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AD VITAM AETERNAM
Ω
« Peu importe les pertes ou les larmes, le prix à payer pour
l’Empereur doit toujours être payé, dussions-nous y laisser notre
âme. Mais là, face à ce carnage, je ne sais quoi dire »
Frère-capitaine Fabian, 3 ème compagnie des Ultramarines, dans le penitorium de la forteresse
polaire nord de Macragge.

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I
PREMIERE APPROCHE
Pour l’instant, tout était calme, mais Cadeus le savait, cela allait changer. Le Terminator fit jouer
ses articulations, puis il se revêtit de son casque, cachant ainsi un visage bronzé aux yeux verts.
« Frère ? ».
Cadeus se retourna, puis il s’inclina tant bien que mal devant le frère-sergent Cinatus.
« Frère-sergent ?
-Je vous sens nerveux, frère ; est-ce parce que c’est votre première bataille en tant que membre de
la 1 ère compagnie ?
-Non, frère-sergent. Mais j’avoue avoir peur pour le capitaine Agemman. Lui et les FDP ne
réussiront peut-être pas à protéger la forteresse polaire sud.
-Bah, le plus gros de l’effectif tyranide se dirige vers nous. Nous saurons les repousser. En plus, le
capitaine Agemman dispose de bien plus de titans que nous ».
Cadeus hocha la tête, puis il vit alors une chose étrange se diriger vers Cinatus : quatre serviteurs
du Mechanicus portant sur leurs épaules une cuve contenant un homme.
« Princeps Autarus, accueilli Cinatus. Je voulais vous voir ».
Second princeps de la legio Praetor, Gidan Talin Secundus Autarus, était grand, rasé et doté de
deux yeux aussi noirs que des charbons. Son corps était maigre, mais cela était quelque peu
secondaire lorsqu’il parcourait les planètes à bord de son titan Warlord, Impono Saevitia.

« J’ai reçu un message du seigneur Calgar, dit Cinatus. Lui et la flotte pourchassent actuellement la
flotte xeno à l’extérieur du système, mais il a laissé des sondes en orbites directement reliées à mon
sensorium. D’après elle, l’armée tyranide sera sur nous d’ici trois heures.
- La legio est prête. Même si nous ne sommes que vingt-six machines, nous ferons retourner ces
insectes dans leurs terriers.
- Bien. La base polaire ne dispose que d’autocanons, de bolters lourds et de lance-missiles, armes
que je compte utiliser lorsque nous nous replierons. Je veux que lorsque vous serez à portée de tir
de ces salauds, vous ouvriez le feu.
-Comptez sur Praetor, sergent Cinatus. Depuis des millénaires, nous servons fidèlement les
Ultramarines, et ce n’est pas maintenant que nous allons vous abandonner. Ni jamais d’ailleurs ».
Cinatus hocha la tête, il se tourna vers Cadeus alors que le premier princeps regagnait sa machine.
« Frère, je n’ai aucun doute sur l’issue de la bataille. Nous sommes deux mille contre un nombre
incalculable de créatures. Si nous ne pouvons gagner, nous pouvons au moins établir une défense
coordonnée pour faire un maximum de pertes dans le camp adverse.
- Je vous écoute, frère-sergent.
- Les titans seront au milieu de la ligne de bataille, à tout bombarder. Nous, nous serons devant, à
exterminer les tyranides qui veulent attaquer Autarus et ses princeps. Quant aux FDP, ils seront
derrière, prêts à accueillir comme il se doit les xenos qui passeront à travers nos filets.
- C’est un plan excellent, frère-sergent, mais ne manque-t-il pas un peu de… structure ?
- Je n’ai pas fini, frère : notre ligne de bataille sera divisée en deux segments, le premier commandé
par le chapelain Coriolan, le second par moi. Coriolan aura à ses côtés les vétérans, et moi les
Terminators. Je veux que tu restes à mes côtés, car j’ai vu ce dont tu es capable avec un marteau
tonnerre.
-Ce n’est rien comparé à votre habilité au lance-flammes, frère-sergent.
-Peut-être, mais… ah, voilà Kecal ».
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Entouré de son escouade de commandement, le colonel Kecal des FDP de Prandium avançait vers
eux. Depuis la mort du colonel Gel des FDP de Macragge, Kecal et ses troupes avaient été
rapatriées de Prandium vers la forteresse polaire.
Bien qu’il portât l’armure grise traditionnelle des Forces de Défense Planétaire, ses épaulettes
pourpres, ses brassards d’étain et sa cape de fourrure définissaient Kecal comme le chef.
« Monseigneur, dit-il en s’inclinant, mes combattants ont pris position selon vos ordres, mais les
équipages de chars s’interrogent de leur utilité.
-Si je les ai fait placer en réserve, c’est que j’ai mes raisons, rétorqua Cinatus. Et s’ils ont des
réclamations, qu’ils viennent me les dire personnellement.
-Bien, monseigneur, je vais…
-Alerte ! cria une sentinelle. Xenos en vue ! ».
En moins de dix minutes, les forces impériales organisèrent leur défense. Engoncé dans son armure
Terminator d’ébène, Coriolan regroupa les vétérans d’appui sur le flanc gauche, et entonna un
hymne à Guillman. Cinatus rassembla tous ses Terminators à droite, et hurla des obscénités à
l’attention de l’ennemi.
Quelques secondes plus tard, les quinze titans Warlords et les six Reavers ouvrirent le feu, donnant
l’impression que le sol allait se fissurer. Les obus et les traits d’énergie explosaient au loin,
déchiquetant autant la glace que la chitine. Les Warhounds se joignirent eux aussi au carnage, mais
de manière plus mesurée. Dans son communicateur interne, Cinatus recevait les informations
d’Autarus :
« Ils sont des milliers, sergent ! Je vous envoie des visuels, mais je peux vous dire que les FDP
risquent de ne pas tenir leurs positions.
-C’est ce qu’on verra, premier princeps. Estimation d’arrivée de l’ennemi ?
-Je ne sais pas. Nous les pilonnons du mieux que nous pouvons, mais je pense que leurs premiers
éléments seront à portée de vos armes d’ici… vingt minutes ».
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Cinatus referma la liaison, puis il régla ses oculaires au maximum tout en apprêtant son lance-
flammes ; à travers les flammes et les éclats de glace, il pouvait distinguer les horribles créatures
rougeâtres à la chitine noire aux reflets bleus. Celui de tête avait une gueule garnie de dents acérés,
et deux petits yeux jaunes carnassiers.
« Par l’Empereur, murmura Cadeus en voyant l’ennemi.
- Ne vous découragez pas, frère, dit Cinatus, car le peu de xenos qui nous atteindront le regretteront
vite ! ».
Cadeus hocha la tête, mais le Terminator ne put s’empêcher de frissonner face aux créatures de
plusieurs mètres de haut qui esquivaient les tirs des machines de Praetor.
« A toutes les unités, avertit Cinatus, préparez-vous à tirer. Dès qu’ils sont à portée, trouez-moi ces
salauds ».
Le premier tir de la 1 ère compagnie retentit lorsqu’un tyranide de quatre mètres à plusieurs bras
arriva subitement devant le sergent vétéran Gio. Le guerrier âgé de cinq cent ans leva calmement
son bolter, et tira une salve qui fit exploser le xeno dans une gerbe de sang noir.
« Sont nombreux, mais faits en sucre, grogna Gio ».
Ce message, transmit sur le canal général, atteignit les oreilles des FDP, qui décidèrent aussitôt
d’appeler les tyranides « les sucrés ».
« Attention ! cria Cinatus en levant son lance-flammes. Ennemi à portée ! ».
Les Ultramarines ouvrirent le feu, et les centaines de créatures qui étaient passées à travers les tirs
des titans commencèrent à s’effondrer. Cadeus, armé d’un fulgurant, tirait en cadence, son marteau
tonnerre était tenu par un serviteur sis à ses côtés.
Soudain, un xeno haut d’une dizaine de mètres et armés de plusieurs griffes et pinces arriva sur
eux, une bave acide dégoulinant de sa bouche.
« Escouade Cinatus, feu sur ce monstre ! ».
Obéissant à leur sergent, les quatre Terminators déchaînèrent la colère de leurs armes, et la bête
s’effondra en maculant de son sang impie la neige du pôle nord de Macragge.
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La première perte impériale eut lieu quelques minutes plus tard, lorsqu’une créature ressemblant à
une mante religieuse debout étendit de longs tentacules fins couverts d’épines afin d’attraper Madar
de l’escouade Teutis. Le vétéran ne poussa pas un hurlement quand il fut écrasé comme un fruit
trop mûr.
Choqués par cette perte, les Ultramarines hurlèrent leur rage, et Teutis abandonna toute raison en
chargeant au corps à corps. Les cheveux volants dans le vent, il dégaina son épée au cri de « Mort
aux ennemis du primarque ! », et se rua dans la vague de xenos.
Alors que les tirs martelaient son Impono Saevitia, Autarus fixait intensément les trois formes
indistinctes qui lui faisaient face, à plusieurs kilomètres de là. Kedag, le sensori, tentait avec
difficulté d’obtenir un visuel plus clair sur ces mastodontes impies.
Reliant sa noosphère à celle de Kedag, le premier princeps vit les données qui défilaient devant le
sensori, et les analysa à son tour.
Tout en fronçant les sourcils, Autarus transféra le message à son poste, et utilisa les codes du
Mechanicus afin de décrypter le message, l’opération lui prenant plusieurs précieuses secondes.
Finalement, le message apparut sur le Multiface, et le premier princeps enclencha la traduction
gothique/logus binaire.
Premier princeps, je viens de m’entretenir avec l’inquisiteur Kryptman, et il m’a fait transférer des
données analytiques établies par l’Ordo Xenos. Vous trouverez ci-joint des informations et les
noms de codes des créatures ennemies, que vous partagerez avec le sergent Cinatus et le
commandeur Agemman. Nous sommes actuellement dans une situation difficile, mais je pense
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détacher la 3 ème compagnie vers vous d’ici sept heures, le temps de s’assurer qu’Espandor ne soit
plus menacée. L’Empereur soit avec vous, premier princeps.
Autarus détacha les fichiers joints vers sa noosphère, puis il les étudia avant de déclarer :
Autarus hocha la tête, puis fixa encore ses mystérieux adversaires.
Malgré les tirs soutenus des vétérans et de la legio Praetor, les tyranides se rapprochaient
inlassablement des lignes imperiales, avides de sang. Le vétéran Exar faillit même être tué
lorsqu’une des créatures à plusieurs bras sauta sur lui, avant d’être occise par Coriolan.
Sur la ligne de bataille droite, Cinatus tenait les xenos en respect avec son lance-flammes, mais
celui-ci crachota brusquement lorsque son réservoir tomba à sec. Profitant de l’ouverture, plusieurs
sucrés bondirent sur le sergent vétéran Terminator. Poussant un juron, Cadeus laissa tomber son
fulgurant et arracha brutalement des mains de son serviteur son marteau tonnerre, autrefois porté
par le loué capitaine Hecalus.
« Pour l’Empereur et le primarque ! cria-t-il en bondissant ».
Ses servomoteurs gémirent lorsqu’il s’envola avant de retomber lourdement sur un sucré doté d’une
arme étrange, qui semblait être greffée à ses mains. Cependant, deux sucrés avec plusieurs bras se
jetèrent sur lui, mais l’un deux fut réduit en pulpe sanglante par un puissant revers. Toutefois,
l’autre xeno réussit à porter un coup à Cadeus. Le Terminator resta hébété lorsqu’il constata que les
griffes du bâtard écarlate avaient entaillé profondément son plastron de céramite.
Le tyranide allait porter un autre coup lorsqu’une langue de flammes l’immola complètement.
« Reculez, frère ! cria Cinatus en continuant d’arroser la zone, tenant dans une main une bonbonne
de prométhéum pleine. Reprenez votre fulgurant et continuez de la faire parler ! ».
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À l’autre bout de la ligne de bataille, Coriolan distribuait les coups de crozius arcanum
généreusement, tirant au fulgurant lorsque l’occasion se présentait. Cela faisait maintenant treize
minutes que les tyranides l’avaient engagé au corps à corps, et ils concentraient à présent tous leurs
efforts sur lui.
Soudain, frère Darc tomba, privé de tête, et six créatures à plusieurs bras se jetèrent sur lui en
sortant leurs longues langues. Mais des dizaines de tirs lasers plurent sur les xenos, et ceux-ci
s’effondrèrent sous la colère des FDP.
« Monseigneur ! appela le sergent Etacar en faisant feu de son bolter. Ils semblent être moins
nombreux. On dirait que nous les avons repoussés, par l’Empereur ! ».
Bien sûr, pensa Coriolan. Mais ce sera comme en orbite. Une avant-garde meurtrière, qui va
laisser place à une armée dévastatrice.
Et l’avant-garde meurtrière des tyranides remplissait bien son office, car deux membres de
l’escouade Caklès furent proprement démembrés, laissant ainsi une ouverture par laquelle les xenos
s’engouffrèrent.
« Mort aux ennemis de l’Empereur ! cria Coriolan en abattant son crozius. Les impurs doivent
périr, les vertueux prospérer ! ».
Soudain, une créature semblable à celle que l’escouade Cinatus avait abattue se précipita sur le
chapelain, et l’envoya valdinguer quelques mètres en arrière, et ce malgré le rosarius du surhomme
de foi. Poussant un grognement, Coriolan se releva, et vit avec horreur que le xeno allait le
transpercer.
Puis un missile tiré depuis la gauche lui explosa les côtes, et une volée de bolts acheva le travail.
Tournant la tête, le chapelain vit au loin une escouade de la 2 ème compagnie arriver vers eux, leurs
armes fumantes. A leur tête se trouvait un Space Marine que seuls ses trois honneurs balistiques
définissaient comme sergent.
« Ici l’escouade Atreus, clama le nouveau venu, nous arrivons en renfort ».
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II
PLAN DE BATAILLE
Enhardis par l’arrivée de nouvelles, les défenseurs de la forteresse polaire repoussèrent les
tyranides avant de se répandre en vivats. A bord d’Impono Saevitia, le premier princeps Autarus fit
résonner ses trompes de guerre, bientôt imité par ses puissantes machines.
Disposant ses troupes en un cordon de défense, Cinatus regroupa ses officiers dans un bunker
extérieur, afin de préparer la défense de la forteresse polaire. Dans l’espace exigu étaient réunis les
sergents Space Marines et les officiers humains.
« Bien, ouvrit Cinatus, frère Atreus, quelles nouvelles de la surface de Macragge ?
- Le capitaine Sicarius continue ses raids depuis le Plateau d’Hectelius, et l’escouade Octavian a
rapatrié les glandes progénoïdes à bord du Valin’s Revenge. Nous avons été envoyés ici en renfort,
mais aussi pour vous apporter des nouvelles.
- Qui m’ont l’air bon, dit Cinatus. Le sergent Tredal vient de m’informer que lui et les autres
éléments de la 1 ère compagnie réussissent à repousser les hordes de xenos qui s’abattent sur eux.
- C’est une bonne chose, mais qu’en est-il de nous ? grogna Gio en levant les yeux de son épée
tronçonneuse couverte de sang. Non pas que je me plaigne d’avoir du xeno à passer au fil de ma
lame, mais si on a perdu douze frères juste face à ça, alors quand le gros viendra, ça sera
compliqué.
- C’est pour ça que nous sommes tous ici, fit le sergent Etac. Votre témérité ne vous mènera nulle
part, mon frère.
- Il suffit, stoppa Coriolan en s’avançant. Frère Cinatus, je suppose que vous avez une idée en tête ?

- En effet, frère-chapelain. Contrairement à ce que je pensais, un nombre incroyablement grand de
tyranides à réussi à passer à travers le barrage de tirs de la legio Praetor ; notre but étant de gagner
du temps avant l’arrivée du seigneur Calgar, il est hors de question de nous réfugier comme des rats
dans la forteresse.
- Ce serait pourtant une bonne idée, lança Kecal en s’avançant. Sans vouloir me montrer
irrespectueux, je pense que si toute l’armée des tyranides parvenait à nous atteindre au corps à
corps, ça en serait fini de nous.
- Les murs de la forteresse ne nous protégeraient pas d’avantage, répliqua Cadeus en montrant le
plastron de son armure Terminator déchiré. Cette entaille est due à l’un des xenos à quatre bras,
et…
- Des genestealers, l’interrompit Cinatus en levant une plaque de données. Le seigneur Calgar vient
de me transmettre toutes les informations dont nous disposons sur les tyranides, ainsi que leurs
noms de codes.
- Voilà qui nous avance grandement, dit Coriolan. Mais je suppose que ces informations sont
limitées ?
- En effet, soupira Cinatus. Je vais vous transmettre ces données, mais avant, je vais vous expliquer
mon plan de bataille : nous allons placer un important champ de mines juste devant nos troupes,
lesquelles seront épaulées par des armes de forte cadence, comme des bolters lourds ou des
autocanons. Et lorsque ces enfoirés vicieux de tyranides parviendront au corps à corps, les vétérans
se chargeront de les exterminer en utilisant leurs réacteurs dorsaux.
- Et les titans ? demanda Kecal. La puissance de feu de la legio Praetor nous sera bien utile.
- Le premier princeps Autarus a identifié ses homologues ennemis, et il en est tellement obsédé
qu’il préfère méditer sur eux que de nous rejoindre.
- Trop méditer sur l’ennemi est dangereux, cracha Coriolan d’un ton aussi menaçant que ses morts.
- Bon, bah qu’est-ce qu’on attend pour s’y mettre ? demanda le sergent Gio en chargeant son
bolter ».
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Seul dans le cockpit d’Impono Saevitia, Autarus faisait défiler un nombre incalculable de données
devant ses yeux fermés. Pendant que son équipage réparait les dégâts subis, le premier princeps
analysait les données envoyées par Calgar et relatives aux titans ennemis. Il avait trouvé un rapport
des FDP du Cateryct – un bastion Ultramarine situé près de l’équateur – qui faisait état « de
montagnes vivantes qui crachaient des jets d’acide ». Lorsque le groupe de FDP avait décidé de
s’approcher du lieu de la bataille, la créature avait disparu pour laisser place à la ruine qu’était un
escadron de Land Raiders et un groupe de vétérans.
Soudain, l’attention d’Autarus s’arrêta sur une vidéo prise par des Forces de Défenses Planétaires
de Prandium, peu avant la chute de la planète. D’une simple impulsion mentale, Autarus lança un
nettoyage poussé de l’enregistrement, puis le démarra : on voyait une créature de deux cents mètres
de haut, mais qui aurait fait deux fois cette taille si elle n’était pas courbée en deux. Elle était de
même couleur que les tyranides qui avaient attaqué la forteresse polaire nord quelques heures
auparavant, mais possédait beaucoup plus de chitine. Son faciès semblable à celui d’une sauterelle
faisait fuir les humains, et ses puissantes pattes clouaient les Leman Russ sur place.
La vidéo montra alors un puissant Baneblade gravir un amoncellement de carcasses avant de faire
tirer son canon principal. L’obus titanesque explosa contre la carapace dorsale du bio-titan sans
causer de dommages significatifs. Puis la créature fit tirer ses canons à acide, et la vidéo s’éteignit.
« Voilà qui est intéressant, murmura Autarus en consultant les notes jointes. Leurs arcs de tirs sont
limités, ce qui… »
Le premier princeps ne finit pas sa phrase. Les trompes d’alertes de la forteresse venaient de
sonner.
Approvisionné par deux rangers des FDP, Cadeus tirait sans discontinuer à l’autocanon, conscient
que ces connards de princeps auraient été plus utiles à tirer qu’à observer. Mais le barrage impérial
de tirs semblait efficace, car les xenos ne parvenaient pas à atteindre le champ de mines.
Soudain, les titans se mirent en branle, et s’avancèrent par-delà la ligne de bataille mise au point
par Cinatus. Hors de lui, le sergent abandonna son bolter lourd et vociféra dans sa liaison com :
« Autarus, qu’est-ce que vous faites, par l’Empereur !?
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- Je vous sauve, rétorqua le premier princeps tout en loguant des ordres à son équipage. Nous
venons de repérer une formation de dix-sept bio-titans ennemis.
- Au saint nom de Terra, on a besoin de vous, ici ! Ces enfoirés gagnent du terrain !
- Tenez-vous à votre plan, frère-sergent, et vous vous en sortirez, répondit Autarus d’un ton
hautain ».
Puis la liaison fut coupée, et Cinatus ne put que regarder les xenos se rapprocher peu à peu de ses
positions.
< Allure d’encerclement, répondit Jedor. Les autres machines nous suivent >
Bien qu’il ne possédât qu’un méga-bolter surmonté d’une griffe éclair d’une batterie de missiles,
Impono Saevitia avait pour bras droit un canon fournaise, arme normalement réservée aux titans de
classe Imperator.
< Impacts mineurs partout contre les boucliers, rapporta Kedag. Nous n’avons rien à craindre de
ces armes hétéroclites, mais je suggère…>
Le sensori ne finit pas sa phrase, car la Warlord fut secouée de violents impacts.
< Des projectiles vivants ont pénétré les boucliers et dévorent la coque, mon princeps ! s’exclama
Sulfa en tombant à la renverse >
< Je vois ça, répliqua Autarus. Des biovores, à ce qu’il me semble. Sndag, prenez le contrôle des
bolters de coque et neutralisez-moi ces enflures >
Tel l’Empereur parmi les hommes, Impono Saevitia parcourait les lignes tyranides en écrasant les
immondes xenos sous ses pieds. Une violente détermination visible dans ses yeux, Autarus
regardait fixement les bio-titans ennemis qui chargeaient leurs canons à acide.
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A tous les princeps, logua Autarus, concentrez votre puissance de feu sur les mastodontes
ennemis, mais laissez-moi celui de tête

Un cœur de logues d’approbation lui parvint, et le premier princeps eut un sourire carnassier en
levant son canon fournaise qui rougeoyait de manière inquiétante.
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Le sergent Cinatus cherche à nous contacter, mon princeps, avertit Sulfa. De manière urgente
Dites-lui que je suis occupé, famulus, et prenez la conversation
Comprenant que leurs homologues imperiaux étaient venus pour eux, les bio-titans éructèrent de
puissantes salves d’acides, et des centaines de biovores catapultèrent leurs projectiles vivants.
L’avancée des géants ne ralentit pas, même si plusieurs machines furent sérieusement blessées. Le
Warhound Pater Mortis perdit même son turbolaser. À l’intérieur de son Warlord, Autarus prit une
profonde inspiration, puis il fit tirer le canon fournaise. L’arme, qui n’avait pas parlée depuis la
Guerre de Trixil, deux cents ans auparavant, éructa un large rayon de feu en fusion qui annihila un
des bio-titans ennemis. Inspirés par leur supérieur, les autres princeps déchaînèrent la puissance de
leurs armes à bout portant. Pour les défenseurs stationnés aux abords de la forteresse polaire, il leur
sembla pendant un instant que l’horizon venait de s’embraser.
« Par l’Empereur, murmura Cadeus devant l’explosion titanesque.
-Ça impressionne, n’est-ce pas ? fit Gedar en tirant un autre missile ».
Le jeune Terminator ne répondit pas, et continua d’arroser les xenos de tirs d’autocanon, conscient
que dans peu de temps, ce bombardement en règle dégénérerait en corps à corps sanglants. Grâce
aux informations fournies par le seigneur Calgar, Cadeus savait que les monstres qui allaient
bientôt atteindre le champ de mines se nommaient genestealers, et ceux avec les espèces de fusils
des termagants. Derrière eux venaient les Carnifex, comme celui qu’ils avaient abattu plus tôt.
« Frère-sergent, qu’est-ce que c’est que ça ? demanda Cadeus en fronçant les sourcils ».
Au milieu des genestealers se trouvait une bête qui leur ressemblait en tout point, sauf qu’elle
mesurait deux mètres de plus. Bien qu’elle fut courbée dans sa course, elle restait effrayante.
Puis elle explosa lorsque sa patte griffue rencontra une mine antipersonnel. L’engin meurtrier
cracha des volées de shrapnels qui déchiquetèrent des dizaines de tyranides.
« Frère Ulis, faites intervenir vos vétérans d’assauts ! cria Cinatus.

- Je crois bien qu’il est trop tard, frère-sergent, fit Gedar ».
En effet, tel des sauterelles, les genestealers bondirent avant de retomber sur les Ultramarines dans
des cris affreux.
Tout en jurant, Cadeus lâcha son autocanon et il activa le champ énergétique de son gantelet. Les
deux FDP à ses côtés paniquèrent et prirent la fuite.
« Pour l’Empereur et le primarque ! cria Cinatus en faisant feu de son fulgurant ».
Cadeus recula son bras droit, puis il abattit son gantelet contre le genestealer qui allait le charger.
Du sang aussi noir que les yeux de Roboute Guillman l’aspergea, tachant son armure azur. D’autres
xenos se précipitaient sur lui pour êtres fauchés par les tirs de fulgurant de frère Etakis. Soudain, les
vétérans d’assaut d’Ulis surgirent des cieux avant de retomber dans la vague de tyranides. Leurs
lames se mirent aussitôt au travail, et des viscères volèrent en tout sens. Au milieu de ses hommes,
Ulis faisait feu au pistolet bolter, et déclamait des prières par centaines. Ses sceaux de pureté
ondulaient, signes de la corruption environnante.
Soudain, un des grands genestealers sauta sur Etakis et déchiqueta l’armure de l’homme qui avait
été la recrue la plus prometteuse des îles centrales de Prandium. Voyant son meilleur ami réduit à
l’état de loques sanglantes, Cinatus poussa un cri déchirant, et trancha un tyranide de sa large épée.
Pour sa part, Cadeus sauta violemment sur l’immense genestealer, et l’écrasa de tout son poids.
L’immonde créature poussa un cri lorsqu’elle fut broyée par l’armure Terminator. Dans un
grognement, Cadeus se releva en saisissant le fulgurant d’Etakis – une sorte de cadeau posthume –
et ouvrit le feu avec l’arme.
Avec un sourire satisfait, Autarus regarda les cadavres des bio-titans vaincus qui gisaient à ses
pieds. Les trois mastodontes restants seraient bientôt détruits par les autres machines.
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Félicitations, logua Autarus. Notre mission est accomplie
Mon princeps, dit Sulfa en fronçant les sourcils, la situation aux abords de la forteresse polaire
devient critique, et le sergent Cinatus ne cesse de nous envoyer des suppliques
Je vois ça, famulus. Les hordes tyranides semblent inépuisables. Moderati, faites-nous arriver là-
bas. Timonier, rechargez les armes et vérifiez que le cycle de refroidissement du canon fournaise se

passe bien. Sensori, dites à Invictus Dominatus et à Venator Mortifer de rester ici afin de
bombarder ces biovores
L’immense Impono Saevitia fit un demi-tour, et avança rapidement tout en faisant feu de son méga-
bolter sur les milliers de tyranides qui se précipitaient sur les imperiaux.
Debout sur le cadavre d’un Carnifex, Gio enchaînait les salves dévastatrices, et ses victimes
s’entassaient autour de son monticule de chair.
« Alors, bande de salauds, vous venez profaner cet endroit ? Ben tâtez donc de mon bolter ! ».
Un trait d’acide traversa son plastron frappé d’un U stylisé et brûla ses chairs pectorales, mais le
sergent vétéran ricana et continua son massacre. Puis son œil bionique se verrouilla sur une forme
au loin, et lorsqu’il l’analysa, il resta paralysé.
Dans sa cuve, Autarus grimaça quand un tir d’acide l’atteignit entre les omoplates en
endommageant le générateur du canon fournaise. Perplexe, le premier princeps fit tourner sa
machine et resta figé dans son liquide amniotique lorsqu’il vit Invictus Dominatus et Venator
Mortifer exploser. Derrière les silhouettes embrasées des deux Warlords se trouvaient cinq dizaines
de bio-titans tyranides équipés de canons à acide et de terrifiantes armes de corps à corps. De plus,
leurs chitines semblaient plus épaisses.
« Par l’Omnimessie, murmura Autarus. Ils se sont adaptés ! ».
Puis d’un coup, comme des insectes flairant quelque abat de viande, les bio-titans se ruèrent au
corps à corps.
A bord du Divinus Cataclysmos, le princeps Etor fut le premier à réagir ; il campa fermement son
Reaver sur ses positions, et ouvrit le feu avec son canon gatling et son turbolaser. Il blessa
gravement une des créatures, mais sans la rendre inapte au combat.
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Jedor, position de tir ! ordonna Autarus. Sndag, armez les chargeurs et préparez le lance-missile
avec l’aide de Sulfa !

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Mais mon princeps, vous savez les risques que l’on encourt ! protesta Sulfa. Nous n’avons même
pas initié les rites !
Taisez-vous et faites ce que je logue ! rétorqua Autarus .
Ce disant, le premier princeps leva l’imposant canon fournaise, puis il tira une violente décharge
qui immola deux bio-titans. Puis Impono Saevitia trembla lorsque plusieurs jets d’acide le
percutèrent, traversant ses boucliers pour ronger l’adamantine du Warlord.
Alors, timonier, ces missiles ?
« Les rites ne sont pas achevés, répliqua le techno-prêtre Cedanc depuis un haut-parleur. La
moindre erreur pourrait transformer Macragge en monde-démon ! ».
Autarus ne répondit pas, comprenant parfaitement les risques d’employer une telle arme. Il regarda
vers le sol, et vit les centaines de biovores qui bombardaient son Warlord. Le premier princeps
activa les bolters de coque, et bombarda les tyranides musclés.
Mon princeps, les bio-titans ont arrêté de tirer, avertit Kedag. Toutes les probabilités indiquent
qu’ils vont nous charger
Pas si on me laisse mon code à loguer, riposta Autarus. Timonier ?
Vu l’état d’urgence, mon princeps, je pense que l’on peut considérer que les missiles sont prêts
Excellent .
Sur l’ordre de son maître, Impono Saevitia activa les condensateurs distendeurs situés sur le dos du
titan, et une énergie impie se mit à palpiter dans le ciel, bientôt repoussée par les prières déclamées
par Cedanc. Puis les missiles warp grondèrent, et quittèrent leur habitacle dans des traînées de
lumières bleutées. Devant les cinq projectiles infernaux qui fonçaient sur eux, les bio-titans
voulurent reculer dans le désordre, mais ils n’en eurent pas l’occasion. Dans un grondement
titanesque, les missiles explosèrent en déclenchant un vortex démoniaque qui aspira pas moins de
dix-sept créatures avant de s’éteindre.
Les condensateurs situés sur le dos de Saevitia ont fondus, mon princeps, diagnostiqua Sulfa.
Nous ne pourrons plus tirer de missiles warp avant des réparations qui dureront approximativement
cinq heures, seize minutes et un nombre indéfini de secondes

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Dites à Cedanc de s’en occuper, famulus .
Le premier princeps leva son bras droit, et tira. Le trait d’énergie du canon-fournaise fit fondre
deux bio-titans, mais la horde de xenos se rapprochait dangereusement des machines impériales.
Mon princeps, logua Sndag, le sergent Cinatus multiplie ses appels, et invoque le fait que vous
ayez juré fidélité aux Ultramarines .
Autarus soupira, puis bascula sur les caméras arrière : on voyait la forteresse polaire, en forme de
demi-cercle et haute de six cent mètres, et les lueurs des canons qui y étaient logées. A ses pieds,
les Ultramarines et les Forces de Défense Planétaires commençaient à ployer sous le nombre.
Famulus, demandez à l’escadron Fides de regagner les lignes de défense afin d’aider les
Ultramarines. Quant à nous, nous avons un corps à corps à mener .
Malgré les pertes effrayantes qu’ils subissaient, les impériaux continuaient le combat avec l’énergie
du désespoir. L’intervention d’Ulis et de ses vétérans avait permis aux Ultramarines de battre en
retraite de quelques mètres, et maintenant, rares étaient les tyranides à arriver au corps à corps. De
sa propre initiative – félicitée par Cinatus à la fin de la bataille - , Kecal avait envoyé six pelotons
dans la forteresse afin de faire usage des autocanons ; de plus, des snipers avaient été envoyés en
hauteur afin de neutraliser les biovores qui faisaient pleuvoir leurs projectiles vivants sur les
équipes d’armes lourdes.
Afin de montrer l’exemple, le vaillant colonel était en avant de la ligne de bataille, pistolet bolter
dans une main et épée tronçonneuse dans l’autre.
« Vous vous battez comme un véritable Astartes, le félicita Cinatus.
-Parce que je sers l’Empereur, répliqua Kecal. Et j’attends de mes soldats qu’ils fassent de même !
-Autant pour moi ! Colonel, je crois qu’il est temps de faire intervenir vos blindés pour exploser ces
guerriers qui nous pilonnent ! ».
Kecal hocha la tête, puis fit signe à son officier radio. Le 15 ème FDP de Prandium avait, en sus de
ses propres blindés, ceux de plusieurs régiments ayant été annihilés lors de la chute de la planète

autrefois comparée à Espandor. Ainsi, le 15 ème avait une vingtaine de Leman Russ, la moitié en
Hellounds et douze half-tracks avec armes d’appui.
Sous les ordres du major Docle, un ancien du 8 ème FDP, une formation blindée de quinze Leman
Russ et sept Hellounds émergea du flanc gauche impérial pour semer le désordre parmi les
tyranides. Dans son Conqueror, Docle donnait des ordres à ses hommes, son génie militaire
permettant de renverser la situation. Trois escouades complètes de Forces de Défense Planétaire
accompagnaient les tanks afin de les protéger de la menace des Carnifex de corps à corps.
Cependant, l’issue de la bataille était encore incertaine ; la ligne de bataille tenue par Cinatus était
relativement protégée par Ulis et ses vétérans d’assaut, mais Coriolan peinait à repousser les
assauts incessants des genestealers et des « Rôdeurs », ces créatures serpentines qui esquivaient
aisément les coups avant de les rendre. Par deux fois, l’escouade Ignatus avait repoussé l’assaut de
deux grands genestealers, rapidement baptisés « genestealers alpha » par l’apothicaire Cailon.
Mais le frère qui était le plus à louer aujourd’hui était Atreus ; avant la bataille, son armure était
d’un magnifique bleu azur, à l’exception de son casque écarlate qui indiquait son rang de sergent.
Maintenant, le Space Marine de la deuxième compagnie était couvert de sang noirâtre. Il était à la
point de la ligne de bataille, à retenir le plus gros des forces tyranides. Ses hommes le couvraient au
bolter, et frère Aeseria dispensait la colère de l’Empereur via son lance-flammes.
Malgré tous ces actes d’héroïsme, les Ultramarines et les FDP n’avait qu’une seule chance : les
titans.
Composé de trois titans Reavers, Reus Imperialis, Deus Radibe et Mantum Bellicus, le groupe de
chasse Fides était réputé pour sa coordination. A bord du Mantum Bellicus, le princeps Isaak Ceilus
menait fièrement ses machines à la guerre. Son Reaver était armé d’un lance-missile apocalypse,
d’un lance-plasma modèle Ustio et d’un canon gatling capricieux. Ayant toujours préféré le langage
charnel au logus binaire et les charges irréfléchies aux pilonnages lointains, Ceilus était un princeps
souvent critiqué pour ses méthodes, mais apprécié dans l’ensemble. Âgé de cent quarante-sept ans,
il avait un excellent tableau de chasse, digne du premier princeps.
« Moderati, amenez-nous à cent trente mètres de la ligne de bataille, demanda Ceilus.
-A vos ordres, mon princeps, acquiesça Ecder, serviteur dévoué mais sans imagination.
18

-Famulus, demandez au sergent Cinatus une liste d’objectifs principaux.
-Demande en cours, mon princeps, répondit Arsk ».
Ajouté à l’équipage de Bellicus six ans plutôt, Arsk était imposant, et d’une efficacité redoutable ; à
moins que la mort ne l’emporte avant, Arsk deviendrai moderati sous peu.
« La liste vient d’arriver, mon princeps, annonça le sensori Vager ».
Ceilus hocha la tête, puis la téléchargea via les câbles qui le reliaient à son siège de cuir surmonté
d’un magnifique dragon de nickel. Le sergent Cinatus demandait en priorité la destruction d’une
phalange de guerriers tyranides, puis l’éclaircissement des rangs xenos.
« Mon princeps, appela Flasm, le timonier, j’ai pris la liberté de calculer la zone qui menace le plus
de ployer sous l’assaut ennemi ».
Ceilus consulta les données intrachargées par Flasm, puis hocha la tête.
« Flasm, vous avez toute liberté sur les systèmes de tir. Je compte sur vous.
-Merci, mon princeps. L’Omnimessie guide mes tirs ».
Le princeps le regarda saisir les runes de tir, puis fixa l’horizon ; d’ici quatre heures, le soleil serait
complètement couché, marquant ainsi le crépuscule métaphorique de la legio Praetor.
Soudain, Reus Imperialis oscilla, touché au niveau du pelvis. Ses boucliers détruits laissaient passer
les tirs là où les plaques de blindage connaissaient un ajustement incorrect.
« Arsk, demandez au princeps Enil un rapport de situation interne/externe.
-De suite, mon princeps, répondit Arsk en se mettant au travail. Le princeps Enil demanda une
connexion sur le Multiface.
-Connexion, ordonna Ceilus ».
Quelques instants plus tard, une image tridimensionnelle d’Enil apparut dans les airs ; avec ses
cheveux bruns coupés court et son air sérieux, quasi figé, il faisait penser aux hommes des affiches
de recrutement de la Garde Impériale.
« Princeps Ceilus, salua-t-il. Je vous remercie, je contrôle parfaitement la situation.
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-C’est faux, Ecdas, répliqua Ceilus. Le vieux princeps ne s’offusqua pas de l’usage de son prénom
par son cadet. Par quoi as-tu été touché ?
-Ces connards de biovores ont envoyés des… argh ! Moderati, qu’est-ce que… ».
La communication coupa, et Ceilus pointa les caméras sur Imperialis pour voir le noble Reaver
disparaître sous des milliers de petits scarabées poisseux.
« Par l’Omnimessie réincarnée, murmura Ceilus, mais qu’est-ce que ces choses ? ».
Le frère-sergent Cinatus se posait la même question alors que des dizaines de ces créatures
fonçaient sur ses lignes. Ces « scarabées d’assaut » possédaient certes peu de chitine, mais des
mandibules qui forçaient le respect. Ils se déplaçaient par de puissants bonds, à l’instar de puces.
« Feu ! hurla Cinatus en appuyant de toutes ses forces sur la gâchette de son lance-flammes.
Exterminez-moi ces engeances ! ».
Cinatus savait que lui et son fulgurant seraient peu utiles face à ces agiles xenos, aussi le
Terminator abandonna-t-il son arme de tir avant de se saisir de son bouclier tempête. Puis une fois
protégé de la sorte et armé de son marteau tonnerre, il bondit au milieu de la horde tyranide,
ignorant les appels de son supérieur.
Son marteau écrasait les crânes difformes, son bouclier repoussait les attaques. Un coup de griffe
chanceux lui écorcha profondément le casque et fit éclater un de ses oculaires, mais Cadeus ignora
les dommages subis par son armure. Les FDP avaient un excellent technogure qui s’occupera de
tout ça à la fin de la bataille. Puis lorsqu’il eut un court répit pour fixer la horde de xenos, Cadeus
comprit quelque chose de fondamental.
A la fin de la bataille, il sera mort. Ils seront tous morts.
Tirant une dernière salve de méga-bolter, Autarus mit Impono Saevitia en position de défense, et
regarda le bio-titan s’avancer vers lui. La créature, véritablement colossale, possédait un canon à
acide, des pointes sur sa carapace, mais surtout deux pinces de la taille d’un tank super-lourd.
20

Prenant le contrôle total de son Warlord, le premier princeps s’enferma dans sa noosphère, et entra
en parfaite communion avec Saevitia. Son esprit fit abstraction de tout ce qui ne concernait pas le
Multiface, pour se concentrer sur l’ennemi.
Désormais un titan à part entière, Autarus leva sa griffe dont le champ énergétique n’était pas
activé, puis voulu la planter dans le dos du bio-titan, mais ce dernier esquiva facilement l’attaque
avant de riposter. Le premier princeps poussa un cri lorsque qu’une des immenses pinces percuta
son plastron, et y laissa une marque alors que le bouclier était actif. Privé de supérieur, l’équipage
ne sut quoi faire avant que Jedor n’ordonne le maintien de la santé du titan et la surveillance
constante des boucliers et des réacteurs à fusion.
Pris de colère, Autarus voulut riposter, mais un autre coup de pince le força à reculer. L’imposant
Warlord faillit rentrer en collision avec Pius Famulus, le petit Warhound réagissant avec agilité
pour éviter un cataclysme. Reprenant ses positions, Saevitia fit sonner ses trompettes de guerre, et
sur un ordre binaire d’Autarus, Pius Famulus fit tirer son lance-plasma sur la bête. Le bio-titan
poussa un cri terrifiant lorsque ses chairs furent calcinées, mais le premier princeps ne lui laissa pas
de répit. Avec un cri de guerre terrifiant, Autarus enfonça sa griffe dans le thorax de son ennemi, et
lorsqu’il fut sûr que les trois lames étaient profondément enfoncées dans la masse impie, il activa le
champ d’énergie de la griffe.
Un puissant arc électrique se matérialisa dans le corps du bio-titan, grillant ses poumons et
remontant sa colonne vertébrale courbée pour finalement faire exploser son cerveau. Agité de
spasmes, le cadavre bascula sur le côté où il acheva de se consumer.
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Mon princeps, un autre titan ennemi arrive sur le côté, avertit Jedor
Il va sur Pius Famulus, corrigea Kedag
Le princeps Nher ne pourra pas retenir ce monstre tout seul, logua Autarus. Timonier, vérifiez le
bon fonctionnement du méga-bolter ; nous avons un autre combat à mener .
Accompagné de cinq autres pelotons en plus du sien, le sergent Edmin était chargé de la protection
de la phalange de tanks du major Docle. Pour l’instant, au total, seuls deux FDP avaient péri, ce qui
n’était pas si mal vu la nature de l’ennemi. Néanmoins, les soldats de Prandium se plaignaient tout
le temps des températures.

« Fermez vos gueules ! cria Edmin après un moment. Je vous préviens, si vous continuez, je vous
assigne tous à l’escouade d‘Escartes ! ».
Ne souhaitant nullement être assignés dans l’équipe de ce sergent impulsif facile de la gâchette, les
soldats se turent et continuèrent de faire en sorte que les tyranides n’approchent pas trop près des
tanks.
« Vous savez, j’aurais jamais pensé dire ça un jour, mais ce bon vieux Ialden me manque, fit le
soldat Docal, déclenchant ainsi l’hilarité de ses camarades.
-Tu dis ça, mais s’il était là, il te mettrait un bolt dans la nuque ! railla Edmin. N’empêche, c’est
grâce à cet enfoiré qu’on a pu s’échapper.
-D’un autre côté, dit Esder, s’il était là, y nous ferait pas mal de remontrance en nous pointant sa
foutue épée dans le cul !
-C’est vrai que ça fait du bien, un peu moins de discipline, soupira Docal.
-Eh bien on va changer ça, dit une voix derrière eux ».
Rapidement retournés, les FDP s’immobilisèrent en voyant un Space Marine avancé vers eux. Haut
d’un peu moins de trois mètres, il portait le casque blanc typique des vétérans, et arborait un grand
nombre de décorations, aussi bien honorifiques qu’esthétiques. Bien qu’il tînt fermement un bolter
dans ses mains, une épée tronçonneuse à la garde délicatement ouvragée pendait à sa ceinture.
« Je suis le frère Acelus, et je vais aussi bien vous appuyer que vous diriger et vous appuyer, se
présenta-t-il. Des questions ? ».
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23
3
SACRIFICES ET HEROÏSME
Rassemblant ses Marines, le sergent Ulis fit une deuxième attaque aérienne, permettant au sergent
Cinatus d’analyser la situation. Grâce aux données – vidéos comme transmissions vocales –
fournies par Autarus, le sergent comprit que cet assaut n’aurait pas de fin. Après une brève
communication avec Kecal et Ceilus, Cinatus avait ordonné une retraite mesurée. L’escadron Fides,
désormais composé de deux machines, se rapprocha des lignes impériales avant de faire le
nettoyage au milieu de la horde de xenos.
Lié par son serment aux Ultramarines, Autarus détacha quatre titans Warlord et deux Reavers afin
d’aider les fils de Guillman et les Forces de Défense Planétaires à se replier dans la forteresse
polaire ; de plus, le premier princeps annonça aux autres membres de Praetor que leur sort était
scellé, aussi les puissants titans firent sonner à l’unisson leurs trompettes trois fois, prêts à affronter
la mort. Le nombre de bio-titans se réduisait à vue d’œil, mais les membres de Praetor subissaient
eux aussi de nombreuses pertes. Bien que ses membres fussent souvent hautains, la legio jouissait
d’une histoire particulièrement glorieuse, et avait dirigée plusieurs campagnes titaniques lors de
l’Hérésie d’Horus. Le princeps senioris Edcalsed avait même son nom inscrit en lettres d’or sur le
Mur des Héros du Palais Impérial.
Alors que les Ultramarines et leurs compagnons battaient prudemment en retraite, le princeps Enil
activa la surcharge du réacteur à fusion de Reus Imperialis, provoquant ainsi une explosion
colossale dans un rayon de deux cents mètres, faisant fondre la neige sur une terre désormais
vitrifiée.
C’était bientôt la fin du dernier chapitre de la bataille pour Macragge.

Depuis moins de cinq minutes, les attaques tyranides se faisaient plus nombreuses, mais aussi plus
féroces ; deux tanks avaient été détruits, et l’équivalent d’un peloton avait été décimé. Néanmoins,
sous les encouragements d’Acelus, les hommes d’Edmin tenaient leurs positions et mitraillaient
sans répit les infâmes xenos.
Mais le major Docle, sans avoir préalablement consulté Cinatus, fit soudain pivoter ses chars vers
l’ouest – l’extrême gauche de la ligne de bataille – sans donner aucune explication. Face à cette
situation imprévue, Acelus rassembla les FDP autour de lui et entama ce qui semblait être un
dernier carré héroïque avant que l’escouade Atreus ne vienne en renfort. Mais quelques minutes
plus tard, un message de Docle déclara que les auspex de ses chars avaient détecté une seconde
armée tyranide approchant par l’est. Victime d’une montée soudaine d’héroïsme, Docle avait
conduit sa phalange de blindés à la rencontre des tyranides afin de les ralentir.
Accompagnés d’Acelus et de l’escouade Atreus, les FDP, qui n’étaient plus qu’une vingtaine, se
battaient avec un courage incroyable. Cependant, le groupe hétéroclite avait été obligé de grimper
sur des rochers afin de gagner une position surélevée. Malheureusement, cette manœuvre les
avaient coupés du reste de la ligne de bataille.
« Pour l’Empereur ! cria Edmin en levant le poing bien haut. Mourrez-en Son nom, défenseurs de
Prandium ! Vengez vos familles de ces connards !
-Beau discours, sergent, dit Acelus, mais c’en est fini de nous.
-Sauf si vous fuyez par les entrées secondaires, fit Atreus en reculant sous l’effet d’un tir. Il y a plus
haut des conduits où vous pourrez joindre la base !
-Jamais ! répliqua Acelus. Dans tous les cas, nous mourrons, vingt minutes de plus de vie n’y
changeront rien ! Autant mourir à vos côtés !
-Ne dites pas de bêtises, frère. Vous êtes un membre de la 1 ère compagnie, votre survie importe plus
que tout ! ».
Acelus le regarda un instant, puis hocha la tête.
« Hommes de Prandium, suivez-moi vers une mort tout aussi certaine, mais sûrement moins
héroïque ! ».
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Jetant un dernier regard à l’escouade Atreus, le vétéran, commença à grimper le long de l’immense
promontoire rocheux.
Dans le cockpit d’Impono Saevitia, la tension était palpable. Atteint de multiples dommages, le
noble Warlord affrontait un bio-titan terrifiant, armé d’une large pince, d’un canon à acide et d’une
longue queue puissante.
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Moderati, faites en sorte que le méga-bolter soit pleinement rechargé d’ici cinq secondes ! logua
Autarus, son corps couvert d’ecchymoses psychomatiques. Famulus, sensori, occupez-vous de ces
boucliers, sans eux nous sommes perdus ! ».
Le bio-titan asséna un coup de pince à Saevitia qui recula, son thorax déformé. Hurlant de rage,
Autarus fit tirer le méga-bolter, et l’immense tyranide recula de plusieurs pas alors que les super-
bolts pénétraient sa chitine ; puis se reprenant soudainement, le bio-titan projeta sa queue contre le
cockpit du Warlord. Sous le coup violent, le bouclier céda, ainsi que la verrière épaisse de deux
mètres. Les bouts de verre lacérèrent tout l’équipage à des degrés plus ou moins importants, et
Sndag mourut lorsque son processeur fut atteint par un énorme fragment. Un autre bout de titaverre
percuta le cylindre du premier princeps et le fit exploser, tuant Autarus sur le coup. De plus, lorsque
l’air froid s’engouffra dans le cockpit où il faisait rarement mois de quarante degrés, la pression
chuta à un tel point que plusieurs appareils explosèrent.
« Par l’Omnimessie et l’Empereur-Dieu ! s’exclama Sulfa en tombant à genoux. Premier princeps !
-Ça suffit ! ordonna Jedor en se saisissant des branchements d’Impono Saevitia pour les connecter
aux siens.
-Moderati, que faites-vous ? demanda Sulfa, au bord des larmes.
-Je nous sauve, rétorqua Jedor en se dépêchant. Tâchez de tenir cette noble machine au lieu de
poser des questions ! ».
Lorsque le moderati eut fini de se brancher au titan Warlord, il s’immobilisa. Sa vision était
désormais quasi-illimitée, et il se sentait comme un dieu parmi les mortels. Soudain, le réacteur à
fusion gronda en sentant une présence étrangère en son sein. Puis il s’apaisa, reconnaissant en Jedor
un princeps potentiel.

« À vos postes ! gronda Jedor d’une voix qui n’était pas la sienne. Famulus, demandez aux autres
princeps de faire six pas en arrière tout en bombardant ces bio-titans, puis détachez Lupus Praetor,
Divae Purgatio, Octavius et Consecratio vers nos lignes arrière afin de couvrir la retraite des
Ultramarines et des Forces de Défenses Planétaires ».
Impono Saevitia fit retentir ses trompettes de guerre, puis entama le dernier combat de la legio
Praetor.
Sous couvert des Space Marines, les FDP fuyaient vers la forteresse polaire via les trois énormes
portes qui marquaient les entrées des tunnels d’accès. Cinatus avait fait déployer tous les blindés du
chapitre présent dans la base, pour un total de six Predators, un Vindicator et deux Land Raiders.
Cependant, les chars conduits par les serviteurs de combat de la base servaient plus de leurres
mouvants que de plateformes de tirs mobiles. Mais la plupart des FDP étaient déjà en sécurité, et
les Ultramarines n’allaient pas tarder à suivre.
Cette embellie cessa lorsque trois princes tyranides ailés apparurent, des rictus carnassiers sur leurs
visages bestiaux. Sur l’ordre de Coriolan, les vétérans dirigèrent leurs tirs sur les bêtes volantes
pendant que les Terminators maintenaient leur cordon défensif. Mais les princes se dirigeaient
fermement vers la formation de Cinatus, et malgré la pluie de tirs qui s’abattait sur eux, ils tuèrent
deux membres de l’escouade Edphus. Puis l’un deux prit subitement son envol avant de se rendre
vers l’ouest.
Du coin de l’œil, Atreus vit clairement l’imposante créature ailée se diriger vers son escouade. Le
sergent réalisa alors qu’ils n’étaient plus que cinq, et que les munitions commençaient à lui
manquer.
« Frère Descas, maintenez le tir de répression ! ».
Le Marine répondit par un hochement de tête, et Atreus gravit sans attendre l’amas rocheux contre
lequel s’appuyait la forteresse polaire. Là où il n’y avait pas de prises, ses mains gantées
d’adamantium en creusaient. Puis un cri strident le fit se retourner, et Atreus leva son bolter et
pressa la gâchette. L’arme aboya jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de munitions.
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« Viens par là, abomination ! défia Atreus en dégainant son pistolet bolter et son épée
tronçonneuse ».
Le prince exauça la demande de l’Ultramarine, et se jeta sur lui. Avec une étonnante agilité, Atreus
esquiva le premier coup de pince que lui porta le tyranide, et fut à deux doigts de se faire
transpercer par d’immenses griffes. Cependant, le xeno réagit en conséquence, et immobilisa son
ennemi entre ses griffes grâce à une attaque d’une grande rapidité.
Atreus gémit de douleur lorsque les procoxas de la pince déchirèrent les flancs de son armure pour
pénétrer sa carapace noire. Puis se reprenant, Atreus leva son pistolet bolter et vida son chargeur
dans le sternum du xeno. Poussant un cri, le tyranide recula en lâchant sa proie, et celle-ci en
profita pour planter son épée tronçonneuse dans la tête de son ennemi. Le prince s’immobilisa, puis
tomba dans la neige.
C’est alors que le sergent vit que ses frères en contrebas commençaient à être débordés. Atreus
rechargea son pistolet, et tira des salves mesurées, comme le lui avait appris le sergent Octavian.
« Frère-sergent, on vous couvre ! cria Descas avant de disparaître sous la marée de chair écarlate.
-Non ! Frères ! ».
Mais il était trop tard ; les genestealers se jetèrent sur Atreus, mais retombèrent lourdement
lorsqu’une volée de tirs lasers les cloua au sol. Menés par Acelus, les FDP d’Edmin poussaient des
cris de guerre en faisant feu de leurs fusils lasers.
« On ne laisse jamais un frère en arrière ! gronda Acelus en faisant feu de son bolter ».
Atreus hocha la tête, puis il jeta son pistolet bolter vide et se précipita dans la vague de xenos. Son
épée tronçonneuse tranchait tous les membres sans distinction, l’Ultramarine laissa la rage
l’emporter sur la raison. Son armure était ouverte en plusieurs endroits, et un coup de griffe lui
avait fendu le casque en abîmant son cuir chevelu. Mais au nom de la mémoire de ses frères, le
sergent courroucé n’abandonnerait pas.
Et après une demi-heure de combat acharné, Virius Atreus mourut lorsqu’un revers de griffe le
décapita.
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Seule la porte de droite était ouverte, et il restait encore du monde à faire rentrer. L’escouade
Cinatus et l’escouade Gio formaient un demi-cercle pendant que les autres groupes battaient en
retraite.
« Allez-y ! cria Gio lorsqu’il ne resta plus personne. On va les retenir pendant que vous fermez les
portes ! Dépêchez-vous !
-Non, frère, les artilleurs dans la base vous fournir un tir de barrage pendant que…
-Ça ne suffira jamais et vous le savez bien, frère ! Allez-faire ce pourquoi vous avez été envoyé
ici ! ».
Cinatus hocha la tête, puis fit signe à ses surhommes de battre en retraite, Cadeus en tête.
Avec les deux membres de son escouade qui lui restait, Gio mitraillait sans répit les milliers de
tyranides qui s’approchaient des portes. Armé d’un canon d’assaut et d’un lance-flamme lourd, Gio
grimaçait sous l’effort tout en faisant feu.
Les trois Ultramarines ne sourcillèrent même pas lorsque la lourde porte d’adamantine se referma
derrière eux.
« Pour l’Empereur et le primarque ! hurla Gio. Pour nos héros ! Pour les Ultramarines ! ».
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29
4
CREPUSCULE
Depuis trois heures, les tyranides s’acharnaient sans répit contre la forteresse. Leurs jets d’acide
avaient détruit la façade de la base, aussi les postes de tirs avaient été abandonnés. Mais les xenos
avaient encore du chemin à faire pour atteindre le cœur du dispositif de défense impérial.
Sachant que leurs dernières armées étaient arrivées, Cinatus avait convoqué tous les Space Marines
et Kecal dans le penitorium, au centre de la forteresse. Le penitorium était haut de quarante mètres,
et grand comme l’air de lancement d’un croiseur standard. Le centre de la pièce était occupé par un
cercueil, tout comme les murs.
Du haut d’une chaire, Cinatus commença son discours :
« Comme vous le savez tous, nous avons été envoyés ici afin d’attirer le gros de l’armée tyranide,
afin de permettre à la 7 ème compagnie d’annihiler les poches xenos se trouvant à la surface de
Macragge. Mais il y aussi une autre raison : dans ce penitorium se trouvent les corps des plus
grands héros du chapitre. A la fin de la bataille, cette pièce ne sera plus assez grande, mais nous
devons la protéger. Le cercueil central est celui d’Antalacus, celui par qui la 3 ème Croisade Noire a
pu être détruite. Il sera notre centre défensif.
-Mes hommes posent des mines, dit Kecal, mais cela ne sera pas suffisant.
-Rien ne sera suffisant pour stopper les tyranides, affirma Coriolan d’un ton dur. Ils nous
submergeront, et nous ne pourrons que gagner du temps, c’est d’ailleurs pour cela que nous allons
nous battre.
-Nous mourrons pour les protéger ? demanda Kecal d’un ton presque méprisant en désignant les
sépultures – chose à ne pas faire dans un tel endroit.

-En effet, intervint Cadeus en s’avançant. Tête nue, le Terminator marcha jusqu’à à un des cercueils
avant de lire : « Sergent vétéran Edcatis, a tenu seul la Porte de Telgantia pendant dix-huit heures
lors de la bataille d’Atcetor Tertius. Son sacrifice a permis aux renforts de la Garde Impériale
d’éviter que le Segmentum Obscursus ne tombe aux mains des orks ». Ce même Segmentum,
colonel, qui borde Prandium.
-De toute façon, ma planète est tombée, dit l’homme en laissant couler une larme, les yeux baissés.
-Mais vous avez une chance de venger votre femme et vos deux enfants, colonel Kecal, grogna
Coriolan d’un ton presque compatissant. Ainsi que les autres habitants de Prandium ».
Kecal resta silencieux pendant un bon moment, puis il sortit son épée énergétique avant de la
pointer vers Cinatus.
« Au nom de mes ancêtres et des fantômes de Prandium, je jure de mourir à vos côtés au nom de
l’Empereur ».
Cinatus le regarda, puis hocha la tête d’un air satisfait.
La forteresse polaire nord de Macragge était un véritable labyrinthe de couloirs et de conduits, fait
pour que le visiteur soit saintement attiré vers le penitorium.
Les mines avaient été placées en majorité sur les flancs, de manière à concentrer l’essentiel des
forces impériales au centre ; cependant, des tirailleurs furent laissés en embuscade. Les zones non-
utilisées avaient été compartimentées, et celles occupées pourvues d’armes lourdes. Quelques
instants après le début des préparatifs, un message du seigneur Calgar signalait que l’engagement
final contre les vaisseaux tyranides avait commencé, et que les renforts seraient en route d’ici
quelques heures. Cette nouvelle remonta grandement le moral des Forces de Défense Planétaire,
mais les Ultramarines restèrent réalistes. En effet, moins d’une heure après la parution du message,
le signal émit par le dernier titan de la legio Praetor s’éteignit définitivement, et les bio-titans
commencèrent à arracher la façade de la forteresse. Les rares caméras externes encore en état de
fonctionner montraient des créatures horribles s’acharner contre la sainte construction.
Le premier contact eut lieu lorsque l’escouade Hed’as rencontra un flot continu de genestealers.
Forts de leur expérience dans les nombreux space hulks qu’ils avaient abordés, les Terminators
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ésistèrent pendant trois quart d’heure à la mort avant de finalement tomber sous les coups de
Carnifex acharnés. Malgré cette perte, les défenseurs se réjouirent des dégâts causés par les mines
et les autres pièges à retardement ou radiocommandés.
Sur l’aile droite, là où Kecal et de nombreux FDP se trouvaient, de féroces batailles eurent lieu. Le
colonel avait disposé ses hommes en cercle dans le sacrarium, de manière à repousser les assauts
sous tous les angles. Sous les regards vides des statues de héros du passé, les hommes de Prandium
tuèrent des centaines de créatures, mais un genestealer alpha qui s’était infiltré sema le désordre
parmi les Forces de Défense Planétaire. Poussant un terrible rugissement, Kecal dégaina son épée
énergétique, et occis le xeno. Et tel un héros ancien de l’Unité, il chargea la horde sans fin de
tyranides qui menaçait ses hommes. Personne ne sait à quel moment il mourut, mais il est sûr que
ses victimes se comptaient par centaines.
Toujours est-il que deux minutes après la mort de Kecal, le flanc droit du dispositif de défense
impérial s’effondra, et les communications radios se saturèrent sous l’effet des cris des hommes
sauvagement assassinés. Ce terrible revers aurait dû sceller le destin des Ultramarines, mais sur le
modèle d’Hed’as, le sergent vétéran Hacelan forma un cordon de sécurité avec les six derniers
frères de son escouade. Les vagues d’assaut tyranides se brisaient contre leur résolution, mais
toujours plus d’ouvertures étaient pratiquées par les xenos. Se branchant sur la balise d’Hacelan,
Coriolan se téléporta auprès des vétérans, et entama avec eux une résistance acharnée.
Cette distraction permit à Cinatus de réorganiser la protection du complexe, et d’appeler plus de
défenseurs dans le penitorium ; hélas, beaucoup furent taillés en pièce lors de leur périple.
« Ça n’était pas censé se passer comme ça, grogna le sergent Eteras en lorgnant les portes.
-Je sais, frère, je sais, soupira Cinatus. Mais la 3 ème compagnie arrive en renfort, il suffit de résister
pendant ce temps.
-Ils sont bien trop nombreux, cracha frère Azetis de l’escouade Eteras. Je me battrai nu et sans
armes s’il le faut, mais je reste réaliste ; si une demi légion titanique et la moitié de notre 1 ère
compagnie s’est fait écraser par des insectes…
-Il n’est pas question d’insectes, frère, mais de xenos, répliqua Asendel, le second de Cinatus. Nous
affrontons un ennemi peut-être plus puissant que le Chaos ! N’avez-vous pas vu le commentaire de
l’inquisiteur Kryptman sur le sort de Tyran ? ».
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Azetis se tut, et tout le monde regarda les écrans qui affichaient les signes vitaux de tous les
Ultramarines présents dans la base.
« Coriolan et l’escouade Hacelan seront bientôt dépassés, remarqua Cadeus en baissant la tête.
-En effet, approuva Eteras. Et d’une certaine manière, c’est une bonne chose, car nous allons
pouvoir bientôt les venger !
-D’après nos auspex, ils sont un peu moins de trois mille, déclara Cinatus en allumant les cierges.
Je pense que jusque là, nous avons du bon travail ; mais sachez que notre but actuel est d’éliminer
un maximum de tyranides avant l’arrivée du capitaine Fabian. De plus, le premier princeps Autarus
m’a transmis un rapport sur ses observations de l’ennemi. Nous allons donc tenir le plus longtemps
possible… ».
Le sergent fut interrompu lorsqu’une des portes d’adamantine se déforma sous un coup violent
venant de l’extérieur.
« Bon, je crois que le dernier carré est arrivé, dit Azetis en levant son fulgurant ».
Autour d’eux, les couloirs étaient déchiquetés et couverts de sang, et peinaient à cacher les
cadavres des tyranides qui se comptaient par centaines. Mais les salves disciplinées de l’escouade
Hacelan agrandissaient sans cesse le nombre de dépouilles, à un tel point que les lignes de vue se
bloquèrent. Pour l’instant, seul Aetrid était mort, victime d’un projectile vivant.
« Maintenez le tir ! ordonna Coriolan, imposant dans son armure Terminator d’ébène couverte de
parchemins. Nous devons attirer le plus gros de l’ennemi vers nous ! ».
Soudain, une portion du couloir s’envola en emportant frère Ezekiel et frère Eclus. Le responsable
de l’incident, une paire de Carnifex, s’approcha doucement. Les deux créatures arboraient des
sourires goguenards, presque vicieux.
« Bande d’enfoirés ! mugit Hacelan en regardant d’abord les xenos puis Ezekiel et Eclus, qui se
relevaient difficilement. Venez goûter mon bolter ! ».
Son arme aboya, et une volée de bolts frappa – sans effets – une des créatures. Poussant un juron,
Coriolan effectua un saut avant d’enfoncer son crozius arcanum dans le thorax du premier Carnifex
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à portée de coup. La bête visée crissa en reculant, puis se tut lorsque le chapelain lui vida son
chargeur dans la tête. Cependant, l’autre bête était bien vivante, et pressée d’en découdre.
« Occupez-vous de ceux qui arrivent ! cria Coriolan ».
Hacelan hocha la tête, puis passa en tir rapide.
Ils étaient dix-sept. Dix-sept frères en armure Terminator, à la détermination sans faille, au cœur
vaillant.
« Préparez-vous, murmura Cinatus. Et n’oubliez pas : s’ils parviennent au corps à corps, c’en est
fini de nous ».
Munis de canons d’assaut ou de lance-flammes lourds, les frères de la 1 ère compagnie avaient le
regard fixé vers les portes qui se déformaient dangereusement. La pièce tremblait dangereusement,
et l’odeur douceâtre des bougies consacrées masquait difficilement celle du sang.
Une des portes céda brusquement, et la pièce de métal épaisse de trois mètres vola à l’autre bout du
penitorium. Les Ultramarines furent prompts à réagir, et le lance-flammes lourd de Cinatus immola
les xenos qui tentaient d’entrer. Les autres portes ne tardèrent pas à tomber, elles aussi, pour laisser
place à des hordes de genestealers.
Les Terminators étaient derrière un véritable barrage de bolts et de flammes, et leurs yeux
étincelaient. Les cohortes de tyranides qui assaillaient sans succès le penitorium étaient vite
annihilées, à tel point que les entrées se bouchèrent. Cela n’empêcha pas des genestealers alpha de
tenter des attaques ingénieuses mais inefficaces contre les Ultramarines.
Sans l’appui des bio-titans, ces xenos étaient faciles à mitrailler, mais les munitions risquaient de
manquer. Les lance-flammes lourds, meilleur arme contre les tyranides, commençaient à manquer
de carburant, et les frères armés de fulgurants voyaient leur réserve de bolts s’amenuiser. Lorsque
frère Nitcus perdit trois précieuses secondes à désenrayer son canon d’assaut, une vague de
genestealers réussit à s’engouffrer dans le penitorium. Les salves disciplinées de l’escouade Aetar
permirent de réduire le nombre d’envahisseurs, mais trop de xenos avaient pénétré dans la pièce
sainte.
« Repoussez-les ! hurla Cinatus. Ils ne doivent pas nous atteindre ! ».
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Cependant, le sergent Aetar mourut lorsque son armure de céramite fut déchiquetée par les griffes
infâmes des genestealers. Hurlants de rage, deux frères sortirent leurs armes de corps à corps et se
jetèrent sur leurs adversaires. La protection fournie par leurs armures tactiques Dreadnought
semblait inutile, mais leur foi compensait cela.
Cependant, il était indéniable qu’ils seraient bientôt débordés. Puis retentit alors un terrible cri de
guerre :
« Pour l’Empereur, Guilliman et ses fils ! ».
Etrangement, cette provocation venait des lignes tyranides. Puis ces dernières se disloquèrent
violemment lorsque Coriolan les percuta. L’armure autrefois rutilante du chapelain était couverte
de sang et déchirée en plusieurs endroits ; son masque mortuaire, perdu l’Empereur seul savait où,
avait laissé place à un visage pâle couturé de cicatrices possédant deux grands yeux noirs animés
par la haine. Du sang, le sien, masquait en partie son faciès. Suivi d’Hacelan et de deux Marines,
Coriolan mitraillait les xenos au fulgurant et brisaient ceux qui tentaient de s’attaquer à lui au corps
à corps. Soudain, les yeux du chapelain se bloquèrent dans leurs orbites lorsque la griffe d’un
Rôdeur lui pénétra la colonne vertébrale.
« Non ! hurlèrent à l’unisson les deux frères de l’escouade Hacelan et leur sergent ».
Le sacrifice de Coriolan et des vétérans avait grandement freiné l’avancée des tyranides, mais les
vils xenos étaient déjà à l’intérieur du penitorium.
Armé de son marteau tonnerre et protégé par son bouclier tempête, Cadeus repoussait sans cesse les
assauts des xenos qui s’attaquaient à son escouade. Deux fois, il dut repousser les attaques d’un
Lictor au sourire vicieux. Son bouclier autrefois orné de prières dorées et de lapis-lazulis n’était
plus qu’une ruine, à l’instar de son casque. Bientôt, la marée de tyranides submergea les vaillants
Terminators qui n‘eurent d’autres choix que de s’engager dans un violent corps à corps.
« Battez-vous, frères ! hurla Cinatus, quasiment à genoux alors que du sang sortait de plusieurs
entailles de son armure. Donnez votre vie pour cet endroit symbole d’espoir pour le chapitre ! Pour
la vie éternelle ! ».
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Un genestealer avide de carnage se précipita sur le sergent, mais Cadeus lui broya violement le
crâne de son marteau. Bien qu’ils ne fussent plus que huit, les vaillants frères mourraient pour
protéger l’avenir du chapitre.
Cinatus trépassa lorsqu’un xeno armé d’une griffe ressemblant à un sabre lui transperça son cœur
secondaire, le primaire étant bien trop sollicité pour pallier la perte de sang. Cadeus resta un
moment silencieux, refusant de croiser ce qu’il voyait, puis lorsqu’il leva la tête, il se rendit compte
qu’il ne restait plus qu’à ses côtés Asendel et Oliad. Alors qu’au dehors les premiers modules
d’atterrissage de la 3 ème compagnie touchaient le sol, les trois derniers membres de la 1 ère
compagnie se préparèrent à vendre chèrement leurs vies.
Oliad mourut le premier, le crâne explosé par un tir de termagant. Asendel se précipita en avant
afin de venger son frère, et réussit à occire quatorze xenos avant de s‘effondrer, démembré.
« Ad Imperator ! cria Cadeus en levant bien haut son marteau, tandis que les tyranides se jetaient
sur lui. Ad capitulum ! Ad vitam aeternam ! ».
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