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P
résident de l'Union nationale des entrepreneurs du paysage,
Emmanuel Mony a commenté la Journée mondiale de
la biodiversité.
« En tant que professionnels en charge de la création et de
l'entretien des espaces verts, nous avons conscience de notre
responsabilité environnementale. Aménageant et entretenant
des espaces paysagers au quotidien,
la filière est devenue un
acteur incontournable de la biodiversité.
Certaines pratiques peuvent faire
peser des menaces sur cette
richesse. Il est notamment de la
responsabilité des professionnels
de ne pas céder aux effets de
mode, pouvant amener à prescrire
des plantes non locales dans les
jardins, dont certaines peuvent s'avérer, à terme, invasives.
La présence d'espèces animales sur les végétaux ou matériaux
importés (bois, meubles) inquiètent. Ces espèces colonisent
les territoires de manière non maîtrisée et cela présente
des risques...
Quant à l'application de produits phytosanitaires, elle doit
être faite de manière raisonnée. L'inverse engendrerait des
effets néfastes sur certaines espèces.
Les nouvelles pratiques des entreprises du paysage permettent
aujourd'hui de porter moins atteinte à la biodiversité
existante. Elles proposent surtout des techniques favorables à
la réintroduction de la biodiversité dans un espace avec
notamment la gestion différenciée, le génie végétal ou la plantation
d'essences locales. La diminution, voire l'arrêt des traitements
chimiques au profit de la lutte intégrée basées sur
l'introduction de produits auxiliaires, semble être la meilleure
des préconisations à l'avenir.
L'UNEP a signé au cours de l'été dernier une convention avec
le Ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement
durable et de la mer, engageant les professionnels de la branche
à réduire l'utilisation des pesticides dans le cadre du plan
EcoPhyto 2018. Nous veillerons scrupuleusement à son application...».
Thierry BRET
Culture
Emmanuel Mony (UNEP) :
« L'action des entreprises impacte sur la biodiversité »
Entretien
Zoom
Les nouvelles pratiques
des entreprises du paysage
La gestion différenciée : elle nécessite de laisser évoluer
les pelouses dans les zones les moins utilisées en prairies.
Les plantes basses des pelouses régressent alors
naturellement pour laisser la place à une grande diversité
de plantes sauvages où se développe une faune
assez éclectique (insectes, petits mammifères, oiseaux).
L'introduction de plantes vivaces : l'utilisation de plantes
à massif annuelles régresse au profit de plantes vivaces,
plus résistantes et moins gourmandes en eau, en
énergie. Celles-ci restent en place d'une année sur l'autre.
Cela permet de maintenir sur place la faune associée.
La plantation d'essences locales au détriment des plantes
exotiques favorisent la reconstitution des écosystèmes
grâce à l'adaptation au sol et au climat.
Le génie végétal : c'est l'utilisation de végétaux pour les
travaux de confortement des berges de rivières là où
auparavant, on avait recours à des techniques de génie
civil (enrochement, palplanches, etc.). La restauration
des berges de rivières, selon ces techniques, favorise la
recolonisation de la flore et de la faune enrichissant ainsi
la biodiversité.
Des pratiques comme les tontes non ramassées, le mulching,
le bois raméal fragmenté, les paillages de bois sur
les massifs enrichissent les sols et créent des conditions
idéales à la vie des différents maillons de la chaîne alimentaire,
comme les micro-organismes du sol, les vers
de terre, etc.
Kiwanis Magazine n° 122 - Juin 2011 47