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1 LA MÉMOIRE COMME CAPACITAS DEI SELON S. AUGUSTIN ...

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éatitude comme désir d’éternité ; à ce niveau se pose la question fondamentale d’éclairer s’il<br />

est possible parler d’une memoria Dei comme une présence de Dieu qui fonde le désir mais<br />

qui reste comme absent à l’esprit désirant. En effet s’il n’est pas trop problématique<br />

d’admettre l’existence d’une mémoire du divin suivant la relation active de l’âme à Dieu –<br />

Augustin nous offre un passage notable dans ce sens 12 – il en qu’il est plus difficile de justifier<br />

une forme de souvenir de Dieu présent à l’esprit mais implicite et latent, voire absent de la<br />

conscience claire. Notre analyse essaie de résoudre ce problème en montrant qu’on peut<br />

admettre les deux hypothèses sans forcer la pensée augustinienne, puisque l’une n’exclut pas<br />

l’autre.<br />

Le premier itinéraire se termine justement par cette tentative de dévoiler la possibilité<br />

d’un double rapport entre la mémoire et Dieu ; s’appuyant sur les analyses menées par<br />

Augustin sur le phénomène de l’oubli partiel comme connaissance cachée à la conscience, on<br />

essaie de montrer qu’on peut trouver une certaine solution. En effet, si l’on admet une<br />

mémoire de Dieu qui ressemble au souvenir partiel, étant Dieu présent et absent au même<br />

temps, et si l’on discerne deux diverses conditions de l’âme – avant et après la conversion et<br />

la grâce – il en résulte qu’il est possible de parler d’une mémoire du divin, soit au niveau<br />

inconscient comme présence des notiones (Vérité, de Sagesse, Béatitude, d’Eternité, etc.), et<br />

en général comme ouverture de l’esprit au Transcendant, soit au niveau conscient comme le<br />

souvenir d’une acte consciente du converti qui se tourne à Dieu.<br />

Le second itinéraire est axé autour de la question du temps et il développe une idée de<br />

mémoire qui, en tant que pouvoir capable de « faire présent », renvoie l’homme au-dessus de<br />

sa condition de créature temporelle. Notre enquête suit le parcours tracé par Augustin :<br />

concentrant d’abord l’attention sur des passages du petit traité De immortalitate animae (3, 3-<br />

4) et par la suite sur certaines parties du livre VI du De musica on cherche de montrer<br />

qu’Augustin, depuis sa première production, entend la mémoire comme la condition<br />

essentielle des toutes activités intérieures ; il faut la concevoir comme le centre de chaque<br />

procès psychique puisqu’elle ordonne et actualise l’un à coté de l’autre chaque instant<br />

composant les actes intérieurs. La mémoire est présente et opère à partir des procès cognitifs<br />

les plus simples : chaque perception, par exemple, a besoin de la mémoire pour qu’elle<br />

devienne connaissance sensible. Sans elle, sans son pouvoir qui crée une durée en disposant<br />

chaque moment perceptif, il n’y aurait aucune connaissance : la mémoire constitue en effet la<br />

condition d’intelligibilité des « sensations pures » qui affectent les organes corporels.<br />

12 conf., VII, 17, 23.<br />

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