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Giulia Andreani - Eure

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Exposition<br />

<strong>Giulia</strong> <strong>Andreani</strong><br />

artiste peintre<br />

30 avril / 31 mai<br />

2012<br />

Hôtel du Département<br />

Bd Georges-Chauvin<br />

27000 Évreux


Tout va bien, aquarelle, 48x36 cm, 2011 (collection privée)<br />

<strong>Giulia</strong> <strong>Andreani</strong><br />

lauréate<br />

du ConCours<br />

PALiss’Art 2011<br />

En juin 2011, <strong>Giulia</strong> <strong>Andreani</strong> remporte avec<br />

sa toile Les sept sœurs le concours de<br />

peinture Paliss’art organisé par le Conseil<br />

général de l’<strong>Eure</strong>, dans le cadre de la 7 e Fête<br />

de la peinture. Cette manifestation se déroule<br />

chaque année depuis 2005, le 1 er dimanche<br />

du mois de juin dans tout le département.


LA PErFormAnCE<br />

ArtistiquE<br />

Paliss’art<br />

Paliss’art est un concours destiné à promouvoir l’art<br />

contemporain et à valoriser dix jeunes artistes en voie<br />

de professionnalisation, en provenance de la France<br />

entière et au-delà des frontières. Le premier dimanche<br />

de juin, les dix artistes, sélectionnés par un jury de professionnels<br />

suite à un appel à candidature, s’expriment<br />

chacun sur un châssis grand format (5m 2 ). Les toiles<br />

sont disposées les unes jouxtant les autres formant<br />

une palissade de 25m. Les artistes réalisent leur toile<br />

tout au long de la journée, permettant aux visiteurs<br />

de découvrir les différentes étapes de leur création.<br />

ils peignent selon les techniques de leur choix sur<br />

le thème imposé - pour l’édition 2012, « le secret ».<br />

Chaque œuvre doit être terminée en fin d’après-midi.<br />

un moment festif s’ensuit. Les dix candidats sont<br />

primés, mais le Conseil général, initiateur de cette<br />

démarche inédite, récompense plus spécifiquement<br />

trois œuvres et offre au lauréat une exposition personnelle<br />

à l’Hôtel du département dans l’année qui suit.<br />

Dimanche 3 juin 2012, venez assister en direct à la<br />

8 e édition de cette performance dans les jardins de ce<br />

haut lieu de l’art contemporain dans l’<strong>Eure</strong>, La Source<br />

à La Guéroulde (27), association artistique, sociale et<br />

culturelle, lieu de résidence d’artistes contemporains,<br />

créée par Gérard Garouste. Le site ouvrira ses portes<br />

gratuitement de 10h00 à 19h00.


ItInéraIre<br />

<strong>Giulia</strong> <strong>Andreani</strong> est née en 1985 à mestre, ville<br />

industrielle située en face de Venise. En 2003,<br />

elle s’inscrit à l’École des Beaux-arts de Venise<br />

(Accademia di Belle Arti di Venezia), où elle suivra une<br />

formation artistique traditionnelle liée à la peinture et<br />

à la gravure. Elle y acquiert un savoir-faire technique<br />

hérité des maitres italiens et en 2008, elle obtient un<br />

diplôme en Peinture et en Esthétique.<br />

issue de cet environnement surchargé d’histoire, elle<br />

s’installe à Paris l’année suivante. Elle y entreprend des<br />

études en histoire de l’art contemporain à l’université<br />

sorbonne-Paris-iV. dans le cadre de ses recherches<br />

sur la peinture contemporaine allemande, elle<br />

effectuera des voyages en Allemagne, notamment<br />

à Leipzig. Elle obtient une maitrise en histoire de l’art<br />

contemporain en rédigeant un mémoire portant sur<br />

l’École de Leipzig ainsi qu’un master professionnel<br />

intitulé « L’art contemporain et son exposition » qui<br />

lui permet de se confronter véritablement à l’art<br />

contemporain dans toutes ses formes.<br />

Après l’obtention du prix Paliss’art 2011, <strong>Giulia</strong><br />

<strong>Andreani</strong> sera présentée à l’association « Premier<br />

regard » qui lui dédiera une première exposition<br />

personnelle à la galerie éponyme à Paris au mois de<br />

juin 2012. Elle exposera également au 57 e salon de<br />

montrouge, important tremplin pour les artistes émergents.


«<br />

Au demeurant, je n’ai cherché de rien prouver,<br />

mais de bien peindre et d’éclairer bien<br />

ma peinture »<br />

- André Gide, L’immoraliste, 1902.<br />

«<br />

mon travail de peintre est une recherche continuelle<br />

de stabilité sur un tas de ruines.<br />

ma démarche actuelle vise à la constitution<br />

d’un univers complexe crée à partir de documents<br />

historiques qui prennent une saveur<br />

surréaliste. une con/fusion contemporaine<br />

s’opère. Les témoignages se mêlent : fiction<br />

et réalité, actualité et passé, petites histoires et<br />

Grande Histoire. Ainsi le 40 e anniversaire de la<br />

république démocratique Allemande devient<br />

une histoire d’amour qui finit mal sur les notes<br />

d’une chanson pop des années 80 (Les histoires<br />

d’amour finissent mal...en général, 2011),<br />

des infirmières de la croix rouge s’activent pour<br />

sauver le capitalisme (if i fail he dies, 2011), des<br />

pin-up multinationales et mutilées poursuivent<br />

une marche triomphale avec pour décor une<br />

raffinerie de pétrole (Les sept sœurs, 2011).<br />

dans ce jeu de signes, le pouvoir est représenté<br />

dans ses manifestations les plus narcissiques<br />

et grotesques, dans des images<br />

suspendues entre ironie et cynisme. Les traits<br />

propres à la réalité ou à la représentation s’effacent.<br />

Le cinéma d’auteur italien avec son<br />

imaginaire pictural se trouve être une référence<br />

omniprésente (le néoréalisme tragicomique<br />

de Pietro Germi, la lumière décadente de<br />

Luchino Visconti, l’hyper-maniérisme politisé de<br />

Pier Paolo Pasolini).


Les histoires d’amour finissent mal... en général, 146x114cm, acrylique sur toile, 2011 (collection privée)<br />

dans cette exhumation d’images, les visages<br />

grotesques de la société italienne bâtis par les<br />

cinéastes font écho à ceux des momies des<br />

catacombes siciliennes en formant des galeries<br />

de portraits tragicomiques. La citation me<br />

permet de tisser des allégories du présent,<br />

créées à partir des débris culturels de l’Europe,<br />

mes œuvres participent à la fabrication d’une<br />

dimension dans laquelle la peinture a toujours<br />

le dernier mot.<br />

»<br />

<strong>Giulia</strong> <strong>Andreani</strong>


La cripta dei cappuccini, 13x18cm chaque, acrylique sur panneau toilé, 2010.<br />

« E questi morti<br />

al suono di certe trombe sorde<br />

e con suon roco e morto, uscivano<br />

mezzi di qu’ sepolcri, e sedendovi<br />

sopra cantavano. »<br />

Giorgio Vasari, « Carnevale » (Vite. Vita di Pietro di Cosimo iii, 1550 ca.)


01 55’ 34’’ (Rie-un), 81x60 cm, acrylique sur toile, 2011.<br />

s ept pin-up, bras dessus bras dessous,<br />

avancent triomphalement vers le spectateur.<br />

Postées devant un décor industriel de<br />

raffineries de pétrole, Les sept sœurs (2011)<br />

ne sont autres qu’une allégorie du pacte signé<br />

en 1911, entre les compagnies de pétrole internationales<br />

pour contrecarrer la domination de<br />

la standard oil, fondée par John rockefeller.<br />

Cette alliance n’est pourtant qu’un leurre et<br />

les compagnies vont s’opposer dans une lutte<br />

sans merci. L‘apparente communion des ces<br />

icônes féminines, dissimulant à peine leurs visages<br />

grimaçants et la difformité de leur corps,


constitue l’écho explicite de cette histoire.<br />

L’Histoire et ses images emblématiques, théâtrales<br />

ou grotesques constituent la matière<br />

première du travail de <strong>Giulia</strong> <strong>Andreani</strong>, peintre<br />

vénitienne, arrivée à Paris en 2008. traquant<br />

les photographies historiques, celles de rencontres<br />

d’hommes politiques durant la guerre<br />

froide, les portraits de dictateurs ou les captures<br />

d’écran du cinéma d’auteur italien, l’artiste<br />

italienne maltraite et désinvestit ces documents<br />

de leur réalité comme pour mieux nous<br />

en éloigner.<br />

Le ton monochrome de l’acrylique, celui du gris<br />

de Payne, appliqué comme de l’aquarelle sur<br />

une toile de coton, confère aux personnages<br />

dépeints des allures spectrales. dilué à outrance,<br />

il devient la métaphore de la dissolution<br />

de l’image photographique, comme l’évoquent<br />

les coulures ou les parties inachevées de ses<br />

compositions. minutieusement, <strong>Giulia</strong> <strong>Andreani</strong><br />

détisse le fil de l’Histoire et le « ça a été 1 » dont<br />

parle roland Barthes quand il définit la photographie<br />

comme un moyen d’attester du temps<br />

passé et à jamais disparu.<br />

dans cet effort pour renverser ou inverser le<br />

processus photographique, les titres et les<br />

collages picturaux grotesques, héritiers du<br />

dadaïsme berlinois ont leur rôle à jouer. Ainsi, la<br />

rencontre historique entre le dirigeant de la république<br />

démocratique allemande, Erich Honecker<br />

et celui de la russie soviétique, mikhaïl<br />

Gorbatchev pour le dernier anniversaire de la


Follow the white rabbit II, 18x20cm,<br />

acrylique sur panneau toilé, 2012.<br />

rdA en 1989, se joue sur un air des rita mitsouko :<br />

Les Histoires d’amour que l’artiste reprend dans<br />

le titre du tableau. Les références ironiques à la<br />

musique pop ou celle d’Elvis (comme dans Love<br />

me tender, 2011) participent de ce procédé de<br />

mise à distance. devant ce tableau, souvenir d’un<br />

événement devenu flou, le doute s’instaure et l’on<br />

se demande s’il a bien eu lieu. La forme loufoque<br />

du masque de lapin que l’on retrouve dans Follow<br />

the white rabbit, 2011 ou dans sans-titre, 2011, un<br />

officier nazi dont le visage est remplacé par une<br />

tête de lapin, dans la lignée des collages satiriques<br />

d’Hannah Höch, opère encore dans le même<br />

sens.<br />

<strong>Giulia</strong> <strong>Andreani</strong> déjoue l’image photographique et<br />

en désamorce le procédé, elle s’infiltre et y insère<br />

astucieusement les éléments d’une contestation<br />

latente. « depuis l’invention de la photographie<br />

puis des techniques modernes de reproduction et<br />

de diffusion des images, rappelle Yves michaud,<br />

une énorme quantité d’images de toutes origines<br />

se sont mises à circuler puis ont envahi notre environnement<br />

2 ». L’image mécanisée, hyperréaliste,<br />

nous assaille. qu’à cela ne tienne, la peinture de<br />

<strong>Giulia</strong> <strong>Andreani</strong> s’en empare et filtre son contenu<br />

pour mieux le détourner. La peinture, dit-elle, aura<br />

le dernier mot.<br />

Céline Dumas<br />

Historienne de l’art,<br />

diplômée de l’Université Paris IV-Sorbonne<br />

et de l’Ecole du Louvre<br />

note 1 : roland Barthes, La chambre : notes sur la photographie, Paris, Gallimard,<br />

1980.<br />

note 2 : Yves michaud, L’art à l’état gazeux : essai sur le triomphe de l’esthétique,<br />

Paris, éditions stock, 2003.


La Ricotta, Triptyque, 114x89 cm chaque, acrylique sur toile, 2010.<br />

Journaliste : « que voulez-vous exprimer à travers<br />

cette œuvre ?»<br />

Metteur en scène : « mon intime, profonde<br />

archaïque catholicisme »<br />

Journaliste : « que pensez-vous de la société italienne<br />

? »<br />

Metteur en scène : « Le peuple le plus analphabète,<br />

la bourgeoisie la plus ignorante d’Europe.»<br />

Pier Paolo Pasolini, La ricotta in rogopag. Laviamoci<br />

il cervello, 1963


ContaCt<br />

<strong>Giulia</strong> andreani<br />

giulia.andreani@gmail.com<br />

http://giuliaandreani.blogspot.fr/


Exposition <strong>Giulia</strong> <strong>Andreani</strong><br />

Ouverte au public<br />

du lundi au vendredi<br />

de 8h30 à 18h00<br />

Entrée libre et gratuite<br />

Renseignements :<br />

02 32 31 95 35 - www.eureenligne.fr<br />

Délégation Animation<br />

Direction de la culture<br />

Hôtel du département<br />

Boulevard Georges-Chauvin<br />

27021 Evreux cedex<br />

Tél. : 02 32 31 95 35 - Fax : 02 32 39 91 88<br />

internet : www.eureenligne.fr<br />

En couverture :<br />

Les sept soeurs (2011)<br />

acrylique sur toile, 200 x 240 cm<br />

Matteo <strong>Andreani</strong>, photographie numérique, 2011<br />

Collaboration dans le cadre de l’action<br />

La Vergine del Petrolchimico

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