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Le vitrail - CRDP Aquitaine

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Clés pour<br />

enseigner l’histoire des arts<br />

EXTRAITS<br />

Séquences pédagogiques<br />

Christine CARRERE<br />

Professeur des écoles<br />

Pascale DARDEY<br />

Conseillère pédagogique éducation artistique<br />

Pierre MARTINET<br />

Inspecteur de l’Éducation nationale<br />

Nathalie MOUNET<br />

Conseillère pédagogique arts visuels<br />

en cycle 3<br />

<strong>Le</strong> Moyen Âge<br />

Guillaume LACHAUD<br />

Professeur d’histoire<br />

Carol ZIMMERMANN<br />

Professeur d’histoire<br />

pour la partie musique<br />

Henri GONZALEZ<br />

Professeur d’éducation musicale — IUFM<br />

Conseil scientifi que<br />

Philippe ARAGUAS<br />

Professeur d’université<br />

Marc SABOYA<br />

Professeur d’université<br />

5


14<br />

Sommaire<br />

PRÉFACE 7<br />

PRÉSENTATION : COMMENT ENSEIGNER L’HISTOIRE DES ARTS ? 9<br />

INTRODUCTION À L’ART MÉDIÉVAL OCCIDENTAL 17<br />

EXTRAITS<br />

L’ARCHITECTURE MILITAIRE<br />

. L’architecture militaire : cinq siècles d’évolution 21<br />

. Carcassonne, une cité fortifi ée au cœur de l’histoire occidentale 29<br />

Présentation des séquences pédagogiques<br />

1. Une cité fortifi ée, Carcassonne 40<br />

2. L’architecture militaire 42<br />

L’ARCHITECTURE RELIGIEUSE<br />

. L’architecture de l’église médiévale 47<br />

. La cathédrale Saint-Nazaire et Saint-Celse de Carcassonne 52<br />

LE VITRAIL<br />

Présentation des séquences pédagogiques<br />

1. L’architecture religieuse 58<br />

2. Du roman au gothique 60<br />

. <strong>Le</strong> <strong>vitrail</strong> : technique et évolution 65<br />

. <strong>Le</strong>s vitraux de la cathédrale de Carcassonne :<br />

un programme iconographique 72<br />

Présentation des séquences pédagogiques<br />

1. Verre et couleurs 78<br />

2. Un récit en lumière 80


LA SCULPTURE ROMANE<br />

. La sculpture romane 85<br />

. Un chef d’œuvre de l’art roman : le portail de Moissac 89<br />

Présentation des séquences pédagogiques<br />

1. Un récit sculpté 98<br />

2. Sculpter le mouvement 100<br />

EXTRAITS<br />

LE MANUSCRIT ENLUMINÉ<br />

. <strong>Le</strong> livre au Moyen Âge 105<br />

. L’évangéliaire de Saint-Nazaire, un manuscrit du XIII e siècle 111<br />

LA MUSIQUE<br />

Présentation des séquences pédagogiques<br />

1. Une lettre historiée 114<br />

2. <strong>Le</strong> tournoi, une fête nobiliaire 116<br />

. La musique au Moyen Âge 121<br />

. <strong>Le</strong>s instruments de musique 127<br />

Présentation des séquences pédagogiques<br />

1. <strong>Le</strong> chant grégorien 130<br />

2. La chanson des troubadours 131<br />

POUR CONCLURE... 133<br />

Présentation des séquences pédagogiques<br />

1. <strong>Le</strong>s arts racontent 134<br />

2. <strong>Le</strong>s arts dialoguent 136<br />

GLOSSAIRE (lexique repéré dans l’ouvrage par *) 140<br />

SOMMAIRE DU CD AUDIO 145<br />

SOMMAIRE DU CÉDÉROM 147<br />

CRÉDITS 150<br />

15


<strong>Le</strong> <strong>vitrail</strong> :<br />

technique<br />

et évolution<br />

EXTRAITS<br />

« Dieu est lumière. » (Saint Augustin).<br />

« <strong>Le</strong>s fenêtres vitrées sont les écritures divines,<br />

qui versent la clarté du vrai soleil,<br />

c’est-à-dire de Dieu dans l’église, c’està-dire<br />

dans le cœur des fi dèles, tout en<br />

l’illuminant. » (d’après l’évêque Guillaume<br />

Durand de Mende à la fi n XIII e siècle dans<br />

son Manuel des divins offi ces).<br />

La lumière du <strong>vitrail</strong>*, changeante selon<br />

les heures, inondant des verrières* de plus<br />

en plus monumentales au Moyen Âge, fait<br />

de l’église une « Jérusalem céleste » : avec<br />

ses murs de lumière faits de lapides vivi, ses<br />

« pierres vivantes » ressemblent aux pierres<br />

précieuses et translucides de la cité de<br />

l’Apocalypse*.<br />

<strong>Le</strong> <strong>vitrail</strong> est un précieux témoignage de<br />

la vie quotidienne et de la société médiévale<br />

qui suscite, encore de nos jours,<br />

admiration et émerveillement. Car le <strong>vitrail</strong><br />

est une fenêtre peinte, une fenêtre de<br />

couleurs qui raconte la vie du Christ, des<br />

saints, et des passages des Écritures. Il a la<br />

même vocation que la sculpture, faire passer<br />

un message, un enseignement : pour le<br />

lecteur cultivé ou ignorant, l’image génère<br />

la méditation. <strong>Le</strong> maître verrier obéit donc<br />

à une commande, pensée le plus souvent<br />

par l’évêque ou les chanoines, selon des<br />

objectifs théologiques et pédagogiques.<br />

La verrière établit ainsi un lien entre la Bible<br />

et le peuple chrétien. Et l’église, livre<br />

de pierre, est aussi un magnifi que livre de<br />

verre.<br />

1. La fabrication des vitraux<br />

Si la technique du verre moulé existe depuis le III e millénaire<br />

(fi oles à parfum, vases... le verre est alors coulé dans des<br />

moules), les techniques du verre souffl é et du sertissage<br />

en plomb sont utilisées à partir du début du Moyen Âge<br />

en Occident : le <strong>vitrail</strong> en tant qu’élément coloré et fi guratif<br />

existait déjà à l’époque mérovingienne et carolingienne. <strong>Le</strong>s<br />

premiers panneaux conservés in situ datent du XII e siècle.<br />

La fabrication du verre<br />

C’est le travail des verriers ou souffl eurs de verre. <strong>Le</strong>s verres<br />

sont fabriqués dans des verreries à la campagne, non loin<br />

du bois, puisqu’il faut chauff er un tiers de sable et deux tiers<br />

de cendres de fougère et de hêtre à 1 500 °C. <strong>Le</strong>s verres de 1<br />

à 6 mm d’épaisseur sont souffl és sous forme de manchons<br />

(donnant des feuilles rectangulaires) ou de cives* (donnant<br />

des feuilles circulaires). <strong>Le</strong>s couleurs sont produites selon les<br />

éléments (le sable vitrifi e, la chaux stabilise, les cendres permettent<br />

un meilleur fondant, les oxydes métalliques sont<br />

les colorants) et les températures. <strong>Le</strong>s couleurs évoluent au<br />

gré des goûts et des secrets de fabrication (ex : bleu très<br />

clair au XII e siècle, plus profond au XIII e siècle).<br />

Puis les peintres-verriers réalisent le <strong>vitrail</strong> à partir des verres<br />

qu’ils achètent, qu’ils coupent, peignent et assemblent,<br />

dans un atelier généralement situé non loin du chantier de<br />

l’église, sous la direction d’un maître-verrier. <strong>Le</strong> travail est<br />

lent et délicat et les secrets du métier de maître-verrier sont<br />

jalousement gardés.<br />

<strong>Le</strong> dessin et la découpe<br />

<strong>Le</strong> dessin sur carton est un modèle grandeur réelle ; la mosaïque<br />

monumentale est dessinée au préalable afi n d’établir la<br />

composition, le tracé des plombs de sertissage, le dessin des<br />

détails peints sur les morceaux de verre. <strong>Le</strong> choix des couleurs<br />

dépend des usages locaux, des colorations disponibles dans<br />

la verrerie. <strong>Le</strong>s fonds sont généralement bleus ou rouges. <strong>Le</strong>s<br />

fi gures sont colorées de vert, jaune, violet et blanc.<br />

La coupe se fait sur une table enduite de craie par choc thermique<br />

au fer rougi ou par rayure à la pierre dure (diamant).<br />

<strong>Le</strong>s procédés de coloration<br />

La coloration est obtenue avec des poudres de plantes et<br />

de minéraux et, encore aujourd’hui, il est très diffi cile de refaire<br />

certaines couleurs car les procédés sont transmis de<br />

bouche à oreille. <strong>Le</strong> peintre-verrier fait ensuite varier l’intensité<br />

de la couleur selon la dilution choisie. Il superpose trois<br />

couches : un lavis posé en grandes plages, puis une couche<br />

intermédiaire pour renforcer les ombres, et enfi n une couche<br />

supérieure pour marquer les traits, les contours.<br />

65


66 LE VITRAIL<br />

<strong>Le</strong>s pièces découpées sont peintes des détails du<br />

dessin avec la grisaille (verre broyé mélangé à des<br />

oxydes de fer ou de cuivre). <strong>Le</strong> peintre-verrier l’applique<br />

sur le verre à l’aide d’un liant, généralement<br />

une eau diluée de vin ou d’urine. Cette peinture est<br />

ensuite fi xée par cuisson. Il peut varier les eff ets de<br />

peinture en enlevant par exemple la grisaille, ou en<br />

superposant des aplats, en gravant sa peinture au<br />

petit bois, à l’aiguille ou à la brosse.<br />

Au XIV e siècle l’usage du jaune d’argent se répand<br />

rapidement : la poudre d’argent est mêlée à un<br />

liant (de l’ocre le plus souvent) puis appliquée au<br />

pinceau et le panneau est cuit pour fi xer le jaune.<br />

Ce procédé permet d’explorer une esthétique nouvelle,<br />

utilisant davantage les parties claires.<br />

EXTRAITS<br />

L’assemblage des verres<br />

Il s’eff ectue en les sertissant dans des baguettes de<br />

plomb à double rainure fabriquées dans l’atelier<br />

(50 cm de long). La pose du <strong>vitrail</strong> est une opération<br />

délicate : le <strong>vitrail</strong> démonté est transporté sur<br />

le site de l’église. Morceau par morceau, la mosaïque<br />

est hissée et fi xée sur les barlotières*. Dès le<br />

haut Moyen Âge (V e siècle - IX e siècle), les contraintes<br />

liées aux lois de l’optique et au poids du verre et<br />

des plombs, vont nécessiter un partage de la verrière<br />

en panneaux (de 1 mètre de côté maximum)<br />

selon une armature orthogonale. Enfi n un verrier<br />

est aff ecté à l’entretien des verrières.<br />

2. <strong>Le</strong> <strong>vitrail</strong> roman<br />

(IX e siècle – XI e siècle)<br />

Il ne reste que très peu de vitraux du haut Moyen<br />

Âge en état. Ceux qui subsistent ont été remaniés<br />

au cours des siècles, et, assombris, sont diffi ciles à<br />

lire. Mais on sait que le <strong>vitrail</strong> avait déjà un pouvoir<br />

de fascination exceptionnel dès le début du<br />

Moyen Âge. Conçus comme une mosaïque de<br />

pièces de verre assez petites et d’épaisseurs inégales,<br />

les vitraux sont peints et assemblés pour être<br />

vus de loin, afi n de dégager un eff et « impressionniste<br />

» qui change selon la lumière. Plus qu’un jeu<br />

de couleurs, le <strong>vitrail</strong> joue un rôle primordial dans la<br />

théologie du XII e siècle. Off rir une verrière c’est avant<br />

tout honorer Dieu.


EXTRAITS<br />

Si le <strong>vitrail</strong> possède une valeur lumineuse qui lui<br />

est propre, il évolue aussi grâce aux techniques des<br />

miniatures et des émaux, il est ouvragé comme les<br />

pièces d’orfèvrerie. <strong>Le</strong>s compartiments richement<br />

encadrés de galons, les frises ou les motifs végétaux<br />

attestent de la préciosité du travail des maîtres-verriers.<br />

Mais la spécifi cité du <strong>vitrail</strong> est d’être un art<br />

monumental intimement lié à l’architecture.<br />

Dans l’art roman les baies restent de dimensions<br />

modestes, encastrées dans des murs épais. La coloration<br />

compense alors en luminosité la petitesse<br />

et la rareté des ouvertures : elle est éclatante, claire<br />

et unifi ée ; le bleu équilibre les autres couleurs et<br />

répond à ce critère de luminosité.<br />

Au XII e siècle l’ordonnance des verrières est assez<br />

simple : elles sont composées de médaillons* superposés<br />

(1 ou 2 par registre*) entourés de larges<br />

bordures, et on ne lit qu’un seul thème par fenêtre<br />

comme en témoigne la verrière de l’Arbre de Jessé<br />

dans le chevet* de Saint-Denis (1140-1145). <strong>Le</strong>s représentations<br />

historiées sont complétées par des<br />

représentations de la vie des saints (le saint patron<br />

de l’église par exemple) et des représentations purement<br />

ornementales d’entrelacs et de palmettes.<br />

Ces dernières ont connu un vif succès dans les abbatiales*<br />

cisterciennes au XII e siècle en réaction au<br />

raffi nement des iconographies* élaborées, jugées<br />

trop érudites et didactiques. Riches de motifs fl oraux<br />

et géométriques, les vitraux aniconiques (sans<br />

image) de l’abbaye* d’Aubazine (Corrèze) en sont<br />

un témoignage parfaitement visible.<br />

On sait peu de choses des centres de production et<br />

des ateliers (notamment dans l’Ouest de la France)<br />

seulement qu’ils n’étaient pas uniquement localisés<br />

dans le Nord de l’Occident. On ne peut pas parler<br />

« d’École » encore, mais d’ateliers qui semblent<br />

infl uencés par les techniques locales de peinture<br />

murale et d’enluminure*. Pour la France méridionale,<br />

il se dégage une grande cohérence stylistique<br />

par les proportions étirées des personnages, la tension<br />

des mouvements, le graphisme ornemental<br />

des plis et des drapés, qui n’est pas sans rappeler la<br />

sculpture de Moissac.<br />

Vitraux aniconiques de l’abbatiale d’Aubazine,<br />

XII e siècle, Corrèze<br />

67


Dégager l’essentiel<br />

EXTRAITS<br />

<strong>Le</strong>s vitraux des églises médiévales sont de vastes fenêtres de lumière, assemblages de pièces de<br />

verres peints et colorés. Source d’émerveillement depuis le Moyen Âge, ils sont le fruit d’un travail<br />

lent et délicat car il s’agit tout autant d’apporter une clarté dans les églises chrétiennes que de permettre<br />

aux croyants une lecture imagée des Livres Saints.<br />

À l’époque romane, dès le IX e siècle, les vitraux sont conçus pour impressionner le croyant et l’initier<br />

aux textes sacrés : dans l’épaisseur des murs, les baies sont étroites mais lumineuses, la lecture des<br />

vitraux historiés reste simple à déchiff rer.<br />

À l’époque gothique, et surtout au XIII e siècle, les églises se multiplient en Occident, et aux commandes<br />

ecclésiastiques s’ajoutent les commandes laïques. Infl uencée par les autres formes d’art<br />

(enluminure, sculpture…), la technique du <strong>vitrail</strong> se diversifi e et la composition se complexifi e. L’architecture<br />

permet désormais aux murs évidés de porter des vitraux de plus en plus nombreux et<br />

monumentaux. À la Sainte-Chapelle, les murs ne sont plus que dentelle de pierres et de verres.<br />

La cathédrale de Carcassonne, chef-d’œuvre de l’art gothique méridional, est un exemple remarquable<br />

de lecture narrative autant que symbolique des vitraux médiévaux. Son programme<br />

iconographique est très important : du nord au sud, traversant le transept et le chœur, toutes les<br />

étapes de la vie du Christ sont mises en image, du mystère de son Incarnation à sa Glorifi cation<br />

au Royaume de Dieu. <strong>Le</strong>s vitraux se déploient, off rant une composition simple et didactique, des<br />

médaillons historiés de la Vie de Jésus jusqu’aux vitraux des Arbres de Jessé et de Vie, véritables peintures<br />

sur verres qui se jouent des contraintes techniques du réseau de plomb.<br />

Traiter le sujet en classe<br />

Séquence 1 Verre et couleurs pages 78 et 79<br />

Séquence 2 Un récit en lumière pages 80 et 81<br />

77


Séquence pédagogique 1<br />

78<br />

<strong>Le</strong> <strong>vitrail</strong> gothique fait entrer dans l’église lumière et couleurs ; il invite le<br />

croyant à lever son regard vers les cieux.<br />

Au-delà de sa fonction décorative, la verrière porte dans le chœur de l’église de<br />

véritables compositions narratives commandées par le clergé.<br />

Domaine artistique<br />

Arts du quotidien<br />

EXTRAITS<br />

Liens<br />

Pratiques artistiques<br />

Mathématiques<br />

Français<br />

Vocabulaire<br />

Vitrail<br />

Verrière<br />

Maître verrier<br />

Matériel<br />

pédagogique<br />

La séquence détaillée<br />

2 fi ches élève<br />

- <strong>Le</strong> <strong>vitrail</strong> de l’Arbre de Jessé<br />

- <strong>Le</strong> <strong>vitrail</strong> de l’Arbre de Vie<br />

Des propositions de<br />

corrigés


EXTRAITS<br />

Document en pages 12 et 13<br />

79


Séquence pédagogique 2<br />

80<br />

Ce zoom sur la verrière de l’Arbre de Vie permet d’apprécier le traitement artistique<br />

d’une scène déterminante de la Bible (le péché originel) et d’aborder la<br />

technique du <strong>vitrail</strong>.<br />

Domaine artistique<br />

Arts du quotidien<br />

EXTRAITS<br />

Liens<br />

Pratiques artistiques<br />

<br />

Vocabulaire<br />

Verre peint<br />

Verre coloré<br />

Réseau de plomb<br />

Matériel<br />

pédagogique<br />

La séquence détaillée<br />

3 fi ches élève<br />

- <strong>Le</strong>s éléments fi guratifs et<br />

la composition<br />

- L’eff et lumière et couleurs<br />

- La technique du <strong>vitrail</strong><br />

Des propositions de<br />

corrigés


EXTRAITS<br />

Document en pages 14 et 15<br />

81


LE VITRAIL<br />

En préparation de cette séquence, l’enseignant aura demandé aux élèves de faire une recherche sur Adam et<br />

Ève et sur le paradis à partir d’un fonds documentaire qu’il aura constitué.<br />

1. Découverte<br />

SÉQUENCE 2<br />

Un récit en lumière<br />

RÉFÉRENCES AUX PROGRAMMES OBJECTIFS<br />

Domaine<br />

artistique :<br />

les « arts<br />

du quotidien »<br />

Liste de référence<br />

* <strong>Le</strong> Moyen Âge<br />

- […]<br />

- Un costume, un <strong>vitrail</strong>, une tapisserie.<br />

- […]<br />

EXTRAITS<br />

DOCUMENTS, MATÉRIEL<br />

Pour l’enseignant<br />

- Ressources générales :<br />

ouvrage chapitre 3<br />

- Ressources spécifi ques<br />

DÉROULEMENT<br />

Pour l’élève<br />

Livre de l’élève :<br />

pages 14 et 15<br />

Observation silencieuse<br />

<strong>Le</strong>s élèves découvrent seuls la double page durant quelques minutes.<br />

L’enseignant leur demande d’identifi er le type de production dont il s’agit.<br />

- Développer la capacité à formuler ses perceptions.<br />

- Guider les élèves dans l’analyse d’une image et<br />

dans son interprétation.<br />

- Faire comprendre que le <strong>vitrail</strong> est une mise en<br />

images de messages religieux.<br />

- Favoriser la créativité.<br />

Vocabulaire à acquérir<br />

Verre peint<br />

Verre coloré<br />

Réseau de plomb<br />

• Il s’agit de vitraux de la cathédrale Saint-Nazaire de Carcassonne, XIII e et XIV e siècles ; ils datent donc du Moyen Âge.<br />

• Situer les prélèvements [5] et [6] par rapport à la verrière et au chœur ; l’extrait [5] appartient à la lancette médiane de<br />

la verrière de l’Arbre de Vie, il représente Adam et Ève devant l’Arbre de Vie (scène déterminante du péché originel : Adam<br />

et Ève mangeant le fruit défendu).<br />

• Rappel : les bordures noires sont les lignes d’assemblage au plomb des pièces de verre et la large bande noire horizontale<br />

est une barlotière (tige métallique de soutien du <strong>vitrail</strong>).<br />

2. Analyse guidée<br />

Travail de recherche<br />

- Eléments fi guratifs et composition du <strong>vitrail</strong> :<br />

1/3 de la classe travaille en petits groupes sur la fi che 1.


- <strong>Le</strong>s techniques du <strong>vitrail</strong> :<br />

1/3 de la classe travaille en petits groupes sur la fi che 2.<br />

- L’effet lumière et les couleurs :<br />

1/3 de la classe travaille en petits groupes sur la fi che 3.<br />

Mise en commun, à l’oral<br />

L’enseignant recueille les éléments au tableau, en apportant le vocabulaire et les informations nécessaires à la<br />

compréhension de l’image.<br />

Fiche 1 - Éléments fi guratifs et composition du <strong>vitrail</strong><br />

• <strong>Le</strong>s éléments représentés<br />

Adam et Ève se regardent, ils sont représentés nus ; ils mangent un fruit, Ève donne de sa main gauche des fruits ( ?) à<br />

Adam.<br />

Ils sont dans un environnement végétal riche et très coloré : au centre un gros arbre (un pommier ?) au feuillage abondant<br />

et d’autres végétaux feuillus.<br />

Au-dessus et entre ces deux personnages, un serpent à tête de femme émerge de la végétation ; son corps s’enroule autour<br />

du tronc de l’arbre ; il regarde fi xement Ève.<br />

Des bannières portant des écritures apparaissent en arrière-plan, textes blancs sur fonds noirs, ce sont des phylactères.<br />

EXTRAITS<br />

• Composition en 3 plans :<br />

- un premier plan : les acteurs sur verre incolore ;<br />

- un deuxième plan : le jardin coloré de l’Éden (rouge-vert-jaune) ;<br />

- un troisième plan ou fond bleu (couleur du ciel, évocation de l’éternité ?).<br />

Au centre de la composition, l’Arbre : tronc large, structure stable et solide, branches droite et gauche distribuées symétriquement.<br />

Composition symétrique. De part et d’autre de l’Arbre :<br />

- les phylactères suivent la courbe des branches et sont symétriques par rapport au tronc ;<br />

- Adam et Ève sont placés de part et d’autre du tronc ; ils se fi xent, regards croisés de part et d’autre de l’Arbre ;<br />

- les détails végétaux sont aussi distribués en symétrie ; exemple au bas de l’image groupe de 3 feuilles de part et d’autre<br />

du tronc (1 verte centrale et 2 latérales jaunes) ;<br />

- le serpent est en position centrale ; seules l’orientation de son visage et la direction oblique de son regard « basculent » la<br />

composition vers la droite ; c’est le seul élément de dissymétrie de cette scène (zone de tension).<br />

Fiche 2 - La technique du <strong>vitrail</strong><br />

• Un très grand nombre de morceaux de verre (181), assemblés par un réseau de plomb. <strong>Le</strong>s barlotières soutiennent les<br />

lourds panneaux de verre, l’un coupe l’image [5] à l’horizontale.<br />

• On distingue deux types de verres :<br />

- les verres teintés dans la masse ;<br />

- les verres (teintés ou incolores) peints : détails tracés au pinceau et à la grisaille (mélange de verre broyé et d’oxyde de<br />

fer ou de cuivre).Ces détails peints apportent une dimension réaliste aux dessins (écailles du serpent, mèches des chevelures,<br />

détails des muscles et de la cage thoracique sur les corps, nervures des feuilles..) même si le traitement des volumes<br />

corporels d’Adam et Ève relève davantage d’un rendu « anatomique » que réaliste.<br />

Fiche 3 - L’effet lumière et couleurs<br />

• La lumière est la perception première qui s’impose ; elle résulte des trois caractéristiques suivantes :<br />

- transparence du support de verre : entrée de la lumière ;<br />

- couleurs vives des verres teintés ;<br />

- contrastes accentués par les cernes noirs des plombs d’assemblage.<br />

• La couleur<br />

- la polychromie est réservée à l’arrière-plan : verres teintés (rouges, bleus, jaunes, verts) ; contrastes accentués par les<br />

bordures noires et par le travail de peinture des détails à la grisaille (nervures noires détaillées sur les feuilles, stries sur<br />

le corps du serpent…) ;<br />

- le rouge est utilisé pour le fruit défendu et pour le fond d’image sous la tête du serpent, (zone de « tension » de cette<br />

scène) ;<br />

- le verre incolore est réservé aux personnages - Adam, Ève et le serpent - et aux écritures bibliques ; le verre non coloré<br />

(seulement décoré à la grisaille) induit une forte entrée de lumière blanche et propulse ainsi au premier plan de la scène<br />

les trois acteurs, comme sous l’effet d’un projecteur.<br />

p. 2 LE VITRAIL . SÉQUENCE 2


1<br />

UN RÉCIT EN LUMIÈRE Éléments figuratifs et composition<br />

1. Observez l’image n°5 puis complétez le tableau en notant les éléments qui composent ce <strong>vitrail</strong> ;<br />

la 1 re ligne est donnée comme exemple.<br />

Ce que je vois. Où je le vois ? Je le décris.<br />

Adam<br />

…………………………..<br />

À gauche de l’Arbre.<br />

…………………………..………………….<br />

EXTRAITS<br />

…………………………..<br />

…………………………..<br />

…………………………..<br />

…………………………..<br />

…………………………..………………….<br />

…………………………..………………….<br />

…………………………..………………….<br />

…………………………..………………….<br />

2. Coloriez :<br />

- les personnages en gris clair ;<br />

- l’arbre, les feuilles et les bandes<br />

de textes en vert clair ;<br />

- le ciel du fond de l’image en bleu.<br />

3. Complétez les phrases :<br />

Adam est nu. Il se tient face à Ève et la regarde.<br />

Il mange une pomme.<br />

……………………………………………………………..…………………...………………….<br />

……………………………………………………………..…………………...………………….<br />

……………………………………………………………..…………………...………………….<br />

……………………………………………………………..…………………...………………….<br />

……………………………………………………………..…………………...………………….<br />

……………………………………………………………..…………………...………………….<br />

……………………………………………………………..…………………...………………….<br />

……………………………………………………………..…………………...………………….<br />

……………………………………………………………..…………………...………………….<br />

……………………………………………………………..…………………...………………….<br />

- au 1 er plan, on voit …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………<br />

- au 2 e plan, on voit …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………<br />

- dans le fond de l’image, on voit ……………………………………………………………………………………………………………………………<br />

4. Observez l’image de votre livre n°6 <strong>Le</strong> serpent.<br />

- Quelle est la couleur du fond ? ………………………………………………………………………………………………………………………………………<br />

- Qu’évoque pour vous cette couleur ? …………………………………………………………………………………………………………………………<br />

- Où retrouve-t-on cette couleur dans l’image n°5 ? ………………………………………………………………………………………………<br />

1

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