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I-2 CHOIX ET DESCRIPTION DE LA METHODE<br />
MILVUS 32 - 2002<br />
I-2-1 Choix de la méthode employée<br />
Plusieurs méthodes classiques de recensement des oiseaux sur une zone géographique définie étaient à notre<br />
disposition (notamment : BIBBY & BURGESS, 1992) :<br />
- la méthode des plans quadrillés (ou quadrats). Elle donne les résultats les plus fiables du point de vue quantitatif.<br />
Pour un milieu étudié, lors d'une saison de reproduction, un grand nombre de passages (5 à 10) est réalisé selon un<br />
trajet bien délimité et identique à chaque fois. Cette méthode était beaucoup trop lourde à mettre en place <strong>ici</strong> au<br />
regard des surfaces concernées et du temps nécessaire à son application.<br />
- la méthode des Indices Ponctuels d'Abondance (IPA). Elle consiste, d'un point fixe, à noter l'ensemble des<br />
oiseaux vus ou entendus pendant une durée déterminée (15 ou 20 minutes). Deux passages sont nécessaires au<br />
cours de la saison afin de prendre en compte les nicheurs précoces et les nicheurs tardifs (BLONDEL et al., 1970).<br />
En milieu ouvert, afin d'avoir une bonne couverture, les points sont généralement espacés d'environ 300 mètres.<br />
Etant donné la surface à prospecter, une telle méthode semblait diff<strong>ici</strong>lement envisageable.<br />
- la méthode des Indices Kilométriques d'Abondance (IKA). Elle consiste à compter le nombre de contacts par<br />
unité de distance parcourue sur un trajet régulier. C'est la méthode qui semble correspondre le mieux aux objectifs<br />
recherchés <strong>ici</strong>, mais elle présente encore certains inconvénients. En effet, elle nécessite une progression à vitesse<br />
constante au sein d'un milieu homogène et ne prend en compte que les oiseaux détectés de part et d'autre du trajet.<br />
La présence de clôtures, de nombreux fossés et/ou bras morts au sein des prairies ne permettrait de respecter ces<br />
impératifs qu'en empruntant les chemins et routes existants. Ceci aurait conduit à n'estimer la population que dans<br />
les secteurs accessibles.<br />
I-2-2 Description de la méthode choisie<br />
Devant les différents inconvénients de ces méthodes, et au regard des surfaces à prospecter et du temps<br />
imparti, nous avons choisi d'utiliser une méthode intermédiaire.<br />
Pour obtenir une estimation de la population nicheuse de Tarier des prés sur chaque secteur, nous avons choisi<br />
de le rechercher à partir des routes et chemins parcourant ces secteurs. Lors de ces trajets, tous les oiseaux vus ou<br />
entendus ont été reportés sur un fond de carte au 1/25 000ème. De nombreuses observations ponctuelles aux<br />
jumelles et à la lunette ont été réalisées afin de couvrir l'ensemble de la zone suivie et de prendre en compte les<br />
oiseaux qui ne chanteraient pas ou qui seraient trop éloignés du trajet pour être entendus. Ceci est facilité par le<br />
caractère particulièrement démonstratif de cet oiseau, les mâles chantant bien en vue sur des perchoirs (ou en vol)<br />
pour délimiter leur territoire. Ainsi, un observateur peut repérer à la vue et à grande distance les individus perchés<br />
sur des piquets ou des herbes hautes.<br />
Un seul passage a été réalisé par secteur, celui-ci étant effectué en pleine période de délimitation du territoire<br />
par les mâles chanteurs. Les incidences éventuelles de cet unique passage sur les estimations obtenues devraient<br />
être réduites. Elles seront néanmoins évoquées dans le paragraphe suivant.<br />
La date moyenne de première observation du Tarier des prés en <strong>Lorrain</strong>e se situe le 26 mars (extrêmes : 6<br />
mars et 24 avril) (LECAILLE, 1997). La période favorable à la prospection pendant laquelle les adultes cantonnés<br />
sont les plus démonstratifs s’étend sur mai et juin. L’envol des jeunes se produisant fin juin et en juillet, les<br />
prospections ont été réalisées entre le 16 et le 28 mai.<br />
I-2-3 Analyse critique de la méthode<br />
Du fait d'un seul et unique passage, on peut craindre une sous-estimation des effectifs nicheurs. Cependant, la<br />
période de prospection limite en partie ce risque puisqu’elle a été choisie ni trop tôt dans la saison pour minimiser<br />
le comptage d'éventuels migrateurs en halte, ni trop tard pour éviter de rater des couples devenus discrets en<br />
période de couvaison. Dans le cadre de ce travail, on ne pouvait donc s'affranchir de ce risque de sous-estimation.<br />
Par ailleurs le suivi d'une petite population de Tariers des prés en Alsace (PROBST, 1997) a montré qu'il<br />
pouvait exister des mâles chanteurs célibataires. Ce phénomène est cependant limité (1 à 2 mâles seuls pour une<br />
quinzaine de couples suivis). Cette surestimation est donc inévitable, mais est sans doute minime. Elle pourrait<br />
compenser la sous-estimation due à des individus non vus ni entendus lors du recensement.<br />
Enfin, seuls des résultats obtenus par la même méthode d'une année sur l'autre (donc avec les mêmes aléas)<br />
seront tout à fait comparables.<br />
II RÉSULTATS ET ANALYSE<br />
Au total, 115 couples ont été recensés en 1998 sur une surface totale de 7971 hectares. Pour prospecter les<br />
trois secteurs, 1 à 3 observateurs pendant 4 journées totalisent l’équivalent de 7 journées-homme (de prospection<br />
pure, c'est à dire hormis les temps de déplacement). La méthode nous a donc permis de couvrir une moyenne de<br />
1100 ha par journée-homme.<br />
- 36 - © <strong>Centre</strong> <strong>Ornithologique</strong> <strong>Lorrain</strong>