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La gestion des paradoxes - Philosophie surviste -

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Non.<br />

Ils savent ce que leur expérience leur a enseigné. Et leur survie passant par l’enfant (car<br />

l’enfant est une projection d’eux-même, une sorte de continuité temporelle), ils seront<br />

toujours tentés de dire « fais ceci, fais cela, ne va pas là ». Ces choix font évidemment partie<br />

de l’éducation, mais en aucun cas le parent ne pourra avoir la certitude que SES choix pour<br />

l’enfant apporteront réellement le bonheur à son enfant.<br />

Pourquoi pas ?<br />

Parce que même si le parent connaît très bien son enfant, ses goûts, son histoire, sa sensibilité,<br />

il y a tant de paramètres qui constituent l’univers, que personne n’a le cerveau capable de<br />

calculer toutes les possibilités, toutes les combinaisons amenant ou non à la survie.<br />

Déjà calculer, comprendre, être conscient pour soi-même, c’est long, difficile, alors le faire<br />

pour une personne autre que soi, un autre corps, une autre histoire… C’est impossible !<br />

Pourtant la mère aimante est très bien placée pour comprendre son enfant et savoir où<br />

est son bonheur !<br />

Non, je regrette : même une mère aimante ne vit pas à la place de son enfant, ne voit pas ce<br />

qu’il voit quand il est seul en classe, quand il shoote dans un ballon, lorsqu’il est avec ses<br />

copains ou copines. Chaque individu est unique. Et même si l’enfant communique bien avec<br />

sa mère, il dira ce qu’il ressent avec son âge d’enfant, sans conscience réelle de beaucoup de<br />

paramètres. Résultat, même si l’enfant dit beaucoup de choses, il déformera naturellement<br />

certaines données, il taira ce qui lui fait honte, etc. Et ces déformations parfois très éloignées<br />

de la « réalité », amènent à <strong>des</strong> raisonnements inexacts de la mère (ou du père).<br />

T’es sûr ?<br />

Combien de parents aimants se retrouvent néanmoins « sur le cul » lorsqu’on leur annonce<br />

que leur enfant a fait telle ou telle chose dans leur dos ?<br />

Car cela fait aussi partie de la « survie » pour l’enfant que de ne pas tout dire, d’apprendre à<br />

être autonome, de prendre <strong>des</strong> risques, d’expérimenter, de faire <strong>des</strong> bêtises pour voir les<br />

limites, ressentir les peurs, les joies, etc.<br />

Alors les parents ne doivent pas servir de guide ?<br />

Les parents ne peuvent que « faire du mieux qu’ils peuvent », expliquer et prévenir <strong>des</strong><br />

dangers potentiels, être là pour le réconfort, etc. Mais le bonheur de chacun dépend de chacun.<br />

Car un enfant qui suit aveuglément <strong>des</strong> parents autoritaires se retrouve généralement perdu<br />

lorsque ces derniers disparaissent, ou alors l'enfant sous cette pression « pète les plombs »<br />

avant !<br />

Pareil dans le cas où l’enfant a <strong>des</strong> parents qui ont réponse à tout : l’enfant ne fait pas l’effort<br />

de réfléchir par lui-même, se contente d’être « gavé » par ses parents. Si un jour il n’y a plus<br />

cette source qui le gave, qui répond automatiquement à ses problèmes, qu’il ne peut pas<br />

appuyer sur le bouton pour avoir une réponse, il se sent perdu.<br />

Un cerveau qui n’a pas pris l’habitude de résoudre <strong>des</strong> problèmes par lui-même, est un<br />

cerveau « handicapé » qui aura du mal à assurer sa propre survie.<br />

Donc, il ne peut pas exister de « guide » pour la vie ? Mais alors que tentes-tu de faire en<br />

répondant à la question « où est le bonheur » ?<br />

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