />
Bief Rupert amont<br />
Journal Eastmain, octobre 2008 5<br />
AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de la dérivation Rupert<br />
Ouvrages de restitution et canaux<br />
Ouvrage de restitution<br />
de la Nemicsau-2<br />
Canal Sakami<br />
Ouvrage Lemare<br />
et digue LR-33<br />
Canaux<br />
VGP - L’excavation du canal Sakami<br />
est maintenant chose du passé. La<br />
prochaine étape consistera à ériger<br />
un seuil à l’intérieur du canal pour<br />
maintenir l’eau du lac Sakami au<br />
niveau 185 (par rapport au niveau de<br />
la mer). Les équipes de JVC et de son<br />
sous-traitant, Cégerco, se préparent<br />
donc au bétonnage du seuil.<br />
CCDC vient de débuter l’excavation<br />
du canal de restitution du tunnel de<br />
transfert. Le canal, de près de 500<br />
mètres de longueur, permettra de<br />
diriger l’eau dans le bief aval.<br />
Les travaux de construction des<br />
autres canaux du chantier de<br />
la Rupert (C-4, C-3, C-1/C-1A)<br />
progressent de façon intermittente :<br />
70, 65 et 95 % respectivement.<br />
Ouvrages de restitution<br />
La coentreprise SBC-EMF a presque<br />
terminé l’ouvrage de restitution<br />
de la rivière Lemare. Il ne manque<br />
que le bâtiment de service, qui est<br />
achevé à 20 %.<br />
Le bétonnage des ouvrages de<br />
restitution du Ruisseau-Arques et<br />
de la Nemiscau-2 devrait s’achever<br />
avant l’arrivée de la saison hivernale.<br />
Dès lors, les équipes de CCDC<br />
entreprendront l’installation des<br />
systèmes électriques et mécaniques.<br />
Réservoir de<br />
l’Eastmain 1<br />
Barrage de la<br />
Nemiscau-1<br />
Barrage de la<br />
Nemiscau-2<br />
Digue du<br />
Ruisseau-Arques<br />
Campement<br />
de la Rupert<br />
Barrage<br />
de la Rupert<br />
Canal C-5A<br />
Canal C-5<br />
Canal C-6<br />
Canal C-7<br />
6 Journal Eastmain, octobre 2008 Des gens de vision et d’énergie<br />
Barrage<br />
Lemare<br />
Canal C-1A<br />
Canal C-1<br />
Canal C-2<br />
Canal C-3<br />
Canal C-4<br />
Tunnel<br />
de transfert<br />
Bief Rupert aval<br />
Bief Rupert amont<br />
AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de la dérivation Rupert<br />
Barrages<br />
Barrages<br />
VGP - Au chantier de la Rupert, deux<br />
des trois barrages amorcés cet été<br />
sont maintenant terminés. Le barrage<br />
de la Nemiscau-1 (HQC et Kolo-<br />
Veidekke), pourvu d’un noyau en béton<br />
bitumineux, a été achevé au début<br />
de septembre, et le remblayage du<br />
barrage Lemare (SBC-EMF) s’est achevé<br />
Barrage de la Rupert<br />
Barrage de la Rupert<br />
Barrage Lemare<br />
Barrage de la Nemiscau-1<br />
à la fin septembre. Le barrage de la Rupert,<br />
débuté à la mi-août, va se terminer dans<br />
les prochains jours. Sa réalisation avait été<br />
confiée, on s’en rappelle, à EBC-Neilson.<br />
Réservoir de<br />
l’Eastmain 1<br />
Barrage de la<br />
Nemiscau-1<br />
Barrage de la<br />
Nemiscau-2<br />
Digue du<br />
Ruisseau-Arques<br />
Campement<br />
de la Rupert<br />
Barrage<br />
Lemare<br />
Canal C-1A<br />
Canal C-1<br />
Canal C-2<br />
Canal C-3<br />
Barrage<br />
de la Rupert<br />
Canal C-4<br />
Tunnel<br />
de transfert<br />
Canal C-5A<br />
Canal C-5<br />
Canal C-6<br />
Canal C-7<br />
Bief Rupert aval<br />
Bief Rupert amont<br />
Journal Eastmain, octobre 2008 7<br />
AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de la dérivation Rupert<br />
Tunnel de transfert<br />
Tunnel de transfert<br />
VGP - Le dynamitage de la banquette au<br />
tunnel de transfert avance rapidement.<br />
Avec deux dynamitages par jour, à raison<br />
de 10 mètres de banquette grugés par<br />
ronde, les responsables de l’entreprise<br />
SBC prévoient terminer l’excavation<br />
du tunnel à la fin de novembre. Pour le<br />
moment, un peu plus de 80 % des 2,9<br />
kilomètres du tunnel ont été excavés en<br />
totalité.<br />
Réservoir de<br />
l’Eastmain 1<br />
Digue du<br />
Ruisseau-Arques<br />
Campement<br />
de la Rupert<br />
Barrage<br />
de la Rupert<br />
Canal C-5A<br />
Canal C-5<br />
Canal C-6<br />
Canal C-7<br />
8 Journal Eastmain, octobre 2008 Des gens de vision et d’énergie<br />
Barrage<br />
Lemare<br />
Canal C-1A<br />
Canal C-1<br />
Barrage de la<br />
Nemiscau-1<br />
Barrage de la<br />
Nemiscau-2<br />
Canal C-2<br />
Canal C-3<br />
Canal C-4<br />
Tunnel<br />
de transfert<br />
Bief Rupert aval<br />
Bief Rupert amont<br />
AVANCEMENT DES TRAVAUX
Chantier de la Sarcelle<br />
Campement<br />
de la Sarcelle<br />
Poste<br />
Muskeg<br />
Centrale<br />
de la Sarcelle<br />
Réservoir<br />
Opinaca<br />
Centrale<br />
de l’Eastmain-1-A<br />
Campement<br />
de l’Eastmain<br />
Centrale<br />
de l’Eastmain-1<br />
Réservoir de l’Eastmain 1<br />
Les travaux en bref<br />
NG - Le campement, qui compte plus de<br />
240 lits, a ouvert ses portes en octobre.<br />
La cafétéria, assemblée par le Groupe<br />
ModSpace Secto, est déjà en service, et<br />
l’entrepreneur en alimentation satisfait<br />
l’appétit de plus de 200 résidents.<br />
L’Accueil et le Centre de santé sont<br />
également en service. Les ouvriers<br />
de Constructions Binet s’affairent<br />
actuellement à l’assemblage des<br />
bâtiments où seront aménagés le<br />
casse-croûte et le bar de même que le<br />
service de sécurité incendie. Tous les<br />
entrepreneurs se préparent à achever<br />
l’installation des modules pendant la<br />
saison froide.<br />
Pour sa part, Nabashou Construction<br />
débroussaille l’accotement de la<br />
route qui mène au campement de la<br />
Sarcelle et, sous peu, procédera à son<br />
rechargement. D’autres travaux seront<br />
réalisés plus tard. C’est le cas, entre<br />
autres, de la réfection du<br />
pont Opinaca.<br />
EBC-Neilson a amorcé<br />
l’excavation de la centrale<br />
Campement après que Eeyou GD<br />
de la Sarcelle Lumberjack inc., une<br />
entreprise de Wemindji, ait<br />
déboisé le site.<br />
Poste<br />
Muskeg<br />
Réservoir<br />
Opinaca<br />
Centrale<br />
de l’Eastmain-1-A<br />
Campement<br />
de l’Eastmain<br />
Centrale<br />
de l’Eastmain-1<br />
Réservoir de l’Eastmain 1<br />
Campement de<br />
la Sarcelle<br />
Poste Muskeg<br />
Centrale de<br />
la Sarcelle<br />
Réservoir<br />
Opinaca<br />
Campement de<br />
l’Eastmain<br />
Centrale de<br />
l’Eastmain-1<br />
Centrale de<br />
l’Eastmain-1-A<br />
Journal Eastmain, octobre 2008 9<br />
AVANCEMENT DES TRAVAUX
Le béton,<br />
une invention de génie<br />
KL - Depuis le début de l’automne, le<br />
béton occupe la place d’honneur au<br />
chantier de l’Eastmain-1-A. En effet, le<br />
contrat de bétonnage de la centrale a été<br />
accordé à Neilson-EBC à la fin de l’été. Les<br />
premières coulées de béton ont eu lieu<br />
au mois de septembre et se poursuivront<br />
durant la prochaine année.<br />
Matériau noble et vivant, chargé<br />
d’histoire<br />
Il y a plus de 5 000 ans, les Égyptiens de<br />
l’Antiquité étaient déjà familiers avec<br />
le mélange de béton obtenu avec du<br />
calcaire calciné et du plâtre pour lier<br />
les pierres. Si cette recette est connue<br />
depuis longtemps, la mise au point du<br />
ciment Portland revient à un Français,<br />
Louis Vicat, et remonte au 19 e siècle.<br />
Aujourd’hui, le béton est le matériau<br />
le plus utilisé en construction. Ses<br />
propriétés sont étonnantes et uniques<br />
et en font « un matériau noble et vivant,<br />
malléable, d’une grande durabilité<br />
physique », explique Pierre-Charles<br />
Drouin, ingénieur à LVM Technisol.<br />
Quelle est la différence entre le<br />
béton et le ciment ?<br />
D’abord, il faut savoir que le béton est<br />
une roche artificielle produite à partir<br />
d’un mélange de ciment, d’eau, de<br />
granulats (sable et pierre) et d’adjuvants.<br />
« Le ciment est au béton ce que la farine<br />
est au gâteau », affirme M. Drouin. Le<br />
ciment est donc le liant hydraulique<br />
du béton. Il garantit un durcissement<br />
du béton par hydratation. Si le lien<br />
est le ciment, on parlera de béton de<br />
ciment. Par ailleurs, on peut utiliser<br />
un autre liant. Le liant hydrocarboné<br />
appelé couramment « bitume » sert<br />
à la fabrication du béton bitumineux.<br />
Ce liant, moins courant aux chantiers<br />
d’<strong>Hydro</strong>-<strong>Québec</strong>, est pourtant<br />
exploité au chantier de la Rupert. Le<br />
noyau du barrage Nemiscau-1 est<br />
vraisemblablement fabriqué à partir de<br />
béton bitumineux.<br />
10 Journal Eastmain, octobre 2008 Des gens de vision et d’énergie<br />
1
Un mélange de matériaux<br />
Dans le cadre du projet, on privilégie<br />
le ciment Portland du type LH-HQ<br />
(anciennement 20M). Il est spécialement<br />
conçu pour les besoins de la <strong>SE</strong>BJ. Il<br />
est idéal pour les coulées de grande<br />
masse, car il dégage une faible chaleur<br />
d’hydratation, élément-clé pour éliminer<br />
les risques de fissures dans le matériau.<br />
Pour fabriquer du béton, il faut utiliser<br />
une eau pure, exempte de sédiments et<br />
d’agents chimiques. L’eau du réservoir<br />
est donc tout indiquée. Les pierres<br />
concassées proviennent des carrières,<br />
et le sable, des dépôts à proximité des<br />
travaux.<br />
Puisque le béton ne contient qu’environ<br />
2 % d’air occlus de façon naturelle, il est<br />
essentiel d’utiliser un adjuvant entraîneur<br />
d’air. À la manière d’un savon à vaisselle,<br />
l’adjuvant produira de microscopiques<br />
bulles d’air réparties dans tout le volume<br />
du béton. Ces bulles formeront une<br />
chambre d’expansion parfaite pour que<br />
l’eau résiduelle gèle en saisons froides,<br />
pour protéger le béton contre une prise<br />
éventuelle de volume lors des cycles<br />
de gel et de dégel et, finalement, pour<br />
augmenter la durabilité du béton.<br />
Sensible aux variations de<br />
température<br />
Enfin, l’étape de la mise en œuvre et du<br />
mûrissement du béton demeure toujours<br />
complexe. Lors de sa mise en place, les<br />
écarts de température dans la masse du<br />
béton doivent être respectés. Pour qu’il<br />
y ait absence de choc thermique, l’écart<br />
entre le « cœur » de la masse et la « peau »<br />
ne doit pas dépasser les 20 °C. Un écart<br />
doit aussi être respecté entre la<br />
« peau » et la température ambiante.<br />
Selon la température et la saison, le<br />
béton doit être refroidi ou réchauffé<br />
afin de respecter ces écarts. C’est ce qui<br />
explique pourquoi l’usine de béton au<br />
chantier est pourvue d’une machine qui<br />
fabrique de la glace qui est incorporée<br />
au mélange de béton selon les besoins.<br />
Par temps froid, une immense bouilloire<br />
produit de l’eau chaude et de la vapeur<br />
qui serviront à réchauffer les ingrédients<br />
utilisés dans la préparation du béton.<br />
Le béton est omniprésent dans tous<br />
les ouvrages de génie civil. Il est, sans<br />
contredit, l’ami de l’homme et de ses<br />
ambitions.<br />
Photo 1 : Usine à béton Construction Polaris au chantier<br />
de l’Eastmain-1-A<br />
Photo 2 : Une équipe de Construction Polaris a<br />
procédé aux premiers tests de coulée de béton près de<br />
l’usine.<br />
Photo 3 : Pierre-Charles Drouin, ingénieur résident<br />
pour l’entreprise LVM Technisol, discutant avec<br />
Rodrigue Lavoie de Construction Polaris.<br />
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2<br />
3<br />
Journal Eastmain, octobre 2008 11
Excavation de roc<br />
souterraine<br />
KL - Comment excave-t-on des<br />
conduites forcées dans un tunnel<br />
avec une inclinaison de 60° ? Pour le<br />
commun des mortels, cette question<br />
tient de l’énigme. Pour les travailleurs<br />
chargés d’excaver des conduites<br />
forcées, par contre, elle est la simplicité<br />
même !<br />
Les travaux d’excavation souterraine<br />
sont réalisés en deux étapes. On<br />
commence avec l’excavation, par le<br />
bas, de trous pilotes. Puis, par le haut,<br />
on procède à la percée frontale et à<br />
l’excavation des banquettes.<br />
Des trous pilotes depuis la<br />
galerie d’accès<br />
Les trois conduites forcées ont un<br />
diamètre de près de 9 mètres. Dans<br />
le segment incliné des conduites, on<br />
excave un espace de 2,44 m x 2,44 m<br />
depuis le coude des conduites forcées<br />
jusqu’à la prise d’eau pour former un<br />
orifice appelé « trou pilote ». Quand le<br />
trou est excavé sur toute sa longueur<br />
dans la partie inclinée, on peut dès<br />
lors procéder à l’abattage de la masse<br />
totale à partir de la prise d’eau. Tous les<br />
débris d’excavation chutent par le trou<br />
et sont évacués à partir de la galerie<br />
d’accès.<br />
Une plateforme ascenseur<br />
appelée « Alimak »<br />
Les trous pilotes sont percés au moyen<br />
d’une plateforme ascenseur d’origine<br />
suédoise appelée « Alimak ». Le montage<br />
et la manipulation des foreuses de cet<br />
équipement, qui fonctionne tel un<br />
monorail, sont guidés manuellement.<br />
Les travailleurs peuvent forer les trous<br />
pilotes et exécuter le chargement de<br />
dynamite.<br />
L’excavation de la masse des conduites<br />
forcées à partir de la prise d’eau est en<br />
cours depuis le mois d’octobre.<br />
À la différence de cet « Alimak » qui<br />
est vertical, celui que nous utilisons<br />
au chantier de l’Eastmain-1-A est<br />
un modèle incliné.<br />
12 Journal Eastmain, octobre 2008 Des gens de vision et d’énergie
Nouveau lieu de transit<br />
NG – Les travailleurs hébergés aux<br />
campements de l’Eastmain et de la<br />
Sarcelle transiteront par un nouvel<br />
aérodrome dès la fin de l’année 2008.<br />
Située à environ 40 kilomètres au<br />
nord du campement de l’Eastmain,<br />
l’aérogare d’Opinaca accueille déjà les<br />
petits transporteurs. Les travailleurs du<br />
campement de la Sarcelle n’auront que<br />
60 kilomètres à parcourir pour s’y rendre,<br />
ce qu’ils apprécieront sûrement compte<br />
tenu du fait qu’ils doivent couvrir 175<br />
kilomètres avant d’atteindre l’aérogare<br />
de Nemiscau.<br />
Campement de la Sarcelle<br />
Ça déménage !<br />
NG – Les bâtisseurs de campement<br />
font partie d’une classe de travailleurs<br />
bien à part. Souvent, ils sont hébergés à<br />
des kilomètres de leur lieu de travail et<br />
profitent peu des infrastructures et des<br />
installations nouvellement aménagées<br />
qu’ils auront, pour la plupart, installées<br />
eux-mêmes. Appelés à travailler dans des<br />
conditions peu enviées, sans électricité,<br />
sans eau courante, ces bâtisseurs de<br />
Avant de pouvoir transiter par<br />
l’aérodrome d’Opinaca, la piste doit<br />
être pourvue de différents instruments<br />
d’aide à la navigation aérienne : feux<br />
de balisage, manche à vent... D’autres<br />
travaux comprennent le compactage de<br />
la piste et l’installation d’un bâtiment qui<br />
provient de l’aérogare de Fontange, près<br />
de la centrale Laforge-2.<br />
Il faut encore déboiser environ 30<br />
hectares. C’est le maître de trappe<br />
Roderick Mayappo, de la communauté<br />
d’Eastmain, qui réalise ces travaux.<br />
campements font preuve d’une grande<br />
débrouillardise.<br />
L’ambiance qui règne à un campement<br />
en voie de construction est empreinte<br />
d’entraide et de camaraderie entre gens<br />
passionnés. Au campement du chantier<br />
de la Sarcelle, plus de 70 travailleurs se<br />
côtoient et vivent dans ce contexte.<br />
Ces derniers ont débuté au mois de<br />
septembre.<br />
Toutes ces activités s’échelonneront de<br />
septembre à décembre. L’aérodrome<br />
pourra recevoir les avions de la ligne<br />
aérienne Air Creebec d’ici à la fin de<br />
l’année 2008.<br />
Journal Eastmain, août 2008 13
BARRAGE DE LA<br />
RUPERT<br />
Surprise de la<br />
marmite<br />
VGP – L’eau, jumelée au temps, a une force<br />
souvent insoupçonnée. Sur des milliers<br />
d’années, elle peut modeler le roc le plus<br />
dur qui soit. Parfois, ce profilage de la<br />
roche cause de désagréables surprises,<br />
par exemple, quand le lit d’une rivière est<br />
mis à nu et qu’on y trouve… une marmite.<br />
Les marmites sont des cavités circulaires<br />
qui peuvent atteindre quelques mètres.<br />
Elles sont creusées dans le lit rocheux<br />
d’une rivière par le mouvement<br />
tourbillonnaire de l’eau chargée de sable<br />
et de gravier. Au fil du temps, le trou<br />
emprisonne des cailloux de plus en plus<br />
gros qui, sous la force de l’eau, continuent<br />
d’éroder le roc. Les marmites de géant<br />
apparaissent généralement dans des<br />
Ouvrages de<br />
retenue<br />
La finition en<br />
pente<br />
VGP – Avec la fin de l’été, les entreprises<br />
du chantier de la Rupert terminent<br />
les ouvrages de retenue amorcés au<br />
printemps. Pas moins d’une quarantaine<br />
de digues s’élèvent maintenant là où le<br />
terrain naturel dessine des creux. Les<br />
travaux de finition sont presque faits à<br />
l’équerre pour sculpter des ouvrages aux<br />
pentes parfaites.<br />
rapides ou au pied des chutes.<br />
Lors de la fermeture de la rivière Rupert<br />
à la hauteur de l’évacuateur de crues,<br />
donc lors de la mise à nu du lit de la<br />
rivière, plusieurs personnes s’attendaient<br />
à retrouver des marmites. La question<br />
était de savoir si ces marmites allaient être<br />
grosses au point qu’il faille les remblayer.<br />
Finalement, seuls des bébés marmites<br />
de la grosseur d’un trou d’injection<br />
ponctuaient le roc.<br />
Les équipes de l’entreprise EBC-Neilson<br />
ont pu procéder rapidement au<br />
traitement des fondations de l’ouvrage<br />
et, déjà, le remblayage du barrage tire à<br />
sa fin.<br />
LE SAVIEZ-VOUS ?<br />
Pour les Dénés et les Métis des Territoires du Nord-Ouest, il y a une autre sorte de marmite de géant qui a une signification bien<br />
particulière. Ces peuples laissent des offrandes de tabac et d’allumettes près des sources thermales Rabbitkettle pour s’attirer la<br />
bonne fortune. Tant que la marmite déborde, c’est signe de bonne fortune. Mais quand elle est vide, c’est un mauvais présage.<br />
C’est du moins ce qu’on rapporte !<br />
L’angle d’une pente est déterminé<br />
en fonction de deux facteurs : le type<br />
de matériau de finition utilisé et son<br />
calibre – la granulométrie. Une pente<br />
de perré sera plus abrupte – 1 mètre de<br />
dénivelé vertical (1,0 V) pour 1,6 mètre<br />
d’avancée horizontale (1,6 H) – qu’une<br />
pente de sable ou de moraine (2,5 H :<br />
1 V), car la pierre fournit une meilleure<br />
stabilité naturelle que les deux autres<br />
constituants. Côté granulométrie, plus<br />
une pierre est grosse, plus l’angle de la<br />
pente est aigu.<br />
Ce qui détermine si l’ouvrage sera fait<br />
en enrochement ou non, c’est l’utilité<br />
qu’on en fera. Les pentes soumises aux<br />
mouvements des vagues et à la friction<br />
des glaces sont enrochées. D’ailleurs,<br />
la granulométrie des pierres est<br />
ordinairement assez grosse – de 400 à<br />
1 000 mm – pour empêcher que la glace,<br />
en se retirant, ne parte avec la roche.<br />
C’est également à cause de la glace que<br />
les roches sont entassées très serrées les<br />
unes sur les autres.<br />
14 Journal Eastmain, octobre 2008 Des gens de vision et d’énergie
Un accès pour les générations futures<br />
Route d’accès au camp Auclair<br />
NG – Makaahiikan Construction<br />
s’affaire à terminer la route d’accès au<br />
camp Auclair. Le tracé débute au<br />
km 22 de la route du bief aval et joint<br />
celle qui sillonne le territoire sous les<br />
lignes à 735 kV.<br />
La nouvelle voie de 7 mètres de<br />
largeur, qui s’étend sur une distance de<br />
5 kilomètres, nécessite la construction<br />
d’un pont. Construit par CRT-Hamel,<br />
le pont à quatre piliers centraux<br />
sera achevé en octobre, permettra<br />
d’enjamber la rivière Nemiscau et<br />
traversera le futur bief aval.<br />
Match de hockey des légendes<br />
Soyez l’un des 45 joueurs qui auront<br />
la chance de croiser le bâton avec les<br />
Légendes du hockey lors d’un match<br />
exceptionnel qui se déroulera le samedi 20<br />
décembre à l’aréna Maurice-Richard.<br />
« Il s’avance, déjoue Stéphane Richer,<br />
accélère et se faufile derrière Gaston<br />
Gingras, s’élance et compte ! Quel but ! » Eh<br />
oui, c’est le rêve de bien des passionnés du<br />
hockey ! Que diriez-vous si cela devenait<br />
possible ?<br />
Le rêve pourra maintenant se réaliser<br />
avec l’activité spéciale « Jouez au héros ! ».<br />
La campagne Centraide <strong>Hydro</strong>-<strong>Québec</strong><br />
Équipement/<strong>SE</strong>BJ organisera un match de<br />
hockey bénéfice le 20 décembre 2008 à<br />
l’aréna Maurice-Richard.<br />
Lors ce match, plus de 20 ex-joueurs de la<br />
Ligue nationale de hockey (L.N.H) seront en<br />
uniforme, avec vous peut-être, sur la glace ou<br />
dans les estrades. Le but ? Amasser des fonds<br />
au profit de Centraide. Objectif : 100 000 $.<br />
<strong>Hydro</strong>-<strong>Québec</strong> s’engage à doubler la somme<br />
récoltée par cette activité.<br />
Vous en voulez plus ? Devenez vendeur et<br />
courrez la chance de participer au match.<br />
Les cinq meilleurs vendeurs auront une<br />
place assurée dans l’une des deux équipes<br />
de pros. Parmi les vendeurs ayant vendu<br />
au moins vingt billets ou plus, quarantecinq<br />
d’entre eux seront tirés au sort afin<br />
qu’ils puissent eux aussi participer à ce<br />
match et disputer une période de 20<br />
minutes de hockey avec et contre d’anciens<br />
professionnels de la L.N.H.<br />
Il faut construire cette nouvelle voie,<br />
car la route qui longe les lignes à 735<br />
kV sera partiellement ennoyée après la<br />
mise en eau des biefs en 2009. La route<br />
donne un accès aux camps des familles<br />
cries près de la rivière Nemiscau<br />
notamment.<br />
Pour plus d’information :<br />
Communiquez avec Martin Longchamps<br />
514 286-2020 poste 2248<br />
Pour tous les détails, visitez le<br />
www.extranetsebj.ca<br />
Journal Eastmain, octobre 2008 15
Appels d’offres, Achats et Contrats<br />
Du crayon... à la turbine !<br />
« Malgré la taille de notre équipe, nous<br />
pouvons en accomplir beaucoup. Et ça,<br />
j’en suis fier. La polyvalence et notre<br />
approche client sont nos forces. »<br />
- Robert Charbonneau, chef, Appels<br />
d’offres, achats et contrats<br />
JL - La petite équipe Appels d’offres,<br />
achats et contrats de la <strong>SE</strong>BJ, basée à<br />
Montréal, ratisse large. À juste titre, elle<br />
est impliquée dans l’acquisition de tous<br />
les biens et services d’un projet dont le<br />
coût atteint plus de 5 milliards de dollars.<br />
De quoi donner le tournis !<br />
Le secteur névralgique des appels<br />
d’offres, des achats et des contrats<br />
de la <strong>SE</strong>BJ a pour mandat d’acquérir<br />
des biens et des services requis dans<br />
la réalisation des avant-projets et des<br />
projets en concluant des accords avec<br />
des tiers ou des ententes avec des<br />
divisions d’<strong>Hydro</strong>-<strong>Québec</strong>. Dirigée par<br />
Robert Charbonneau au siège social<br />
de la <strong>SE</strong>BJ, à Montréal, cette unité<br />
administrative est derrière toutes les<br />
activités d’acquisition de biens, de<br />
services, de services professionnels<br />
ainsi que des biens et services mixtes.<br />
16 Journal Eastmain, octobre 2008<br />
Acquisition de biens<br />
Comme le projet de l’Eastmain-1-A–<br />
Sarcelle–Rupert est colossal, la gamme<br />
des biens que la <strong>SE</strong>BJ doit acquérir va<br />
du simple crayon au groupe turbinealternateur,<br />
en passant par le mobilier<br />
de bureau, les unités de logement, les<br />
fournitures de bureau, les appareils de<br />
bureautique et les ordinateurs. Sous<br />
cette rubrique, on peut également<br />
trouver le matériel roulant de la<br />
<strong>SE</strong>BJ : camionnettes, véhicules<br />
d’urgence (ambulance, camion<br />
d’incendie) et autobus, pour l’essentiel.<br />
Il y également les équipements<br />
permanents des centrales fournis dans<br />
le cadre d’un contrat mais installés<br />
dans un autre : barres blindées,<br />
appareillage électrique, de téléphonie<br />
ou de commande.<br />
Services<br />
Les services nécessaires à la bonne<br />
conduite du projet sont tout aussi<br />
importants. Dans cette rubrique, on<br />
retrouve, par exemple, l’exploitation<br />
des cafétérias et des services de<br />
loisirs, l’entretien des bâtiments de<br />
la <strong>SE</strong>BJ, la sécurité et la protection<br />
contre les incendies, l’entretien des<br />
routes et l’entretien des véhicules<br />
de la <strong>SE</strong>BJ. D’autres, moins évidents,<br />
comme le nolisement d’avions<br />
auprès d’Air Creebec ou d’autres<br />
transporteurs, le nolisement<br />
d’hélicoptères, la fourniture des<br />
carburants par Petronor, le transport<br />
terrestre par Kepa Transport, les<br />
télécommunications, etc.<br />
L’équipe des Appels d’offres, achats et contrats de la <strong>SE</strong>BJ. Rangée du haut : Georges<br />
Abdouche, spécialiste - Contrats de services professionnels, Louis Blais, spécialiste - Appels<br />
d’offres et contrats, Martin Longchamps, acheteur, Robert Charbonneau, chef de service,<br />
Francyne Loranger, spécialiste - Appels d’offres et Contrats, Fernand Charest, spécialiste<br />
- Appels d’offres et contrats. Rangée du bas : Jessica Montero, commis - classement et archives,<br />
Mylène Morin, secrétaire, Élizabeth Lamarre, commis-comptable et Valérie Turgeon,<br />
commis - bureau des Appels d’offres.<br />
Des gens de vision et d’énergie
Du crayon… à la turbine !<br />
Services<br />
professionnels<br />
Une autre grande catégorie est celle<br />
des services professionnels. Alors que<br />
la réalisation du projet de l’Eastmain-<br />
1-A–Sarcelle–Rupert nécessite une<br />
expertise plus spécifique, la <strong>SE</strong>BJ doit<br />
s’appuyer sur une gamme de services<br />
spécialisés. On n’a qu’à penser à<br />
l’ingénierie, aux études géologiques et<br />
géotechniques, aux études et au suivi<br />
de l’environnement autant humain que<br />
physique ainsi qu’à l’archéologie, pour<br />
ne nommer que ceux-là.<br />
Biens et services<br />
La catégorie mixte des biens et<br />
services, la plus importante en valeur,<br />
regroupe les contrats de construction<br />
qui déboucheront sur des ouvrages<br />
permanents. Un entrepreneur réalise<br />
en usine ou en chantier des travaux<br />
(services) qui deviennent en partie<br />
des biens. Les bâtiments neufs<br />
des campements, les centrales, les<br />
routes, les barrages et les digues<br />
s’inscrivent dans cette catégorie. Pour<br />
Robert Charbonneau, ces travaux<br />
représentent ce qui restera à la fin<br />
des chantiers et ce qui témoignera du<br />
travail dévoué et compétent de milliers<br />
de personnes pour des générations à<br />
venir. « Notre équipe est très fière d’y<br />
participer », dit-il.<br />
Du début à la fin<br />
JL - À l’image du projet, le défi que doit<br />
relever l’équipe Appels d’offres, achats et<br />
contrats de la <strong>SE</strong>BJ est colossal. Cette unité<br />
administrative est impliquée du début à<br />
la fin dans tous les secteurs d’activité du<br />
projet.<br />
« Il s’agit d’un défi très stimulant », lance<br />
d’entrée de jeu Robert Charbonneau,<br />
chef, Appels d’offres, achats et contrats<br />
à la <strong>SE</strong>BJ. « Il faut être capable de<br />
satisfaire notre client en tenant compte<br />
des critères de qualité élevés que nous<br />
connaissons, en assurant une rigueur<br />
constante, en respectant les contraintes<br />
de temps souvent serrées, le tout réalisé<br />
dans une logique de marché visant à<br />
abaisser les coûts. Autrement dit, il ne<br />
faut pas être un frein au projet. »<br />
L’équipe de M. Charbonneau est<br />
sollicitée au tout début d’un projet,<br />
avant même son démarrage, pour<br />
participer au découpage en contrats.<br />
Cette étape est nécessaire afin de<br />
développer une logique d’ensemble<br />
qui pourrait avoir des conséquences sur<br />
des contrats subséquents et abaisser<br />
les coûts. Aussi, avant d’aller en appel<br />
d’offres, et même de penser à produire<br />
un contrat, une étape cruciale visant à<br />
solliciter le marché doit être accomplie.<br />
Enfin, quand un contrat est attribué, ce<br />
sont les administrations de chantier qui<br />
en font la gestion.<br />
« Puis, nous intervenons à la fin<br />
pour l’archivage des documents<br />
contractuels », précise M.<br />
Charbonneau. Cette dernière<br />
étape, tout aussi importante, doit<br />
être réalisée avec rigueur car il<br />
ne faut perdre de vue le fait que<br />
cette documentation sera utilisée<br />
ultérieurement, lors de litiges devant<br />
les tribunaux, notamment. Les<br />
documents doivent être des plus<br />
complets et simples à la fois. « Nous<br />
allons jusqu’à la fin du cycle de vie<br />
d’un contrat. Et cela peut prendre<br />
plusieurs années », dit-il.<br />
Journal Eastmain, octobre 2008 17<br />
Appels d’offres, Achats et Contrats
« Travailler ensemble, réussir ensemble » – Lloyd Mayappo<br />
NG – Originaire de la communauté d’Eastmain,<br />
Lloyd Mayappo connaît bien le territoire<br />
à proximité du chantier de la Sarcelle. « Je<br />
proviens de la terre sous l’eau. Je suis né dans<br />
la zone ennoyée par le réservoir Opinaca ! », me<br />
raconte-t-il, en souriant.<br />
Lloyd Mayappo a été chef de la communauté<br />
d’Eastmain de 2005 à 2008. Il occupe<br />
maintenant le poste de chef de service<br />
– Relations cries (<strong>SE</strong>BJ) au chantier de la Sarcelle.<br />
« Je me destinais au privé, dans le domaine<br />
de la construction, mais les choses ont tourné<br />
autrement. Je suis ici maintenant et, d’une autre façon, je vais<br />
trouver de l’emploi pour les membres des communautés. »<br />
Avant d’être chef de sa communauté, Lloyd Mayappo a siégé<br />
Portrait d’un foreur<br />
Stéphane Hovington<br />
KL - Toujours en quête de gens à<br />
interviewer pour le journal, j’ai cru bon<br />
d’aller faire un tour dans les coulisses<br />
de la future centrale, là où les travaux<br />
d’excavation souterraine des conduites<br />
forcées sont en cours. J’étais déterminée<br />
à en sortir avec, en poche, l’entrevue d’un<br />
type qui travaille en bas, dans ce tunnel,<br />
dans l’obscurité, et qui a peu d’occasions<br />
de parler publiquement de son boulot. La<br />
chance m’a souri, car j’y ai trouvé « ti-gars ».<br />
18 Journal Eastmain, octobre 2008<br />
J’ai fait la connaissance de Stéphane<br />
Hovington, alias « ti-gars », à plusieurs<br />
mètres sous terre.<br />
Pour parler à « ti-gars », il ne faut surtout<br />
pas avoir le vertige. Stéphane est foreur<br />
et opère un de ces fameux Jumbo Truck<br />
Data. Ce natif de la Côte-Nord connaît<br />
bien sa machine. Il m’avoue être l’un<br />
des premiers en Amérique du Nord à<br />
avoir suivi la formation qui lui permet<br />
aujourd’hui de la manœuvrer.<br />
près de neuf années au conseil de bande. Il est un<br />
homme de relations humaines. « Mon but, c’est<br />
d’exercer les droits de la Convention, soit travailler<br />
ensemble et réussir ensemble ! Les membres des<br />
communautés doivent profiter de l’occasion pour<br />
se prévaloir d’une expérience et d’y acquérir des<br />
compétences dans le domaine de la construction.<br />
Après, ils pourront les rapporter dans leur<br />
communauté. »<br />
Lloyd Mayappo m’explique que les Cris, qui vivent<br />
plus au nord, préfèrent de loin le site du chantier<br />
de la Sarcelle. « Les pères et les mères de famille<br />
vont se sentir un peu moins loin de chez eux. Le chantier de la<br />
Sarcelle va certainement profiter de la volonté des gens d’aller y<br />
travailler. »<br />
« Ces Jumbos viennent de Finlande. Les<br />
tout premiers du genre à débarquer en<br />
Amérique du Nord étaient destinés au<br />
chantier de Toulnustouc (2002), près de<br />
Baie-Comeau. »<br />
Patient, « ti-gars » m’explique comment<br />
sa machine fonctionne. Il me montre<br />
les disquettes qu’il faut insérer dans le<br />
disque dur de l’appareil pour enregistrer<br />
les plans de forage. Il me montre aussi<br />
les différentes commandes qui servent<br />
à manœuvrer les trois bras de la foreuse<br />
et m’explique la différence entre une<br />
foreuse traditionnelle et le Jumbo. « C’est<br />
pareil quand tu reçois un ordinateur pour<br />
la première fois. C’est beaucoup plus<br />
excitant et motivant ! »<br />
Avant de redescendre de la foreuse,<br />
je remercie « ti-gars » pour toutes ces<br />
explications et le précieux temps qu’il<br />
m’a accordé. De retour à la surface, je<br />
me rends compte à quel point cet engin<br />
sophistiqué m’a impressionnée. C’est<br />
qu’il ressemble étrangement à une<br />
pieuvre, ce Jumbo, avec ses tentacules<br />
qui s’articulent séparément les unes des<br />
autres. Tout simplement saisissant…<br />
Des gens de vision et d’énergie
Pompiers<br />
volontaires<br />
À la grandeur<br />
du projet<br />
VGP – Dany Michaud est chef pompier<br />
du projet de l’Eastmain-1-A–Sarcelle–<br />
Rupert. Son équipe est constituée des<br />
constables d’<strong>Hydro</strong>-<strong>Québec</strong> Sécurité<br />
Industrielle, auxiliaires de première ligne,<br />
et d’une trentaine de travailleurs répartis<br />
dans tous les campements qui se sont<br />
portés volontaires.<br />
« Ça change de la routine. C’est<br />
totalement différent du travail de bureau<br />
que je fais habituellement », raconte<br />
Sébastien Arcand, un pompier volontaire.<br />
« Ça me permet de contribuer à un autre<br />
volet du projet, et j’apprends beaucoup<br />
dans les différentes formations »,<br />
poursuit-il.<br />
Tous les pompiers volontaires reçoivent<br />
une formation de base en incendie.<br />
Plusieurs participent également aux<br />
formations complémentaires comme<br />
le sauvetage minier et le sauvetage<br />
nautique.<br />
Les équipes interviennent<br />
principalement lors d’alertes d’incendie,<br />
d’incendies réels et d’accidents de la<br />
route. Chaque année, une trentaine<br />
d’événements majeurs, en plus de<br />
tous les autres cas mineurs, requièrent<br />
l’assistance du service d’incendie.<br />
Les chutes<br />
Selon une récente étude de l’Institut<br />
de recherche Robert-Sauvé en santé et<br />
en sécurité du travail (IRRST), chaque<br />
année, au <strong>Québec</strong>, une centaine de<br />
travailleurs perdent la vie à la suite d’un<br />
traumatisme. À elles seules, les chutes en<br />
hauteur représentent près de<br />
12 % de l’ensemble des accidents qui<br />
surviennent dans les principaux secteurs<br />
économiques.<br />
Quand il est question de chutes, il<br />
faut aussi englober les chutes de<br />
même niveau. Chaque année, les<br />
chutes par glissade causent plus de<br />
6 456 accidents de travail au <strong>Québec</strong>.<br />
L’absence au travail liée aux chutes par<br />
glissade donne lieu à des compensations<br />
annuelles de l’ordre de 25 millions $.<br />
Comment réduire les<br />
risques de chute<br />
Admettre qu’il est possible de prévenir<br />
les chutes et d’identifier les lieux à<br />
risques potentiels.<br />
Éliminer les risques liés aux travaux<br />
d’entretien; enrayer les conditions<br />
pouvant comporter des risques; fournir,<br />
entretenir et utiliser l’équipement et les<br />
dispositifs correctement afin d’éviter les<br />
chutes; fournir, entretenir et porter les<br />
équipements de protection individuels<br />
correctement; instaurer des méthodes de<br />
travail sûres.<br />
Évaluer les risques de chute et établir<br />
des normes et attentes.<br />
Évaluer les risques de chute potentielle<br />
ou réelle en effectuant, par exemple, une<br />
inspection détaillée des aires de travail<br />
ou en interrogeant les travailleurs.<br />
Contrôler les dangers en éliminant ou<br />
en réduisant les risques.<br />
Établir les normes les plus élevées en<br />
matière d’entretien, d’éclairage et de<br />
visibilité.<br />
Préciser et consolider le rôle des<br />
superviseurs dans l’application des<br />
normes.<br />
Veiller au respect des normes sur la<br />
prévention des causes potentielles de<br />
glissades et de chutes.<br />
Fournir un équipement en bon état pour<br />
qu’il soit utilisé correctement.<br />
Donner aux travailleurs une formation<br />
sur les façons d’éviter les glissades et les<br />
chutes, dans leur propre intérêt et dans<br />
celui d’autrui.<br />
Adapter ses méthodes de travail selon<br />
le temps, la température et les saisons.<br />
Plusieurs facteurs de risque peuvent occasionner une chute. Les plus fréquents sont le<br />
manque de formation et d’information, une mauvaise méthode de travail et une faille dans<br />
la gestion de la santé et de la sécurité. L’employeur doit planifier, coordonner et mener les<br />
travaux correctement. Entre autres choses, il doit identifier et résoudre les problèmes au<br />
préalable, veiller à ce que les travailleurs appliquent les méthodes de travail appropriées et<br />
rappeler aux travailleurs les mesures de sécurité qu’ils sont tenus de respecter.<br />
Journal Eastmain, octobre 2008 19
Mais d’où vient le nom<br />
« Rupert » ?<br />
Il faut remonter au XVI e siècle, au tout début de la recherche du légendaire passage vers l’Orient par les Européens, pour comprendre de<br />
quel personnage la rivière et le campement tirent leur nom.<br />
LP - En 1610, Henry Hudson obtient<br />
le mandat de trouver cette route maritime<br />
et d’en délimiter le trajet. Il ne la trouve<br />
pas. De sa quête émergent non seulement<br />
la découverte de l’étendue d’eau<br />
salée qui porte son nom, la baie<br />
d’Hudson, mais aussi la conquête<br />
d’un territoire dont la richesse<br />
faunique en attirera plus d’un.<br />
C’est l’explorateur Radisson, coureur<br />
des bois de la première heure, qui<br />
a réussi en 1667 à rendre la traite<br />
des fourrures légale. Il était appuyé<br />
dans sa démarche par le roi Charles<br />
II d’Angleterre. La Compagnie de<br />
la Baie d’Hudson voit donc le jour<br />
avec à sa tête nul autre que le Prince<br />
Rupert, cousin du roi, à titre de<br />
premier gouverneur.<br />
Deux vaisseaux mettent les voiles de<br />
l’Angleterre, mais un seul se rend à<br />
bon port, et amarre à l’embouchure<br />
de la rivière Rupert en septembre<br />
1668. Le premier poste de traite<br />
voit le jour à l’endroit même où<br />
se situe aujourd’hui le village de<br />
Waskaganish. Autrefois appelé<br />
Rupert House ou Fort Rupert,<br />
Waskaganish est le plus ancien<br />
village cri du <strong>Québec</strong>. Waskaganish<br />
signifie « petite maison ».<br />
Rupert, personnage coloré,<br />
passionné par l’aventure, est aussi artiste,<br />
chimiste et protecteur des arts et des<br />
sciences. On lui doit plusieurs inventions,<br />
dont les gouttes de Rupert, particules de<br />
verre en forme de larmes et ancêtres de la<br />
vitre pare-balles. Il a également inventé un<br />
alliage de cuivre modifié, appelé le « Métal<br />
du Prince », apparement utilisé dans la<br />
fabrication de canons de fusils. La rumeur<br />
veut que la liste de ses créations contient<br />
aussi un moteur capable de récupérer des<br />
trésors sous-marins… et une torpille.