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HORIZONS SUISSE – MONDE ÉCONOMIE - SOCIÉTÉ Pétition Pour une critique détaillée des rapports Bergier Estimant que la commission Bergier donne une fausse image de la Suisse pendant la 2e Guerre mondiale, une communauté d’intérêts appelle le Conseil fédéral à soumettre ses rapports à une critique détaillée. Selon elle, l’opinion publique est «désécurisée». La communauté d’intérêts Suisse-Deuxième Guerre mondiale a présenté hier à Berne une pétition adressée au Conseil fédéral. Cette organisation réunit 19 groupements qui s’engagent pour une «évocation équilibrée et juste» de la Suisse pendant cette période. Elle compterait 20.000 membres au total. Les membres de la communauté sont préoccupés par les critiques formulées sur le comportement de la Suisse à l’époque nazie, a déclaré son président Sigmund Widmer, ancien maire de Zurich et conseiller national de l’Alliance des indépendants. Pour eux, la commission Bergier a présenté une vision historique déformée, notamment parce qu’elle a omis d’interroger certains témoins. «Rendre justice à la réalité» La réaction <strong>du</strong> gouvernement au rapport Bergier sur la politique suisse envers les réfugiés ne suffit pas, a déclaré M. Widmer. Il a rappelé qu’en 1947, le Conseil fédéral avait commenté de ma- Pro Helvetia Pas de démission en bloc Pro Helvetia va poursuivre sa réforme. L’option «douce» l’a emporté devant le Conseil de la fondation suisse pour la culture, réuni hier à Zurich. Il n’y aura donc pas de démission en bloc <strong>du</strong> conseil de fondation et des cadres dirigeants, comme le prévoyait l’option radicale. Celle-ci n’a finalement eu le soutien que de deux des 35 membres <strong>du</strong> conseil, les Zurichoises Cornelia Schweizer et Elisabeth Fröhlich, a indiqué la première devant la presse. Déçues, les deux femmes démissionnent avec effet immédiat. Mme Schweizer s’est toutefois déclarée satisfaite d’avoir vu le conseil choisir. Selon Mme Schweizer, la fondation ne peut être réformée de manière valable que si tous ses postes sont réattribués aux personnes les plus compétentes. Le comité directeur s’est opposé à une démission en bloc, jugeant qu’elle affaiblirait l’institution. Mis à part ce point controversé, les deux projets vont dans la même direction: élargir les compétences <strong>du</strong> secrétariat au détriment <strong>du</strong> conseil de fondation. Il s’agit de rendre Pro Helvetia plus efficace. Le fondation engloutit un tiers de son budget de 30 millions de francs, versés par la Confédération, pour son propre fonctionnement./ats La communauté d’intérêts Suisse-Deuxième Guerre mondiale est présidée par le conseiller national de l’Alliance des indépendants, Sigmund Widmer (à gauche). Son collègue radical Luzi Stamm s’est félicité <strong>du</strong> dépôt de la pétition. photo a nière circonstanciée le rapport <strong>du</strong> général Guisan sur le service actif 1939-45. Le gouvernement doit montrer qu’une vision différente de la période considérée est possible. Pour la communauté, «l’opinion publique est désécurisée» et surtout la génération <strong>du</strong> service actif «requière énergiquement une prise de position <strong>du</strong> Conseil fédéral qui rende justice à la réalité». Jacques Chirac a annoncé hier l’organisation d’un référen<strong>du</strong>m sur le quinquennat le dimanche 24 septembre et il a invité les Français à dire «clairement» oui à une réforme qui permettra «une meilleure respiration démocratique». «A une époque marquée par des changements profonds et rapides», la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> mandat présidentiel à cinq ans «adaptera nos institutions aux rythmes de notre temps», a affirmé le chef de l’Etat au cours d’une brève allocution radiotélévisée. Il s’agira <strong>du</strong> neuvième référen<strong>du</strong>m depuis 1958, et <strong>du</strong> premier en période de cohabitation. Le dernier référen<strong>du</strong>m, en 92, portait sur l’approbation <strong>du</strong> Traité d’Union européenne signé à Maastricht. Institutions plus vivantes Jacques Chirac, qui jusqu’à l’an dernier était hostile au quinquennat, a assuré que le texte tel qu’il a été voté par l’Assemblée et le Sénat n’est pas de nature à «remettre en cause l’équilibre de nos institutions». «Il s’agit de les adapter pour les rendre plus vivantes», a-t-il assuré. «En prenant la parole plus fréquemment, vous serez mieux à même d’exprimer notre ambition et de choisir les grandes orientations que vous voulez pour notre pays», a ajouté le président de la République. Il a justifié l’usage <strong>du</strong> référen<strong>du</strong>m en observant que «s’agissant <strong>du</strong> président de la Au cours des dernières années, le peuple suisse a été gravement «humilié», selon la communauté. Les autorités seraient bien inspirées de «tout entreprendre pour qu’il retrouve estime de soimême et confiance en soi». Soutien politique Devant la presse, le conseiller national Luzi Stamm (PRD/AG), auteur de plusieurs interventions parle- Chirac Référen<strong>du</strong>m sur le quinquennat en septembre République» cette voie s’imposait. L’article 89 de la Constitution l’autorisait également à choisir la voie <strong>du</strong> Congrès (députés et sénateurs réunis à Versailles), comme le proposaient diverses personnalités de droite et de gauche. Au cours de son intervention, le chef de l’Etat a d’ailleurs exprimé le souhait que le référen<strong>du</strong>m devienne «d’un usage plus régulier». Au motif que la consultation <strong>du</strong> peuple «est à la source de la Ve République» et concourt à «une démocratie sereine». «La démocratie, c’est d’abord l’expression par le peuple, seul souverain, d’un choix et d’une volonté», a-t-il ajouté./ap Pasqua: bataille pour le non Le président <strong>du</strong> Rassemblement pour la France (RPF) Charles Pasqua a appelé hier tous les Français hostiles à la réforme <strong>du</strong> quinquennat à le rejoindre pour mener «la bataille pour le non au référen<strong>du</strong>m». «Dès ce soir, j’appelle toutes celles et tous ceux qui savent que les institutions de la Ve République donnaient à ce pays la stabilité dont il avait besoin et qui savent également que nous voyons là l’effet pervers de la cohabitation, à me rejoindre. Car j’entends bien être au premier rang de la bataille pour le non à ce référen<strong>du</strong>m», a-t-il expliqué sur France 2./ap mentaires dans le même sens, s’est félicité <strong>du</strong> dépôt de la pétition. Il a souhaité que les rapports de la commission Bergier, qui travaille aux frais des contribuables, soient soumis à une confrontation critique. La pétition exige aussi que tous les actes de la commission Bergier, en particulier les procès-verbaux et les travaux de recherche de tiers, soient archivés en bonne et <strong>du</strong>e forme. Ils doivent ainsi de- L’humoriste Guy Bedos, invité en novembre dernier dans l’émission «Faxculture», a bien traité Christoph Blocher de «con» et de «fasciste». Mais ces propos relevaient clairement de la satire et ne pouvaient, dans le contexte, in<strong>du</strong>ire le téléspectateur en erreur, a estimé hier l’Autorité de plainte en matière de radio-TV. Selon elle, la loi n’a pas été violée. De Berne: François Nussbaum Le 11 novembre 1999, peu après les élections fédérales, Guy Bedos était invité à «Faxculture» (TV romande), émission tardive diffusée en direct. L’humoriste français a bien averti qu’il connaissait mal la politique suisse mais l’animatrice lui a présenté le personnage et le succès de Christoph Blocher de telle manière qu’il a fait ce qu’on attendait de lui. Insultes «grossières» Ainsi le conseiller national UDC a-t-il été traité de «vieux con», de «gâteux fasciste», Guy Bedos remarquant même que «Blocher, ça finit en -er comme Hitler». Un téléspectateur et 20 cosignataires ont alors dénoncé, auprès de l’Autorité indépendante d’examen des plaintes en matière de Radio-TV (AIEP), une violation <strong>du</strong> mandat culturel imposé au diffuseur. Le plaignant fait valoir des «insultes partisanes, grossières et systématiquement dirigées meurer accessibles pour des recherches ultérieures. La communauté d’intérêt Suisse-Deuxième Guerre mondiale a été fondée le 16 mai à l’initiative <strong>du</strong> groupe de travail «Histoire vécue». Cinq des 18 autres sociétés membres sont basées en Suisse romande: «Suisse-Info» à Lausanne, «Identité suisse» au Landeron (NE), «Institut Libertas» à Fribourg, «L’Atout» à Tavannes (BE) et «Sion Mob» à Sion./ats Bedos-Blocher Emission «Faxculture» blanchie contre un conseiller national». Il suggère la suppression de l’émission «Faxculture», l’interdiction d’antenne de son animatrice (et pro<strong>du</strong>ctrice) et une amende aux responsables de la TV romande, en application de la loi sur la radio-TV. La satire a ses règles L’AIEP a publié sa décision hier. Elle rappelle d’abord qu’elle devait examiner si, en l’occurrence, l’émission a pu violer le droit à la protection de la dignité humaine. Elle n’a, en revanche, pas à se prononcer sur une éventuelle atteinte à l’honneur: pour cela, il y a les voies ordinaires <strong>du</strong> droit civil et <strong>du</strong> droit pénal. Sur le fond, l’AIEP souligne le caractère satirique des propos tenus par Guy Bedos. La satire a ses règles: déformer, caricaturer, ridiculiser la réalité, égratigner des gens. En outre, la méconnaissance de la politique suisse affichée par Guy Bedos ne pouvait que renforcer la distance entre les mots et la réalité. Le principe de transparence a donc été respecté. Bedos un peu poussé L’animatrice a poussé Bedos, d’abord hésitant, à utiliser son registre satirique. Avec maladresse, admet l’AIEP. Mais, à aucun moment, le public n’a été trompé. Et deux fax critiques, envoyés <strong>du</strong>rant l’émission, ont été lus à l’antenne. D’où un élément pondérateur. Bref, les propos n’ont pas touché de domaines sensibles comme la dignité humaine. FNU VENDREDI 7 JUILLET <strong>2000</strong> Décision raisonnable que celle prise hier par l’Autorité de plainte en matière de radio-TV. De toute évidence, Guy Bedos a cédé à l’insistance de l’animatrice de Faxculture pour ne pas faillir à sa réputation de brocardeur des politiques, mais il était en terre inconnue. Commentaire De la réalité au rêve C’est d’ailleurs presque frustrant que l’humoriste français ait été si ignorant de la politique suisse. Sinon, on peut parier qu’il aurait trouvé des attaques autrement plus percutantes que celles auxquelles il s’est livré. Mais, <strong>du</strong> même coup, l’AIEP aurait eu la tâche moins facile. Sans s’attarder sur les allusions à Hitler, décidément dangereuses à placer, même pour un Guy Bedos, on doit admettre que les insultes tombaient à plat: on ne touche pas l’essence de Christoph Blocher en le traitant de «vieux con» ou de «fasciste gâteux». On passe même à côté. Quand on est richissime, qu’on tutoie la haute finance zurichoise, qu’on fait trembler la grande économie et les solides formations bourgeoises, tout en s’affichant comme le porte-drapeau des opprimés qui ont tout à craindre, on mérite mieux que des injures passe-partout. Connaissant l’acharnement, réel et professionnel, de Guy Bedos à l’égard de Le Pen, on rêve qu’il revienne en Suisse bien documenté sur Blocher: l’immense perversité <strong>du</strong> phénomène lui inspirerait probablement des insolences encore plus vibrantes. Avec, peut-être, un beau procès. On rêve. François Nussbaum UDC bernoise Plus question de démissionner Après avoir traversé une période turbulente en mars, l’UDC bernoise a repris son rythme de croisière. Depuis cinq mois, l’agriculteur Hermann Weyeneth mène la barque des agrariens. Une crise avait secoué le parti bernois en mars dernier à la suite de l’assemblée des délégués de l’UDC suisse à Altdorf (UR). Plusieurs Bernois avaient piqué une colère à cause <strong>du</strong> tour pris par la discussion sur l’AVS. Lors <strong>du</strong> congrès national le week-end dernier, certains membres se sont démarqués de la majorité, mais plus personne ne parle de scission ou de démission. La non-élection de la conseillère nationale Ursula Haller et de l’exconseiller national Albrecht Rychen au comité directeur n’avait pas arrangé les choses. Hermann Weyeneth avait assuré que le parti cantonal veillerait à mieux défendre sa ligne. Samedi dernier à Unterentfelden (AG), les Bernois ont clairement été minorisés sur la question de l’adhésion à l’ONU et sur la décision de soutenir un référen<strong>du</strong>m contre la révision de la loi sur l’armée. Les ténors <strong>du</strong> parti cantonal ont une appréciation divergente de ce résultat./ats