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Les Cahiers de l'Observatoire - Observatoire Nivea

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22 BEAUTÉS PLURIELLES<br />

La beauté physique<br />

asiatique, si proche<br />

et si commune<br />

Par Christophe Sabouret<br />

Qu’y a-t-il <strong>de</strong> commun entre la « Vénus du Jômon », Miss Univers 1994,<br />

Sushmita Sen et Miss Mon<strong>de</strong> 2007, Zhang Zilin ? Le simple observateur peutil<br />

trouver dans la comparaison entre ces trois « reines <strong>de</strong> beauté »<br />

originaires respectivement <strong>de</strong> l’archipel japonais, du sous-continent indien<br />

et <strong>de</strong> l’immensité chinoise quelque dénominateur commun dont on puisse<br />

s’accor<strong>de</strong>r à dire qu’il est asiatique ?<br />

Antique callipyge<br />

La « Vénus du Jômon » ou « <strong>de</strong> Tanabatake », du nom du site où elle a été<br />

retrouvée au Japon est une statuette. Haute <strong>de</strong> 27 cm et pesant 2,2 kg, elle<br />

se tient <strong>de</strong>bout. Elle possè<strong>de</strong> une tête, surmontée d’une sorte <strong>de</strong> coiffe<br />

enveloppante, <strong>de</strong>ux bras atrophiés tendus à l’horizontale et <strong>de</strong>ux jambes<br />

courtes et épaisses. Elle date <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la préhistoire du Japon<br />

Jômon, à qui elle doit son nom, et plus précisément du Jômon moyen, soit<br />

<strong>de</strong> 2500 à 1500 avant notre ère. C’est un « dogû », littéralement « figurines<br />

<strong>de</strong> terre », dont quantités qui ont été retrouvées dans le Centre <strong>de</strong> l’île principale<br />

<strong>de</strong> l’archipel japonais représentent <strong>de</strong>s femmes, quelques unes <strong>de</strong>s<br />

hommes, mais pas ou peu qui soient aussi bien conservées que la « Vénus<br />

du Jômon ».<br />

<strong>Les</strong> beaux corps <strong>de</strong> femmes au Japon, en In<strong>de</strong> et en Chine n’ont cependant<br />

pas été les seuls à attirer les hommes (et les femmes). Deux <strong>de</strong>s trois<br />

grands dieux du sous-continent indien, Vishnou et Shiva sont bisexuels et<br />

le premier viole le second sous la forme « <strong>de</strong> l’Enchanteresse ». Venu d’In<strong>de</strong><br />

et longtemps religion majoritaire <strong>de</strong>s Chinois, le bouddhisme ne<br />

condamne pas explicitement l’homosexualité masculine. Sous la dynastie<br />

<strong>de</strong>s Shang (XVI e -XI e siècles av. J.-C.), <strong>de</strong>s textes évoquent, sans la réprouver,<br />

la « préférence pour le dragon masculin ». Sous l’époque <strong>de</strong>s Royaumes<br />

combattants (du V e siècle av. J.-C. à -221), on trouve les <strong>de</strong>ux figures célèbres<br />

<strong>de</strong> Mi Zixia et Long Yang, tous <strong>de</strong>ux favoris du monarque Wei. Ou encore le<br />

grand poète Qu Yuan, qui laisse transparaître dans ses œuvres son amour,<br />

qui n’est pas seulement « platonique », pour le monarque Chu.<br />

« Prescripteurs » avant l’heure <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s ainsi que d’idéals <strong>de</strong> beauté physique,<br />

les acteurs masculins au Japon <strong>de</strong> tous les arts traditionnels <strong>de</strong> la<br />

scène (nô, kabuki, « kyôgen », « joruri ») ont, enfin, historiquement interprété<br />

tous les rôles, y compris féminins.

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