Puits, fontaines, lavoirs et abreuvoirs de Charleville-Mézières (pdf ...

Coll. B.M. de Charleville-Mézières
veuves Petit, Jacquemart,
Berteaux, Renaudin, les
familles Gendarme, Roulez,
Le Chanteur, de Cramayel,
Stévenin, Hubert, Dewé-
Levol, Delahaut-Noizet,
Descharmes, Thillois,
Bouvier... les frères Villiers, le
Séminaire.
➤ MEZIERES
En 1823, il existe à
Mézières : 24 fontaines dans la
vieille ville, 7 au faubourg de
Pierre et 2 au faubourg
d’Arches.
- Fontaine des Moulins de
Berthaucourt, citée en 1332
- Château d’eau de la place
d’Armes de la Préfecture,
existe en 1823
- Fontaine de la rue Colette,
avant 1880
- Fontaine de la rue des
Etuves, existe en 1823
- Fontaine de la rue des
Pêcheurs, existe en 1823
- Fontaine de la rue des
Jardins, existe en 1823
- Fontaine de la place de la
Poste, existe en 1823
- Fontaine de la rue Bayard,
existe en 1823
- Fontaine de la rue de la
Prison, déplacée en 1902
- Fontaine de l’église, côté
Sud, existe en 1823
Frontispice de l’imprimeur carolopolitain
Jean-Baptiste Raucourt
(1777)
Dans une cour privée de la rue Sainte-Marie (du Petit-Bois) - Photo Ville de Charleville-Mézières
- Fontaine de la rue du Boisd’Amour,
1899
- Fontaine de la rue Bahut
(autrefois rue du Boisd’Amour),
1900
- Fontaine du boulevard de
Béthune, 1900-1901 ?
- Seconde fontaine de la rue
Bahut, 1910
➤ MOHON
Fontaine, 1839
Fontaine-Dieu, existe en 1869
Fontaine des eaux du Brou,
1860
Jet d’eau de la place de la
Gare, 1907
Abreuvoir, route nationale,
1850.
➤ ETION
Fontaine Saint-Martin, réparée
en 1929
Des sources de plus en
plus éloignées
➤ CHARLEVILLE
- La source du Mont-Olympe
(Montcy-Saint-Pierre),
aménagée vers 1625, aliénée à
Montcy-Saint-Pierre en 1890.
La conduite de buses en bois
était soutenue grâce au pont
fortifié du Mont-Olympe. Le
pont est détruit en 1689. La
conduite de l’eau fut placée au
travers de la rivière parce que
« la fontaine qui passe sur le
grand pont de la Meuse ruinoit
et minoit ledit pont, par
escoulement continuel de ses
eaues » (4 septembre 1684).
- La source de Boisenval
(Berthaucourt), source de la
Ville de Charleville, déjà en
1733, modernisée en 1843,
rétrocédée à celle de Mézières
en 1889.
En 1870, la Ville avait
projeté de s’approvisionner en
eau, soit dans la Meuse, soit au
Vivier-Guyon et à Aiglemont,
soit, enfin, au bois de La
Hamelle au sud de Fagnon.
- La source de Néparcy à
Clavy-Warby, 1881-1882.
C’est alors qu’est aménagé le
réservoir de Montjoly pour
remplacer en partie celui de la
porte de Flandre.
- Les sources d’Aubigny-lès-
Pothées, 1932.
➤ MEZIERES
- La source de Berthaucourt,
1889. Il est alors construit un
château d’eau sur la place de la
Préfecture, converti en poste
de Police en juillet 1895 !
- La source Mazy, à Romery,
1899-1900.
➤ MOHON
- La source Saint-Roger
d’Elan, 1903. Un jet d’eau est
inauguré en 1907 sur la place
de la Gare de Mohon afin de
célèbrer l’arrivée des eaux
d’Elan. Sur cette même place,
la brasserie Ernest Dewé, puis
une fabrique de limonade de la
G.B.A., profiteront de la
grande qualité de ces eaux.
Charleville-Mézières
abrite quelques belles
fontaines, charmants
endroits de quiétude, telles
celles, récentes, de la rue des
Liégeois à Mézières ou celle
du passage entre la place
Ducale et la rue du Théâtre.
Elles enchantent et
rafraîchissent, en été surtout,
notre paysage urbain, notre
cadre de vie. Le
ruissellement léger, propice à
la rêverie, dilue, pour un
moment, l’angoisse du
citadin oppressé...
Supplément au journal
“Charleville-Mézières magazine”
N° 79 - avril 2004
H
istoire
par Gérald
Dardart
Puits, fontaines,
lavoirs et abreuvoirs
de Charleville-Mézières
Les fontaines, points de rencontres des porteurs d’eau et
lavandières, assuraient, en outre, hygiène publique et embellissement
urbain. Cependant, la nature de l’approvisionnement
en eau différait d’un quartier à un autre. Inévitablemement, les puits sont
très tôt infectés par les infiltrations de purins, des eaux vannes issues des
fosses d’aisances. Fontaine, je ne boirais plus de ton eau ?

Une fontaine pour sept puits
au début du XX e siècle
En 1917 Citadins Maisons Puits Fontaines
CHARLEVILLE
22.654
(53%)
Les fontaines carolo,
les puits mohonais
La fontaine représente un
trait de modernité, car elle
suppose une bonne maîtrise de
l’hydrographie et un
investissement considérable
pour l’entretien des
canalisations. Les fontaines en
milieu urbain honorent, à la
fois, la commoditas, l’hygiène
publique, et la voluptas, la
magnificence, deux valeurs
chères à Vitruve. Au XVII e
siècle, une grande partie des
pavillons carolopolitains est
dotée de puits. Au XIX e siècle,
après 1843, et surtout après
1891, la Ville de Charleville
développe considérablement
son réseau de fontaines et
bornes-fontaines. « Avant
1843, les habitants de
Charleville, pour leurs besoins
domestiques, ne se servaient
1.770 160 78
(69%)
ETION 380 91 15 2
MONTCY 1.400 197 42 1
MEZIERES 10.403 746 150 30
MOHON
7.428 575 350
(47%)
1
LE THEUX 475 79 21 1
Agglomération 42.740 3.458 738 113
D’après le Ministère de la Guerre, statistiques de 1917
presque que d’eau de puits »,
fait remarquer l’ingénieur
Duval, en 1869. Il y avait, par
exemple, le puits de l’octroi de
Bélair, le puits de Dertelle à
Bélair, de Gentil au Moulin-à-
Vent (vers 1893). Au début du
XX e siècle, à Charleville, l’on
constate ainsi 1 fontaine pour
2 puits, alors que la
proportion, à Mohon, est d’1
fontaine contre 350 puits.
Mohon, Montcy-Saint-Pierre
et Le Theux conservent un
approvisionnement en eau issu
des puits. Les puisatiers ne
devaient pas chômer dans ces
localités encore très rurales.
Mézières et Etion sont des cas
intermédiaires, puisqu’ils
disposent d’un nombre
convenable, et de puits, et de
fontaines, toute proportion
gardée entre les deux
communes.
Des puits contaminés
par les fosses d’aisances
A Etion, Mohon et Le
Theux, on compte 1 puits ou 1
fontaine pour 22 habitants. Il
faut cependant reconnaître
qu’un puits privé ne dessert
qu’un foyer comptant
seulement quatre personnes.
Par ailleurs, l’eau des puits
s’avère souvent dangereuse à
la consommation, du fait des
infiltrations de purin déposé
sur les usoirs. L’eau des puits
de Mohon est réputée être de
mauvaise qualité. Les
infrastructures en eau
s’avèrent restreintes à
Mézières (1 point d’eau pour
58 habitants), et très
insuffisantes à Charleville (1
point pour 95 habitants). Dans
les deux villes, les puits sont
généralement contaminés par
les eaux-vannes des fosses
d’aisances non hermétiques ou
La fontaine de la place Ducale en 1897 (Coll. C. Bajot)
défectueuses sous les latrines
et les urines des caques de
tannerie, au faubourg de Pierre
et rue des Juifs. Ce qui
explique, en partie, les crises
de « suette » aux XVIIIe et
XIXe siècles (1813), de
choléra au XIXe siècle, les
fortes fièvres mortelles (48
Carolopolitains décédés en
1699) et crises de gastroentérite
chroniques. En juillet
1892, les habitants du quai de
la Madeleine écrivent au
Maire pour exiger que le
conseil municipal vote
l’installation d’une bornefontaine
: « La plupart des
puits du quartier sont
contaminés, et il faut que les
habitants se résignent à faire
des provisions d’eau, d’où la
conséquence qu’ils ne peuvent
en avoir de fraîche, ou qu’ils
aillent fort loin chercher au fur
et à mesure de leurs besoins
celle qui est nécessaire à leur
consommation (...) ». En
septembre 1918, à la suite de
cas de fièvres typhoïdes,
notamment à Montcy-Saint-
Pierre, la Kommandantur
d’Etapes interdit la
consommation de l’eau issue
des puits infectés. Il faudra
attendre 1926 pour que
Montcy-Saint-Pierre puisse
être doté d’une adduction
d’eau potable.
Les fontaines ne sont
pas des abreuvoirs !
Dès le XVIe siècle, des
textes régissent la propreté des
bassins des fontaines et de
leurs alentours. Des eswards
(règlements) sont imposés à
Mézières en ces termes : « Est
ordonné que nuls bouchiers,
leurs mesgnies ou aultres, ne
lavent ou facent laver trippes
crues de quelques bestes que
ce soit, dedans les bacqs des
fontaines ou robins dudit
Maisières, ne à l’environ ;
mais les doibvent laver en la
rivière, sur l’amende de 5 sols
parisis. Item aussy est ordonné
que nuls ne mectent ou gectent
fiens, ramonures, vidanges ne
aultres ordures, ne aussy
faissent vilenye de corps à
l’environ des fontaines et
robins (...) ». Il est, par
ailleurs, interdit de faire boire
chevaux ou autres bestiaux
dans les fontaines. A
Charleville, au XVII e siècle, la
fontaine de la Place Ducale
sera enserrée d’une barrière
munie de tourniquets pour
tenir à part les animaux et
empêcher de tels
désagréments.
Les fontainiers de
Charleville
- Jean PELTIER, vers 1630
- Jean MICHEL, vers 1630
- Jean PERIGNY, fontainier à
Mézières, 1639-1642
- Jean HENRY et Jean
GREUZE, 1653
- François CERCELET, 1655
- COULON, 1693
- VILLAIN, entrepreneur de
plomberie, 1891
En juillet 1892, à
Charleville, il existe 73
fontaines et bornes-fontaines,
dont 32 sont défectueuses
(près de 44 %) et sont à
moderniser par le système
Villain.
Les points d’eau anciens
➤ CHARLEVILLE
- Puits public de la rue Notre-
Dame (Vaudidon)
- Puits public de la rue de la
Vierge
- Puits public de la Cour de la
Neuville
- Puits public dans la rue
Bourbon ou Petite-Rue, 1678
- Fontaine Ducale, Place
Ducale, conçue en 1626 par
Guillaume Tabaguet de
Dinant, réparée en 1685,
1706, 1715 et 1844,
démontée en 1899.
- Lavoir de la rue des Juifs,
1707
- Fontaine du Couvent du
Saint-Sépulcre, déjà en 1726
- Fontaine de la porte du
Luxembourg, 1728
- Fontaine du Moulin, existe
en 1748
- Fontaine de la Place de
Nevers, projet daté du 14
décembre 1765
- Fontaine de la rue Sainte-
Marie, avant 1843
- Fontaine à l’angle des rues
Saint-Mathieu/ d’Aubilly,
avant 1843
- Fontaine Simonard, Bélair,
1848-1897
De 1887 à 1905, sont
installées en grand nombre
les bornes-fontaines.
Quatre lavoirs publics
à Charleville au XIX e
siècle
- Lavoir du quai du Saint-
Sépulcre (12 places), fermé en
1883.
- Lavoir de la place de
Lorraine (10 places), restauré
en 1887.
- Lavoir de la place de
Longueville (8 places), ouvert
en 1884.
- En 1883-1884, la Ville fait
raser la poudrière de la rue de
Longueville pour aménager un
grand lavoir.
- Lavoir de la fontaine
Simonard à Bélair, restauré en
1897 (murs blanchis à la
chaux)
- Abreuvoir de la rue des Juifs
(XVIII e siècle).
Concessionnaires d’eau
vers 1880
La Ville de Charleville
autorise un certain nombre de
propriétaires à brancher des
fontaines privées sur les buses
publiques, par exemple : les
Une borne-fontaine de la place Ducale vers 1910 (Coll. G.D.P.) Des buses du XVIII e siècle, conduites d’eau en bois
(Coll. Musée municipal de Sedan.)
Photo G.D.P.