La gestion des paradoxes - Philosophie surviste -
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Alors comment définir un « être supérieur » ? Supérieur par rapport à quoi ?<br />
Par rapport à la moyenne de nos semblables ?<br />
Est-ce utile de définir qui est « un être supérieur » qui ne l'est pas ?<br />
Faire une liste est totalement idiot pour la simple et bonne raison que notre supériorité<br />
éventuelle est toujours liée à un moment précis (car nous ne sommes pas en permanence au<br />
top de notre forme et de nos capacités), et à un domaine précis (la personne ayant d’immenses<br />
connaissances dans le domaine de l’astronomie pourra en même temps être incapable de se<br />
faire la cuisine).<br />
<strong>La</strong> supériorité est par définition, « une meilleure aptitude à assurer notre survie ».<br />
Encore un paradoxe : faire <strong>des</strong> erreurs amène à la supériorité.<br />
Ces dernières nous servent de repères, elles nous servent de leçons (lorsque l’on subit un<br />
échec, généralement on s’en souvient), elles nous permettent d’apprendre comment il faut<br />
faire les choses pour qu’elles fonctionnent bien et donc de nous améliorer (de devenir un être<br />
supérieur à l’être que nous étions dans le passé)<br />
Il est par conséquent totalement idiot de nous empêcher de faire <strong>des</strong> erreurs.<br />
L’exemple classique qui montre que l’erreur participe à notre survie :<br />
la pénicilline est un médicament qui a été trouvé suite à une mauvaise manipulation. (une<br />
éprouvette a été mal nettoyée et la présence de résidus d’un champignon a empêché le<br />
développement de bactéries. De cette constatation, de cette imperfection de nettoyage, la<br />
découverte a été possible. Et cette découverte a été une grande avancée pour l’humanité.)<br />
Un enfant a beau savoir qu’il ne faut pas faire certaines bêtises, il sera souvent tenté de les<br />
faire histoire d’établir ses propres limites, de constater par lui-même et ainsi de comprendre<br />
pourquoi on qualifie de bêtises certains comportements.<br />
« Etre supérieur » veut-il dire :<br />
« je sais ou fais mieux que les autres, donc je suis en droit de diriger les autres »<br />
?<br />
Si un père impose ses règles (à tort ou à raison) à ses enfants, c’est parce que dans sa tête il se<br />
sent supérieur à sa progéniture. Lorsque la progéniture n’est pas majeur, il est normal qu’un<br />
adulte « guide » ses enfants. Le parent sert de jalon dans un monde trop immense et trop<br />
rempli de dangers.<br />
Jusque là, rien de fondamentalement anormal, même si certains pourraient préférer que les<br />
règles soient comprises de l’enfant au lieu d’être simplement imposées par une quelconque<br />
violence.<br />
Mais lorsque l’enfant est adulte, le parent a-t-il encore une légitimité à imposer son point de<br />
vue ?<br />
Certains parents ont cette impression persistante qu’ils seront toujours supérieurs à leur enfant<br />
puisqu’ils auront toujours vécu plus longtemps, auront toujours plus d’expérience que leur<br />
enfant.<br />
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