30.08.2013 Views

Justice sociale et inégalités - Académie en ligne

Justice sociale et inégalités - Académie en ligne

Justice sociale et inégalités - Académie en ligne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Séqu<strong>en</strong>ce 6<br />

<strong>Justice</strong> <strong>sociale</strong><br />

<strong>et</strong> <strong>inégalités</strong><br />

Sommaire<br />

Introduction<br />

Comm<strong>en</strong>t analyser <strong>et</strong> expliquer les <strong>inégalités</strong> ?<br />

Comm<strong>en</strong>t les pouvoirs publics peuv<strong>en</strong>t-ils contribuer à la justice <strong>sociale</strong> ?<br />

Corrigé des activités<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

1<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


Introduction<br />

La séqu<strong>en</strong>ce 4 (« Classes, stratification <strong>et</strong> mobilité <strong>sociale</strong>s ») nous a<br />

permis de constater que la société française était construite autour de<br />

groupes sociaux bi<strong>en</strong> distincts. Nous allons maint<strong>en</strong>ant montrer que<br />

c<strong>et</strong>te stratification <strong>sociale</strong> repose sur de profondes <strong>inégalités</strong> <strong>en</strong>tre les<br />

individus, <strong>en</strong> associant ces <strong>inégalités</strong> à la notion de justice <strong>sociale</strong>. Nous<br />

prés<strong>en</strong>terons dans un premier temps la diversité des <strong>inégalités</strong> au sein<br />

de la société française, mais égalem<strong>en</strong>t à l’échelle internationale (Chapitre<br />

1), avant d’analyser les principaux instrum<strong>en</strong>ts dont se sont dotés<br />

les pouvoirs publics pour lutter contre ces <strong>inégalités</strong> <strong>et</strong> t<strong>en</strong>ter de contribuer<br />

à une société plus juste (Chapitre 2).<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

3<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

1 Comm<strong>en</strong>t<br />

Pré-requis<br />

4 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

analyser <strong>et</strong><br />

expliquer les <strong>inégalités</strong> ?<br />

Introduction<br />

Salaire, rev<strong>en</strong>u, profit, rev<strong>en</strong>us<br />

de transfert.<br />

Les sociétés actuelles, <strong>en</strong> France <strong>et</strong> à l’étranger, repos<strong>en</strong>t sur de nombreuses<br />

<strong>inégalités</strong>. C<strong>et</strong>te notion revêt différ<strong>en</strong>ts aspects : on distinguera<br />

ainsi les <strong>inégalités</strong> économiques (A) des <strong>inégalités</strong> <strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> culturelles<br />

(B) avant de m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’év<strong>en</strong>tuel cumul de ces <strong>inégalités</strong> (C).<br />

S<strong>en</strong>sibilisation :<br />

Notions à acquérir<br />

Inégalités économiques, <strong>inégalités</strong> <strong>sociale</strong>s.<br />

Docum<strong>en</strong>t 1 : Qu’est-ce qu’une inégalité ?<br />

Qu’est-ce qu’une inégalité au juste ? La chose n’est pas si facile à définir<br />

que cela. Toutes les pratiques <strong>sociale</strong>s ne peuv<strong>en</strong>t se hiérarchiser.<br />

Comm<strong>en</strong>t ainsi mesurer la différ<strong>en</strong>ce de plaisir que procure une partie<br />

de boules <strong>et</strong> une « reprise » d’équitation ? Pour quelle raison devrait-on<br />

préférer Bach à Las K<strong>et</strong>chup ? […]<br />

La démarche consistant à réinterpréter l’inégalité <strong>en</strong> termes de différ<strong>en</strong>ce<br />

est l’outil de prédilection des individus privilégiés qui espèr<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>, par<br />

là même, conforter leur position <strong>sociale</strong>. Ce type de raisonnem<strong>en</strong>t peut<br />

ainsi être une manière de dire : « certes, vous n’êtes pas bi<strong>en</strong> riches,<br />

mais, voyez-vous, l’arg<strong>en</strong>t ne fait pas le bonheur. Nos niveaux de rev<strong>en</strong>us<br />

sont différ<strong>en</strong>ts ; ils ne sont pas inégaux… ». De même, si les femmes sont<br />

« faites » pour élever les <strong>en</strong>fants… elles n’ont plus qu’à rester au foyer :<br />

nul besoin pour elles d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre des études avancées, nul besoin<br />

d’aspirer à des postes de responsabilité, nul besoin, autrem<strong>en</strong>t dit, pour<br />

elles, de souhaiter se réaliser ailleurs qu’au sein de leur foyer. On dira<br />

alors qu’il ne s’agit pas d’une situation d’inégalité, mais d’une simple<br />

prise <strong>en</strong> compte de la différ<strong>en</strong>ce homme - femme. […]<br />

Il faut <strong>en</strong> réalité distinguer ce qui dans ces différ<strong>en</strong>ces subies relève de<br />

la « nature » <strong>et</strong> ce qui relève d’un ordre artificiel, celui de la société. De<br />

ce point de vue, l’inégalité est une différ<strong>en</strong>ce <strong>sociale</strong>m<strong>en</strong>t produite que<br />

subit un individu ou un groupe d’individus.<br />

© Observatoire des <strong>inégalités</strong>, octobre 2003.


Activité 1<br />

A<br />

5000<br />

4500<br />

4000<br />

3500<br />

3000<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

0<br />

Qu’est-ce qu’une inégalité ?<br />

1 Le fait de préférer la pétanque à l’équitation traduit-il une différ<strong>en</strong>ce<br />

ou une inégalité ? Justifiez votre réponse.<br />

2 Expliquez la phrase soulignée.<br />

3 Proposez une définition du terme « inégalité ».<br />

La notion d’inégalité se distingue de celle de différ<strong>en</strong>ce, plus générale.<br />

Ainsi, une inégalité implique toujours un avantage ou un désavantage<br />

dans la société. Les <strong>inégalités</strong> expliqu<strong>en</strong>t la hiérarchie <strong>sociale</strong> : l’exist<strong>en</strong>ce<br />

de groupes sociaux (au sein d’un pays ou <strong>en</strong>tre des pays différ<strong>en</strong>ts)<br />

repose sur les <strong>inégalités</strong> qui les caractéris<strong>en</strong>t. Les <strong>inégalités</strong> peuv<strong>en</strong>t<br />

pr<strong>en</strong>dre de multiples formes, qu’on regroupe le plus souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> deux<br />

vastes catégories : les <strong>inégalités</strong> économiques <strong>et</strong> les <strong>inégalités</strong> <strong>sociale</strong>s.<br />

Les <strong>inégalités</strong> économiques<br />

1. <strong>inégalités</strong> de richesses <strong>en</strong> France<br />

a) des <strong>inégalités</strong> de salaires…<br />

Docum<strong>en</strong>t 2 : Salaires m<strong>en</strong>suels n<strong>et</strong>s (<strong>en</strong> euros) selon le sexe <strong>et</strong> la<br />

catégorie socioprofessionnelle<br />

4883<br />

Cadres<br />

supérieurs<br />

2068<br />

1432<br />

1523<br />

2069<br />

Hommes<br />

Femmes<br />

Ensemble<br />

Professions<br />

intermédiaires<br />

Employés Ouvriers Ensemble<br />

Champ : salariés du secteur privé <strong>et</strong> semi-public, salaires de 2008.<br />

INSEE.<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

5<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Activité 2<br />

6 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

Inégalités salariales<br />

Questions<br />

1 Faites une phrase donnant la signification des données <strong>en</strong>tourées.<br />

2 Comparez ces données par un calcul.<br />

3 Quelles sont les idées ess<strong>en</strong>tielles de ce docum<strong>en</strong>t ?<br />

Les <strong>inégalités</strong> de salaires <strong>en</strong> France sont dues <strong>en</strong> partie à la valeur<br />

<strong>sociale</strong> attribuée aux différ<strong>en</strong>ts emplois (valeur qui dép<strong>en</strong>d elle-même<br />

du niveau de responsabilité du poste ou, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t, de « l’utilité<br />

<strong>sociale</strong> » de ce poste). Par exemple, les hautes responsabilités du PDG<br />

d’une grande <strong>en</strong>treprise légitim<strong>en</strong>t un salaire plus élevé que celui des<br />

ouvriers de c<strong>et</strong>te <strong>en</strong>treprise. Ainsi, la catégorie socioprofessionnelle est<br />

un critère important d’inégalité salariale.<br />

L’autre critère déterminant est le sexe des actifs. Tous temps de travail<br />

confondus, les salaires des femmes équival<strong>en</strong>t <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne à 73 % de<br />

celui des hommes (source : Ministère du travail, données 2006). Ces<br />

<strong>inégalités</strong> provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t avant tout des différ<strong>en</strong>ces de temps de travail.<br />

Les femmes travaill<strong>en</strong>t <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> cinq fois plus souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> temps partiel<br />

que les hommes. Toutefois, à temps de travail <strong>et</strong> qualifications équival<strong>en</strong>ts,<br />

on estime qu’<strong>en</strong>viron 10 % des écarts salariaux <strong>en</strong>tre hommes <strong>et</strong><br />

femmes demeur<strong>en</strong>t inexpliqués (ces écarts relèv<strong>en</strong>t donc d’une forme de<br />

discrimination salariale).<br />

Docum<strong>en</strong>t 3 : Distribution des salaires m<strong>en</strong>suels n<strong>et</strong>s (<strong>en</strong> euros)<br />

<strong>en</strong> 2008<br />

Pourc<strong>en</strong>tage des salariés Hommes Femmes Ensemble<br />

D1 : 10 % des salariés ont un<br />

salaire n<strong>et</strong> m<strong>en</strong>suel inférieur à…<br />

1170 1064 1123<br />

D2 : 20 % des salariés… 1316 1188 1261<br />

D3 : 30 % des salariés… 1446 1287 1382<br />

D4 : 40 % des salariés… 1580 1392 1509<br />

Médiane = D5 : 50 % des salariés…<br />

1734 1517 1655<br />

D6 : 60 % des salariés… 1927 1674 1836<br />

D7 : 70 % des salariés… 2196 1883 2078<br />

D8 : 80 % des salariés… 2640 2178 2466<br />

D9 : 90 % des salariés… 3563 2754 3267<br />

Champ : salariés à temps compl<strong>et</strong> du secteur privé <strong>et</strong> semi-public, France.<br />

Insee, 2010


Activité 3<br />

Distribution des salaires <strong>en</strong> France<br />

Questions<br />

1 Les chiffres confirm<strong>en</strong>t-ils une partie du docum<strong>en</strong>t 2 ? Justifiez votre<br />

réponse.<br />

2 Pour chaque donnée soulignée, faites une phrase <strong>en</strong> donnant la<br />

signification de 2 façons différ<strong>en</strong>tes.<br />

3 Qu’est-ce que le salaire médian ?<br />

4 Proposez un calcul mesurant l’écart relatif <strong>en</strong>tre « 1123 » <strong>et</strong> « 3267 »<br />

(colonne « Ensemble »). Faites une phrase avec votre résultat.<br />

Pour mesurer les <strong>inégalités</strong> économiques, il est fréqu<strong>en</strong>t d’utiliser les<br />

quantiles. Un quantile est une borne qui sépare une population <strong>en</strong> parties<br />

égales. Ainsi, la médiane est le quantile qui sépare une population<br />

<strong>en</strong> deux parties égales : la moitié de la population se trouve au-dessus<br />

de la médiane (il s’agit des 50 % les plus favorisés), l’autre moitié <strong>en</strong><br />

dessous (les 50 % les moins favorisés).<br />

Il existe égalem<strong>en</strong>t les quartiles, qui sépar<strong>en</strong>t une population <strong>en</strong> quatre<br />

parties (chacune représ<strong>en</strong>tant donc 25 % de la population) ou les quintiles,<br />

séparant la population <strong>en</strong> cinq parties (chacune représ<strong>en</strong>tant 20 %<br />

de la population).<br />

L’INSEE utilise le plus souv<strong>en</strong>t des données classées <strong>en</strong> déciles. La<br />

population est alors répartie <strong>en</strong> 10 groupes (chacun correspondant à<br />

10 % de la population), séparés par 9 bornes, appelées D1, D2, D3,…<br />

jusqu’à D9.<br />

E D1 est la borne sous laquelle se trouv<strong>en</strong>t les 10 % de la population les<br />

moins favorisés<br />

E D2 est la borne sous laquelle se trouv<strong>en</strong>t les 20 % de la population les<br />

moins favorisés, <strong>et</strong>c.<br />

E D9 est donc la borne sous laquelle se trouv<strong>en</strong>t les 90 % de la population<br />

les moins favorisés : autrem<strong>en</strong>t dit, D9 est la borne au-dessus de<br />

laquelle se trouv<strong>en</strong>t les 10 % de la population les plus favorisés.<br />

Dès lors, il est possible de calculer le rapport interdéciles D9/D1 : il s’agit<br />

d’un coeffici<strong>en</strong>t multiplicateur mesurant les écarts de richesse <strong>en</strong>tre les<br />

10 % les plus favorisés <strong>et</strong> les 10 % les moins favorisés. Plus ce rapport<br />

est élevé, plus les <strong>inégalités</strong> sont grandes.<br />

Remarque<br />

D5 est le décile sous lequel se trouv<strong>en</strong>t les 50 % de la population les moins<br />

favorisés. Il s’agit donc de la médiane.<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

7<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

8 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

b)… <strong>et</strong> des <strong>inégalités</strong> de patrimoine…<br />

Le patrimoine désigne l’<strong>en</strong>semble des bi<strong>en</strong>s que possède un ag<strong>en</strong>t économique<br />

à un mom<strong>en</strong>t donné.<br />

Ces bi<strong>en</strong>s, égalem<strong>en</strong>t appelés actifs, se décompos<strong>en</strong>t <strong>en</strong> deux catégories :<br />

E les actifs non financiers (appelés aussi actifs réels) : il s’agit principalem<strong>en</strong>t<br />

d’actifs matériels comme les logem<strong>en</strong>ts, les terres, ou, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t,<br />

les machines (pour les <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurs individuels).<br />

E les actifs financiers : ils regroup<strong>en</strong>t l’épargne des ménages. Celle-ci peut<br />

être liquide (comptes chèques dans les banques par exemple) ou non<br />

liquide (comme les titres financiers possédés : actions, obligations).<br />

La possession de patrimoine perm<strong>et</strong> de dégager des rev<strong>en</strong>us du patrimoine<br />

: loyer d’un bi<strong>en</strong> immobilier, divid<strong>en</strong>des rémunérant des actions,<br />

ou intérêts rémunérant une épargne par exemple.<br />

Docum<strong>en</strong>t 4 : Montant du patrimoine des Français <strong>en</strong> 2010<br />

Patrimoine n<strong>et</strong> global (<strong>en</strong> euros)<br />

Moy<strong>en</strong> Médian D9 D1<br />

Artisans, commerçants, chefs d’<strong>en</strong>treprise 550 800 266 800 959 500 9 700<br />

Cadres 337 400 214 500 660 800 10 000<br />

Employés 96 000 21 700 267 700 300<br />

Ouvriers non qualifiés 53 500 5 500 174 800 100<br />

Ensemble 229 300 113 500 501 600 1 600<br />

Activité 4<br />

Remarque<br />

On distinguera égalem<strong>en</strong>t patrimoine brut <strong>et</strong> patrimoine n<strong>et</strong>. Par exemple,<br />

si un ménage possède une maison qui n’est pas <strong>en</strong>core complètem<strong>en</strong>t<br />

payée (le ménage doit rembourser un emprunt qui lui a permis de l’ach<strong>et</strong>er),<br />

le patrimoine brut correspond à la valeur de la maison <strong>et</strong> le patrimoine<br />

n<strong>et</strong> à c<strong>et</strong>te valeur diminuée des d<strong>et</strong>tes restant à rembourser.<br />

Patrimoine des Français<br />

Questions<br />

Insee, <strong>en</strong>quête Patrimoine 2009-2010.<br />

1 Pour chaque donnée soulignée, faites une phrase <strong>en</strong> donnant la<br />

signification.


Activité 5<br />

40 000<br />

30 000<br />

20 000<br />

10 000<br />

0<br />

2 Quelle est la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre le patrimoine moy<strong>en</strong> <strong>et</strong> le patrimoine<br />

médian ?<br />

3 Comm<strong>en</strong>t peut-on expliquer les <strong>inégalités</strong> de patrimoine constatées<br />

dans ce docum<strong>en</strong>t ?<br />

c)… aux <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>u disponible<br />

Les <strong>inégalités</strong> de salaire <strong>et</strong> de patrimoine peuv<strong>en</strong>t être analysées<br />

conjointem<strong>en</strong>t, à travers les <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>u disponible. Le rev<strong>en</strong>u<br />

disponible est le rev<strong>en</strong>u dont dispose effectivem<strong>en</strong>t un ménage, qu’il<br />

peut épargner ou consommer.<br />

Il s’agit de la somme des rev<strong>en</strong>us primaires (rev<strong>en</strong>us du travail, tels que<br />

les salaires, <strong>et</strong> rev<strong>en</strong>us du patrimoine) <strong>et</strong> des prestations <strong>sociale</strong>s reçues<br />

(allocations familiales, assurances maladie, <strong>et</strong>c.), déduite des impôts <strong>et</strong><br />

des cotisations <strong>sociale</strong>s.<br />

L’INSEE utilise le rev<strong>en</strong>u disponible pour mesurer le niveau de vie d’un<br />

ménage. Celui-ci désigne la quantité de bi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> services que peut posséder<br />

un ménage.<br />

Docum<strong>en</strong>t 5 : Distribution des niveaux de vie (<strong>en</strong> euros) <strong>en</strong> 2009<br />

D1<br />

D2 D3 D4 D5<br />

Déciles<br />

D6 D7 D8 D9<br />

Insee-DGI, <strong>en</strong>quêtes Rev<strong>en</strong>us fiscaux <strong>et</strong> sociaux rétropolées 2002 à 2004, Insee-<br />

DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, <strong>en</strong>quêtes Rev<strong>en</strong>us fiscaux <strong>et</strong> sociaux 2005 à 2009.<br />

Distribution des niveaux de vie<br />

Questions<br />

1 Faites une phrase donnant la signification de la donnée D5.<br />

2 Calculez le rapport interdéciles D9/D1 <strong>et</strong> faites une phrase avec votre<br />

résultat.<br />

3 Comparez le résultat de la Q2 à celui de la Q4 de l’activité 3 (rapport<br />

interdéciles des salaires). Que peut-on <strong>en</strong> déduire ?<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

9<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Activité 6<br />

10 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

2. Conc<strong>en</strong>tration des richesses <strong>en</strong> France<br />

La mesure de la conc<strong>en</strong>tration des richesses perm<strong>et</strong> d’analyser les <strong>inégalités</strong><br />

économiques de façon plus pertin<strong>en</strong>te. Étudier la conc<strong>en</strong>tration<br />

d’une série statistique revi<strong>en</strong>t à répondre à la question : quel pourc<strong>en</strong>tage<br />

de la richesse totale (du rev<strong>en</strong>u total, du patrimoine total, <strong>et</strong>c.)<br />

déti<strong>en</strong>t tel pourc<strong>en</strong>tage de la population ?<br />

La courbe de Lor<strong>en</strong>z est un outil statistique perm<strong>et</strong>tant d’illustrer c<strong>et</strong>te<br />

conc<strong>en</strong>tration. C<strong>et</strong>te courbe est construite dans le repère suivant :<br />

E <strong>en</strong> abscisse : la population cumulée (<strong>en</strong> %), classée, de gauche à<br />

droite, de la moins favorisée à la plus aisée.<br />

E <strong>en</strong> ordonnée : le pourc<strong>en</strong>tage cumulé (<strong>en</strong> %) de la richesse. Il existe<br />

donc une courbe de Lor<strong>en</strong>z spécifique pour chaque indicateur de<br />

richesse (courbe de Lor<strong>en</strong>z des salaires, du patrimoine, <strong>et</strong>c.).<br />

Docum<strong>en</strong>t 6 : Conc<strong>en</strong>tration des rev<strong>en</strong>us <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 2009<br />

Part cumulée des rev<strong>en</strong>us<br />

des ménages (<strong>en</strong> %)<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

0<br />

10<br />

20 30 40 50<br />

Conc<strong>en</strong>tration des rev<strong>en</strong>us <strong>en</strong> France<br />

Questions<br />

60 70 80 90 100<br />

Part cumulée des ménages (<strong>en</strong> %)<br />

Insee-DGI, <strong>en</strong>quêtes Rev<strong>en</strong>us fiscaux <strong>et</strong> sociaux rétropolées 2003<br />

à 2004,<br />

Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, <strong>en</strong>quêtes Rev<strong>en</strong>us fiscaux <strong>et</strong><br />

sociaux 2005 à 2009.<br />

1 Faites une phrase donnant la signification des deux points de deux<br />

façons différ<strong>en</strong>tes.


Activité 7<br />

2 Que représ<strong>en</strong>te la diagonale ? Que peut-on <strong>en</strong> déduire quant à la<br />

répartition des rev<strong>en</strong>us <strong>en</strong> France ?<br />

Docum<strong>en</strong>t 7 : Conc<strong>en</strong>tration du patrimoine <strong>en</strong> France <strong>en</strong> 2010<br />

Conc<strong>en</strong>tration du patrimoine<br />

<strong>en</strong> France<br />

Questions<br />

1 Construisez la courbe de<br />

Lor<strong>en</strong>z du patrimoine <strong>en</strong><br />

France (<strong>en</strong> vous appuyant sur<br />

le doc 6 : <strong>en</strong> abscisses, part<br />

cumulée des ménages <strong>en</strong> % ;<br />

<strong>en</strong> ordonnée, part cumulée<br />

du patrimoine <strong>en</strong> %).<br />

2 Comparez l’allure des<br />

2 courbes de Lor<strong>en</strong>z (rev<strong>en</strong>u<br />

<strong>et</strong> patrimoine). Que pouvezvous<br />

<strong>en</strong> déduire ?<br />

En France, les <strong>inégalités</strong> de patrimoine sont les <strong>inégalités</strong> économiques<br />

les plus fortes. Ainsi, <strong>en</strong>viron 20 % de la population ne possèd<strong>en</strong>t aucun<br />

patrimoine. Ces <strong>inégalités</strong> ont augm<strong>en</strong>té depuis une vingtaine d’années,<br />

ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison de la forte hausse du prix des actifs patrimoniaux<br />

(notamm<strong>en</strong>t les bi<strong>en</strong>s immobiliers).<br />

Les <strong>inégalités</strong> de patrimoine sont à l’origine d’un cercle vicieux d’<strong>inégalités</strong><br />

économiques : plus un ménage possède de patrimoine, plus il<br />

bénéficiera de rev<strong>en</strong>us du patrimoine (loyers, divid<strong>en</strong>des, intérêts), d’où<br />

un creusem<strong>en</strong>t des <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>u disponible. De plus, ces rev<strong>en</strong>us<br />

accrus facilit<strong>en</strong>t la constitution de patrimoine supplém<strong>en</strong>taire, accroissant<br />

<strong>en</strong>core davantage les <strong>inégalités</strong>.<br />

Les <strong>inégalités</strong> économiques sont d’importance <strong>en</strong> France, mais elles se<br />

r<strong>et</strong>rouv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t à l’échelle internationale.<br />

3. la pauvr<strong>et</strong>é <strong>en</strong> Europe<br />

Masse du patrimoine<br />

dét<strong>en</strong>ue par :<br />

En %<br />

les 90 % les plus pauvres 52<br />

les 80 % les plus pauvres 35<br />

les 70 % les plus pauvres 23<br />

les 60 % les plus pauvres 14<br />

les 50 % les plus pauvres 7<br />

les 40 % les plus pauvres 2<br />

les 30 % les plus pauvres 1<br />

les 20 % les plus pauvres 0<br />

les 10 % les plus pauvres 0<br />

D’après l’Insee, <strong>en</strong>quêtes Patrimoine<br />

2010.<br />

La pauvr<strong>et</strong>é est un aspect des <strong>inégalités</strong> économiques. On distingue<br />

principalem<strong>en</strong>t :<br />

E la pauvr<strong>et</strong>é absolue : situation des personnes qui ne dispos<strong>en</strong>t pas de<br />

la quantité minimale de bi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> services perm<strong>et</strong>tant une vie normale.<br />

Selon l’ONU, un individu est dit <strong>en</strong> état de pauvr<strong>et</strong>é absolue quand il<br />

n’a pas les moy<strong>en</strong>s de se procurer un «panier» de bi<strong>en</strong>s considérés<br />

comme indisp<strong>en</strong>sables à sa survie.<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

11<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Activité 8<br />

12 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

E la pauvr<strong>et</strong>é relative : pauvr<strong>et</strong>é fixée par comparaison avec le niveau de<br />

vie moy<strong>en</strong> du pays considéré. Elle est le plus souv<strong>en</strong>t définie par une<br />

proportion du rev<strong>en</strong>u médian, appelée seuil de pauvr<strong>et</strong>é. En France, un<br />

ménage est considéré comme pauvre par l’INSEE quand il dispose de<br />

moins de 50 % du rev<strong>en</strong>u médian français. Dans l’Union europé<strong>en</strong>ne,<br />

ce seuil est fixé à 60 % du rev<strong>en</strong>u médian europé<strong>en</strong>.<br />

Dès lors, le taux de pauvr<strong>et</strong>é correspond à la proportion d’une population<br />

se trouvant sous le seuil de pauvr<strong>et</strong>é.<br />

Docum<strong>en</strong>t 8 : La pauvr<strong>et</strong>é dans l’Union europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> 2009<br />

La pauvr<strong>et</strong>é dans l’UE<br />

Questions<br />

http://www.touteleurope.eu, d’après des données Eurostat, 2009.<br />

1 Pourquoi le seuil de risque de pauvr<strong>et</strong>é est-il calculé « après transferts<br />

sociaux » ?<br />

2 Faites une phrase donnant le s<strong>en</strong>s de la donnée pour la France sans<br />

utiliser l’expression « seuil de risque de pauvr<strong>et</strong>é ».<br />

3 Quels regroupem<strong>en</strong>ts de pays peut-on effectuer ? Proposez une classification.<br />

Plus de 15 % de la population de l’UE vit sous le seuil de pauvr<strong>et</strong>é. Les<br />

pays nordiques, l’Autriche <strong>et</strong> les Pays-Bas sont les états où le taux de<br />

pauvr<strong>et</strong>é est le plus faible (11 à 12 %), juste devant la France. Les taux<br />

les plus élevés sont relevés <strong>en</strong> Europe de l’est, <strong>en</strong> Roumanie <strong>et</strong> <strong>en</strong> Bulgarie<br />

(plus de 20 %). Les <strong>inégalités</strong> économiques <strong>en</strong> Europe sont donc<br />

fortes.


Activité 9<br />

4 - l’inégalité des rev<strong>en</strong>us mondiaux<br />

Le PIB par habitant d’un pays peut égalem<strong>en</strong>t être un outil de mesure<br />

des <strong>inégalités</strong> internationales. Il m<strong>et</strong> <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les richesses produites<br />

par habitant au sein d’un pays, signe de croissance <strong>et</strong>, le plus souv<strong>en</strong>t,<br />

de développem<strong>en</strong>t.<br />

Docum<strong>en</strong>t 9 : PIB par habitant dans le monde <strong>en</strong> 2005<br />

PIB par habitant<br />

<strong>en</strong> $<br />

Pays à hauts rev<strong>en</strong>us 33 082<br />

Indice 100 pour la<br />

moy<strong>en</strong>ne mondiale<br />

OCDE 29 197 306<br />

Europe c<strong>en</strong>trale <strong>et</strong> de l’Est <strong>et</strong> CEI 9 527 100<br />

Amérique latine <strong>et</strong> Caraïbes 8 417 88<br />

États arabes 6 716 70<br />

Asie de l’Est <strong>et</strong> Pacifique 6 604 69<br />

Asie du Sud 3 416 36<br />

Pays à bas rev<strong>en</strong>us 2 531 27<br />

Afrique Sub-sahari<strong>en</strong>ne 1 998<br />

Monde 9 543 100<br />

PIB par habitant dans le monde<br />

Questions<br />

© Observatoire des <strong>inégalités</strong>, 2008<br />

1 Comparez, par un calcul, le PIB par habitant des pays à hauts rev<strong>en</strong>us<br />

à celui des pays à bas rev<strong>en</strong>us.<br />

2 Faites une phrase donnant la signification des données <strong>en</strong>tourées.<br />

3 Quelle est l’idée principale de ce docum<strong>en</strong>t ?<br />

Les <strong>inégalités</strong> économiques internationales, <strong>en</strong> termes de PIB par habitant,<br />

sont extrêmem<strong>en</strong>t élevées <strong>en</strong>tre les pays développés <strong>et</strong> les pays <strong>en</strong><br />

développem<strong>en</strong>t. Ainsi, le PIB/hab <strong>en</strong> Afrique subsahari<strong>en</strong>ne est 5 fois<br />

inférieur à la moy<strong>en</strong>ne mondiale. La plupart des pays les plus pauvres se<br />

trouv<strong>en</strong>t d’ailleurs <strong>en</strong> Afrique.<br />

Plus généralem<strong>en</strong>t, la distribution des richesses mondiales est très inégalitaire.<br />

On estime aujourd’hui que les 10 % les plus riches possèd<strong>en</strong>t<br />

plus de 80% du rev<strong>en</strong>u mondial. À l’opposé, la moitié des individus les<br />

plus pauvres ne déti<strong>en</strong>t que 1 % du patrimoine mondial.<br />

347<br />

21<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

13<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

B<br />

14 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

La richesse mondiale est inégalem<strong>en</strong>t répartie selon les régions. L’Amérique<br />

du Nord <strong>et</strong> l’Europe déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus de 60 % des richesses mondiales,<br />

tandis que l’Afrique ne dispose que de 1 % de ces richesses.<br />

Ces <strong>inégalités</strong> peuv<strong>en</strong>t être mises <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce par le coeffici<strong>en</strong>t de Gini,<br />

un outil statistique, obt<strong>en</strong>u à partir de la courbe de Lor<strong>en</strong>z, qui mesure le<br />

degré d’inégalité de la distribution des richesses dans un pays donné. Ce<br />

coeffici<strong>en</strong>t est un nombre variant de 0 à 1, 0 indiquant une distribution<br />

parfaitem<strong>en</strong>t égalitaire (la diagonale de la courbe de Lor<strong>en</strong>z) <strong>et</strong> 1 une<br />

distribution parfaitem<strong>en</strong>t inégalitaire.<br />

Ainsi, le coeffici<strong>en</strong>t de Gini des rev<strong>en</strong>us de la Suède ou de la Finlande<br />

est proche de 0,2, tandis que celui de la Namibie ou du Botswana est<br />

supérieur à 0,6.<br />

Les <strong>inégalités</strong> <strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> culturelles<br />

1. <strong>inégalités</strong> face à la culture <strong>et</strong> aux études<br />

Docum<strong>en</strong>t 10 : Nombre de livres lus <strong>en</strong> 2008 selon la catégorie<br />

socioprofessionnelle<br />

En % 0 1 à 4 5 à 9<br />

10 à<br />

19<br />

20 à<br />

49<br />

50 ou<br />

plus<br />

nombre<br />

moy<strong>en</strong> de<br />

livres lus<br />

Agriculteurs 50 25 8 8 3 6 17<br />

Artisans,<br />

Commerçants <strong>et</strong><br />

Chefs d’<strong>en</strong>treprises<br />

Cadres<br />

supérieurs<br />

Professions<br />

intermédiaires<br />

27 28 9 15 12 7 19<br />

10<br />

21 14 24 18 12 23<br />

19 29 14 19 12 6 16<br />

Employés 32 28 12 14 9 4 13<br />

Ouvriers 45 27 10 8 7 2 11<br />

Ministère de la Culture, <strong>en</strong>quête sur les pratiques culturelles 2008.


100%<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

Docum<strong>en</strong>t 11 : Diplôme des jeunes de 20 à 24 ans <strong>en</strong> fonction du<br />

milieu social<br />

0<br />

0uvriers, employés Indép<strong>en</strong>dants, cadres,<br />

<strong>en</strong>seignants <strong>et</strong> intermédiaires<br />

Activité 10<br />

Ensemble<br />

Études supérieures<br />

Baccalauréat général<br />

Baccalauréat technologique<br />

Baccalauréats professionnels<br />

<strong>et</strong> équival<strong>en</strong>ts<br />

CAP BEP<br />

Brev<strong>et</strong> ou aucun diplôme<br />

Ministère de l’éducation nationale, L’état de l’école, novembre 2010.<br />

Inégalités face à la culture <strong>et</strong> aux études<br />

Questions<br />

1 Faites une phrase donnant la signification des données <strong>en</strong>tourées<br />

(doc 10).<br />

2 Quelles <strong>inégalités</strong> face à la lecture de livres sont à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce<br />

(doc 10) ?<br />

3 En une phrase, décrivez la situation des jeunes âgés de 20 à 24 ans<br />

<strong>en</strong> 2010 (doc 11).<br />

4 Dans quelle mesure peut-on-parler d’<strong>inégalités</strong> face à la scolarité<br />

(doc 11) ?<br />

Les écarts <strong>en</strong>tre les catégories <strong>sociale</strong>s dans l’accès à la culture sont<br />

importants. Ainsi, 50 % des agriculteurs <strong>et</strong> 45 % des ouvriers ne lis<strong>en</strong>t<br />

pas de livres contre 10 % des cadres supérieurs.<br />

Les <strong>inégalités</strong> d’accès à la culture <strong>en</strong>tre catégories <strong>sociale</strong>s ne repos<strong>en</strong>t<br />

pas forcém<strong>en</strong>t sur des écarts de richesse économique, mais davantage<br />

sur des élém<strong>en</strong>ts sociaux tels que le niveau de diplôme ou le milieu familial.<br />

Les <strong>inégalités</strong> peuv<strong>en</strong>t ainsi se former dès le plus jeune âge (plus on<br />

dispose de livres étant jeunes, plus on a de chance d’<strong>en</strong> lire par la suite).<br />

Ces <strong>inégalités</strong> se r<strong>et</strong>rouv<strong>en</strong>t au niveau des diplômes obt<strong>en</strong>us <strong>en</strong> fonction<br />

de la catégorie <strong>sociale</strong>. Plus précisém<strong>en</strong>t, le type de filière emprun-<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

15<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

16 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

tée diffère fortem<strong>en</strong>t selon le milieu social. La répartition des bacheliers<br />

2009 selon les trois grandes filières (générale, technologique <strong>et</strong><br />

professionnelle) indique que les <strong>en</strong>fants d’ouvriers se répartiss<strong>en</strong>t<br />

presque équitablem<strong>en</strong>t selon les trois types de baccalauréat, tandis<br />

que les <strong>en</strong>fants de cadres privilégi<strong>en</strong>t n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t la voie générale. Or,<br />

celle-ci est la plus favorable à la poursuite d’études supérieures longues<br />

; de fait, elle peut conduire à l’accès à des positions <strong>sociale</strong>s plus<br />

valorisées.<br />

2. <strong>inégalités</strong> face à la mort<br />

L’espérance de vie à la naissance dans le monde s’est accrue de manière<br />

considérable <strong>en</strong> un demi-siècle. Tandis que les générations nées au<br />

début des années 1950 pouvai<strong>en</strong>t espérer vivre <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne un peu<br />

moins de 47 ans, celles nées <strong>en</strong>tre 2005 <strong>et</strong> 2010 peuv<strong>en</strong>t atteindre <strong>en</strong><br />

moy<strong>en</strong>ne un âge supérieur à 67 ans.<br />

Mais l’espérance de vie des populations des régions développées est<br />

de 77 ans aujourd’hui, contre seulem<strong>en</strong>t 56 ans dans les régions les<br />

moins avancées. Malgré une réduction de c<strong>et</strong> écart depuis plusieurs<br />

déc<strong>en</strong>nies, l’espérance de vie des pays les plus pauvres équivaut à<br />

celle des pays riches avant les années 1950. L’Afrique subsahari<strong>en</strong>ne<br />

(51 ans) a l’espérance de vie la plus faible au monde. La faible croissance<br />

de c<strong>et</strong>te région fait que les pouvoirs publics peuv<strong>en</strong>t difficilem<strong>en</strong>t<br />

investir dans des secteurs de développem<strong>en</strong>t (tels que les infrastructures<br />

de santé).<br />

À l’opposé, c’est <strong>en</strong> Europe occid<strong>en</strong>tale (80 ans) <strong>et</strong> <strong>en</strong> Amérique du Nord<br />

(79) qu’elles sont les plus fortes. Les progrès réalisés dans le domaine<br />

médical l’expliqu<strong>en</strong>t dans une large mesure.<br />

En France, de fortes <strong>inégalités</strong> internes face à la mort demeur<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> fonction de la catégorie <strong>sociale</strong> des individus. Ainsi, <strong>en</strong> 2011,<br />

l’espérance de vie d’une femme cadre de 35 ans est de 52 ans tandis<br />

que celle d’une ouvrière n’est que de 49 ans. Les hommes cadres de<br />

35 ans peuv<strong>en</strong>t espérer vivre <strong>en</strong>core 47 ans <strong>et</strong> les hommes ouvriers 41<br />

ans. La nature des professions exercées peut expliquer <strong>en</strong> partie ces<br />

écarts. Les cadres ont <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> moins d’accid<strong>en</strong>ts du travail ou de maladies<br />

liées à leur profession que les ouvriers. De plus, ils apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

à un groupe social dont les modes de vie sont favorables à une bonne<br />

santé. Ainsi, les comportem<strong>en</strong>ts de santé à risque ou <strong>en</strong>core le moindre<br />

recours <strong>et</strong> accès aux soins sont plus fréqu<strong>en</strong>ts chez les ouvriers que<br />

chez les cadres.


C<br />

Activité 11<br />

Des <strong>inégalités</strong> qui se cumul<strong>en</strong>t<br />

1. le cumul des <strong>inégalités</strong>…<br />

Docum<strong>en</strong>t 12 : Le cumul des <strong>inégalités</strong><br />

À plusieurs reprises, cep<strong>en</strong>dant, nous avons eu l’occasion de relever<br />

<strong>en</strong>tre ces différ<strong>en</strong>ts aspects (des <strong>inégalités</strong> <strong>en</strong>tre catégories <strong>sociale</strong>s)<br />

des relations étroites <strong>et</strong> complexes. Ainsi les <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>u disponible<br />

ne peuv<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer des <strong>inégalités</strong> de patrimoine ; inversem<strong>en</strong>t,<br />

ces dernières contribu<strong>en</strong>t aux premières par le biais des rev<strong>en</strong>us<br />

patrimoniaux. De même, des <strong>inégalités</strong> de conditions de travail découl<strong>en</strong>t<br />

des <strong>inégalités</strong> face à la maladie <strong>et</strong> à la mort ; <strong>et</strong> les <strong>inégalités</strong> face<br />

au logem<strong>en</strong>t contribu<strong>en</strong>t aux <strong>inégalités</strong> face à la santé <strong>et</strong> face à l’école.<br />

Ou <strong>en</strong>core les <strong>inégalités</strong> de situation dans la division <strong>sociale</strong> du travail<br />

<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t dans la desc<strong>en</strong>dance des dispositions ou des capacités<br />

diverses face à la formation scolaire, qui se traduiront par des résultats<br />

scolaires inégaux, débouchant sur des qualifications professionnelles<br />

inégales <strong>et</strong> des insertions inégales dans la division <strong>sociale</strong> du travail, la<br />

boucle étant bouclée.<br />

Ces quelques exemples suggèr<strong>en</strong>t que les <strong>inégalités</strong> form<strong>en</strong>t système.<br />

D’une part, elles s’<strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t les unes les autres ; d’autre part, elles<br />

contribu<strong>en</strong>t à former un processus cumulatif, au terme duquel les privilèges<br />

se regroup<strong>en</strong>t à l’un des pôles de l’échelle <strong>sociale</strong> tandis qu’à<br />

l’autre pôle se multipli<strong>en</strong>t les handicaps ; <strong>en</strong>fin, elles t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à se reproduire<br />

dans le cours des générations.<br />

Alain Bihr <strong>et</strong> Roland Pfefferkorn, Déchiffrer les <strong>inégalités</strong>.<br />

Le cumul des <strong>inégalités</strong><br />

Questions<br />

1 Proposez un exemple montrant que les <strong>inégalités</strong> <strong>sociale</strong>s peuv<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>traîner des <strong>inégalités</strong> économiques.<br />

2 Proposez un exemple montrant que les <strong>inégalités</strong> économiques peuv<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>traîner des <strong>inégalités</strong> <strong>sociale</strong>s.<br />

3 Expliquez le passage souligné.<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

17<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Activité 12<br />

18 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

2. une illustration : les <strong>inégalités</strong> face au<br />

logem<strong>en</strong>t<br />

Docum<strong>en</strong>t 13 : Inégalités face au logem<strong>en</strong>t<br />

Âge de la personne de référ<strong>en</strong>ce<br />

- moins de 30 ans<br />

- 60 ans <strong>et</strong> plus<br />

Type de ménage<br />

- personne seule<br />

- famille monopar<strong>en</strong>tale<br />

- couple avec un <strong>en</strong>fant<br />

Ménage d’origine :<br />

- non immigrée<br />

- immigrée : Europe<br />

- immigrée : Maghreb<br />

Type de rev<strong>en</strong>u :<br />

- 1er quintile (ménages « modestes »)<br />

- 5e quintile (ménages « aisés »)<br />

Logem<strong>en</strong>t<br />

de qualité<br />

médiocre<br />

9<br />

6<br />

7<br />

14<br />

6<br />

6<br />

8<br />

12<br />

12<br />

3<br />

Surpeuplem<strong>en</strong>t<br />

21<br />

2<br />

6<br />

19<br />

7<br />

7<br />

12<br />

37<br />

20<br />

L'un ou l'autre :<br />

logem<strong>en</strong>t<br />

inconfortable<br />

28<br />

7<br />

12<br />

29<br />

12<br />

13<br />

17<br />

42<br />

28<br />

2<br />

5<br />

Insee, <strong>en</strong>quête Logem<strong>en</strong>t 2006.<br />

Inégalités face au logem<strong>en</strong>t<br />

Questions<br />

1 Faites une phrase donnant la signification de chaque donnée soulignée.<br />

2 A l’aide des chiffres du docum<strong>en</strong>t, montrez que les <strong>inégalités</strong> économiques<br />

sont à l’origine d’<strong>inégalités</strong> <strong>en</strong> termes de logem<strong>en</strong>t.<br />

3 Proposez un <strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t montrant que les <strong>inégalités</strong> <strong>en</strong> termes de<br />

logem<strong>en</strong>t peuv<strong>en</strong>t être à l’origine d’<strong>inégalités</strong> économiques.<br />

Les différ<strong>en</strong>ts types d’<strong>inégalités</strong>, économiques <strong>et</strong> <strong>sociale</strong>s, interagiss<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre elles. Elles constitu<strong>en</strong>t un processus cumulatif d’<strong>en</strong>semble, <strong>et</strong> form<strong>en</strong>t<br />

un système vertueux pour les plus favorisés, vicieux pour les plus<br />

démunis, <strong>en</strong> se reproduisant le plus souv<strong>en</strong>t de génération <strong>en</strong> génération.


Ainsi, un ménage qui dispose d’un faible rev<strong>en</strong>u pourra difficilem<strong>en</strong>t<br />

se constituer un patrimoine ; or, ce patrimoine aurait pu lui perm<strong>et</strong>tre<br />

de percevoir des rev<strong>en</strong>us supplém<strong>en</strong>taires (les rev<strong>en</strong>us du patrimoine).<br />

Un faible rev<strong>en</strong>u pénalise égalem<strong>en</strong>t l’accès à certains bi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> services<br />

de consommation, notamm<strong>en</strong>t de produits culturels, <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong> pas<br />

de vivre dans un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t confortable. Or, l’accès à la culture <strong>et</strong><br />

de bonnes conditions de vie peuv<strong>en</strong>t contribuer à la réussite scolaire, à<br />

l’accès à des diplômes valorisés <strong>et</strong> à une position <strong>sociale</strong> avantageuse,<br />

notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> termes de rev<strong>en</strong>u. Des <strong>inégalités</strong> économiques <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t<br />

donc des <strong>inégalités</strong> <strong>sociale</strong>s qui, à leur tour, creus<strong>en</strong>t des écarts économiques.<br />

3. … peut-être à l’origine d’un certain r<strong>en</strong>ouveau<br />

des <strong>inégalités</strong><br />

Docum<strong>en</strong>t 14 : Le r<strong>en</strong>ouveau des <strong>inégalités</strong><br />

[Ce] n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que l’on a pu véritablem<strong>en</strong>t<br />

mesurer que l’inégalité des salaires <strong>et</strong> des rev<strong>en</strong>us avait diminué<br />

dans les pays occid<strong>en</strong>taux depuis le XIXe siècle, à la suite de quoi de<br />

nouvelles prédictions fur<strong>en</strong>t formulées. La plus célèbre fut celle de Kuzn<strong>et</strong>s<br />

[1955] : selon Kuzn<strong>et</strong>s, l’inégalité est partout appelée à dessiner<br />

une courbe <strong>en</strong> U inversé au cours du processus du développem<strong>en</strong>t, avec<br />

une première phase d’<strong>inégalités</strong> croissantes lors de l’industrialisation <strong>et</strong><br />

de l’urbanisation des sociétés agricoles traditionnelles, suivie par une<br />

seconde phase de stabilisation, puis de diminution substantielle des<br />

<strong>inégalités</strong>. […]<br />

Mais c’est surtout la constatation, dans les années 1980, que l’inégalité<br />

avait recomm<strong>en</strong>cé à augm<strong>en</strong>ter dans les pays occid<strong>en</strong>taux depuis les<br />

années 1970 qui a porté le coup fatal à l’idée d’une courbe <strong>en</strong> U inversé<br />

reliant inexorablem<strong>en</strong>t développem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> inégalité. […]<br />

L’inégalité n’a véritablem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té qu’aux États-Unis <strong>et</strong> au Royaume-<br />

Uni, mais dans tous les pays l’inégalité des salaires a au minimum cessé<br />

de décroître p<strong>en</strong>dant les années 1980. Cela distingue les pays occid<strong>en</strong>taux<br />

des pays moins développés, ou aucune t<strong>en</strong>dance de ce type n’a pu<br />

être détectée [Davis, 1992]. […]<br />

[Il] serait évidemm<strong>en</strong>t erroné de résumer l’évolution de l’inégalité dans<br />

un pays comme la France depuis la fin des années 1970 par des écarts<br />

de rev<strong>en</strong>u <strong>et</strong> de salaire <strong>en</strong>tre les 10 % les plus pauvres <strong>et</strong> les 10 % les<br />

plus riches à peu près constants. Si une relative stabilité des écarts de<br />

rev<strong>en</strong>u disponible <strong>en</strong>tre ménages a pu être obt<strong>en</strong>ue dans de nombreux<br />

pays, <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France, c’est uniquem<strong>en</strong>t parce que les transferts<br />

sociaux ont réussi à comp<strong>en</strong>ser à peu près la perte de rev<strong>en</strong>u d’activité<br />

du nombre croissant de chômeurs. En l’abs<strong>en</strong>ce de ces transferts (allocations<br />

chômage, RMI, <strong>et</strong>c.), l’évolution des <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>u aurait<br />

été la même que dans les pays anglo-saxons.<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

19<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Activité 13<br />

20 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

Docum<strong>en</strong>t 15 : Part du décile supérieur dans le rev<strong>en</strong>u total <strong>en</strong> France<br />

En %<br />

50<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

1900-1910 1923 1933 1943 1953 1963 1973 1983 1993 2004<br />

Thomas PIKETTy, L’économie des <strong>inégalités</strong>, coll. Repères, © La Découverte, 2008.<br />

www.editionsladecouverte.fr<br />

R<strong>en</strong>ouveau des <strong>inégalités</strong><br />

Questions<br />

1 Expliquez la théorie de Kuzn<strong>et</strong>s (doc 14).<br />

2 Faites une phrase donnant la signification de la donnée pour 2004<br />

(doc 15).<br />

3 Le docum<strong>en</strong>t 15 confirme-t-il le passage souligné (doc 14) ?<br />

4 Qu’est-ce qui peut expliquer ce r<strong>et</strong>our des <strong>inégalités</strong> ?<br />

La croissance <strong>et</strong> le développem<strong>en</strong>t d’un grand nombre de pays se sont<br />

accompagnés d’une réduction importante des <strong>inégalités</strong> économiques<br />

depuis le début du XXe siècle. Cep<strong>en</strong>dant, ces <strong>inégalités</strong> ont t<strong>en</strong>dance<br />

à croître de nouveau depuis les années 1980, <strong>et</strong> ce dans la plupart des<br />

pays développés.<br />

Les <strong>inégalités</strong> de patrimoine ont, <strong>en</strong> particulier, fortem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té,<br />

notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison de l’augm<strong>en</strong>tation sout<strong>en</strong>ue du prix des bi<strong>en</strong>s<br />

patrimoniaux. Par ailleurs, les rev<strong>en</strong>us du travail ont, depuis une tr<strong>en</strong>taine<br />

d’années, augm<strong>en</strong>té beaucoup moins vite que les rev<strong>en</strong>us du patrimoine<br />

(tels que les loyers perçus ou les rémunérations des actions possédées).<br />

Or ces derniers sont ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t perçus par les ménages


les plus aisés <strong>en</strong> termes de rev<strong>en</strong>us (car un rev<strong>en</strong>u important est nécessaire<br />

à la constitution d’un patrimoine), ce qui a accru les <strong>inégalités</strong><br />

<strong>en</strong>tre c<strong>et</strong>te portion la plus favorisée <strong>et</strong> le reste de la population.<br />

Enfin, la montée du chômage depuis les années 1970 peut expliquer<br />

la recrudesc<strong>en</strong>ce des <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>u disponible : <strong>en</strong> perdant leur<br />

emploi, les individus perd<strong>en</strong>t aussi leur rev<strong>en</strong>u du travail, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te perte<br />

n’est que partiellem<strong>en</strong>t comp<strong>en</strong>sée par les transferts sociaux (allocations<br />

chômage, RSA).<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

21<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

2 Comm<strong>en</strong>t<br />

Pré-requis<br />

22 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

les pouvoirs publics<br />

peuv<strong>en</strong>t-ils contribuer à la justice<br />

<strong>sociale</strong> ?<br />

Introduction<br />

La puissance publique a un rôle déterminant à jouer pour garantir une<br />

plus grande justice au sein de la société. Ainsi, nous montrerons que la<br />

lutte contre les <strong>inégalités</strong> est considérée comme ess<strong>en</strong>tielle <strong>en</strong> démocratie<br />

(A) avant de prés<strong>en</strong>ter les différ<strong>en</strong>ts instrum<strong>en</strong>ts des pouvoirs publics<br />

contribuant à m<strong>en</strong>er c<strong>et</strong>te lutte (B).<br />

État provid<strong>en</strong>ce, prélèvem<strong>en</strong>ts obligatoires,<br />

rev<strong>en</strong>us de transfert.<br />

Activité 14<br />

S<strong>en</strong>sibilisation :<br />

Notions à acquérir<br />

Égalité, équité, discrimination, méritocratie, assurance/assistance,<br />

services collectifs, fiscalité,<br />

prestations <strong>et</strong> cotisations <strong>sociale</strong>s, redistribution,<br />

protection <strong>sociale</strong>.<br />

Docum<strong>en</strong>t 1 : La lutte contre les discriminations<br />

www.halde.fr, 2010.<br />

Lutte contre les discriminations<br />

Questions<br />

1 Quelles catégories de personnes peuv<strong>en</strong>t subir des discriminations ?<br />

2 Que peut représ<strong>en</strong>ter la porte « Fermé pour vous » ?


A<br />

Activité 15<br />

Les fondem<strong>en</strong>ts de la lutte contre<br />

les <strong>inégalités</strong><br />

1. L’idéal égalitaire de la société française<br />

Les sociétés démocratiques repos<strong>en</strong>t toujours sur l’idée d’égalité parce<br />

qu’un ordre social ne peut être accepté que s’il repose sur une certaine<br />

égalité <strong>en</strong>tre les individus. Toute démocratie cherche donc à atteindre<br />

une égalité croissante <strong>en</strong>tre les citoy<strong>en</strong>s (ce que l’on appelle l’idéal égalitaire).<br />

Mais de quelle(s) égalité(s) parle-t-on ? La lutte contre les <strong>inégalités</strong><br />

perm<strong>et</strong>-elle de garantir la justice <strong>sociale</strong> ?<br />

a) vers une plus grande justice <strong>sociale</strong><br />

Docum<strong>en</strong>t 2 : Une société française injuste ?<br />

On dit volontiers que les Français éprouv<strong>en</strong>t c<strong>et</strong>te « passion pour l’égalité<br />

» dont parlait Alexis de Tocqueville, mais que sait-on au juste de leurs<br />

jugem<strong>en</strong>ts sur les questions de justice <strong>sociale</strong> ? […]<br />

Les Français jug<strong>en</strong>t leur société inégalitaire, <strong>et</strong> critiqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> premier lieu<br />

les <strong>inégalités</strong> économiques <strong>et</strong> matérielles : ils sont 69 % à juger que la<br />

satisfaction des besoins de base n’est pas assurée à chacun. Ceci de<br />

manière assez cons<strong>en</strong>suelle, même si l’on est plus s<strong>en</strong>sible aux <strong>inégalités</strong><br />

à gauche de l’échiquier politique. La société française est alors jugée<br />

injuste par près de 60 % d’<strong>en</strong>tre eux. Pour aller vers plus de justice, ils<br />

souhait<strong>en</strong>t une réduction de moitié de l’év<strong>en</strong>tail des salaires, sans pour<br />

autant prôner une égalité parfaite. Quand on leur donne le choix <strong>en</strong>tre<br />

trois sociétés, ils choisiss<strong>en</strong>t n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t celle où le sort des plus démunis<br />

est le meilleur, même si c<strong>et</strong>te société n’est pas la plus égalitaire ni la plus<br />

riche. Ils redout<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> exprim<strong>en</strong>t une forte<br />

demande d’interv<strong>en</strong>tion de l’État dans la vie économique. Au-delà de<br />

leur propre situation, qui de fait affecte peu leurs jugem<strong>en</strong>ts, les Français<br />

partag<strong>en</strong>t des principes de justice ainsi ordonnés : garantir les besoins<br />

de base, reconnaître les mérites, <strong>en</strong>fin réduire les <strong>inégalités</strong>.<br />

Marie Duru-Bellat.<br />

Une société française injuste ?<br />

Questions<br />

1 Pourquoi une majorité de Français considèr<strong>en</strong>t-ils la société comme<br />

« injuste » ?<br />

2 Selon eux, quelles actions les pouvoirs publics doiv<strong>en</strong>t-ils m<strong>en</strong>er<br />

pour lutter contre les injustices ?<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

23<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

La lutte contre les <strong>inégalités</strong> m<strong>en</strong>ée par les pouvoirs publics s’inscrit<br />

dans la recherche d’une plus grande justice <strong>sociale</strong>. La définition de la<br />

justice <strong>sociale</strong> peut varier d’une société à l’autre, <strong>en</strong> fonction de la<br />

culture de celle-ci. Il s’agit <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> d’une construction politique, mais<br />

égalem<strong>en</strong>t morale. Elle est le résultat de choix collectifs, mis <strong>en</strong> œuvre<br />

par la puissance publique, sur ce que doiv<strong>en</strong>t être les actions à m<strong>en</strong>er<br />

pour r<strong>en</strong>dre la société plus « juste ».<br />

La recherche de la justice <strong>sociale</strong> est liée à l’avènem<strong>en</strong>t des sociétés<br />

démocratiques. Historiquem<strong>en</strong>t, toute démocratie repose <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> sur<br />

l’égalité <strong>en</strong>tre les citoy<strong>en</strong>s. Mais c<strong>et</strong>te notion d’égalité revêt <strong>en</strong> réalité<br />

différ<strong>en</strong>tes dim<strong>en</strong>sions. Toute<br />

société démocratique repose<br />

Égalité des droits = égalité juridique, face à la loi.<br />

<strong>en</strong> premier lieu sur l’égalité des<br />

droits.<br />

C<strong>et</strong>te égalité consiste à garantir à l’<strong>en</strong>semble des Ainsi, la justice <strong>sociale</strong> repose sur<br />

citoy<strong>en</strong>s les mêmes droits sociaux <strong>et</strong> politiques. certains principes fondam<strong>en</strong>taux,<br />

tels que l’égalité des droits <strong>en</strong>tre<br />

les membres de la société. Mais<br />

elle consiste égalem<strong>en</strong>t à t<strong>en</strong>dre vers une autre forme d’égalité propre à<br />

la démocratie : l’égalité des chances.<br />

24 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

b) justice <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> égalité des chances<br />

Docum<strong>en</strong>t 3 : Égalité des chances <strong>et</strong> inégalité de situation<br />

Tout semble a priori très simple : l’égalité méritocratique des chances<br />

reste la figure cardinale de la justice scolaire. Elle désigne le modèle de<br />

justice perm<strong>et</strong>tant à chacun de concourir dans une même compétition<br />

sans que les <strong>inégalités</strong> de la fortune <strong>et</strong> de la naissance ne détermin<strong>en</strong>t<br />

directem<strong>en</strong>t ses chances de succès <strong>et</strong> d’accès à des qualifications scolaires<br />

relativem<strong>en</strong>t rares. En hiérarchisant les élèves <strong>en</strong> fonction de<br />

leur seul mérite, l’égalité des chances est c<strong>en</strong>sée évacuer les <strong>inégalités</strong><br />

<strong>sociale</strong>s, sexuelles, <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> autres, qui caractéris<strong>en</strong>t tous les individus.<br />

Ce type d’égalité est au cœur de la justice scolaire dans les sociétés<br />

démocratiques, c’est-à-dire dans les sociétés qui considèr<strong>en</strong>t que tous<br />

les individus sont libres <strong>et</strong> égaux <strong>en</strong> principe, mais qui adm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t aussi<br />

que ces individus soi<strong>en</strong>t distribués dans des positions <strong>sociale</strong>s inégales.<br />

Autrem<strong>en</strong>t dit, l’égalité des chances est la seule façon de produire des<br />

<strong>inégalités</strong> justes quand on considère que les individus sont fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t<br />

égaux <strong>et</strong> que seul le mérite peut justifier les différ<strong>en</strong>ces de<br />

rev<strong>en</strong>u, de prestige, de pouvoir… qu’<strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t les différ<strong>en</strong>ces de performances<br />

scolaires.<br />

L’école des chances, François Dub<strong>et</strong> © Coédition Le Seuil-La République des<br />

Idées, 2004.


Activité 16<br />

Égalité des chances, inégalité de situation<br />

Questions<br />

1 Proposez une définition de l’égalité des chances.<br />

2 Expliquez la phrase soulignée.<br />

3 Comm<strong>en</strong>t l’école peut-elle perm<strong>et</strong>tre d’atteindre c<strong>et</strong>te égalité des<br />

chances ?<br />

Égalité des chances = situation dans laquelle tout<br />

individu a les mêmes possibilités que quiconque<br />

d’accéder à n’importe quelle position <strong>sociale</strong>,<br />

quelle que soit son origine.<br />

Méritocratie = système politique <strong>et</strong> social dans<br />

lequel les positions <strong>sociale</strong>s sont obt<strong>en</strong>ues par le<br />

mérite <strong>et</strong> les tal<strong>en</strong>ts individuels.<br />

Égalité des situations = égalité réelle, effective,<br />

<strong>en</strong>tre les individus. Par exemple, il y aurait égalité<br />

réelle de salaires <strong>en</strong> France si tous les salariés percevai<strong>en</strong>t<br />

le même salaire, quelle que soit leur profession.<br />

L’égalité des chances doit donc<br />

faire <strong>en</strong> sorte que les positions<br />

<strong>sociale</strong>s atteintes ne s’expliqu<strong>en</strong>t<br />

que par les mérites individuels.<br />

Dès lors, c<strong>et</strong>te notion est très<br />

étroitem<strong>en</strong>t liée à celle de méritocratie.<br />

L’égalité des chances est, à l’instar<br />

de l’égalité des droits, un des fondem<strong>en</strong>ts<br />

de la démocratie. L’école<br />

républicaine s’est d’ailleurs progressivem<strong>en</strong>t<br />

construite autour<br />

de c<strong>et</strong> idéal : r<strong>en</strong>dre l’école obligatoire<br />

<strong>et</strong> gratuite a permis à l’<strong>en</strong>semble<br />

des <strong>en</strong>fants de bénéficier<br />

de la même éducation, réduisant<br />

par là même les <strong>inégalités</strong> d’accès<br />

à l’instruction. Par ailleurs, l’école<br />

est c<strong>en</strong>sée garantir la réussite<br />

<strong>sociale</strong> des meilleurs élèves, les<br />

plus travailleurs <strong>et</strong> méritants.<br />

Il peut donc y avoir contradiction<br />

<strong>en</strong>tre égalité des chances <strong>et</strong> égalité<br />

des situations (ou égalité des<br />

positions).<br />

L’égalité des chances <strong>et</strong>, plus<br />

généralem<strong>en</strong>t, la méritocratie justifi<strong>en</strong>t des positions <strong>sociale</strong>s inégales :<br />

ces <strong>inégalités</strong> sont le résultat d’une compétition préalable égale (les<br />

résultats sont inégaux mais les chances au départ doiv<strong>en</strong>t être id<strong>en</strong>tiques).<br />

Les politiques de lutte contre les <strong>inégalités</strong> sont donc fondées dans une<br />

large mesure sur l’égalité des chances, justifiant des positions <strong>sociale</strong>s<br />

inégales. On verra toutefois dans la deuxième section que les pouvoirs<br />

publics dispos<strong>en</strong>t d’instrum<strong>en</strong>ts perm<strong>et</strong>tant de corriger des <strong>inégalités</strong> de<br />

situation jugées trop fortes.<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

25<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Activité 17<br />

26 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

2. De l’égalité à l’équité<br />

La lutte contre les <strong>inégalités</strong> semble guider un grand nombre d’actions<br />

publiques dans les sociétés démocratiques, afin de r<strong>en</strong>dre celles-ci plus<br />

« justes ». Mais plus qu’à l’égalité, le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de ce qui est juste ou injuste<br />

r<strong>en</strong>voie à un autre concept : celui d’équité, notamm<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> avant par le<br />

philosophe américain John RAWLS (1921-2002). La justice <strong>sociale</strong> reposerait<br />

alors sur la recherche d’une plus grande équité au sein de la société.<br />

a) l’équité au cœur de la justice <strong>sociale</strong><br />

Docum<strong>en</strong>t 4 : Équité <strong>et</strong> justice <strong>sociale</strong><br />

Rawls part d’une idée simple : un système de règles équitables est un<br />

système auquel les contractants pourrai<strong>en</strong>t adhérer sans savoir à l’avance<br />

quel bénéfice personnel ils <strong>en</strong> r<strong>et</strong>ireront. C’est pourquoi il élabore la fiction<br />

d’une « position originelle » [..] dans laquelle les individus connaiss<strong>en</strong>t<br />

les caractéristiques générales du fonctionnem<strong>en</strong>t de la société <strong>et</strong> de<br />

la psychologie humaine sans savoir quelle sera leur position <strong>sociale</strong> <strong>en</strong><br />

son sein […]. Ils dispos<strong>en</strong>t de toute l’information nécessaire, sauf de celle<br />

qui leur perm<strong>et</strong>trait de trancher <strong>en</strong> leur propre faveur. Dans ces conditions,<br />

chaque contractant doit imaginer des principes de justice valides pour<br />

une société où sa propre position <strong>sociale</strong> lui serait assignée par son pire<br />

<strong>en</strong>nemi. Comme on sait, Rawls fait l’hypothèse que, sous ce « voile d’ignorance<br />

», les participants sélectionnerai<strong>en</strong>t les deux principes suivants :<br />

1 – Toute personne a un droit égal à l’<strong>en</strong>semble le plus ét<strong>en</strong>du de<br />

libertés fondam<strong>en</strong>tales égales qui soit compatible avec le même <strong>en</strong>semble<br />

de libertés pour tous ;<br />

2 – Les <strong>inégalités</strong> <strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> économiques doiv<strong>en</strong>t satisfaire deux<br />

conditions : elles doiv<strong>en</strong>t a) être attachées à des fonctions <strong>et</strong> positions<br />

ouvertes à tous dans des conditions de juste égalité des chances ; b)<br />

fonctionner au plus grand bénéfice des membres les plus défavorisés<br />

de la société. Autrem<strong>en</strong>t dit, égale liberté pour tous, égalité des<br />

chances <strong>et</strong> application du fameux « principe de différ<strong>en</strong>ce » : l’inégalité<br />

économique <strong>et</strong> <strong>sociale</strong> peut se justifier pour des raisons d’efficacité<br />

dans la coopération <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> la production de richesses, mais elle<br />

n’est légitime que si elle améliore la position des plus défavorisés.<br />

L’économie est une sci<strong>en</strong>ce morale, Amartya SEN,<br />

© La Découverte, 2004.<br />

www.editionsladecouverte.fr<br />

Équité <strong>et</strong> justice <strong>sociale</strong><br />

Questions<br />

1 Qu’est-ce que la « position originelle » ?<br />

2 Pourquoi c<strong>et</strong>te position peut-elle perm<strong>et</strong>tre de définir des principes<br />

équitables ?


3 Sur quels principes la justice <strong>sociale</strong> repose-t-elle ?<br />

4 A partir de ce docum<strong>en</strong>t, proposez une définition de l’équité.<br />

Au-delà de la recherche de l’égalité des chances, une société peut lutter<br />

contre les <strong>inégalités</strong> <strong>en</strong> m<strong>et</strong>tant <strong>en</strong> place des mesures d’équité. Le<br />

concept d’équité est souv<strong>en</strong>t associé à celui de justice <strong>sociale</strong>, <strong>et</strong> plus<br />

particulièrem<strong>en</strong>t à l’analyse qu’<strong>en</strong> fait J. RAWLS. Des règles « équitables »<br />

repos<strong>en</strong>t sur quelques caractéristiques majeures :<br />

E tous les individus doiv<strong>en</strong>t bénéficier d’un droit égal aux libertés fondam<strong>en</strong>tales<br />

(liberté d’expression, de propriété, <strong>et</strong>c.)<br />

E les individus doiv<strong>en</strong>t tous disposer des mêmes chances pour accéder à<br />

n’importe quelle position <strong>sociale</strong> (l’égalité des chances doit donc être<br />

la norme)<br />

E les moins favorisés peuv<strong>en</strong>t être traités différemm<strong>en</strong>t (par les pouvoirs<br />

publics), afin que leur situation s’améliore. Ce dernier principe justifie<br />

donc des <strong>inégalités</strong> de traitem<strong>en</strong>t.<br />

b) de l’égalité à l’équité<br />

Docum<strong>en</strong>t 5 : Égalité ou équité ?<br />

Dans les années quatre-vingt, apparaît dans le débat public la notion de<br />

discrimination positive. Elle ne r<strong>en</strong>contre véritablem<strong>en</strong>t le succès, <strong>et</strong> une<br />

certaine consécration, que dans les années quatre-vingt-dix quand elle a<br />

été rattachée au concept d’équité <strong>en</strong> s’appuyant sur des référ<strong>en</strong>ces aux<br />

travaux du philosophe américain John Rawls.<br />

La notion d’équité transforme le principe d’égalité <strong>en</strong>tre « semblables »<br />

<strong>et</strong> institue des différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> consacrant de distinctions de statuts. […]<br />

Dans les années quatre-vingt-dix, un rapport public du Conseil d’État<br />

remarquait que le droit français dev<strong>en</strong>ait de plus <strong>en</strong> plus familier du<br />

cont<strong>en</strong>u du concept de discrimination positive <strong>et</strong> indiquait qu’au principe<br />

d’universalité des prestations il conv<strong>en</strong>ait de substituer un principe<br />

d’équité, une « forme équitable de l’égalité ». Le Conseil d’État a ainsi<br />

estimé, dans son rapport, que l’égalité réelle supposait parfois des <strong>inégalités</strong><br />

juridiques. Pour lutter contre de « nouvelles <strong>inégalités</strong> », <strong>et</strong> faisant<br />

référ<strong>en</strong>ce à la théorie rawlsi<strong>en</strong>ne de la justice comme équité, il appuyait<br />

les actions spécifiques <strong>en</strong> direction des plus défavorisés. Il demandait<br />

un élargissem<strong>en</strong>t du principe d’égalité <strong>en</strong> le considérant non seulem<strong>en</strong>t<br />

sous son aspect de l’égalité des droits, tel que légué par l’histoire républicaine,<br />

mais aussi sous l’angle de l’égalité des chances. Les discriminations<br />

positives ajout<strong>en</strong>t à l’objectif de redistribution, une dim<strong>en</strong>sion<br />

de réparation. […] L’action publique cherche effectivem<strong>en</strong>t à se conc<strong>en</strong>trer,<br />

pour des raisons affichées d’économie <strong>et</strong> d’efficacité, de plus <strong>en</strong><br />

plus sur les personnes considérées comme « les plus <strong>en</strong> difficulté ».<br />

Juli<strong>en</strong> Damon in La Famille, une affaire publique. Rapport du CAE, La Docum<strong>en</strong>tation<br />

française, 2005.<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

27<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Activité 18<br />

28 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

De l’égalité à l’équité<br />

Questions<br />

1 Quelle est la principale différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre une logique égalitaire <strong>et</strong> une<br />

logique équitable ?<br />

3 Le fait d’accorder des bourses aux élèves <strong>en</strong> fonction du rev<strong>en</strong>u des<br />

familles relève-t-il d’une logique d’égalité ou d’équité ? Et le fait de<br />

n’<strong>en</strong> accorder aucune à personne ?<br />

2 Expliquez le concept de discrimination positive <strong>et</strong> donnez des<br />

exemples d’actions publiques reposant sur ce concept.<br />

4 Pourquoi les actions publiques sont-elles de plus <strong>en</strong> plus guidées par<br />

la recherche de l’équité ?<br />

Équité = principe selon lequel les membres d’une<br />

société peuv<strong>en</strong>t être traités de façon inégalitaire<br />

dès lors que ce traitem<strong>en</strong>t vise à corriger des <strong>inégalités</strong><br />

de situation initialem<strong>en</strong>t constatées.<br />

B<br />

L’application de ce principe<br />

peut passer par des politiques<br />

de discrimination positive, qui<br />

consist<strong>en</strong>t, justem<strong>en</strong>t, à accorder<br />

des avantages à des individus ou<br />

des groupes sociaux défavorisés,<br />

afin de corriger les <strong>inégalités</strong> <strong>en</strong>tre<br />

eux <strong>et</strong> le reste de la société.<br />

En France, les premiers programmes de discrimination positive se sont développés<br />

dans les années 1980. Ces programmes ne sont pas basés sur les<br />

différ<strong>en</strong>ces <strong>et</strong>hniques, mais sur les <strong>inégalités</strong> <strong>sociale</strong>s ou géographiques,<br />

<strong>en</strong> ciblant les zones urbaines s<strong>en</strong>sibles <strong>et</strong> les quartiers défavorisés.<br />

La mise <strong>en</strong> place de ZEP (zones d’éducation prioritaire), dans lesquelles<br />

les établissem<strong>en</strong>ts scolaires bénéfici<strong>en</strong>t de moy<strong>en</strong>s supplém<strong>en</strong>taires<br />

parce qu’ils scolaris<strong>en</strong>t des élèves issus de quartiers très défavorisés,<br />

constitue un exemple de discrimination positive. Dans le même ordre<br />

d’idée, l’Institut d’Études Politiques de Paris a lancé <strong>en</strong> 2001 un programme<br />

<strong>en</strong> faveur d’élèves issus de certains lycées classées <strong>en</strong> ZEP. Les<br />

candidats sont sélectionnés grâce à une procédure spécifique, différ<strong>en</strong>te<br />

du concours (on a donc bi<strong>en</strong> inégalité de traitem<strong>en</strong>t), afin d’augm<strong>en</strong>ter<br />

leur représ<strong>en</strong>tation au sein de l’école.<br />

Les instrum<strong>en</strong>ts des pouvoirs publics<br />

pour lutter contre les <strong>inégalités</strong><br />

Introduction<br />

Docum<strong>en</strong>t 6 : Comm<strong>en</strong>t l’État peut-il réduire les <strong>inégalités</strong> ?<br />

Les politiques de lutte contre les <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>u peuv<strong>en</strong>t agir à<br />

deux niveaux : au mom<strong>en</strong>t de leur formation (les <strong>inégalités</strong> dites « pri-


Activité 19<br />

maires ») ou par la redistribution d’une partie des rev<strong>en</strong>us perçus. Ce<br />

second aspect est le plus souv<strong>en</strong>t mis avant. En matière de réduction<br />

des <strong>inégalités</strong>, la structure des systèmes fiscaux compte au moins autant<br />

que le niveau des prélèvem<strong>en</strong>ts. On peut prélever beaucoup, mais peu<br />

redistribuer. L’impôt qui contribue le plus à réduire les <strong>inégalités</strong> est<br />

l’impôt dit « progressif », parce que ses taux augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t avec le niveau<br />

de l’assi<strong>et</strong>te. […]<br />

La collectivité intervi<strong>en</strong>t aussi dans le jeu de la formation des rev<strong>en</strong>us dits<br />

« primaires », avant impôts. Le législateur élabore <strong>en</strong> particulier le droit<br />

du travail. […] Au-delà du marché du travail, une bonne partie de l’action<br />

des services publics (ou des <strong>en</strong>treprises soumises à des contraintes<br />

de service public) contribue à la réduction des <strong>inégalités</strong>, <strong>en</strong> faisant <strong>en</strong><br />

sorte que chacun puisse, sans distinction de niveau de rev<strong>en</strong>us, accéder<br />

à une offre de bi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> de services ess<strong>en</strong>tiels.<br />

L. MAURIN, « Comm<strong>en</strong>t l’État peut-il réduire les <strong>inégalités</strong> ? », Alternatives Economiques<br />

hors-série n° 61, 2004.<br />

www.alternatives-economiques.fr<br />

La double interv<strong>en</strong>tion de l’État<br />

Questions<br />

1 Qu’est-ce qu’un rev<strong>en</strong>u « primaire » ? Donnez-<strong>en</strong> un exemple.<br />

2 Comm<strong>en</strong>t les pouvoirs publics peuv<strong>en</strong>t-ils modifier les rev<strong>en</strong>us des<br />

individus ?<br />

3 Illustrez par des exemples le passage souligné.<br />

Outre les programmes de discrimination positive évoqués dans la section<br />

précéd<strong>en</strong>te, les pouvoirs publics dispos<strong>en</strong>t d’instrum<strong>en</strong>ts spécifiques<br />

pour réduire les <strong>inégalités</strong>. On distinguera notamm<strong>en</strong>t la prise <strong>en</strong><br />

charge par la puissance publique du financem<strong>en</strong>t de services collectifs.<br />

Services collectifs = services produits par les pouvoirs publics à un prix<br />

inférieur à leur coût de production. Ces services doiv<strong>en</strong>t être accessibles<br />

à tous les citoy<strong>en</strong>s, même les plus pauvres, <strong>et</strong> r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t à des activités<br />

très diverses (<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, santé, services culturels, recherche, infrastructures<br />

publiques, <strong>et</strong>c.).<br />

Ce financem<strong>en</strong>t perm<strong>et</strong> à l’<strong>en</strong>semble d’une population d’accéder à des<br />

services de base, conduisant de fait à un traitem<strong>en</strong>t égalitaire pour tous.<br />

Par ailleurs, le système de protection <strong>sociale</strong>, via la redistribution, <strong>et</strong> la<br />

mise <strong>en</strong> place d’une fiscalité progressive jou<strong>en</strong>t un rôle décisif dans la<br />

lutte contre les <strong>inégalités</strong>. Ce sont ces outils que nous allons maint<strong>en</strong>ant<br />

prés<strong>en</strong>ter, avant d’analyser leurs limites év<strong>en</strong>tuelles.<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

29<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

30 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

1. Protection <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> fiscalité<br />

Au XIX e siècle, l’État français intervi<strong>en</strong>t peu pour v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> aide aux plus<br />

démunis. Ce n’est que dans la 1re moitié du XX e qu’un véritable système<br />

de protection se m<strong>et</strong> <strong>en</strong> place : les assurances <strong>sociale</strong>s garanties par<br />

l’État. C<strong>et</strong>te protection assure les travailleurs contre le risque de perte de<br />

leur rev<strong>en</strong>u quand ils sont <strong>en</strong> activité (accid<strong>en</strong>ts du travail, perte d’emploi)<br />

mais elle donne aussi droit à percevoir un rev<strong>en</strong>u quand le salarié a<br />

terminé sa vie active. (« r<strong>et</strong>raites » ouvrières <strong>et</strong> paysannes)<br />

Après la seconde guerre mondiale, la lutte contre l’insécurité <strong>sociale</strong><br />

(c’est-à-dire le fait d’être confronté à des risques sociaux – maladie,<br />

chômage, vieillesse – sans protection) apparaît comme une nécessité<br />

publique. Un Etat-provid<strong>en</strong>ce se m<strong>et</strong> alors <strong>en</strong> place à partir de 1945.<br />

L’Etat-provid<strong>en</strong>ce correspond à l’<strong>en</strong>semble des interv<strong>en</strong>tions économiques<br />

<strong>et</strong> <strong>sociale</strong>s des pouvoirs publics visant à réduire les <strong>inégalités</strong>.<br />

C’est avec la naissance de c<strong>et</strong> Etat-provid<strong>en</strong>ce qu’on assiste à la création<br />

du système moderne de protection <strong>sociale</strong>.<br />

Protection <strong>sociale</strong> = système public de solidarité<br />

qui couvre les principaux risques sociaux (maladie,<br />

chômage, vieillesse) afin de réduire les <strong>inégalités</strong><br />

<strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> économiques <strong>en</strong>tre les individus.<br />

Activité 20<br />

a) les mécanismes de redistribution<br />

Qu’est-ce que la redistribution ?<br />

Ce système de protection s’est<br />

progressivem<strong>en</strong>t ét<strong>en</strong>du à tous<br />

les risques sociaux <strong>et</strong> à toutes les<br />

catégories <strong>sociale</strong>s. La protection<br />

<strong>sociale</strong> est donc l’expression de<br />

solidarités collectives. Elle repose<br />

sur des mécanismes de redistribution<br />

clairem<strong>en</strong>t définis.<br />

Docum<strong>en</strong>t 7 : Schéma : du rev<strong>en</strong>u primaire au rev<strong>en</strong>u disponible<br />

Impôts<br />

Rev<strong>en</strong>us primaires = Rev<strong>en</strong>u disponible<br />

– Cotisations <strong>sociale</strong>s<br />

+Prestations <strong>sociale</strong>s<br />

Du rev<strong>en</strong>u primaire au rev<strong>en</strong>u disponible<br />

Questions<br />

1 Donnez des exemples d’impôts <strong>et</strong> de prestations <strong>sociale</strong>s.<br />

2 Quels sont les deux grands mouvem<strong>en</strong>ts de la redistribution ? Qui<br />

participe à chacun de ces mouvem<strong>en</strong>ts ?


La lutte contre les <strong>inégalités</strong> peut passer par une modification des rev<strong>en</strong>us<br />

primaires des ag<strong>en</strong>ts. Les rev<strong>en</strong>us primaires sont reçus <strong>en</strong> contrepartie<br />

d’une participation à la production (on distinguera principalem<strong>en</strong>t<br />

les rev<strong>en</strong>us du travail, tels que les salaires, <strong>et</strong> les rev<strong>en</strong>us du patrimoine,<br />

comme les divid<strong>en</strong>des rémunérant la possession d’actions par exemple).<br />

Ces rev<strong>en</strong>us sont ponctionnés <strong>en</strong> partie par les pouvoirs publics, sous la<br />

forme de prélèvem<strong>en</strong>ts obligatoires (les impôts <strong>et</strong> les cotisations <strong>sociale</strong>s),<br />

prélèvem<strong>en</strong>ts qui vont <strong>en</strong> partie servir au financem<strong>en</strong>t de la protection<br />

<strong>sociale</strong> (ainsi, les cotisations <strong>sociale</strong>s perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t le financem<strong>en</strong>t<br />

des p<strong>en</strong>sions de r<strong>et</strong>raite). Ce double mouvem<strong>en</strong>t (prélèvem<strong>en</strong>ts<br />

d’une part, prestation de l’autre) définit le mécanisme de redistribution.<br />

Redistribution = <strong>en</strong>semble des mesures par lesquelles l’État <strong>et</strong> les organismes<br />

de protection <strong>sociale</strong> modifi<strong>en</strong>t la répartition des rev<strong>en</strong>us primaires.<br />

Cotisations <strong>sociale</strong>s = versem<strong>en</strong>ts obligatoires (auprès des organismes<br />

de sécurité <strong>sociale</strong>) ou volontaires (auprès de mutuelles privées) effectués<br />

par les salariés, les employeurs <strong>et</strong> les travailleurs indép<strong>en</strong>dants <strong>et</strong><br />

qui ouvr<strong>en</strong>t à des droits à prestations <strong>sociale</strong>s.<br />

Prestations <strong>sociale</strong>s = rev<strong>en</strong>us versés aux ménages touchés par un<br />

risque social (santé : remboursem<strong>en</strong>t de soins médicaux ; vieillesse :<br />

p<strong>en</strong>sions de r<strong>et</strong>raites ; chômage, allocations, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> financés par les<br />

cotisations <strong>sociale</strong>s.<br />

Un modèle reposant sur l’assurance <strong>et</strong> l’assistance<br />

Docum<strong>en</strong>t 8 : La protection <strong>sociale</strong> <strong>en</strong> France<br />

L’assistance <strong>et</strong> l’assurance sont considérées comme les deux principales<br />

techniques de protection <strong>sociale</strong>. Elles se distingu<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

par les principes qui les fond<strong>en</strong>t mais aussi par leurs implications <strong>en</strong><br />

termes de droits, de devoirs <strong>et</strong> de conditions d’accès. […]<br />

L’assurance <strong>sociale</strong> est traditionnellem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tée comme un système<br />

de protection(( <strong>sociale</strong> reposant sur des mécanismes de transfert<br />

du type contribution / rétribution. Les travailleurs vers<strong>en</strong>t une cotisation<br />

qui est fonction de leur rev<strong>en</strong>u, <strong>et</strong> s’ouvr<strong>en</strong>t ainsi un droit «objectif»<br />

sur la société. Ce droit consiste à percevoir une prestation dont le<br />

montant est <strong>en</strong> rapport avec leur rev<strong>en</strong>u, <strong>en</strong> cas d’interruption ou de privation<br />

d’emploi. La notion d’assurance s’est développée parallèlem<strong>en</strong>t<br />

à l’émerg<strong>en</strong>ce du travail salarié : pour pallier les risques d’une perte<br />

de salaire consécutive à un accid<strong>en</strong>t, au chômage ou à la vieillesse, il<br />

est apparu nécessaire d’instaurer une protection perm<strong>et</strong>tant à chaque<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

31<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Activité 21<br />

32 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

travailleur de se constituer un rev<strong>en</strong>u de remplacem<strong>en</strong>t, sur la base de<br />

cotisations préalables. Initialem<strong>en</strong>t limitée à la protection individuelle,<br />

la logique d’assurance s’est <strong>en</strong>suite progressivem<strong>en</strong>t appliquée à des<br />

systèmes collectifs d’assurance <strong>sociale</strong>. (…)<br />

L’assistance <strong>sociale</strong> procède d’une histoire <strong>et</strong> d’une logique différ<strong>en</strong>tes.<br />

Héritière de la charité chréti<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> de la Révolution française de 1789,<br />

à travers ses principes d’égalité <strong>et</strong> de solidarité nationale, elle se définit<br />

comme le devoir de la société de porter secours aux indig<strong>en</strong>ts, vieillards<br />

ou <strong>en</strong>fants abandonnés. Elle passe par l’octroi d’une aide aux personnes<br />

dont les ressources sont insuffisantes, financée par les impôts <strong>et</strong> versée<br />

par les collectivités publiques sans contrepartie de cotisation.<br />

Les relations <strong>en</strong>tre assistance <strong>et</strong> assurance <strong>sociale</strong>s vari<strong>en</strong>t dans le<br />

temps <strong>et</strong> dans l’espace. En France, par exemple, ces deux techniques de<br />

protection <strong>sociale</strong> ont été traditionnellem<strong>en</strong>t opposées, parce qu’elles<br />

étai<strong>en</strong>t porteuses de proj<strong>et</strong>s différ<strong>en</strong>ts, mais elles sont aujourd’hui associées<br />

dans les différ<strong>en</strong>ts régimes de sécurité <strong>sociale</strong>.<br />

http://www.vie-publique.fr, 2006.<br />

Assurance <strong>et</strong> assistance<br />

Questions<br />

1 Historiquem<strong>en</strong>t, à qui était réservée la protection <strong>sociale</strong> <strong>en</strong> France ?<br />

Pourquoi ?<br />

2 Donnez des exemples de redistribution relevant de l’assurance<br />

<strong>sociale</strong>, puis des exemples de redistribution relevant de l’assistance.<br />

3 Comm<strong>en</strong>t ces deux techniques perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t-elles de réduire les <strong>inégalités</strong><br />

?<br />

Assurance = système de protection <strong>sociale</strong> dans lequel seuls ceux qui<br />

ont versé des cotisations sont protégés contre les risques sociaux.<br />

Assistance = système de protection <strong>sociale</strong> financée par la collectivité<br />

<strong>et</strong> destinée à l’<strong>en</strong>semble des individus, y compris ceux qui n’ont pas<br />

cotisé.<br />

Le système français de protection <strong>sociale</strong> serait passé ces dernières<br />

années d’une logique assurantielle à une logique plus assistancielle.<br />

De plus <strong>en</strong> plus de prestations sont <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> accordées sans nécessité<br />

de cotisations préalables mais seulem<strong>en</strong>t sous condition de ressources<br />

(uniquem<strong>en</strong>t à ceux disposant d’un niveau de ressources inférieur à un<br />

plafond défini). C’est le cas des allocations familiales ou du RSA (rev<strong>en</strong>u<br />

de solidarité active) par exemple. La protection <strong>sociale</strong> <strong>en</strong> France est,


Activité 22<br />

<strong>en</strong> réalité, fondée sur les deux logiques : par exemple, <strong>en</strong> plus des<br />

prestations d’assistance citées plus haut, le financem<strong>en</strong>t des r<strong>et</strong>raites<br />

ou l’indemnisation du chômage rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core largem<strong>en</strong>t basées sur<br />

l’assurance (pour bénéficier de ces prestations, il est nécessaire d’avoir<br />

cotisé).<br />

b) l’impôt progressif<br />

Docum<strong>en</strong>t 9 : Impôt progressif <strong>et</strong> <strong>inégalités</strong><br />

En prélevant une partie des richesses via l’impôt <strong>et</strong> les différ<strong>en</strong>ts prélèvem<strong>en</strong>ts<br />

sociaux, l’État ne vise pas seulem<strong>en</strong>t à financer ses dép<strong>en</strong>ses,<br />

mais il cherche à rééquilibrer une distribution inégale des richesses <strong>et</strong><br />

des rev<strong>en</strong>us d’activité. La redistribution, par le biais de l’impôt sur le<br />

rev<strong>en</strong>u <strong>et</strong> des prestations <strong>sociale</strong>s versées, <strong>en</strong>traîne une réduction de<br />

plus de 50 % des <strong>inégalités</strong> au sein des ménages d’actifs <strong>en</strong>tre les rev<strong>en</strong>us<br />

déclarés <strong>et</strong> les rev<strong>en</strong>us disponibles. […] Durant les années 70 <strong>et</strong> 80,<br />

le système redistributif a d’ailleurs largem<strong>en</strong>t accompagné le mouvem<strong>en</strong>t<br />

de réduction des <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>us initiaux. […]<br />

A la base de ce système qui perm<strong>et</strong> la réduction des <strong>inégalités</strong> se<br />

trouve la progressivité du système fiscal <strong>et</strong> plus généralem<strong>en</strong>t des prélèvem<strong>en</strong>ts<br />

sociaux. En cela, l’impôt sur le rev<strong>en</strong>u joue un rôle ess<strong>en</strong>tiel<br />

puisqu’il prélève chaque année une partie plus importante des rev<strong>en</strong>us<br />

des ménages imposables des derniers déciles.<br />

B<strong>en</strong>oît Ferrandon, « Inégalités économiques, état des lieux », Les cahiers<br />

français, n°311, 11/2002<br />

L’impôt progressif a égalem<strong>en</strong>t un impact dynamique sur les <strong>inégalités</strong> :<br />

l’impôt progressif limite les capacités d’accumulation du capital des personnes<br />

les plus fortunées, <strong>et</strong> il réduit ainsi la conc<strong>en</strong>tration future des<br />

patrimoines, <strong>et</strong> par là même la conc<strong>en</strong>tration future des rev<strong>en</strong>us du capital,<br />

<strong>et</strong> donc l’inégalité future des rev<strong>en</strong>us avant impôt.<br />

Thomas PikeTTy, <strong>inégalités</strong> économiques, Conseil d’analyse économique, La<br />

Docum<strong>en</strong>tation française, 2001.<br />

Impôt progressif<br />

Questions<br />

1 Quel est le principe d’un impôt dit progressif ?<br />

2 Expliquez les eff<strong>et</strong>s de l’impôt progressif sur la réduction des <strong>inégalités</strong>.<br />

3 A l’aide du passage souligné <strong>et</strong> du chapitre précéd<strong>en</strong>t, montrez que<br />

l’impôt progressif évite le cumul des <strong>inégalités</strong> économiques.<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

33<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Total des prestations <strong>sociale</strong>s<br />

Pauvr<strong>et</strong>é-exclusion <strong>sociale</strong><br />

34 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

Fiscalité = <strong>en</strong>semble des réglem<strong>en</strong>tations fixées par les pouvoirs publics<br />

<strong>en</strong> matière d’impôts. Le montant d’un impôt se calcule <strong>en</strong> multipliant<br />

l’assi<strong>et</strong>te de l’impôt (c’est-à-dire les élém<strong>en</strong>ts sur lesquels l’impôt est<br />

payé, comme le rev<strong>en</strong>u par exemple) par un taux d’imposition, qui peut<br />

dép<strong>en</strong>dre de certains critères.<br />

On distingue ainsi l’impôt proportionnel, dont le taux est id<strong>en</strong>tique pour<br />

tous les contribuables, de l’impôt progressif, dont le taux de prélèvem<strong>en</strong>t<br />

grandit à mesure que le rev<strong>en</strong>u augm<strong>en</strong>te. Ce dernier a clairem<strong>en</strong>t<br />

comme objectif de réduire les <strong>inégalités</strong> <strong>en</strong>tre les contribuables.<br />

L’impôt progressif a <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> deux grands impacts sur la baisse des <strong>inégalités</strong> :<br />

E les sommes prélevées par l’impôt progressif augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t plus vite que<br />

le rev<strong>en</strong>u chez les plus ménages les plus favorisés, ce qui réduit mécaniquem<strong>en</strong>t<br />

les écarts de rev<strong>en</strong>us <strong>en</strong>tre les plus riches <strong>et</strong> les plus pauvres ;<br />

E par ailleurs, <strong>en</strong> réduisant les rev<strong>en</strong>us des plus aisés, l’impôt progressif<br />

diminue l’accumulation de patrimoine générée grâce aux rev<strong>en</strong>us élevés<br />

<strong>et</strong>, de fait, diminue les rev<strong>en</strong>us du patrimoine qui <strong>en</strong> serai<strong>en</strong>t prov<strong>en</strong>us.<br />

2. Les limites de ces instrum<strong>en</strong>ts<br />

a) Une action publique sous contrainte<br />

Docum<strong>en</strong>t 10 : Prestations de protection <strong>sociale</strong> (<strong>en</strong> milliards d’euros)<br />

Logem<strong>en</strong>t<br />

Emploi<br />

Famille<br />

Vieillesse-survie<br />

Invalidité <strong>et</strong> accid<strong>en</strong>ts du travail<br />

Maladie<br />

10,5<br />

8,6<br />

16<br />

15,6<br />

36,4<br />

32,8<br />

53,6<br />

51,5<br />

39,6<br />

38,2<br />

169,3<br />

162,3<br />

272,2<br />

261,7<br />

597,6<br />

570,7<br />

2009<br />

2008<br />

0 100 200 300 400 500 600 700<br />

INSEE, Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation <strong>et</strong> des Statistiques (Drees),<br />

Comptes de la protection <strong>sociale</strong>.


Activité 23<br />

La contrainte financière de l’action publique<br />

Questions<br />

1 Quel est le secteur de protection <strong>sociale</strong> générant le plus de dép<strong>en</strong>ses<br />

<strong>en</strong> 2009 ? Calculez sa part dans le total des dép<strong>en</strong>ses.<br />

2 Calculez de 2 manières différ<strong>en</strong>tes l’évolution des dép<strong>en</strong>ses de prestations<br />

<strong>sociale</strong>s <strong>en</strong>tre 2008 <strong>et</strong> 2009.<br />

3 Quel risque c<strong>et</strong>te évolution prés<strong>en</strong>te-t-elle ?<br />

Depuis le début des années 1970, l’État français connaît <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce<br />

un déficit budgétaire (ses dép<strong>en</strong>ses sont supérieures à ses rec<strong>et</strong>tes). Le<br />

budg<strong>et</strong> des administrations de Sécurité <strong>sociale</strong> est lui aussi progressivem<strong>en</strong>t<br />

dev<strong>en</strong>u déficitaire.<br />

La hausse des dép<strong>en</strong>ses de protection <strong>sociale</strong> est la conséqu<strong>en</strong>ce du<br />

vieillissem<strong>en</strong>t de la population <strong>et</strong> de la montée du chômage. L’allongem<strong>en</strong>t<br />

de l’espérance de vie a accru la part des personnes âgées dans la<br />

population, d’où une hausse des dép<strong>en</strong>ses de r<strong>et</strong>raites <strong>et</strong> de santé.<br />

Parallèlem<strong>en</strong>t, les rec<strong>et</strong>tes publiques ral<strong>en</strong>tiss<strong>en</strong>t depuis les années 1980. Le<br />

ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t économique ayant suivi les 30 glorieuses explique <strong>en</strong> partie<br />

la faible augm<strong>en</strong>tation des rec<strong>et</strong>tes fiscales. De plus, le calcul des cotisations<br />

<strong>sociale</strong>s salariales repose largem<strong>en</strong>t sur le montant même des salaires ; or,<br />

ceux-ci ont très faiblem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té ces tr<strong>en</strong>te dernières années.<br />

Le système de protection <strong>sociale</strong> est donc sans cesse sous contrainte<br />

financière, ce qui peut t<strong>en</strong>dre à rem<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> cause c<strong>et</strong> instrum<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

matière de lutte contre les <strong>inégalités</strong>.<br />

b) Lutter contre les <strong>inégalités</strong> est-il efficace économiquem<strong>en</strong>t<br />

?<br />

Les risques de la redistribution…<br />

Docum<strong>en</strong>t 11 : Les eff<strong>et</strong>s pervers de la redistribution<br />

Imaginons que l’on m<strong>et</strong>te <strong>en</strong> place un système de redistribution qui égalise<br />

intégralem<strong>en</strong>t le rev<strong>en</strong>u annuel des individus. La conséqu<strong>en</strong>ce de ce<br />

système serait que chacun percevrait un rev<strong>en</strong>u n<strong>et</strong> égal à la moy<strong>en</strong>ne des<br />

rev<strong>en</strong>us n<strong>et</strong>s de toute la population. Or, c<strong>et</strong>te moy<strong>en</strong>ne, sur une population<br />

de plusieurs millions d’actifs, serait très stable <strong>et</strong> ne serait guère<br />

modifiée par un changem<strong>en</strong>t du rev<strong>en</strong>u d’activité d’une personne isolée.<br />

Ainsi, personne n’aurait plus vraim<strong>en</strong>t d’influ<strong>en</strong>ce sur son propre rev<strong>en</strong>u<br />

n<strong>et</strong>. Bénéficiant ainsi d’une garantie de rev<strong>en</strong>u, plus personne ne serait<br />

incité à obt<strong>en</strong>ir un rev<strong>en</strong>u d’activité, <strong>et</strong> pourrait s’adonner aux activités<br />

qu’il préfère, même si elles sont beaucoup moins lucratives que d’autres.<br />

La résultante de tous ces choix individuels serait une chute dramatique du<br />

rev<strong>en</strong>u moy<strong>en</strong>, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te chute peut être suffisamm<strong>en</strong>t importante pour que<br />

le rev<strong>en</strong>u finalem<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>u soit bi<strong>en</strong> inférieur au rev<strong>en</strong>u minimum que<br />

l’on pourrait octroyer aux plus pauvres avec un système moins redistributif,<br />

qui préserve les incitations des plus aisés à gagner un rev<strong>en</strong>u appréciable.<br />

M. Fleurbaey, © Observatoire des <strong>inégalités</strong>, www.inegalites.fr, 2005.<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

35<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Activité 24<br />

36 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

Les eff<strong>et</strong>s pervers de la redistribution<br />

Questions<br />

1 A quelle condition les individus sont-ils incités à obt<strong>en</strong>ir un rev<strong>en</strong>u<br />

d’activité ?<br />

2 Quel eff<strong>et</strong> pervers de la redistribution est mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce par l’auteur ?<br />

Certains économistes libéraux estim<strong>en</strong>t que la lutte contre les <strong>inégalités</strong><br />

prés<strong>en</strong>te des risques <strong>en</strong> termes d’efficacité collective. Selon eux, les <strong>inégalités</strong><br />

de rev<strong>en</strong>u peuv<strong>en</strong>t être positives, dans la mesure où, si le régime<br />

est méritocratique, elles incit<strong>en</strong>t au travail <strong>et</strong> à l’effort.<br />

Dans c<strong>et</strong>te optique, les libéraux estim<strong>en</strong>t que des minima sociaux (tels<br />

que le RSA) trop proches du SMIC désinciterai<strong>en</strong>t les individus à rechercher<br />

un emploi car l’écart <strong>en</strong>tre le rev<strong>en</strong>u d’activité <strong>et</strong> celui des aides<br />

<strong>sociale</strong>s serait trop faible (<strong>et</strong> le r<strong>et</strong>our à l’activité fait perdre les nombreuses<br />

aides <strong>sociale</strong>s liées à l’abs<strong>en</strong>ce d’emploi). Plus généralem<strong>en</strong>t,<br />

une redistribution trop généreuse n’inciterait pas à l’activité ce qui pénaliserait<br />

la croissance <strong>et</strong> le développem<strong>en</strong>t.<br />

Par ailleurs, les <strong>inégalités</strong> perm<strong>et</strong>trai<strong>en</strong>t de favoriser l’épargne <strong>et</strong> l’investissem<strong>en</strong>t.<br />

En eff<strong>et</strong>, la prop<strong>en</strong>sion à épargner (c’est-à-dire la part du<br />

rev<strong>en</strong>u disponible consacrée à l’épargne) croît avec le rev<strong>en</strong>u. La prés<strong>en</strong>ce<br />

de très hauts rev<strong>en</strong>us stimulerait donc l’épargne dans l’économie,<br />

base de l’investissem<strong>en</strong>t, lui-même moteur de la croissance économique.<br />

La capacité de financem<strong>en</strong>t des investissem<strong>en</strong>ts serait donc plus<br />

élevée lorsque les <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>us sont fortes, contribuant ainsi à<br />

la prospérité nationale.<br />

Au final, les argum<strong>en</strong>ts libéraux rem<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cause la lutte contre les<br />

<strong>inégalités</strong> m<strong>en</strong>ées par les pouvoirs publics, <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s où celle-ci peut<br />

être inefficace économiquem<strong>en</strong>t.<br />

... sont à nuancer<br />

La thèse selon laquelle la lutte contre les <strong>inégalités</strong> est à freiner doit<br />

cep<strong>en</strong>dant être discutée. Elle implique <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> que l’égalité des chances<br />

<strong>et</strong> la méritocratie soi<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> vigueur dans la société. Or, les<br />

rémunérations dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core aujourd’hui dans une large mesure<br />

d’autres critères que le seul mérite individuel, comme, par exemple, les<br />

rapports de force <strong>en</strong>tre salariés <strong>et</strong> employeurs. Certaines <strong>inégalités</strong> n’ont<br />

donc pas de réel fondem<strong>en</strong>t économique.<br />

Certains économistes keynési<strong>en</strong>s jug<strong>en</strong>t même que la lutte contre les<br />

<strong>inégalités</strong> est efficace. En eff<strong>et</strong>, la redistribution des rev<strong>en</strong>us (qui s’inscrit<br />

dans le cadre de la protection <strong>sociale</strong>) perm<strong>et</strong> d’augm<strong>en</strong>ter les rev<strong>en</strong>us<br />

les plus faibles (c’est, par exemple, l’objectif affiché du RSA ou des<br />

allocations chômage).<br />

Or, les actifs aux faibles rev<strong>en</strong>us sont ceux qui ont la plus forte prop<strong>en</strong>sion<br />

à consommer (ils consacr<strong>en</strong>t la grande majorité de leur rev<strong>en</strong>u disponible<br />

à la consommation). Globalem<strong>en</strong>t, la redistribution doit donc avoir un


impact positif sur la demande de bi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> services des ménages (dans<br />

le même ordre d’idées, la mise <strong>en</strong> place d’un salaire minimum doit perm<strong>et</strong>tre<br />

à l’<strong>en</strong>semble des salariés d’accéder à la norme de consommation).<br />

Le niveau global de consommation augm<strong>en</strong>te donc ce qui, dans une<br />

logique keynési<strong>en</strong>ne, relance la production des <strong>en</strong>treprises (qui doiv<strong>en</strong>t<br />

pouvoir répondre à c<strong>et</strong>te demande croissante), dynamisant ainsi la croissance<br />

<strong>et</strong> l’emploi.<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

37<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Corrigé des activités<br />

Activité 1<br />

Activité 2<br />

38 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

Chapitre 1<br />

Qu’est-ce qu’une inégalité ?<br />

1 Cela traduit seulem<strong>en</strong>t une différ<strong>en</strong>ce, dans la mesure où aucune<br />

de ces activités n’est à l’origine d’un avantage ou d’un désavantage<br />

social (ceux qui préfèr<strong>en</strong>t l’équitation ne bénéfici<strong>en</strong>t pas forcém<strong>en</strong>t<br />

d’une position <strong>sociale</strong> plus confortable que ceux qui préfèr<strong>en</strong>t la<br />

pétanque).<br />

2 Ceux qui jouiss<strong>en</strong>t d’une position <strong>sociale</strong> privilégiée peuv<strong>en</strong>t estimer<br />

qu’il n’y <strong>en</strong>tre eux <strong>et</strong> le reste de la société que de simples différ<strong>en</strong>ces<br />

(par exemple, <strong>en</strong> termes de rev<strong>en</strong>us), différ<strong>en</strong>ces qui n’auront pas de<br />

réelle conséqu<strong>en</strong>ce sur leurs bi<strong>en</strong>-être respectifs (<strong>et</strong> qui sont, finalem<strong>en</strong>t,<br />

sans importance). En réalité, ces différ<strong>en</strong>ces se traduis<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong><br />

par une situation beaucoup plus avantageuse <strong>en</strong> termes de niveau <strong>et</strong><br />

condition de vie. Il s’agit donc d’<strong>inégalités</strong>.<br />

3 Une inégalité est une différ<strong>en</strong>ce qui se traduit <strong>en</strong> termes d’avantages<br />

<strong>et</strong> de désavantages sociaux ou économiques. Les <strong>inégalités</strong> sont<br />

donc à l’origine d’un classem<strong>en</strong>t hiérarchique des membres d’une<br />

société. L’exist<strong>en</strong>ce de groupes hiérarchisés est justem<strong>en</strong>t due aux<br />

<strong>inégalités</strong> qui les caractéris<strong>en</strong>t.<br />

Inégalités salariales<br />

1 Selon l’INSEE, <strong>en</strong> France, <strong>en</strong> 2008, un cadre supérieur percevait <strong>en</strong><br />

moy<strong>en</strong>ne un salaire n<strong>et</strong> de 4 083 euros par mois, contre 1 523 euros<br />

pour un ouvrier.<br />

2 Le coeffici<strong>en</strong>t multiplicateur est ici le plus pertin<strong>en</strong>t : 4083/1523 =<br />

2,7. En 2008, le salaire n<strong>et</strong> m<strong>en</strong>suel d’un cadre supérieur est donc<br />

2,7 fois plus élevé que celui d’un ouvrier.<br />

3 On r<strong>et</strong>i<strong>en</strong>dra de ce graphique les deux critères ess<strong>en</strong>tiels d’inégalité<br />

salariale que sont la catégorie socioprofessionnelle <strong>et</strong> le sexe.<br />

En eff<strong>et</strong>, le salaire m<strong>en</strong>suel n<strong>et</strong> des cadres est n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t plus élevé<br />

que celui des professions intermédiaires (<strong>en</strong>viron le double), luimême<br />

supérieur au salaire moy<strong>en</strong> des employés <strong>et</strong> des ouvriers. Par<br />

ailleurs, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle, le salaire<br />

moy<strong>en</strong> des hommes est toujours plus élevé que celui des femmes :<br />

toutes catégories confondues, le salaire n<strong>et</strong> m<strong>en</strong>suel des hommes<br />

est d’<strong>en</strong>viron 2 250 euros, contre 1 800 euros pour les femmes.


Activité 3<br />

Activité 4<br />

Activité 5<br />

Distribution des salaires <strong>en</strong> France<br />

1 Les « bornes » salariales sont toujours plus élevées chez les hommes.<br />

Ceci confirme les <strong>inégalités</strong> salariales au détrim<strong>en</strong>t des femmes vues<br />

dans le docum<strong>en</strong>t 2.<br />

2 Selon l’INSEE, <strong>en</strong> France, <strong>en</strong> 2008, 20 % des hommes salariés percevai<strong>en</strong>t<br />

un salaire m<strong>en</strong>suel n<strong>et</strong> inférieur à 1 316 euros ; autrem<strong>en</strong>t<br />

dit, 80 % des hommes salariés percevai<strong>en</strong>t un salaire m<strong>en</strong>suel n<strong>et</strong><br />

supérieur à 1 316 euros.<br />

Selon l’INSEE, <strong>en</strong> France, <strong>en</strong> 2008, 90 % des femmes salariées percevai<strong>en</strong>t<br />

un salaire m<strong>en</strong>suel n<strong>et</strong> inférieur à 2 754 euros ; autrem<strong>en</strong>t<br />

dit, 10 % des femmes salariées percevai<strong>en</strong>t un salaire m<strong>en</strong>suel n<strong>et</strong><br />

supérieur à 2 754 euros.<br />

3 Le salaire médian est celui qui sépare la population salariée <strong>en</strong> deux<br />

parties égales : <strong>en</strong> 2008, ce salaire médian est de 1 655 euros (la<br />

moitié des salariés percevai<strong>en</strong>t un salaire m<strong>en</strong>suel n<strong>et</strong> inférieur à<br />

1 655 euros, <strong>et</strong> l’autre moitié un salaire supérieur à 1 655 euros).<br />

4 On peut calculer un coeffici<strong>en</strong>t multiplicateur : 3267/1123 = 2,9. Les<br />

10 % de salariés les plus riches percevai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2008 un salaire m<strong>en</strong>suel<br />

n<strong>et</strong> 2,9 fois plus élevé que celui des 10 % de salariés les plus<br />

pauvres. Ce ratio est appelé rapport interdéciles (D9/D1).<br />

Patrimoine des Français<br />

1 En 2010, 50 % des artisans, commerçant <strong>et</strong> chefs d’<strong>en</strong>treprise possédai<strong>en</strong>t<br />

un patrimoine n<strong>et</strong> d’un montant inférieur à 266 800 euros.<br />

En 2010, les 10 % d’ouvriers non qualifiés les moins favorisés possédai<strong>en</strong>t<br />

un patrimoine n<strong>et</strong> d’un montant inférieur à 100 euros.<br />

2 Le patrimoine médian est celui qui sépare une population <strong>en</strong> 2 parties<br />

égales, tandis que le patrimoine moy<strong>en</strong> se calcule <strong>en</strong> divisant le<br />

montant du patrimoine total par la population (c’est la moy<strong>en</strong>ne du<br />

patrimoine).<br />

3 Les artisans commerçants <strong>et</strong> chefs d’<strong>en</strong>treprise dispos<strong>en</strong>t du patrimoine<br />

moy<strong>en</strong> le plus élevé, ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> raison de leur statut<br />

: ils possèd<strong>en</strong>t <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> du patrimoine professionnel (locaux,<br />

machines, <strong>et</strong>c.). Les cadres peuv<strong>en</strong>t se constituer un patrimoine grâce<br />

à leurs rev<strong>en</strong>us professionnels, <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne plus élevés que ceux des<br />

employés par exemple. L’importance des rev<strong>en</strong>us dans la constitution<br />

d’un patrimoine explique ainsi le faible montant du patrimoine<br />

moy<strong>en</strong> des ouvriers non qualifiés.<br />

Distribution des niveaux de vie<br />

1 En 2009, la moitié des Français avai<strong>en</strong>t un niveau de vie inférieur<br />

à 19 000 euros (<strong>et</strong> l’autre moitié un niveau de vie supérieur à<br />

19 000 euros).<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

39<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

Activité 6<br />

0<br />

0<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Activité 7<br />

Part cumulée des rev<strong>en</strong>us<br />

des ménages (<strong>en</strong> %)<br />

100<br />

10<br />

40 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

2 D9 = 35 000 euros, D1 = 10 000 euros. D9/D1 = 35000/10000 = 3,5.<br />

En 2009, le niveau de vie des 10 % de Français les plus favorisés était<br />

3,5 fois plus élevé que celui des 10 % de Français les moins favorisés.<br />

3 Q4 de l’activité 3 : Les 10 % de salariés les plus riches percevai<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

2008 un salaire m<strong>en</strong>suel n<strong>et</strong> 2,9 fois plus élevé que celui des 10 % de<br />

salariés les plus pauvres. L’écart des rev<strong>en</strong>us est plus élevé que celui<br />

des salaires (3,5>2,9). On <strong>en</strong> déduit que d’autres formes de rev<strong>en</strong>us<br />

que les salaires <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t un creusem<strong>en</strong>t des <strong>inégalités</strong>. Il s’agit<br />

principalem<strong>en</strong>t des rev<strong>en</strong>us du patrimoine.<br />

Conc<strong>en</strong>tration des rev<strong>en</strong>us <strong>en</strong> France<br />

1 En France, <strong>en</strong> 2009, 90 % des ménages possédai<strong>en</strong>t 75 % du rev<strong>en</strong>u<br />

total ; autrem<strong>en</strong>t dit, 10 % des ménages (les plus favorisés) possédai<strong>en</strong>t<br />

25 % du rev<strong>en</strong>u total.<br />

En France, <strong>en</strong> 2009, 30 % des ménages possédai<strong>en</strong>t 15 % du rev<strong>en</strong>u<br />

total ; autrem<strong>en</strong>t dit, 70 % des ménages (les plus favorisés) possédai<strong>en</strong>t<br />

85 % du rev<strong>en</strong>u total.<br />

2 La diagonale représ<strong>en</strong>te une distribution parfaitem<strong>en</strong>t égalitaire des<br />

rev<strong>en</strong>us (10 % des ménages possèd<strong>en</strong>t 10 % des rev<strong>en</strong>us, 20 % des<br />

ménages possèd<strong>en</strong>t 20 % des rev<strong>en</strong>us, <strong>et</strong>c.). La courbe de Lor<strong>en</strong>z des<br />

rev<strong>en</strong>us <strong>en</strong> France se trouve sous la diagonale. On peut <strong>en</strong> déduire<br />

que les rev<strong>en</strong>us <strong>en</strong> France sont distribués de façon inégalitaire.<br />

Conc<strong>en</strong>tration du patrimoine <strong>en</strong> France<br />

1<br />

20 30 40 50<br />

60 70 80 90 100<br />

Part cumulée des ménages (<strong>en</strong> %)<br />

2 La courbe de Lor<strong>en</strong>z du<br />

patrimoine est plus éloignée<br />

de la diagonale que<br />

celle des rev<strong>en</strong>us. On <strong>en</strong><br />

déduit que les <strong>inégalités</strong><br />

de patrimoine <strong>en</strong> France<br />

sont plus fortes que<br />

celles des rev<strong>en</strong>us.


Activité 8<br />

Activité 9<br />

Activité 10<br />

La pauvr<strong>et</strong>é dans l’UE<br />

1 Les prestations <strong>sociale</strong>s (ou transferts sociaux) vis<strong>en</strong>t à réduire les<br />

<strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>us au sein d’une population. Ces prestations doiv<strong>en</strong>t<br />

donc diminuer le risque de pauvr<strong>et</strong>é pour ceux qui <strong>en</strong> bénéfici<strong>en</strong>t.<br />

Il convi<strong>en</strong>t donc d’analyser la situation des individus une fois<br />

que ceux-ci ont reçu ces transferts.<br />

2 En France, <strong>en</strong> 2009, <strong>en</strong>tre 11 <strong>et</strong> 14 % de la population dispose d’un<br />

rev<strong>en</strong>u inférieur à 60 % du rev<strong>en</strong>u médian (c<strong>et</strong>te frange de la population<br />

se trouve donc sous le seuil de pauvr<strong>et</strong>é).<br />

3 France, B<strong>en</strong>elux, pays scandinaves, Autriche, Hongrie, Slovaquie,<br />

Slovénie <strong>et</strong> République tchèque : pays où le risque de pauvr<strong>et</strong>é est<br />

le plus faible.<br />

Royaume-Uni, Portugal, Allemagne, Italie, Pologne : risque de pauvr<strong>et</strong>é<br />

relativem<strong>en</strong>t élevé (de 15 à 19 % de la population).<br />

Espagne, Grève, Europe de l’Est : risque élevé de pauvr<strong>et</strong>é (plus de<br />

19 % de la population).<br />

PIB par habitant dans le monde<br />

1 33082/2531 = 13,1<br />

En 2005, le PIB par habitant des pays à hauts rev<strong>en</strong>us est <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne<br />

13,1 fois plus élevé que celui des pays à bas rev<strong>en</strong>us.<br />

2 En 2005, le PIB par habitant des pays à hauts rev<strong>en</strong>us 247 % plus<br />

élevé (ou 3,47 fois plus élevé) que le PIB/hab moy<strong>en</strong> dans le monde.<br />

(Transformation d’un indice <strong>en</strong> taux de variation : 347 – 100 = 247% ;<br />

<strong>en</strong> coeffici<strong>en</strong>t multiplicateur : 347/100 = 3,47.)<br />

En 2005, le PIB par habitant de l’Afrique subsahari<strong>en</strong>ne est 89 % plus<br />

faible que le PIB/hab moy<strong>en</strong> dans le monde.<br />

(Transformation d’un indice <strong>en</strong> taux de variation : 21 – 100 = - 89 %.)<br />

3 Ce docum<strong>en</strong>t illustre les <strong>inégalités</strong> de richesses dans le monde,<br />

mesurées par les écarts <strong>en</strong> termes de PIB/hab. On distinguera les<br />

pays développés (de l’OCDE), dont la France, au PIB/hab élevé, des<br />

pays <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>t (notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Asie de l’Est) <strong>et</strong> des pays les<br />

moins avancés (principalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Afrique subsahari<strong>en</strong>ne), au PIB/<br />

hab très faible, pénalisant le développem<strong>en</strong>t de ces régions.<br />

Inégalités face à la culture <strong>et</strong> aux études<br />

1 En France, 10 % des cadres supérieurs n’ont lu aucun livre <strong>en</strong> 2008,<br />

contre 45 % des ouvriers.<br />

2 L’accès à la lecture dép<strong>en</strong>d fortem<strong>en</strong>t de la catégorie <strong>sociale</strong>. Ainsi,<br />

les ouvriers sont plus de 4 fois plus nombreux que les cadres supérieurs<br />

à ne lire aucun livre dans l’année. Par ailleurs, les ouvriers lis<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne 11 ouvrages dans l’année, <strong>et</strong> les cadres supérieurs, 23,<br />

soit plus du double.<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

41<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Activité 11<br />

Activité 12<br />

42 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

3 En France, <strong>en</strong> 2010, sur 100 jeunes âgés de 20 à 24 ans, 16 n’avai<strong>en</strong>t<br />

aucun diplôme ou seulem<strong>en</strong>t le brev<strong>et</strong>, 17 avai<strong>en</strong>t un CAP ou un BEP,<br />

8 un baccalauréat professionnel (ou équival<strong>en</strong>t) uniquem<strong>en</strong>t, 3 un<br />

baccalauréat technologique, 3 un baccalauréat général uniquem<strong>en</strong>t,<br />

<strong>et</strong> 53 effectuai<strong>en</strong>t des études supérieures.<br />

4 On constate que les <strong>en</strong>fants d’ouvriers <strong>et</strong> d’employés sont <strong>en</strong> proportion<br />

près de deux fois moins nombreux à effectuer des études supérieures<br />

(39 %) que les <strong>en</strong>fants d’indép<strong>en</strong>dants, de cadres <strong>et</strong> d’<strong>en</strong>seignants<br />

(70 %). À l’opposé, les non diplômés (ou diplômés du brev<strong>et</strong><br />

uniquem<strong>en</strong>t) y sont surreprés<strong>en</strong>tés (plus de 20 %, contre moins de<br />

10 % chez les <strong>en</strong>fants d’indép<strong>en</strong>dants, cadres <strong>et</strong> <strong>en</strong>seignants). L’accès<br />

aux études semble donc bi<strong>en</strong> dép<strong>en</strong>dre de l’origine <strong>sociale</strong>.<br />

Le cumul des <strong>inégalités</strong><br />

1 Un faible accès à la culture (inégalité <strong>sociale</strong>) peut nuire à la réussite<br />

scolaire. Le diplôme obt<strong>en</strong>u sera alors moins valorisé, <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong>tra<br />

d’atteindre que des professions plus faiblem<strong>en</strong>t rémunérées (inégalité<br />

économique).<br />

2 Un faible rev<strong>en</strong>u (inégalité économique) peut pénaliser la consommation<br />

de bi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> services culturels, nuisant à la réussite scolaire, ou<br />

être à l’origine de mauvaises conditions de logem<strong>en</strong>t, elles-mêmes<br />

pouvant <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer des problèmes de santé <strong>en</strong> cas de logem<strong>en</strong>t insalubre<br />

(inégalité <strong>sociale</strong>).<br />

3 Les <strong>inégalités</strong> économiques <strong>et</strong> <strong>sociale</strong>s sont toujours <strong>en</strong> interaction :<br />

elles form<strong>en</strong>t un système qui avantage les plus favorisés <strong>et</strong> pénalise<br />

les plus démunis, dans la mesure où les privilèges conduis<strong>en</strong>t à de<br />

nouveaux privilèges, <strong>et</strong> où les handicaps sont à l’origine de handicaps<br />

supplém<strong>en</strong>taires. Les <strong>inégalités</strong> t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t donc à se cumuler.<br />

Inégalités face au logem<strong>en</strong>t<br />

1 En France, <strong>en</strong> 2006, 29 % des familles monopar<strong>en</strong>tales vivai<strong>en</strong>t dans<br />

un logem<strong>en</strong>t inconfortable.<br />

En France, <strong>en</strong> 2006, 37 % des ménages d’origine maghrébine vivai<strong>en</strong>t<br />

dans un logem<strong>en</strong>t surpeuplé.<br />

2 Il faut ici se baser sur les <strong>inégalités</strong> liées au rev<strong>en</strong>u perçu (<strong>en</strong> comparant<br />

le premier <strong>et</strong> le dernier quintile de la population). Rappel :<br />

un quintile est une borne séparant la population <strong>en</strong> 5 parties égales<br />

(chacune représ<strong>en</strong>tant 20 % de la population), le premier quintile<br />

désignant les 20 % les moins favorisés.<br />

On constate que 28 % des ménages les plus défavorisés <strong>en</strong> termes<br />

de rev<strong>en</strong>u vivai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2006 dans un logem<strong>en</strong>t inconfortable, contre<br />

seulem<strong>en</strong>t 5 % des ménages les plus favorisés. Les <strong>inégalités</strong> économiques<br />

sembl<strong>en</strong>t donc ici expliquer <strong>en</strong> partie certaines <strong>inégalités</strong><br />

<strong>sociale</strong>s.


3<br />

Logem<strong>en</strong>t inconfortable Mauvaises conditions de travail pour les <strong>en</strong>fants Échec scolaire<br />

Activité 13<br />

R<strong>en</strong>ouveau des <strong>inégalités</strong><br />

Emploi faiblem<strong>en</strong>t rémunéré Faible niveau de diplôme<br />

1 Selon Kuzn<strong>et</strong>s, les <strong>inégalités</strong> ont t<strong>en</strong>dance à s’accroître durant le<br />

processus de développem<strong>en</strong>t d’un pays avant de décroître une fois<br />

la société développée. En eff<strong>et</strong>, pour Kuzn<strong>et</strong>s, les <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>us<br />

sont, dans un premier temps, inéluctables afin de perm<strong>et</strong>tre<br />

l’accumulation du capital dans un pays : le partage des ressources<br />

doit se faire <strong>en</strong> faveur de ceux qui investiss<strong>en</strong>t le plus, afin d’inciter<br />

un nombre croissant d’individus à investir. Puis, la mise <strong>en</strong> place<br />

progressive d’un système de protection <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> la consommation<br />

croissante des ménages résultant de la croissance économique du<br />

pays perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t de réduire les <strong>inégalités</strong>.<br />

2 En France, <strong>en</strong> 2004, les 10 % de ménages les plus favorisés percevai<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>viron 33 % du rev<strong>en</strong>u total.<br />

3 Le docum<strong>en</strong>t 15 représ<strong>en</strong>te la répartition du rev<strong>en</strong>u total <strong>en</strong> France,<br />

<strong>en</strong> se c<strong>en</strong>trant sur la proportion de ce rev<strong>en</strong>u perçu par la frange la<br />

plus aisée. De 1900 jusqu’au début des années 1980, c<strong>et</strong>te proportion<br />

baisse considérablem<strong>en</strong>t (elle passe de 45 % à 30 % <strong>en</strong>viron),<br />

montrant une baisse des <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>u. Mais la montée de la<br />

courbe depuis 1983 illustre bi<strong>en</strong> une remontée de ces <strong>inégalités</strong> : le<br />

rev<strong>en</strong>u total se conc<strong>en</strong>tre davantage vers les plus favorisés : ceux-ci<br />

<strong>en</strong> recevai<strong>en</strong>t 30 % <strong>en</strong> 1980, contre 33 % <strong>en</strong> 2004.<br />

4 Les ménages les plus favorisés sont, le plus souv<strong>en</strong>t, ceux qui déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

le plus de patrimoine. Or, depuis les années 1980, les rev<strong>en</strong>us<br />

du patrimoine (loyers, divid<strong>en</strong>des…) ont fortem<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>té, <strong>et</strong> n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t<br />

plus rapidem<strong>en</strong>t que les rev<strong>en</strong>us du travail (seuls rev<strong>en</strong>us primaires<br />

perçus par la grande majorité des individus moins favorisés).<br />

Ceci explique <strong>en</strong> partie la montée des <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>u.<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

43<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Activité 14<br />

Activité 15<br />

Activité 16<br />

44 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

Chapitre 2<br />

Lutte contre les discriminations<br />

1 Les femmes, les handicapés ou les individus d’origine immigrée peuv<strong>en</strong>t<br />

subir des discriminations, contre lesquelles les pouvoirs publics<br />

s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t à lutter. Ces discriminations sont <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> source d’<strong>inégalités</strong>.<br />

Selon le ministère du travail, « constitue une discrimination la<br />

situation dans laquelle, sur le fondem<strong>en</strong>t de son appart<strong>en</strong>ance ou de<br />

sa non-appart<strong>en</strong>ance à une <strong>et</strong>hnie ou une race, sa religion, ses convictions,<br />

son âge, son handicap, son ori<strong>en</strong>tation sexuelle ou son sexe,<br />

une personne est traitée de manière moins favorable qu’une autre ne<br />

l’est, ne l’a été ou ne l’aura été dans une situation comparable. »<br />

2 C<strong>et</strong>te porte peut symboliser le marché du travail. De nombreuses<br />

<strong>en</strong>treprises refus<strong>en</strong>t <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> d’embaucher certains actifs <strong>en</strong> raison de<br />

caractéristiques non liées à leur niveau de qualification. Il s’agit dans<br />

ce cas de discrimination à l’embauche. La Halde avait pour mission<br />

d’empêcher ces discriminations, <strong>en</strong> invitant toute personne jugeant <strong>en</strong><br />

être victime à la saisir, afin de m<strong>en</strong>er une <strong>en</strong>quête <strong>et</strong>, év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t,<br />

de sanctionner l’<strong>en</strong>treprise discriminante. Plus généralem<strong>en</strong>t, toute<br />

décision de l’employeur (embauche, promotion, sanctions, mutation,<br />

lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t, formation…) doit être prise <strong>en</strong> fonction de critères professionnels<br />

<strong>et</strong> non sur des considérations d’ordre personnel, fondées<br />

sur des élém<strong>en</strong>ts extérieurs au travail (sexe, religion, appar<strong>en</strong>ce physique,<br />

nationalité, vie privée…). La Halde a été dissoute courant 2011<br />

<strong>et</strong> ses missions ont été transférées à un individu, le déf<strong>en</strong>seur des<br />

droits<br />

Une société française injuste ?<br />

1 Une majorité de Français estim<strong>en</strong>t que la société est injuste car ils<br />

ress<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t l’exist<strong>en</strong>ce de fortes <strong>inégalités</strong> économiques, <strong>en</strong> particulier<br />

des <strong>inégalités</strong> salariales. Ainsi, ils considèr<strong>en</strong>t que les plus démunis<br />

ne peuv<strong>en</strong>t pas toujours satisfaire leurs besoins ess<strong>en</strong>tiels.<br />

2 Dès lors, les pouvoirs publics doiv<strong>en</strong>t garantir aux plus démunis de<br />

satisfaire ces besoins de base, via des aides financières. Plus globalem<strong>en</strong>t,<br />

les Français considèr<strong>en</strong>t que la réduction des <strong>inégalités</strong><br />

est une mission ess<strong>en</strong>tielle de l’Etat. Par ailleurs, ils estim<strong>en</strong>t que les<br />

pouvoirs publics doiv<strong>en</strong>t reconnaître les mérites individuels (autrem<strong>en</strong>t<br />

dit, l’Etat doit assurer l’égalité des chances).<br />

Egalité des chances, inégalité de situation<br />

1 L’égalité des chances est la situation dans laquelle n’importe qui<br />

(quelle que soit son origine <strong>sociale</strong>) peut accéder à n’importe quelle<br />

position <strong>sociale</strong>. La position <strong>sociale</strong>, valorisée ou non, repose donc,<br />

si l’égalité des chances est de rigueur, sur les seuls mérites de l’individu.


Activité 17<br />

Activité 18<br />

2 L’égalité des chances crée un li<strong>en</strong> direct <strong>en</strong>tre les mérites des individus<br />

<strong>et</strong> leur position <strong>sociale</strong> : les positions <strong>sociale</strong>s des individus<br />

(cadres, ouvriers, <strong>et</strong>c.) sont différ<strong>en</strong>tes <strong>et</strong> même inégales, mais c<strong>et</strong>te<br />

inégalité est l’aboutissem<strong>en</strong>t d’une compétition, à l’origine, égale. La<br />

réussite <strong>sociale</strong>, si les chances sont les mêmes pour tous au départ,<br />

ne doit donc dép<strong>en</strong>dre que du mérite <strong>et</strong> du travail. On peut donc<br />

considérer que ces <strong>inégalités</strong> de situation sont <strong>sociale</strong>m<strong>en</strong>t justes.<br />

3 L’école doit garantir un accès égal à l’éducation pour tous les individus,<br />

quel que soit leur milieu social. La gratuité <strong>et</strong> l’obligation de l’instruction<br />

jusqu’à 16 ans sont c<strong>en</strong>sées perm<strong>et</strong>tre ces conditions égales pour tous.<br />

Equité <strong>et</strong> justice <strong>sociale</strong><br />

1 Pour Rawls, un individu placé <strong>en</strong> « position originelle » ignore la position<br />

<strong>sociale</strong> qu’il occupera. Il doit alors définir les règles de la société<br />

à v<strong>en</strong>ir, sans savoir ce qui perm<strong>et</strong>trait de favoriser sa prpre situation.<br />

Il est donc <strong>en</strong> position d’impartialité <strong>et</strong> d’objectivité totales.<br />

2 En position originelle, il est probable que chaque individu, puisqu’il<br />

ignore si sa position <strong>sociale</strong> sera confortable ou non, imagine la situation<br />

qui pourrait être la pire pour lui. C’est sous ces conditions que les<br />

principes de justice ainsi définis peuv<strong>en</strong>t être équitables.<br />

3 E Tous les individus doiv<strong>en</strong>t disposer des mêmes droits <strong>et</strong> libertés<br />

fondam<strong>en</strong>tales (c’est, selon Rawls le « principe de liberté »).<br />

E L’égalité des chances doit être une réalité.<br />

E Il peut y avoir des <strong>inégalités</strong> de traitem<strong>en</strong>t, mais seulem<strong>en</strong>t si ces<br />

<strong>inégalités</strong> se font au profit des plus démunis (c’est le « principe de<br />

différ<strong>en</strong>ce »). La justice <strong>sociale</strong> repose donc sur l’équité.<br />

4 L’équité est un principe selon lequel des individus peuv<strong>en</strong>t être traités<br />

de façon inégalitaire, si ces écarts de traitem<strong>en</strong>t perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t de<br />

corriger des <strong>inégalités</strong> initialem<strong>en</strong>t constatées.<br />

De l’égalité à l’équité<br />

1 Un traitem<strong>en</strong>t équitable est, par nature, inégalitaire. L’équité consiste<br />

<strong>en</strong> eff<strong>et</strong> à accorder des avantages à un individu ou un groupe initialem<strong>en</strong>t<br />

défavorisé, afin de corriger ces <strong>inégalités</strong> constatées au préalable.<br />

3 Le fait d’accorder des bourses aux élèves <strong>en</strong> fonction du rev<strong>en</strong>u des<br />

familles relève de l’équité : le traitem<strong>en</strong>t est inégalitaire (toutes les<br />

familles n’<strong>en</strong> bénéfici<strong>en</strong>t pas) afin de réduire les <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>u<br />

constatées au sein de la population. Il est « équitable » que les plus<br />

démunis soi<strong>en</strong>t aidés.<br />

En revanche n’accorder aucune bourse à personne relève de l’égalité<br />

: le traitem<strong>en</strong>t est id<strong>en</strong>tique pour tous.<br />

2 Expliquez le concept de discrimination positive <strong>et</strong> donnez des<br />

exemples d’actions publiques reposant sur ce concept.<br />

4 Pourquoi les actions publiques sont-elles de plus <strong>en</strong> plus guidées par<br />

la recherche de l’équité ?<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

45<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>


© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong><br />

Activité 19<br />

Activité 20<br />

Activité 21<br />

46 Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

La double interv<strong>en</strong>tion de l’Etat<br />

1 Un rev<strong>en</strong>u primaire est un rev<strong>en</strong>u reçu <strong>en</strong> contrepartie d’une participation<br />

à l’activité productive. C<strong>et</strong>te participation peut être directe<br />

(ex de rev<strong>en</strong>u : les rev<strong>en</strong>us du travail, tels que les salaires) ou indirecte<br />

(ex : les rev<strong>en</strong>us du patrimoine, tels que les divid<strong>en</strong>des rémunérant<br />

des actions).<br />

2 Les pouvoirs publics peuv<strong>en</strong>t diminuer le rev<strong>en</strong>u primaire d’un<br />

individu via les prélèvem<strong>en</strong>ts obligatoires qu’il ponctionne sur ce<br />

rev<strong>en</strong>u (impôts <strong>et</strong> cotisations <strong>sociale</strong>s). Il peut à l’inverse augm<strong>en</strong>ter<br />

le rev<strong>en</strong>u global d’un ménage via la redistribution de prestations<br />

<strong>sociale</strong>s (allocations familiales par exemple).<br />

3 Les pouvoirs publics produis<strong>en</strong>t certains services collectifs qui doiv<strong>en</strong>t<br />

être accessibles à l’<strong>en</strong>semble de la population, quels que soi<strong>en</strong>t<br />

les rev<strong>en</strong>us. Ainsi, la collectivité garantit l’accès de tous à des services<br />

comme les routes, la sécurité, l’éducation ou la santé. Globalem<strong>en</strong>t,<br />

la production des administrations publiques est non marchande, <strong>et</strong><br />

elle vise à satisfaire l’intérêt général.<br />

Du rev<strong>en</strong>u primaire au rev<strong>en</strong>u disponible<br />

1 Impôts : Impôt sur le rev<strong>en</strong>u, taxe foncière, taxe d’habitation, TVA…<br />

Prestations <strong>sociale</strong>s : p<strong>en</strong>sion de r<strong>et</strong>raite, allocations familiales, remboursem<strong>en</strong>t<br />

de soins maladie…<br />

2 E Vol<strong>et</strong> prélèvem<strong>en</strong>ts : des impôts <strong>et</strong> des cotisations <strong>sociale</strong>s sont<br />

prélevées des rev<strong>en</strong>us primaires<br />

E Vol<strong>et</strong> prestation : à partir de ces prélèvem<strong>en</strong>ts sont financées des<br />

prestations <strong>sociale</strong>s, c’est-à-dire des transferts réalisés auprès<br />

des ménages (<strong>en</strong> espèce : indemnités chômage, RSA, <strong>et</strong>c. ; ou <strong>en</strong><br />

nature : remboursem<strong>en</strong>ts de soin par exemple).<br />

Assurance <strong>et</strong> assistance<br />

1 A l’origine, la protection <strong>sociale</strong> était réservée aux seuls travailleurs,<br />

car eux seuls cotisai<strong>en</strong>t afin de financer c<strong>et</strong>te protection. Le système<br />

français repose donc à l’origine sur une logique d’assurance, où le<br />

financem<strong>en</strong>t repose sur le versem<strong>en</strong>t de cotisations <strong>sociale</strong>s.<br />

2 Prestations relevant de l’assurance : p<strong>en</strong>sions de r<strong>et</strong>raite, allocations<br />

chômage.<br />

Prestations relevant de l’assistance : RSA, allocation de solidarité aux<br />

personnes âgées<br />

3 L’assurance perm<strong>et</strong> d’assurer une protection <strong>sociale</strong> à tous les cotisants,<br />

quel que soit leur milieu social. Les <strong>inégalités</strong> intercatégorielles<br />

sont ainsi réduites. Plus globalem<strong>en</strong>t, l’assistance garantit à<br />

l’<strong>en</strong>semble des membres d’une société de pouvoir bénéficier d’aides<br />

<strong>sociale</strong>s, le plus souv<strong>en</strong>t sous condition de ressources. Ceux qui n’ont<br />

pas cotisé, <strong>et</strong> qui pouvai<strong>en</strong>t être exclus d’une protection ne reposant<br />

que sur l’assurance, sont ainsi couverts.


Activité 22<br />

Activité 23<br />

Activité 24<br />

Impôt progressif<br />

1 Un impôt progressif est un impôt dont le taux de prélèvem<strong>en</strong>t grandit<br />

à mesure que le rev<strong>en</strong>u augm<strong>en</strong>te.<br />

2 La progressivité de l’impôt fait que les sommes prélevées augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

plus rapidem<strong>en</strong>t que le rev<strong>en</strong>u chez les plus ménages les plus<br />

favorisés, ce qui, de fait, réduit les <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>us <strong>en</strong>tre les<br />

plus riches <strong>et</strong> les plus pauvres.<br />

3 Un ménage qui dispose d’un faible rev<strong>en</strong>u pourra difficilem<strong>en</strong>t se<br />

constituer un patrimoine ; or, ce patrimoine aurait pu lui perm<strong>et</strong>tre de<br />

percevoir des rev<strong>en</strong>us supplém<strong>en</strong>taires (les rev<strong>en</strong>us du patrimoine).<br />

Ainsi, l’impôt progressif, <strong>en</strong> réduisant les rev<strong>en</strong>us des plus aisés, diminue<br />

l’accumulation de patrimoine générée grâce aux rev<strong>en</strong>us élevés <strong>et</strong>,<br />

de fait, diminue les rev<strong>en</strong>us du patrimoine qui <strong>en</strong> serai<strong>en</strong>t prov<strong>en</strong>us.<br />

La contrainte financière de l’action publique<br />

1 Le secteur vieillesse-survie a généré 272.2 milliards d’euros de<br />

dép<strong>en</strong>ses de prestations <strong>sociale</strong>s <strong>en</strong> 2009. Part dans le total des<br />

prestations = (272.2 / 597.6)*100 = 45.5%<br />

45.5% des dép<strong>en</strong>ses de prestations <strong>sociale</strong>s <strong>en</strong> 2009 provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t du secteur<br />

vieillesse-survie (il s’agit ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t des p<strong>en</strong>sions de r<strong>et</strong>raites).<br />

2 (597.6 – 570.7) = 26.9. Les dép<strong>en</strong>ses de prestations <strong>sociale</strong>s ont<br />

augm<strong>en</strong>té de 26.9 milliards d’euros <strong>en</strong>tre 2008 <strong>et</strong> 2009.<br />

Ou : ((597.6 – 570.7) / 570.7) x 100 = 4.7%. Les dép<strong>en</strong>ses de prestations<br />

<strong>sociale</strong>s ont augm<strong>en</strong>té de 4.7% <strong>en</strong>tre 2008 <strong>et</strong> 2009.<br />

3 Le risque de c<strong>et</strong>te augm<strong>en</strong>tation est de creuser l’écart <strong>en</strong>tre les<br />

dép<strong>en</strong>ses publiques <strong>et</strong> les rec<strong>et</strong>tes publiques (autrem<strong>en</strong>t dit, le<br />

risque est d’accroître le déficit public). Les dép<strong>en</strong>ses publiques visant<br />

à réduire les <strong>inégalités</strong> sont donc sous contrainte financière.<br />

Les eff<strong>et</strong>s pervers de la redistribution<br />

1 C’est la possibilité d’obt<strong>en</strong>ir une rémunération plus élevée qu’un<br />

rev<strong>en</strong>u associée au non exercice d’une activité qui incite les individus<br />

à obt<strong>en</strong>ir un emploi (le niveau de vie d’un actif occupé doit être<br />

n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t plus élevé que celui d’un chômeur).<br />

2 La redistribution peut avoir un eff<strong>et</strong> désincitatif sur les individus qui<br />

<strong>en</strong> bénéfici<strong>en</strong>t. Plus globalem<strong>en</strong>t, la réduction des <strong>inégalités</strong> de rev<strong>en</strong>us<br />

n’inciterait pas à exercer une activité fortem<strong>en</strong>t rémunérée (dans la<br />

mesure où la redistribution, via les prélèvem<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> les prestations, t<strong>en</strong>drait<br />

à égaliser les rev<strong>en</strong>us). Or, les cotisations <strong>sociale</strong>s qui financ<strong>en</strong>t la<br />

protection dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t du montant des rémunérations. Si tous les cotisants<br />

étai<strong>en</strong>t ainsi désincités, le rev<strong>en</strong>u moy<strong>en</strong> diminuerait fortem<strong>en</strong>t.<br />

Séqu<strong>en</strong>ce 6 – SE01<br />

47<br />

© Cned - <strong>Académie</strong> <strong>en</strong> <strong>ligne</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!