Bulletin N° 3 - Allemand @ Créteil - Académie de Créteil

Bernard GEORGES
Inspecteur Pédagogique Régional
à ses collègues Professeurs d’Allemand de l’Académie de CRÉTEIL
Au moment de cesser mes fonctions et de partir à la retraite, mes pensées se tournent bien naturellement
vers vous.
J’emporte, et souvent au détail près, le souvenir nombreux et divers de toutes ces classes, les vôtres, qui
l’espace d’une heure furent aussi les miennes et ont toujours été pour moi au cœur des choses.
J’y ai compris, très concrètement, ce qui fait la complexité de votre tâche, et à quel point elle sollicite
les énergies et engage la personne. En même temps prenait force cette conviction déjà ancienne
qu’enseigner n’est pas seulement un «art», par définition intransmissible, mais est d’abord un métier,
qui s’acquiert, s’entretient et se perfectionne.
De cette double observation sont nés un grand respect pour le métier et une vraie solidarité avec ceux
qui l’exercent, en même temps qu’une forte exigence de qualité concernant sa pratique.
Je pars avec le regret de n’avoir pu, autant que je l’ai toujours voulu, remettre en circulation cette richesse
d’observations et de réflexions accumulée, quatorze années durant, dans vos classes. Ne vous étonnez
donc pas si, une toute dernière fois, je vous encourage à utiliser tous les moyens et les occasions qui vous
sont proposés de vous rencontrer et de mettre en commun vos expériences.
Bien d’autres domaines seraient à évoquer, où les professeurs d’allemand ont, et parfois plus que
d’autres, donné la mesure de leur engagement : participation aux actions de formation et d’animation,
séjours à l’étranger, organisation de voyages scolaires et toutes les actions d’information en direction
de l’école élémentaire.
Ces formes d’engagement sont connues, sinon toujours estimées à leur exacte valeur. Certaines d’entre
elles contribuent de manière décisive au maintien de notre discipline. Elles sont le tissu qui relie entre
elles les classes d’allemand, ces dernières avec le reste du système éducatif et au-delà avec le monde
extérieur.
Je ne méconnais donc pas leur importance. Pourtant, le centre nerveux, sans lequel tout le reste n’aurait
plus de raison d’être, demeure à mes yeux la classe d’allemand, ce lieu assez spécial où doit se tisser
continûment une relation à la fois fragile et forte, et pour ainsi dire arachnéenne, entre ces trois
partenaires que sont le professeur, la classe, le document.
Peut-être ce message, qui est surtout témoignage, vous semblera-t-il ignorer certaines rugosités et
imperfections, et idéaliser la réalité. Sans doute, mais il me fallait aller à ce qui est pour moi l’essentiel,
et parvenir à ce point où le réel a besoin, pour être crédible et vivable, d’être en prise sur l’idéal.
Un brin de nostalgie aura fait le reste.
Je vous garde en ma mémoire et vous souhaite, mes chers Collègues, à toutes et à tous, une très bonne
route.
Le 9 septembre 1990.