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Revitalisations - Eawag

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U. Schälchli, Schälchli, Abegg + Hunzinger<br />

Avancées de la recherche et de la pratique<br />

Effets du marnage sur les<br />

eaux souterraines<br />

Un élargissement du corridor fluvial est prévu en plusieurs endroits dans le cadre de<br />

la 3ème correction du Rhône. Ces aménagements peuvent venir dynamiser les échanges<br />

souvent perturbés entre écoulement de surface et nappe. Mais les effets sur la qualité<br />

des eaux souterraines seront-ils positifs?<br />

Les deux corrections de grande envergure subies par le Rhône<br />

dans les 150 dernières années ont profondément modifié sa vallée<br />

et transformé le fleuve alpin autrefois très dynamique en un chenal<br />

monotone et endigué. De manière moins visible mais tout aussi<br />

réelle, l’état des eaux souterraines a lui aussi été affecté: les échanges<br />

autrefois très actifs entre écoulement de surface et nappe sont<br />

aujourd’hui fortement limités. La variation permanente du niveau<br />

de l’eau due au fonctionnement de certaines centrales hydroélectriques<br />

(cf. article de T. Meile, p. 28) ne fait que renforcer cette<br />

tendance. Toutefois, un rétablissement des échanges entre surface<br />

et nappe suite à une revitalisation du cours d’eau pourrait avoir des<br />

répercussions négatives sur l’exploitation des eaux souterraines.<br />

Il convient donc d’apporter une attention toute particulière aux<br />

aspects hydrauliques dans le cadre des revitalisations, surtout<br />

lorsqu’elles portent sur des tronçons soumis au marnage.<br />

Des échanges limités par l’abaissement de la nappe et le colmatage<br />

du fond du lit. En plus d’assurer une protection contre les<br />

crues, les corrections du Rhône avaient pour objectif de permettre<br />

une utilisation des marais pour l’agriculture et l’habitat. C’est pour-<br />

Différents degrés de colmatage: rive non colmatée (Töss) et rive fortement<br />

colmatée (Rhône).<br />

30 <strong>Eawag</strong> News 61f/Novembre 2006<br />

P. Baumann, Limnex AG<br />

Markus Fette, Ingénieur<br />

en environnement, <strong>Eawag</strong>;<br />

actuellement: Meier und<br />

Partner AG, St Gall<br />

quoi elles ne se sont pas limitées à canaliser le fleuve mais comprenaient<br />

également un drainage systématique de la plaine alluviale<br />

entraînant inévitablement un abaissement du niveau de la nappe.<br />

Est alors apparu un gradient hydraulique négatif entre les eaux de<br />

surface et les eaux souterraines, synonyme d’un écoulement permanent<br />

en direction de la nappe [1]. Ce courant est responsable<br />

d’un entraînement des particules fines de la surface des sédiments<br />

vers l’intérieur où elles s’accumulent et provoquent un colmatage<br />

interne du lit. En même temps, les particules plus grossières restées<br />

à la surface du lit forment une couche compacte et rigide (colmatage<br />

externe). Dans les cours d’eau non influencés, le gradient<br />

hydraulique s’inverse en conditions d’étiage, ce qui permet de désincruster<br />

le fond du lit (décolmatage). De même, les crues importantes<br />

peuvent également induire un décolmatage du fond.<br />

On pourrait donc penser que les crues quotidiennes caractéristiques<br />

du marnage ont le même effet positif sur le colmatage<br />

des tronçons concernés. Il n’en est rien. Le marnage accentue<br />

au contraire le colmatage interne: les mouvements ascendants et<br />

descendants de faible amplitude provoqués par les variations fréquentes<br />

de courant permettent un dépôt efficace et stratifié des<br />

Détermination du colmatage<br />

Dans le cadre du projet Rhône-Thur, nous avons<br />

développé une méthode simple permettant d’évaluer<br />

le degré de colmatage du fond et des rives à<br />

partir de mesures de température effectuées dans<br />

le cours d’eau et dans la nappe alluviale [3]. La<br />

comparaison de séries chronologiques de températures<br />

superficielle et souterraine permet d’estimer<br />

la vitesse d’infiltration par advection et donc<br />

la perméabilité K servant d’indicateur indirect de<br />

colmatage. K décrit la perméabilité des matériaux,<br />

en général les sols et les roches. Dans la nature,<br />

sa valeur est de l’ordre de 10 –2 m/s (gravier)à 10 –9<br />

(argile).

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