Etude d'une population de Cistude d'Europe - (CPIE) Pays Gersois

D. Un statut inquiétant
La Cistude d’Europe figure aujourd’hui dans de nombreuses listes d’espèces menacées. En effet,
classée parmi les espèces quasi-menacées à l’échelle mondiale (IUCN), elle bénéficie d’une
protection européenne à travers l’Annexe II de la Convention de Berne (1979) et les Annexes II et IV
de la Directive « Habitats Faune et Flore » de 1992.
Depuis l’arrêté du 27/07/1993 « sont interdits : (1) la destruction des œufs et des nids, la
destruction, la mutilation, (2) la capture ou l’enlèvement, la naturalisation des individus et (3) le
transport, le colportage, l’utilisation, la mise en vente ou l’achat d’individus, qu’ils soient vivants ou
morts. ». Elle figure enfin sur la liste rouge des espèces de reptiles menacées en France (Annexe I) et
depuis 2008 et le Grenelle de l’Environnement, la Cistude d’Europe fait l’objet d’un plan national
d’action.
E. Des actions à différentes échelles
D’un fort intérêt patrimonial, la cistude est depuis longtemps populaire auprès du public averti et
des naturalistes. Elle incarne ainsi la rusticité des zones humides et la bonne qualité de ces milieux
longtemps jugés insalubres. C’est pourquoi beaucoup d’organismes de protection de
l’environnement se sont lancés dans des programmes d’étude et de conservation, notamment dans
les principaux foyers de populations dans le Centre, en Rhône- Alpes et dans le grand Sud-ouest.
Dans cette optique, l’association Cistude Nature mène depuis plusieurs années un programme
d’étude de grande ampleur au niveau de l’Aquitaine. C’est dans la continuité de ce programme voisin
que le CPIE a voulu mené ses actions dans le Gers.
F. Le Gers : quel potentiel pour la Cistude ?
Dans la plupart des ouvrages consacrés aux
reptiles de France, en région Midi-Pyrénées :
Le Gers et notamment la partie Est
s’apparente à un quasi «No Cistude’s Land»,
mais qu’en est-il vraiment ?
Le territoire gersois est assez préservé
de l’urbanisation, et bénéficie d’une
agriculture « traditionnelle » pour une bonne
partie du département. Ainsi les élevages et le
manque d’eau ont abouti à la création de
nombreux étangs collinaires en milieu
champêtre, des petites mares, pour abreuver
le bétail, aux vastes étangs destinés à
l’irrigation estivale. Ces milieux peuvent
constituer des milieux favorables pour la
Cistude d’Europe. Dans le Sud Ouest gersois,
ce sont les annexes de l’Adour et les anciens
bassins d’extractions de granulats que peut
fréquenter la Cistude.
Figure 7: Répartition géographique de la Cistude
d'Europe dans le Gers (Source: AGERA 05/08)
Etude d’une population de Cistudes d’Europe (Emys orbicularis) sur le site pilote des anciennes Gravières de
Jû-Belloc (32) : Communication - Action - Gestion
Mickaël NICOLAS 2009
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