Autobiographie et histoire du service d'anesthésie - Secteur des ...
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À Lovanium, nous recevions régulièrement <strong>des</strong> dons, d’organismes divers, de l’un<br />
ou l’autre pays. C’est ainsi que nous avions reçu 1 000 aiguilles en acier, Baxter<br />
18 G, réutilisables. Une manne pour l’anesthésie ! Malheureusement, nos seringues<br />
étaient de type Record <strong>et</strong> les aiguilles <strong>du</strong> type Luer-Lock. On ne pouvait donc pas<br />
les utiliser ensemble. À la fin <strong>des</strong> années soixante, le type Luer-Lock s’imposa<br />
comme standard. La même standardisation se réalisa également pour les raccords<br />
<strong>des</strong> tubes endotrachéaux (15 mm), <strong>des</strong> tuyaux <strong>des</strong> appareils d’anesthésie (21 mm)<br />
<strong>et</strong> de tous leurs connecteurs. Il faudra par contre attendre la fin <strong>du</strong> siècle pour que<br />
se standardise la connexion entre les lames <strong>et</strong> les manches <strong>des</strong> laryngoscopes, en<br />
tout cas ceux dits “ à lumière froide ”. On peut désormais adapter n’importe quelle<br />
lame sur n’importe quel manche, sans être tenu à s’en tenir à un seul fabricant.<br />
C’est très important, car aucun fabricant n’offre de gamme complète comportant<br />
toutes les lames <strong>et</strong> tous les manches.<br />
Dans le passé, le monitoring <strong>des</strong> mala<strong>des</strong> en anesthésie était bien souvent considéré<br />
comme un luxe inutile, <strong>et</strong>, longtemps, seuls les anesthésistes cardiaques étaient<br />
bien équipés.<br />
Au début <strong>du</strong> siècle, H. Cushing, à la Mayo Clinic, demanda <strong>du</strong> mercure pour<br />
fabriquer <strong>des</strong> tensiomètres afin de pouvoir suivre la tension artérielle <strong>des</strong> opérés, <strong>et</strong><br />
c<strong>et</strong>te utilisation fut considérée comme pur gaspillage. En Belgique, Joseph<br />
Sebrechts, qui fit tant de rachianesthésies, considérait qu’il était inutile de suivre la<br />
tension <strong>des</strong> mala<strong>des</strong>, qu’il suffisait que quelqu’un leur parle sans arrêt <strong>et</strong> que, tant<br />
qu’ils répondaient, c’est que cela allait. Quand je suis revenu à Saint-Pierre, en<br />
1970, il était courant de procéder à une extraction totale <strong>des</strong> dents chez tout futur<br />
opéré <strong>du</strong> cœur. J’ai demandé un monitoring cardiaque pour l’anesthésie de ces<br />
patients-là <strong>et</strong> l’on a vraiment cru que j’étais tombé sur la tête. Durant l’opération<br />
<strong>du</strong> premier phéochromocytome que j’ai endormi à c<strong>et</strong>te même époque à Saint-<br />
Pierre, j’avais obtenu de Jacques Col un monitoring Philips, très élaboré, utilisé<br />
dans son unité de soins intensifs coronariens. Le chirurgien (Guy Alexandre)<br />
n’arrivait pas à trouver la tumeur, quand je vis soudain la tension artérielle s’élever<br />
brutalement, ce que j’ai immédiatement signalé. Le chirurgien n’en revenait pas,<br />
mais une nouvelle palpation de l’endroit suspect fut immédiatement accompagnée<br />
d’une hypertension spectaculaire. Le jour même ce monitoring était commandé<br />
pour l’anesthésie. Ce fut là le véritable démarrage de l’équipement de tous les<br />
postes d’anesthésie <strong>et</strong> non plus uniquement de ceux de cardiaque. Ce fut aussi le<br />
début d’une amélioration très n<strong>et</strong>te <strong>des</strong> résultats dans la chirurgie <strong>du</strong><br />
phéochromocytome qui devait encore progresser avec l’utilisation judicieuse pré-,<br />
per- <strong>et</strong> postopératoire <strong>des</strong> bloqueurs α <strong>et</strong> β . Dès son ouverture en 1976, tous les<br />
postes d’anesthésie de Saint-Luc étaient équipés de monitoring comportant au