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Charte agricole du Pays Basque

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charte <strong>agricole</strong><br />

<strong>du</strong> pays basque<br />

Instance de concertation <strong>agricole</strong> <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> basque


A<br />

u démarrage de la mise en œuvre de la Convention Spécifique <strong>Pays</strong><br />

<strong>Basque</strong>, les représentants des organisations syndicales <strong>agricole</strong>s <strong>du</strong><br />

<strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> (JA, ELB, FDSEA), la Chambre d’Agriculture, les élus<br />

représentés par le Conseil des Elus <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> et les institutions<br />

(Conseil Général, Conseil Régional, Etat) ont choisi de se rassembler au sein<br />

d’une instance de concertation afin de convenir des orientations à promouvoir<br />

dans le cadre des politiques <strong>agricole</strong>s menées en <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> et de valoriser<br />

l’activité <strong>agricole</strong> au cœur des projets de développement et d’aménagement<br />

<strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong>.<br />

Créée en novembre 2001, cette instance se propose de construire des points<br />

de vue partagés sur les choix à privilégier dans la mise en application des<br />

politiques <strong>agricole</strong>s y compris en matière de critères d’affectation des aides<br />

ou d’examen de dossiers indivi<strong>du</strong>els.<br />

Le programme de travail de l’instance a d’ores et déjà permis de mobiliser ses<br />

différents membres sur un certain nombre de thèmes : la répartition des<br />

quotas laitiers, l’organisation de la filière ovine, la prise en compte des handicaps<br />

naturels, l’installation des jeunes ou les questions foncières…<br />

Pour nourrir ces réflexions, l’instance de Concertation Agricole a souhaité au<br />

préalable se doter d’un cadre de référence précisant les grands principes sur<br />

lesquels les différents acteurs (professionnels et pouvoirs publics) pouvaient<br />

construire ensemble cette démarche.<br />

Porter un regard partagé sur la situation de l’agriculture au <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> et<br />

fixer les orientations pour demain, tel est l’objet de la charte <strong>agricole</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong>, outil pour rassembler, convaincre et concrétiser.


<strong>Charte</strong> Agricole<br />

<strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong><br />

I<br />

Porter un regard partagé<br />

Malgré ses fragilités, l’agriculture dispose d’un potentiel fort<br />

Avec ses 6.000 exploitations recensées en 2000, de 26 ha de moyenne, représentant<br />

7.000 emplois équivalent temps plein, l’agriculture reste le secteur<br />

dominant de la zone intérieure <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong>. Même si elle résiste mieux<br />

qu’ailleurs aux mutations <strong>du</strong> monde rural, elle a connu de 1988 à 2000 une<br />

évolution importante :<br />

Une pression foncière forte sur la côte et une partie de la zone<br />

intermédiaire, un phénomène de déprise marqué sur le canton de<br />

Tardets<br />

La diminution des surfaces <strong>agricole</strong>s a été modérée et moins marquée au <strong>Pays</strong><br />

<strong>Basque</strong> (- 2%) que dans le reste des Pyrénées Atlantiques (- 4%). On note<br />

cependant un impact marqué de la pression foncière sur la zone côtière et tout<br />

particulièrement au cours de la dernière décennie sur les cantons d’Hendaye (-<br />

10%) et de Saint Jean de Luz (- 29%), ainsi que sur 3 cantons de la zone intermédiaire<br />

: Saint Pierre d’Irube (–26%), La Bastide Clairence (- 7%), et Ustaritz<br />

(- 4%). Par ailleurs un phénomène de déprise important apparaît sur le canton<br />

de Tardets (- 5%).


Une baisse <strong>du</strong> nombre<br />

total d’exploitations mais<br />

un maintien <strong>du</strong> nombre<br />

d’exploitations professionnelles<br />

La baisse <strong>du</strong> nombre des exploitations,<br />

générale et continue sur le<br />

plan national et départemental, a<br />

été moins accentuée au <strong>Pays</strong><br />

<strong>Basque</strong> (- 16%) que sur l’ensemble<br />

<strong>du</strong> Département (- 27%)<br />

et de la Région (- 28%). De plus<br />

au <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong>, cette baisse <strong>du</strong><br />

nombre d’exploitations a touché<br />

principalement les exploitations<br />

« non professionnelles », le<br />

nombre d’exploitations « professionnelles<br />

» augmentant légèrement<br />

sur l’ensemble <strong>du</strong> <strong>Pays</strong><br />

<strong>Basque</strong>, excepté sur les cantons<br />

de Bidache et Saint Palais où il<br />

décline assez fortement.<br />

Une diminution <strong>du</strong> nombre d’installations et une augmentation<br />

<strong>du</strong> nombre d’exploitations sans suite<br />

Le nombre d’installations aidées au <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> a été en 2001 de 68 installations<br />

aidées sur un total de 131 pour le Département. Le nombre d’installations<br />

non aidées est estimé par l’ADASEA à 50 % <strong>du</strong> nombre d’installations aidées soit<br />

de 30 à 40 annuellement pour le <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> à l’heure actuelle. Le nombre total<br />

d’installations a cependant été divisé par 2 en 10 ans et le nombre d’exploitations<br />

sans suite a fortement augmenté. Cette situation pourrait s’aggraver, les<br />

évolutions démographiques montrant qu’à partir de 2006 les départs en retraite<br />

et donc le nombre d’exploitations à reprendre vont fortement augmenter.


Une surface moyenne de 26 ha en forte augmentation mais très<br />

inférieure à la moyenne nationale (42 ha)<br />

La surface moyenne des exploitations <strong>agricole</strong>s <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> a sensiblement<br />

augmenté (+ 16 %) <strong>du</strong> fait de la disparition de nombreuses exploitations « non<br />

professionnelles ». Les principales caractéristiques des structures d’exploitations,<br />

surface, main d’œuvre notamment apparaissent maintenant relativement<br />

similaires au <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> et dans le reste <strong>du</strong> Département (26 ha pour 1.2 UTA).<br />

Une SAU presque exclusivement dédiée à la pro<strong>du</strong>ction fourragère<br />

89 % de la SAU est consacrée à la pro<strong>du</strong>ction de fourrages et 72 % de cette<br />

surface est constituée de surfaces toujours en herbe (STH). Le <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> se<br />

trouve en effet essentiellement en zone de montagne (66 %) et la pro<strong>du</strong>ction<br />

de fourrages paraît mieux adaptée aux conditions locales (pente, sols, climat).<br />

Une activité orientée essentiellement<br />

vers les pro<strong>du</strong>ctions animales<br />

Le <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> est avant tout une terre d’élevage, principalement d’élevage<br />

ovin lait et bovins viande. 85 % des exploitations sont principalement orientées<br />

vers l’élevage, 60 % sont spécialisées en ovins lait. Au niveau régional et départemental,<br />

l’élevage ne concerne majoritairement respectivement que 32 % et<br />

57 % des exploitations. Le canton de Bidache s’indivi<strong>du</strong>alise cependant forte-


ment au sein d’un ensemble par ailleurs très homogène que forme le <strong>Pays</strong><br />

<strong>Basque</strong> avec 47 % « seulement » des exploitations spécialisées en élevage.<br />

Une spécialisation accrue en faveur des pro<strong>du</strong>ctions fourragères à<br />

destination des élevages ovins lait et bovins viande<br />

En termes de tendance, le <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> se concentre sur ses points « forts », les<br />

cultures fourragères (+ 22 %), les élevages de bovins allaitant (+ 26 %) et<br />

d’ovins lait (+ 14 %). Autrement dit, le <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> se spécialise de plus en<br />

plus, la part des pro<strong>du</strong>ctions « secondaires » diminuant (ex : porc - 20 %,<br />

céréales – 20 %) ou croissant moins vite qu’au niveau départemental et<br />

national. On peut regretter notamment le faible développement ou la régression<br />

apparents de spéculations bien adaptées à de petites structures d’exploitations<br />

telles que le maraîchage (+ 5 %) et la viticulture (- 26 %).<br />

Une valeur de pro<strong>du</strong>ction <strong>agricole</strong> estimée à environ 217 millions<br />

d’Euros en 2001 soit 32 % de celle <strong>du</strong> Département<br />

Cette plus faible valeur de la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> rapportée au nombre<br />

d’exploitations ou à la surface est directement liée aux types et aux conditions<br />

de pro<strong>du</strong>ction : importance relative de la zone montagne, forte dominance de<br />

l’élevage, faible développement des ateliers hors sols.


Un territoire caractéristique au sein de l’espace départemental<br />

<strong>agricole</strong><br />

■ Au <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong>, la filière ovins lait représente plus <strong>du</strong> 1/3 de la valeur de la<br />

pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong>. Le plus souvent associées à l’élevage de bovins<br />

viande, ces deux filières représentent au <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> près des 2/3 de la pro<strong>du</strong>ction<br />

globale. Les deux autres filières relativement développées en particulier sur<br />

les cantons de Bidache et de Saint Palais sont le maïs et le bovin lait.<br />

■ Au Béarn, trois filières sont sensiblement d’égale importance : le maïs, les<br />

bovins viande et la volaille grâce à la pro<strong>du</strong>ction de palmipèdes à foie gras. Ces<br />

trois filières n’assurent cependant qu’un peu moins des 2/3 de la pro<strong>du</strong>ction<br />

globale <strong>du</strong> Béarn, les filières laitières (bovins) et porcines étant également bien<br />

développées.<br />

Les différences entre l’agriculture <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> et <strong>du</strong> Béarn apparaissent donc<br />

davantage liées à l’adaptation des systèmes de pro<strong>du</strong>ction aux différences de<br />

contexte naturel qu’à des différences de structures de pro<strong>du</strong>ction.


L’agriculture <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> apparaît comme relativement<br />

dynamique et homogène.<br />

Traditionnellement diversifiée, elle s’est progressivement recentrée sur la<br />

pro<strong>du</strong>ction de lait de brebis associée à la pro<strong>du</strong>ction de broutards (jeunes<br />

bovins maigres), deux pro<strong>du</strong>ctions bien adaptées aux conditions locales. Cette<br />

spécialisation progressive de l’agriculture <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> pourrait cependant la<br />

fragiliser notamment lors de crises de pro<strong>du</strong>ction bovine (viande) ou surtout<br />

ovine (lait).<br />

Jusqu’à présent la diminution sensible <strong>du</strong> nombre d’exploitations non professionnelles<br />

a permis l’agrandissement et le maintien <strong>du</strong> nombre des exploitations<br />

professionnelles. Cependant, la baisse <strong>du</strong> nombre d’installations, le<br />

nombre croissant d’exploitations sans suite, la hausse <strong>du</strong> prix <strong>du</strong> foncier <strong>agricole</strong>,<br />

la concurrence des usages non <strong>agricole</strong>s de ce foncier et la petite taille<br />

des exploitations nécessite qu’une attention particulière continue d’être portée<br />

au devenir de l’agriculture et plus particulièrement à l’installation des jeunes<br />

agriculteurs dans des conditions économiquement satisfaisantes.


Données <strong>du</strong> recensement <strong>agricole</strong><br />

Données Pyr. Atl. <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> PB/64<br />

1988 2000 Evolution 1988 2000 Evolution 2000<br />

Nb exploitations 18964 14695 -23 7043 5939 -16 40 %<br />

Surface totale (ha) 419203 401744 -4 157791 154601 -2 38 %<br />

Surface moyenne (ha) 22 27 24 22 26 16<br />

SAU Totale (ha) 338759 356425 5 117793 136979 16 38 %<br />

SFP Totale (ha) 215821 228492 6 99856 121740 22 53 %<br />

STH totale (ha) 163754 140983 -14 84174 88282 5 63 %<br />

Brebis laitières (nbr) 408002 473677 16 349302 406129 16 86 %<br />

Vaches nourrices (nbr) 101784 120086 18 40883 51734 27 43 %<br />

Vaches laitières (nbr) 70767 51348 -27 19073 13928 -27 27 %<br />

Truies (nbr) 24373 21206 -13 6960 5356 -23 25 %<br />

Porcs (nbr) 146714 143354 -2 41611 36065 -13 25 %<br />

Volailles (nbr) 1786308 2438399 37 343948 419976 22 17 %<br />

Maïs grain (ha) 101654 97956 -4 14540 11820 -19 12 %<br />

Vignes (ha) 2514 2450 -3 419 312 -26 13 %<br />

Horticulture 1653 3991 141 159 140 -12 4 %<br />

UTA totales 22181 17468 -21 8831 6936 -21 40 %<br />

UTA tot./expl. 1,17 1,19 2 1,25 1,17 -7<br />

exploitants - 30 ans 1500 934 -38 657 417 -37 45 %<br />

exploitants 30 à 40 ans 3606 3380 -6 1497 1404 -6 42 %<br />

exploitants 55 à 65 ans 5392 2691 -50 1804 969 -46 36 %<br />

Fermage 79527 116779 47 23403 40757 74 35 %<br />

Estimations technico-économiques<br />

Millions d’euros Pyr. Atl % <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong>/Pyr. Atl <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> % <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> Béarn % Béarn<br />

Maïs 122 12 % 15 7 % 107 24 %<br />

Autres céréales 5 13 % 1 0 % 4 1 %<br />

Oléagineux 1 13 % 0 0 % 1 0 %<br />

Tabac 2 10 % 0 0 % 2 0 %<br />

Légumes 15 30 % 5 2 % 11 2 %<br />

Fruits 4 38 % 2 1 % 2 1 %<br />

Vins qualité 18 13 % 2 1 % 16 3 %<br />

Autres vegétaux 10 38 % 4 2 % 6 1 %<br />

Total prod. végétale 177 16 % 29 13 % 149 32 %<br />

Bovins (viande) 154 36 % 55 25 % 99 23 %<br />

Porcins (viande) 54 25 % 14 6 % 41 9 %<br />

Ovins 89 85 % 76 35 % 13 3 %<br />

Volailles (viande) 97 17 % 16 8 % 81 18 %<br />

Bovins (lait) 90 27 % 24 11 % 66 14 %<br />

Autres pro<strong>du</strong>its animaux 10 38 % 4 2 % 6 1 %<br />

Total prod. animale 494 38 % 189 87 % 306 68 %<br />

Totaux 671 32 % 218 100 455 100


II<br />

Des orientations pour demain<br />

Un tissu rural dense est essentiel au maintien de la qualité de vie et des<br />

paysages propres au <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong>. Si le monde rural ne se limite pas aux agriculteurs<br />

et aux exploitations <strong>agricole</strong>s, ils en forment la trame et le support<br />

principal.<br />

Maintenir un tissu rural dense suppose une politique foncière bien définie et<br />

affirmée permettant de limiter les effets de la pression foncière et favorisant la<br />

transmission des exploitations existantes. Cela suppose également des exploitations<br />

<strong>agricole</strong>s viables sur de petites surfaces aux revenus suffisamment<br />

attractifs en particulier pour les jeunes agriculteurs. Cela suppose une gestion<br />

<strong>du</strong>rable des ressources naturelles.<br />

1.<br />

Miser sur une agriculture créatrice d’emplois et de revenus<br />

1.1 Affirmer les enjeux <strong>agricole</strong>s<br />

dans l‘élaboration des documents d’urbanisme<br />

Soumise à une pression foncière croissante et à l’étalement urbain, la pérennité<br />

de l’agriculture notamment sur la zone côtière et sur la zone intermédiaire<br />

pourrait être compromise à défaut d’une volonté clairement affirmée de la part<br />

des agriculteurs et des collectivités locales pour y maintenir une activité <strong>agricole</strong><br />

dynamique.


La mise en place d’une politique foncière globale, affichant une ambition forte<br />

pour donner à l’agriculture un rôle majeur dans cette zone, est absolument<br />

nécessaire. Il ne s’agit pas de se limiter à une agriculture de périphérie urbaine<br />

qui développerait ses activités en lien avec les marchés de proximité, mais<br />

bien d’affirmer une agriculture de pro<strong>du</strong>ction contribuant au développement et<br />

à l’aménagement de ce territoire.<br />

Il est donc nécessaire de définir clairement une stratégie et des priorités d’ensemble<br />

au niveau <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> qui puissent être ensuite déclinées au cas<br />

par cas, au fur et à mesure de l’élaboration des SCOT et des PLU.<br />

1.2<br />

Renforcer et soutenir l’agriculture de montagne<br />

Malgré de nombreuses petites exploitations et une volonté forte des jeunes de<br />

s’installer, l’agriculture de montagne reste fragile. Des handicaps importants,<br />

une pro<strong>du</strong>ctivité faible, une tendance à la délocalisation des pro<strong>du</strong>ctions vers<br />

les zones de coteaux, un déclin des modes de valorisation des ressources des<br />

zones pastorales, sont autant de défis auxquels l’agriculture de montagne est<br />

confrontée. Pourtant, elle dispose d’atouts importants notamment en termes<br />

d’image et de qualité. Pour les développer, il convient de faire exister une réelle<br />

différenciation de rémunération selon la qualité des pro<strong>du</strong>ctions. Il serait également<br />

souhaitable que les politiques publiques en faveur de l’agriculture de<br />

montagne soient plus fines, notamment pour une meilleure prise en compte des<br />

handicaps naturels et pour une adaptation des aides contractuelles à la réalité<br />

des petites exploitations. Afin de mieux cibler le dispositif d’aides existant, une<br />

étude devra être menée afin de mieux définir et de mieux mesurer les handicaps<br />

affectant les exploitations situées en zone de montagne. Par ailleurs une<br />

complémentarité entre les zones de montagne et les zones de plaine devrait être<br />

recherchée notamment au travers de la création de banques de fourrages.


1.3<br />

Privilégier, là où les exploitations en place n’ont pas<br />

besoin d’être confortées, la reprise par des jeunes<br />

des exploitations sans succession<br />

Le maintien de la qualité de vie des agriculteurs et de certaines filières <strong>agricole</strong>s<br />

notamment laitières nécessite le maintien d’un nombre suffisant d’exploitations.<br />

Si le nombre d’exploitations professionnelles s’est maintenu sur le<br />

<strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong>, le nombre total des exploitations <strong>agricole</strong>s a diminué. Par<br />

ailleurs, les installations sont de plus en plus difficiles à réaliser. La transmission<br />

patrimoniale de l’exploitation tend à disparaître au profit d’une transmission<br />

entrepreneuriale.<br />

Cette remise en cause des modes traditionnels de transmission des exploitations<br />

au <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> et le nombre important d’exploitations sans successions<br />

déclarées, rendent souhaitable une adaptation et un renforcement <strong>du</strong> dispositif<br />

d’aides à l’installation, notamment en direction des hors cadres familiaux.<br />

Un accent particulier devrait être mis sur la sensibilisation de proximité, des<br />

cédants pour qu’ils ne décapitalisent pas leurs entreprises, et des jeunes afin<br />

qu’ils s’investissent dans l’agriculture. Par ailleurs, les dispositifs de formation


2.<br />

par alternance et notamment sur les exploitations sans succession devraient<br />

être renforcés et développés. Enfin le schéma des structures d’exploitation<br />

devrait être évalué et le cas échéant révisé.<br />

1.4<br />

Développer les opérations<br />

de communication sur l’agriculture<br />

L’installation des jeunes et notamment des hors cadres familiaux ne pourra se<br />

développer que si la profession parvient à projeter une image positive de son<br />

métier et de son activité. Une véritable campagne de communication devrait<br />

être mise en place et pérennisée, en développant notamment les visites d’exploitations<br />

<strong>agricole</strong>s permettant de présenter l’exploitant dans son cadre de<br />

travail. Une telle campagne devrait cibler l’ensemble des jeunes qu’ils soient<br />

ou non déjà orientés dans le système d’enseignement <strong>agricole</strong>.<br />

Développer toutes les initiatives<br />

contribuant à la création de la valeur ajoutée<br />

Face à la taille moyenne des exploitations (26 ha) et aux handicaps naturels<br />

subis par la majorité des exploitations <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong>, la volonté de maintenir<br />

un tissu rural dense nécessite de maximiser la valeur ajoutée pro<strong>du</strong>ite à l’hectare<br />

au travers d’une pro<strong>du</strong>ction de qualité liée au terroir et de la valorisation<br />

des niches offertes notamment par l’importance <strong>du</strong> tourisme et la proximité d’un<br />

centre urbain important.


2.1<br />

Soutenir le développement<br />

des pro<strong>du</strong>ctions <strong>agricole</strong>s de qualité<br />

De nombreuses AOC (Vins d’Irouleguy, Fromage Ossau-Iraty, Piment<br />

d’Espelette…), labels rouges (Agneaux de lait des Pyrénées, Blonde la tradition…),<br />

IGP (Jambon de Bayonne…) et marques collectives (IDOKI, Accueil<br />

paysan, Bienvenue à la ferme…) ont déjà été développées au <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong><br />

pour mieux valoriser les pro<strong>du</strong>its de qualité.<br />

Ils concernent aussi bien les pro<strong>du</strong>ctions fermières que les pro<strong>du</strong>ctions in<strong>du</strong>strielles,<br />

deux types de pro<strong>du</strong>ction complémentaires qui peuvent permettre<br />

d’atteindre des volumes suffisants et réguliers souvent nécessaires à la reconnaissance<br />

d’une appellation ou d’une marque.<br />

Il paraît nécessaire de développer les marchés respectifs et la reconnaissance<br />

de ces différents signes de qualité par un important effort<br />

de communication qui peut s’appuyer notamment sur l’importance<br />

<strong>du</strong> tourisme local et l’image de marque <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> dans son<br />

ensemble et de sa zone montagne en particulier.<br />

Par ailleurs d’autres signes de qualité pourraient être reconnus et<br />

permettre de mieux faire connaître ou de mieux valoriser un certain<br />

nombre de pro<strong>du</strong>its de qualité attachés au terroir, le porc basque, le<br />

piment doux, etc.<br />

Les ressources techniques et financières devront être mobilisées<br />

dans ce sens au travers notamment de la Convention Spécifique <strong>Pays</strong><br />

<strong>Basque</strong>.<br />

2.2 Soutenir le développement<br />

et l’organisation des filières courtes<br />

Le développement des pro<strong>du</strong>ctions fermières (fromage, foie gras, charcuterie<br />

notamment) peut s’appuyer sur l’importance <strong>du</strong> tourisme sur le littoral mais<br />

aussi en montagne (agri-tourisme).


La vente directement aux consommateurs ou par l’intermédiaire de filières<br />

courtes, de pro<strong>du</strong>its animaux ou maraîchers en particulier, est également assez<br />

développée <strong>du</strong> fait de l’existence de nombreux centres urbains (BAB et bourgs<br />

de l’intérieur)<br />

Cette importance relative des filières courtes repose également sur l’existence<br />

de facilités collectives de transformation (saloir, abattoir et ateliers de<br />

découpes), de conseil et d’organisations collectives. Ces facilités et organisations<br />

collectives doivent donc être pérennisées et développées.<br />

2.3<br />

Renforcer les organisations inter-professionnelles et notamment<br />

celles relatives à la pro<strong>du</strong>ction ovine<br />

L’engagement dans des démarches de qualité peut permettre d’évoluer vers des<br />

concepts de co-élaboration <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it, de gestion de la pro<strong>du</strong>ction, de différentiation<br />

des prix et de partage de la valeur ajoutée entre les différents partenaires<br />

d’une filière. Cette évolution vers une responsabilité partagée dans l’élaboration<br />

des pro<strong>du</strong>its nécessite une organisation adaptée à cet enjeu au sein<br />

des filières.<br />

La prépondérance de l’élevage ovin dans l’agriculture <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> commande<br />

de mettre la priorité sur le renforcement de cette filière. Si le lait de brebis est<br />

menacé, c’est toute l’agriculture <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong> qui est en danger. La pérennité<br />

de cette filière dépend en grande partie de la force des organisations interprofessionnelles<br />

que les acteurs sauront animer et développer, notamment l’interprofession<br />

lait de brebis et le syndicat d’appellation Ossau-Iraty.<br />

2.4<br />

Mobiliser et gérer de façon équitable les droits à pro<strong>du</strong>ire<br />

Dans les domaines où les pro<strong>du</strong>ctions sont soumises à des droits à pro<strong>du</strong>ire ou<br />

des droits à prime, il est essentiel de se mobiliser collectivement pour maintenir,<br />

voire gagner des droits nouveaux, et de les répartir selon des règles simples<br />

prenant en compte le projet des agriculteurs, les différentes pro<strong>du</strong>ctions et la<br />

main d’œuvre présentes sur l’exploitation.


3.<br />

Contribuer à pro<strong>du</strong>ire un espace<br />

et un environnement de qualité<br />

Au cours de l’histoire, les agriculteurs ont apporté dans le domaine de l’environnement,<br />

une contribution majeure dans la pro<strong>du</strong>ction et l’entretien de<br />

paysages de très grande qualité, participant ainsi à l’image et à l’attractivité de<br />

ce territoire.<br />

Les nouveaux enjeux liés au développement de l’agriculture et leurs incidences<br />

potentielles sur l’environnement notamment, posent néanmoins de nouvelles<br />

questions auxquelles il convient d’apporter des réponses et ce au moins dans<br />

quatre domaines.<br />

3.1 Encourager les formes d’agriculture<br />

respectueuses de l’environnement<br />

Comparativement à d’autres territoires, les effets négatifs de l’agriculture au <strong>Pays</strong><br />

<strong>Basque</strong> sont très limités et ponctuels. Cependant de nombreuses démarches<br />

collectives sont actuellement initiées pour améliorer au niveau des exploitations<br />

les pratiques sanitaires et la gestion des effluents. Elles constituent un complément<br />

voir un préalable nécessaire au développement de la pro<strong>du</strong>ction sous signe<br />

de qualité et doivent donc être soutenues et favorisées par l’ensemble de la<br />

profession et de l’administration. Il s’agit notamment des chartes de bonnes<br />

pratiques de l’élevage mais aussi de l’agriculture raisonnée et <strong>du</strong>rable.<br />

3.2 Innover dans les modes d’organisation<br />

<strong>du</strong> travail et de gestion de l’emploi<br />

L’amélioration des conditions de travail et de vie en agriculture constitue un axe<br />

de travail également important car il est de nature à renforcer l’attractivité <strong>du</strong><br />

métier d’agriculteurs et, de fait, l’installation des jeunes.<br />

On cherchera donc à développer de nouvelles formes de travail, de regroupement<br />

d’exploitations, de gestion de l’emploi partagé au travers <strong>du</strong> développement<br />

de groupements d’employeurs, de systèmes de travaux collectifs.


3.3<br />

Innover dans les modes de gestion des espaces pastoraux<br />

L’avenir <strong>du</strong> pastoralisme constitue un enjeu économique et paysager majeur en<br />

<strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong>. Les espaces pastoraux, estives et landes communales, constituent<br />

en effet un complément fourrager indispensable à de nombreux troupeaux qu’ils<br />

soient gérés par de petites exploitations des zones de montagne ou de coteaux<br />

ou encore par les bergers sans terre.<br />

Cependant, selon les zones géographiques,<br />

les espaces pastoraux sont<br />

sur-utilisés, notamment <strong>du</strong> fait <strong>du</strong><br />

développement des troupeaux<br />

équins, ou au contraire plus ou<br />

moins abandonnés (cf. « étage des<br />

bordes » de l’étude INRA).<br />

La généralisation des politiques intensives dans les exploitations et parallèlement<br />

le déficit fourrager de nombreuses exploitations nécessitent donc une<br />

modernisation et une adaptation des pratiques notamment dans les domaines<br />

de la ré-organisation des systèmes de gestion des espaces, de la répartition de<br />

la pression pastorale, de la facilité d’accès aux espaces pastoraux, <strong>du</strong> gardiennage<br />

et des soins aux troupeaux en transhumance, de la qualification des<br />

fromages pro<strong>du</strong>its en estives.<br />

3.4<br />

Gérer la ressource en eau en <strong>Pays</strong> <strong>Basque</strong><br />

Bien que le recours à l’irrigation soit limité actuellement au canton de Bidache<br />

et à l’Amikuze, l’utilisation de l’eau pour le développement futur <strong>du</strong> <strong>Pays</strong><br />

<strong>Basque</strong> fait l’objet de points de vue divergents et se sont exprimés notamment<br />

à l’occasion <strong>du</strong> projet Elordoy sur Saint Palais. Il est préconisé de faire réaliser<br />

une étude globale sur les ressources et les besoins en eau. Cette étude ne<br />

devrait cependant pas se baser uniquement sur les systèmes de pro<strong>du</strong>ction en<br />

place mais également proposer des alternatives culturales moins consommatrices<br />

en eau mais tout autant rentables.


© Photos : Association AFI - Ibaifoto - Conseil des élus <strong>du</strong> <strong>Pays</strong> basque

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