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MILVUS 32 - 2002<br />

pourrait peut-être permettre la caractérisation de ces zones préférentielles (travail réalisé en Franche-Comté par<br />

MICHELAT & MONTADERT, 1997).<br />

II-1-3 Le Secteur de Pouilly-sur-Meuse à Sassey-sur-Meuse (55)<br />

Dans ce secteur de 2818 hectares, 83 couples de Tarier des prés ont été recensés. La répartition des couples<br />

paraît <strong>ici</strong> plus homogène que dans les deux autres secteurs.<br />

Entre Pouilly-sur-Meuse et Inor, la dizaine de couples recensée paraît faible par rapport au reste de la vallée.<br />

Mais comme c'est la partie la plus étroite de la vallée, il est possible que la densité n’y soit pas très différente.<br />

Entre Inor et Stenay, le nombre de couples de Tariers devient important (26) alors que la vallée s'élargit et que<br />

les surfaces de prairies augmentent. Ils sont régulièrement distribués, principalement dans les prairies en rive<br />

gauche de la Meuse.<br />

Au sud de Stenay, les prairies accueillent les couples de façon plus diffuse, mais toujours répartis<br />

régulièrement. Ils sont notamment distribués dans "la Grande Prairie" de Mouzay, "la Prairie Haute" au nord-est de<br />

Wiseppe et les prairies à l'ouest de Saulmory-et-Villefranche.<br />

Ce secteur est constitué d’un grand ensemble de prairies régulièrement et fortement inondées, en grande<br />

majorité utilisées en prairies de fauche. Elles regroupent les conditions écologiques idéales pour la nidification du<br />

Tarier des prés (TOURRET, 1992). Le caractère inondable en hiver jusqu'au mois de mars ou avril de toutes ces<br />

prairies pourrait être également déterminant pour leur capacité d'accueil (GEROUDET & CUISIN, 1998).<br />

L'importante population de Tarier des prés recensée <strong>ici</strong> met en évidence le caractère majeur de cet ensemble. Il<br />

constitue un réservoir essentiel de l’espèce en <strong>Lorrain</strong>e.<br />

II-2 COMPARAISON ENTRE LES SECTEURS<br />

Bien que le secteur 1 soit le plus grand (3056 ha), il a accueilli le plus petit nombre de couples en 1998. Sa<br />

forte anthropisation et la présence de nombreuses cultures ainsi que la composition floristique de ses prairies (liée<br />

aux modes d'exploitation et à leur caractère peu inondable) peuvent aider à expliquer le nombre relativement faible<br />

d’oiseaux contactés. Une comparaison des résultats obtenus avec une description de l’occupation des sols (% de<br />

prairie, surface de prairies humides…) aurait permis le calcul fiable d’une densité ainsi qu’une interprétation<br />

intéressante de l’occupation de l’espace. De tels indicateurs n’étaient malheureusement pas disponibles.<br />

Dans le secteur 2, un peu plus petit que le précédent (2097 ha), 21 couples ont été recensés. Les potentialités<br />

d'accueil semblent meilleures avec un ensemble de prairies plus homogène. Cependant, on observe une<br />

concentration de ces oiseaux sur une surface assez restreinte représentant un peu moins de la moitié de la surface<br />

totale. Une des explications de cette distribution hétérogène est que le net déclin de l’espèce ne lui permet plus de<br />

saturer les milieux favorables (J. FRANCOIS, comm. pers.).<br />

Enfin, le secteur 3 est de loin le plus attrayant avec 83 couples recensés sur une surface d'environ 2818 ha. Il<br />

est diff<strong>ici</strong>le de le comparer au secteur 1 puisqu’ils ne sont pas situés dans la même vallée et sont géographiquement<br />

assez éloignés. Par contre une comparaison est plus envisageable avec le secteur 2 qui en est relativement proche et<br />

qui comme lui est situé en bord de Meuse. Il semblerait que les différences entre les secteurs 2 et 3 soient<br />

essentiellement à mettre sur le compte de la nature des prairies. Le caractère inondable des prairies du secteur 3,<br />

qui accueille 4 fois plus de Tariers des prés que le secteur 2, semble plus marqué. Il conditionne sans doute leur<br />

composition floristique et entomologique ainsi que leur mode d'exploitation, ces deux éléments expliquant<br />

certainement leur attractivité pour le Tarier des prés.<br />

Les secteurs de prairies où les oiseaux peuvent mener à bien leur reproduction sont les plus susceptibles d'être<br />

occupés d’une année sur l'autre. En effet, les jeunes revenant sur les secteurs qui les ont vu naître, ils peuvent<br />

compenser les pertes naturelles (prédation, mortalité, migration…) de ces micropopulations. La dispersion voire la<br />

disparition de ces habitats ainsi que leur exploitation intensive conduit à une baisse du succès reproducteur et par<br />

conséquent à une fragilisation de la population. C’est le cas en Champagne-Ardenne où, hormis dans la vallée de<br />

l'Aisne, seuls des couples isolés subsistent encore çà et là (E. LE ROY, comm. pers.).<br />

II-3 COMPARAISON INTER-ANNUELLE ET EVOLUTION DES EFFECTIFS DE L’ESPECE<br />

Les suivis réalisés en Alsace et en <strong>Lorrain</strong>e suggèrent au moins un facteur défavorable à la reproduction du<br />

Tarier des prés en 1998 : une fauche plus précoce qu'en 1997. Par conséquent, cette année ne peut que s’inscrire<br />

dans le contexte de déclin progressif et général, déclin qui touche probablement aussi les zones les plus favorables<br />

où l’espèce est la plus abondante.<br />

En effet, les populations sont en régression depuis 30 à 40 ans en Europe occidentale et centrale (GEROUDET<br />

& CUISIN, 1998). En <strong>Lorrain</strong>e, la régression est mise en évidence depuis 15 ans (LOOTEN, 1998). C’est par des<br />

suivis réguliers de l’espèce sur ses sites de reproduction que l’évolution de ses effectifs peut être constatée et<br />

chiffrée.<br />

- 38 - © <strong>Centre</strong> <strong>Ornithologique</strong> <strong>Lorrain</strong>

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