A quoi sert l'Intelligence Economique en période ... - Claude Rochet
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Groupe Intellig<strong>en</strong>ce <strong>Economique</strong><br />
A <strong>quoi</strong> <strong>sert</strong> l’Intellig<strong>en</strong>ce économique <strong>en</strong> <strong>période</strong> de crise ?<br />
L'appel à la moralisation du capitalisme empêche d'y voir clair<br />
Par exemple les paradis fiscaux sont stigmatisés, sans que parallèlem<strong>en</strong>t on<br />
s'interroge vraim<strong>en</strong>t sur l'abs<strong>en</strong>ce d'une politique europé<strong>en</strong>ne d'harmonisation<br />
fiscale. Cep<strong>en</strong>dant les flux mondiaux d'arg<strong>en</strong>t sale ont été à diverses reprises<br />
évalués (Depuis juin 1999 a été créée à l'Assemblée Nationale une Mission<br />
parlem<strong>en</strong>taire d'information chargée d'étudier les obstacles à la lutte contre la<br />
délinquance financière et le blanchim<strong>en</strong>t des capitaux <strong>en</strong> Europe – c'est une<br />
source importante d'informations dans ce domaine). Ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des<br />
sommes sans commune mesure avec les chiffres que l'ont vi<strong>en</strong>t de donner, de<br />
sorte que l'on peut s'interroger sur l'urg<strong>en</strong>ce qu'il y a à agir à ce niveau<br />
aujourd'hui (évidemm<strong>en</strong>t pas sur la nécessité de le faire un jour, mais pour<strong>quoi</strong><br />
ne l'avoir pas fait avant sur la base des rapports OCDE par exemple ?) :<br />
‐ 600 à 1 500 milliards de dollars par an, montant annuel évalué pour le<br />
blanchim<strong>en</strong>t 10 , dont 3% pour la corruption, 30 à 35% pour la criminalité, le<br />
reste pour des "prix de transfert" de multinationales qui s'échang<strong>en</strong>t<br />
commercialem<strong>en</strong>t des produits <strong>en</strong>tre filiales pour échapper au fisc [Baker].<br />
Les remarques qui précèd<strong>en</strong>t laiss<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ser qu'a fortiori les mécanismes de la<br />
crise rest<strong>en</strong>t incompris. Les analyses réc<strong>en</strong>tes [Aglietta] [Perez] sont cep<strong>en</strong>dant<br />
plus convaincantes que celles qui fleurissai<strong>en</strong>t après la crise de la bulle Internet<br />
[Stiglitz], [Plihon] Dans un autre registre, le cas de la Société Générale (affaire<br />
Kerviel de Janvier 2008) a soulevé l'indignation médiatique. Mais si le sinistre<br />
correspondant, évalué à 4,9 milliards d'euros est d'un ordre de grandeur<br />
comparable à la moins value qui a <strong>en</strong>trainé la chute de Lehman Brothers, il n'a<br />
pas eu des conséqu<strong>en</strong>ces aussi importantes. Il y a là un paradoxe qui n'est jamais<br />
relevé. Dans le cas de la Société Générale une recapitalisation de 5,5 milliards<br />
d'euros par appel aux actionnaires a pu interv<strong>en</strong>ir et a limité l'impact sur les<br />
comptes de la perte de valeurs <strong>en</strong>registrée. Dans le cas de Lehman Brothers,<br />
l'annonce de 6 milliards de dollars de pertes d'actifs sur des subprimes a <strong>en</strong>trainé<br />
une perte de 73% de son cours <strong>en</strong> bourse, puis son implosion. La banque n'a <strong>en</strong><br />
effet pu fournir de contreparties suffisantes pour un apport de fonds par prêt ou<br />
prise de participation de la Banque C<strong>en</strong>trale Américaine (FED) ou de l'Etat<br />
américain 11 . La banque n'a pas non plus trouvé de repr<strong>en</strong>eur 12 . De sorte que le<br />
15 septembre 2008 Lehman Brothers a du se déclarer <strong>en</strong> faillite, <strong>en</strong> se mettant<br />
sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Ceci a<br />
<strong>en</strong>trainé des répercutions dans tout le système bancaire mondial, car d'autres<br />
banques internationales dét<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t des créances vis à vis de Lehman perdant<br />
soudainem<strong>en</strong>t toute valeur.<br />
10<br />
Source OCDE<br />
11<br />
Ce dernier a pourtant pu aider d'autres banques comme Bear Streams <strong>en</strong> mars 2008, Fannie Mae et Freddie Mac <strong>en</strong><br />
septembre 2008<br />
12<br />
Barclays ne la rachetée que plus tard, après liquidation et sans les dettes<br />
6